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CATÉCHISME DES FÊTES

ET AUTRES SOLENNITÉS  ET  OBSERVANCES  DE L’ÉGLISE.

 

 

AVERTISSEMENT AUX CURÉS,  VICAIRES ET CATÉCHISTES DE SON DIOCÈSE.

DU SAINT DIMANCHE  ET PAR OCCASION  DE LA MESSE PAROISSIALE  ET DES DEVOIRS D'UN BON PAROISSIEN.

LEÇON I. De l'institution du dimanche.

LEÇON II. De la messe paroissiale, et premièrement du prône.

LEÇON III. De l'offrande, du sacrifice et de la communion, et en général de l'amour qu'on doit avoir pour sa paroisse.

LEÇON  IV. De l'eau bénite, du pain béni, et du reste qui regarde la sanctification du dimanche.

DES FÊTES DE NOTRE-SEIGNEUR  ET DES OBSERVANCES DE L'ÉGLISE  QUI ONT RAPPORT  AVEC LES MYSTÈRES  DE JÉSUS-CHRIST.

LEÇON I. Avant le premier dimanche de l'A vent.

LEÇON II. Pour le jour de Noël

LEÇON III. Pour la fête de la Circoncision, au dimanche qui précède, ou si ce dimanche est empêché d'ailleurs, au jour même de la fête.

LEÇON IV. De l'Epiphanie, au dimanche qui la précède, pour être continuée le jour même.

LEÇON V. Pour faire le dimanche d'après l'Epiphanie, sur le baptême de Jésus-Christ, et le changement d'eau en vin.

LEÇON VI. De la vie cachée de Jésus-Christ avec la sainte Vierge et saint Joseph.

LEÇON VII. Au dimanche de la Septuagésime, tant pour ce dimanche que pour les surfaits.

LEÇON VIII. Au premier dimanche de Carême.

LEÇON IX. Au dimanche de la Passion, pour le dimanche des Rameaux.

LEÇON X. Le dimanche des Rameaux, pour la Semaine sainte.

LEÇON XI. Pour le saint jour de Pâques.

LEÇON XII. Le dimanche avant la Saint-Marc, et encore avant les Rogations.

ARTICLE  I. De l'institution et de la fin des litanies et des processions.

ARTICLE II. Explication des litanies.

ARTICLE III.  De l'abstinence, et autres choses concernant les litanies.

LEÇON XIII. Le jour de l'Ascension.

LEÇON XIV. Pour le jour de la Pentecôte, le dimanche durant l'octave de l'Ascension.

ARTICLE I. Circonstances de la descente du Saint-Esprit.

ARTICLE  II. Du mot de Pentecôte, et de la signification du cinquantième jour.

ARTICLE III. Merveilles que le Saint-Esprit opéra dans l'Eglise naissante.

ARTICLE IV. De l'opération perpétuelle du Saint-Esprit dans l'Eglise.

ARTICLE V. Acte de foi envers le Saint-Esprit, et pour s'attacher à l'Eglise.

LEÇON XV. Pour le jour de la Trinité.

LEÇON XV. Pour la fête du saint Sacrement.

POUR LES FÊTES DE LA SAINTE VIERGE ET DES SAINTS.

LEÇON UNIQUE.

POUR LES FÊTES DE LA SAINTE  VIERGE.

LEÇON I. Pour la Conception, 8 décembre.

LEÇON II. Pour la Nativité de la sainte Vierge, 8 septembre.

LEÇON III. Pour l'Annonciation de la sainte Vierge, 25 de mars.

LEÇON IV. Pour la Visitation de la sainte Vierge, 2 juillet.

LEÇON V. Pour la Purification, 2 février.

LEÇON VI. Pour l'Assomption de la sainte Vierge, 15 août.

LEÇON VII. De la Présentation de la sainte Vierge, 21 novembre.

POUR LES  FÊTES DES  SAINTS.

LEÇON I. Pour la Nativité de saint Jean-Baptiste, le 24 juin.

LEÇON II. Des saints Apôtres et des saints Evangélistes en général.

LEÇON III. Pour le jour de saint Pierre et de saint Paul, le 29 juin.

LEÇON IV. Pour le jour des saints Innocents, 28 décembre.

LEÇON  V. Pour le jour de saint Etienne, 26 décembre.

LEÇON VI. De saint Denys et de ses compagnons, 9 octobre.

LEÇON VII. Pour le jour de saint Martin, évêque, 11 novembre

LEÇON VIII. Pour le jour de saint Fiacre, 30 août.

LEÇON IX. Qui sera faite environ le temps de sainte Geneviève, 3 janvier; ou la fête de quelque autre sainte.

LEÇON X. Pour la fête de tous les Saints, 1er novembre.

