QUATRIÈME PARTIE — Guérisons remarquables

 

 QUATRIÈME PARTIE — Guérisons remarquables

CHAPITRE PREMIER — Guérisons, sans opérations, de maladies  nécessitant une intervention chirurgicale

541 — Guérison subite d'appendicite.

542 — Guérison subite de hernie.

543 — Guérison d'appendicite aiguë avec péritonite généralisée.

544 — Guérison d'appendicite ou péritonite.

545 — Guérison d'une enfant menacée d'otite ou de méningite.

546 — Guérison de laryngite striduleuse et d'otite purulente.

547 — Disparition d'un grave abcès au cou.

CHAPITRE DEUXIÈME — Guérisons de méningites

548 — Menace de méningite écartée.

549 — Guérison subite de méningite.

550 — Guérison d'une enfant de 16 mois.

551 — Guérison d'une fillette de quatre ans.

552 — Guérison de méningite comateuse.

CHAPITRE TROISIEME — Guérisons de tuberculose ou carie osseuses

553 — Guérison de carie osseuse.

554 — Guérison d'une fillette atteinte d'ostéomyélite.

555 — Guérison d'une maladie de la moelle épinière déclarée incurable.

556 — Guérison subite de coxalgie tuberculeuse.

557 — Guérison d'ostéite tuberculeuse.

558 — Guérison d'une fillette atteinte de tuberculose osseuse du pied.

CHAPITRE QUATRIÈME — Guérisons de diverses maladies

559 — Guérison subite de choléra infantile.

560 — Guérison d'un petit muet de quatre ans et demi.

561 — Plaie cicatrisée presque instantanément.

562 — Guérison subite de rhumatisme.

563 — Double guérison de paralysie et de plaies ulcéreuses.

564 — Double guérison d'une fillette brûlée vive et de son père, également brûlé.

CHAPITRE CINQUIÈME — Guérisons accompagnées de faits extraordinaires

565 — La Servante de Dieu invite un père de famille au repos dominical et lui obtient la guérison de son enfant.

566 — Prompte et merveilleuse intervention.

567 — Protection et curieux phénomène.

568 — Double guérison d'une enfant atteinte du mal de Pott et de sa mère paralysée.

569 — Mystérieuse invocation et guérison inespérée.

570 — Sœur Thérèse ouvre l'entendement et l'ouïe d'une enfant sourde-muette et sans intelligence.

571 — Guérison accompagnée de parfums.

CHAPITRE SIXIEME — Guérisons accompagnées d'apparitions (1)

572 — Bienfaisante caresse.

573 — Un enfant gracieusement privilégié.

574 — Guérison et vision d'un enfant de dix ans.

575 — Touchant récit.

576 — Guérison de péritonite purulente et apparition de Sœur Thérèse à la petite miraculée.

577 — Sœur Thérèse guérit et visite un petit enfant de deux ans.

APPENDICE

Fleurs Mystérieuses

 

 

(1) Plusieurs de ces guérisons, aux cinquième et sixième chapitres, sont moins remarquables par elles-mêmes que par le fait extraordinaire qui les accompagne.

 

CHAPITRE PREMIER — Guérisons, sans opérations, de maladies  nécessitant une intervention chirurgicale

 

541 — Guérison subite d'appendicite.

 

Superior (Wisi), Etats-Unis, 24 février 1912.

 

Ma fille, Rose Eva Gingras, âgée de 12 ans, tomba dangereusement malade, le 12 avril 1911, d'une violente attaque d'appendicite aggravée d'une pleuro-pneumonie très aiguë. Pendant trois jours, les 12, 13 et 14, elle eut de fréquents vomissements de sang accompagnés d'une forte fièvre. La crise d'appendicite se déclara par de grandes douleurs dans la région de l'appendice, douleurs si vives qu'elles arrachaient des cris à l'enfant. La garde-malade la soigna de son mieux jusqu'au 14; mais ce jour-là elle se trouva si mal que le médecin fut appelé en toute hâte, vers les onze heures du soir.

Il examine l'enfant et est fort alarmé en apercevant, à l'endroit de l'appendice, une grosseur égalant celle d'un jaune d'oeuf. Il déclare qu'elle est en grand danger et qu'une opération immédiate s'impose. Comme je m'y oppose tout d'abord, il se fâche et me dit qu'il ne peut prendre sur lui de laisser mourir cette enfant, sans essayer ce seul et dernier moyen en son pouvoir. Je me résigne donc et accepte l'opération.

Le prêtre, appelé lui aussi, administre les derniers sacrements à la malade, puis, avec grandes précautions, elle est transportée à l'hôpital. Durant ce temps, moi-même malade au lit et brisée de douleur à la pensée de mon enfant à deux doigts de la mort, je fais demander les bonnes Sœurs de Saint-Joseph pour prier avec moi Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, afin qu'elle me garde ma petite, si c'était la volonté de Dieu. Deux Sœurs viennent. Sur mon désir, nous disons ensemble le chapelet devant son image, et entre chaque dizaine nous invoquons Sœur Thérèse.

 

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Vers minuit, tandis que nous sommes encore en prières, on nous tait dire de l'hôpital que les docteurs ayant examiné de nouveau l'enfant, trouvent, à leur grand étonnement, que la grosseur a disparu, que la malade ne souffre plus de son côté et, après s'être concertés, remettent l'opération au matin.

Le lendemain, à l'heure convenue, ils examinent encore la fillette et font la même constatation : elle est guérie de son appendicite et n'a plus besoin d'être opérée; mais ils ne s'expliquent pas comment cette guérison s'est produite si soudainement, surtout en un cas si grave.

Le jour même, c'est-à-dire le 15, ma fille revint à la maison, souffrant encore un peu de son inflammation de poumons, mais parfaitement guérie de son appendicite.

Sœur Thérèse avait donc fait le miracle demandé, et elle l'a si bien fait que jamais, depuis, Eva ne s'est plainte de son côté.

 

J. Vincent, mère de l'enfant.

Joseph-M. Vincent, beau-père de l'enfant.

Mme A. Brochu, sœur de l'enfant.

Mme E. Bertihaume, sœur de l'enfant.

Alfred-J. Brochu, beau-frère de l'enfant.

Wilfred-J. Gingras, frère de l'enfant.

Augustin Gagnon, prêtre, curé de Superior.

 

 

Suivent les signatures des Soeurs de Saint-Joseph dont il est parlé dans la relation.

 

Attestation de Mr le curé de Saint-Louis-Church.

 

Superior Wis, 13 juin 1912.

 

Je soussigné, curé de la paroisse de Saint-Louis de France, diocèse de Superior, certilie avoir été appelé pour administrer les derniers sacrements à une jeune fille, Eva Gingras, que le médecin disait en danger immédiat de mort, affirmant qu'une opération chirurgicale était indispensable pour la sauver. Je sais en outre que la même jeune fille, conduite à l'hôpital de la cité, n'a pas subi cette opération et qu'elle est revenue à la santé, à la suite de pieuses invocations à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, faites par les Sœurs et les parents de la malade.

 

Signé : Augustin Gagnon,
prêtre, curé.

 

Suit le certificat médical.

 

Superior (Etats-Unis) 14 septembre 1912.

 

J'ai le plaisir de joindre aujourd'hui à ma lettre une photographie de la petite Eva Gingras, photographie qui vous montrera que la chère favorisée de Sœur Thérèse jouit actuellement d'une excellente santé, grâce à sa céleste bienfaitrice qui continue de la protéger, et pour qui elle et sa mère ont la plus tendre dévotion.

 

Sr..., religieuse de Saint-Joseph.

 

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542 — Guérison subite de hernie.

 

Abbaye des Bénédictins de Chiari (Brescia), Italie, 16 avril 1912.

 

Faustino Zulli, âgé de 10 mois, souffrait, en septembre 1911, d'une hernie double. Le directeur de l'hôpital de Chiari déclara qu'il fallait l'opérer. Mais comme en ce moment tous les lits étaient occupés, il fut décidé qu'on attendrait quelques jours.

Cependant l'enfant souffrait beaucoup et, par ses cris incessants, ne laissait aucun repos à ses parents, ni jour ni nuit. Un lit étant devenu vacant à l'hôpital, le directeur le fit demander ; mais il fallut encore retarder l'opération, parce qu'entre temps l'enfant avait commencé la dentition qui lui donnait la fièvre et l'indisposait.

C'est alors qu'on eut l'idée de faire une neuvaine à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus et l'on mit une de ses reliques autour du cou du petit malade. Or, pendant cette neuvaine, — les parents ne peuvent plus préciser le jour — l'enfant cessa de crier : la hernie avait disparu; et depuis il n'a plus rien ressenti. Un médecin a même constaté le parfait état des intestins.

Paolo Zulli et sa femme n'hésitent pas à dire que leur fils « a reçu la grâce ».

 

Rd père S. P.
Moine bénédictin.

 

 

 

543 — Guérison d'appendicite aiguë avec péritonite généralisée.

 

La Madeleine-lez-Lille (Nord), 29 avril 1912.

 

Le 28 décembre dernier, jour de congé, notre fils Gaston, âgé de 7 ans et demi, s'en était allé jouer avec ses camarades, lorsque tout à coup il nous revint, en se plaignant de fortes douleurs. Bientôt nous nous aperçûmes que l'enfant était gravement malade : le docteur fut requis d'urgence. Le 29, il déclara le pauvre petit atteint d'appendicite aiguë avec péritonite généralisée.

L'état du malade allait s'aggravant : les crises de plus en plus fréquentes et violentes accentuaient sa faiblesse.

Le 30, les deux docteurs en consultation nous dirent que l'enfant ne pouvait être opéré et que, en conséquence, il n'y avait aucune guérison possible.

Nous avons vécu alors des journées d'angoisses. Tous les soins se bornaient à calmer les douleurs de notre cher petit : la science était impuissante. En effet, le 2 janvier, le docteur, voyant l'état désespéré de l'enfant, l'abandonnait pour ainsi dire et, escomptant sans doute la mort à bref délai, nous disait qu'il ne reviendrait plus sans être appelé.

Tout espoir humain était donc perdu. Mais, notre foi aidant, la Providence vint nous donner un espoir bien plus solide. En effet, ce même jour, nous recevions une relique de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus que nous mîmes immédiatement au cou de l'enfant et qu'il

 

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porte encore avec reconnaissance. Le soir même, nous commencions la neuvaine par l'intercession de la petite Sœur Thérèse et, presque aussitôt, une très légère amélioration se manifesta et s'accentua chaque jour.

Le 9 janvier, le docteur revint près du malade et, l'ayant examiné attentivement, il ne put s'empêcher de s'écrier : « Cet enfant va très bien, c'est vraiment merveilleux ! »

Notre petit Gaston était sauvé, sans l'opération qui était nécessaire, mais impraticable. Quelques semaines de soins et de repos ont suffi pour bien le remettre : la guérison se maintient, comme en fait foi le certificat du docteur que vous trouverez ci-inclus. Nous ne savons comment exprimer notre reconnaissance envers Sœur Thérèse, si puissante auprès du bon Dieu...

 

Gaston Herbaut (père de l'enfant).

Marie Nollet, femme Herbaut (mère de l'enfant).

 

Merci à Sœur Thérèse ! Son petit protégé.     

 

Gaston Herbaut.

 

Suivent les attestations de 7 témoins : celle de M. l'abbé D., et le certificat médical suivi de cette déclaration :

 

Paroisse de Sr-Vital, La Madeleine-lez-Lille, 24 avril 1912.

 

Je ne puis que confirmer le témoignage du docteur T. et assurer que, pour ma part, cette guérison m'apparaît comme merveilleuse.

 

Deblonde, curé de St-Vital.

 

544 — Guérison d'appendicite ou péritonite.

 

Croix, par Délie (Territoire de Belfort), 5 août 1912.

 

Ma petite nièce, Marie, âgée de 12 ans, tomba gravement malade, le 4 juin 1912 ; elle souffrait de douleurs abdominales et de vomissements. Je croyais d'abord à une indigestion et lui fis prendre les remèdes habituels dans ce cas-là. Le lendemain, ne voyant pas de-mieux, j'écrivis à M. l'abbé Joseph, de Délie, pour demander des prières et, le 6 juin, sur ses conseils, nous commencions une neuvaine à N.-D. de Lourdes et à Sœur Thérèse.

Les remèdes ordonnés par le médecin ne produisaient aucun effet, le mal s'aggravait.

Les vomissements et les douleurs abdominales devenaient excessifs, l'enfant souffrait à faire pitié, elle criait presque continuellement. Le 8, le médecin changeait les remèdes, ordonnait de la glace et des pilules d'opium ; rien ne calmait les crises, et la glace sur le ventre la faisait souffrir encore davantage. Elle rendait tout ce qu'elle prenait, excepté la glace.

Le 9, elle était si faible qu'on lui donna l'Extrême-Onction. Le 10, elle voulait s'en aller, elle ne supportait plus rien. Le médecin

 

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craignait une péritonite ou l'appendicite; il pensait qu'une opération serait nécessaire, et jugeant que le moment était venu d'appeler un confrère, il le demanda pour le lendemain.

La pauvre enfant avait le visage décomposé. Nous priions beaucoup, et elle priait avec nous. De la glace et des remèdes, elle n'en voulait plus ; on ne la forçait pas, c'était inutile ; on croyait qu'elle allait mourir ; c'est à peine si elle pouvait encore respirer, elle étouffait ; on était sur le point de réciter les prières des agonisants...

La nuit se passa dans ces angoisses; le matin, vers six heures, nous mimes près d'elle de l'eau bénite et un cierge; nous attendions son dernier soupir.

C'est à ce moment qu'elle pria avec une si grande ferveur que nous disions : « Il est impossible qu'elle ne soit pas exaucée. »

En effet, après une terrible crise, elle s'endormit et lorsqu'elle s'éveilla une demi-heure plus tard, — il était 7 heures 45 — elle se mit à parler, elle ne souffrait plus, son visage avait repris des couleurs et il ne lui restait seulement qu'un peu de faiblesse.

Comme je l'ai dit, on devait l'opérer ce jour-là. Le médecin vint la voir une dernière fois, avant son départ pour la clinique...

Ma Mère, comment vous dire son étonnement et notre bonheur ? Il l'examina; elle était complètement guérie!

C'était le mardi. Le dimanche suivant, au grand étonnement de tout le pays qui cria au miracle, ma petite nièce lit une communion d'action de grâces à la messe paroissiale.

 

A. Bidaux.

Suit le certificat médical, légalise à la paroisse, attestant la gravité de la maladie et la guérison complète.

 

Le 22 février 1913, Mlle Bidaux a écrit que la guérison s'est parfaitement maintenue; la fillette est pleine de force et de santé.

 

545 — Guérison d'une enfant menacée d'otite ou de méningite.

 

Lille, 8 septembre 1912.

 

Ma fille Simone D., âgée de 11 ans et demi, tomba malade le 19 juin, de la fièvre scarlatine; puis vinrent de sérieuses complications qui mirent ses jours en danger : des douleurs de rhumatismes très aiguës, ainsi que de violentes crises d'entérite. Enfin, à la suite de ces grandes souffrances, survinrent des douleurs intolérables dans l'oreille, ce qui nous inquiétait beaucoup, vu la gravité du mal et la grande faiblesse de l'enfant. La pauvre petite était sérieusement menacée d'une méningite. Elle eut le délire pendant cinq jours ; elle se jetait à bas de son lit pour invoquer la sainte Vierge.

Le samedi 29 juin, ma nièce, à qui j'avais fait part de mes inquiétudes, m'envoya une image de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, m'invitant à commencer une neuvaine, ce que je fis de grand cœur. Ma petite Simone, qui n'avait pas dormi depuis plusieurs jours, s'est

 

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endormie en pressant sur son cœur l'image de la petite sainte et en répétant sans cesse : « Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, guérissez-moi ! »

Elle a bien dormi 5 heures sans s'éveiller et sans proférer une seule plainte, elle qui n'avait cessé de crier nuit et jour, depuis cinq jours. Quand, vers minuit, elle s'est réveillée, elle m'a dit : « Maman, je n'ai plus mal, et on dirait que mon oreille coule un peu. »

Le mal était conjuré !... La petite alors a commencé à parler et à louer Sœur Thérèse de l'avoir guérie.

Le docteur n'en revenait pas ; ce jour même où ma petite fille a été miraculeusement guérie, il nous avait dit qu'aussitôt qu'elle serait transportable, il faudrait la conduire à l'hôpital pour lui faire subir une opération dans l'oreille !

C'est avec une vive reconnaissance envers Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus que j'affirme la guérison miraculeuse de notre petite Simone.

 

Mme  D.

 

La nièce de Mme D. a raconté à son tour cette guérison.

 

546 — Guérison de laryngite striduleuse et d'otite purulente.

 

A. (Haute-Savoie), 8 décembre 1912.

 

Mlle Marie-Armande P., née au Sénégal, nous a été confiée à huit mois, pour être mise en nourrice, étant déjà d'une santé fort médiocre. Reprise en bonne santé par sa famille, à 2 ans, elle passa également deux années aux colonies où elle faillit mourir d'une méningite. Les parents, voyant leur fillette toujours souffrante, décidèrent de nous la ramener en Savoie. Armande avait alors 4 ans.

Dès son arrivée, le docteur, dont le certificat est joint à ma relation et qui la connaît depuis sa toute petite enfance, constata chez la fillette la laryngite striduleuse, maladie sur laquelle il fallait veiller et qui pouvait se produire à la moindre contrariété. Nous devions donc surveiller cette maladie et la soigner énergiquement dès son apparition (cataplasmes sinapisés, bains de pieds moutardes). Plusieurs fois, malgré ces précautions, le docteur fut appelé dans la nuit, pour ce malaise toujours si prompt et si inquiétant.

Le vendredi, 2 février 1912, après une bonne nuit précédée d'un jeudi passé en jeux et récréations de son âge, Marie-Armande se trouvait reprise de son mal. De suite, nous la soignâmes selon les indications ordinaires du docteur; puis, voyant nos soins inutiles et la fillette souffrant de plus en plus, le médecin fut appelé de nouveau et constata que la laryngite se compliquait de fièvres bilieuses, paludéennes ou coloniales. La fillette vomit pendant un jour et une nuit. L'effet des remèdes paraissait nul. Le docteur et nous étions déjà très soucieux, lorsque de violentes douleurs d'oreilles se produisirent, les mucosités non expectorées par les vomissements avaient pris la direction de l'oreille, la maladie devenait grave.

