II - Catéchisme - II
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INSTRUCTIONS PARTICULIÈRES .

 

INSTRUCTION POUR LE SACREMENT DE PÉNITENCE.

LEÇON I. Du sacrement de pénitence, et de ses trois parties en général.

LEÇON II. De la contrition et du bon propos.

LEÇON III, Qu'en peut faire aux plus avancés.  De la contrition et de l'attrition.

LEÇON IV. De la confession.

LEÇON V. De la satisfaction.

LEÇON VI. Pratique de la confession, suivant la doctrine précédente.

LEÇON VII. De la soumission qu'on doit avoir dans le refus de l'absolution.

LEÇON VIII. De la soumission qu'on doit avoir dans l'imposition de la pénitence.

LEÇON IX. Des indulgences.

INSTRUCTION SUR LE SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.

LEÇON I. Ce que c'est que le sacrement de l'Eucharistie.

LEÇON II. De la sainte messe, et du sacrifice de l'Eucharistie.

LEÇON III. De la communion.

LEÇON IV. Pratique de la communion suivant la doctrine précédente, et premièrement ce qu'il faul faire avant la communion.

LEÇON V. Ce qu'il faut faire quand on est prêt à communier, et dans la communion même.

LEÇON VI ET DERNIÈRE. Ce qu'il faut faire après la communion.

INSTRUCTION SUR LE SACREMENT DE MARIAGE.

 

 

SUR LES SACREMENTS DE PÉNITENCE, D'EUCHARISTIE ET DE MARIAGE, EN FAVEUR DE CEUX QUI SE DISPOSENT. A LES RECEVOIR.

 

 

INSTRUCTION POUR LE SACREMENT DE PÉNITENCE.

 

LEÇON I. Du sacrement de pénitence, et de ses trois parties en général.

 

Jésus-Christ ressuscité et donnant aux apôtres Le pouvoir de remettre les péchés (Joan., XX., 21, 22, 23.). Les fidèles d'Éphèse confessant leurs péchés, elles réparent (Act., XIX, 18, 19). Ou peut aussi expliquer sensiblement comment par le baptême on était entré en alliance avec Dieu; et comment l'ayant violée , on la renouvelle par la pénitence.

 

Qu’est-ce que le sacrement de pénitence ?

C'est un sacrement qui remet les péchés commis après le baptême.

 

En quelle disposition faut-il être pour recevoir la rémission de ses péchés dans le sacrement de pénitence ?

Il faut être vraiment pénitent, c'est-à-dire vraiment repentant de ses péchés, et converti à Dieu de tout son cœur.

 

Combien y a-t-il de parties du sacrement de pénitence ?

Il y en a trois : la contrition, la confession et la satisfaction.

 

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Qu’est-ce que la contrition ?

C'est un regret d'avoir offensé Dieu, avec une ferme résolution de ne l'offenser plus.

 

Expliquez ce que c'est que ce regret et cette résolution ?

C'est, par exemple, quand un homme se dit à lui-même : Que je suis malheureux d'avoir dérobé, de m'être parjuré ! J'ai offensé mon Dieu. Ah! je voudrais que cela fût encore à ma liberté, je n'aurais garde de dérober, ni de me parjurer. Vous le savez, mon Dieu; fortifiez ma résolution , car je suis véritablement résolu de ne le plus faire.

 

Qu'est-ce que la confession ?

C'est une accusation de tous ses péchés, faite à un prêtre approuvé pour en avoir l'absolution.

 

Qu'est-ce que la satisfaction ?

C'est rendre , autant que nous le pouvons, à Dieu et au prochain, ce que nous leur avons ôté par le péché.

 

Quel est celui qui peut administrer le sacrement de pénitence ?

Tout prêtre approuvé pour entendre les confessions.

 

Quelles paroles prononcent les prêtres en donnant l'absolution ?

Celles-ci : « Je t'absous de tes péchés, au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit. »

 

Quand est-ce que Jésus-Christ a donné ce pouvoir aux prêtres ?

Quand il leur a dit, en la personne des apôtres : « Recevez le Saint-Esprit ; ceux dont vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; et ceux dont vous retiendrez les péchés, ils seront retenus. » (Joan. XX, 22, 23.)

 

Montrez-moi dans le sacrement de pénitence un signe visible de la grâce invisible ?

C'est l'absolution que le prêtre prononce sur le pénitent, laquelle signifie l'absolution intérieure et la rémission des péchés que Dieu lui accorde.

 

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LEÇON II. De la contrition et du bon propos.

 

La pécheresse aux pieds de Jésus-Christ (Luc, VII, 36). L'enfant prodigue (Ibid. XV, 2, etc.). Le pharisien et le publicain (Ibid., XVIII, 10, etc.)

 

Quelle est la première partie du sacrement de pénitence ?

C'est la contrition.

 

Qu'est-ce que la contrition ?

C'est un regret d'avoir offensé Dieu, avec une ferme résolution de ne l'offenser plus.

 

Que veut dire ce mot, Contrition ?

Il veut dire brisure et froissure, comme quand une pierre est brisée et comme réduite en poudre.

 

Qu'entendez-vous donc par le cœur contrit ?

Un cœur dur auparavant, et maintenant brisé et froissé par la douleur de ses péchés.

 

Pourquoi l'Ecriture se sert-elle de ce mot ?

Pour montrer combien est touché, et combien est changé un cœur pénitent.

 

Combien y a-t-il de conditions nécessaires à une bonne contrition ?

Il y en a trois : il faut qu'elle soit surnaturelle, souveraine et universelle.

 

Que veut dire surnaturelle ?

C'est-à-dire excitée dans le cœur par le Saint-Esprit, et fondée sur les considérations que la foi nous enseigne.

 

Qu’entendez-vous en disant que la contrition doit être souveraine ?

C'est qu'elle doit être par-dessus toutes choses.

 

Comment par-dessus toutes choses ?

C'est qu'on doit être plus fâché d'avoir offensé Dieu, qu'on ne le serait de toute autre chose, même de la perte de la vie.

 

Qu'entendez-vous en disant que la contrition doit être universelle ?

C'est-à-dire qu'elle doit s'étendre sur tous nos péchés.

 

Qu'enferme donc la contrition ?

Deux choses : la haine et la détestation de la vie passée, le ferme propos et le commencement d'une vie nouvelle.

 

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Quelle doit être la haine et le regret de ses fautes ?

Il faut qu'il exclue la volonté de pécher.

 

Qu'est-ce qu'il faut considérer pour s'exciter à la haine et au regret de ses fautes ?

Il faut considérer la rigoureuse justice de Dieu , et l'horreur du péché mortel, qui nous rend dignes de souffrir éternellement les peines de l'enfer.

 

Quelle autre considération faut-il encore employer à s'exciter au regret de ses péchés ?

Que la bonté de Dieu est infinie; qu'il est notre créateur, à qui nous devons tout, qui nous aime plus que les meilleurs pères ne font leurs enfants.

 

Que faut-il encore penser ?

Que le Fils de Dieu s'est fait homme pour nous, enfant, nécessiteux, qu'il a enduré toutes sortes d'outrages pour nous sauver ; et que les péchés que nous allons confesser, ont été la cause de sa mort.

 

A quel regret doit-on être excité par cette pensée?

Si on avait fait mourir son père, on en aurait du regret toute sa vie. Jésus-Christ nous est plus qu'un père , et il a donné sa vie pour nous.

 

Quelles considérations servent à exciter le ferme propos à l'avenir ?

Les mêmes qui excitent à s'affliger des péchés passés.

 

Quelles sont ces considérations ?

Celles de la crainte, comme de craindre l'enfer et la mort éternelle.