LEÇON XI. Pour le jour des Morts, où il est aussi parlé des funérailles et de la messe des Morts.

LEÇON XII. Pour les Quatre-Temps, et pour les Vigiles.

LEÇON XIII. Pour le jour de la Dédicace de l'Eglise.

LEÇON XIV. Pour les fêtes des Patrons.

LEÇON XV. Pour la fête des saints Anges Gardiens, au commencement du mois d'octobre.

 

AVERTISSEMENT AUX CURÉS,  VICAIRES ET CATÉCHISTES DE SON DIOCÈSE.

 

Jacques-Bénigne, par la permission divine Evêque de Meaux, aux curés, vicaires et catéchistes de notre diocèse , salut et bénédiction.

Vous n'ignorez pas, mes frères, qu'une des principales fins que l'Eglise se propose dans l'institution des fêtes, c'est l'instruction des fidèles ; et c'est une vérité que vous devez très-souvent inculquer et répéter à vos paroissiens dans vos prônes, dans vos sermons et dans vos catéchismes.

Vous leur devez faire entendre que l'année chrétienne, aussi bien que l'année ordinaire , est comme distribuée en ses saisons; et que les solennités sont répandues en divers temps, afin de nous instruire par ce moyen de ce que Dieu a daigné faire pour notre salut, et de ce qu'il y a de plus nécessaire pour y parvenir.

En effet si les chrétiens prenaient bien seulement l'esprit des fêtes, ils n'ignoreraient rien de ce qu'ils doivent savoir, puisqu'ils trouveraient dans ces fêtes tous les bons enseignements, et ensemble tous les bons exemples.

C'est ce qui nous a porté à vous donner ce Catéchisme des fêtes, à l'exemple de plusieurs diocèses où on le fait avec une grande utilité.

 

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On marquera à chaque endroit de ce catéchisme en quels jours ces instructions doivent être faites ; et pour les rendre plus utiles, vous y pourrez joindre un catéchisme qu'on appelle celui des images, ou en proposant des images pieuses attachées à la chaire, ou en quelque autre lieu apparent; on s'en sert pour rendre le peuple et les enfants attentifs.

Il n'y a que la fête de la Trinité dont il n'est pas à propos de proposer aucune image , parce qu'encore que les figures qu'on eu voit quelquefois dans les églises, puissent avoir leurs raisons et puissent être expliquées en un bon sens, il faut prendre garde que les enfants ne soient frappés d'abord de ces idées, dont l'impression demeure trop dans leurs esprits , et qui leur mettent dans la pensée quelque chose de corporel. Mais au lieu que dans les autres fêtes dont le mystère s'est accompli visiblement, on peut concilier l'attention par les images qu'on en donne, quand il s'agit de parler de la divinité ou d'expliquer la Trinité adorable, on doit commencer à rendre le peuple attentif, en lui faisant remarquer qu'en cette fête on ne lui propose aucune image sensible, parce que ce qui regarde la Divinité et la Trinité des personnes, est tout à fait au-dessus des sens et de l'intelligence humaine.

Le fondement de ce catéchisme doit être un court récit de ce qui s'est passé dans la fête , ou une courte exposition de ce qui en fait le principal sujet : et ici il faut éviter la sécheresse des narrations ordinaires, en y mêlant de temps en temps des affections et des réflexions pieuses.

Ce Catéchisme des Fêtes, que nous vous mettons entre les mains, vous paraîtra s'élever un peu au-dessus des catéchismes précédents : aussi le proposons-nous principalement pour les personnes plus avancées; par exemple, pour ceux qui ont communié, et dans les derniers temps de l'instruction. Mais

 

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vous devez si bien faire, qu'il soit aussi soigneusement appris que les catéchismes précédents , parce que c'est un fondement qui servira à ceux que vous instruirez , dans tout le reste de leur vie , pour entendre utilement les sermons , et assister avec fruit au service divin.

Avertissez souvent les personnes âgées de lire attentivement ce catéchisme, puisqu'il a de si grands usages ; et vous le pouvez regarder vous-mêmes comme devant faire le fond de l'instruction que vous ferez les jours de fête.

Au reste si vous voulez expliquer à votre peuple la doctrine chrétienne d'une manière qui lui profite, dites peu de choses à la fois; répétez-les souvent, et inculquez-les avec force. Tournez-les en différentes manières , afin de faire toujours de nouvelles et de plus profondes impressions dans les esprits. Faites-en l'application à quelque chose de pratique , selon qu'on en a ici donné l'exemple ; et songez que celui qui est préposé pour parler toute sa vie à un même peuple, doit être aussi court dans ses instructions que soigneux et assidu à les faire.

