QUATRIÈME PARTIE

Guérisons de maladies des os et de plaies
ou autres maux extérieurs et purulents.

 

QUATRIÈME PARTIE

Guérisons de maladies des os et de plaies  ou autres maux extérieurs et purulents.

CHAPITRE PREMIER — Guérisons de plaies

187 — Guérison d'une plaie atone.

188 — Une pauvre mère de famille guérie de plaies aux mains.

189 — Guérison d'une plaie à la jambe.

190 — Guérison d'une plaie au visage, jugée incurable.

CHAPITRE DEUXIÈME — Guérisons de plaies variqueuses

191 — Guérison d'un prêtre.

192 — Guérison d'une mère de famille.

193 — Guérison d'une servante de curé.

194 — Cicatrisation inespérée d'une plaie à la cheville.

CHAPITRE TROISIÈME — Diverses guérisons

195 — Guérison d'eczéma.

196 — Guérison d'un phlegmon au bras.

197 — Double guérison de maux de gorge.

198 — Guérison d'un abcès à l'œsophage.

199 — Guérison d'un panaris.

200 — Guérison d'un abcès froid.

201 — Guérison d'un mal au genou.

CHAPITRE QUATRIÈME — Guérisons de carie ou tuberculose osseuse

202 — Guérison d'une jeune incurable atteinte de tuberculose osseuse.

204 — Guérison d'une carie de l'os temporal.

204 — Guérison du mal de Pott.

205 — Guérison d'une fistule osseuse de nature tuberculeuse.

 

CHAPITRE PREMIER — Guérisons de plaies

 

187 — Guérison d'une plaie atone.

 

St-Jean-de-Luz (Basses-Pyrénées), 26 avril 1912.

 

Je me fais un devoir de vous relater la guérison merveilleuse que j'attribue à l'intercession de votre angélique Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

A la suite d'une enflure mal soignée, je fus atteinte d'un abcès au pied et prise d'une forte fièvre. Le 3 décembre 191 1, je dus me coucher. Cinq jours après, je me suis levée, essayant de marcher. Je traînai ainsi une quinzaine de jours. Mais mon mal s'aggrava et, dès le 25 décembre, force fut de m'aliter définitivement. Le chirurgien me fit alors une incision devenue nécessaire. Cette plaie devint mauvaise : affectant un membre déjà affaibli et difficile à guérir, elle se montra rebelle à tous les remèdes : repos absolu, pansements antiseptiques, médications diverses, soins de toutes sortes, rien ne put y amener d'amélioration appréciable.

Les choses en étaient là lorsque, le 24 janvier, un vieux prêtre d'ici, bénéficiaire lui-même d'une insigne faveur de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, apprit ma triste situation. Il vint aussitôt m'apporter une relique de la petite sainte et nous recommanda, à ma sœur et à moi, de commencer une neuvaine en son honneur. Il nous promit de joindre ses prières aux nôtres et de me faire participer à celles des Carmels de Lisieux et de Zaraûz.

Vers le milieu de cette neuvaine, je reçus la visite du médecin qui me dit : « C'est une plaie atone, qui ne réagit pas, et dont il nous faudra activer la cicatrisation par des applications de courants d'air chaud. »

Ceci se passait le 28 janvier; et le 1er février, dernier jour de la neuvaine, sans essai de la nouvelle médication conseillée, je me levai avec ma plaie complètement guérie. Les trois derniers jours, la cicatrisation s'était faite avec une extrême rapidité, et le médecin auquel, dès le lendemain 2 février, je me suis hâtée d'aller moi-même à pied annoncer la faveur dont j'étais l'objet, déclara la guérison définitive.

 

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Et définitive elle se montre et persiste depuis ce jour. Voilà bientôt trois mois, au vu et su de tout le monde, que je marche, voyage, comme si jamais je n'avais eu une plaie au pied.

Gloire à Dieu, et reconnaissance à ma céleste bienfaitrice !

 

Léonie Leremboure.

 

Je soussignée, comme sœur aînée de la malade, qui seule l'ai soignée, déclare en mon âme et conscience l'exactitude de la relation ci-dessus. M. Leremboure.

 

Nous soussignés déclarons que Mlle Léonie Leremboure, signataire de la relation ci-dessus, est une personne de grande piété, digne de la confiance la plus absolue ; nous avons pu constater nous-mêmes la rapide guérison d'un mal qui. jusqu'à la neuvaine, demeurait rebelle à tout traitement médical. Cette guérison a fait, par son caractère merveilleux, grande impression dans les paroisses de St-Jean-de-Luz et de Cobane.

 

P. Bellevue, Curé-doyen de St-Jean-de-Luz.

P. Bordanampé, 1er vicaire.

J. Laxale, 2ème vicaire.

G. Pilon, 3ème vicaire.

 

L'importance de la relation ci-jointe (relation de Mme Leremboure) m'obtiendra aisément l'excuse du retard que j'ai mis à vous la procurer. Trois mois de persévérance ont imprimé à la guérison le cachet du surnaturel. Aujourd'hui la généralité des habitants de St-Jean-de-Luz et des environs s'accorde à reconnaître le caractère merveilleux de la guérison de Mme Leremboure.

