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SYNOPSE OU ABRÉGÉ DE L'ANCIEN ET DU NOUVEAU TESTAMENT DISPOSE SUIVANT UN ORDRE DE MATIÈRES QUI VIENT EN AIDE A LA MÉMOIRE.

 

AVERTISSEMENT.

 

Quelques critiques ont révoqué en doute que la synopse frit de saint Chrysostome, mais ils n'en ont point donné de raison ; et il y en a beaucoup pour la lui attribuer : 1° Cette synopse, en faisant le dénombrement des livres du Nouveau Testament, ne compte que trois épîtres catholiques, quoiqu'il y en ait sept, qui étaient même reçues comme canoniques par la plus grande partie des Eglises d'Orient et par presque toutes celles d'Occident. Mais l'Église d'Antioche n'en recevait que trois du temps de saint Chrysostome, comme on le voit par une homélie d'un prêtre d'Antioche, prêchée devant l'évêque Flavien, où il est dit en termes exprès que les Pères rejettent la première du canon, la seconde et la troisième épître de saint Jean. Corme, l’Egyptien, dit en termes exprès que les Syriens ne recevaient que trois épures catholiques ; une de saint Jacques, une de saint Pierre et nue de saint Jean. De plus saint Chrysostome ne cite nulle trait les quatre autres épîtres catholiques. — 2° L'apocalypse n'est point mise dans cette synopse au rang des livres canoniques. Or saint Chrysostome ne la cite jamais dans ses ouvrages. — 3° L'auteur de cette synopse, de même que saint Chrysostome dit que la malédiction donnée par Noé à Cham, n'a eu son accomplissement que sur les Gabaonites et nous ne connaissons point d'autres anciens qui aient expliqué ainsi cette prophétie. — 4° On lit dans cette synopse que Thara, père d'Abraham, prit avec lui ses fils Abraham et Nachor et Loth, son neveu, et vint à Charran ; leçon suivie aussi par saint Chrysostome et qu'on ne trouve point ailleurs. — 5° L'auteur de cette synopse combat souvent les Juifs, qui étaient en grand nombre à Antioche et il marque mérite quelquefois les passages qu'on peut leur opposer. Or saint Chrysostome attaque souvent les Juifs. — 6° Cet auteur met aussi, comme ce Père, le patriarche Job parmi les descendants d'Esaü.

 

(Extrait de Dom REMY CEILLIER.)

 

 

DISSERTATION PRÉLIMINAIRE.

 

Pourquoi la première partie des Ecritures est appelée l'Ancien Testament ; le but de l'un et de l'autre Testament est unique. Division de l'Ancien Testament en Histoire, Préceptes et Prophéties. — Origine de la race juive. — Deux espèces de prophéties, la prophétie d'action et la prophétie par les paroles.

 

Le Nouveau Testament est ainsi appelé à cause de sa date et de la nature des événements qu'il raconte ; parce que tout a été renouvelé, et premièrement l'Homme pour qui toutes choses ont été faites. Que personne ne dise : le ciel est le même , la terre n'a point changé, ni l'homme qui en est le roi. Une loi nouvelle a été donnée, de nouveaux préceptes ont été donnés, en même temps qu'une grâce nouvelle dans le bain salutaire, un nouvel (522) homme, de nouvelles promesses ont paru. Il ne s'agit plus dans ces promesses de la terre ni des choses terrestres, mais du ciel et des choses célestes. Ces mystères sont nouveaux. Ce n'est plus le temps des offrandes matérielles, des brebis, du sang, de la graisse et de la fiente des victimes; nous avons un culte raisonnable et une adoration qui ne peut être séparée de la vertu, des commandements que les anciens ne connaissaient pas, un bois de vie qui nous conduit au ciel et qui nous élève au-dessus de nous-mêmes.

