SAVINIEN
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SAINT SAVINIEN ET SAINTE SAVINE

 

Savinien et Savine étaient les enfants de Savin, personnage de grande noblesse, mais païen, qui, d'une première femme, eut Savinien, et d'une seconde, Savine ; et il leur donna son nom à tous deux. Savinien lisait ce verset: Asperges me, Domine, et cherchait la signification de ces mots, sans pouvoir les comprendre. Alors il entra dans sa chambre, se prosterna sur la cendre et le cilice et dit qu'il aimait mieux mourir que de ne pas comprendre le sens de ce passage. Un ange lui apparut et lui dit: « Ne te fais pas mourir de chagrin, parce que tu as trouvé grâce devant Dieu. Quand tu auras été baptisé, tu seras plus blanc que la neige, et tu comprendras alors ce que tu cherches à présent. » L'ange se retirant, Savinien devient joyeux, et méprise les idoles qu'il n'honore plus ; son père lui adressa de vifs reproches de sa conduite et lui dit « Mieux vaut, comme tu n'adores pas les dieux, que tu: périsses seul, que de nous envelopper tous dans ta mort. » Savinien s'enfuit donc secrètement et vint dans la ville de Troyes. Quand il fut arrivé auprès de la Seine, et qu'il eut prié le Seigneur d'être baptisé de ses (545) eaux.; il y reçut en effet le baptême. Alors le Seigneur lui dit : « Tu as trouvé maintenant ce que tu as cherché autrefois avec tant de labeur. »  Aussitôt Savinien enfonça son bâton en terre et après avoir fait une prière, sous les yeux des assistants réunis en grand  nombre: ce bâton produisit des feuilles et des fleurs, en sorte qu'il y eut onze cent huit personnes qui crurent au Seigneur. Quand l’empereur Aurélien. apprit cela, il envoya plusieurs soldats pour s'emparer de  Savinien. Or, comme ils le trouvèrent en prière, ils n'osèrent s'approcher de lui., L'empereur en envoya d'autres en plus grand nombre. Ils vinrent, s'unirent à ses prières et se levèrent ensuite pour lui dire : « L'empereur désire vous voir. » Le saint les suivit, mais comme il ne voulait pas sacrifier, Aurélien lui fit lier les mains et les pieds et ordonna de le frapper avec, des barres de fer. Savinien lui dit: « Aggrave les tourments, si tu peux. » Alors l’empereur le fit lier, au milieu de la ville, sur un banc au-dessous duquel on mit du bois afin de brûler, le saint, puis on jeta de l’huile dans le feu. -En même temps. le roi le vit debout et priant au milieu des flammes. Il fut stupéfait, tomba sur la face et en se levant il dit à Savinien : «Méchante bête, tu n'as pas encore assez des âmes que, tu as déçues ; voudrais-tu essayer de nous faire tomber dans le piège à l’aide de ta magie. » Savinien lui répondit : « Il y a encore beaucoup d'âmes, et la tienne la première que je dois faire croire au Seigneur. » Quand l’empereur entendit cela, il en blasphéma le nom de Dieu; et ordonna, pour le lendemain, que Savinien fût. attaché à na poteau et percé de flèches. Mais les (545) flèches restant suspendues en l’air à droite et à gauche, aucune ne le blessa. Le lendemain, l’empereur le vint trouver et lui dit: «Où est ton Dieu ? qu'il vienne à présent et qu'il te protège contre ces flèches. » Et à l’instant l’une d'elles frappa le roi à l’oeil et le rendit tout à fait aveugle. Le roi irrité fit reconduire Savinien en prison pour, être décapité le lendemain. Or, Savinien pria d'être transporté à l’endroit où il avait été baptisé. Alors ses chaînes se brisèrent, les portes s'ouvrirent. et il y vint en passant au milieu des soldats. A cette nouvelle l’empereur ordonna de l’y poursuivre et de lui couper la' tête. Quand Savinien vit les soldats à, sa poursuite, il marcha sur l’eau comme sur de la pierre, jusqu'à ce qu'il fût arrivé à l’endroit. où il avait été baptisé. Lors donc que les soldats eurent passé le fleuve comme à gué, ils eurent peur de le frapper, mais il leur dit: « Frappez-moi avec une hache, ensuite portez de mon sang à l’empereur afin qu'il recouvre la lumière et qu'il reconnaisse la puissance de Dieu. » Il reçut alors le coup, prit. sa tète et la porta l’espace de quarante-neuf pas. Pour l’empereur, quand il eut touché son oeil avec le sang du saint, il fut guéri: aussitôt et dit : « Il est véritablement bon et grand le Dieu des chrétiens. » Une femme aveugle depuis quarante ans, informée, de ce miracle, se fit porter en cet endroit, et après avoir fait une prière; elle recouvra incontinent la vue. Or, saint Savinien souffrit vers l’an du Seigneur 279, aux calendes de février. Mais sa vie est insérée ici afin qu'elle soit réunie à celle de sa soeur dont on célèbre la fête principale en ce jour.