 

Mais quelles sont les principales considérations qui peuvent exciter en nous le ferme propos ?

Celles de l'amour. On doit être affligé d'avoir offensé un si bon père, et un Sauveur si miséricordieux et si bienfaisant.

 

Lequel de ces deux motifs est le plus parfait ?

Celui de l'amour.

 

Quelle est la perfection ?

C'est que la contrition parfaite en charité suffit, avec le désir du sacrement, pour nous remettre incontinent en grâce.

 

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Et ceux qui n'ont pas celle contrition parfaite, ne peuvent-ils pas espérer la rémission de leurs péchés ?

Ils le peuvent par la vertu du sacrement, pourvu qu'ils y apportent les dispositions nécessaires.

 

Quelles sont ces dispositions ?

La première est de considérer la justice de Dieu, et s'en laisser effrayer. (Conc. Trid., sess. VI, can. VI.)

 

Que faut-il faire ensuite ?

Croire que le pécheur est justifié , c'est-à-dire remis en grâce par les mérites de Jésus-Christ, et espérer en son nom le pardon de nos péchés.

 

Et quoi encore ?

Commencer à aimer Dieu comme la source de toute justice. (Ibid., et can. I.)

 

Qu'est-ce qu'aimer Dieu comme la source de toute justice?

C'est l'aimer comme celui qui justifie le pécheur gratuitement, et par une pure bonté.

 

Pourquoi y ajoutez-vous cette dernière condition, de commencer à aimer Dieu?

Parce qu'il ne paraît pas que le pécheur puisse être vraiment converti sans ce sentiment d'amour.

 

Pourquoi ?

Parce que si le pécheur ne commence à aimer Dieu , il doit craindre qu'il ne continue à n'aimer que soi-même et la créature.

 

Et de là que s'ensuivrait-il ?

Qu'il ne serait pas converti, et que son cœur ne serait pas changé.

 

Que dites-vous donc de celui qui dans le sacrement de pénitence négligerait de s'exciter à l'amour de Dieu.

Qu'il n'aurait pas assez de soin de son salut.

 

LEÇON III, Qu'en peut faire aux plus avancés.  De la contrition et de l'attrition.

 

Combien met-on ordinairement de sortes de contritions?

De deux sortes : la contrition parfaite et la contrition imparfaite. (Conc. Trid., sess. XIV, cap. 4.)

 

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Comment les appelle-t-on ?

La contrition parfaite retient ordinairement le nom de contrition ; la contrition imparfaite est communément appelée attrition.

 

Quelle sorte de contrition appelle-t-on parfaite?

Celle qui étant parfaite par la charité , réconcilie d'abord le pécheur à Dieu avec le vœu du sacrement.

 

Qu'appelez-vous le vœu du sacrement ?

Le ferme propos de le recevoir.

 

Quelle est la contrition qu'on nomme imparfaite ?

C'est celle qui est conçue communément par la laideur du péché ou par la crainte de la damnation éternelle.

 

Quel est l'effet de la douleur conçue par ces motifs ?

C'est qu'avec l'exclusion de la volonté de pécher et l'espérance du pardon, elle dispose à recevoir la grâce de Dieu dans le sacrement.

 

La crainte des peines éternelles est-elle bonne ?

Elle est bonne et c'est un mouvement du Saint-Esprit, qui n'habite pas encore en nos cœurs , mais qui nous ébranle pour s'y faire une entrée.

 

Faut-il dans le sacrement de pénitence exciter la crainte ?

Il faut, selon le précepte de l'Evangile, s'exciter à craindre celui qui, après avoir fait mourir le corps, envoie l’âme dans la géhenne et dans les supplices éternels. (Matth., X, 28; Luc, XII, 45)

 

A quoi est bonne la crainte ?

A préparer les voies à l'amour de Dieu.

 

Et celui qui se contente de la crainte sans s'exciter à l'amour de Dieu, qu'en pensez-vous ?

Qu'il n'a pas assez soin de son salut.

 

Pourquoi?

Parce qu'il se repose trop sur une opinion douteuse.

 

Que faut-il donc faire pour assurer son salut autant qu'on y est tenu ?

Désirer vraiment d'aimer Dieu, et s'y exciter de toutes ses forces.

 

Le peut-on ?

Oui, avec la grâce de Dieu, toujours prête, si on la demande.

 

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LEÇON IV. De la confession.

 

David confessant son péché devant Nathan, et en obtenant le pardon (II Reg., XII, etc.). Esdras confessant ses péchés et ceux du peuple, et renouvelant l'alliance avec Dieu ( I Esdras, IX, X).

 

Quelle est la seconde partie de la pénitence ?

C'est la confession.

 

Qu’est-ce que la confession ?

C'est une accusation de tous ses péchés faite à un prêtre approuvé , pour en avoir l'absolution.

 

Pourquoi la confession des péchés est-elle ordonnée?

Pour humilier le pécheur.

 

Pourquoi encore?

Afin que le pécheur découvrant son mal au prêtre, comme à un médecin, il reçoive le remède convenable.

 

Pourquoi encore ?

Pour se soumettre à la puissance des clefs et au jugement des prêtres, qui ont le pouvoir de retenir les péchés et de les remettre.

 

Est-il nécessaire de déclarer tous ses péchés?

Oui : il est nécessaire de s'accuser de tous les péchés mortels qu'on a commis.

 

Et celui qui en retiendrait un seul volontairement?

Celui qui en retiendrait un seul volontairement, non-seulement ne recevrait pas l'absolution de tous les autres, mais il commettrait encore un horrible sacrilège.

 

Ne faut-il pas aussi dire les circonstances?

Oui : il y en a qu'il est nécessaire de déclarer.

 

Quelles sont les circonstances qu'il faut déclarer ?

Celles qui changent l'espèce du péché, et celles qui en augmentent notablement l'énormité dans une même espèce, lesquelles on appelle circonstances notablement aggravantes.

 

Donnez un exemple des circonstances qui changent l'espèce du péché.

Le vol des choses consacrées à Dieu, comme d'un calice, d'un ciboire; ou les coups donnés à un ministre de l'Eglise, ne sont

 

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pas seulement un péché de larcin contre le septième commandement , ou une violence contre le cinquième : ils enferment encore une autre espèce de péché, savoir un sacrilège.

 

Que concluez-vous de là?

Qu'il ne suffit pas de s'accuser d'avoir dérobé ou frappé : on est obligé de s'accuser d'avoir volé l'Eglise ou frappé un prêtre.

 

Dites encore quelque autre exemple.

Celui qui a commis un péché mortel contre la pureté, soit par pensée, soit par action, doit déclarer si sa pensée ou son action s'est portée vers une personne mariée, ou parente, ou alliée ; et ainsi du reste.

 

Pourquoi ?

Parce que la première espèce d'impureté est un adultère, et la seconde un inceste.

 

Donnez aussi quelques exemples des circonstances notablement aggravantes.

Celui qui a péché contre le quatrième et le cinquième commandement, haïssant, méprisant, ou frappant, offensant son père, sa mère, son maître, ou quelque autre supérieur, doit déclarer s'il les a offensés outrageusement, ou rudement frappés.

 

N'arrive-t-il pas quelque chose de semblable à l'égard du septième commandement, qui défend de dérober?

 

Oui : celui qui a péché contre ce commandement, en dérobant une très-grosse somme, a péché plus grièvement que celui qui en a pris une médiocre; et ainsi il faut déclarer cette circonstance.

 

Apportez encore quelques exemples sur d'autres commandements.

Celui qui a blasphémé, chanté des chansons déshonnêtes, dit des médisances devant un grand nombre de personnes, a fait un plus grand mal que si c'eût été devant peu de personnes.