Le but des deux 'testaments est unique et n'est autre que le redressement de l'homme. Et qu'y a-t-il d'étonnant si tel est le but des Ecritures, puisque la création tout entière existe pour l'homme? Le vaste ciel a été fait pour lui, aussi bien que l'étendue des terres et que cette mer dont l'immensité excite notre admiration pour son Auteur et nous-mêmes à la connaissance de Dieu. Toutes ces choses ayant donc été faites pour l’homme , et le but de l'Ancienne et de la Nouvelle Ecriture étant le même, Moïse a jugé nécessaire de raconter les histoires anciennes, mais en s'écartant de la manière des profanes qui écrivent les faits simplement pour narrer, ne songeant qu'à rapporter des combats et des batailles et à tirer quelque gloire de leurs ouvrages. Il n'en est pas ainsi du législateur hébreu qui écrit la vie des hommes illustres dont les actions ont été admirables, afin qu'elle soit pour la postérité un enseignement de la vertu, et qui n'a pas seulement transmis le souvenir de ceux qui ont fait le bien, mais aussi de ceux qui ont péché, afin d'exhorter à imiter les uns et à éviter les traces des autres, plaçant de la sorte sous nos yeux un double encouragement à la vertu et à la vigilance.

N'allons pas croire que le rôle du législateur ne peut lui permettre de mêler le récit des événements passés et la rédaction des lois. La narration de la vie des hommes qui ont vécu saintement n'a pas moins de force que la loi elle-même. C'est pourquoi dans l'Ancien Testament se trouve une partie historique, l'Octateuque ou les huit premiers livres. La Genèse rapporte la création et la vie des hommes qui furent agréables à Dieu. L'Exode nous montre la sortie d'Egypte accompagnée de miracles, le séjour dans le désert et la loi donnée. Le Lévitique nous instruit sur les sacrifices et les cérémonies sacrées : la tribu de Lévi ayant obtenu le sacerdoce par le sort, c'est à cause de cette tribu que le livre a été ainsi appelé. Ensuite, le livre des Nombres après la sortie de l'Egypte Dieu ordonna de compter les Hébreux., et il se trouva six cent mille hommes sortis Abraham. Le Deutéronome suit les Nombres, Moïse ayant promulgué pour la seconde fois la loi. Le livre de Jésus, fils de Navé, vient après; ce fut Jésus qui fut le conducteur du peuple après Moïse, qui l'introduisit dans la terre de promission et qui partagea la contrée entre les douze tribus en recourant au sort. Ensuite, les Juges; le fils de Navé étant mort, le gouvernement passa aux mains de l'aristocratie et le pouvoir appartenait aux tribus. Ensuite, Ruth, livre court, qui renferme l'histoire d'une femme étrangère mariée à l'un des descendants d'Abraham. Ensuite, les quatre livres des Rois contenant tout ce qui est arrivé à Saül, David, Salomon, Elie et Elisée, et enfin jusqu'à la captivité de Babylone. Après les Lois, Esdras. Lorsque les Juifs eurent été emmenés à Babylone à cause de leurs péchés et qu'ils eurent passé soixante-dix années dans la servitude, Dieu eut pitié d'eux, et il disposa Cyrus, alors roi des Perses, le même dont Xénophon a raconté l'éducation, à renvoyer les captifs. Une fois mis en liberté, ils revinrent sous la conduite d'Esdras, de Néhémie et de Zorobabel. Esdras a écrit le récit de tout ce qui concerne ce retour, la réédification du temple et le rétablissement de la ville. Cent années se passèrent, et la cité fut envahie de nouveau par les Macédoniens. Antiochus Epiphane survint; ils souffrirent pendant trois ans et demi les maux de l'invasion et furent encore délivrés de ces calamités. Enfin, un temps peu considérable s'étant écoulé, le Christ vint et le Vieux Testament fut terminé.

