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PRIÈRES COMPOSÉES PAR LA BIENHEUREUSE . SES ARMOIRIES MYSTIQUES.

 

Acte d'offrande de moi-même comme victime d'holocauste à l'amour miséricordieux du bon Dieu.

Consécration à la sainte Face.

Petites prières au Père céleste.

Prière à l'Enfant Jésus.

Prière à la sainte Face.

Prière inspirée par une image représentant Sainte Jeanne d'Arc.

Prière pour obtenir l'humilité.

Armoiries de Jésus et de Thérèse (1).

EXPLICATION DES ARMOIRIES

 

Acte d'offrande de moi-même comme victime d'holocauste à l'amour miséricordieux du bon Dieu.

 

La Bienheureuse Thérèse de l'Enfant-Jésus, portait jour et nuit sur son coeur et acte d'offrande, dans le livre des saints Evangiles.

 

O mon Dieu, Trinité bienheureuse, je désire vous aimer et vous faire aimer, travailler à la glorification de la sainte Eglise, en sauvant les âmes qui sont sur la terre et en délivrant celles qui souffrent dans le Purgatoire. Je désire accomplir parfaitement votre volonté et arriver au degré de gloire que vous m'avez préparé dans votre royaume; en un mot, je désire être sainte, mais je sens mon impuissance, et je vous demande, ô mon Dieu, d'être vous-même ma sainteté.

Puisque vous m'avez aimée jusqu'à me donner votre Fils unique pour être mon,Sauveur et mon Epoux, les trésors infinis de ses mérites sont à moi; je vous les offre avec bonheur, vous suppliant de ne me regarder qu'à travers la Face de Jésus et dans son Coeur brûlant d'amour.

Je vous offre encore tous les mérites des Saints qui sont au ciel et sur la terre, leurs actes d'amour et ceux des saints Anges; enfin je vous offre, ô bienheureuse Trinité, l'amour et les mérites de la sainte Vierge, ma Mère chérie; c'est à elle que j'abandonne mon offrande, la priant de vous la présenter.

Son divin Fils, mon Epoux bien-aimé, aux jours de sa vie mortelle, nous a dit : « Tout ce que volis demanderez à mon Père en mon nom, il vous le donnera (1). » Je suis donc certaine que vous exaucerez mes désirs... Je le sais, ô mon Dieu, plus vous voulez donner, plus vous faites désirer.

Je sens en mon coeur des désirs immenses, et c'est avec confiance que je vous demande de venir prendre possession de mon âme. Ah! je ne puis recevoir la sainte communion aussi souvent que je le désire; mais, Seigneur, n'êtes-vous pas Tout-Puissant? Restez en moi comme au Tabernacle, ne vous éloignez jamais de votre petite hostie.

Je voudrais vous consoler de l'ingratitude des méchants, et je vous supplie de m'ôter la liberté de vous déplaire. Si par faiblesse je tombe quelquefois, qu'aussitôt votre divin regard purifie mon âme, consumant toutes mes imperfections, comme le feu qui transforme toute chose en lui-même.

Je vous remercie, ô mon Dieu, de toutes les grâces que vous m'avez accordées : en particulier de m'avoir fait passer par le creuset de la souffrance. C'est avec joie que je vous contemplerai au dernier jour, portant le sceptre de la croix; puisque vous avez daigné me donner en partage cette croix si précieuse, j'espère au ciel vous ressembler, et voir briller sur mon corps glorifié les sacrés stigmates de votre passion.

Après l'exil de la terre, j'espère aller jouir de vous dans la patrie; mais je ne veux pas amasser de mérites pour le ciel, je veux travailler pour votre seul amour, dans l'unique but de vous faire plaisir, de consoler votre Coeur sacré, et de sauver des âmes qui vous aimeront éternellement.

Au soir de cette vie, je paraîtrai devant vous les mains vides; car je ne vous demande pas, Seigneur, de compter mes oeuvres... Toutes nos justices ont des taches à vos yeux ! Je veux donc me revêtir de votre propre Justice, et recevoir de votre amour la possession éternelle de vous-même. Je ne veux

 

1 Joan., XVI, 23.

 

point d'autre trône et d'autre couronne que vous, ô mon Bien-Aimé.

A vos yeux, le temps n'est rien; un seul jour est comme mille ans(1). Vous pouvez donc en un instant me préparer à paraître devant vous.

 

Afin de vivre dans un acte de parfait amour, JE M'OFFRE COMME VICTIME D'HOLOCAUSTE A VOTRE AMOUR MISÉRICORDIEUX, vous suppliant de me consumer sans cesse, laissant déborder en mon âme les flots de tendresse infinie qui sont renfermés en vous, et qu'ainsi je devienne martyre de votre amour, ô mon Dieu!