 

Que doit-il donc faire?

Il doit déclarer qu'il a scandalisé beaucoup de personnes par ces sortes de péchés, et spécifier à peu près le nombre.

 

Est-il nécessaire de déclarer combien de temps a duré le péché?

Oui, s'il a considérablement plus duré qu'il ne dure pour l'ordinaire ; comme quand on passe les nuits entières dans la gourmandise et l'ivrognerie.

 

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S’il arrive qu'on ait oublie quelque péché?

Si le péché est mortel, il faut retourner à confesse; s'il est léger, il en faut demander pardon à Dieu.

 

Combien y a-t-il de sortes de confessions? De deux sortes; la particulière et la générale.

 

Qu'est-ce que la confession particulière?

C'est une accusation des péchés qu'on a commis depuis sa dernière confession.

 

Qu'est-ce que la confession générale ?

C'est une accusation des péchés déjà confessés, ou de toute la vie, ou d'un temps considérable.

 

Est-il bon de faire une confession générale? Il est bon, et quelquefois nécessaire, par exemple, pour remédier aux défauts des confessions précédentes.

 

Quelle autre utilité nous revient-il d'une confession générale? Elle nous humilie, excite en nous l'horreur du péché, et nous donne de nouvelles forces pour le surmonter : enfin elle donne une grande paix de conscience.

 

LEÇON V. De la satisfaction.

 

Zachée satisfaisant à Dieu et au prochain (Luc, XIX , 1, etc.)

 

Quelle est la troisième partie du sacrement de pénitence ? C'est la satisfaction.

 

Qu'est-ce que la satisfaction ?

C'est réparer l'injure que nous avons faite à Dieu, et le tort que nous avons fait au prochain.

 

Pouvons-nous offrir à Dieu une satisfaction suffisante pour notre

péché?

Non pas avec une égalité parfaite.

 

Pourquoi ?

Parce que Dieu, que nous offensons, est d'une majesté infinie,

et que notre satisfaction ne l'est pas.

 

Que concluez-vous de là ?

Qu'elle ne peut jamais être proportionnée à l'offense.

 

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Pourquoi donc s'efforcer en vain de satisfaire à Dieu ?

Pour faire, avec sa grâce, ce que nous pouvons, attendant le reste de sa bonté.

 

Ne pouvons-nous pas offrir à Dieu une satisfaction suffisante en quelque manière ?

Oui, parce qu'avec sa grâce nous lui pouvons satisfaire d'une manière dont il veut bien se contenter.

 

Qu'est-ce qui donne le prix à nos satisfactions ?

Celle de Jésus-Christ qui est infinie, à laquelle nous unissons les autres comme nous pouvons.

 

Quelles sont les œuvres qu'on appelle satisfactoires ?

Des œuvres pénibles que le prêtre nous impose en pénitence.

 

Dites-en quelques-unes.

Les aumônes, les jeûnes, les austérités, les privations de ce qui agrée à la nature, les prières, les lectures spirituelles.

 

Pouvons-nous aussi satisfaire à Dieu par tes afflictions qu'il nous

envoie ?

Nous le pouvons, les endurant patiemment en esprit de pénitence.

 

Qu'est-ce que satisfaire au prochain ?

C'est lui rendre ce qu'on lui a ôté : son bien, si on l'a dérobé; son honneur, si on l'a calomnié, ou qu'en quelqu'autre sorte on ait blessé sa réputation.

 

Dites-moi la manière particulière de satisfaire au prochain quand on l'a offensé.

C'est de lui demander pardon.

 

Et celui qui n'est pas dans la résolution de satisfaire?

Sa confession lui est inutile.

 

LEÇON VI. Pratique de la confession, suivant la doctrine précédente.

 

Apprenez-nous le moyen de recevoir utilement le sacrement de pénitence.

Il faut observer ce qu'on doit faire avant la confession, ce qu'on doit faire dans la confession, et ce qu'on doit faire après la confession.

 

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Que faut-il faire avant la confession ?

Il faut premièrement examiner sa conscience.

 

Qu'est-ce que l'examen de conscience?

C'est une soigneuse recherche des péchés qu'on a commis.

 

Cet examen est-il nécessaire ?

Oui, parce qu'on ne peut avoir regret de ses péchés, ni les confesser entièrement, si on ne les connaît auparavant; ce qui ne se peut faire sans examen.

 

Comment faut-il faire cet examen ?

Il faut demander à Dieu la lumière pour connaître ses fautes, et la grâce de les détester.

 

Et après ?

Il faut rechercher en quoi on a manqué par pensée, parole, action et omission contre les commandements de Dieu et de l'Eglise.

 

Avec quel soin et quelle diligence faut-il examiner sa conscience avant la confession ?

Avec le même soin et la même diligence qu'on a coutume d'apporter aux affaires de conséquence.

 

Quel moyen de faciliter cet examen?

C'est de faire tous les jours l'examen de sa conscience avant qu'on se couche.

 

Dites les autres choses qu'il faut faire avant la confession.

Il faut concevoir un grand regret d'avoir offensé Dieu, et faire un ferme propos de ne le plus offenser.

 

Comment excitez-vous ce regret et ce ferme propos?

En disant ces paroles, ou autres semblables : « O Seigneur, j'ai péché, et je suis digne de l'enfer !

» O qu'il est horrible de tomber entre les mains du Dieu vivant !

» Qui pourrait demeurer dans le feu éternel, avec ce ver dévorant, avec ce grincement de dents et ce désespoir, où il n'y a point de remède?

» O mon Père, j'ai péché contre le ciel et devant vous, et je ne suis pas digne d'être appelé votre fils! Je ne veux jamais vous désobéir, ni vous déplaire, à cause de votre bonté.

» O Dieu, ayez pitié de moi, pécheur! »

 

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Suffit-il de dire ces paroles de bouche ?

Non : il les faut dire avec componction de cœur.

 

Qu'appelez-vous componction ?

C'est avoir le cœur percé de douleur.

 

Que faut-il faire dans la confession ?

Il faut, 1° étant aux pieds du prêtre, lui demander sa bénédiction, en disant en latin, Benedic mihi, Pater, quia peccavi; ou en français: Bénissez-moi, mon Père, parce que j'ai péché: puis dire le Confiteor jusqu'à meâ culpâ, et le temps de sa dernière confession; et ensuite dire ses péchés.

 

Est-il nécessaire de déclarer tous ses péchés?

Il est nécessaire de dire tous les péchés mortels : et celui qui y manquerait volontairement, ferait une confession nulle et un horrible sacrilège.

 

Mais quand le péché est si honteux qu'on n'ose le dire, n’est-on pas excusable ?

Non : celui qui n'a pas eu honte de le faire, ne doit pas avoir honte de le dire.

 

Et si on craint que le confesseur ne le publie ?

On ne le doit pas craindre, puisque le confesseur est obligé au secret sons peine de grand péché.

 

Et si l'on est en danger d'être entendu des autres pénitents ?

Il y faut mettre remède, mais non pas taire son péché.

 

Comment faut-il confesser ses péchés ?

Avec beaucoup de componction et d'humilité, en commençant par les plus honteux.

 

Et après les avoir confessés ?

Il faut dire : « De ces péchés, et de tous ceux dont je ne me souviens pas, j'en demande pardon à Dieu de tout mon cœur; et à vous, mon Père, pénitence et absolution. »

 

Après qu'on a dit ce que l'on sait, n'est-il pas à propos de prier le confesseur de nous interroger ?

Oui : cela est à propos.

 

Et quand tout cela est fait ?