Comme moi, vous remarquerez l'incident vraiment providentiel de la visite du médecin, juste au milieu de la neuvaine. On dirait que Dieu, qui voulait glorifier sa Servante, l'a tout exprès poussé près de la malade, pour lui faire constater l'atonie de la plaie à la veille même de la guérison.

Or, c'est précisément cette atonie, cette force d'inertie opposée à l'action des remèdes humains, qui précise et caractérise la guérison. Mutine jusqu'à ce jour, obstinément revêche à toutes les médications des docteurs, la plaie, dès le lendemain, cède à l'action de la prière et se cicatrise avec une extrême rapidité.

C'est le miracle.

Et ce miracle, la personne guérie, son entourage, et toute une population l'attribuent à l'intercession de la Servante de Dieu. Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, et conséquemment redoublent de confiance et de piété envers elle. Vox populi, vox Dei.

Abbé Wéber, prêtre habitué.

 

St-Jean-de-Luz, 3 mai 1912.

 

Suit la légalisation de toutes les signatures qui précèdent, par M. l'abbé Bellevue.

 

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188 — Une pauvre mère de famille guérie de plaies aux mains.

 

Loches (Indre-et-Loire), 15 novembre 1912.

 

Votre chère Sœur Thérèse vient de guérir une mère de famille qui depuis longtemps avait des plaies aux deux mains.

A la fin du mois de septembre, elle vint confier à ma mère tous ses ennuis, disant qu'elle ne pouvait rien faire dans son ménage et souffrait parfois beaucoup.

Ayant toujours en réserve quelques reliques de la petite sainte pour de semblables occasions, je lui en donnai une.

Il y a dix jours, cette pauvre femme est revenue nous montrer ses mains complètement guéries! Elle peut travailler, elle est dans le bonheur !

M. de C.

 

189 — Guérison d'une plaie à la jambe.

 

Couvent des religieuses du St Sacrement, Maccio-Pharol (Etat de Alagoas), Brésil, 24 novembre 1912.

 

J'affirme que, souffrant depuis un an d'une plaie à la jambe droite et ayant employé divers médicaments, je n'avais obtenu aucune amélioration. Alors, sur le conseil des religieuses du Très Saint-Sacrement, je promis, si j'obtenais la guérison désirée, d'exposer le portrait de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus dans un lieu public ; puis je commentai une neuvaine à la petite sainte.

Peu après ma promesse, avant même de terminer ma neuvaine, je me trouvai miraculeusement guérie.

Vous pouvez faire de cette lettre l'usage qui vous conviendra.

 

Nadir Falcao Lima (14 ans).

 

Suit l’attestation du père de la jeune fille et de sa maîtresse de classe.

 

190 — Guérison d'une plaie au visage, jugée incurable.

 

L. (C.-du-.N.), 28 décembre 1912.

 

Depuis douze ans, Mme X. avait la joue droite et le nez atteints d'un mal jugé incurable. C'était une plaie qui suppurait continuellement. Il y a trois ans, elle subit deux opérations, faites par un habile spécialiste, suivit 14 mois de traitement, et tout fut inutile.

Or, pendant une neuvaine à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, il y a un mois, la croûte qui recouvrait ses plaies est tombée et n'est plus revenue.

M. H.

 

CHAPITRE DEUXIÈME — Guérisons de plaies variqueuses

 

191 — Guérison d'un prêtre.

 

Carmel de P., exilé à X. (Belgique), 14 février 1912.

 

Notre Rde Mère vous envoie le passage d'une lettre de M. le curé de St-D. (Côte-d'Or), frère d'une de nos sœurs, pensant que son récit, si mûri par le temps, ne sera pas sans intérêt pour vous. Quant à nous, nous bénissons de tout cœur le bon Dieu de cette guérison. Sr M.

 

Lettre de M. le Curé de Sr-D. (Côte-d'Or) à sa sœur Carmélite à X.  (Belgique).

 

6 février 1912.

 

J'ai lu avec le plus vif intérêt ta bonne lettre. Tout ce que tu me racontes sur la petite Sœur de Lisieux est merveilleux En effet, cette Carmélite attire l'attention de tout le monde; on parle de ses miracles partout, aussi bien dans les grands salons que sous l'humble chaumière du paysan.

En ce qui me concerne, je ne cesse de la remercier d'une guérison reconnue bien réelle aujourd'hui.

Je ne pouvais plus marcher, j'avais depuis des années des varices avec plaies. La moindre petite fatigue m'occasionnait des phlébites; mes jambes enflaient à un point que, dans certaines circonstances, je ne pouvais mettre de bas et encore moins de chaussures. Plusieurs médecins m'avaient laissé entendre que je serais peut-être obligé de me retirer du ministère paroissial.

Non seulement l'enflure a disparu complètement, mais aujourd'hui il n'y a pas la plus petite trace des plaies. Non seulement je peux marcher, mais je peux faire de longues courses sans fatigue.

