EXODE

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ABRÉGÉ DU LIVRE DE L'EXODE.

 

Il y eut en Egypte un roi qui ne connaissait pas Joseph; il accabla les Israélites en les employant à la fabrication des briques. Il ordonna aux sages-femmes de mettre à mort les enfants mâles qui naîtraient aux Hébreux, et, comme elles n'obéirent pas, il chargea le peuple d'accomplir cette iniquité. Alors naquit Moïse, de la tribu de Lévi ; ses parents l'exposèrent dans une petite embarcation. La fille de Pharaon survint, prit l'enfant et le donna à nourrir. Devenu grand, Moïse alla voir les enfants d'Israël. Tandis qu'il considérait leurs durs travaux, il aperçut un Egyptien qui frappait un Hébreu. Il regarda de tous côtés et, ne voyant personne, il tua l'Égyptien, dont il cacha le corps dans le sable. Le jour suivant, il sortit et vit deux Hébreux qui se disputaient entre eux. Il dit à l'un : « Pourquoi frappez-vous votre prochain? Celui-ci répondit : Qui vous a établi chef et juge parmi nous? Voulez-vous me tuer comme l'Égyptien d'hier? » (Exod. II, 13.) Moïse eut peur, et ceci étant venu aux oreilles de Pharaon, il cherchait à le faire mourir. Moïse craignant ce qui pourrait arriver, se retira au pays de Madian. là, il vint en aide aux filles de Jéthro, qui voulaient abreuver leurs troupeaux. Celles-ci racontèrent la chose à leur père et lui amenèrent Moïse, à qui il donna pour femme une de ses filles, et elle enfanta Gersa et Eliézer.

Tandis que Moïse faisait paître les troupeaux; Dieu lui parla. Il approcha du buisson et vit une merveille, car le buisson était enflammé et ne se consumait pas. Dieu l'envoya en Egypte en lui disant: « Je suis Celui qui suis. » ; (Exod. III, 44.) Il lui ordonna de rassembler les anciens et d'aller trouver Pharaon, en commandant aux Hébreux de s'emparer, lorsqu'ils partiraient, chacun des coupes d'argent et d'or de leurs voisins. Les signes qu'il lui donna pour le persuader furent ceux-ci: la verge changée en serpent, le changement de sa main qui devint blanche par la lèpre et qui reprit sa couleur première, enfin l'eau du fleuve. «Tu la répandras, » dit-il, « sur la terre, et ce sera du sang. » (Exod. IV, 9.) Moïse résistait; mais Dieu irrité lui adjoignit Aaron. Moïse annonça à son beau-père Jéthro qu'il allait se rendre en Égypte, et le roi qui cherchait à le faire périr étant mort, Dieu lui dit: « Va (530) maintenant en Egypte. » (Ibid. 19.) Moïse prit donc sa femme et ses enfants et partit ainsi. Mais un ange lui apparut qui le remplit de terreur. Ce n'était point cependant à cause de la circoncision, car si la circoncision avait été le motif, il eût été nécessaire que l'ange ne se retirât point avant que la mère des fils de Moïse eût circoncis le second également, mais parce que Moïse ne devait point emmener sa femme en Egypte. Il n'était pas envoyé pour habiter en ce pays, mais pour en faire sortir le peuple d'Israël; il le comprit ainsi et renvoya sa femme. Quelle est la preuve de ce renvoi? C'est qu'à la sortie d'Égypte son beau-père Jéthro vint à sa rencontre avec la femme de Moïse.

Aaron se joint à Moïse. Tous deux vont trouver les anciens d'Israël, auxquels ils parlent de la part de Dieu. Ceux-ci sont dans la joie. Lorsqu'ils se présentent devant Pharaon et lui ordonnent de laisser partir le peuple, non-seulement le roi ne le permet pas, mais il maltraite encore davantage les Israélites, ordonnant de ne plus leur fournir la paille, de sorte qu'ils fussent obligés de s'en pourvoir eux-mêmes. Les chefs des travaux, qui étaient fustigés parce que la même quantité de travaux n'avait pas été faite, s'adressèrent à Pharaon et n'obtinrent aucun soulagement. Ils murmurèrent contre Moïse qui, de nouveau, fut envoyé vers les Israélites pour leur annoncer la sortie d'Égypte. Toutefois, ils n'écoutaient pas Moïse, tant ils étaient abattus.