Que ce martyre, après m'avoir préparée à paraître devant vous, me fasse enfin mourir, et que mon âme s'élance sans retard dans l'éternel embrassement de votre miséricordieux amour !

Je veux, ô mon Bien-Aimé, à chaque battement de mon coeur, vous renouveler cette offrande un nombre infini de fois, jusqu'à ce que, les ombres s'étant évanouies (2), je puisse vous redire mon amour dans un face à face éternel! ! !...

 

MARIE-FRANÇOISE-THÉRÉSE DE L'ENFANT-JÉSUS
ET DE LA SAINTE FACE,
rel. carm. ind.

 

Fête de la Très Sainte Trinité, le 9 juin, de l'an de grâce 1895.

 

1 Ps. LXXXIX, 4. — 2 Cant., IV, 6.

 

Indulgences attachées à perpétuité à la récitation de l'Acte d'Offrande composé par la Bienheureuse Thérèse de l'Enfant-Jésus.

 

1° Une indulgence partielle de trois cents jours, toutes les fois que les fidèles réciteront, d'un cœur contrit et avec dévotion, l'offrande ci-dessus, au moins à partir de ces mots : « Afin de vivre dans un acte de parfait amour... », jusqu'à la fin.

2° Une indulgence plénière chaque mois, aux conditions ordinaires, à quiconque aura récité cet acte tous les jours du mois.

Donné à Rome, à la S. Pénitencerie, le 31 juillet 1923.

 

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Consécration à la sainte Face.

(Composée pour le noviciat.)

 

O Face adorable de Jésus! puisque vous avez daigné choisir particulièrement nos âmes pour vous donner à elles, nous venons vous les consacrer.

Il nous semble, ô Jésus, vous entendre nous dire : « Ouvrez-moi, mes soeurs, mes épouses bien-aimées, car ma Face est couverte de rosée, et mes cheveux sont humides des gouttes de la nuit (1). » Nos âmes comprennent votre langage d'amour; nous voulons essuyer votre doux Visage et vous consoler de l'oubli des méchants. A leurs yeux, vous êtes encore « comme caché... ils vous considèrent comme un objet de mépris (2)! »

O Visage plus beau que les lis et les roses du printemps, vous n'êtes pas caché à nos yeux! Les larmes qui voilent votre divin regard nous apparaissent comme des diamants précieux que nous voulons recueillir, afin d'acheter, avec leur valeur infinie, les âmes de nos frères.

De votre bouche adorée, nous avons entendu la plainte amoureuse. Comprenant que la soif qui vous consume est une soif d'amour, nous voudrions, pour vous désaltérer, posséder un amour infini !

Epoux bien-aimé de nos âmes ! si nous avions l'amour de tous les coeurs, cet amour serait à vous... Eh bien, donnez-nous cet amour, et venez vous désaltérer en vos petites épouses.

Des âmes, Seigneur, il nous faut des âmes ! surtout des âmes d'apôtres et de martyrs; afin que, par elles, nous embrasions de votre amour la multitude des pauvres pécheurs.

O Face adorable, nous saurons obtenir de vous cette grâce ! Oubliant notre exil, sur les bords des fleuves de Babylone, nous chanterons à vos oreilles les plus douces mélodies.

 

1 Cant., V, 2. — 2 Is., LIII,3.

 

Puisque vous êtes la vraie, l'unique patrie de nos âmes, nos cantiques ne seront pas chantés sur une terre étrangère (1)

O Face chérie de Jésus! en attendant le jour éternel, où nous contemplerons votre gloire infinie, notre unique désir est de charmer vos yeux divins, en cachant aussi notre visage, afin qu'ici-bas personne ne puisse nous reconnaître... Votre regard voilé, voilà notre ciel, ô Jésus!

 

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Petites prières au Père céleste.

 

Tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, il vous le donnera (2).

 

Père Eternel, votre Fils unique, le doux Enfant Jésus est à moi, puisque vous me l'avez donné. Je vous offre les mérites infinis de sa divine Enfance, et je vous demande, en son nom, d'appeler aux joies du Ciel d'innombrables phalanges de petits enfants qui suivront éternellement ce divin Agneau.

 

 

De même que, dans un royaume, on se procure tout ce qu'on désire avec l'effigie du prince, ainsi avec la pièce précieuse de ma sainte humanité, qui est mon adorable Face, vous obtiendrez tout ce que vous voudrez.

N.-S. à MARIE DE St-PIERRE.

