Présentation

Feu M. Xavier Kohler, de Porrentruy, a eu l'heureuse pensée de le publier dans les actes de la Société jurassienne d'Emulation, année 1861. Cette biographie a été reproduite par fragments dans les bréviaires de Bâle et de Lausanne, ou par des imprimés du XVe siècle. Nous reproduisons ici la vie de St Himier d'après le manuscrit d'Hauterive et la légende du saint conservée en Normandie depuis des siècles et qui fut publiée par l'abbé Frémont.
St Himier naquit à Lugnez, dans la province d'Ajoie : « 
Ex pronvincia Augaugiae, et vico Lugduniaco », ou comme le dit une autre version de Perreciot, sur les frontières des Séquanes et des Rauraques, non loin du Pont de Raintrude (Porrentruy), « medio inter Sequanos et Rauracos loco, in vice Lugdunico, non longe a Ponte Ragentrudis » Tous les historiens sont d'accord pour faire naître St hunier au milieu du VIe siècle de notre ère. C'est à tort que Perreciot place cette naissance en 610, puisque les historiens, et toutes les traditions fixent cette mort au 14 novembre 615, comme on le verra plus loin.
La biographie de St Himier offre un intérêt tout spécial. Elle se résume dans une grande et belle figure qui sera l'éternel honneur de Lugnez et du Jura tout entier. C'est de Lugnez que ce saint partit pour porter, à une vallée déserte du Jura, la civilisation en y prêchant le christianisme. St Himier est le seul saint originaire connu du Jura. St-Germain abbé de Moutier, martyrisé au VIIe siècle, près de Delémont, qui conserve sou corps, était de Trèves; son prévôt St Randoald sortait de Luxeuil ; St Ursanne venait d'Irlande, comme St Fromond. Seul St Himier est Jurassien, enfant de la belle Ajoie, qui l'avait fait chrétien. Ce saint jurassien alla porter son âme et sa vie à la vallée de la Suze qui a gardé son nom et sa mémoire, et son ermitage est devenu une des plus belles et des plus florissantes localités de la terre jurassienne.
St Himier était né de parents nobles (liberiori genere). II fut formé de bonne heure à la piété et à l'étude des belles lettres. Dès sa jeunesse, il montra une grande aversion pour tout ce qui avait l'apparence du vice. II ne pouvait souffrir le mal et quand il le voyait commettre, il gémissait dans son coeur. Effrayé des périls que la vertu court au milieu du monde, il obtint de ses parents la liberté de se faire une retraite dans un endroit écarté du domaine paternel, au milieu d'une forêt. Là il se mit à construire une chapelle où il put se livrer à l'oraison et aux oeuvres de piété. Ce premier établissement est probablement l'endroit où se trouve actuellement la chapelle de St- Himier près de Lugnez. Pendant la construction de l'oratoire, une femme, poussée par la curiosité vint lui demander le motif de cette construction. Himier comprit qu'il ne pourrait trouver à Lugnez la

La chapelle de Lugnez

La collégiale de St Imier

Chapiteau de la collégiale et temple de Saint-Imier

Vue de l'intérieur de la collégiale

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