J'écrivis à une amie d'unir ses prières aux nôtres , parce que

 

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l'enfant était en danger; cette demoiselle m'envoya une relique et une image de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, pour placer sur la petite malade en faisant des invocations. Dans cet intervalle, le docteur venant chaque jour nous dit qu'il ne pouvait se prononcer. Le lendemain, il revint et nous dit (je cite ses propres paroles) : « Je crains une opération ; les mucosités qui s'étaient localisées dans l'oreille sont arrêtées derrière l'oreille, et il faudra ouvrir l'os, ce que je ne puis faire sans envoyer un cablogramme aux parents ! » Les prières continuaient.

A la visite suivante, le docteur nous dit : « C'est extraordinaire, tout danger a disparu ! »

Et le lendemain, avec sa permission, la fillette s'est levée et a joué comme à l'ordinaire !

Je certifie en outre que toutes crises de laryngite striduleuse ont disparu depuis ce jour, 9 février 1912, c'est-à-dire depuis dix mois. Or la fillette en était atteinte, depuis quatre ans, plusieurs fois l'année.

 

Suivent les signatures de trois témoins qui ont donné des soins à l'enfant, le certificat médical (précisant la nature de la maladie : laryngite striduleuse. bronchite, otite purulente), et l'attestation de M. l'abbé X., vicaire.

 

Une lettre de fin janvier 1913 dit que la guérison se maintient et que l'affection de la gorge n'a pas reparu.

 

547 — Disparition d'un grave abcès au cou.

 

Couvent de N.-D. de la Compassion,
Olton (Birmingham), Angleterre, 28 , décembre 1912.

 

Charles-William Hughes, âgé exactement aujourd'hui de sept ans et cinq mois, est fils du jardinier de notre Monastère.

Dans les premiers jours de mars 1912, cet enfant, habituellement plein de vie, fut pris soudain d'un abattement si complet que les parents alarmés appelèrent le médecin. Celui-ci, bien que rien ne parût encore à l'extérieur, déclara le petit garçon gravement atteint, mais il ne put préciser la nature du mal.

Au bout de quelques jours, parut au cou une grosseur qui prit rapidement une telle extension qu'elle dépassait la cavité naturelle, entre la joue et l'épaule. Après plusieurs visites, le docteur déclara se trouver en présence d'un abcès formé par une glande enflammée et conclut à l'urgence d'une opération, laquelle nécessiterait deux chirurgiens et des infirmières.

Les parents étant pauvres, l'enfant fut admis à l'hôpital comme malade externe. Il y fut conduit chaque jour, pendant deux semaines, pour y recevoir des soins; mais aucune amélioration ne se produisait ; au contraire, le petit malade maigrissait à vue d'oeil, il souffrait davantage et n'avait plus ni force ni gaieté.

C'est alors que le père, bon catholique, nous informa de ce qui

 

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se passait. Emues de compassion, nous lui proposâmes une neuvaine à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, dans le but d'obtenir la guérison de l'enfant, sans intervention chirurgicale. Cette neuvaine devait être faite simultanément par notre Communauté et par la famille du malade, et se terminer pendant la semaine de Pâques. L'offre fut acceptée, et une relique de l'oreiller d'infirmerie de l'angélique sainte, mise sur l'enfant.

Je vis le petit Charles, avant de commencer les prières ; je le revis aussi chaque jour de la neuvaine et voici ce que je constatai :

Le mal diminua progressivement ; le huitième jour, l'enflure n'existait plus, mais il restait encore une très petite rougeur; le neuvième jour, cette dernière trace du mal avait disparu elle-même!

Ceci se passait durant la semaine de Pâques. La semaine suivante, l'enfant retournait à l'école. Il reprit rapidement sa santé florissante que cette maladie avait profondément altérée.

Quelques jours après la guérison, le médecin rencontre notre jardinier et lui demande des nouvelles de son fils. « Il va très bien, répond le père. — Ah! l'opération a bien réussi? — Mais mon enfant n'a pas été opéré. — Alors, il est impossible qu'il aille mieux ! Je veux l'examiner. » L'enfant fut conduit au docteur qui, très étonné de voir son petit client radicalement guéri sans opération, laissa échapper cette parole : « Je n'y comprends rien ! car ces sortes de maux ne se guérissent pas sans opération. »

La famille reste profondément reconnaissante envers sa céleste bienfaitrice qu'elle cherche à faire connaître et aimer autour d'elle.

 

Rde Mère Ste-J., Supérieure.

 

Suivent les signatures de deux religieuses, témoins de «eue guérison, celle du père et de la mère de l'enfant, de Charles Hughes lui-même, et celle de M. le Curé d'Olton.

 

 

 

CHAPITRE DEUXIÈME — Guérisons de méningites

 

548 — Menace de méningite écartée.

 

Thumaide (Belgique!, lévrier 1912.

 

Je soussigné, Et. Calorne, bourgmestre à Thumaide, fais la déclaration suivante :

Le mercredi, 27 décembre 1911, ma fille Louise, âgée de 3 ans. a été prise subitement, vers 8 heures et demie du matin, d'un violent mal de tête accompagné de vomissements et de fièvre. Le médecin appelé constata 38° de fièvre et probablement la scarlatine.

Toute la journée et la nuit, l'enfant se plaignit continuellement de la tête. Le lendemain, le docteur constata l'augmentation de la fièvre : 39°.

La pauvre petite faisait pitié à voir; la famille l'entourait, et moi, son père, je pensais à une méningite, devant un mal de tête si violent et si persistant. Dans la journée du jeudi, sa grand'mère alla la recommander aux prières des Carmélites, et, un peu plus tard, une sœur tourière apporta une image de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, demandant qu'on l'invoquât auprès de l'enfant et qu'on lui fît demander elle-même sa guérison si possible.

La grand'mère prit sur ses genoux la pauvre petite et, à force de caresses, parvint à lui faire dire : « Petite Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, guérissez-moi! » Elle répéta plusieurs fois cette invocation. Le soir arrivant, on la déposa dans son berceau, où l'on avait attaché l'image de la sainte Carmélite.

Je m'approchai d'elle à ce moment et lui demandai si sa tête lui faisait encore aussi mal ; elle me fit comprendre qu'elle souffrait moins, mais rien n'indiquait encore un réel changement dans son état.

Peu après, contrairement à notre attente, elle s'endormit paisiblement jusqu'au lendemain. Lorsqu'elle s'éveilla, elle monta de son petit lit dans le mien et se mit à genoux pour faire sa prière comme elle en avait l'habitude chaque matin. Mais, cette fois, sans invitation de ma part, elle récita tout d'un trait le Pater, l’Ave et le Credo.

 

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Je n'en revenais pas : elle n'avait plus ni fièvre, ni mal de tête, et demandait à manger.

Le médecin vint bientôt et déclara l'enfant guérie. Je ne puis l'attribuer qu'à une intervention miraculeuse.

 

Et. Calorne, père de l'enfant.

Clotilde Tacquet, épouse Calorne, mère de l'enfant.

Zélie Bernier, grand'mère.

Albert Tacquet, oncle.

 

549 — Guérison subite de méningite.

 

Le Havre (Seine-Inférieure), 19 avril 1912.

 

Un petit enfant de dix-huit mois avait une méningite, il était condamné par le docteur; dimanche, les parents pensaient qu'il allait mourir dans leurs bras. Ayant appris cette triste nouvelle, mardi dernier, je m'empressai d'envoyer ma petite relique de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

Aussitôt qu'elle fut placée sur l'enfant, il sourit à sa mère et se mit à boire, ce qu'il n'avait pas fait depuis plusieurs jours !

Le docteur revint le lendemain mercredi, pensant constater le décès. A sa grande stupéfaction, il le trouva hors de danger...

 

E. H.

 

550 — Guérison d'une enfant de 16 mois.

 

Angers (Maine-et-Loire), 27, rue Boisnet, 1912.

 

Une petite fille de Nantes a été guérie voilà bientôt deux ans, grâce à l'intercession de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus. Ses parents me demandent de vous envoyer le récit de cette guérison miraculeuse : très volontiers je satisfais leur pieux désir ! Je serais très heureux si ce récit pouvait contribuer à faire aimer et prier davantage Sœur Thérèse.

C'est le mardi 14 mars 1911, que la petite Berthe Guillou, dont les parents habitent à Nantes, 88, rue de Rennes, tomba malade. ICI le avait alors un peu plus de 16 mois. Du premier coup, on jugea la maladie grave : sa tête était brûlante et une forte fièvre la secouait violemment. On fit venir le docteur H. qui cependant ne trouva rien de très dangereux et affirma que la fièvre était occasionnée par les dents.

Le mal allait en augmentant. Le dimanche 19, l'état de la petite malade s'aggravait au point qu'elle refusait son lait et n'avait même plus la force d'ouvrir les yeux. Très inquiet, son père courut chercher un autre médecin. Le Dr B. vint la voir vers cinq heures du soir : après lui avoir fait une piqûre pour la remonter, il l'examina très attentivement : le résultat de cet examen fut très net : « C'est certainement une méningite », dit-il à M. Guillou. Reconduit à la

 

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porte de la maison par la femme de journée, il lui dit : « Pauvre mignonne! il y a deux ans, sa sœur est morte d'une méningite; d'ici quelques jours ce sera fini pour elle aussi ! » Le lundi, les docteurs H. et B. l'examinaient ensemble et tous les deux affirmaient l'existence de la méningite, avouaient leur peu d'espoir et laissaient clairement entrevoir une mort prochaine...

Le mardi, la bonne d'un prêtre, M. l'abbé Fouchard, vint chez M. Guillou et lui proposa une relique de la petite Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, que son maître avait chez lui. La proposition fut acceptée avec empressement par le pauvre père : cette relique, c'était la guérison ! Ce que la science humaine ne pouvait faire, Sœur Thérèse allait l'accomplir l

Aussitôt que la relique fut posée sur la tête de la malade, la fièvre diminua. Deux heures plus tard, la petite malade ouvrait ses yeux, fermés depuis le dimanche, appelait le domestique de la maison et doucement revenait à la vie.

Ceci se passait le mardi. Le vendredi suivant la petite fille était debout, et marchait, complètement guérie.

Pour les parents et les autres témoins, il n'y a aucun doute : c'est sœur Thérèse qui a guéri la petite Berthe. Devant ce miracle, les docteurs sont restés émerveillés, et l'un deux a baptisé sa malade du joli nom de « Trompe-la-mort ».

 

Rd Père Alexis Bonhomme,
missionnaire.

Louis Guillou ; Berthe Guillou,
parents de la petite miraculée.

 

551 — Guérison d'une fillette de quatre ans.

 

Lesneven (Finistère), 22 mai 1912.

 

Notre chère fillette, jusque-là d'une très belle santé, a été brusquement prise d'une fièvre violente le mercredi 17 avril, et, dès le vendredi, son père diagnostiquait une méningite. Le lundi matin, toute trace de connaissance avait disparu, et trois médecins, appelés ce même jour en consultation, n'avaient pas caché à notre entourage que l'enfant était perdue. Vous devinez notre désespoir; nous avions déjà vu mourir, il y a cinq ans, de la même maladie, un superbe enfant de 3 ans; et à la pensée de gravir à nouveau ce calvaire, nous nous sentions défaillir.

C'est alors que, de tous côtés, on nous suggéra l'idée de nous adresser à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus ; plusieurs personnes nous envoyèrent des reliques que je m'empressai de faire porter à notre petite malade ; ensuite, je m'adressai au Carmel pour demander une neuvaine.

Toute la semaine, le mal empira; la journée du vendredi fut si mauvaise qu'à différentes reprises, nous crûmes le dernier moment venu. L'enfant avait le visage décomposé, la respiration devenait de

 

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plus en plus difficile et, deux fois, nous nous réunîmes autour du lit pour recueillir le dernier souffle de la pauvre petite.

Elle devait avoir 4 ans le lundi 29, et nous étions bien convaincus qu'elle ne les atteindrait pas.

Tout espoir humain disparaissant, nous n'avions qu'à nous tourner de plus en plus vers le Ciel : les aînées de mes enfants priaient avec une ferveur croissante et une confiance qui ne s'est jamais démentie. Cependant, nous n'obtenions rien encore, tout au plus un peu de calme à certains moments. Le coma persistait depuis le 17, notre Marie-Josèphe ne prenait plus que quelques gouttes de liquide qu'on lui introduisait de force dans la bouche en lui desserrant les dents. Cela dura jusqu'au 2 mai (veille de la fin de notre neuvaine).

Ce matin-là, notre chérie sourit à son petit frère et, dans la journée, s'intéressa à des images qu'elle affectionnait beaucoup. Quel rayon d'espoir dans nos cœurs ! Nous n'osions pourtant nous y livrer, craignant une déception qui eût été si grande !

Mais le lendemain, comment dépeindre notre joie, notre émotion, quand nous entendîmes notre bien-aimée répondre à son père qui l'interrogeait ! Depuis 12 jours, nous n'avions pas eu la moindre parole et, tout d'un coup, elle nous reconnaissait, nous appelait ! De nos cœurs s'élevaient de ferventes actions de grâces à la sainte Vierge et à Sœur Thérèse que l'on avait tant priées pour obtenir ce miracle.

Mon mari, médecin, n'hésita pas à reconnaître cette guérison extraordinaire. Dès ce moment, l'appétit revint et, aujourd'hui, il ne nous reste plus que le souvenir de ces terribles heures, avec une reconnaissance profonde envers Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

 

J. Odeyé.

 

Rapport médical.

 

Le soussigné, Odeyé Joseph, maire de Lesneven, docteur en médecine, demeurant à Lesneven, certifie avoir soigné du 17 avril 1912 au 3 mai 1912 Marie-Josèphe Odeyé, âgée de 4 ans, atteinte de la maladie de méningite très grave (origine inconnue, c'est-à-dire que la ponction lombaire n'a donné aucun signe caractéristique).

Gravité de la maladie : excessive. Le vendredi 26 avril, tout l'entourage a cru qu'elle était à la merci du moindre incident. Syncope sur syncope. Elle est restée sans respirer (le pouls ne battant plus) à plusieurs reprises et pendant plusieurs secondes. Elle présentait l'aspect d'une personne à son dernier moment.

Le pronostic, de l'avis de trois de mes confrères, devait être fatal.

L'état actuel de la malade : très bon. Restitutio ad integrum.

 

Dr J. Odeyé.

 

Légalisation de l'adjoint.

 

Dans la lettre qui accompagne son certificat, M. le docteur Odeyé déclare que la guérison de sa petite fille est « certainement une guérison extraordinaire ».

 

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Attestation du clergé de Lesneven.

 

Le curé de Lesneven, soussigné, et ses vicaires sont heureux d'attester que la petite Odeyé, atteinte d'une maladie incurable, d'après le dire de trois médecins et du père, médecin lui-même, s'est comme réveillée d'un état comateux dans lequel elle se trouvait depuis plus de 8 jours, et a recouvré subitement sa connaissance, alors qu'on attendait son dernier soupir. Ce changement extraordinaire s'est opéré, paraît-il, le jour où se terminait une neuvaine à son intention.

La petite miraculée est venue nous voir hier, g juin, avec sa mère ; elle est pétillante d'esprit et mieux portante que jamais.

Cette guérison, considérée comme miraculeuse, a produit ici une profonde émotion.

 

Certifié conforme à la vérité :

 

J.-M. Cozic, chanoine honoraire,
curé-doyen de Lesneven
.

Joseph Le Gall, 1er vicaire.

Em. Celtou, 2e vicaire.

F.-M. Salain, 3e vicaire.

 

Une lettre du 22 mars 1913 donne d'excellentes nouvelles de « la petite miraculée qui vient d'être de nouveau l'objet de la protection de Sœur Thérèse » à l'égard d'une maladie contagieuse qui aurait dù l'atteindre et qui l'a épargnée.

 

552 — Guérison de méningite comateuse.

 

X. (Yonne), 28 novembre 1912.

 

Notre petit garçon, à deux mois et demi, était bien portant. Tout à coup, sans que rien ne le fasse prévoir, il tomba gravement malade. Un mardi, le médecin nous parla d'embarras gastrique, et ajouta que cette indisposition pourrait amener une méningite et des convulsions.

Bientôt après, l'enfant est pris de vomissements et la méningite comateuse se manifeste avec les convulsions internes.

Le médecin alors ne nous donne plus d'espoir ; la mort est certaine, ce n'est plus qu'une question de temps.

Le jeudi, une personne amie vient nous voir et m'offre une relique de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus que nous mettons sur la tête du petit, et nous nous unissons pour prier : père, mère, grand-père, grand'mères et amis commencent, le jour même, une neuvaine à la chère petite sainte.

Du jeudi soir au vendredi, nous attendions sans cesse le dernier souffle. Le vendredi matin, le médecin est très surpris de retrouver l'enfant et nous dit que, dans deux heures, il ne sera plus là.

Cependant, depuis le commencement de la neuvaine, les vomissements ont cessé.

 

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Nous continuons de prier, et voilà que dans la nuit du vendredi au samedi, un mieux se manifeste.

Le samedi, voyant l'enfant se remettre un peu, nous envoyons chercher le médecin qui constate avec surprise l'amélioration, nous disant que les méninges se sont décongestionnées d'un seul coup. Comment cela s'est-il produit ? il se le demande, car l'issue de cette maladie est toujours fatale. Le pouls de l'enfant qui était imperceptible la veille est bien meilleur; ses yeux qui étaient vitrés, son regard presque éteint par moments, ont repris un aspect normal, il n'y a plus aucun symptôme de méningite. Le docteur fait faire une tentative d'alimentation en disant : « Je reviendrai cet après-midi. » L'enfant prend bien le lait qu'on lui donne, le digère et continue d'être mieux.

L'après-midi, le docteur revient ; il trouve encore son état meilleur et dit : « Je ne croyais pas que l'on guérissait d'une méningite; c'est une exception, et c'est heureux qu'elle soit tombée sur lui ! » Il revient encore le soir et constate, pour la troisième fois, une amélioration sensible et inattendue. Il nous dit : « Cet enfant est dans son état normal, il faut commencer à le nourrir!... Comment cela s'est-il produit ?... »

Le lendemain dimanche, notre bébé s'alimente parfaitement, il a une petite figure bien reposée et souriante.