 

Père Eternel, puisque vous m'avez donné pour héritage la Face adorable de votre divin Fils, je vous l'offre et vous demande, en échange de cette Pièce infiniment précieuse, d'oublier les ingratitudes des âmes qui vous sont consacrées et de pardonner aux pauvres pécheurs.

 

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Prière à l'Enfant Jésus.

 

O petit Enfant Jésus! mon unique trésor, je m'abandonne à tes divins caprices, je ne veux pas d'autre joie que celle de te

 

1 Ps. CXXXVI, 4. — 2 Joan., XV, 16.

 

faire sourire. Imprime en moi tes grâces et tes vertus enfantines, afin qu'au jour de ma naissance au ciel, les Anges et les Saints reconnaissent en ta petite épouse : THÉRÈSE DE L'ENFANT-JÉSUS.

 

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Prière à la sainte Face.

 

O Face adorable de Jésus, seule beauté qui ravit mon coeur, daigne imprimer en moi ta divine ressemblance, afin que tu ne puisses regarder l'âme de ta petite épouse sans te contempler toi-même. O mon Bien-Aimé, pour ton amour, j'accepte de ne pas voir ici-bas la douceur de ton regard, de ne pas sentir l'inexprimable baiser de ta bouche, mais je te supplie de m'embraser de ton amour, afin qu'il me consume rapidement et fasse bientôt paraître devant toi : THÉRÈSE DE LA SAINTE FACE.

 

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Prière inspirée par une image représentant Sainte Jeanne d'Arc.

 

Seigneur, Dieu des armées, qui nous avez dit dans votre Evangile : « Je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive (1) », armez-moi pour la lutte; je brûle de combattre pour votre gloire; mais, je vous en supplie, fortifiez mon courage... Alors, avec le saint roi David, je pourrai m'écrier : « C'est vous seul qui êtes mon bouclier; c'est vous, Seigneur, qui dressez mes mains à la guerre (2). »

O mon Bien-Aimé ! je comprends à quels combats vous me destinez; ce n'est point sur les champs de bataille que je lutterai... Je suis prisonnière de votre amour, j'ai !ibrement rivé la chaîne qui m'unit à vous et me sépare à jamais du monde. Mon glaive c'est l'AMOUR! avec lui je chasserai l’étranger du royaume, je vous ferai proclamer Roi dans les âmes. Sans doute, Seigneur, un aussi faible instrument que moi

 

1 Matt., X, 34. — 2 Ps. CXLIII, 1, 2.

 

ne vous est pas nécessaire; mais Jeanne, votre virginale et valeureuse épouse, l'a dit : « Il faut batailler pour que Dieu donne victoire. » O mon Jésus, je bataillerai donc pour votre amour jusqu'au soir de ma vie. Puisque vous n'avez pas voulu goûter de repos sur la terre, je veux suivre votre exemple; alors cette promesse tombée de vos lèvres divines se réalisera pour moi : « Si quelqu'un me suit, en quelque lieu que je sois il y sera aussi; et mon Père l'élèvera en honneur (1). » Etre avec vous, être en vous, voilà mon unique désir; cette assurance que vous me donnez de sa réalisation m'aide à supporter l'exil, en attendant le radieux jour du face à face éternel.

 

1 Joan., XII, 36.

 

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Prière pour obtenir l'humilité.

(Composée pour une novice.)

 

O Jésus, lorsque vous étiez voyageur sur la terre, vous avez dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur et vous trouverez le repos de vos âmes (2). » Puissant Monarque des Cieux, oui, mon âme trouve le repos en vous voyant, revêtu de la forme et de la nature d'esclave, vous abaisser jusqu'à laver les pieds de vos apôtres. Je me souviens alors de ces paroles que vous avez prononcées, pour m'apprendre à pratiquer l'humilité : « Je vous ai donné l'exemple, afin que vous fassiez vous-même ce que j'ai fait. Le disciple n'est pas plus grand que le Maître... Si vous comprenez ceci, vous serez heureux en le pratiquant (3). » Je les comprends, Seigneur, ces paroles sorties de votre Coeur doux et humble, je veux les pratiquer, avec le secours de votre grâce.