Voici deux ans exactement que je suis guéri; j'ai voulu attendre, car — il me faut l'avouer humblement ! — je n'osais pas le dire, parce que je ne croyais pas à cette guérison ; je pensais que c'était une amélioration momentanée.

 

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Les jours passent, les mois aussi, et même les années, dans la fatigue, dans les voyages et dans les courses à travers ma paroisse, qui est très étendue, et cela par tous les temps. Jusqu'à présent, je n'ai rien ressenti, ni dans les jambes, ni dans les pieds. Je vais même à S., sans prendre le chemin de fer, je m'y rends à pied.

J'ai porté sur moi pendant un mois une relique de Sœur Thérèse; souvent, je lui disais simplement : « Ma petite Sœur, vous pouvez me guérir. » Je me souviens que je lui ai dit une fois ces paroles : « Si vous ne me guérissez pas, vous avez menti lorsque vous écriviez ; Je veux passer mon ciel à faire du bien sur la terre. » Je crois bien que c'est à partir de ce moment que mes jambes ont commencé de désenfler, c'est-à-dire dans le courant de septembre 1909.

 

192 — Guérison d'une mère de famille.

 

St-Philbert de Bouaine (Vendée).

 

En 1872, je me blessai à une jambe; manquant de bons soins, je fus longtemps sans guérir. J'étais jeune, j'avais des enfants, il me fallait gagner ma vie à' de rudes travaux. Je priai Notre-Dame de Lourdes d'avoir pitié de moi, et, en septembre 1877, je pus me remettre aux travaux des champs.

Mais il y a environ 12 ans, par suite de grandes fatigues, mon ancienne plaie se rouvrit et il me fut de nouveau impossible de travailler à la terre. Je me contentai alors de gagner peu et de rester chez nous.

En 1910, ayant été obligée de soigner ma fille pendant trois mois, je succombai au mal. Je n'avais de repos ni le jour ni la nuit. Dans ma jambe, il y avait un trou que je remplissais de charpie, j'en mettais gros comme une bonne noix. La plaie était large de 7 centimètres et profonde jusqu'à l'os.

Je désespérais de jamais guérir, lorsque ma voisine me remit une relique de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus. Je m'empressai de commencer une neuvaine, le 7 juillet. A la fin de la neuvaine, j'éprouvai du mieux, ce qui m'encouragea à continuer de prier. Je fis deux autres neuvaines. A la dernière qui finit le 2 août, la plaie était fermée, mais je ne pouvais marcher, vu que ma jambe était ankylosée; mon autre jambe perça à son tour, et c'était une plaie très dangereuse.

A la fin de septembre, je recommençai à prier Sœur Thérèse. Je pris la relique et je la mis sur ma plaie en lui disant comme si je l'avais vue : « Ma bonne petite sainte, à la fin de cette neuvaine, je veux aller à l'église. » Je m'y rendis en effet le 19 octobre, qui était le lendemain du jour où finissait ma neuvaine, malgré ma fille et les voisins qui ne voulaient pas me laisser partir, car ils pensaient que je tomberais en route (il y a cent mètres de chez moi à l'église). Il y avait sept mois que je n'avais pas marché, et depuis ce jour, je

 

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marche, je n'ai plus de plaie, je vais tous les dimanches à la Messe et quelquefois dans la semaine.

Voilà la vérité, et c'est Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus qui m'a guérie !

Louise Bernard, 76 ans.

 

Suit l’attestation de M. le Curé de St-Philbert.

 

193 — Guérison d'une servante de curé.

 

Mme Vve L., servante de curé à X. (Orne), était atteinte depuis six ans de plaie variqueuse à la cheville du pied droit. Souvent, le mal l'empêchait de faire son service; elle souffrait beaucoup et devait s'aliter pendant des semaines. Tous les traitements essayés n'avaient servi de rien, et les médecins consultés avaient dit à son maître qu'elle ne guérirait jamais.

La pauvre femme se trouvait alitée par ce mal, lorsqu'à la fin de lévrier 1910, on lui donna à lire la Vie de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus. Pleine de confiance, elle commença une neuvaine durant laquelle elle souffrit plus qu'à l'ordinaire. Le 9 mars, dernier jour de la neuvaine, elle eut le pressentiment, la certitude que Sœur Thérèse allait la guérir ce jour-là. Elle demanda alors une voiture pour la conduire à la ville voisine.

On lui répond qu'elle perd la raison. Elle supplie tant qu'on cède enfin. La voiture est amenée, la malade quitte son lit pour y monter. Lorsque, arrivée à destination, elle en descend, bien loin d'être guérie, il lui semble que sa jambe pèse un poids énorme. Elle entre chez un pharmacien et demande des bas élastiques; le pharmacien dit qu'elle ne pourra pas les supporter et qu'elle veut faire une folie. Elle n'écoute rien et se chausse aussitôt.

Ces bas, qui sont semblables aux bas ordinaires, mais en tricot élastique, ne pouvaient que la faire souffrir davantage en pressant sur la plaie. Or, raconte-t-elle, « quand je suis sortie dans la rue, il m'a semblé que je n'avais jamais eu mal aux jambes, je ne souffrais plus, je sentais que je pouvais marcher sans crainte.