Il faut achever le Confiteor, depuis meâ culpâ, écouter attentivement ce que le prêtre nous dira; et s'il ne nous trouve pas suffisamment

 

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moment disposés pour recevoir l'absolution, il faudra suivre son conseil.

 

Que faut-il faire après la confession ?

Il faut satisfaire à Dieu et au prochain, et se corriger de ses fautes.

 

Que faut-il faire pour se corriger de ses fautes?

Se défier de soi-même, et se tenir continuellement sur ses gardes.

 

Et quoi encore ?

Eviter les occasions et les compagnies qui nous induisent au péché.

 

Et quoi encore ?

Prier beaucoup.

 

Et quoi encore ?

Eviter l'oisiveté.

 

Les trois leçons suivantes se feront à ceux oui seront plus avancés en capacité et en âge.

 

LEÇON VII. De la soumission qu'on doit avoir dans le refus de l'absolution.

 

Le prêtre peut-il quelquefois différer ou refuser l'absolution ?

Oui : le prêtre peut quelquefois différer ou refuser l'absolution.

 

Pourquoi ?

Parce que Jésus-Christ lui a donné le pouvoir de lier aussi bien que de délier, et de retenir les péchés aussi bien que de les remettre. (Matth., XVIII, 28; Joan., XX, 23.)

 

Dites-nous les cas auxquels on doit différer l'absolution.

Il y en a de deux sortes : le défaut de la bonne instruction , et le défaut de la bonne volonté.

 

Qui est celui qui n'a pas les instructions nécessaires ?

Celui qui ne sait pas , au moins en substance , les articles du Symbole des apôtres, les commandements de Dieu et de l'Eglise , ni ce que c'est que le sacrement de pénitence, et les dispositions qui y sont requises.

 

Quand est-ce qu'on présume le manquement de bonne volonté?

On le présume, si le pécheur doit quelque chose au prochain à

 

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quoi il n'ait pas encore satisfait, l'ayant déjà promis à son confesseur.

 

Dites-nous-en quelque exemple ?

Comme s'il refuse de demander pardon à celui qu'il a offensé, et de lui restituer sa réputation ou ses biens , étant en pouvoir de le faire.

 

Que doit faire en ce cas le confesseur?

Il doit déclarer au pénitent, de la part de Dieu, qu'il n'est pas en état d'être absous.

 

Quel autre cas y a-t-il de différer ou de refuser l'absolution faute de bonne volonté ?

Si le pécheur est dans l'occasion prochaine du péché mortel, et qu'il ne veuille pas s'en retirer.

 

Qu'appelez-vous occasion prochaine ?

Celle où on a coutume de pécher.

 

Dites-en des exemples.

Comme si en de certaines compagnies, ou dans de certaines maisons, comme au cabaret, on a accoutumé de blasphémer, ou de faire des jurements criminels, de s'enivrer, de s'emporter de colère, de voler, ou de commettre quelque impureté.

 

Que dites-vous de tels pécheurs?

Qu'ils sont incapables d'être absous, s'ils n'ont une ferme résolution de s'éloigner de ces compagnies et de ces maisons.

 

Et celui qui, en jouant, ne peut s'empêcher de blasphémer ou de tromper ?

Il est obligé de quitter le jeu, autrement il est incapable d'être absous.

 

Et celui qui se sent porté à l'impureté dans les danses ?

Il est incapable d'être absous, s'il n'est résolu de les éviter.

 

Et ceux qui ne veulent pas se défaire de leurs mauvais livres ?

De même.

 

Que dites-vous des chansons qui portent au libertinage, et entretiennent de mauvaises pensées ?

C'est encore pis que les livres.

 

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Que dites-vous de celui qui est dans l'habitude du péché mortel; par exemple, de blasphème, d'ivrognerie, ou de quelque impureté?

Qu'il doit souffrir humblement le refus de l'absolution , s'il n'en fait aucun profit.

 

A quoi jugez-vous que l'absolution ne profite pas au pécheur ?

Si les rechutes sont toujours aussi promptes et aussi fréquentes qu'auparavant.

 

Pourquoi doit-on refuser l'absolution à un pécheur qui retombe toujours ?

Parce qu'on a sujet de croire qu'il n'a pas le ferme propos de s’amender.

 

Mais le prêtre ne doit-il pas en croire son pénitent ?

Non : l'homme ne se connaît pas soi-même , surtout quand il est aveuglé par ses passions et ses mauvaises habitudes.

 

A quoi donc peut-on connaître l’homme ?

L'Evangile nous apprend qu'on le connaît à ses œuvres.

 

Mais le confesseur n'est-il point trop rude, quand il diffère l’absolution à son pénitent ?

Non : il ressemble à un médecin qui tente tous les remèdes pour sauver son malade.

 

Qu’appelez-vous tenter tous les remèdes ?

Tenter les voies de rigueur, quand le pécheur a trop longtemps abusé des grâces de Dieu.

 

Mais le pécheur ci qui on diffère l'absolution, doit-il désespérer de son salut ?

A Dieu ne plaise ; au contraire, il doit croire que les rigueurs de l'Eglise lui sont salutaires.

 

Mais le pécheur à qui on refuse l'absolution à cause de ses rechutes fréquentes, doit-il se retirer tout à fait de la confession ?

Non : la confession lui est utile en plusieurs sortes.

 

Comment ?

C'est qu'il s'humilie ; il y reçoit de bons conseils et des pénitences salutaires; il produit quelques bons désirs, en attendant de bonnes œuvres ; le prêtre prie pour lui ; et enfin il y a toujours du mérite à subir le jugement de l'Eglise.

 

Quels sont les inconvénients des absolutions mal données ?

C'est d'exposer le pécheur à la profanation des sacrements.

 

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Et de là que s'ensuit-il ?

Qu'on lui attire la colère de Dieu, au lieu de la miséricorde.

 

Quel autre inconvénient y a-t-il?

D'accoutumer le pécheur à ne profiter pas des remèdes, et les lui rendre inutiles.

 

Où tombe-t-il par là ?

Dans une fausse confiance, et dans l'impénitence finale.

 

Qu'appelez-vous impénitence finale ?

C'est mourir dans le péché.

 

Qu’arrive-t-il à ceux qui cherchent des confesseurs qui les flattent ?

Il leur arrive ce que dit Notre-Seigneur : « Si un aveugle conduit un aveugle, ils tombent tous deux dans la fosse. »

 

Qu’est-ce à dire, tous deux ?

C'est-à-dire tant celui qui mène que celui qui suit.

 

Que doit donc faire un vrai pénitent ?

Se mettre entre les mains d'un confesseur discret, et se soumettre à lui comme à son juge.

 

LEÇON VIII. De la soumission qu'on doit avoir dans l'imposition de la pénitence.

 

Quelles pénitences devons-nous désirer qu'on nous impose ?

Des pénitences salutaires et convenables. (Conc. Trid., sess. XIV, can. VIII.)

 

Qu'appelez-vous des pénitences convenables?

Des pénitences qui servent de remèdes particuliers à nos habitudes vicieuses.

 

Dites-nous-en quelques exemptes ?

Ordonner des aumônes à ceux qui volent ou qui pèchent par avarice, des jeûnes à ceux qui ont violé le carême, des austérités à ceux qui ont pris des plaisirs déréglés.

 

Qu'entendez- vous encore par des pénitences convenables?

Des pénitences qui soient en quelque sorte proportionnées à la grandeur des fautes.

 

Et les confesseurs qui imposent des œuvres et des peines très-légères pour des péchés très-griefs ?

Ils participent au péché d'autrui.

 

122

 

A quoi donc doivent servir les pénitences qu'on nous impose ?

A corriger les mauvaises habitudes.

 

A quoi encore?

A venger et à châtier les péchés passés.