 

Donné à Meaux, dans notre Palais épiscopal, le sixième jour du mois d'octobre mil six cent quatre-vingt-six.

 

+ J. BENIGNE, Ev. de Meaux.

Par mondit seigneur,

Royer.

 

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DU SAINT DIMANCHE
ET PAR OCCASION
DE LA MESSE PAROISSIALE
ET DES DEVOIRS D'UN BON PAROISSIEN.

 

Cette instruction doit être faite au moins quatre fois l'année; à savoir, après l'Epiphanie après Piques, après lu Pentecôte et après la Toussaint.

Le pasteur ou le catéchiste pourra la continuer deux ou trois dimanches consécutifs, jusqu'à ce qu'on la sache parfaitement; et il l'inculquera beaucoup, parce qu'elle est la plus importante.

 

LEÇON I. De l'institution du dimanche.

 

Représenter le repos de Dieu, considérant ses ouvrages accomplis et les approuvant. (Genes., I.) ou Jésus-Christ sorti du tombeau, et éternellement affranchi des peines de sa vie mortelle; ou après la résurrection et le jugement dernier, le même Jésus introduisant les fidèles dans le repos éternel. (I Cor., XV.)

 

Demande. Qu’est-ce que le saint dimanche?

Réponse. C'est le jour que Dieu a choisi pour être particulièrement sanctifié.

 

Qu’appelez-vous sanctifier le dimanche?

Le passer saintement.

 

Que veut dire ce mot de dimanche?

Il veut dire le jour du Seigneur, c'est-à-dire celui qu'il a spécialement consacré à son service.

 

Pourquoi dites-vous que Dieu a particulièrement choisi ce jour?

Parce que dès l'origine du monde, Dieu ayant voulu partager les jours par semaines, il a choisi un des sept jours de la semaine pour être particulièrement sanctifié.

 

Quel jour avait-il choisi anciennement?

Le septième, qu'on appelait pour cette raison le jour du sabbat ou du repos.

 

Pourquoi Dieu avait-il institué ce jour?

En mémoire de ce qu'il avait créé le monde en six jours, et que le septième jour il s'était reposé de tous ses ouvragés.

 

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Que veut dire ce repos?

Que le monde était parfait, et qu'il n'y avait plus rien à faire de nouveau.

 

Et quoi encore ?

Que Dieu nous prépare à la fin du monde un repos éternel. (Hebr., IV, 3 et seq.)

 

Par quelle autorité ce jour-là a-t-il été changé au dimanche?

Par l'autorité des apôtres et de l'Eglise.

 

Pourquoi a-ton choisi ce jour pour être le repos des chrétiens?

En mémoire de la résurrection de Notre-Seigneur, et de la descente du Saint-Esprit arrivée en ce jour.

 

Qu'y a-t-il donc ici de divin ?

L'institution d'un jour dans chaque semaine pour le consacrer à Dieu.

 

Et la translation du samedi au dimanche?

C'est une institution apostolique.

 

Quel rang tient le dimanche parmi les jours de la semaine?

Le premier.

 

Quel jour est représenté par le dimanche?

Le premier jour de la création, qui est celui où Dieu fit la lumière.

 

Ce jour a-t-il quelque rapport au jour de Pâques et de la Pentecôte, dont l'Eglise renouvelle la mémoire en ce jour?

Oui, puisque Jésus-Christ sorti du tombeau est la lumière du monde, et que l'envoi du Saint-Esprit a illuminé les apôtres.

 

LEÇON II. De la messe paroissiale, et premièrement du prône.

 

Représenter l'ordre de la messe solennelle, principalement comme elle était autrefois, accompagnée de la communion de tout le peuple; l'aire voir le clergé séparé du peuple, les hommes d'avec les femmes; l'ordre, le silence, l'attention, tout le monde répondant, et le reste de cette sorte.

 

Que faut-il faire pour sanctifier ce jour, et le consacrer à Dieu?

L'employer à de bonnes œuvres.

 

Quelle est la principale de toutes les bonnes œuvres à quoi on est

obligé en ce saint jour.

A entendre la sainte messe.

 

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Quelle messe doit-on principalement entendre?

La messe paroissiale, autant qu'il se peut, selon l'institution ancienne.

 

Pourquoi vaut-il mieux entendre la messe paroissiale qu'une autre

messe ?

Parce qu'à la messe paroissiale se fait l'assemblée des fidèles.

 

Pourquoi encore ?

Parce que le prône se fait dans la messe paroissiale.

 

Qu’est-ce que le prône?

Le prône comprend deux choses principales.

 

Quelles sont-elles?

La première est la prière publique, commandée de Dieu pour toute l'Eglise, pour les pasteurs, pour les princes, pour les malades, pour les affligés et pour toutes les nécessités publiques et particulières du peuple de Dieu.