Soeur Thérèse n'a pas fait les choses à demi ; l'enfant est plein de vie, il rit à tout le monde et montre qu'il a bien conservé toutes ses petites facultés. Il sourit si gracieusement à l'image de Sœur Thérèse !

Il y a quelque temps, ma fille a demandé au médecin si c'était bien de la méningite que notre petit André avait eue : « Il n'y a pas à en douter, répondit-il, c'était une méningite, et une méningite comateuse. »

Le public a crié au miracle, encore que nous n'ayons rien dit !

 

Marie B.

Certificat médical.

 

1er mars 1913.

 

Le soussigné, docteur en médecine de la Faculté de Paris, certifie avoir soigné du 5 au 15 novembre 1912 Marie-André B., âgé de 2 mois et demi, demeurant à X. (Yonne).

Au début d'une infection intestinale, l'enfant a présenté, à l'état aigu et d'une façon fort nette, les symptômes dont l'ensemble constitue cliniquement le syndrome méningé (méningite).

L'état de l'enfant a été des plus graves et le pronostic désespéré, le malade n'ayant plus donné signe de vie à un certain moment.

La guérison a été très brusque et l'enfant est rentré rapidement dans son état normal.

 

Docteur A. D.

 

+ Sceau de la paroisse.

 

 

 

CHAPITRE TROISIEME — Guérisons de tuberculose ou carie osseuses

 

553 — Guérison de carie osseuse.

 

Louvain (Belgique), 29 mai 1912.

 

Une de nos élèves, Raphaëlle B., âgée de 12 ans, avait depuis plus de trois ans la jambe malade ; dès le début, elle souffrait beaucoup et marchait difficilement.

Les médecins attribuèrent ces douleurs à la croissance, puis à une diathèse rhumatismale. L'enfant dut subir des frictions qui la faisaient beaucoup souffrir, tandis que le mal semblait s'aggraver de plus en plus.

La tante, chez qui Raphaëlle habite, fit examiner la jambe aux rayons X : à cet examen, une tache noire apparut à l'endroit le plus douloureux, c'était la carie de l'os. Le professeur consulté ne put que déclarer la gravité du mal qui ne tarda pas à se manifester à l'extérieur, par une forte rougeur, puis par des abcès très nombreux qui se reformaient constamment, malgré les onguents ordonnés. Ces abcès suppuraient très abondamment, et le mal s'accentua au point que le docteur parla d'opération.

Les douleurs de la pauvre enfant étaient intolérables, quand sa tante désolée vint nous demander des prières et une neuvaine à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus. C'était en janvier dernier. Elle fut commencée avec ferveur par la maîtresse et les élèves de la classe de Raphaëlle.

Pendant la neuvaine, les souffrances diminuèrent, et à la fin une grande amélioration se fit sentir. Ce mieux a graduellement continué, il est arrivé à une guérison complète. Actuellement l'enfant fait des promenades de deux lieues, elle court et joue sans même sentir de

 

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554 — Guérison d'une fillette atteinte d'ostéomyélite.

 

Vers la fin de 1911, une fillette de bans fut atteinte d'ostéomyélite.

Trois chirurgiens avaient pronostiqué la maladie ; l'enfant en avait tous les symptômes. Elle avait perdu l'appétit et maigrissait beaucoup ; elle se plaignait de grands maux de jambes, particulièrement localisés dans le genou et, peu à peu, elle devenait complètement sourde.

Les chirurgiens disaient qu'ils ne pouvaient encore tenter l'opération ; il leur fallait attendre que la carie, qui alors devait attaquer l'os, se manifestât à l'extérieur par une plaie.

La mère qui connaissait, par une douloureuse expérience, les soins coûteux qu'exige cette longue et cruelle maladie, voyait avec effroi qu'il lui serait impossible de faire soigner sa pauvre petite fille, car elle se trouvait dans une situation très gênée.

N'ayant plus d'espoir humain, elle résolut de recourir à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus. Le 7 mai 1912 elle partit avec sa fillette pour aller demander sa guérison sur la tombe de la servante de Dieu. Elle écrivit ensuite :

« Je me rappellerai toujours ce pèlerinage, où nous avons tant prié et pleuré ! Il pleuvait bien fort pendant que nous étions sur la tombe ; le cocher nous avait donné vingt minutes, nous y sommes restées trois quarts d'heure... le temps y a passé si vite l Et puis dans ma ferveur, dans ma naïveté, je croyais que l'enfant allait guérir, là, près de la petite sainte.

« Je lui demandais : « Es-tu mieux, ma chérie ? » Elle, qui avait tant de peine à entendre, ne me répondait pas à chaque demande. Je pris alors une poignée de terre (c'était plutôt de la boue tellement il pleuvait !) et je lui en frottai la jambe et les oreilles ; puis je lui répétai ma question : « Es-tu guérie ? » et elle me répondit : « Ça commence, maman !» Oh ! je me rappellerai toujours cet instant !... »

 

La guérison n'était pas encore accomplie, la touchante foi de la mère devait être mise à l'épreuve, durant plusieurs jours encore. L'humidité, la fatigue du voyage, rendirent la petite fille plus malade au début; mais bientôt une amélioration réelle se produisit, si bien qu'au dernier jour de la neuvaine commencée sur la tombe, elle ne souffrait plus, entendait parfaitement, en un mol était complètement guérie.

 

Mr le curé de X. a attesté la guérison.

 

555 — Guérison d'une maladie de la moelle épinière déclarée incurable.

 

Ballinala k-Rathowen, West Meath (Irlande), 3 septembre 1912.

 

Ma fillette, Violette Murtagh, âgée de 5 ans et demi, fut prise subitement un matin d'une douleur dans le dos. Elle resta pendant

 

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six semaines avec cette douleur qu'elle ressentait tout le long de l'épine dorsale ; elle souffrait tant qu'elle ne pouvait même plus boire qu'avec une très grande difficulté; cependant elle avait quelquefois des moments d'accalmie.

Après ces six semaines, son état parut s'améliorer et j'essayai de la lever. Quel ne fut pas mon douloureux étonnement, en m'apercevant qu'elle ne pouvait plus poser les pieds à terre. Durant quinze jours, j'essayai de lui réapprendre à marcher : au bout de ce temps, elle réussit à aller seule, mais comme un bébé d'un an et s'appuyant d'une chaise à une autre, courbée en deux.

Désolée, je la conduisis à Dublin chez un docteur et de là, à l'Hôpital des enfants, à Temple Street. J'y restai huit jours, après lesquels on me déclara que mon enfant était incurable: elle avait une maladie de l'épine dorsale et on me conseillait de lui acheter un corset orthopédique, comme on en porte en ces sortes de maladies.

Je le fis et la menai ensuite chez sa grand'mère, à la campagne : puis, revenue chez moi, je commençai avec mes autres enfants une neuvaine à la « petite Fleur de Jésus ». Les neuf jours passés, après avoir fait le matin la sainte Communion, j'allai voir ma petite malade..... et je la trouvai complètement guérie !...

La guérison avait eu lieu au cours de la neuvaine.

Grâce à Dieu et à Sœur Thérèse, l'enfant est aussi droite et aussi forte de santé qu'avant sa maladie. File comprend bien à qui elle doit sa guérison, et me réclame tous les soirs, pour lui dire merci, l'image chérie de la « petite Fleur ».

 

Mary J. Murtagh.

 

556 — Guérison subite de coxalgie tuberculeuse.

 

Caen (Calvados), 3, rue des Carmes, 16 décembre 1912.

 

Depuis six mois, notre nièce Geneviève Godefroy, âgée de 9 ans, souffrait d'une douleur du côté droit, depuis la hanche jusqu'au talon. Nous pensions que c'était l'effet de la croissance, comme cela arrive aux enfants de cet âge. Malheureusement c'était plus grave !

Noyant que le mal faisait des progrès, nous la conduisîmes, ma sœur et moi, chez un docteur, lequel nous dit qu'il craignait l'appendicite.

A la deuxième consultation, qui eut lieu huit jours après, il déclara l'enfant atteinte de tuberculose, localisée dans la hanche droite. Il ordonna un repos complet et nous pria de revenir dans un mois.

Pendant ce mois, il nous fut facile de nous rendre compte que la jambe de la petite tendait à se raccourcir et que le pied se retournait en dedans.

A la visite suivante, le docteur nous dit qu'il faudrait meure l'enfant dans un appareil.

Avant de nous y résigner, nous avons placé notre chère petite

 

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nièce sous la protection de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, et nous avons fait une neuvaine.

Le huitième jour, Geneviève souffrait bien plus que d'habitude. Sa tante la consolait en lui disant que c'était parce que Sœur Thérèse allait exaucer ses prières.

Nous ne nous trompions pas ! Le lendemain matin, notre petite nièce, en faisant la prière de la neuvaine, dont c'était le dernier jour, ressentit une secousse dans la hanche : c'était la guérison instantanée qui se produisait.

A partir de ce moment, Geneviève a pu marcher, s'agenouiller et jouer comme autrefois.

Pour témoigner notre reconnaissance envers la chère petite sainte, nous sommes allées la remercier sur sa tombe, le lundi de la Pentecôte, 27 mai, et nous vous prions, ma Rde Mère, de bien vouloir faire insérer notre témoignage dans la prochaine « Pluie de roses ».

 

L.-A. Bailleul, oncle

F. Bailleul, tante.

Aug. Balley, curé-doyen de Saint-Jean.

Geneviève Godefroy,
guérie miraculeusement par petite
Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la sainte Face.

 

 

+ Sceau de la paroisse

 

557 — Guérison d'ostéite tuberculeuse.

Dinan (Côtes-du-Nordi, 28 décembre 1912.

 

Ma fillette, âgée de huit ans, vient d'être malade d'une coxalgie tuberculeuse à la hanche droite. Elle a passé vingt-cinq mois dans un appareil de plâtre. Lorsqu'on l'en sortit, elle était en bonne voie de guérison ; mais, deux mois après, il s'est formé au tarse du pied gauche un noyau d'ostéite de la même nature que la coxalgie.

Nous étions navrés et nous la fîmes voir immédiatement à un spécialiste, qui trouva le cas grave et ordonna que le pied malade lut mis dans un autre appareil. Il me donna un certificat pour remettre au médecin de la famille ; dans ce certificat il disait que la maladie pouvait durer un an et, sans doute, beaucoup plus.

Comment se résigner à la pensée d'immobiliser de nouveau notre pauvre petite ! Nous confiâmes notre chagrin à des personnes amies, et trois d'entre elles nous parlèrent de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, de ses miracles et, nous donnant une de ses reliques, nous conseillèrent de recourir à son intercession.

Aussitôt, avec grande confiance, nous commençâmes une neuvaine. Tant que la prière durait, la relique demeurait posée sur l'endroit malade.

Le docteur avait absolument interdit la marche, sous peine des plus graves complications : mais nous n'en tenions aucun compte, laissant marcher la petite infirme autant qu'elle le voulait.

 

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Notre neuvaine commença le lundi, 24 juin, à 6 heures du soir. Dès le mercredi, nous nous aperçûmes que le noyau d'ostéite diminuait et, le vendredi, cinquième jour de la neuvaine, il ne restait plus trace de ce noyau. Le pied, si douloureux jusque-là, put alors être touché et même pressé, sans que l'enfant souffrît aucunement. De plus, la déviation du pied qui gênait la marche de l'enfant et la faisait boiter, disparut en même temps que la douleur.

En reconnaissance, et selon la promesse que j'en ai faite au début de la neuvaine, je propage la dévotion à la chère petite sainte et je compte, l'été prochain, mener ma fillette en pèlerinage sur sa tombe et lui offrir un ex-voto.

 

Vve Le Guyader.

16, rue de la Lainerie.

 

Extrait d'un certificat médical.

 

(Avant la guérison) 21 juin 1912.

 

« Les troubles de la marche, causés par la mauvaise position du pied gauche, sont dus à ce que, dans le tarse de ce côté, il y a un noyau d'ostéite, de même nature que la maladie de la hanche.

« Le traitement à faire est : immobilisation du pied dans une demi-gouttière en plâtre ou en celluloïd ; suppression de la marche, etc..

« Durée à présumer: un an au moins et, probablement, beaucoup plus. »

 

Dr Z.

 

Le spécialiste qui signe ce certificat est professeur à l'Ecole de médecine de ***

 

Autre certificat médical.

 

(Après la guérison) 6 janvier 1913.

 

« Le 24 juin 1912, j'ai constaté que Simone Le Guyader, âgée de huit ans, avait, à la face dorsale du pied gauche, une ostéite qui était, très vraisemblablement, d'origine tuberculeuse, vu l'existence d'une coxalgie tuberculeuse à droite. Cette affection semblait devoir demander beaucoup de temps pour sa guérison.

« Au mois de septembre, il n'y avait plus trace d'ostéite. Actuellement la guérison se maintient parfaite. » Dr Z.

 

558 — Guérison d'une fillette atteinte de tuberculose osseuse du pied.

 

Lettre de la sœur de l'enfant communiquée par un tiers.

 

Thivencelles (près Condé), Nord, 15 novembre 1912.

 

Le 22 octobre, le Rd Père Joseph, Supérieur des Camilliens de Tournai, nous a envoyé une relique du plancher de la cellule de

 

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Sœur Thérèse, nous disant de l'appliquer sur le pied de notre petite Marthe. Le lendemain, la radiographie a été faite, et les docteurs réunis, ayant trouvé tous les tissus malades, ont décidé de lui couper la jambe au-dessous du genou, ou d'essayer un traitement marin.

Nous avons aussitôt commencé une neuvaine à la petite sainte ; et immédiatement le pied a commencé à se dégonfler et le mieux s'est accentué de jour en jour.

Le docteur n'était pas revenu la voir, la croyant partie au sanatorium de St-Pol-sur-Mer, mais avant-hier, sur le conseil de Mlle M., nous l'avons fait venir : il est stupéfait d'un pareil changement...

 

Marie Bourgeois.

 

Relation de Mr Bourgeois, père de l'enfant.

 

Thivencelles, le 9 janvier 1913.

 

La maladie de ma petite fille a commencé le 16 août. Ce jour-là, elle fut griffée au pied par un petit chien. La jambe enfla démesurément, devenant violacée et même noire. Le médecin, bientôt à bout de ressources, nous envoya à Anzin où le pied fut photographié aux rayons X. Là, on nous dit qu'il était impossible de la guérir, à moins de lui couper la jambe; tous les docteurs étaient du même avis.

A ce moment une relique de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus nous ayant été envoyée, nous l'appliquâmes sur le membre malade, invoquant la petite sainte avec foi et confiance.

Deux jours après, un dégonflement d'un tiers s'était opéré ; la semaine n'était pas finie qu'un trou béant du gros orteil, dont les lèvres étaient bien tristes à voir, était fermé : une pareille reconstitution des tissus ne s'opère pas en si peu de temps par les seules forces de la nature !

C'est ainsi que la guérison s'effectua, sans l'aide des médecins, car ils ne venaient plus visiter notre petite malade. J'ai dû les appeler pour leur faire constater la guérison qu'ils ne pouvaient comprendre, pas plus que tous les gens qui venaient voir la miraculée.

Elle chausse maintenant ses souliers et commence à marcher. (Elle a juste 15 mois.)

 

Victor Bourgeois,
père de la petite Marthe.

 

Détails complémentaires.

 

Le Rd Père Herbette, Supérieur des Pères Camilliens de Tournai, inspirateur de la neuvaine à la Servante de Dieu , a bien voulu

 

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recueillir les documents concernant la guérison de la petite Marthe Bourgeois. Grâce à lui, une seconde radiographie a été faite et a donné la certitude du parfait état du membre, à l'heure actuelle.

Le Rd Père a bien voulu écrire une relation très détaillée et fort intéressante de la maladie et de la guérison, relation dont quelques extraits compléteront le récit, trop succinct, de Mr Bourgeois :

La jambe était enflée jusqu'à la hanche. Le pied, absolument difforme, de blanc était devenu violet, puis verdâtre. Une première incision, pratiquée près de la cheville, laissa couler du pus en assez grande abondance. Deux autres incisions furent faites sous la plante du pied; et les docteurs placèrent un drain pour assurer l'écoulement des matières purulentes.

Un spécialiste, consulté au début, avait aussitôt condamné l'enfant. Le jour où l'on procéda à l'examen radiographique, le principal des chirurgiens consultants conclut à l'amputation de la jambe sous le genou, mais sans répondre pour la vie de l'enfant, tant la constitution de la pauvre petite était affaiblie.

La pensée d'un traitement marin à St-Pol-sur-Mer ne donna qu'un bien mince espoir aux parents affligés, et encore ne fut-il pas de longue durée : la demande d'admission au Sanatorium ayant été faite par le maire de la commune, il y fut répondu par un refus : les enfants n'étant acceptés qu'à 2 ans et au delà.

La relation dit encore qu'à la fin de la neuvaine, faite pieusement par la nombreuse et chrétienne famille, le gonflement de la jambe et du pied avait disparu. Le visage de l'enfant, d'une maigreur extrême et d'un teint cadavérique, reprit rapidement des couleurs et de l'embonpoint.

Le docteur fut stupéfait quand il revit sa petite cliente, et avoua que ce qui s'était passé « était vraiment merveilleux ». Aussi lorsqu'il fut question de radiographier le pied une seconde fois, pour donner une preuve de plus en faveur de la guérison, il trouva la démarche inutile et ajouta : « La différence entre les deux radiographies serait celle-ci : dans la première, on verrait un pied d'éléphant et dans la seconde un pied naturel d'enfant; c'est assez concluant ! »

Le Rd Père Herbette termine ainsi son rapport, daté du 19 janvier 1913 :

 

« La petite Marthe est aujourd'hui aussi bien portante qu'avant sa maladie. Elle ne marchait pas avant l'accident, — elle n'avait que dix mois; — mais maintenant elle se tient très bien sur ses deux pieds et commence à marcher, soutenue comme le sont les enfants de son âge.

« Je viens de la voir : son pied n'a plus d'autre trace du mal affreux dont elle a souffert, que la légère cicatrice d'une des incisions.