 

A quoi encore ?

A nous rendre conformes à Jésus-Christ souffrant, et crucifié pour nos péchés.

 

Mais n'a-t-il pas satisfait pour nous?

Oui : plus que suffisamment.

 

Pourquoi donc, en pardonnant la peine éternelle, réserve-t-il des peines temporelles ?

Par bonté, et pour nous retenir davantage dans la crainte.

 

Pourquoi l'Eglise nous impose-t-elle de ces peines temporelles dans le sacrement de pénitence ?

Parce qu'il n'y en a point de plus utiles, ni de plus douces, que celles qui nous sont imposées par le jugement de l'Eglise.

 

Qu’arrive-t-il à ceux qui, étant réconciliés à Dieu par la pénitence, n'auront pas suffisamment satisfait pour leurs péchés en cette vie ?

Ils satisferont en l'autre par des peines bien plus rigoureuses.

 

Ou?

Dans le purgatoire.

 

Et s'ils ne veulent aucunement satisfaire ?

Ils seront damnés pour avoir fait trop peu de cas de la justice de Dieu.

 

Quand le pénitent refuse la pénitence que son confesseur lui impose ?

Il lui doit refuser l'absolution.

 

Ne peut-il pas quelquefois faire accomplir quelque partie de la pénitence, ou la pénitence tout entière à son pénitent, avant que de lui donner l’absolution ?

Il le peut avec discrétion, s'il le juge utile à la parfaite conversion de son pénitent.

 

Et ceux dont les crimes sont notoires et publiquement scandaleux ?

Le concile de Trente déclare que, selon le précepte de l'Apôtre, il faut leur imposer une pénitence publique. (Sess. XXIV, de Reform., cap. VIII ; I Tim., V, 20, 24.)

 

123

 

Pourquoi ?

C'est, comme dit le concile , afin que par leur bon exemple ils ramènent à la vertu ceux que leur mauvais exemple en a détournés.

 

Peut-on se dispenser de cette règle ?

Le concile remet à la conscience de l'évêque de faire ce qui sera le plus utile.

 

Pourquoi instruire les pénitents de ces choses, ne suffit-il pas d'en instruire les confesseurs?

Il est bon d'en instruire aussi les pénitents, afin qu'ils apprennent à se soumettre à la conduite d'un sage confesseur.

 

LEÇON IX. Des indulgences.

 

Qu’est-ce que la foi nous enseigne des indulgences ?

Que l'Eglise a reçu de Jésus-Christ le pouvoir de les accorder, et que l'usage en est très-salutaire au peuple chrétien. (Conc. Trid., cont. sess. XXV, Dec. de indulg.)

 

Pourquoi sont-elles si salutaires ?

Parce qu'elles sont établies pour relâcher la rigueur des peines temporelles dues au péché.

 

Est-il nécessaire de savoir précisément comment cette rigueur est relâchée ?

Non : il suffit de croire qu'une bonne mère , comme l'Eglise , ne donne rien à ses enfants qui ne serve véritablement à les soulager en cette vie et en l'autre.

 

Est-ce l'intention de l'Eglise de nous décharger par l'indulgence de l'obligation de satisfaire à Dieu ?

Nullement : et au contraire , l'esprit de l'Eglise est de n'accorder d'indulgence qu'à ceux qui se mettent en devoir de satisfaire de leur côté à la justice divine.

 

A quoi donc nous sert l'indulgence ?

Elle nous sert beaucoup en toutes manières, puisque nous avons toujours sujet de croire que nous sommes bien éloignés d'avoir satisfait selon nos obligations.

 

124

 

Et de là que s'ensuit-il ?

Que nous serions ennemis de nous-mêmes, si nous n'avions recours aux grâces et aux indulgences de l'Eglise.

 

Quel est donc, en un mot, l'esprit de l'Eglise dans la dispensation des indulgences ?

C'est d'aider les hommes de bonne volonté à s'acquitter envers Dieu, et suppléer à leur infirmité.

 

Que prétend-elle par là ?

Exciter de plus en plus dans les cœurs la ferveur de la dévotion et l'amour de Dieu, conformément à cette parole de Notre-Seigneur : « Celui à qui on donne davantage, doit aussi aimer davantage. » (Luc. VII, 47.)

 

Quelle est la meilleure disposition pour bien gagner les indulgences ?

C'est de faire de bonne foi tout ce qu'on peut pour les bien gagner , et d'en attendre l'effet de la miséricorde de Dieu , qui seul connaît le secret des cœurs.

 

Sur quoi sont fondées les indulgences ?

Sur les satisfactions de Jésus-Christ et des Saints.

 

Pourquoi ajoutez-vous les satisfactions des Saints à celles de Jésus-Christ?

A cause de la bonté de Dieu, qui veut bien, en faveur des plus pieux de ses serviteurs, se laisser fléchir envers les autres.

 

Pourquoi encore ?

A cause que les satisfactions des Saints sont unies à celles de Jésus-Christ, dont elles tirent toute leur valeur.

 

Qui a le pouvoir de donner les indulgences ?

Le Pape dans toute l'Eglise ; et les évêques dans leurs diocèses, avec les limitations que l'Eglise y a apportées.

 

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INSTRUCTION SUR LE SACREMENT DE L'EUCHARISTIE.

 

LEÇON I. Ce que c'est que le sacrement de l'Eucharistie.

 

Représenter l'institution de cet adorable sacrement (Matth., XXVII, 26, etc. Marc, XVI, 22, etc.; Luc., XXII, 7, etc.; I Cor., XI,17, etc.). Les promesses de Jésus-Christ (Joan., VI, 25, etc.).

 

Qu'est-ce que le sacrement de l'Eucharistie ?

C'est un sacrement qui contient, sous les espèces du pain et du vin, le vrai corps et le vrai sang de Notre-Seigneur, pour être notre nourriture spirituelle.

 

Mais ce qu'on met d'abord sur l'autel et dans le calice, n'est-ce pas du pain et du vin ?

Oui : et c'est toujours du pain et du vin, jusqu'à ce que le prêtre prononce les paroles de la consécration.

 

Et qu’arrive-t-il par ces paroles?

Le pain est changé au corps, et le vin est changé au sang de Notre-Seigneur.

 

Ne reste-t-il rien du pain et du vin?

Il n'en reste que les espèces.

 

Qu'appelez-vous les espèces du pain ?

C'est la blancheur du pain, la rondeur et le goût.

 

Qu'appelez-vous les espèces du vin?

C'est la couleur du vin, l'humidité et le goût.

 

N'y a-t-il sous les espèces du pain que le corps de Notre-Seigneur ?

Il y a avec son corps, son sang, son âme, et en un mot la personne entière de Jésus-Christ, parce que tout cela est inséparable.

 

Et sous les espèces du vin ?

Jésus-Christ y est tout entier.

 

Pourquoi donc Jésus-Christ ne nous parle-t-il que de son corps et de son sang?

Parce que c'est par son corps et par son sang qu'il nous a sauvés.

 

126

 

Comment ?

En s'offrant en sacrifice sur la croix.

 

Et en effet que nous donne-t-il sous chaque espèce ?

Tout ce qu'il est, c'est-à-dire un Dieu parfait, et un homme parfait.

 

Quitte-t-il les deux?

A Dieu ne plaise : il demeure toujours à la droite de Dieu son Père, et n'en sortira que lorsqu'à la fin du monde il paraîtra en sa majesté, pour juger les vivants et les morts.

 

Comment se peut-il donc faire qu'il soit sur l'autel ?

Par la toute-puissance de Dieu, qui peut tout ce qu'il veut.

 

Ce n'est donc pas l'homme qui fait ce miracle?