 

Cette prière est-elle agréable à Dieu ?

Oui : principalement quand elle se fait en commun par le pasteur et tous les fidèles assemblés.

 

Quelle est la seconde partie principale du prône.

C'est l'instruction pastorale.

 

L'instruction pastorale  est-elle plus  agréable à  Dieu que les autres ?

Oui, parce que c'est l'instruction de celui qui est chargé de nos âmes.

 

Pourquoi encore?

Parce que c'est celle que l'Eglise a établie et qu'elle recommande le plus, outre que c'est là qu'on publie ses ordonnances, ses fêtes, ses jeûnes, ses observances, et ce qui regarde le service de Dieu.

 

LEÇON III. De l'offrande, du sacrifice et de la communion, et en général de l'amour qu'on doit avoir pour sa paroisse.

 

Que signifie l'offrande?

C'est qu'autrefois les fidèles apportaient à l'autel leur pain et leur vin pour y être offerts.

 

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Et que faisaient-ils ensuite?

Ils communiaient de leurs oblations, et le reste était destiné à la subsistance du clergé, et à faire l'aumône aux pauvres.

 

D'où vient que cette coutume a cessé?

Parce que le peuple a cessé de communier comme autrefois aux messes solennelles que célébraient les pasteurs.

 

Et pour ce qui demeurait pour la subsistance du clergé ?

On y a suppléé par ce qui s'appelle à présent l'offrande.

 

Ne serait-il pas à désirer que l'on communiât, comme autrefois, à la messe solennelle célébrée par le pasteur ?

Oui, et ce serait une bonne pratique que ceux de la paroisse qui veulent communier, le fissent ensemble à la messe de paroisse?

 

Pourquoi?

Parce que la communion est plus agréable à Dieu, quand elle se fait en commun.

 

Qu'y remarquez-vous alors qui soit plus agréable à Dieu ?

La société fraternelle, qui est une des choses signifiées parle mot de communion.

 

Mais le mot de communion ne veut-il pas dire la communion au corps de Jésus-Christ?

Oui : mais il veut dire encore la communion des fidèles, dont le corps de Jésus-Christ est le lien.

 

La messe paroissiale a-t-elle aussi quelque chose de plus agréable à Dieu?

Oui.

 

Et pourquoi? N'est-ce pas le même Jésus-Christ qu'on offre dans toutes les messes?

Il est vrai : mais la messe paroissiale est recommandable de plus par l'union des fidèles.

 

Qu'y a-t-il en cela de particulièrement recommandable?

C'est d'offrir ses prières à Dieu en commun, par la bouche de celui qui est établi sur tout le troupeau.

 

Cela se trouverait donc bien plus particulièrement dans la messe pontificale ou épiscopale?

Sans doute; mais le grand nombre des fidèles a obligé de les diviser en paroisses?

 

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Qu’est-ce que les paroisses ont encore de recommandable?

C'est qu'elles sont comme la source de l'instruction et des sacrements.

 

Comment de l'instruction?

Par le catéchisme.

 

Et des sacrements ?

Parce qu'on y administre le baptême; on y conserve le saint chrême et les saintes huiles; on y fait la communion pascale.

 

Qu'y a-t-il encore doits les paroisses ?

La sépulture commune des chrétiens.

 

Qu'est-ce que fait tout cela à la société chrétienne ?

C'est qu'on renaît ensemble par le baptême ; on reçoit l'instruction et les sacrements de la même source; et on attend en commun la résurrection des morts.

 

Est-ce bien fait de contribuer à la décoration des paroisses?

Oui, pour inviter davantage les chrétiens à les fréquenter.

 

Que faut-il faire principalement pour les décorer ?

Entretenir la propreté et la netteté, tant de l'église et des autels que des habillements et vaisseaux sacrés.

 

LEÇON  IV. De l'eau bénite, du pain béni, et du reste qui regarde la sanctification du dimanche.

 

Qu'est-ce que l'eau bénite qu'on fait solennellement à la messe paroissiale ?

C'est une eau sur laquelle l'Eglise fait des bénédictions particulières, semblables à peu près à celles de l'eau qu'on bénit pour le baptême.

 

En quoi consistent ces bénédictions de l'Eglise ?

En saintes prières auxquelles on joint le signe de la croix.

 

Pourquoi le signe de la croix ?

Pour montrer que nous recevons toutes bénédictions spirituelles par la croix de Jésus-Christ.

 

Que veut dire le sel béni que l'on mêle avec l'eau bénite?

La sagesse chrétienne, dont notre vie et tous nos discours doivent être assaisonnés. (Col., IV, 6.)

 

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Pourquoi?