« Elle mange et dort bien ; elle rit, chante, crie et pleure, comme une enfant pleine de vie.

 

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« Aussi, du cœur de tous les siens, s'élève vers Dieu et vers Sœur Thérèse une ardente et perpétuelle action de grâces.

 

Rd  Père Herbette,

Supérieur des religieux Camilliens de Tournai.

Victor Bourgeois,

père de l'enfant.

E. Bourgeois,

mère de l'enfant.

M. Bourgeois,

institutrice à l'école libre

O. Bourgeois.

Palmyre Bourgeois.

Jean Bourgeois.

Gabriel Bourgeois.

Florent Bourgeois.

Hélène Bourgeois (6 ans).

frères et sœurs de l'enfant.

Marie Vasseur,
institutrice libre, qui pansait chaque jour

le pied de l'enfant.

L. Leyre, sage-femme.

Louise Fauchet, 

Maria Duquénoy,
institutrices libres.

S. Chalard.

M. Lenglet, voisine.

U. Duroux.

H. Duroux.

 

Observation médicale.

 

Rue Notre-Dame, Condé-sur-Fseaut (Nord).

 

Je fus appelé le 7 octobre 1912 à voir l'enfant Bourgeois Marthe. La famille me fournissait les renseignements suivants : née le 16 octobre 1911, de parents bien portants, l'enfant avait toujours manifesté Une luxuriante santé quand, le 17 août, elle fut griffée à la cheville par un chien. La blessure alla s'envenimant, malgré les soins apportés, et l'enfant devenait peu à peu méconnaissable.

Quand je la vis la première fois, elle avait un teint jaunâtre et triste, une figure paraissant bouffie. La poitrine était secouée par instant d'une toux sèche sans lésion de bronchite. L'appétit était médiocre, les chairs ballantes. Le membre inférieur gauche présentait un œdème dur et généralisé, lui donnant l'aspect éléphantiasique ; ses dimensions étaient plus que doublées par rapport à l'autre membre. La lésion principale paraissait siéger dans les os du pied, l'ne plaie sanieuse superficielle, grande comme une pièce de cinquante centimes environ, siégeait sur un orteil. Une ouverture assez profonde et béante avait été pratiquée derrière la malléole interne, par le médecin traitant, sans résultat.

Le pouls rapide, joint à une fièvre oscillant entre 38° et 39° le soir, le mauvais état général, l'évolution assez rapide du mal chez une enfant antérieurement bien portante, pouvaient, à la rigueur, faire songer à une inflammation subaiguë suppurante du pied ; mais je tentai vainement, par deux incisions pratiquées à la plante du pied, de donner libre issue au pus.

Je décidai alors, nous étions le 18 octobre, d'avoir recours à un examen radiographique. En attendant, j'avais conseillé les pansements salés.

Le 24 octobre, le pied fut radiographié. L'œdème dur, qui le déformait, rendait l'opération très difficile ; néanmoins l'épreuve

 

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radiographique nous permit de voir que le métatarse et les phalanges étaient indemnes. Le gonflement semblait d'ailleurs un peu plus marqué dans la région du tarse et l'articulation du cou-de-pied n'était guère mobilisable.

Après la radiographie, je demandai l'avis du médecin radiographe et nous profitâmes de la présence d'un troisième confrère pour examiner à nouveau le pied de l'enfant. L'avis exprimé par mes confrères et partagé également par moi, fut que l'on se trouvait en présence d'une tuberculose du tarse, propagée également à l'articulation tibia tarsienne. Le traitement fut continué avec, toutefois, la modification suivante : l'eau que l'on employait pour les pansements humides fut remplacée par l'eau de Salies de Béarn, dont la spécificité pouvait, à la rigueur, amener une petite amélioration, escomptée d'ailleurs faiblement.

Jusqu'à ce moment, j'avais craint d'être acculé à une amputation. Mes confrères furent d'avis que mes craintes étaient justifiées, que cette décision serait préférable à toute autre, parce qu'elle permettrait tout au moins un prompt rétablissement de l'organisme, déjà bien atteint. Mais, pour être efficace, l'amputation devait être pratiquée au-dessous du genou. Pour épargner, si possible, cette mutilation, un confrère émit l'opinion que l'enfant pourrait être envoyée dans un sanatorium marin.

Dans le but de préparer l'intervention opératoire possible, je demandai une analyse. Celle-ci montra des traces d'albumine, d'où je conclus qu'il serait assez dangereux de risquer l'amputation. J'insistai donc auprès de la famille pour l'hospitalisation, et l'on fit les démarches nécessaires. En vue de cette hospitalisation, je recommandai de sevrer progressivement l'enfant. Je perdis un moment de vue cette enfant que je croyais devoir être conduite rapidement au sanatorium de St-Pol-sur-Mer.

Le 13 novembre (15 jours environ après ma dernière visite), je fus rappelé auprès de la petite malade. La famille était dans la joie; les plaies étaient cicatrisées, l'œdème disparaissait, l'enfant reprenait vigueur et retrouvait son sommeil , toute fièvre avait disparu. Enhardi par cette guérison, je prescrivis un peu d'arrhénal. L'appétit devint meilleur. Une seule chose nous inquiétait encore : le pied restait ballant, comme paralysé. Allait-il demeurer ainsi ? Non : au début du mois de décembre, je constatai le parfait retour du pied à la normale comme aspect, fonctionnement et vigueur.

L'enfant ne toussait plus et avait une mine excellente. Elle avait mis un mois environ pour se rétablir d'une maladie longue à guérir, même dans les meilleures conditions du traitement.

 

Dr Bridoux.

 

Condé, le 1er mars 1913.

 

Une photographie de la petite Marthe, datant de janvier 1913, permet de voir les deux petits pieds nus, parfaitement semblables l'un à l'autre.

 

 

CHAPITRE QUATRIÈME — Guérisons de diverses maladies

 

559 — Guérison subite de choléra infantile.

 

Extrait du Bulletin de l'Archiconfrérie de N.-D. du Suffrage, à Saint-Denis (Ile de la Réunion).

 

Paroisse de N.-D. de la Délivrance, Sr-Denis, 17 mai 1912.

 

Monsieur le Directeur de l'Œuvre du Suffrage,

 

Veuillez m'excuser d'être si en retard pour accomplir ma promesse, mais j'ai voulu m'assurer de la guérison complète de mon enfant, avant de vous en donner tous les détails et de bien vous expliquer la façon dont elle a été favorisée par Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

Dans votre bulletin du Suffrage de janvier, vous demandiez à Soeur Thérèse « de venir à Bourbon ». Elle vous a bien exaucé, car elle est venue, je dirai même revenue, puisque déjà vous avez relaté la guérison d'une enfant.

Voici le fait dans toute sa simplicité, et avec la sincérité que je suis heureuse de donner à ma déclaration :

Mon enfant, née le 6 octobre, pesait onze livres en venant au monde ; au dire de ceux qui l'ont vue, elle paraissait avoir trois mois, tant elle était magnifique de santé.

Le 17 janvier, elle tomba tout d'un coup sérieusement malade du choléra infantile et j'envoyai chercher le docteur. L'état était très grave. Le traitement prescrit ne donna aucun résultat. Je portai mon enfant sur la tombe de Mère Madeleine, à la Providence, et au retour, je la montrai à un pharmacien qui me dit : « Je vais essayer de lui donner des soins, mais il n'y a aucun espoir de guérison. »

C'était le 29 janvier. Tous ceux qui approchaient l'enfant la croyaient perdue. Aux souffrances de l'entérite s'ajoutaient chaque soir, vers 11 heures, les convulsions d'un accès froid, très violent. Les lèvres devenaient blanches, pincées, et le petit corps tressautait de froid. Dès qu'elle était réchauffée, la fièvre montait à 40° 9. Elle semblait ne plus avoir une goutte de sang.

 

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Le traitement du pharmacien n'ayant donné aucun résultat, je la portai, le 5 février, chez un autre pharmacien très expert pour les enfants. En voyant ma pauvre petite, il haussa les épaules et me dit : « Mais elle n'a plus de sang, il faut qu'elle prenne du lait ! » Hélas ! elle n'en prenait plus guère. Il prescrivit quelques remèdes qui n'arrivèrent qu'à 9 heures du soir. Cette nuit, la vingt-deuxième que nous passions prés d'elle, fut aussi agitée que la précédente : accès froid, convulsions, fièvre ardente. Le lendemain 6, on n'attendait plus que la mort de la petite. Parents et voisins accoururent, croyant avoir à la veiller: mais la nuit qui suivit fut encore plus terrible : les yeux entr'ouverts, sans pouls, blanche comme son oreiller, mon enfant n'avait plus de souffle.

Nous avions déjà fait des neuvaines au Frère Scubillon et à la Mère Madeleine, et mon mari et moi en commencions une autre, lorsque Mme  Adam nous apporta une image de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, et nous parla des guérisons qu'elle avait opérées. Je mis l'image sur la pauvre petite mourante. Il était 10 heures.

A 10 heures et demie, je la vois qui s'éveille, qui se soulève d'elle-même sur sa petite main, et se plaint comme pour me demander à boire. Je lui donne son lait. Elle en prend à pleines gorgées et s'endort d'un long et tranquille sommeil.

Elle s'est réveillée trois autres fois, la même nuit, pour demander son lait. Plus d'accès froid, à l'heure habituelle, plus de fièvre! Le lendemain, elle était devenue rosée, gaie, gentille, ne souffrant plus et étonnant toute la famille !

Les forces lui revinrent comme par enchantement, et la bonne nouvelle se répandit si vite dans la paroisse, par ceux qui la croyaient déjà morte, que l'on me fit demander de partout l'image de la « Petite Sœur aux miracles ». Je dois même ajouter qu'il y eut trois autres guérisons merveilleuses; mais je laisse aux heureux parents le soin de faire comme moi et de publier leurs faveurs.

Quinze jours plus tard, le 20 février, après une grande frayeur que ma petite fille éprouva en faisant une chute, la fièvre revint accompagnée des mêmes accidents qui l'avaient fait tant souffrir et tant maigrir. Je remis l'image de Sœur Thérèse sur sa poitrine; au même instant, elle reprit ses couleurs, ses forces, son petit air souriant, et depuis, « l'enfant de Sœur Thérèse », comme je l'appelle, est redevenue magnifique de santé.

Voilà, Monsieur le Directeur, en toute sincérité, la relation de cette guérison qui a mis dans nos cœurs, après la tristesse et l'angoisse, tant de reconnaissance et de joie. Vous pouvez la publier et la faire connaître à tous. Je me sers de votre si intéressante revue du Suffrage pour crier à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus mon amour et ma gratitude.

 

Ont signé :

Olympe Laflamme, mère de l'enfant.

Charles Laflamme, père de l'enfant.

 

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Témoin du miracle, j'en affirme l'authenticité.

 

Mme L. Adam.

 

Je soussigné, curé de la paroisse de la Délivrance, déclare et certifie, après information, que tous les détails et faits de la guérison publiée dans cette lettre sont authentiques et d'une parfaite exactitude.

 

Abbé V. Louvrier,

curé de la Délivrance.

 

Je soussigné, Directeur de l'Œuvre du Suffrage et aumônier du Lycée Leconte de Lisle, déclare avoir interrogé les signataires du document ci-dessus qui m'a été adressé le 17 mai 1912, et le certifie sincère, conforme et véritable.

 

Abbé Félix Hoarau

 

Saint-Denis, le 15 juin 1912.

 

560 — Guérison d'un petit muet de quatre ans et demi.

 

Carmel de Marseille, exilé à Ramleh (Alexandrie), Egypte, 24 juillet 1912.

 

Une personne pieuse d'Alexandrie ayant épousé depuis deux ans un veuf, Mr N., père de trois enfants, était désolée, ainsi que son mari, de voir que le second, né en novembre 1907, ne parlait pas encore. Cette dame ayant lu la Vie de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, il y a quatre ans environ, avait été embaumée de cette lecture, mais ne songeait pas cependant à invoquer la chère sainte pour obtenir que la langue de l'enfant se déliât.

Or, elle déclare qu'il y a quelques mois, ayant été « visitée plusieurs fois pendant la nuit par Sœur Thérèse », elle pensa que la Servante de Dieu voulait qu'elle la priât à cette intention.

Elle en parla à la Rde Mère Supérieure des religieuses du Sacré-Cœur; celle-ci l'engagea fortement à faire une neuvaine, promettant de s'unir à elle, ainsi que sa Communauté.

O prodige! le septième four, l'enfant se mit tout à coup à parler!... Le père, qui ne savait rien de tout cela, demeura stupéfait; mais, instruit par sa femme de l'intervention miraculeuse de l’Angélique sainte, il lui voua une confiance et une reconnaissance profondes.

Cela se passait au mois de mars dernier.

Cette dame étant tombée malade peu de temps après, ne pensa pas à faire connaître le miracle; mais, depuis trois ou quatre jours, l'enfant parlant moins bien, le père tout alarmé pensa aussitôt que Sr Thérèse était mécontente de ce qu'on n'avait pas fait connaître le fait à Lisieux. Dans la crainte donc que le bienfait ne fût retiré, Mme N. s'est empressée de nous le confier en nous priant de vous le communiquer au plus tôt.

Elle était accompagnée de son enfant qui répétait très bien ce qu'on lui faisait dire et que notre Rde Mère a entendu elle-même.

 

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Les parents de l'enfant, sa tante maternelle, ainsi que les religieuses et un Père Lazariste qui ont vu le petit privilégié avant et après le miracle, sont tout prêts à servir de témoins. Mme N. est décidée, dit-elle, à partir pour l'Europe si cela était nécessaire, pour raconter le prodige devant un tribunal ecclésiastique et hâter ainsi la béatification de Sœur Thérèse.

 

Pour la Révérende Mère Prieure,
Sr M. E.

 

Une autre relation de ce fait a été écrite le 7 janvier 1913 ; c'est le même récit, fait en d'autres termes ; il répète que l'enfant continue à parler et ajoute seulement ces deux détails : L'enfant était muet, mais non sourd.

Les parents avaient cherché, par les moyens humains, à remédier à son infirmité, mais sans obtenir aucun résultat.

 

Cette relation est signée par la Rde Mère Prieure des Carmélites: par le Rd Père J. Thomas, religieux Lazariste ; par la Rde Mère Supérieure des religieuses du Sacré-Cœur.

Le père de l'entant, qui s'était bien promis de donner aussi sa signature, est mort avant d'avoir réalisé ce projet : mais la signature de Mme Vve N. est accompagnée de celle d'une tante de l'enfant et de deux parents de sa mère.

 

561 — Plaie cicatrisée presque instantanément.

 

Vannes (Morbihan), 9 octobre 1912.

 

Je suis heureuse de vous faire connaître un nouveau bienfait de la chère petite sainte.

Dans le courant de juin, ma petite fille Marie-Thérèse M., âgée de six ans et demi, habitant Paris, fut très souffrante d'un phlegmon au cou accompagné de complications. Le mal était très grave, le phlegmon menaçait d'éclater intérieurement; l'enfant fut opérée par un des premiers chirurgiens de Paris.

Je m'étais hâtée d'envoyer une image de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus qui fut posée sur les bandages.

Dès qu'elle fut en état d'être transportée, le médecin envoya la petite malade au bord de la mer, à la Baule. L'opération datait de quatorze jours, et le trou qu'elle avait laissé avait encore exactement la grandeur d'une pièce de deux francs, dont les lèvres verdâtres avaient un centimètre de largeur, et six centimètres de profondeur. Il est facile de préciser cette profondeur puisqu'on maintint, dans la plaie, jusqu'à la dernière minute, un drain de huit centimètres, dépassant à l'extérieur de deux centimètres. De ce trou il sortait du pus et du sang corrompu.

Pour partir à la Baule, on retira le drain et, afin d'éviter une hémorragie et d'empêcher que le pus ne restât à l'intérieur, on boucha le trou avec une longue bande de gaze hydrophile qui fut enfoncée et tassée avec les pinces chirurgicales. Le sang jaillissait pendant le pansement, et ce n'était pas sans une vive appréhension

 

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que la mère de Marie-Thérèse entrevoyait le moment de retirer ce gros tampon de gaze ; le sang, en séchant, avait dû le coller dans la plaie; il faudrait l'arracher, et il s'en suivrait certainement une nouvelle hémorragie.

Telles étaient les inquiétudes de ma fille en arrivant à la Baule et en ôtant les bandages pour refaire le pansement. Mais durant ie voyage Sœur Thérèse avait fait son œuvre !

Quelles ne furent pas l'émotion et la joie de la jeune mère et de ses sœurs (mes deux autres filles Renée et Cécile) témoins, elles aussi, du miracle, en voyant la chair repoussée et la plaie fermée!... Quant au tampon de gaze, il était en grosse boule, tombé tout seul dans l'ouate du pansement et rempli d'humeur et de lambeaux de chair pourrie.

Notre Marie-Thérèse retrouva tout de suite ses forces et son entrain. Son petit cœur est plein de reconnaissance pour sa céleste bienfaitrice ; le nôtre l'est aussi ; et, chaque soir, en faisant notre prière en famille, nous disons ensemble celle qui a été composée pour demander la béatification de la chère sainte.

 

M. G., grand'mère de l'enfant.

 

Je certifie que tout ce que ma femme relate est l'exacte vérité.

 

F. G., grand-père.

 

 

Nous certifions avoir assisté aux pansements, faits à la Baule, à notre nièce Marie-Thérèse M. ; le récit ci-dessus est de la plus rigoureuse exactitude.

 

Cécile et Renée G.

F. M., mère de l'enfant.

Marie-Thérèse M., la petite fille guérie.

 

Mme G. appartient à ma paroisse ; elle est du Tiers-Ordre franciscain, et c'est une mère de famille modèle ; sa loyauté et sa sincérité ne peuvent être mises en doute.

 

J. B.
curé de la cathédrale de Vannes.

 

Lettre de la petite miraculée à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

 

(Nous en avons respecté jusqu’à l'orthographe.)

 

« Ma chère petite Sœur Thérèse, mersi de mavoir guéri, san sa papa auré eu un chagrin fous. Ksse que sé par se que je mapelle Marie-Thérèse que vous vouliez me guérir comme sa ? Sé bien janti de votre par l

Si vous gué risse maman, je dire au bon Jésus de vous gardé deux de mes jouets de Noël pour votre récompanse. Dites bonjour de ma par à mon petit frère qui est au Ciel.