« La plaie a séché je ne sais plus comment, j'ai mis seulement les premiers jours un linge blanc sur l'endroit malade, pour que le bas élastique n'y touche pas, et, depuis, jamais le mal n'est revenu ; voilà pourtant deux ans et demi de passés, et je n'ai pas arrêté de travailler. » (Lettre du 5 novembre 1912.)

 

194 — Cicatrisation inespérée d'une plaie à la cheville.

 

Tourcoing (Nord), 19 novembre 1912.

 

Ma mère souffrait de la jambe depuis une vingtaine d'années; ce mal a commencé par la rupture d'une varice;cette varice ayant sauté intérieurement, le sang s'était amassé au-dessus de la cheville, la chair s'était corrompue, et il s'était formé une plaie. Presque chaque année, et quelquefois à plusieurs reprises dans le cours d'une année.

 

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à la suite de fatigues ou d'ennuis, il se reformait une petite plaie qui, souvent, la condamnait à un mois ou six semaines d'immobilité.

Cette année, à la suite d'excès de fatigues, ma mère souffrit encore de la jambe : l'endroit de la cheville était tout violacé. Huit jours après que le docteur eût fait commencer un traitement, la peau commençait à se détacher, formant dans le centre une plaie d'un centimètre carré environ, et, à d'autres places, plusieurs petites plaies. D'après le docteur, la peau devait tomber et il devait se former une large plaie sur toute la partie malade. L'autre côté de la cheville commençait à se marquer de taches noires et bleuâtres, et donnait également des inquiétudes.

C'est alors que nous commençâmes une première neuvaine à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

Dès les premiers jours, la plaie se referma progressivement et, au commencement de la seconde neuvaine, ma mère reprenait peu à peu les occupations de son ménage.

Depuis, malgré les grandes fatigues qu'occasionne l'entretien d'un cercle, maison d'œuvres où il y a quotidiennement des réunions, où il faut veiller tard le soir, le mieux se continue, et nous en remercions chaque jour la petite Sœur Thérèse. R. V.

 

Suit le certificat du docteur légalisé à la paroisse.

 

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CHAPITRE TROISIÈME — Diverses guérisons

 

195 — Guérison d'eczéma.

 

Carmel d'Uccle (Belgique), 5 mai 1912.

 

Vers la fête de Pâques, il me vint aux mains quantité de petits boutons avec forte démangeaison : c'était l'eczéma. Le médecin me défendit de faire aucun savonnage. Mais vous le savez, ma Rde Mère, au Carmel chacune aime à prendre sa part de fatigue ; j'étais donc peinée de ne pouvoir aider nos chères Sœurs aux travaux de la lessive.

Après quatre semaines, voyant que le mal ne s'améliorait pas, j'eus l'inspiration de demander ma guérison à ma petite sainte tant aimée. Je commençai une neuvaine avec grande ferveur et j'appliquai pendant la nuit une de ses reliques sur la partie malade.

Dès le quatrième jour, fêtais entièrement guérie Dans le cours de la neuvaine, nous avons eu trois demi-journées de lessive, j'y suis allée avec grande confiance; c'est alors qu'une de nos Sœurs m'a dit : « Si, après ce travail, vos mains restent intactes, je crie au miracle... » C'est ce qui est arrivé, ma Rde Mère!

Il y a trois semaines de cela; hier encore nous avons eu une journée de lessive, et j'ai les mains plus blanches et plus lisses que jamais, on n'y voit pas la plus légère trace du mal.

Nos Sœurs sont dans l'admiration, et notre Rde Mère Prieure m'autorise de tout cœur à vous faire connaître cette grâce.

 

Sr X.

 

196 — Guérison d'un phlegmon au bras.

 

Crupet (Belgique), 30 mai 1912.

 

En mars dernier, j'étais allé semer du nitrate de soude ; malheureusement j'avais une petite plaie à la main gauche, et un peu d'engrais s'y introduisit. Le soir, je m'aperçus que mon bras et ma main étaient excessivement enflés, et je commençai à souffrir horriblement. Le médecin appelé en hâte, déclara que j'avais un phlegmon, et, les jours suivants, il craignit même la gangrène du bras.

 

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Ce fut alors que Mme C, de Crupet, vint me conseiller de prier Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus et de lui commencer une neuvaine. Chaque jour, elle venait appliquer sur mon bras la relique qu'elle possédait et, pour mieux me faire connaître la petite Sainte, elle me lisait en même temps quelques pages de sa vie. J'avais la ferme confiance que la petite Sœur, si bonne pour tous, me soulagerait. Je fus bientôt exaucé...

Dans la nuit du quatrième jour de la neuvaine, mes souffrances étaient affreuses, je ne savais plus que devenir. Après une heure et demie de ces atroces douleurs, brusquement je m'endormis et fis un rêve étrange : Je conduisais un char dans lequel j'allais chercher la châsse contenant les reliques de la petite sainte qu'on allait canoniser. Soudain, le char heurte fortement contre mon bras, je m'éveille à ce coup, et je m'aperçois que la plaie coule abondamment. Aussitôt je m'élançai hors du lit ; je ne souffrais plus ; je pleurais de joie ! Tout le mauvais sang contenu dans mon pauvre bras — la quantité effrayante d'un seau, environ — venait de s'échapper... J'étais complètement guéri !... Joseph Martin.