Afin que nous n'ayons rien de fade ni de languissant; et que selon le précepte de Jésus-Christ, nous soyons le sel de la terre.

 

Comment le sel de la terre ?

En empêchant la corruption en nous-mêmes et dans les autres, et reprenant vivement les vices.

 

Qu'est-ce que l'Eglise a dessein de rappeler en notre mémoire pur l'aspersion de l'eau bénite, au commencement de la messe?

Notre sanctification par le baptême.

 

Et quoi encore?

La pureté de conscience avec laquelle on doit prier, particulièrement dans le sacrifice.

 

Et le pain béni, que veut-il dire ?

C'est un signe de communion entre les fidèles.

 

Toute créature de Dieu n’est-elle pas bonne ?

Oui : toute créature de Dieu est bonne, et bénite par la main de Dieu qui l'a faite.

 

Pourquoi donc bénir le pain de nouveau ?

Parce que saint Paul, qui a dit que toute créature de Dieu est bonne, ne laisse pas de dire aussitôt après qu'elle est sanctifiée par la parole de Dieu et par la prière.

 

Que concluez-vous de là ?

Qu'à plus forte raison devons-nous tenir pour sanctifié ce qui est béni à l'église par les prêtres pour servir à la piété. ( I Tim., V, 5. )

 

Quelle est l'origine du pain béni?

On l'a donné à la messe, lorsque les fidèles ont cessé d'y communier toujours selon l’ancienne coutume.

 

Pourquoi le donne-t-on ?

En mémoire de l'eucharistie, et en signe de communion entre les fidèles.

 

De quoi faisait-on le pain béni?

Des restes des offrandes; et de là vient qu'on l'offre encore à l'autel.

 

N'y a-t-il point quelque autre raison du pain béni ?

Cette institution tient quelque chose des festins de charité, que

 

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les anciens chrétiens faisaient autrefois en signe de leur union.

 

Comment appelait-on ces festins ?

Agapes.

 

Que veut dire ce mot, Agape?

Charité.

 

Que faut-il donc apprendre par le pain béni?

La charité.

 

Et en général, qu'est-ce que la messe de paroisse a de plus recommandable ?

La charité et la communion des saints.

 

Et le reste de l'office ecclésiastique ne doit-il pas être fréquenté les jours de fêtes et de dimanches ?

Oui : pour les passer en bonnes œuvres, principalement dans les églises paroissiales, où tous les fidèles sont ensemble.

 

Quelles œuvres sont défendues les jours de fêtes et de dimanches?

Les œuvres serviles.

 

Qu'appelez-vous les œuvres serviles ?

Celles par lesquelles on a accoutumé de gagner sa vie.

 

N'en excepte-t-on pas quelques-unes ?

On en excepte celles des métiers qui sont nécessaires à la vie.

 

Que faut-il principalement éviter?

Le péché et tout ce qui porte au péché; comme le cabaret, les danses, les jeux, principalement ceux de hasard, et les autres choses de cette nature.

 

Par où faut-il commencer la sanctification du dimanche?

Par se consacrer à Dieu, en faisant des actes de foi, d'espérance et de charité ou d'amour de Dieu.

 

Quelles bonnes œuvres doit-on principalement pratiquer envers le prochain ?

Des œuvres de miséricorde et de réconciliation.

 

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DES FÊTES DE NOTRE-SEIGNEUR
ET DES OBSERVANCES DE L'ÉGLISE
QUI ONT RAPPORT
AVEC LES MYSTÈRES  DE JÉSUS-CHRIST.

 

LEÇON I. Avant le premier dimanche de l'A vent.

 

Quel est le dimanche prochain ?

C'est le premier dimanche de l'Avent.

 

Qu'appelez-vous le temps de l'Avent?

Le temps où l'Eglise s'occupe de la venue désirée de Notrc-Seigneur.

 

Que médite-t-elle durant ce saint temps ?

Les vœux des Pères qui soupiraient après la venue du Messie.

 

Qu'appelez-vous le Messie ?

Le Christ ou l'oint du Seigneur : celui qu'il a consacré par l'onction intérieure de la Divinité.

 

Que médite encore l'Eglise touchant l'avènement de Jésus-Christ ?

Elle médite encore la prédication de saint Jean-Baptiste, par laquelle il lui prépare la voie.

 

Comment lui prépare-t-elle la voie?

Par la pénitence.

 

L'Eglise ne médite-t-elle pas aussi le dernier avènement de Notre-Seigneur ?

Oui : l'Eglise médite encore le dernier avènement de Notre-Seigneur, où il viendra en sa gloire juger les vivants et les morts.

 

Pourquoi médite-t-elle ce second avènement ?