Au revoir, petite Sœur Thérèse, je vous embrase de tou mon cœur. »

Marie-Thérèse M.

 

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« Elle m'a lait remarquer, raconte sa grand'mère : « Je dis que-papa aurait eu un chagrin fous si je n'avais pas été guérie ; je mets un s à fou pour que Soeur Thérèse sache bien quel chagrin il aurait eu, car s est du pluriel, et le pluriel veut dire beaucoup. »

 

562 — Guérison subite de rhumatisme.

 

12, rue de l'Opéra, Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), 2 déc. 1912.

 

Mon petit neveu, Henri Roustan, âgé de huit ans et demi, a été pris subitement de douleurs vives dans les chevilles et, par suite, d'une paralysie complète des jambes. Le pauvre petit ne faisait qu'un cri nuit et jour; il était impossible de le bouger sans lui occasionner de grandes souffrances. Le docteur nous dit que c'était un rhumatisme et que ce serait long.

L'enflure montait ; le troisième jour les genoux étaient pris, et il y avait fort à craindre pour le cœur.

Le docteur ne nous cacha pas son inquiétude très vive à ce sujet; il nous annonça même que, le lendemain, le pauvre enfant serait complètement paralysé.

Nous étions dans la désolation la plus vive.

Il était six heures et demie du soir quand le docteur nous fit ces tristes prédictions. L'enfant auquel je n'arrivais à faire supporter ses douleurs qu'en le berçant sans discontinuer, me demanda alors de placer à son lit, au milieu de son chapelet de Lourdes, une image de la petite Sœur Thérèse qu'une amie venait de m'apporter. Je réponds tout de suite à son désir, et nous commençons en même temps une neuvaine...

O prodige! les souffrances se calment immédiatement! A huit heures et demie l'enfant remuait ses pauvres jambes si ankylosées et si sensibles une heure auparavant, l'enflure disparaissait, la fièvre tombait, et le petit malade demandait à manger... Il dormit très calme toute la nuit.

Le lendemain le docteur, ravi et très étonné, le fait lever et dit qu'il n'a plus rien, recommandant toutefois de prendre des précautions.

Nous pensâmes que puisque c'était le bon Dieu lui-même qui avait opéré la guérison, par l'intercession de Sœur Thérèse, il n'y avait pas de précautions à prendre, et que la rechute n'était à craindre que si nous avions été ingrats ! Mais ce malheur ne se produira pas, car le cœur du pauvre petit déborde de reconnaissance envers « sa jolie Sœur Thérèse », comme il l'appelle, et tous nous lui disons un merci ému, priant de tout notre cœur pour obtenir bientôt sa béatification.

Depuis, l'enfant va bien ; il joue toute la journée sans ressentir aucune fatigue.

 

Marie Roustan, brodeuse.

 

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Une lettre, du 9 février 1913, donne ces nouvelles : « Le petit ne s'est plus jamais ressenti de son rhumatisme ; ses jambes sont parfaitement bien, et il fait de longues courses sans être fatigué. »

 

563 — Double guérison de paralysie et de plaies ulcéreuses.

 

Couvent de la Merci, Garnethill, Glasgow, Ecosse, 23 décembre 1912.

 

Une guérison que j'ai vue de mes propres yeux, est celle d'un-petit enfant dont la jambe était paralysée. Sa mère nous l'a amené, il y a environ un mois. Je lui ai dit de commencer une neuvaine à la « petite Fleur », et je lui ai donné un sachet contenant de la terre de la chère tombe. C'était un dimanche ; et, le dimanche suivant, elle est revenue avec le bébé qui pouvait se servir de sa jambe facilement. Elle l'a posé à terre et il a pu marcher, remuant les pieds avec aise.

 

Sr Marie-Thérèse.

 

De la même, 10 janvier 1913.

 

Voici quelques détails sur la guérison que j'ai racontée l'autre jour :

Le 1er décembre dernier, la femme d'un ouvrier, Mme Priors,. demeurant 67, avenue Road, Springburn, nous a amené son petit garçon âgé d'un an et huit mois.

Depuis les premiers symptômes de dentition, l'enfant avait perdu l'usage de la jambe gauche. Les parents avaient conduit le petit Thomas chez plusieurs docteurs, mais en vain. La jambe restait sans puissance, et le pied était tout recourbé.

Pendant plusieurs semaines, tous les deux jours, la jambe avait été traitée à l'électricité : mais sans aucun résultat.

Ma première lettre vous a dit, ma Rde Mère, comment j'avais encouragé la pauvre maman à prier Sœur Thérèse. C'est le 8 décembre que je l'ai vue revenir rayonnante, nous amenant l'enfant guéri. Le pied était redressé, la jambe avait repris une pleine vigueur, et le bébé pouvait marcher, d'une chaise à l'autre, sans aide.

Depuis le commencement de la neuvaine on n'avait pas visité le docteur et aucun remède humain n'avait été employé. Tout avait été abandonné à Thérèse.

Présentement l'enfant marche dans toute la maison ; le pied et la jambe sont en parfait état.

 

Ce 8 décembre, Mme Priors était accompagnée de sa sœur et de l'aîné des enfants de celle-ci, un garçonnet de six ans. Il était atteint de plaies ulcéreuses au côté droit de la figure, à l'oreille et au cou. L'oreille n'était qu'une seule plaie, d'où découlait du pus. Le cou, était enflé.

 

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Je touchai l'oreille et le visage avec un sachet contenant de la précieuse terre de la tombe de Sœur Thérèse, et les deux mères commencèrent avec moi une neuvaine à notre douce médiatrice, pour la guérison du petit Jacques.

Sa mère, Mme Dimmon, est revenue avec Mme Priors et les enfants, le 3 janvier. La ligure du petit malade, l'oreille et le cou, étaient complètement guéris ; une peau neuve s'était formée et recouvrait l'endroit des plaies.

Voici ce qui avait eu lieu :

Immédiatement après l'application de la relique, l'écoulement avait cessé et, chaque jour de la neuvaine, Mme Dimmon avait vu l'enflure diminuer jusqu'à complète disparition.

Je dois ajouter que les soins et les remèdes, indiqués par les médecins, n'avaient amené aucune amélioration et que, à partir du début de la neuvaine, tout avait été laissé de côté.

 

Sr Marie-Thérèse.

 

Le médecin qui a soigné les deux enfants a promis de donner son attestation, au mois de mai. pour la guérison du petit Thomas. En attendant, il a délivré le certificat suivant, au sujet de Jacques Dimmon :

 

Certificat médical.

 

20 février 1913.

 

Je soussigné, docteur en médecine, certifie avoir soigné James Dimmon, âgé de 6 ans, demeurant à Springburn Road, 750, atteint de scrofule dont les symptômes s'étaient manifestés dès l'âge de trois ans.

L'enfant souffrait d'un écoulement à la figure qui alfectait l'oreille et le côté droit; il avait également une grosse bosse au cou.

Le mal commença à guérir dès le premier jour d'une neuvaine à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus. Le dernier jour de la neuvaine, une petite cicatrice seule restait. Toute autre trace de la maladie avait disparu.

L'état de santé actuel est parfait.

 

Docteur M.

Une photographie du petit miraculé, prise en mars 1913. ne laisse voir aucune cicatrice sur les parties du visage autrefois malades.

 

564 — Double guérison d'une fillette brûlée vive et de son père, également brûlé.

 

Fort de Maizeret — Infanterie, — 61, route de Maizeret, Loyers, par Naméche (Belgique), 28 décembre 1912.

 

Le 26 septembre 1910, ma fille Maria, alors âgée de 8 ans, m'était envoyée par sa mère dans une maison où j'étais et qui se trouve peu distante de la nôtre.

En chemin, elle rencontra des gamins qui jouaient avec des fusées, car c'était la kermesse dans le faubourg. Ils jetèrent une de ces

fusées, allumée, sur ma petite fille dont les vêtements prirent feu aussitôt, et qui se mit à courir en criant vers la maison.

Entendant ces cris, j'accourus : la pauvre petite était devenue comme une torche vivante ! Je voulus éteindre les flammes et, à mon tour, je me brûlai si profondément les doigts, surtout l'annulaire et l'index de la main droite, que ces doigts furent, en partie, atteints jusqu'aux os qui étaient mis à nu.

Quant à ma malheureuse enfant, ses brûlures étaient horribles : elle avait tout le côté droit du corps brûlé jusqu'au troisième degré. Le docteur jugea son état si grave qu'il la crut perdue; quant à moi, il disait qu'il était nécessaire de faire l'amputation des deux doigts brûlés; un peu plus tard, il parla même de l'amputation du bras, car la gangrène s'y mettait.

Qu'on juge du désespoir de ma pauvre femme !

Une huitaine de jours s'étaient écoulés dans des souffrances terribles. Le docteur avait ordonné de plonger l'enfant, depuis 8 heures du matin jusqu'à 6 heures du soir, dans un bain d'eau tiède, pendant que sa mère ferait tomber les chairs mortes. Une fois sortie des bains, ma femme devait tirer de toutes ses forces sur la jambe pour l'empêcher de se raccourcir. Ces soins faisaient tant souffrir la pauvre petite qu'elle mordait les vêtements de sa mère et poussait des cris lamentables.

Mais bientôt, une de nos voisines nous parla de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, elle nous donna une image avec une relique du rideau d'infirmerie de la sainte, et nous implorâmes son secours.

Le soir même de ce jour, dés que j'appliquai la relique sur mes plaies, je ressentis un picotement dans les doigts brûlés... Immédiatement après, toute douleur disparut et je pus mouvoir mes doigts qui, jusqu'alors, étaient restés complètement raides.

Presque au même instant, notre petite Maria, qui jusque-là n'avait fait que crier et gémir au moindre mouvement, se redressa tout à coup sur son lit, en s'écriant : « Papa, maman, je suis guérie !... Regardez : je n'ai plus de mal ! » et de toutes ses forces, elle frappait sur ses affreuses plaies !

Toute souffrance était bien passée, et sans retour, pour mon enfant comme pour moi ! Maria put alors commencer à marcher et elle recouvra, dès ce moment, l'appétit et le sommeil.

M. le Curé et M. l'Aumônier militaire affirmèrent que Sœur Thérèse avait fait là un nouveau miracle; et cette conviction est bien celle de tous ceux qui nous ont vus après l'accident. Aussi, avec quel cœur nous fîmes une neuvaine d'actions de grâces à notre sainte protectrice!

Depuis, nous ne cessons de la prier et de la remercier.

 

Epouse Wouters.

La famille Putmans.

C. Wouters (sous-officier).

Maria Wouters (la petite miraculée).

 

+ Sceau de la paroisse.

 

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Suivent trois signatures, puis l'attestation de M. l'abbé Dave, vicaire à la paroisse Saint-Servais. de Sainte-Croix (Namur), qui a visité les malades avant et après l'intervention extraordinaire dont ils ont été l'objet. Vient ensuite une attestation analogue de M. l’abbé Van Luyten, aumônier militaire de Namur.

L'accident fut relaté dans un journal de Namur, aux faits divers, sous ce titre : « Fillette brûlée vive. » Ce document est joint au dossier.

Deux sœurs tourières des Clarisses de Namur ont visité la famille Wouters, en décembre 1912, et le récit qu'on vient de lire leur a été fait de vive voix, avec plus amples détails dont plusieurs sont assez remarquables :

On a montré à ces bonnes tourières l'image de Sœur Thérèse, dont il est parlé au cours de la relation; cette image, leur a-t-on affirmé, a séjourné dans le bain de l'enfant; or, elle se trouve dans un état de conservation parfaite, sans aucune trace de son immersion prolongée. Elles disent encore avoir vu, sur la jeune Maria, les cicatrices profondes de ses horribles brûlures, mais que les doigts du père n'ont gardé aucune trace du terrible accident.

 

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CHAPITRE CINQUIÈME — Guérisons accompagnées de faits extraordinaires

 

565 — La Servante de Dieu invite un père de famille au repos dominical et lui obtient la guérison de son enfant.

 

Millau (Aveyron), 16 juin 1912.

 

Le petit Guillaume, âgé de 28 mois, tomba gravement malade de la rougeole, le 22 novembre 1911. Bientôt la rougeole se compliqua d'une pleurésie, puis d'une angine. Cette dernière maladie était à peine enrayée que se déclarent une méningite et une fluxion de poitrine.

Quand, à toutes ces maladies successives, vint encore s'ajouter une gastro-entérite, le docteur n'hésita pas à avouer aux parents que le pauvre bébé était perdu et qu'il ne savait plus quels remèdes employer.

L'enfant ne cessait de gémir, il était dans un état lamentable.

Désespéré, le père vint me confier son chagrin ; je lui conseillai alors d'invoquer Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, je lui remis une image de la petite sainte, et nous écrivîmes à Lisieux pour demander une relique et une neuvaine.

Rentré chez lui, Mr Guillaume voulut commencer la neuvaine le soir même, avec les siens. Dès que Ton eut fait le signe de la Croix auprès de son lit, le petit mourant cessa de gémir et la nuit qui suivit fut bonne.

Toutefois son état resta stationnaire pendant la première, puis la seconde neuvaine ; mais les parents ne perdirent pas confiance : Soeur Thérèse, en entrant dans leur foyer, avait ranimé leur foi.

Le 12 janvier 1912, une nouvelle lettre de Lisieux annonçait qu'on allait faire une autre neuvaine pour obtenir la guérison du petit Paul.

Le dimanche 14, Mr Guillaume, sans penser à l'obligation du repos dominical, se disposait à aller travailler comme d'habitude,

 

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lorsqu'il entendit une voix qui lui dit : « Ne va pas travailler aujourd'hui, et ton enfant ira mieux. » Cet avertissement redoubla sa confiance, et la petite sœur Thérèse ne tarda pas à réaliser sa promesse.

Le dernier jour de la neuvaine, 20 janvier, au soir, le petit malade voulut manger à la table de famille ; on céda à son caprice et on lui donna du farsie. Son pauvre père, effrayé de cette imprudence, crut qu'elle serait mortelle; mais, contre toute prévision, l'enfant passa une excellente nuit et, le lendemain, il était complètement guéri !

Grande fut la stupéfaction du docteur à sa visite suivante; il l'examina attentivement et reconnut qu'il ne lui restait plus aucune trace de maladie.

Les parents sont heureux de publier cette guérison, à la gloire de la chère petite Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

 

Auguste Guillaume, père de l'enfant.

Léonie Guillaume, mère de l'enfant.

Léon Guillaume, frère de l'enfant.

Marthe Guillaume, sœur de l'enfant.

 

Suivent cinq signatures et celle d'un religieux déclarant ce qui précède digne de foi.

 

566 — Prompte et merveilleuse intervention.

 

X. (Loire-Inférieure), 20 juillet 1912.

 

Le dimanche 7 juillet dernier, les enfants de l'école de X. se récréaient en faisant de la gymnastique. Une petite fille de dix ans, suspendue à des anneaux dont elle s'était amusée à tordre les deux cordes, demande à l'une de ses compagnes de la lancer. Elle est obéie. La corde aussitôt se détord avec rapidité et fait décrire à l'enfant un ou deux cercles. Etourdie, en même temps qu'effrayée, elle demande qu'on l'arrête. Sa petite compagne veut le faire, mais la vitesse de la rotation fait que l'enfant lui échappe et est projetée à deux mètres environ de la balançoire.

Elle tomba sur le sol avec un bruit sourd et perdit connaissance à l'instant. Elle avait la langue hors de la bouche et ne faisait entendre que des sons rauques, comme une personne qui ne peut respirer ou qui veut vomir. Sa face prenait des teintes bleuâtres, ses lèvres surtout étaient toutes noires.

La Directrice de l'école pensa aussitôt à la relique de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus qu'elle portait sur son cœur. Elle la prit et l'appliqua sur les lèvres de la petite blessée.

Instantanément, l'enfant revint à elle, ouvrit les yeux et dit : « Je n'ai rien. » Sa figure reprit son teint ordinaire, et elle se mit à jouer avec ses compagnes, avec beaucoup d'entrain.

Le lendemain, elle leur disait : « Je ne me souviens pas de ce qui s'est passé; c'est la forte odeur de cette relique qui m'a réveillée. »

 

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Elle n'a pas remarqué le genre de parfum de la relique, mais la compagne qui lui avait donné un si malheureux élan, a senti l'héliotrope.

Elle ne s'est ressentie de rien depuis l'accident.

 

Suivent les signatures des deux institutrices et de l'enfant privilégiée. +

 

+ Sceau de la paroisse.

 

567 — Protection et curieux phénomène.

 

F. (Rhône), 23 septembre 1912.

 

Il v a six semaines, notre dernière fillette Anne-Marie, âgée de 8 mois à peine, dépérissait à vue d'oeil. Ma femme ayant dû, sur l'ordre du docteur, renoncer à la nourrir, nous avions essayé le lait de vache, le lait de chèvre, la farine lactée, etc. La pauvre petite vomissait tout ce qu'elle prenait et diminuait à vue d'oeil ; elle était arrivée à ne peser, à 8 mois, que 150 grammes de plus qu'à sa naissance.

Tout en nous signalant la gravité de son état, un médecin de Lyon nous conseilla le lait humanisé. En même temps que cet essai, nous commencions une neuvaine à Sœur Thérèse et placions, au cou de notre mignonne, un petit sachet contenant de la terre du tombeau de la sainte Carmélite.

Presque aussitôt après que la relique fut placée sur l'enfant, que je tenais dans mes bras, il me sembla qu'elle était joufflue, au point que je la crus enflée ; son teint s'était subitement coloré et ses mains s'étaient remplies : ma femme, sa mère et les personnes qui nous avaient donné la relique constatèrent le fait comme moi, je n'étais pas le jouet d'une illusion !

Sur le soir, la figure et les mains redevinrent maigres et pâles comme auparavant, mais les vomissements avaient complètement cessé et, jusqu'à ce jour, elle n'a plus rien rejeté. A la suite du traitement au lait humanisé, nous lui donnons maintenant du lait de vache qu'elle supporte très bien ; sa peau se remplit et se colore, son poids augmente, sa connaissance aussi; les personnes qui restent quelque temps sans la voir constatent, à leur retour, un notable changement.

