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LA LEGENDE DE ST IMIER
d'après le manuscrit d'Hauterive, par X.
Kohler, in Actes de la Société Jurassienne d'Emulation 1861, pp 104-112
La bibliothèque cantonale de Fribourg , riche en ouvrages et manuscrits ayant trait
surtout à l'histoire ecclésiastique , contient un volume intéressant pour le Jura. Il
provient de la bibliothèque du couvent d'Hauterive, et est classé au n° 62 parmi les
manuscrits. C'est le Liber gestorum Barlaam de Jean Damascène, in-fol. sur velin,
du 15° siècle. Le même volume renferme plusieurs vies de Saints, notamment celle de
St-Imier, sous ce titre : Vita S. Ymerii Eremitae saeculi VII in monte Jura. Le catalogue
de la bibliothèque où nous avons lu cette indication (t. Il, p. 598) ajoutant ces mots :
« Cette vie n'a jamais été imprimée» nous nous sommes adressé à M. le
curé Meyer, bibliothécaire, pour en avoir communication. Le savant ecclésiastique,
d'une obligeance à toute épreuve, nous a envoyé peu après la copie textuelle de cette Vie,
que nous présentons à la Société.
M. Trouillat dans les Monuments de l'histoire de l'Evêché, donne les Actes de
St-Imier, d'après trois sources : un bréviaire manuscrit de la bibliothèque de
Berne de 1446, un bréviaire manuscrit du diocèse de Bâle, antérieur à 1461, et un
autre bréviaire du diocèse, imprimé vers la fin du 15 siècle, sans date, ni lieu
d'impression. La légende d'Hauterive est de la même époque que les actes
précités ; elle a toutefois sur ces derniers, un avantage qui mérite de la
livrer à la publicité. La vie de St-Imier ne forme un tout d'après les Actes,
qu'en réunissant les trois versions données par M. Trouillat, soit l'extrait du
manuscrit de Berne et les deux extraits de bréviaires du diocèse ; le manuscrit
d'Hauterive, en revanche, présente la vie de St-lmier dans son ensemble, en relatant
soigneusement toutes les circonstances fournies par les documents publiés , en y ajoutant
même certains détails ; les quelques faits qui ne s'y trouvent pas, soit les variantes,
peuvent être mis en note et ne prennent que quelques lignes. On aura, en donnant le jour
à cette légende, quelque chose de complet comme pour St-Germain ; il suffit de
jeter un coup d'il sur le manuscrit pour s'en convaincre. Bien qu'en elle-même
cette communication n'ait pas grande importance, elle est cependant de nature à
intéresser nos compatriotes, qui doivent tenir à conserver tous les monuments relatifs
à notre histoire aussi bien politique que religieuse, et ici surtout, quand il s'agit
d'un saint qui a le premier habité, en lui donnant son nom, un des districts les plus
importants du Jura, et qui par sa naissance se rattache à un autre district non moins
important, où l'Evêché de Bâle eut sa capitale pendant des siècles.
30 septembre 1861.
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