Savine, sa sœur, pleurait chaque jour le départ de (547) son frère, et suppliait pour lui les idoles. Enfin, pendant son sommeil, un ange lui apparut et lui dit : « Savine, cesse de pleurer, mais quitte tout-ce que tu possèdes et tu trouveras ton frère élevé au plus grand honneur. » A son réveil, Savine dit à sa soeur de lait : « Mon amie, n'as-tu rien senti ? » Celle-ci répondit : « Oui, madame; j'ai vu un homme parlant avec toi, mais je ne sais vraiment pas ce qu'il disait : « Tu ne m’accuseras pas? » reprit Savine. « Tant s'en faut, madame, répondit la soeur de lait : tu peux faire tout ce que tu veux; seulement ne te tues pas. » Et le lendemain elles partirent toutes deux. Le père, après l’avoir fait , chercher longtemps sans la trouver, dit en levant les mains au ciel : « Dieu puissant, s'il en existe dans le ciel, brise mes idoles qui n'ont pu sauver mes enfants. » Mais le Seigneur fit entendre son tonnerre, brisa et réduisit toutes les idoles en morceaux. Alors un grand nombre de témoins se convertirent à la foi'. Pour la bienheureuse Savine, elle vint à Rome, où elle resta cinq ans, après avoir été baptisée par le pape Eusèbe, et avoir guéri deux aveugles et deux paralytiques. Un ange: lui apparut pendant son sommeil, et lui dit : « Savine, que fais-tu donc,? tu as abandonné tes richesses et tu vis ici dans les délices ? Lève-toi et va dans la ville de Troyes pour y trouver ton frère. » Savine dit alors à sa suivante : «Nous ne devons plus habiter ici. » « Ou veux-tu aller ? » reprit celle-ci. Tu vois que tout le monde te chérit, est-ce que tu veux mourir en voyageant? » « Dieu nous gardera», répondit Savine. Elle prit un pain d'orge et arriva à Ravenne. Elle se présenta à la maison d'un riche qui (548) pleurait sa fille expirante, et elle y demanda l’hospitalité à une servante de l’hôtel qui lui dit : « Madame; comment pourras-tu loger ici, quand la fille de ma maîtresse se meurt, quand tout le monde est dans une grande affliction. » « Ce ne sera pas à cause de moi qu'elle mourra », répondit Savine. Elle entra donc dans la maison, et prenant la jeune fille par la mains elle la fit lever entièrement guérie. Comme on voulait retenir Savine, elle ne voulut jamais y consentir. Arrivée à un mille de Troyes, elle dit à sa suivante qu'il leur fallait prendre un peu de repos, quand un noble personnage, nommé Licérius, qui venait de la ville, leur dit : « D'où êtes-vous? » Savine lui répondit « Je suis d'ici, de cette ville. » « Pourquoi mens-tu; reprit Licérius, puisque ton langage indique que tu es une étrangère ? » « Oui, seigneur, dit Savine, je suis étrangère et je cherche mon frère Savinien qui est perdu` depuis longtemps. » Licérius reprit : « L'homme que tu cherches a été décapité, il y a fort peu de temps pour J.-C. et il est enseveli dans tel endroit. » Alors Sâvine se prosterna à terre et fit cette prière : « Seigneur qui  m’avez toujours conservée chaste, ne permettez pas que je continue à me fatiguer dans des routes pénibles, ni que mon corps soit enlevé de ce lien désormais. Je vous recommande ma servante qui a tant souffert pour moi. Faites que je mérite de voir dans votre royaume, mon frère que je n'ai pu voir ici-bas. » Après sa prière, elle trépassa au Seigneur. En voyant cela, sa suivante se mit à pleurer parce qu'elle n'avait pas le nécessaire pour l’ensevelir. Mais le personnage dont il vient d'être question, envoya à la (549) ville un hérault pour qu'on vînt ensevelir une femme étrangère en voyage. On vint et on l’ensevelit aveu honneur.

On fait encore, en ce jour, la fête de sainte Sabine , épouse du soldat Valentin, qui ne voulant pas sacrifier, fut décapitée sous l’empereur Adrien.

 

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