Convaincus que nous sommes redevables de ce bienfait à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus qui, dès le début de notre neuvaine, a voulu nous indiquer, par le fait que je signale plus haut, ce qu'elle comptait obtenir dans la suite pour notre chère petite, je vous demande, ma Rde Mère, de la remercier avec nous d'avoir bien voulu laisser tomber, dans notre demeure, une des célestes roses qu'elle fait pleuvoir ici-bas.

Maurice Ch., Instituteur libre.

Suivent les signatures de la mère et de la grand'mère, témoins oculaires, et le sceau de la paroisse avec la signature de M. le Curé de F.

 

501

 

568 — Double guérison d'une enfant atteinte du mal de Pott et de sa mère paralysée.

 

Relation de Sr X., qui a donné ses soins à la famille Noël, durant le cours de la maladie de la mère et de la fille.

 

30 septembre 1912.

 

La famille Albert Noël, demeurant actuellement à Caen, 60, rue du Vaugueux, est composée du père, de la mère et d'une fillette de 7 ans, nommée Hélène.

Le père, scaphandrier de profession, est resté infirme du bras droit, à la suite d'un accident des plus graves, arrivé le 31 mars 1911, alors qu'il se livrait au travail du nouveau barrage de l'Orne.

Emporté par le courant des eaux, il perdit pied tout à coup et tomba dans une excavation profonde, où il demeura neuf heures consécutives dans la situation la plus critique et la plus périlleuse.

Informée du danger, Mme Noël voulut se rendre au lieu du sauvetage. Mais l'émotion de cette pauvre femme fut telle qu'elle perdit l'usage de la parole; de plus, elle devint paralysée du bras gauche et des jambes, lesquelles, repliées en dedans, ajoutaient encore à sa douloureuse situation.

Pour comble de tristesse, la petite Hélène fut atteinte, le 22 juillet 1911, d'une maladie de la moelle épinière (mal de Pott) et perdit à son tour l'usage de ses jambes. L'enfant devint contrefaite; ses épaules remontaient à ia hauteur des oreilles, et deux os déboîtés formaient, au sommet de la colonne vertébrale, une saillie de trois centimètres.

La misère extrême de ce foyer excita la vive compassion du digne Curé de la paroisse, M. le chanoine Legrand. Il chargea, avec empressement, la religieuse préposée au soin des malades de ce quartier du Vaugueux, d'aller visiter sans retard ces infortunés, si intéressants.

Celle-ci, émue à bon droit de la situation de cette malheureuse famille, plaida chaleureusement sa cause, près de l'une des communautés de la ville.

A la première visite de Mr Noël au couvent, on lui suggéra de recourir en toute confiance à l'intervention puissante de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, et de commencer le soir même, 27 mars 1912, une neuvaine à la sainte Carmélite, la conjurant d'employer là-haut son merveilleux crédit en faveur de la pauvre Mme Noël.

Promesse fut faite, sur l'heure, de conduire la malade au tombeau de Sœur Thérèse, si la guérison sollicitée était obtenue.

La proposition fut acceptée de grand cœur. Rentré chez lui, M' Noël appliqua une relique de la chère sainte sur la poitrine de sa femme et, tous ensemble, père, mère et enfant, implorèrent avec une ferveur touchante la protection de celle qui, jusqu'alors, avait été pour eux une inconnue.

Dès le début de la neuvaine, une légère amélioration se produisit

 

502

 

dans l'état général de la malade ; elle conservait les aliments, chose qui lui était devenue impossible depuis son accident.

Le 2 avril, septième jour de la neuvaine, Mme Noël, voyant passer sous sa fenêtre un infirme qui se traînait péniblement avec ses béquilles, pensa en elle-même : « Dire qu'il faudra peut-être que je marche un jour comme celai... et ma petite fille aussi !... »

Au même instant, elle entendit ces paroles : « Marche!... tu marcheras sans béquilles. » Surprise, profondément saisie, elle se tourne vers sa mère assise à ses côtés, et s'écrie d'un ton résolu : « Je sens qu'il faut que je marche, quelque chose me le dit. — Je t'en supplie, Maria, ne marche pas toute seule, reprend vivement à son tour la respectable vieille, car tu vas tomber, et impossible à moi de te relever. » Mais rien ne peut arrêter l'élan de la jeune femme !

Obéissant à une force supérieure, elle se lève et fait six fois le tour de sa chambre, au grand ébahissement de sa mère qui n'en peut croire ses yeux et s'imagine rêver...

L'infirme déclarait, un peu plus tard, avoir senti l'impression d'une main qui la soutenait dans le ride, et assurait la fermeté de sa marche.

Depuis ce jour, Mme Albert Noël a repris le cours de ses occupations ordinaires et a eu la consolation de se rendre, à pied, au tombeau de sa chère bienfaitrice, ainsi que nous le relaterons plus loin.

Ce n'est pas tout : Sœur Thérèse s'apprêtait à descendre derechef à ce foyer privilégié ; cette fois, c'est en faveur de l'enfant qu'on implora la protection de l'Ange du Carmel.

La petite Hélène demeurait, depuis 10 mois, immobilisée sur une planche. C'est même dans cette douloureuse position que la pauvre enfant lit sa première Communion, le jeudi de Pâques, 11 avril, des mains de l'un des vicaires de la paroisse, M. l'abbé B.

Deux neuvaines successives n'amenèrent d'abord aucun résultat dans son état de santé, ses jambes restaient raides comme des barres de fer. Sans perdre confiance, on recommença une troisième neuvaine, au cours de laquelle la petite devint si malade qu'on la crut un moment empoisonnée et que le père, désolé, craignit un dénouement fatal...

Il revint frapper, tout en larmes, au Couvent de X., pour épancher sa profonde tristesse : « Rassurez-vous, lui fut-il répondu, rassurez-vous : c'est Sœur Thérèse qui travaille à sa manière! » En effet, le 18 mai, dernier jour de la troisième neuvaine, vers les 4 heures du soir, l'enfant appelle son père : « Papa, dit-elle, lève-moi, il faut que je marche ! »

Refus obstiné du père; mais la fillette insiste, insiste toujours et obtient gain de cause.

Une fois à terre, elle se met à marcher rapidement et fait à plusieurs reprises le tour de la pièce pour s'assurer, disait-elle, « qu'elle était bien guérie ».

 

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Interrogée pour savoir à quel signe elle avait reconnu sa guérison, elle répondit avec une candeur ingénue qu'elle avait entendu une voix, forte et douce, l'appeler par son nom et lui dire : « Hélène, marche ! tu marcheras toute seule ! »

L'enfant était donc guérie à son tour. Non-seulement, elle avait recouvré l'usage de ses jambes, mais ses épaules étaient redescendues à la hauteur normale : les deux vertèbres en saillie avaient repris leur place naturelle, et toute souffrance avait disparu !

Depuis, la fillette continue à marcher et même à courir, bénissant sa chère bienfaitrice qu'elle implore d'une façon touchante et qu'elle aime, déclare-t-elle, « de tout son petit coeur ».

Des personnes charitables et s'intéressant spécialement à cette humble famille, lui ont facilité le moyen de remplir sa promesse et, le 10 septembre 1912, ces privilégiés de Sœur Thérèse sont venus s'agenouiller sur sa tombe et lui redire leur profonde gratitude qu'ils traduisirent, à la fois, par leurs prières et par leurs larmes.

 

Charles-Albert Noël, père.

Femme Noël, mère.

Hélène Noël.

 

Attestations.

 

J'ai visité pendant quatre mois la famille Noël, constatant l'impuissance de la mère et de la fille à faire un seul pas. Je les vois aujourd'hui marcher facilement et tout enthousiasmées de la grâce inespérée qui leur a été accordée, au cours de neuvaines faites à Sœur Thérèse.

 

V. Legrand, curé de St-Pierre.

 

Caen, septembre 1912.

 

+ Sceau de la paroisse.

 

Pendant les quatre mois que j'ai visité la famille Noël, j'ai constaté que Mme Noël et sa petite fille Hélène étaient paralysées, incapables de marcher et même de se lever.

Après des neuvaines de prières en l'honneur de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, elles ont marché aisément et je puis faire foi que-leur guérison est aussi complète qu'inespérée.

 

L. Gérard,

vicaire à St-Pierre de Caen.

 

Caen, septembre 1912.

 

569 — Mystérieuse invocation et guérison inespérée.

 

M. (Manche), 30 novembre 1912.

 

Ce m'est une joie bien douce, d'après l'inspiration que m'en a donnée ma sœur, religieuse bénédictine, de vous faire le récit des faveurs dont nous avons été l'objet, ma fille Marie et moi, de la part de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

 

504

 

Ma fille, âgée présentement de 12 ans et demi, a été atteinte à l'âge de huit ans d'une lièvre typhoïde très grave, avec complication de méningite, qui la conduisit aux portes du tombeau.

C'est dans cette maladie que, durant plusieurs jours, nous avons considéré notre enfant comme morte ; elle ne nous donnait plus aucun signe de vie, ne faisant aucun mouvement, et ne prenant rien, ni potion, ni nourriture. Une nuit, surtout, son père et moi veillions près d'elle, nous avons cru que la pauvre petite touchait à sa fin, par l'enflure qui se déclarait sur tout le côté droit : la paupière, la main et la jambe étaient enflées.

Tout à coup, vers minuit, il se passa quelque chose d'étrange. Le quasi petit cadavre, jusque-là dans une immobilité complète, essaya de se mouvoir. Après cela, l'enfant fit entendre quelques mots incohérents, et ensuite ces paroles très distinctes : « Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, priez pour nous! »

En l'entendant, saisie d'une émotion indicible, je me penchai sur elle et répétai : « Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, priez pour nous !»

Elle redit souvent l'invocation pendant les heures qui suivirent.

Dans la journée, un mieux sensible se fit sentir et, dès le lendemain, la fillette reprenait de la nourriture, puis s'amusait sur son lit avec des cartes postales, nous parlait... C'était comme un rêve !... Le médecin lui-même parut stupéfait de la retrouver si bien.

La convalescence, ensuite, n'a été que de peu de durée.

L'enfant a conservé un vivant souvenir de cette nuit de grâces, où elle a été guérie. « C'est étonnant, disait-elle encore dernièrement à l'une de ses tantes, en visite chez nous, dire que jamais personne ne m'avait parlé de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, et que je l'ai priée toute la nuit ! »

Comment expliquer, en effet, ma Rde Mère, l'intervention de Soeur Thérèse près de notre petite malade?... Je ne puis autrement le faire qu'en vous donnant les détails suivants :

Voyant notre pauvre petite abandonnée des médecins, j'avais fait part de ma douleur à ma sœur, religieuse Bénédictine à Valognes : « Le docteur sort d'ici, lui écrivais-je; Marie est condamnée; et si elle nous revient, elle sera d'une faiblesse de complexion à nécessiter toujours des soins ; n'importe, pourvu qu'elle vive ! fais violence au Ciel !... »

Ma sœur, m'ayant déjà écrit une fois, attendit quelques jours avant de me répondre, et c'est dans l'intervalle que s'opéra la guérison. Vite je la lui annonçai, et bien grande fut notre émotion lorsque nous apprîmes qu'elle avait mis la petite malade sous la protection de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus : « Je vous la confie, lui avait-elle dit, remplacez-moi auprès d'elle; installez-vous près de son petit lit et consolez ses parents affligés. »

Et Sœur Thérèse avait exaucé sa prière, elle était descendue à notre foyer et nous avait rendu notre enfant !

 

Mme X., mère de l'enfant.

 

505

 

Signatures du père, de la petite miraculée, de sa sœur, de ses deux tantes, de M. le Curé de M. et de la Rde Mère Supérieure des Bénédictines de Valognes.

 

Certificat médical.

 

Suit le récit de la guérison de Mme X., mère de la fillette, guérison qui s'est produite après des exhalaisons de parfums mystérieux.

Puis est relatée une amélioration physique subite, dont a bénéficié M X., père de l'enfant.

 

570 — Sœur Thérèse ouvre l'entendement et l'ouïe d'une enfant sourde-muette et sans intelligence.

 

X. (France), 22 décembre 1912.

 

Voici quelques détails sur la petite fille dont je vous ai déjà parlé.

Vers l'âge de deux ans, ses parents s'aperçurent qu'elle n'était pas ordinaire; elle ne prenait connaissance de rien et semblait ne pas entendre. Ils consultèrent alors plusieurs médecins ; ceux-ci, sans définir la maladie, ne donnèrent aucun espoir de guérison; et, loin de soulager l'enfant, les médicaments employés ne tirent qu'aggraver son état; ce que voyant, on cessa tout remède.

La pauvre petite n'avait aucune raison ; elle se précipitait sous les voitures, sous les pieds des animaux, se jetait dans l'eau, dans le feu ; et c'est plus morts que vifs que ses malheureux parents la retiraient de ces périls.

Toujours en mouvement, elle brisait ce qui lui tombait sous la main. Elle ne parlait pas et n'avait qu'un cri, semblable à celui des muets.

Au mois de septembre dernier, quelqu'un remit à sa mère une relique de Sœur Thérèse ; Mme D. sentit alors un parfum d'héliotrope, ce qui la remplit de confiance. Elle suspendit la relique au cou de la petite malade.

A partir de ce moment, un mieux sensible s'est produit et s'accentue chaque jour. Maintenant, la fillette est calme, entend fort bien ce qu'on dit, commence à parler, veut imiter tout ce qu'elle voit faire, s'amuse avec les autres enfants ; en un mot, elle parait avoir la raison d'une petite fille de son âge : elle a cinq ans.

 

A. M., institutrice.

 

La mère de l'enfant a donné depuis une relation dans les mêmes termes.

 

571 — Guérison accompagnée de parfums.

 

Rieux-Minervois (Aude), 31 décembre 1912.

 

Ma fille, Marie-Henriette, âgée de 22 mois, était atteinte d'une broncho-pneumonie. La première poussée nous donna les plus grandes inquiétudes ; mais au bout de quinze jours, tout danger semblait conjuré. Malheureusement, il restait à craindre d'autres poussées qui caractérisent cette terrible maladie.

 

506

 

En effet, une crise plus aiguë que la première nous enleva tout espoir de guérison. Cependant la petite malade, d'un tempérament robuste, résista encore, mais de nouvelles crises éclatèrent coup sur coup. Notre dévoué docteur usa de tous les moyens — injections d'huile camphrée, de sérum, de cacodylate — pour faire vivre artificiellement notre chère enfant.

Entre temps, nous avions fait, sans obtenir de résultat, une neuvaine à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, dont une personne pieuse nous avait donné l'image. Le mal continuait ses ravages et nous étions dans la consternation.

La malade eut à deux reprises le corps tout couvert de taches rouges, signe évident, d'après le docteur, de la décomposition du sang. Ces taches disparurent promptement, mais notre pauvre petite poussa alors, pendant plus d'un jour, des cris continus — symptôme d'une méningite — que l'intercession de Sœur Thérèse fit cesser.

Nous arrivâmes enfin au septième jour de la seconde neuvaine. Le docteur, ce jour-là, trouva la malade très mal : une pleurésie était sur le point de se déclarer. Cependant, notre foi en l'intervention de la petite sainte restait toujours bien vive.

C'était le 15 courant. Après la visite médicale, je passai dans l'appartement voisin. Aussitôt, je sentis un suave parfum de violettes. Ce phénomène me transporta de joie, car je me rappelai alors, pour l'avoir lu dans « Pluie de roses », que c'est souvent ainsi que se manifeste la présence de Sœur Thérèse. J'appelai mon mari et ma mère qui furent, comme moi, témoins du miracle. L'odeur persista une demi-heure environ. En même temps, ma petite fille, qui ne parlait plus depuis deux jours, m'appela : « Maman, maman l » Nous nous précipitâmes vers le berceau de l'enfant, elle semblait dormir d'un paisible sommeil. Le thermomètre, qui avait jusqu'alors accusé des températures supérieures à 39° était descendue à 36° 9, pour ne plus remonter dans la suite !

Imaginez, le lendemain, la surprise du docteur ! « // y a du surnaturel, dit-il après l'auscultation de la malade ; plus rien aux poumons, plus de toux, c'est parfait ! »

Notre petite miraculée est maintenant en pleine convalescence ; les forces lui reviennent à vue d'œil, et c'est le cœur rempli de gratitude que nous remercions Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus de sa puissante intercession !

 

Berthe Roux, institutrice libre.       

mère de l'enfant.

T. Roux, père de la malade.

Claire Roux, tante de la malade.

Abbé J. Castagne, professeur,
grand-oncle de la malade.

Henriette Souloumiac,

grand'mère de la malade.

Malleville, curé.

+ Sceau de la paroisse.

 

Suit le certificat médical.

 

Le 6 février 1913, Mme Roux a écrit de nouveau, disant que sa petite fille est « en parfaite santé ».

 

 

CHAPITRE SIXIEME — Guérisons accompagnées d'apparitions (1)

 

572 — Bienfaisante caresse.

 

Compiègne (Seine-et-Oise), 15 septembre 1912.

 

Le mercredi, 4 septembre 1912, le soir en se couchant, mon petit François, âgé de trois ans et demi, était pris subitement d'une très forte fièvre. Il avait des frissons et se plaignait beaucoup de mal dans le dos. Il respirait difficilement et était très abattu. Tout nous faisait craindre une broncho-pneumonie. Mon mari, qui est officier, devait partir cette nuit même, pour quinze jours de grandes manœuvres ; j'étais effrayée à l'idée d'une sérieuse maladie pendant son absence.

Comme le petit me répétait qu'il avait mal dans le dos, je lui dis : « Sais-tu ? nous allons demander à la petite Thérèse de te guérir. — Justement, j'allais te le dire, maman ! »

La nuit fut affreuse... Mon mari partit à 4 h. et demie du matin, le ne me recouchai pas et j'écrivis au Carmel de Lisieux pour avoir une relique.

A 7 heures, l'enfant s'éveille en me disant : « Tu sais, maman, cette nuit, j'ai vu la petite Thérèse, elle était à côté de mon lit, elle m'a caressé comme ça : (il faisait une caresse à sa joue gauche pour me montrer comment) et elle m'a dit qu'elle me guérirait!... Et pi je suis guéri !... » et il ajoute : « Oui, je suis guéri, voilà ! » d'un air de dire : « Mais ce n'est pas plus difficile que ça ! »

Le docteur n'arriva que dans la matinée, la fièvre avait disparu ; aussi parut-il assez étonné que nous l'ayons fait appeler, et il m'ordonna de lever l'enfant.