Pour faire connaître l'origine de la race juive, il est indispensable d'entrer dans quelques détails que voici. Après Adam, vécut Seth, son fils, ensuite Enoch; puis un grand nombre d'autres formant plusieurs générations. Et après cela, vécut Noé, sous lequel , les hommes étant corrompus par l'iniquité, arriva le déluge. Après le déluge, Noé sortit de l'arche, seul avec ses trois enfants, et il remplit la terre de sa race, plusieurs générations s'étant succédé. Lorsqu'ils furent devenus nombreux, les hommes résolurent d'élever une tour qui monterait jusqu'au ciel ; mais Dieu connut leurs pensées, il confondit leur langage, et au. lieu d'une seule langue, il y en eut plusieurs. Il devint nécessaire, dès qu'ils ne s'entendirent plus les uns les autres , de ne plus habiter ensemble, et ce fut pour cette cause qu'ils se dispersèrent par toute la terre. On assure que, dans cette confusion des id tomes, Réber, (ancêtre des Juifs, qui n'avait point voulu prendre part à l'entreprise coupable des autres, fut le seul qui conserva sa propre langue, à litre de récompense de ses bonnes dispositions. L'un de ses descendants fut Abraham, qui donna le jour à Isaac, et de celui-ci naquit Jacob, qui lui-même engendra les douze patriarches : Ruben, Siméon, Lévi, Juda, Issachar, Zabulon, Nephtali, Gad, Dan, Aser, Joseph et Benjamin. Onze de ces patriarches donnèrent leur nom à art nombre pareil de tribus, car chacun engendra une tribu, et leurs descendants prenaient le nom de chacun d'eux. Cependant, Joseph ne fut point le père d'une seule, mais de deux tribus, car Jacob ne voulut point que Joseph donnât son nom à une tribu seulement. Qu'arriva-t-il donc? Ce fut que Joseph devint doublement patriarche, parce que les noms de ses deux fils, Ephraïm et Manassé, furent ceux de deux tribus qui reconnaissaient Joseph pour ancêtre. D'où il résulte qu'au lieu de onze tribus, il y en eut treize, onze issues des autres fils de Jacob, et deux des fils de Joseph. La tribu de Lévi fut mise à part et chargée du sacerdoce; il ne fut pas nécessaire de lui rien assigner en partage, et le nombre de douze ne fut pas changé. Les douze tribus vaquaient à toutes les affaires; la seule tribu de Lévi s'occupait des seules choses saintes dont elle avait la charge. Moïse appartenait à cette dernière tribu. Les douze patriarches étant donc allés en Egypte, la promesse faite à Abraham : « Je multiplierai tes descendants comme les étoiles du ciel, ». s'accomplit et ils furent les pères des six cent mille hommes qui formèrent le peuple des Juifs, ainsi nommés à cause de la tribu royale de Juda qui fournit les souverains de la nation.

Ainsi, l'Ancien Testament renferme une partie historique, celle dont nous avons déjà parlé, et une partie contenant des préceptes les Proverbes, la Sagesse de Sirach, l'Ecclésiaste, le Cantique des Cantiques, de même qu'une partie prophétique, je veux dire les livres des seize prophètes, de Ruth et de David. Cette division des matières contenues dans les saintes Ecritures n'empêche pas que l'une ne soit mêlée à l'autre : dans les livres historiques, on rencontrera la prophétie, par exemple, et les prophètes écrivant souvent des récits qui appartiennent à l'histoire; et d'autre part, dans la prophétie et dans l'histoire , nous voyons aussi des préceptes et des exhortations. Toutes ces choses, comme je l'ai dit, ont un but unique, le redressement et l'amélioration de ceux qui entendent les Ecritures, de telle sorte que tantôt la narration, tantôt les préceptes et les conseils, tantôt les prophéties, nous enseignent ce que nous devons faire.