Afin que si nous ne profitons du premier avènement où Jésus-Christ nous apporte la grâce, nous craignions celui où il exercera sa justice.

 

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Où nous doit conduire la crainte de la rigoureuse justice de Dieu?

A son saint amour.

 

Que devons-nous apprendre de cette doctrine ?

A désirer Jésus-Christ, et à lui préparer nos cœurs par la pénitence.

 

Les Collectes se trouvent dans les Prières ecclésiastiques.

 

LEÇON II. Pour le jour de Noël.

 

Elle commencera le dimanche qui précédera cette fêle, et pourra être continuée le jour de Noël et à quelqu'une des fêtes suivantes.

 

Quelle fête célébrons-nous N. prochain ?

Le jour de Noël.

 

Que veut dire le jour de Noël ?

Le jour natal de Notre-Seigneur, le jour de sa sainte nativité.

 

Quelle fut sa Mère ?

Marie, toujours vierge.

 

Qu'est-ce à dire toujours vierge ?

Vierge avant l'enfantement, vierge dans l'enfantement, vierge après l'enfantement.

 

Pourquoi la nuit de Noël est-elle demeurée plus célèbre que toutes les autres ?

En mémoire de ce que Notre-Seigneur voulut naître pendant la nuit.

 

Pourquoi naître pendant la nuit?

Pour montrer qu'avant sa venue, le monde était dans les ténèbres.

 

Qu'est-ce que cette fête a de particulier entre toutes les autres ?

Qu'on y dit trois messes solennelles, l'une à minuit, l'autre à la pointe du jour et la troisième à l'heure ordinaire.

 

Que faut-il penser à la messe de minuit?

Il faut considérer Jésus-Christ né dans une étable, et posé dans une crèche.

 

Quand le faut-il principalement regarder en cet état?

Au moment qu'on pose son corps adorable par la consécration,

 

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sur l'autel, il faut regarder l'autel comme la crèche , et adorer Jésus-Christ.

 

Que faut-il faire à la seconde messe ?

Venir adorer le divin Enfant avec les bergers à qui l'ange annonça sa naissance.

 

Qu'entendirent ces pieux bergers, pour les inviter à la crèche du Sauveur?

Une musique céleste, et un cantique de réjouissance.

 

Quel cantique ?

Celui que l'Eglise se plaît tant à répéter dans la messe , et qu'il faut chanter dans ce jour avec une joie plus particulière.

 

Quel est-il ?

C'est le Gloria : « Gloire soit à Dieu dans les lieux très-hauts, et qu'en terre la paix soit donnée aux hommes de bonne volonté. »

 

Que doit-on considérer à la troisième messe ?

Que cet Enfant, qu'on voit dans le temps naître de la Vierge Marie, de toute éternité est le Fils de Dieu.

 

Le Fils de Dieu et le Fils de Marie est-ce la même personne ?

Oui : c'est la même personne, un homme parfait et un Dieu parfait.

 

Que veut dire homme parfait?

Qui a, comme nous, un corps et une âme, et nous est semblable en tout, excepté le péché.

 

Pourquoi veut-il être Enfant ?

Pour porter toutes nos faiblesses, et se faire tendrement aimer.

 

Jésus-Christ est-il né pauvre et souffrant?

Oui, sans doute, puisqu'il est né dans une étable, dans une saison incommode, sans avoir seulement un berceau.

 

Pourquoi ?

Pour nous faire aimer la pauvreté et la souffrance.

 

Quel honneur devons-nous rendre à ces états et à ces vertus de notre Sauveur ?

De les imiter.

 

Comment imiterons-nous sa pauvreté ?

En aimant les pauvres, en méprisant les vaines parures, et employant à aider les pauvres l'argent qu'on y met.

 

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Et les souffrances de Jésus-Christ, comment les faut-il imiter dans cette fête?

En ne craignant pas de souffrir quelque incommodité pour assister au service.

 

Quelle préparation devons-nous apporter à cette fête ?

Une grande pureté, que l'on se doit procurer par une bonne confession; un grand désir de recevoir Notre-Seigneur, pour lui faire un meilleur accueil que n'ont fait les Juifs.

 

LEÇON III. Pour la fête de la Circoncision, au dimanche qui précède, ou si ce dimanche est empêché d'ailleurs, au jour même de la fête.

 

Quelle fête avons-nous N. prochain ? Ou Quelle fête avons-nous aujourd'hui ?

La fête de la Circoncision.

 

Qu'est-ce que c'était que la circoncision ?

C'était un sacrement de l'ancienne loi, qui donnait entrée dans le peuple de Dieu, comme maintenant le baptême nous fait entrer dans l'Eglise.

 

A qui a été donnée la circoncision ?