Cependant mon mari était tellement inquiet qu'à sa première

 

(1) Se reporter à la note de la page 238.

 

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halte, à 20 kilomètres, il m'envoya un soldat cycliste prendre des nouvelles.

Mon petit François est si naïf, si gentil, en faisant ses petites prières, que je ne suis pas étonnée que Sœur Thérèse ait obtenu de l'Enfant-Jésus un miracle pour lui.

 

M. J., 
mère du petit François.

 

Le soussigné, père du petit François, portant sur lui une relique de Sœur Thérèse, a été préservé, le 18 novembre, d'un terrible accident (explosion de gaz).

 

E. J.

 

18 décembre 1912.

 

573 — Un enfant gracieusement privilégié.

 

X. (Indre-et-Loire), 9 décembre 1912.

 

Le 21 novembre, mon petit garçon, âgé de quatre ans et demi, est tombé gravement malade d'une broncho-pneumonie. Tout le côté gauche était atteint, et il avait la fièvre à 39°9. Aussitôt, mon mari et moi, nous l'avons mis sous la protection de Sœur Thérèse ; j'ai placé une relique sur lui et nous avons commencé une neuvaine.

Dans son délire, l'enfant ne parlait que de la petite sainte qu'il aime tant ! Au bout de trois jours, le mieux se faisait sentir ; le cinquième jour, le petit malade allait très bien, il n'avait plus de fièvre du tout, et le docteur nous dit : « Il est guéri ! «

Mais il faut que je vous raconte, ma Rde Mère, une chose admirable qui s'est passée pendant la neuvaine. Depuis l'âge de dix mois, mon enfant n'avait pas pris une goutte de lait, il ne voulait même pas le voir, tant il en avait de dégoût ; aussi nous ne savions comment le nourrir pendant sa maladie; il ne buvait que de la tisane, car il n'acceptait pas non plus de potions ni de sirop. Or, un jour, comme il commençait à aller mieux, il nous dit : « J'ai vu la petite Sœur Thérèse, elle m'a dit : « Sois gentil, bois du lait et du sirop. » Depuis ce jour, il a bien pris ses potions, les réclamant même si on oubliait de les lui donner, et le lait lui semble délicieux.

Il dit : « Elle était jolie, Sœur Thérèse ! » J'avais mis près de lui un portrait de la petite sainte en religieuse et un autre en première communiante; il nous a dit que pendant la nuit la petite communiante lui avait parlé à l'oreille et qu'il avait vu son image ornée de belles roses blanches en quantité.

Signatures du père et de la mère.

 

574 — Guérison et vision d'un enfant de dix ans.

 

Abbaye des Bénédictins de Chiari (Brescia), Italie, 13 octobre 1912.

 

Me trouvant à Marseille, en juillet, j'ai eu la joie d'y voir le petit neveu que j'avais recommandé aux prières du Carmel et qui s'est

 

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trouvé guéri pendant la neuvaine faite à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus. Sa mère me l'avait amené de la Corse. Dieu merci ! l'enfant est tout à fait bien et a repris sa bonne mine d'autrefois.

Comme je vous l'ai déjà dit, ma Rde Mère, il fut atteint, cet hiver, d'une grande inflammation gastro-intestinale qui mit ses jours en danger, car il rendait tout ce qu'il prenait. Sa mère fit prière sur prière à N.-D. de Lavasina dont le sanctuaire, prés de Bastia, est le rendez-vous des pèlerins corses, qui y obtiennent de nombreuses grâces; mais aucune amélioration notable et surtout durable ne fut constatée. Les parents, qui n'ont que cet enfant, étaient désespérés et résolurent de vendre une partie de leurs petits terrains, afin de pouvoir emmener leur fils en Italie et le mettre en traitement à l'Université de Pise qui jouit d'une grande réputation en Corse, à cause du voisinage et des anciennes relations de notre pays avec la Toscane. Le médecin ne fut pas de cet avis. « A quoi bon ? dit-il. La maladie veut suivre son cours, et les plus grands médecins de Pise ou d'ailleurs n'y peuvent rien. Le temps est le meilleur remède. »

C'est alors que je conseillai à ma sœur de faire avec le petit malade une neuvaine à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, dont on exposa l'image dans sa chambre. L'enfant ressentit du mieux presque aussitôt; il prit quelque nourriture et son estomac la supporta. Dès le quatrième ou cinquième jour, il se leva et put rester debout pendant quelques instants. A la fin de la neuvaine, il commençait à manger et à jouer. Depuis, le mieux continua, et la guérison se fit parfaite.

Il me semble, ma Rde Mère, vous avoir déjà donné ces détails, mais ce que je ne vous ai pas dit encore, ne l'ayant appris qu'en juillet, c'est que, durant la neuvaine, — ma sœur ne sait plus préciser le jour — un matin, vers 8 heures, la journée étant très belle et le soleil déjà haut, le petit se mit à crier très fort : « Maman 1 Maman ! » La mère, qui était à la cuisine, accourut effrayée : « Que veux-tu ? — Ohl si tu avais vu la belle Dame qui vient d'entrer ici ! — Mais tu as rêvé ! — Non, non, je t'assure, je l'ai bien vue. Elle se tenait là au milieu, entre la muraille et le lit. Elle m'a regardé, et puis, elle a fait un salut, les mains jointes, au tableau de la Sainte Vierge; je t'ai appelée et aussitôt elle a disparu. Je n'ai pas vu par où elle est entrée ni par où elle est sortie. — Sa mère lui demanda s'il avait eu peur. — Oh ! non, maman, pas du tout, mais j'ai été tout surpris et j'ai crié pour t'appeler. — Comment était-elle, cette Dame que tu as vue ?— Elle était grande, avec un beau visage blanc comme du lait. Elle avait une robe toute d'argent avec des étoiles d'or, et sur sa tête j'ai vu une couronne avec des fleurons. »

L'enfant était si émotionné que sa mère essaya, mais en vain, de lui persuader qu'il avait eu un rêve. Lorsque le père rentra, il lui raconta aussi sa vision dans les mêmes termes, et avec tant d'assurance et de précision que celui-ci fut convaincu, et bientôt tout le village savait que l'enfant avait réellement vu « quelque chose ».

Mon petit neveu, pendant une quinzaine de jours, n'osa plus rentrer seul dans la chambre, mû par un sentiment qu'il ne savait

 

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expliquer, mais qui n'était pas la peur. Sa mère lui défendit alors d'en parler et ne permit plus qu'on y fît allusion devant lui. Voilà pourquoi je n'ai su moi-même ce fait que très tard, au mois de juillet dernier.

J'ai interrogé l'enfant et essayé, de toutes les façons, de lui faire dire que c'était un rêve. Mais il m'a affirmé énergiquement « qu'il avait bien vu ». — « Alors, repris-je, explique-moi comment était l'habit de cette Dame. — Ce n'était pas un habit ordinaire. Tenez, voici comme elle le portait. (L'enfant ôta sa petite veste et se la mit sur les épaules comme une chape.) — Ses cheveux, comment étaient-ils ? — Je ne les ai pas vus, parce qu'il y avait une chose comme ça (ici un geste désignant un voile) qui descendait sur le cou et qui les cachait. » Je lui ai montré, alors, l'image de Sœur Thérèse sur son lit de mort, avec une couronne de roses sur la tête : « Est-ce que ta Dame ressemblait à celle-ci ? — Elle était dans ce genre, mais beaucoup plus belle. »

Que vous dire, ma Rde Mère ? Avec ses parents, je crois, moi aussi, que le petit a été réellement favorisé d'une vision, car il semble impossible qu'un enfant de dix ans et demi puisse rapporter, avec tant de précision, des choses dont il n'avait auparavant aucune idée, comme sont les détails du manteau et du voile des carmélites.

 

Révérend Père X. m. bénédictin.

 

575 — Touchant récit.

 

Plounez (Côtes-du-Nord), 8 octobre 1912.

 

Au mois de juin dernier, mon petit garçon, âgé de trois ans, tomba gravement malade. J'appelai le médecin qui déclara une forte angine et la rougeole. A la visite suivante, il le trouva beaucoup plus mal et lui découvrit de la bronchite.

Deux jours après, un autre docteur que j'appelai au passage m'enleva tout espoir, disant que le petit serait mort le lendemain matin !

Je le recommande alors avec ardeur et confiance à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, je lui mets au cou une de ses reliques, et son père, sa marraine et moi nous la prions de tout notre cœur pour obtenir sa guérison.

L'enfant avait une toux sèche, cassante, nuit et jour sans cesser; sa petite poitrine se soulevait, haletante, sa respiration était des plus pénibles, et pour entendre ce qu'il voulait dire, il fallait s'appuyer l'oreille sur sa bouche.

Il resta ainsi plusieurs jours encore; mais un soir, il portait tout le temps la main à la tête et chassait comme des ombres devant ses yeux : c'étaient les signes de la méningite ! Le docteur nous dit qu'elle allait se déclarer, ajoutant que pour cette maladie il était impuissant et n'avait plus qu'à rester chez lui.

Peu après, me trouvant seule avec mon petit Yves, je prends le

 

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portrait de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, je me mets à genoux et, passant l'image sur la tête de mon enfant, je supplie la petite sainte de lui épargner les terribles souffrances de la méningite. Ma sœur eut la même inspiration que moi, sans me le dire, et peu après fit absolument la même prière.

Le lendemain, le docteur nous dit : « Eh bien, non, il n'aura pas la méningite ! »

Le dimanche 30 juin fut la plus mauvaise journée, et pendant la grand'messe, nous attendions le dernier soupir du pauvre petit. Il n'avait pas une minute de repos, avec une toux incessante; et la nuit fut aussi mauvaise que la journée.

Le lundi 31, vers 10 heures, je vois tout à coup cet enfant (qui n'avait pas fait un mouvement seul depuis trois semaines) lever la tête et chercher un objet : il prend dans ses petites mains la précieuse relique de Sœur Thérèse et se met à lui sourire, mais si gentiment !... A voir son joli visage, il paraissait être dans l'admiration et contempler quelque chose de ravissant.

Je fus si saisie de le voir ainsi transfiguré, que je faillis m'évanouir!

Il sembla ensuite un peu mieux, mais le soir, il retomba encore dans le même état si grave. Nous redoublâmes nos prières, et. le samedi, veille de Notre-Dame de Bon-Secours, une vraie amélioration commençait et on le voyait revenir à la vie d'heure en heure.

Maintenant il est parfaitement guéri; il court toute la journée, chante à tue-tête, et a fort bon appétit.

Il y a quelques jours, je lui montrais l'image de Sœur Thérèse, en lui disant : «Tu la connais, ta petite soeur Thérèse? » Il me répondit : « C'est pas ça ! plus jolie que ça !... tu sais, quand j'étais malade ? »

Depuis sa guérison, il regarde souvent en haut et me demande « si c'est là le ciel, et si la petite Thérèse est là, et pourquoi il ne la voit pas, et s'il ira un jour avec elle... »

 

Mme Rolland.

 

 

576 — Guérison de péritonite purulente et apparition de Sœur Thérèse à la petite miraculée.

 

Le 6 juillet 1912, une petite fille du nom de Julienne Fouilleul, âgée de 11 ans, habitant aux Hautes-Folletières, près Flers, dans l'Orne, tomba subitement et très gravement malade. Elle commença à entier beaucoup de l'abdomen et des jambes et à souffrir atrocement ; le médecin appelé constata une péritonite tuberculeuse et déclara de suite l'état désespéré, si bien que l'enfant reçut l'Extrême-Onction dès les premiers jours de la maladie.

Ses parents la croyaient à la dernière extrémité et attendaient sa mort d'un moment à l'autre, mais cet état douloureux devait se prolonger quatre longs mois et plus... La pauvre petite poussait des cris si déchirants au milieu de ses souffrances, que les voisins, émus de compassion, évitaient de passer devant la maison pour ne pas l'entendre.

 

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Malgré l'enflure, elle était réduite à un amaigrissement extrême, ne pesant plus que vingt-quatre livres. Néanmoins, son état restait stationnaire, car il ne pouvait plus empirer ! Les personnes qui la voyaient se demandaient comment elle pouvait vivre et s'attendaient, chaque matin, à apprendre sa mort.

Sur ces entrefaites, un prêtre proposa aux malheureux parents de commencer une neuvaine à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, pour lui demander la guérison de la petite malade.

Cependant cette première neuvaine resta sans résultat, si ce n'est que la malade obtenait un instant de soulagement, quand on invoquait Sœur Thérèse.

Pleins de confiance en la Servante de Dieu, ses parents entreprirent une seconde neuvaine, en novembre. L'enfant avait quelques pétales de lis desséchés, cueillis sur la tombe de la sainte Carmélite, et son image ne la quittait pas; dans ses moments de crises les plus douloureux elle ne voulait pas s'en séparer. Elle répétait souvent : « La sainte me regarde et me suit, elle me guérira. Oh ! si elle voulait me laisser faire ma première Communion, je la ferais pour elle !... »

Cependant, aucune amélioration ne se produisait; un second chirurgien, appelé en consultation, la jugea perdue et inopérable; on lui fit seulement une ponction pour retirer du pus, qu'elle commença, quatre jours après, à rendre en très grande abondance; le septième jour de la neuvaine fut particulièrement terrible, sous ce rapport. Le huitième jour, Julienne fit avec ferveur sa première Communion « pour la petite sainte de Lisieux », comme elle l'avait promis.

Le lendemain, 15 novembre, dernier jour de la neuvaine, toute la journée, elle pressa sa mère de la lever. Mme Fouilleul ne voulut pas l'écouter et lui dit d'attendre le retour de son père qui en jugerait.

Mais l'enfant était guérie! elle voulut le prouver, et, le soir, profitant d'un moment où sa mère quittait la chambre, elle se leva toute seule, s'habilla et alla la trouver.

Quelques instants plus tard, tous les voisins apprenaient la nouvelle, et devenaient les témoins émerveillés du miracle.

Les symptômes de la maladie avaient disparu et les forces étaient étonnamment revenues : cette enfant qui, depuis plus de 4 mois, ne prenait qu'un peu de liquide qu'elle pouvait à peine garder, se leva toute seule encore, dès le lendemain, à 7 heures du matin et resta debout jusqu'à 7 heures du soir, sans souffrir aucunement. Depuis, elle dort et mange à merveille, elle marche comme tout le monde sans en être fatiguée. Enfin, la guérison est bien complète.

Huit jours après l'heureux événement, à 7 h. ½ du soir, la petite Julienne dit avoir vu Sœur Thérèse, vêtue de son manteau blanc, qui s'avançait vers elle « dans une belle lumière » et entourée de nuages... « Elle était gaie, dit l'enfant, elle riait en me regardant et me dit : « Je suis Sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-

 

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Face. » Après, elle s'est mise à genoux, elle a dit son chapelet, et elle a disparu ».

Tandis qu'elle jouissait de la céleste vision, l'enfant appela : « Papa, Maman, venez vite voir la petite Sœur Thérèse! » mais les parents, accourus aussitôt, ne purent rien voir, la petite Julienne seule fut privilégiée et elle garde de la visite de la Servante de Dieu un inoubliable souvenir, disant depuis qu'elle veut être religieuse.

Quinze jours après la guérison, Mme Fouilleul se rendit avec sa fille chez le docteur X. qui, après avoir manifesté sa surprise, donna volontiers le certificat qu'on lira plus loin.

La reconnaissance de ces pauvres gens est bien profonde. Chaque soir, à la prière en famille, ils invoquent Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus; au besoin, la petite privilégiée le rappelle à son père...

 

Jules Fouilleul, père de Julienne.

Rosalie Roussel, femme Fouilleul, mère de l'enfant.

 

Noémi Roussel, tante: Jules Roussel, oncle. Pierre Roussel, grand-père. ,    Alexis Leblanc, oncle. Clémentine Leblanc, tante. Marie Burel, tante.

Comme tous les témoins ont demandé à ce que leur nom soit publié, nous les donnons à la suite : René Pichard, Angélina Huet, V. Blanchetière, Arthémise Blanchetière, Marthe Blanchetière, Vital Bertrand, Elisa Bertrand, Marie Hée, Louise Gauquelin, A. Roussel, Clémentine Bouvet, Victor Sébire, Berthe Potel, Aline Bodé, Clémentine Bodé. Maria Mérou, femme Sébire; Alice Sébire, Victorine Garnier, veuve Mérou; Louis Bouret, Amanda Noël, femme L'Honou : Marie Ballon, femme Brault.

 

M. et Mme Fouilleul avaient promis un pèlerinage à la tombe de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus et, comme ils tardaient à l'effectuer, certain indice leur fit penser avec angoisse à un retour du mal. Aussitôt le mari dit à sa femme : « Nous n'avons pas rempli notre promesse et Sœur Thérèse va cesser de protéger notre enfant ; prends les derniers sous qui restent à la maison et partez vite pour Lisieux ! »

C'est ainsi que, le 2 janvier, la mère et l'enfant s'agenouillèrent sur la tombe de leur bienfaitrice qui ne cesse, depuis ce jour, de combler cette humble famille de bénédictions spirituelles et temporelles.

 

Le 15 février 1913, Mme Fouilleul écrit que sa fille est bien plus forte qu'avant sa maladie et pèse maintenant 80 livres.

 

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Témoignage de l'institutrice.

 

23 janvier 1913.

 

Mon appréciation formelle est que je croyais Julienne Fouilleul irrémédiablement perdue. Je n'allais la voir qu'avec la crainte de la trouver morte. Son état de maigreur était effrayant. Sa guérison me semblait chose absolument impossible et je n'ai cru qu'elle était guérie que lorsque je l'ai vue. C'est, d'ailleurs, l'avis de toutes les personnes qui ont pu voir Julienne pendant qu'elle était malade. Nul ne croyait qu'elle put guérir, et je suis restée moi-même très impressionnée de cette guérison que Mme Fouilleul attribue à la petite Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, à qui elle avait recommandé son enfant.

 

A.  R. institutrice.

 

Certificat médical.