En cet endroit est la généalogie de Moïse, à qui Dieu dit : « Je t'ai établi le Dieu de Pharaon (Exod. VII, 1),» et il l'envoie vers Pharaon ordonnant de donner un signe, si le roi le demande, celui de la baguette changée en serpent. Après la baguette changée en serpent, le roi ne consent pas, l'eau du fleuve est changée en sang et la terre est couverte de grenouilles. Puis vinrent les moucherons et les mouches, puis la mort des animaux, puis les ulcères, la grêle et le tonnerre, les sauterelles, les ténèbres palpables. La mort des premiers-nés allait suivre; les Hébreux reçoivent l'ordre d'immoler un agneau mâle et sans tache, et d'oindre de son sang les portes de leur demeure, parce que les habitants de la maison sur laquelle serait la marque du sang ne périraient point. Moïse commande de se nourrir des pains azymes pendant sept jours, et il ordonne de conserver ce rite lorsque le peuple sera entré dans la terre de promission. « Et si vos fils vous interrogent, vous direz que ce sacrifice est la pâque du Seigneur. » (Exod. XII, 27.) Après que, pendant la nuit, tous leurs premiers-nés eurent été frappés de mort, les Egyptiens chassèrent les Israélites de l'Égypte. Les Hébreux partirent, emportant les vases d'argent et d'or, emmenant une population nombreuse et mêlée, et des moutons, des bœufs, des bêtes de somme. Le temps que passèrent les fils d'Israël et leurs pères dans la terre de Chanaan et ensuite dans l’Egypte fut de quatre cent trente années.

Dieu dit ensuite : « Tu me consacreras et tu sanctifieras tous les premiers-nés tant des hommes que des troupeaux (Exod. XIII, 2), » parce qu'il avait fait mourir les premiers-nés des Egyptiens. Il ne les conduisit point alors dans les pays des Philistins, de peur que la nécessité, où ils se verraient de faire la guerre à ces peuples ne les fit repentir d'avoir quitté l'Égypte, et résoudre d'y retourner: il les fit passer à travers la mer Rouge. Ce fut à la cinquième génération que les fils d'Israël quittèrent l'Égypte, et Moïse emporta les ossements de Joseph. Cependant, Dieu conduisait le peuple par une colonne de feu durant la nuit et par une colonne de nuée durant le jour.

Pharaon ayant changé de résolution les poursuivit. Moïse frappa la mer avec sa baguette etelle s'écarta pour livrer passage aux Israélites, mais elle réunit ses flots sur les Égyptiens et les engloutit. Moïse chanta un cantique au Seigneur et Marie chantait avec les femmes. Ils vinrent à Mara où l'eau était amère : Moïse la rendit douce en y jetant le bois. Ils arrivèrent ensuite aux douze sources et aux soixante-dix palmiers, en un lieu qu'on appelait Elim. Ils s'avancèrent de là dans le désert, entre Elim et Sina, et les Israélites murmuraient dans le désert parce qu'ils manquaient de viande. Alors, il plut de la manne. Ensuite, Dieu leur envoya des cailles. Ceci fut digne de remarque touchant la manne : ceux qui en recueillirent plus n'en eurent pas davantage , ceux qui en recueillirent moins en eurent en quantité suffisante, et Moïse leur ordonna de n'en point garder pour le lendemain. Ils n'obéirent point, et ce qui resta ainsi fut rempli de vers. Moïse leur dit aussi de ne point sortir le jour du sabbat ; ils désobéirent encore sur ce point, mais étant sortis ils ne trouvèrent rien. Moïse ordonna qu'on remplît de manne un vase d'or (531) qui serait gardé pour les générations futures, et ils mangèrent de la manne pendant quarante ans. Ils murmurèrent aussi à cause de la soif Moïse frappa le rocher, et il en coula de l'eau. Amalec vint combattre Israël , et Josué fils de Navé les mit en fuite: pendant tout le temps que les mains de Moïse étaient élevées Israël était vainqueur, mais lorsqu'il les laissait retomber Israël avait le dessoles. C'était la figure de la croix. Aaron et Hur se tenant auprès de Moïse soutenaient ses mains. Et Dieu dit à Moïse : « Ecris ceci dans un livre, afin qu'on en garde le souvenir. » (Exod. XVII, 4.)

Jéthro, beau-père (1) de Moïse, vint au-devant de lui, lui amenant sa femme, et il se présenta devant Moïse et devant le peuple. Moïse lui raconta les choses admirables que Dieu avait faites, et il fut ravi d'admiration. Mais lorsqu'il vit tout le peuple environner Moïse, et celui-ci ne pouvoir suffire à juger tous les différends, il lui dit : Choisissez des hommes capables , religieux, justes et haïssant l'orgueil, et établissez-les, les uns sur mille, les autres sur cent, sur cinquante et sur dix. (Exod. XVIII, 21.) Moïse fit ainsi, et alla sur la montagne.