 

Suivent cinq signatures dont celle de M. le Curé de Crupet avec le sceau de la paroisse.

Le certificat médical dit que « l'affection revêtait un caractère malin et a donné lieu à des phénomènes de septicémie grave et qu'on a pu craindre, a un moment donné, la gangrène du bras. »

 

197 — Double guérison de maux de gorge.

 

Asy-le-Verger (P.-de-C), 14 septembre 1912.

 

Au mois de juillet dernier, je fus prise d'un violent mal de gorge; je ne voulais pas de visite du médecin mais mon mal empirait tous les jours et j'étouffais, ayant la gorge enflée des deux côtés.

Une de mes amies m'avait un jour parlé de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus ; dans ma détresse, je pense à elle et je lui dis tout simplement : « Petite Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, si vous vouliez, vous pourriez me guérir, et j'écrirais cette grâce à votre Communauté. » Là-dessus, je m'endors sur ma chaise, toute seule dans la maison (car je demeure avec mon père et mon frère, et ils étaient partis travailler). Une demi-heure après, je m'éveille : plus d'enflure, plus de mal, plus rien! je pouvais parler et manger!... et j'en étais même venue à ne pouvoir prendre du liquide !

En m'éveillant, j'eus grand'peine à croire à ce qui m'arrivait ; il me semblait être dans un autre monde..... j'étais bien guérie pourtant !

Hélas ! je n'ai pas tenu ma promesse, je n'ai pas écrit au Carmel de Lisieux... La semaine dernière, je fus reprise d'un nouveau mal de gorge, mais plus de la même façon, bien que je souffrisse encore plus que de l'autre.

Je me suis souvenue de ma promesse, et mes voisines, à qui j'avais raconté ma guérison, me dirent tout de suite : « La Sœur Thérèse

Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus

 

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est fâchée ! » Vite je lui promis que cette fois j'écrirais aussitôt que je pourrais le faire. Immédiatement, l'abcès a percé — car c'en était un — et je suis guérie !

Mlle X.

 

 

198 — Guérison d'un abcès à l'œsophage.

 

St-Malo (Ille-et-Vilaine), 17 septembre 1912.

 

Je dois des remerciements à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus qui a soulagé presque subitement mon mari d'un mal inconnu. Il souffrait depuis quelques jours de l'œsophage, et il lui semblait sentir comme un gros abcès à sa base; la fièvre l'avait pris, et un hoquet qui durait depuis quarante-huit heures, jour et nuit, l'empêchait d'avaler tout aliment. Le médecin n'y comprenait rien. Un soir, je mis à mon mari une relique de la petite Sœur Thérèse : dans la nuit, le hoquet et la lièvre disparaissaient, et la grosseur qu'il sentait à l'œsophage avait considérablement diminué. Le lendemain, il ne sentait plus aucun mal.

Voici certainement un soulagement subit procuré par la petite sainte, et une guérison complète, car il ne reste à mon mari aucune trace de ce mal.

 

Mme B.

 

199 — Guérison d'un panaris.

 

Oran (Algérie), 31 octobre 1912.

 

Mme B. souffrait, depuis deux mois environ, d'un panaris. Elle avait subi déjà deux opérations, et elle était à la veille de se faire extraire un petit os au bout du doigt malade. Passant près d'elle et la voyant en proie à d'horribles souffrances, les traits contractés, je fus prise de compassion et, malgré que je la connaisse peu, je m'avançai et lui dis : J'ignore vos convictions ; peut-être êtes-vous juive? (son père l'est) mais permettez-moi de vous donner cette petite image, et je suis sûre que vous passerez une bonne nuit. » En même temps, avec esprit de foi, je traçai sur son doigt le signe de la Croix en invoquant les mérites du Sang Précieux de Jésus et notre sainte petite Sœur.

Le lendemain, je fus prendre de ses nouvelles. Toute réjouie, elle me dit qu'elle avait bien reposé et qu'elle soutirait à peine.

Trois jours après, elle m'appelle dans la rue et, toute joyeuse, elle me dit qu'elle est guérie, qu'elle ne souffre plus.

Dans cet intervalle, le docteur B. va chez elle et lui demande pourquoi elle n'est pas venue se faire opérer. Elle lui répond : « Je suis guérie ! Ce matin, en baignant mon doigt, j'ai trouvé le petit os au fond de la cuvette ! »

Depuis, elle a repris ses occupations, tient son ménage et fait même du crochet.

 

Mme E. F.

 

Suit l'attestation de Mme B.

 

200 — Guérison d'un abcès froid.

 

La Terrisse, par Cassuéjouls (Aveyron), 18 novembre 1912.