Non: c'est Jésus-Christ, dont la parole est employée dans ce sacrement.

 

C'est donc lui qui consacre?

C'est lui qui consacre, comme le vrai sacrificateur; et le prêtre n'est que son ministre.

 

A quelle fin Jésus-Christ a-t-il établi ce sacrement?

En mémoire de sa mort.

 

En quoi consiste cette commémoration de la mort de Notre-Seigneur ?

C'est qu'en disant séparément avec Jésus-Christ : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang, » on représente la mort violente que Jésus-Christ a soufferte par la séparation de son corps et de son sang.

 

Mais le corps et le sang sont-ils effectivement séparés ?

Non : c'est assez que les signes le soient, et que les paroles dont on se sert pour les consacrer soient différentes.

 

Pourquoi ?

Parce que par ce moyen la mort de Jésus-Christ et l'effusion de son sang est représentée.

 

Faut-il adorer le corps et le sang de Jésus-Christ?

Oui, sans aucun doute; parce que ce corps et ce sang sont inséparablement unis à la Divinité.

 

127

 

LEÇON II. De la sainte messe, et du sacrifice de l'Eucharistie.

 

Représenter la célébrité des sacrifices de la loi, et conclure à plus forte raison pour celui-ci. Salomon dédiant le temple (III Reg., VIII ; II Par., V. VI, VII).

 

Quel est le premier usage que l'on fait du corps et du sang de Jésus-Christ ?

C'est de les offrir en sacrifice à la sainte messe, au Père éternel.

 

Qu'est-ce à dire les offrir en sacrifice au Père éternel?

C'est-à-dire les présenter devant sa face sur l'autel, comme la victime la plus agréable qu'on puisse lui offrir.

 

Pourquoi offre-t-on ce sacrifice?

En commémoration de celui de la croix, et pour en appliquer la vertu.

 

Jésus-Christ répand-il son sang dans ce sacrifice, comme autre fois sur la croix ?

Non : c'est ici un sacrifice non sanglant.

 

Jésus-Christ est-il immolé dons ce sacrifice?

Il y est immolé mystiquement.

 

Comment?

En tant que son corps et son sang, présents dans ce mystère, y paraissent comme séparés l'un de l'autre.

 

Mais le sont-ils en effet?

Nous avons dit plusieurs fois qu'ils ne le sont pas, et ne le peuvent plus être, après la résurrection de Jésus-Christ.

 

Que doit-on faire en assistant à ce sacrifice ?

Contempler Jésus-Christ mourant, comme si on était présent sur le Calvaire, et se laisser attendrir au souvenir de sa mort.

 

Qu'est-ce que l'Eglise offre dans le sacrifice de l'autel, avec le corps et le sang de Jésus-Christ ?

Les vœux et les prières de tous les fidèles.

 

Pourquoi ?

Parce qu'elles sont agréables étant offertes à Dieu avec le corps et le sang de son fils.

 

128

 

Qu'est-ce que l'Eglise offre encore à Dieu avec le corps et le sang ?

Elle s'offre elle-même, afin d'offrir à Dieu tout ensemble le chef et les membres.

 

Qu'est-ce à dire offrir tout ensemble le chef et les membres ?

C'est offrir Jésus-Christ avec ses fidèles.

 

A qui offre-t-on le sacrifice ?

A Dieu seul.

 

Pourquoi y fait-on mémoire des Saints qui sont avec Dieu ?

En actions de grâces pour les bienfaits qu'ils en ont reçus.

 

Pourquoi particulièrement dans ce sacrifice?

Pour montrer qu'ils ont été sanctifiés par la victime qu'on offre.

 

Pourquoi prie-t-on Dieu d'avoir agréables les prières que les Saints lui font pour nous ?

Pour faire concourir, dans ce sacrifice, les vœux de toute l'Eglise , tant de celle qui est dans le ciel que de celle qui est sur la terre.

 

Ne fait-on pas aussi mémoire des aines pieuses qui ne sont pas encore dans le ciel ?

Oui : on en fait mémoire, afin de tout unir dans ce sacrifice.

 

Quel soulagement reçoivent ces âmes par ce sacrifice?

Un très-grand soulagement.

 

Pourquoi ?

Parce que Jésus-Christ, qu'on y offre , est la commune propitiation de tout le genre humain.

 

Que devons-nous apprendre par ce sacrifice ?

A nous offrir en Jésus-Christ et par Jésus-Christ, comme des hosties vivantes, à la majesté divine.

 

LEÇON III. De la communion.

 

Marie-Madeleine pleurant devant le tombeau de Jésus, et y cherchant son corps enseveli. Quelle ardeur pour ce corps vivant et glorifié ! (Joan., XX, 11, etc.).

 

Pourquoi Jésus-Christ se présente-t-il à nous sous les espèces du pain et du vin ?

Pour nous montrer qu'il est notre nourriture spirituelle.

 

129

 

Qu'appelez-vous notre nourriture spirituelle ?

Celle qui donne la vie à l’âme.

 

Que croyez-vous recevoir sous les espèces du pain ?

Le propre corps de Jésus-Christ, et lui-même tout entier.

 

Mais quand on est quelquefois obligé de rompre une hostie ?

Jésus-Christ ne se divise pas pour cela.

 

Pourquoi ?

Parce qu'il demeure tout entier sous chaque parcelle du pain, et sous chaque goutte du vin consacré.

 

Cela se peut-il?

Oui, par la toute-puissance de Dieu.

 

Ne pourriez-vous point apporter quelque exemple sensible de cette merveille ?

On se sert ordinairement de l'exemple d'un miroir, qui étant cassé , fait paraître en chaque parcelle le même visage qu'il représentai t en son entier.

 

Cet exemple explique-t-il parfaitement ce mystère?

Non : il n'y a rien dans la nature qui en puisse égaler la grandeur.

 

Pourquoi recevons-nous Jésus-Christ ?

Pour être consommés en un avec lui.

 

Qu'est-ce qu'être consommé en un avec lui ?

C'est être uni avec lui, et lui avec nous, corps à corps et esprit à esprit.

 

Comment s'accomplit cette union de notre part ?

C'est que prenant par la bouche le corps de Jésus, par la foi nous nous unissons à sa divinité.

 

Et Jésus, que fait-il de son côté ?

Jésus, réciproquement par notre corps, auquel il s'unit, fait passer la vertu de sa divinité dans notre âme.

 

Ne sanctifie-t-il pas aussi notre corps?

Oui : il sanctifie notre corps, et nous apprend à le conserver en toute pureté.

 

Qui a porté Jésus-Christ à se donner à nous de cette sorte ?

Son amour.

 

Comment le devez-vous recevoir?

Avec amour, et ne vivre dorénavant que pour lui.

 

130

 

Par où est-on excité à cet amour envers Jésus-Christ ?

Par sa mort et passion, dont on célèbre la mémoire toutes les fois que l'on communie.

 

Faut-il communier souvent ?

L'Eglise désirerait que l'on communiât tous les jours et toutes les fois que l'on entend la sainte messe, comme dans la primitive Eglise. (Conc. Trid., sess. XXII, cap. VI.)

 

Pourquoi donc ne le fait-on pas?

Parce qu'on n'est pas assez parfait.

 

Que faut-il faire du moins toutes les fois qu'on entend la messe? Communier spirituellement.

 

Qu'est-ce, communier spirituellement ?

C'est, en se ressouvenant de la mort de Notre-Seigneur, désirer de communier en effet.

 

Que faut-il faire pour communier spirituellement ?

Il faut, autant qu'on peut, s'exciter à la même dévotion que si l'on communiait sacramentellement.

 

Quand est-ce qu’on est obligé de communier sacramentellement?