Je veux m'abaisser humblement et soumettre ma volonté à celle de mes soeurs, sans les contredire en rien, et sans rechercher si elles ont, ou non, le droit de me commander. Personne,

 

2 Matt., XI, 29. — 3 Joan., XIII, 15, 16, 17.

 

ô mon Bien-Aimé, n'avait ce droit envers vous, et cependant vous avez obéi, non seulement à la sainte Vierge et à saint Joseph, mais encore à vos bourreaux. Maintenant, c'est dans l'Hostie que je vous vois mettre le comble à vos anéantissements. Avec quelle humilité, ô divin Roi de gloire, vous vous soumettez à tous vos prêtres, sans faire aucune distinction entre ceux qui vous aiment et ceux qui sont, hélas ! tièdes ou froids dans votre service. Ils peuvent avancer, retarder l'heure du saint Sacrifice, toujours vous êtes prêt à descendre du ciel à leur appel.

O mon Bien-Aimé, sous le voile de la blanche Hostie, que vous m'apparaissez doux et humble de coeur ! Pour m'enseigner l'humilité, vous ne pouvez vous abaisser davantage ; aussi je veux, pour répondre à votre amour, me mettre au dernier rang, partager vos humiliations, afin « d'avoir part avec vous (1) » dans le royaume des Cieux.

Je vous supplie, mon divin Jésus, de m'envoyer une humiliation, chaque fois que j'essaierai de m'élever au-dessus des autres.

Mais, Seigneur, ma faiblesse vous est connue; chaque matin je prends la résolution de pratiquer l'humilité et, le soir, je reconnais que j'ai commis encore bien des fautes d'orgueil. A cette vue, je suis tentée de me décourager; mais, je le sais, le découragement est aussi de l'orgueil; je veux donc, ô mon Dieu, fonder sur vous seul mon espérance puisque vous pouvez tout, daignez faire naître en mon âme la vertu que je désire. Pour obtenir cette grâce de votre infinie miséricorde, je vous répéterai souvent :

« Jésus, doux et humble de coeur, rende; mon coeur semblable au vôtre. »

 

1 Joan., XIII, 8.

 

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Je chanterai éternellement les miséricordes du Seigneur.

 

Armoiries de Jésus et de Thérèse (1).

 

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Jours de grâces accordés par le Seigneur à sa petite épouse.

 

Naissance : 2 janvier 1873. — Baptême : 4 janvier 1873. — Sourire de la sainte Vierge : 13 mai 1883. — Première Communion : 8 mai 1884. — Confirmation : 14 juin 1884. —Conversion : 25 décembre 1886. — Audience de Léon XIII : 20 novembre 1887. — Entrée au Carmel : 9 avril 1888. — Notre grande richesse : 12 février 1889 (2) — Prise d'Habit : 10 janvier 1889. — Profession : 8 septembre 1890. — Prise de Voile : 24 septembre 1890. — Offrande de moi-même à l'Amour : 9 juin 1895.

 

1 Peinture et texte de la Bienheureuse Thérèse de l'Enfant-Jésus, trouvés dans le manuscrit de sa Vie.

2 Epreuve de la maladie de son père.

 

EXPLICATION DES ARMOIRIES

 

Le blason J.H.S. est celui que Jésus a daigné apporter en dot à sa pauvre petite épouse, l'appelant Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte Face. Ce sont là ses titres de noblesse, sa richesse et son espérance. — La vigne qui sépare le blason est encore la figure de Celui qui daigna nous dire : « Je suis la vigne et vous êtes les branches; je veux que vous me rapportiez  beaucoup de fruit (1). » Les deux rameaux, entourant l'un la Sainte Face, l'autre le petit Jésus, sont l'image de Thérèse qui n'a qu'un désir ici-bas, celui de s'offrir comme une petite grappe de raisin pour rafraîchir Jésus-Enfant, l'amuser, se laisser presser par lui au gré de ses caprices... et puis étancher aussi la soif ardente qu'Il ressentit pendant sa Passion. La harpe représente encore Thérèse qui veut chanter sans cesse à Jésus des mélodies d'amour.

 

Le blason FMT est celui de Marie-Françoise-Thérèse, la petite fleur de la sainte Vierge; aussi cette petite fleur est-elle représentée recevant les rayons bienfaisants de la douce Etoile du matin. — La terre verdoyante, c'est la famille bénie au sein de laquelle la fleurette a grandi. Plus loin se voit la montagne du Carmel, où Thérèse figure en ses armoiries le dard enflammé de l'amour qu doit lui mériter la palme du martyre. Mais elle n'oublie pas qu'elle n'est qu'un faible roseau ; aussi l’a-t-elle placé sur son blason. Le triangle lumineux représente l'adorable Trinité qui ne cesse de répandre ses dons inestimables sur l'âme de la petite Thérèse qui, dans sa reconnaissance, prend à jamais pour devise :

 

« L'amour ne se paie que par l'amour. »

 

Soeur Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte Face.

 

1 Joan., XV, 5.

 

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