 

J'ai l'honneur de venir vous faire connaître une bien grande faveur obtenue par l'intercession de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

C'était au mois de mai de l'année courante. A la suite de l'épidémie des oreillons, je fus atteinte d'un énorme abcès froid à la joue et au cou, avec symptômes de tuberculose. Au bout de huit jours, le docteur ouvrit l'abcès, et il s'établit une suppuration que les traitements les plus énergiques ne pouvaient arrêter. J'allais partir pour être soignée dans une clinique, à Paris. Nous avions fait, ma famille et moi, plusieurs neuvaines à la sainte Vierge sans être exaucées.

Alors nous avons commencé une autre neuvaine, en l'honneur de votre petite sainte, la priant de demander ma guérison à la Reine du Ciel. Le troisième jour de la neuvaine, le 25 mai, l'abcès s'ouvrit à un autre endroit et, en une minute, la tumeur fut aplatie et guérie; je dis guérie, puisque, le lendemain, la suppuration qui effrayait tant les médecins fut complètement terminée. Le dernier jour de la neuvaine, 31 mai, je pus aller au mois de Marie à la paroisse.

J'étais guérie, et depuis lors je n'ai pas éprouvé le plus petit malaise, je me porte à merveille.

J'avais promis de faire connaître ma guérison ; par conséquent, ma Rde Mère, faites de mon récit ce que vous voudrez, je vous autorise à publier mon nom.

 

Veuillez agréer, etc…

 

Marie Teissèdre.

 

201 — Guérison d'un mal au genou.

 

Le Périé, par Quins (Aveyron). 25 décembre 1912.

 

Ma parente ressentait au genou, depuis quelques mois, une douleur qui allait toujours en augmentant. Une grosseur énorme se forma à l'endroit malade; elle était d'une couleur bleuâtre, très laide à voir; on aurait dit que cela allait dégénérer en plaie ou en phlegmon.

Je vous écrivis, ma Rde Mère, dans les derniers jours de la première quinzaine de décembre 1911, pour vous demander une neuvaine à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, afin d'obtenir sa guérison. Vous fîtes cette neuvaine de manière à la terminer le 25 décembre.

Quand je revis ma tante, au mois de février 1912, je fus ravie de constater sa guérison. Elle me dit qu'elle avait eu lieu vers Noël.

J'ajoute qu'elle n'avait vu aucun docteur, ayant une terreur irraisonnée des médecins, et que, malgré toute ma confiance en la petite saisie, je n'avais pu m'empêcher de lui prêcher la résignation, me demandant si elle pourrait jamais guérir. M. C.

 

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CHAPITRE QUATRIÈME — Guérisons de carie ou tuberculose osseuse

 

202 — Guérison d'une jeune incurable atteinte de tuberculose osseuse.

 

Mlle Marguerite A., demeurant à V. (Calvados), souffrait d'une plaie à la hanche gauche qui s'était produite à la suite d'une chute. Après différents traitements appliqués sans succès, elle avait été reconnue atteinte de tuberculose osseuse et envoyée à l'hôpital de C. Là, elle subit une opération, un grattage de l'os qui lui occasionna des souffrances terribles.

Après plus de deux mois d'hôpital, elle revint dans sa famille, un peu soulagée. L'amélioration ne dura guère ; bientôt la plaie se rouvrit et le médecin du lieu ayant épuisé les ressources de sa science, la renvoya à l'hôpital de C., jugeant qu'un second grattage de l'os avait seul quelque chance de la guérir.

Le chirurgien qui l'avait opérée la première fois la trouva trop faible pour supporter cette nouvelle opération ; et, après un mois de repos complet au lit et de suralimentation, il la renvoya chez ses parents, la regardant comme incurable.

En janvier 1912 commença une crise terrible qui dura neuf semaines. Une douleur semblable à un atroce rongement se faisait continuellement sentir dans la hanche et les vomissements ne cessaient pas. La malade ne pouvait garder qu'un peu de Champagne additionné d'eau.

C'est alors que sa sœur aînée l'engagea à demander sa guérison à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus. Sachant que le docteur la jugeait inguérissable et l'avait abandonnée, la pauvre jeune fille implora avec confiance le secours d'En Haut.

Elle fit une première neuvaine qui ne parut avoir aucun résultat: elle en recommença une seconde. Alors ses souffrances augmentèrent, elle ne pouvait plus faire un mouvement, tout le côté gauche étant douloureux; la violence du mal était telle qu'elle tombait en syncope plusieurs fois le jour.

 

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Le cinquième jour fut particulièrement pénible ; mais au soir de cette journée, la plaie se mit à suppurer abondamment. Le lendemain, la malade l'éprouvait plus aucune douleur.

Ceci se passait vers le 15 mars 1912. Le 21 avril, la jeune fille annonçait sa complète guérison, spécifiant bien qu'elle marchait et sans souffrir !

M. le Curé-doyen de V., qui a donné à Mlle A. les secours de son ministère durant sa longue maladie, a attesté à son tour la réalité de cette guérison, inespérée de la science médicale.

 

204 — Guérison d'une carie de l'os temporal.

 

Woodford (Co. Calway), Irlande.