 

Je soussigné, docteur en médecine de l'Université de Paris, certifie avoir donné mes soins à Julienne Fouilleul des Hautes-Folletières, à partir du 20 août 1912. A ce moment Julienne Fouilleul soutirait d'une péritonite purulente et était dans un état désespéré. Son état de faiblesse et d'amaigrissement était tel que le Dr M., chirurgien, appelé en consultation avec le soussigné, déclara l'enfant inopérable et dans un état désespéré. Aujourd'hui Julienne Fouilleul est guérie, tout au moins son abdomen semble guéri, il n'v a plus d'ascite, la suppuration consécutive à la ponction de l'abdomen a disparu, l'enfant a repris des forces, a engraissé et aujourd'hui est venue à ma consultation.

 

Dr X.

 

 

A Flers, le 1er décembre 1912.

 

577 — Sœur Thérèse guérit et visite un petit enfant de deux ans.

 

20, place Saint-Sauveur, Caen (Calvados), 30 décembre 1912.

 

Je soussigné, Aimé Perrière, avocat à Caen, 20, place Saint-Sauveur, et Jeanne Rivière, mon épouse, certifions ce qui suit :

Depuis près de cinq semaines, c'est-à-dire depuis ie commencement de décembre, notre second enfant, André, âgé de 28 mois, était très malade. Au début, le médecin avait diagnostiqué une forte grippe; mais la grippe s'était presque immédiatement compliquée d'une néphrite.

Le 13 décembre, une analyse révéla une situation des plus graves (plus de 12 gr. d'albumine avec cylindres purulents). Il y avait véritablement infection du sang (diagnostic de deux médecins, docteurs G. et A.).

Vers ce moment, une complication est survenue : la gorge de

 

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l'enfant était le siège d'une violente inflammation, le coté gauche en était enflé, même extérieurement, le jeune André respirait mal, et le médecin diagnostiqua de l'adénite.

L'enfant ne voulait plus absolument rien prendre, du reste l'état de sa gorge le lui interdisait; si on réussissait à lui faire absorber, par hasard, quelque petite quantité de lait ou d'eau, il la rendait presque immédiatement.

Nous commençâmes, le 16 décembre au soir, une neuvaine à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

Jusqu'à la veille de Noël, la situation resta à peu près la même; mais ce jour-là, dernier de la neuvaine, dans l'après-midi, l'état de l'enfant empira visiblement; il avait de réelles crises d'étouffement où se révélaient, selon les termes du médecin qui en avait été le témoin, des phénomènes pareils à ceux de l'asystolie.

Le docteur, très inquiet, nous avertit qu'il trouvait l'état de l'enfant très grave, et demanda un confrère qui vint le soir même (docteur N.) et constata, comme lui, l'état très inquiétant. Un remède fut prescrit, mais l'enfant ne put le prendre.

Vers minuit et demi, heure à laquelle se disait, à l'intention du petit malade, une Messe à l'église Saint-Sauveur, nous pûmes constater avec la plus grande surprise, mais aussi avec la plus grande joie, qu'il reposait tranquillement ; sa respiration était calme ; bien plus, il respirait par un des côtés du nez, chose qu'il n'avait pas faite depuis un mois. Sa maman écarta avec précaution la flanelle qui entourait sa gorge, après le cataplasme chaud qu'on y posait plusieurs fois par jour ; la grosseur, énorme encore au moment de la visite des médecins le soir à 11 heures, avait complètement disparu!

Un moment après, l'enfant réveillé a appelé sa mère, il a éprouvé le besoin de rendre, et il a vomi une grande quantité de glaires et de pus qui devait se trouver à l'intérieur du phlegmon disparu.

Cette guérison instantanée de la gorge a été constatée, non-seulement par nous, mais par un des médecins, le jour de Noël, et par le docteur N., le lendemain 26.

Or, le 26, sur l'indication des deux praticiens venus, comme je l'ai dit, le 24 au soir, nous fîmes faire une nouvelle analyse (ce qui servit pour cette analyse avait été conservé de la veille, jour de Noël). Il fut trouvé encore quelques cylindres, mais ils n'étaient plus purulents; quant à l'albumine, 2 gr. seulement, au lieu de 12.

Une nouvelle analyse, faite par nos propres moyens le 27 décembre, n'a donné aucune trace d'albumine, si ce n'est des traces indosables.

De plus, et dès le jour de Noël, l'enfant a repris appétit; si, par précaution, on ne lui donne que du lait, nous n'avons plus à solliciter son appétit, mais à le modérer. Le petit André revient à vue d'oeil, il n'aura même pas l'ennui d'une convalescence, pourtant normale, après une maladie aussi longue et aussi dangereuse; il s'est levé aujourd'hui; sa gaieté naturelle lui est revenue, et le mal

 

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qui ne laissait pas d'espoir, ou si peu, dans la nuit du 24 au 25, ne

laisse plus aujourd'hui d'autre trace qu'un visage un peu pâle.

Je compte mener l'enfant, très prochainement, à la tombe de

Sœur Thérèse.

 

A. Perrière, avocat à la Cour.

 

M. Perrière a donné, le 6 janvier 1913, une seconde relation en termes identiques: cette relation a été signée par Mme Perrière, mère de l'enfant, et légalisée par M. le chanoine Lepelletier, curé-doyen de Saint-Etienne de Caen.

Une lettre de Mme Vve Perrière, grand'mère de l'enfant, qui, la première, signala cette guérison, donne ce détail :

« Le soir de Noël, le petit André s'est amusé et a commencé à rire. »

Mme Rivière, grand'mère maternelle, a donné aussi son attestation, en date du 6 janvier.

 

Observation médicale.

 

Je soussigné, docteur en médecine, certifie avoir visité, le 1er  décembre 1912, pour la première fois, André Perrière, âgé de 28 mois, alors qu'il était atteint d'une grippe (à l'état épidémique dans la ville).

La température, très élevée dès le début : 39°, puis 40°1, faisait pressentir un état grave.

Dans les premiers jours, la fonction des reins devient anormale. Dès ce moment, il est facile de reconnaître une albuminurie très marquée. Nous étions en présence d'une néphrite suraiguë, d'origine grippale avec hématurie, confirmée par deux analyses. L'enfant refuse toute alimentation, même le lait, il vomit fréquemment et se déprime rapidement.

Vers le 14 décembre, survient une complication, sous la forme d'une adénite sous-maxillaire, à droite, présentant un volume très marqué, comprimant le pharynx et produisant des mucosités abondantes dans la gorge.

L'enfant est oppressé, sa voix est éteinte, le mouvement de déglutition est impossible, l'alimentation, pendant trois jours, est complètement supprimée, et l'état d'épuisement est tellement accentué que l'on peut considérer le jeune malade comme s'il était parvenu à l'état comateux (pouls petit, très fréquent, à peine perceptible). En présence de cette situation très critique, le 24 décembre, je demande l'assistance d'un confrère, qui se rend près de l'enfant le soir même, à dix heures.

Nous portons tous les deux un pronostic grave et nous formulons une prescription, sous forme d'une potion que, vu l'état de la gorge, l'enfant ne peut absorber.

Le lendemain matin, 25 décembre, je vois l'enfant et je constate aussitôt une amélioration, aussi prononcée que rapide, des phénomènes

 

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d'asphyxie constatés quelques heures auparavant. L'adénite sous-maxillaire a disparu, la respiration est libre; les mucosités de la veille ne se reproduisent plus et l'enfant peut prendre facilement du lait, qu'il conserve entièrement.

L'analyse, se rapportant au 25 décembre, indique une amélioration aussi marquée qu'imprévue : 2 gr. 75 au lieu de 12 gr. 20.

Enfin, un nouvel examen fait par nous, le vendredi 27 décembre, indique une disparition presque totale de l'albuminurie; autrement dit, il en existe des traces indosables.

Depuis ce moment, l'état général de l'enfant s'améliore rapidement, il s'alimente, reprend sa gaieté, et ses forces reviennent de jour en jour.

 

Caen, le 5 janvier 1913.

Docteur ***

 

Certifie signature ci-contre :

Lepelletier,
Curé-doyen de Saint-Etienne.

 

Suivent les deux analyses.

 

Relation de plusieurs faits extraordinaires.

 

26 mars 1913.

 

Ma Révérende Mère,

 

Lors de ma visite à votre Carmel en janvier dernier, après avoir rendu hommage à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus pour la guérison miraculeuse de mon petit André, je vous avais raconté quelques faits véritablement extraordinaires qui ont précédé ou suivi ce miracle, et je vous avais promis de vous les envoyer par écrit.

Je viens aujourd'hui accomplir ma promesse et je compléterai mon récit en relatant plusieurs faits nouveaux.

Trois ou quatre jours avant la guérison d'André, son frère Yves disait tout à coup à sa mère, qui pensait à bien autre chose : « Maman, le petit Jésus viendra la nuit de Noël guérir Dédé (nom familier d'André), oui, il viendra le petit Jésus! » Il est venu en effet avec la petite Sœur Thérèse ! et ne parlait-il pas déjà par la bouche de cet enfant ?

Après la guérison, nous avons montré à André le portrait de Sœur Thérèse qu'il n'avait jamais vu et, spontanément, il nous a dit : « C'est la Sœur qui a guéri Dédé ! »

Lundi dernier, en se levant, André va vers la fenêtre, monte sur un fauteuil et regardant au Ciel, dans la direction de notre église paroissiale, il s'écrie : « Je vois la petite sœur Thérèse qui a guéri Dédé. » On croit à une boutade d'enfant et on le bouscule, mais il insiste et répète : « Oui, je la vois par là ! » montrant toujours la même direction. Alors nous l'interrogeons sur l'apparition et nous recueillons ces détails : elle est grande, habillée de blanc et tient un livre à la main.

 

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Enfin, aujourd'hui même, voici qu'on m'appelle : André parle encore de Sœur Thérèse : « La petite Thérèse a embrassé Dédé! » — «Tu mens! » lui disons-nous en prenant un air mécontent; mais il répète : « Si, elle a embrassé Dédé... comme ça... » et il baise affectueusement sa main. — Quand cela? — Un jour! »

Cette simple expression, qui sort pour la première fois de ses lèvres enfantines, me frappe vivement et je lui pose une dernière question : « Qu'est-ce qu'elle veut la Sœur Thérèse ? — Que papa écrive ! »

L'enfant pourtant ignore la promesse que j'accomplis en ce moment! Puisse votre sainte Sœur être satisfaite de mon récit et exaucer les prières que nous lui adressons!...

 

A. Perrière, avocat à la Cour.

 

APPENDICE

 

Tandis que se composait le manuscrit de Pluie de roses, une nouvelle moisson, toujours plus abondante, était soigneusement recueillie ; cependant il fallait se poser des limites, sous peine de grossir indéfiniment le volume. La Pluie de roses III s'est donc bornée à reproduire les récits communiqués avant le 1er janvier 1913.

Nous dérogerons cependant à cette règle, librement établie, pour le fait qu'on va lire à la page suivante.

 

 

Fleurs Mystérieuses

 

Mme Mary Mite Nelis, habitant Hollymount, Glenties (Co.Donegal) en Irlande, donna le jour, le 24 janvier 1913, à une petite fille qui fut baptisée le surlendemain sous les noms de Marie-Françoise-Thérèse. d'après une promesse faite à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

Tandis que l'enfant recevait le baptême, on administrait à la mère les derniers Sacrements. Elle était mourante alors, et les médecins qui la déclaraient perdue ne la quittèrent point de la nuit.

Cependant, depuis le 20 janvier, une neuvaine, à laquelle s'associait Mme Mac Nelis, avait été commencée au Carmel de Lisieux. et bien que jusque-là, humainement parlant, la protection vis-à-vis de la jeune mère ne fût pas très sensible, la famille de la malade ne perdait pas confiance. Un grand portrait de Sœur Thérèse fut suspendu au-dessus de son lit, et la Servante de Dieu invoquée avec plus de ferveur.

L'entourage, qui est très pieux, suggéra à l'une des fillettes, âgée de quatre ans. de demander à la « petite Fleur » la guérison de sa mère et de lui promettre en retour d'offrir sa première communion en son honneur.

Le lendemain, lundi, Mme Mac Nelis, toujours très faible,

 

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vit arriver sa petite fille portant six Heurs blanches : c'étaient des perce-neige, d'une beauté remarquable, qu'elle déposa simplement sur son lit. On les mit dans l'eau et le vase fut placé sur le petit autel préparé le matin pour la communion de la malade. Nul ne songeait à s'inquiéter de l'origine des fleurettes quand, soudain, un parfum exquis et d'une extrême intensité attira l'attention de la jeune femme. Elle se fit apporter le bouquet de perce-neige : c'était de ces fleurs, complètement inodores par nature, que s'exhalait le parfum mystérieux.

Où l'enfant les a-t-elle prises ? demanda-t-on. Nul ne sut répondre et l'on appela la fillette :

— Qui t'a donné ces fleurs? interrogea sa mère.

Alors le petit ange, avec la délicieuse simplicité de son âge, dit avoir vu une religieuse descendre du Ciel avec ces petites fleurs, et qu'en les lui donnant elle lui a promis que sa maman guérirait. « Et puis, elle s'est envolée ! » ajoute l'enfant avec une candeur ingénue.

Tandis que les auditeurs sont stupéfaits d'un tel prodige, seule l'innocente privilégiée ne semble pas surprise, « trop jeune pour être étonnée », dit sa mère.

Celle-ci, à partir de ce moment, se sentit mieux, et, à rencontre du pronostic médical, fut bientôt hors de danger.

Quant au parfum des perce-neige, il persista durant plusieurs jours, et l'un des médecins lui-même le respira.

L'identité de l'apparition ne fait aucun doute ; tous pensent que Sœur Thérèse, invoquée pour la guérison de la pauvre mère mourante et priée spécialement par sa petite fille, est venue donner à celle-ci la réponse à tant de supplications.

L'enfant a été très frappée d'un détail : « La religieuse, dit-elle, avait de très belles mains. » Ce mot est un peu étrange dans la bouche d'une fillette de cet âge; il dénote un sentiment de l'esthétique qu'on ne peut vraisemblablement pas lui attribuer ; à peine si, à quatre ans, nous remarquons d'ordinaire la beauté des visages.

 

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Une autre explication vient donc assez naturellement à l'esprit : les mains ont paru « très belles » aux yeux si purs qui les contemplaient, parce qu'il s'en échappait, sans doute, quelques rayons de la céleste splendeur.

Quand la très sainte Vierge se montra au R. P. Ratisbonne, l'attention de celui-ci se concentra sur les mains toutes lumineuses de la Reine du ciel ; il les voyait chargées de grâces et les répandant sur la terre.

Le Seigneur, qui laisse chaque jour l'humble vierge de Lisieux joncher de roses le sol de notre triste monde, n'a-t-il point voulu aussi, en donnant à ses mains l'éclat admiré par la candide privilégiée, les lui montrer comme un symbole de sa bienfaisante et tendre charité pour ses pauvres frères d'ici-bas ?

Bien qu'on ne puisse mettre en doute la sincérité de l'enfant, une objection se présente : ne s'agissait-il point d'une religieuse qui se serait introduite dans la maison, ou d'une personne de l'entourage que la petite fille aurait prise pour une religieuse ?

Le fait s'est passé dans un milieu intelligent et instruit, et les parents ont, d'eux-mêmes, fait aussitôt l'enquête destinée à en établir l'authenticité. Le résultat de cette enquête, donné par Mme Mac Nelis, le 5 février, jour où elle écrivit la relation du prodige, est celui-ci :

« Il n'y avait personne dans le voisinage qui put donner à mon enfant les fleurs qu'elle m'apporta, et personne non plus ne peut expliquer comment elle les a trouvées. »

D'ailleurs le parfum inexplicable des perce-neige a mis son sceau d'authenticité à tout le reste de cette poétique histoire.

De bouche en bouche elle s'est répandue en Irlande et y augmente la dévotion des fidèles envers la Servante de Dieu.

Le Rd Père Stanislas de Saint-Jean de la Croix, ex-Provincial des Carmes d'Irlande et qui a été le directeur de Mme Mac Nelis, raconte lui-même ce fait avec un pieux enthousiasme.

Mme Mac Nelis compte prouver à Sr Thérèse de l'Enfant-

 

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Jésus sa reconnaissance, en venant prier sur sa tombe au mois de septembre prochain. En attendant, une des petites fleurs séchées a été envoyée par elle au Carmel de Lisieux où elle est conservée précieusement.

M. le curé de Glenties, interrogé directement sur la famille Mac Nelis, a répondu la lettre suivante :

 

Lettre de M. le curé de Glenties.

 

Glenties (Co. Donegal) Irlande, 12 février 1913.

 

Ma Révérende Mère,

 

Vous pouvez avoir toute confiance en tout ce que Mme Mac Nelis vous écrit.

C'est une bonne et pieuse personne, et ses sœurs et ses cousines sont remarquables pour leur piété.

Veuillez agréer, etc..

 

Ch. James Mac Tadden, curé.

 

Lettre du père.

 

Hollymount, 29 mars 1913.

 

Moi, Michaël Mac Nelis, père de l'enfant Kathleen Mac Nelis qui a reçu des fleurs le lundi 27 janvier 1913, je certifie ne lui avoir pas donné de fleurs à cette date, ni à aucune autre date entre Noël 1912 et mars 1913. Je déclare en outre qu'elle n'a pas reçu et n'a pas pu recevoir ces fleurs ni de personne d'ici ni d'alentour; et autant que je puis le savoir et selon ce que je crois, il est tout à fait impossible que l'enfant ait reçu lesdites fleurs, autrement que de la manière dont elle l'a expliqué elle-même.

 

Michael Mac Nelis, père.

Rose Mac Devitt, cousine ;

M. A. Mac Loon, garde-malade.

 

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Certificat médical.

 

Le soussigné Mac Devith, docteur en médecine, certifie avoir soigné, du mois de janvier 1913 au mois de février 1913, Mme Mac Nelis, âgée de 27 ans, demeurant à Hollymount Glenties, Co. Donegal. atteinte de septicémie (infection) très grave.

Mon pronostic était qu'il n'y avait aucun espoir de guérison. Actuellement Mme Mac Nelis est dans un meilleur état de santé qu'elle n'a été depuis plus de deux ans.

 

Docteur Mac Devith.

22 mars 1913.