Dans le péril de mort; et au surplus l'Eglise n'oblige de communier dans tout le cours de l'année, qu'une fois dans la quinzaine de Pâque ; mais les fidèles ne doivent pas se contenter de cette seule communion.

 

Y a-t-il quelque règle certaine pour fréquenter la communion?

Non : cela dépend de la disposition de chaque fidèle, et du profit qu'il fait de la communion par son application à mener une bonne vie.

 

Mais quelle règle peut-on suivre dans la vie commune ?

Il est à souhaiter que tout fidèle se mette en état de communier du moins une fois le mois, et les fêtes solennelles de l'année.

 

Mais qu'y a-t-il en cela de plus certain ?

C'est que chacun devrait vivre de manière qu'il put communier tous les jours.

 

Peut-on communier plusieurs fois en un jour ?

Non.

 

Et que faut il faire le reste de la journée ?

La passer en actions de grâces, et savourer cette viande céleste.

 

131

 

LEÇON IV. Pratique de la communion suivant la doctrine précédente, et premièrement ce qu'il faul faire avant la communion.

 

La parabole des convies et de l'habit nuptial, pour expliquer la netteté intérieure et extérieure qu'il faut apporter à la sainte table. (Matth., XXII, 1; Luc, XIV, 16, etc.)

 

Que faut-il faire pour bien communier?

Il y a des préparations qui regardent l’âme, et il y en a qui regardent le corps.

 

Quelles sont les préparations de l’âme pour faire une bonne communion ?

C'est la paix avec Dieu, la charité avec le prochain : ce sont les actes de foi et d'humilité : c'est le souvenir de la passion du Fils de Dieu.

 

Qu'appelez-vous la paix de l’âme avec Dieu ?

C'est la pureté de conscience , qui ne sent aucun reproche du péché, au moins qui soit mortel.

 

Dites-moi pourquoi il faut recevoir ce sacrement en état de grâce ?

C'est que ce sacrement est la nourriture de l’âme, et que la nourriture suppose la vie.

 

Que concluez-vous de là ?

Qu'il faut que l’âme vive de la vie de la grâce, pour recevoir sa nourriture par ce sacrement.

 

Est-ce un grand péché que de communier avec un péché mortel dans l’âme ?

C'est le péché de Judas, et un horrible sacrilège.

 

Qu'appelez-vous la charité avec le prochain ?

C'est l'esprit d'union et de concorde avec lui, et une sincère réconciliation, si on était auparavant dans l'inimitié.

 

Apprenez-moi à faire quelque acte de foi, qui dispose à la communion ?

Mon Sauveur, je crois fermement que votre corps, votre sang, votre âme, et votre divinité sont au saint sacrement de l'autel, parce que vous l'avez dit. Je suis prêt à donner ma vie pour cette vérité.

 

Et comment faites-vous un acte d'humilité ?

Combien de fois ai-je mérité par mes péchés de souffrir la soif du mauvais riche, et la faim des damnés ! Cependant, ô mon Dieu,

 

132

 

vous daignez devenir vous-même mon aliment et mon breuvage.

 

Pourquoi faut-il penser au mystère de la passion, pour se préparer à la communion ?

C'est que le Fils de Dieu ayant institué le sacrement de l'eucharistie en mémoire de sa passion, cette dévotion est selon l'esprit du mystère.

 

N'y a-t-il point quelque autre préparation de famé ?

Il faut, autant qu'il se peut, dès le jour précédent de la communion, s'y préparer par la récollection et par la retraite.

 

Et quoi encore ?

Se priver des plaisirs même permis.

 

Pourquoi ?

Pour apporter à Jésus-Christ un esprit et un corps plus pur, et être tout occupé de lui.

 

Quelles doivent être les préparations du corps pour bien communier ?

Il faut être à jeun, et n'avoir pris aucune chose par forme de nourriture ni de médicament depuis le minuit.

 

Si en lavant la bouche on avait avalé quelque goutte d'eau, sans y penser, cela pourrait-il empêcher la communion?

Il faut prendre garde que cela n'arrive point ; mais pourtant la chose étant arrivée, elle ne doit point empêcher qu'on ne communie.

 

LEÇON V. Ce qu'il faut faire quand on est prêt à communier, et dans la communion même.

 

L'humilité et la foi du centenier quand Jésus veut entrer chez lui (Matth., VIII, 8.) La foi de la femme qui se croit guérie en touchant seulement le bord de sa robe. Jésus accablé du monde qui l'environnait, ne se sent véritablement touché que de celle qui le touche avec foi. (Matth., IX, 20; Luc, VIII, 42, 43, 45, 46, etc.)

 

Que faut-il faire quand on est prêt à communier?

Il y a des choses qui regardent l’âme, et d'autres qui regardent le corps.

 

Que faut-il faire à l'égard de l’âme?

Il faut premièrement entendre la messe à laquelle on désire de communier, avec une dévotion particulière.

 

133

 

Que faut-il faire particulièrement pour cela ?

Se joindre à l'intention du prêtre, qui un peu après l'élévation, incliné profondément vers l'autel, demande la grâce de Dieu pour tous ceux qui communieront.

 

Il est donc à propos d'entendre la messe, et de communier à celle qu'on entend ?

Oui, autant qu'il se peut, et c'est l'esprit de l'Eglise.

 

A quel endroit de la messe est-il à propos de communier ?

Après la communion du prêtre, et avant qu'il achève la messe.

 

Pourquoi ?

Pour se conformer au prêtre, se préparer avec lui à la communion, communier avec lui, et faire avec lui ses actions de grâces.

 

A quoi faut-il principalement penser ?

A la mort et à la passion de Notre-Seigneur.

 

Pourquoi ?

Pour s'exciter à un tendre amour envers lui.

 

Que faut-il faire encore?

De fréquents actes de foi.

 

En quel endroit principalement ?

Quand le prêtre se retourne, l'hostie à la main, en disant ces paroles : Ecce Agnus Dei, c'est-à-dire : « Voici l'Agneau de Dieu, voici celui qui ôte les péchés du monde, » il faut dire la même chose en son cœur.

 

Et quels autres actes faut-il faire ?

Des actes d'adoration et d'humilité.

 

En quel endroit principalement ?

Quand le prêtre dit: Domine, non sum dignus, il faut dire de cœur avec lui : « Seigneur, je ne suis pas digne que vous veniez à moi, mais dites seulement un mot, et mon âme sera sauvée. »

 

Et quand le prêtre dit, Corpus Domini nostri Jesu Christi, custodiat animam tuam in vitam aeternam. Amen?

Il faut dire du moins de cœur, Amen. « Il est ainsi. Je crois, Seigneur, que ce que je reçois, c'est votre corps : qu'il conserve mon âme pour la vie éternelle. »

 

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Quel est donc le vrai esprit de la communion ?

De se conformer aux intentions de l'Eglise, et aux paroles du prêtre.

 

Qu'y a-t-il à observer pour le corps ?

A être modeste et propre, autant qu'il se peut, mais sans affectation.

 

Que faut-il observer particulièrement à l'égard des habits?

Les hommes doivent poser le chapeau, la calotte, l'épée, les gants; et les femmes doivent baisser leurs jupes, et faire descendre leurs coiffes un peu plus bas que les yeux; ne point paraître la gorge découverte, ni avec des mouches sur le visage, ou avec des parures qui sentent la vanité.

 

Que doivent-elles apprendre de là ?

A mépriser toute leur vie ce qu'elles n'osent porter devant Jésus-Christ.

 

Comment faut-il tenir la tête?

Il faut tenir la tête ferme et droite sans la remuer, ni l'avancer ni la retirer en arrière, crainte d'accident.