 

Miss Julia Hiskey, actuellement âgée de 22 ans, tomba malade il y a cinq ans. Son mal s'aggrava peu à peu jusqu'en novembre 1911 où elle dut entrer à l'hôpital. Elle fut alors déclarée atteinte d'un abcès au cerveau, provoqué par une carie de l'os temporal. Le cas fut jugé désespéré par plusieurs médecins éminents ; et, ainsi qu'en fait foi le certificat du prêtre qui l'administra, Julia Hiskey reçut les derniers Sacrements, le 21 décembre 1911.

Son état resta sans espoir jusqu'au moment où, unie à sa sœur, elle eut l'inspiration de faire une neuvaine à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus. La neuvaine commença le 26 février 1912. Le 5 mars, dernier jour de la neuvaine, on remarqua une très grande amélioration dans son état. Cette amélioration continua si merveilleusement que, le 28 mars, la malade reprenait ses occupations ordinaires, à la grande surprise du médecin protestant, qui demanda « si l'on avait fait des prières pour obtenir cette guérison. »

 

Certificat médical.

 

204 — Guérison du mal de Pott.

 

St-Juvat, par le Quiou (C.-du-N.), 28 juin 1912.

 

Depuis treize mois, je souffrais d'un mal de dos qui ne me laissait pas de repos, et le docteur que je voyais souvent ne pouvait me procurer aucun soulagement.

C'est alors qu'au mois de janvier, il me déclara que j'avais le mal de Pott, qu'il fallait que je sois mise dans un corset de plâtre, pendant au moins trois mois.

Cela fut pour moi un coup terrible. Je compris alors que tout espoir de guérison était perdu, sachant cette maladie incurable ; et, malgré son encouragement, je me laissai aller au désespoir.

Je fus donc mise dans ce corset de plâtre et souffris beaucoup moralement et physiquement. Un jour, je reçus la visite de Monsieur le Curé qui me parla de SrThérèse de l'Enfant-Jésus. Il me proposa de m'associer à une neuvaine qui se ferait au Carmel de Lisieux, à partir du 3 avril, pour demander ma guérison.

Je priai Sœur Thérèse avec toute la confiance que m'avait inspirée

 

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ce prêtre. Mes souffrances devinrent alors plus violentes, et je pensai mourir. Enfin, on m'apporta une relique de la petite sainte: et vers le milieu de la neuvaine, je commençai à éprouver un peu de mieux. Ce mieux continua d'une façon singulière et rapide: je compris que c'était bien là l'effet des prières et de la relique de Sœur Thérèse.

Maintenant je suis complètement guérie ; je travaille, je suis comme si je n'avais jamais été malade ; et je ne puis dire combien est grande ma reconnaissance.

Mme D.

 

J'ai eu l'occasion de voir plusieurs fois Mme D. pendant le cours de sa maladie, et je certifie le présent récit, exactement conforme à la vérité.

 

L. G., vicaire à St-Juvat.

 

Détails complémentaires donnés par M. l'abbé L. G.

 

«Les douleurs violentes éprouvées par Mme D. ont cessé à partir du moment où je lui ai remis des reliques de votre chère petite Sœur Thérèse.

« Pendant la neuvaine que vous avez eu la bonté de faire au Carmel de Lisieux, elle a eu quelques crises, sans violence, les premiers jours. A partir du quatrième ou cinquième jour, les douleurs ont complètement disparu, et elle n'a plus souffert depuis ce moment-là.

« C'est aussi à cette époque que son mari constata que l'inflammation du dos n'existait plus.

« Le docteur ne faisait que de rares visites à Mme D. et ce ne fut qu'une quinzaine de jours après la neuvaine, lors de son passage, qu'il sut ce qui s'était produit. Mais il la laissa néanmoins dans son appareil pendant tout le temps primitivement fixé. Ce n'est qu'au commencement de mai qu'il retira le corset de plâtre et s'aperçut, avec étonnement, qu'il ne restait aucune trace du mal.

« Il avait l'intention de mettre la malade dans un autre appareil. Au lieu de cela, il constata si bien sa guérison qu'il l'obligea à reprendre son service dans les huit jours.

« J'ai revu hier, 17 décembre 1912, Mme D. au sujet de ces renseignements. Elle me les a confirmés, tels que je les relate, et m'a dit qu'elle n'avait jamais eu [aussi bonne santé ni meilleur appétit que depuis sa guérison. »

L. G., prêtre vicaire.

 

205 — Guérison d'une fistule osseuse de nature tuberculeuse.

 

L. (Mayenne), 18 septembre 1912.

 

En juin 1910, mon frère, M. Pierre G., demeurant parmi les pensionnaires du couvent de X., où je suis religieuse, ressentit les premières atteintes de son mal : douleurs aiguës dans la région ischiatique où il se forma un abcès que le médecin dut ouvrir. A la suite de cette opération, il souffrit beaucoup pendant huit jours; puis,

 

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peu à peu, le mal sembla disparaître, et ni lui, ni nous, ne nous en inquiétâmes.