A Abraham, en signe de l'alliance que Dieu contractait avec lui et sa postérité.

 

Que signifiait particulièrement la circoncision ?

Que l'origine du genre humain était impure.

 

Comment impure?

Par le péché originel.

 

Pourquoi Jésus-Christ a-t-il voulu être circoncis, puisqu’il était saint?

Pour montrer qu'il venait porter la peine de nos péchés et les expier.

 

Pourquoi répandre son sang dès son enfance ?

Pour montrer qu'il nous venait laver par son sang.

 

Que fit-on encore en ce jour ?

On donna au Fils de Dieu le nom de Jésus.

 

Que veut dire ce nom de Jésus ?

Ce nom signifie Sauveur ; et on le donne au Fils de Dieu, parce qu’il nous sauve de nos péchés.

 

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De quel honneur est digne le nom de Jésus?

On ne peut lui rendre assez d'honneur, puisqu'à ce nom tout fléchit le genou dans le ciel, dans la terre et dans les enfers. (Philip, II, 10.)

 

Que nous apprend la circoncision de Notre-Seigneur ?

A circoncire notre cœur, c'est-à-dire à retrancher les mauvais désirs, et particulièrement l'attache aux plaisirs des sens.

 

Que faut-il faire en ce jour?

Consacrer à Dieu toute cette année, et le prier que nous la passions dans son service.

 

LEÇON IV. De l'Epiphanie, au dimanche qui la précède, pour être continuée le jour même.

 

D'où vient que N. prochain on fait si grande fêle ?

C'est à cause du jour de l'Epiphanie.

 

Qu'appelez-vous Epiphanie ?

La manifestation de Notre-Seigneur.

 

Pourquoi appelle-t-on cette fête d'un si beau nom ?

Parce que l'Eglise y célèbre trois grands mystères, où la gloire de Jésus-Christ fut manifestée.

 

Quels sont-ils ?

L'adoration des mages, le baptême de Notre-Seigneur par saint Jean-Baptiste, et son premier miracle lorsqu'il changea l'eau en vin, aux noces de Cana en Galilée.

 

Quels étaient les mages?

Des grands seigneurs d'Orient, qu'on appelle rois.

 

Ils n'étaient donc pas du peuple de Dieu?

Non ; ils étaient gentils.

 

Pourquoi Dieu les appela-t-il à adorer son Fils ?

Pour montrer que c'était le temps où les gentils devaient être appelés à sa connaissance.

 

Comment les conduisit-il au lieu où était Jésus ?

Par une étoile.

 

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Où apprirent-ils que Jésus devait être dans Bethléem, selon les prophéties ?

Dans Jérusalem, où était alors le siège principal de la vraie Eglise.

 

Que firent les mages, quand ils eurent trouvé l'Enfant Jésus ?

Ils l'adorèrent, et lui offrirent de l'or, de l'encens et de la myrrhe.

 

Pourquoi ces trois présents?

Ils lui donnèrent de l'or comme à un roi, de l'encens comme à un Dieu, et de la myrrhe comme à un homme et pour honorer sa sépulture.

 

Les Juifs vinrent-ils aussi l'adorer ?

Non : et c'était un signe de leur aveuglement prochain.

 

Et Hérode qui était le roi de Jérusalem ?

Il fit semblant de le vouloir adorer; mais son dessein était de le découvrir seulement pour le tuer.

 

Que représente Hérode ?

Les hypocrites qui font semblant de vouloir adorer Jésus, et cependant le crucifient en eux-mêmes.

 

Que faut-il faire pour profiter de cette fête ?

Suivre l'étoile qui nous conduit à Jésus-Christ, c'est-à-dire l'inspiration de sa grâce.

 

Et quoi encore ?

Au lieu des banquets dissolus, lui faire de pieux présents.

 

Comment ?

En la personne des pauvres, par des aumônes.

 

LEÇON V. Pour faire le dimanche d'après l'Epiphanie, sur le baptême de Jésus-Christ, et le changement d'eau en vin.

 

Vous nous dites N. dernier qu'avec l'adoration des mages, l'Eglise célébrait encore deux autres mystères ou Jésus-Christ se manifestait : quels sont-ils ?

L'un est le baptême de Notre-Seigneur.

 

A quel âge fut-il baptisé ?

Environ à l'âge de trente ans.

 

155

 

Par qui fut-il baptisé ?

Par saint Jean-Baptiste.

 

Que signifiait ce baptême ?

Il signifiait la pénitence et la rémission des péchés.

 

Jésus-Christ avait-il besoin d'être baptisé ?

Non, puisqu'il était la sainteté même.

 

Pourquoi donc voulut-il être baptisé?

Pour porter la ressemblance du péché qu'il venait expier.

 

Pourquoi encore ?