Dieu commande à Moïse de dire aux Israélites qu'ils seront la nation sainte, le sacerdoce royal de Dieu, s'ils obéissent à ses lois. Ils répondirent: « Tout ce que Dieu dit, nous l'écouterons et nous le ferons. » (Exod. XIX, 8. ) Alors, Moïse ordonna au peuple de se purifier jusqu'au troisième jour et de blanchir ses vêtements. Ensuite, il dit ce que nous lisons dans l'Apôtre s'adressant aux Hébreux : « Si quelqu'un touche la montagne, il sera lapidé. » (Hébr. XII, 20.) Une fumée sortait de la montagne et le bruit des trompettes se faisait entendre. Or, Moïse reçut les commandements de la loi, le Décalogue et les autres prescriptions de Dieu. Cette parole: « Tu ne maudiras point les dieux (Exod. XXII, 8), » ne doit point s'entendre des idoles, mais des princes, car aussitôt il ajoute : Tu ne maudiras point celui qui commande ton peuple. De grands biens leur sont promis s'ils demeurent fidèles: ils soumettront les nations ; ils posséderont la terre ; leur pain et leur eau seront bénis; ils seront délivrés de toute maladie; il n'y aura point de femme stérile parmi eux, point d'orphelins, point de mort prématurée ; ils posséderont tout le pays qui s'étend depuis la mer Rouge

 

1. La version des septante dit abusivement gaubros, gendre, au lieu de pentheros, beau-père. (Note du texte.)

 

jusqu'à la contrée des Philistins , depuis le désert jusqu'à l'Euphrate. Moïse offre un sacrifice; il verse la moitié du sang sur l'autel, et avec le reste il asperge le peuple. Paul en fait mention dans l'épître aux Hébreux, lorsqu'il dit: « Le premier Testament n'a pas été renouvelé sans l'effusion du sang. » (Hébr. IX, 18.)

Dieu ordonne à Moïse de gravir la montagne et de prendre des tables, il demeure là quarante jours et quarante nuits. Il apprend quelle doit être la disposition du tabernacle et des objets qu'il renfermera, tout ce qui concerne le vêtement sacerdotal, l'onction des prêtres et les rançons. (Exod. XXX, 12.) Le prix de la rançon était de la moitié d'une drachme pour chacun, c'est-à-dire dix oboles. Dieu lui apprend encore la manière de composer l'huile pour les onctions et recommande de garder le sabbat. Les Israélites se réunissent contre Aaron et tombent dans l'idolâtrie. Dieu dit à Moïse : « Laisse-moi, je les détruirai et je te ferai le chef d'une puissante nation. » (Exod. XXXII, 10.)

Quand Moïse descendit, il vit le veau d'or et le peuple qui se réjouissait à l'entour; il jeta les tables de la loi et les brisa, il réprimanda Aaron et dit aux fils de Lévi venus vers lui : « Si quelqu'un est pour le Seigneur, qu'il vienne à moi, et que chacun mette à mort son frère ou l'un d'entre ses proches, et trois mille (1) hommes tombèrent ainsi frappés. » (Exod. XXXII, 26, 28.) Et Moïse se tourna vers Dieu et lui dit : « Si vous remettez leur péché, vous te remettrez ; mais si vous ne le remettez pas, effacez-moi du livre que vous avez  écrit.» (Exod. XXXII, 31, 32.) Le peuple pleura et reçut l'ordre de quitter ses vêtements de fête. C'est en cet endroit qu'il est dit : « Et « Dieu parla à Moïse comme quelqu'un qui « parle à un ami. » (Exod. XXXIII, 11.) Or, Josué, fils de Navé, ne sortit pas de sa tente. Cependant, Moïse priait Dieu de ne point abandonner son peuple, et ayant préparé deux nouvelles tables, il écrivit le Décalogue et passa de nouveau quarante jours et quarante nuits. Dieu renouvelle ses commandements sur la pâque, sur le sabbat, sur la destruction des dieux des nations, sur la sanctification des premiers-nés. Là se trouve mentionné le voile avec lequel Moïse parlait au peuple et dont

 

1. Chiffre plus vraisemblable que celui de la Vulgate qui met 23.000.

 

Paul s'est souvenu dans la deuxième aux Corinthiens. (II Cor. IIl, 13.)

Le sabbat est promulgué. Moïse demande les ,matériaux nécessaires à la construction du tabernacle, c'est-à-dire de l'or, de l'airain, des toisons, et le reste. Tous apportaient avec un si grand zèle les objets demandés qu'il yen eut bientôt en trop grande quantité. Béséléel, de la

tribu de Juda , et Oboliab, de la tribu de Dan, achevèrent tout cet ouvrage, et le tabernacle fut construit et une nuée le couvrit. On employa vingt-neuf talents et soixante-dix sicles d'or, cent talents d'argent et sept cent soixante-douze sicles, soixante dix talents d'airain et deux mille cinq cents sicles.

 

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