 

Comment les yeux ?

Il ne faut pas les laisser égarer çà et là, mais on les doit tenir baissés, ou les arrêter sur la sainte hostie.

 

Comment faut-il ouvrir la bouche?

Avec médiocrité, ni trop, ni trop peu.

 

Comment faut-il avoir la langue ?

Un peu avancée sur les lèvres.

 

Ne faut-il point mâcher la sainte hostie ?

Il n'est pas nécessaire.

 

Qu'en faut-il donc faire ?

La laisser quelque peu de temps sur sa langue ; puis étant un peu humectée, l'avaler avec révérence.

 

Ne la faut-il pas laisser fondre tout à fait en la bouche?

Non, à cause du péril qu'il y aurait de ne pas communier.

 

Mais que faudrait-il faire si la sainte hostie s'attachait au palais?

Il ne se faut point troubler de cela; mais la détacher seulement avec la langue, sans y porter les doigts.

 

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Après avoir communié, faut-il essuyer les lèvres avec la nappe?

Non, mais si on sent, ou si on doute que quelque particule de la sainte hostie soit demeurée sur les lèvres, il faut avec révérence l'attirer dans sa bouche, sans y appliquer les doigts.

 

Si quelquefois le prêtre, en communiant, donnait deux ou trois hosties, ou bien n'en donnait que la moitié d'une, cela devrait-il troubler le communiant?

Non, puisqu'on ne reçoit pas plus en trois hosties qu'en une, ni moins en la moitié d'une qu'en une tout entière.

 

Faut-il faire des prières vocales, et jeter des soupirs, quand on est sur le point de communier ?

Il faut cesser pour lors de le faire, et prier de l'esprit plutôt que du mouvement des lèvres.

 

LEÇON VI ET DERNIÈRE. Ce qu'il faut faire après la communion.

 

Que faut-il faire après la communion ?

Il faut passer quelque temps, et le plus qu'on peut, à faire des actes intérieurs d'amour, de remercîment, d'offrande de soi-même, de demande de nos besoins, et des nécessités de ceux pour lesquels nous prions.

 

Que faut-il principalement demander à Jésus-Christ ?

Qu'il nous fasse part de son esprit, comme il nous a donné son corps.

 

Quelles prières vocales peut-on ajouter après cela ?

Des cantiques d'actions de grâces : comme le Te Deum laudamus ; Benedicite omnia opera; Magnificat; Laudate.

 

Nota que ces prières se trouvent en latin et en français dans un recueil fait exprès.

 

Que faut-il faire le reste du four ?

Il le faut passer, autant qu'il se peut, dans le recueillement et en œuvres de piété.

 

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INSTRUCTION SUR LE SACREMENT DE MARIAGE.

 

Le mariage de la sainte Vierge avec saint Joseph. Les noces de Cana honorées de la présence et du premier miracle de Notre-Seigneur. (Joan., II.) La création de la femme. (Gen., II, 21.) Le mariage du jeune Tobie. (Tob., VII; VIII.)

 

Qu'est-ce que le mariage?

C'est un sacrement qui donne la grâce à ceux qui se marient, de vivre chrétiennement dans cet état, et d'élever leurs enfants selon Dieu.

 

Que signifie ce sacrement ?

Il signifie l'union de Jésus-Christ avec l'Eglise.

 

Combien y a-t-il de sortes d'unions de Jésus-Christ avec l'Eglise ?

Il y en a de deux sortes : l'une naturelle et l'autre spirituelle.

 

Qu'appelez-vous union naturelle?

La ressemblance de la nature.

 

Qu’appelez-vous union spirituelle ?

L'union des cœurs par la charité.

 

Y a-t-il union naturelle entre Jésus-Christ et l'Eglise?

Oui, parce que Jésus-Christ est homme, qu'il a pris un corps et une aine comme les fidèles qui composent l'Eglise.

 

Y a-t-il union spirituelle entre Jésus-Christ et l'Eglise?

Oui, parce que le Fils de Dieu a tant aimé l'Eglise, qu'il a versé son sang pour elle, et que l'Eglise est soumise aux volontés de Jésus-Christ.

 

Quelle est celle de ces deux unions que le mariage représente ?

Il signifie les deux.

 

Cette union du mari et de la femme, est-elle indissoluble et inséparable ?

Oui : elle est indissoluble et inséparable, comme ceik; de Jésus-Christ avec son Eglise.

 

A quel âge peut-on se marier?

Les garçons à l'âge de quatorze ans accomplis, les filles à douze aussi accomplis.

 

137

 

En quel temps de l'année l'Eglise permet-elle de célébrer le mariage ?

Depuis le lendemain de la fête de l'Epiphanie, jusqu'au mardi d'après le dimanche de la Quinquagésime inclusivement; et depuis le lendemain du dimanche appelé de Quasimodo, elle le permet en ce diocèse, jusqu'au jeudi seulement, qui précède le premier dimanche de l'Avent.

 

N'y a-t-il point de jour auquel on ne puisse point célébrer le mariage ?

Il n'y a point de jour auquel on ne le puisse, à l'exception des dimanches et des fêtes, en ce diocèse.

 

A l'exception de ces jours, chaque jour est-il bon pour la célébration du mariage ?

Ce serait une superstition de croire qu'un jour de la semaine fût plus malheureux qu'un autre.

 

Dans quel dessein doit-on user du mariage ?

Dans le dessein de multiplier les enfants de Dieu.

 

Quel autre dessein peut-on avoir ?

Celui de remédier aux désordres de la concupiscence.

 

Quelles sont les obligations du mariage ?

C'est de s'unir ensemble, et s'entre-secourir par la charité; se supporter mutuellement, et toutes les peines du mariage par la patience; et se sauver par la sainte éducation qu'on donnera aux enfants.

 

Quelle est la principale chose qui doit déterminer une personne à en prendre une autre en mariage ?

C'est la vertu et la ressemblance des mœurs.

 

Marquez-moi quelques manières défectueuses d'entrer dans le mariage.

1° D'y entrer sans examiner la volonté de Dieu, et sans connaître les obligations du mariage. 2° D'y entrer seulement pour satisfaire la sensualité. 3° De se marier contre la juste volonté de ses parents.

Comment se doit-on disposer à recevoir ce sacrement ? On s'y doit disposer par une sainte confession, et il est bon de faire une revue de plusieurs confessions depuis un temps notable ;

 

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par une sainte communion, par des prières et des aumônes, par

une grande retenue et chasteté.

 

Doit-on demeurer ensemble avant le mariage?

Il se faut bien garder de demeurer en même maison durant le temps de la recherche et des fiançailles avec péril d'offenser Dieu.

 

En quel temps doit-on se confesser et communier à cette intention?

On le doit faire quelques jours avant la célébration du mariage.

 

Quelle est la perfection du mariage ?

C'est que le mari représente Jésus-Christ l'époux de l'Eglise, et que la femme représente l'Eglise l'épouse de Jésus-Christ.

 

En quoi est-ce que le mari doit particulièrement représenter Jésus-Christ ?

En aimant la femme cordialement comme le Fils de Dieu a aimé l'Eglise, recherchant l'utilité de l'Eglise, et non pas ses propres intérêts.

 

En quoi la femme doit-elle particulièrement représenter l'Eglise ?

Dans le respect et dans la soumission qu'elle doit avoir pour son mari, comme l'Eglise en a pour Jésus-Christ.

 

Dites-moi le mal qu'il faut éviter dans l'usage du mariage?

C'est de refuser injustement le devoir conjugal ; c'est d'user du mariage pour satisfaire la sensualité; c'est d'éviter d'avoir des enfants : ce qui est un crime abominable.

 

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