Le propre de la prophétie est d'annoncer les événements à venir, soit heureux, soit funestes, afin de ramener les uns dans la bonne voie, et d'écarter les autres par la crainte du sentierde l'iniquité. Il y a aussi une autre classe de prophéties, savoir celles qui ont pour objet le Christ, et qui décrivent minutieusement son avènement dans le monde, ce qu'il devait faire à partir de sa venue, la conception, la naissance , l'élévation en croix , les miracles, le choix des disciples, le Testament Nouveau, la fin de la nationalité juive, la ruine du paganisme, le triomphe de l'Église, et toute la série des événements qui devaient s'accomplir. Tout avait été prédit avec clarté par les prophètes, longtemps d'avance, soit d'une manière figurative, soit par des paroles expresses.

Car, il y a deux sortes de prophéties, l'une qui annonce l'avenir par des paroles, l'autre par des actions. Le Prophète emploie les paroles., lorsque, voulant signifier le supplice de la croix, il dit: « Il a été conduit comme la brebis qui va être immolée; il ressemble à l'agneau qui demeure sans voix devant celui qui le tond. » (Isaïe, LIII, 7.) Telle est la prophétie par le moyen du langage. Mais nous voyons la prophétie par action lorsqu'Abraham nous est montré offrant son fils, et immolant le bélier. Ce sont alors ces événements qui nous font voir par avance l'image de la croix et de l'immolation pour le salut du monde. L'Ancien Testament renferme un grand nombre de ces types et de ces prophéties par actions.

La prophétie n'a pas seulement pour objet d'annoncer l'avenir, mais aussi de faire connaître le passé, et c'est ce qui est vrai surtout dans les récits de Moïse. Quand il parle du ciel et de la terre, il raconte des choses passées et (524) ensevelies dans l'obscurité des temps ; il les énonce à l'aide de la prophétie. S'il appartient à la prophétie de dévoiler les choses qui ne sont pas encore arrivées ou qui demeurent encore cachées, il ne faut pas une moindre grâce pour manifester ce qui est accompli, mais caché par le temps.

La prophétie découvre aussi le présent lorsqu'un fait se passe; mais n'est pas connu ; nous en voyons un exemple dans l'histoire d'Ananie et de Saphire. Là, ce n'est point le passé qui est révélé, ce n'est point l'avenir, mais un fait actuel, inconnu toutefois. Pierre découvre l'événement par la prophétie et le manifeste devant tout le monde.

Ce sont là les divers genres de prophéties que renferme l'Ancien Testament. Mais ce qui avait été dit par énigme dans l'Ancien se trouve expliqué dans le Nouveau; la prophétie est vérifiée par le témoignage des faits, je veux dire par l'établissement de cette vie nouvelle qui est celle du ciel, par la révélation de ces biens futurs qui sont ineffables, « que l'oeil de l'homme n'a point vus, que l'oreille n'a point entendus, que le coeur de l'homme n'a point goûtés. » (I Cor. II 9.) Le Nouveau Testament a reçu l'homme sortant du joug de l'Ancien, et il l'a conduit doucement et avec mesure de la voie d'iniquité à la participation de la vie des anges. L'oeuvre de l'Ancien Testament était de former l'homme, le Nouveau fait de l'homme un ange. Le péché avait fait perdre à la créature raisonnable la dignité d'homme, l'avait réduit au rang des animaux et rendu semblable aux bêtes sauvages; la loi a chassé l'iniquité et la grâce a surajouté cette vertu angélique.

Les livres du Nouveau Testament sont: les quatorze Epîtres de Paul, les quatre Evangiles, deux qui furent écrits par des disciples de Jésus-Christ, Jean et Matthieu, et les deux autres par Luc et par Marc, celui-ci disciple de Pierre et celui-là de Paul. Les premiers avaient vu le Christ de leurs propres yeux et ils avaient vécu avec lui ; les derniers ont transmis ce qu'ils avaient eux-mêmes appris. A quoi il faut joindre le livre des Actes, qui est aussi de Luc, et les trois Epîtres Catholiques.

 

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