Deux mois plus tard, en septembre, les mêmes douleurs le reprirent avec plus de violence que jamais; il résolut de les supporter en silence, avec le bon Dieu seul pour témoin. Malgré sa résignation, il avait un grand désir de guérir. Pour obtenir cette grâce, chaque jour il assistait à la Messe et y communiait; ses neuvaines à N.-D. de Lourdes se succédaient; il fit aussi plusieurs neuvaines de communions pour les âmes du Purgatoire, et chaque mois il faisait dire une Messe à leur intention.

Il remarquait que ses souffrances étaient plus vives à l'approche des grandes fêtes. Une nuit avant Noël 1910, ses douleurs ne lui permettant plus de goûter le moindre repos, il se recommanda de nouveau à N.-D. de Lourdes et lui promit de prendre part au Pèlerinage National du mois d'août 1911. A partir de ce moment, bien que le mal ne fît qu'augmenter de jour en jour, la pensée d'aller à Lourdes soutenait et ranimait son courage. Pour tout remède, il appliquait chaque soir une simple compresse d'eau froide sur la plaie brûlante de fièvre, ce qui ne calmait ses souffrances que quelques instants.

A la fin du mois d'août 1911, il part donc pour Lourdes avec le Pèlerinage National ; là, il fait enfin connaître son mal dont il n'a encore parlé à personne. Les médecins lui disent qu'il a une fistule osseuse de nature tuberculeuse, maladie grave et difficile à guérir, mais que la sainte Vierge en a guéri d'autres.

La confiance en Marie, ses prières, les bains dans la piscine n'ont pas procuré la guérison attendue. La sainte Vierge voulait laisser son enfant souffrir et lui donner l'occasion d'acquérir de nouveaux mérites dans sa résignation ; peut-être aussi voulait-elle laisser l'honneur de la guérison à la petite sainte de Lisieux.

A son retour du pèlerinage, Pierre ne nous dit encore rien de son mal. Ce n'est qu'après un mois qu'il se résigna à le faire connaître. Aussitôt le docteur F. fut demandé et constata qu'il avait bien une fistule osseuse de nature tuberculeuse. Il ordonna des injections, en attendant qu'on puisse faire une opération, seul moyen, à son avis, qui eût quelque chance de succès. Pendant deux mois environ, le traitement fut suivi sans aucun soulagement. Le malade, au contraire, ressentait plus que jamais un malaise général, un dégoût prononcé pour toute nourriture ; il sourirait principalement de la tête et ne pouvait goûter aucun repos, ni le jour ni la nuit.

Sans perdre tout espoir de guérison, Pierre pensa que le bon Dieu allait lui demander le sacrifice de sa vie car, dans la nuit du 15 au 16 décembre, il eut une crise plus douloureuse encore que d'habitude et, à partir de ce moment, il fut forcé de prendre un repos complet.

Le Dr F., jugeant que tout serait inutile, renonça à l'opération. Pour calmer la douleur, il se contenta d'ordonner des injections de morphine.

 

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A ce moment, j'eus la pensée de m'adresser à la petite sainte de Lisieux. J'avais une de ses images que j'allai suspendre près du lit du cher malade. Je lui recommandai d'avoir confiance en Notre-Dame de Lourdes et en Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus; enfin, je le priai de commencer une neuvaine à la petite sainte avec promesse, s'il était guéri, d'envoyer le récit de sa guérison au Carmel de Lisieux. Le 17 décembre, Pierre, ma sœur (religieuse ici) et moi, nous commençâmes donc la neuvaine. Dès le lendemain 18, à notre grande surprise, notre frère ressent un mieux sensible, la plaie ne suppure plus et l'inflammation diminue de jour en jour. A la fin de la neuvaine, le malade peut se lever, assister sans trop de fatigue à la Messe de Noël et, le 1er janvier, reprendre son travail.

Le Dr F., surpris d'un tel changement, dit d'abord que cette maladie avait parfois des périodes d'amélioration, mais qu'il était bien douteux que le mal ne revienne pas. Cependant, comme vous le voyez d'après son certificat, il constate maintenant que la guérison est bien complète.

Il ne nous reste donc plus qu'à témoigner notre vive reconnaissance à celle qui a bien voulu écouter nos prières et nous obtenir une si grande grâce.

Suivent les signatures des deux sœurs du malade, de deux religieuses infirmières, de la Rde Mère Supérieure et du malade guéri.

L'abbé X., aumônier de la Communauté, certifie que l'on peut ajouter foi au récit des religieuses et du miraculé qui ont signé ci-dessus.

 

X., aumônier.

 

Certificat du docteur F.

 

Je soussigné, docteur en médecine, déclare avoir donné mes soins, d'octobre à décembre 1911, à M. P. G., âgé de 27 ans, pour une fistule de la région ischiatique, fistule consécutive à un abcès froid ouvert en juin 1910. Au commencement de décembre, cette fistule, profonde de 4 à 5 centimètres, suppurait abondamment et semblait ne présenter aucune tendance à la cicatrisation. Fin décembre, le trajet fistuleux était complètement fermé et, depuis, la guérison s'est maintenue complète.

 

Le 20 juillet 1912. Dr F.