Pour établir et consacrer le baptême.

 

Qu'y eut-il de plus vénérable dans le baptême de Jésus-Christ ?

Une voix d'en haut qui disait: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, dans lequel je me suis plu. »

 

Et qu’arriva-t-il encore ?

Le Saint-Esprit descendit sur Jésus-Christ sous la forme d'une colombe.

 

Pourquoi sous cette figure ?

Pour montrer la douceur de Jésus-Christ.

 

Que signifient toutes ces choses ?

L'union et la manifestation des trois Personnes divines dans le baptême.

 

Comment ?

Le Père paraît dans la voix, le Fils en sa propre personne, et le Saint-Esprit sous la figure d'une colombe.

 

Quel est l'autre miracle dont on fait mémoire ?

C'est le changement d'eau en vin, aux noces de Cana en Galilée.

 

Que signifiait ce changement ?

Il signifiait le changement prochain de la loi de Moïse en l'Evangile.

 

Que signifiait donc le vin?

La joie spirituelle, et la sainte ferveur des enfants de Dieu par la grâce de Jésus-Christ.

 

Comment est-ce que Jésus-Christ fut manifesté par ce miracle ?

Parce que ce fut le premier miracle de Notre-Seigneur, et que ses disciples crurent en lui, ainsi qu'il est écrit dans l'Evangile de saint Jean.

 

156

 

Que faut-il faire pour honorer tant de merveilles ?

Se ressouvenir de notre baptême, et en renouveler les promesses.

 

Comment ?

En promettant de nouveau de vouloir croire de tout notre cœur en Jésus-Christ.

 

Et quoi encore ?

En renonçant à toutes les pompes et à toutes les œuvres du diable.

 

Qu'est-ce à dire à toutes ses pompes ?

A toutes les vanités.

 

Qu'est-ce à dire à toutes ses œuvres ?

A toute la dépravation et aux maximes corrompues du monde.

 

LEÇON VI. De la vie cachée de Jésus-Christ avec la sainte Vierge et saint Joseph.

 

Pour le dimanche durant l'octave de l'Epiphanie; et on pourra continuer quelques dimanches consécutifs, suivant la prudence du cure. Celte leçon est très-importante, et il la faut beaucoup inculquer. On commencera en récitant, avec de très courtes réflexions, l'évangile de ce jour. (Luc, II, 41, 42, jusqu'à la fin.)

 

Faites-nous le récit des merveilles qui parurent au commencement de la vie de Jésus-Christ ?

Les anges glorifièrent Dieu à sa naissance ; les bergers vinrent l'adorer dans la crèche ; les mages y apportèrent leurs présents ; et le jour qu'il fut présenté au temple, il fut reconnu et glorifié par saint Siméon, et par la sainte prophétesse Anne.

 

Qu'arriva-t-il ensuite ?

Là commencèrent ses persécutions , et ses parents furent contraints de remmener en Egypte.

 

Pourquoi ?

Pour éviter la colère d'Hérode qui le voulait tuer.

 

Pourquoi fallut-il que ce divin Enfant fût ainsi persécuté dès le berceau ?

Parce que la croix était son partage.

 

Comment fut-on averti des mauvais desseins d'Hérode?

Un ange les découvrit à saint Joseph dans un songe, et lui ordonna de fuir en Egypte hors de la puissance d'Hérode.

 

157

 

Eh quoi ! ce divin Enfant n attirait donc que des souffrances à ses parents?

C'est qu'il fait part de sa croix à ceux qu'il aime.

 

Quand revint-il d'Egypte ?

Après la mort d'Hérode, saint Joseph fut averti par l'ange de le ramener dans la terre d'Israël.

 

Demeura-t-il en Judée ?

Non : par la crainte d'Archélaüs, fils d'Hérode, qui avait conservé la mauvaise volonté de son père.

 

Cet enfant eut donc toujours des ennemis ?

Oui : et de grands ennemis, même des rois.

 

Où demeura-t-il ?

A Nazareth, petite bourgade de Galilée, avec ses parents.

 

N'y eut-il rien depuis ces premiers temps, qui fit éclater la venue de Jésus-Christ ?

Rien du tout, jusqu'à ce qu'il eût l'âge de douze ans.

 

Que lui arriva-t-il à cet âge ?

Qu'étant allé à Jérusalem, pour solenniser la fête avec Marie et Joseph qui le nourrissait, il s'échappa de leurs mains, et ils le retrouvèrent dans le temple.

 

Qu'y faisait-il ?

Il y était assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant ; et tout le monde était ravi de sa sagesse et de ses réponses.

 

Que remarquez-vous dans ses paroles ?

Que Jésus-Christ y faisait en quelque sorte ce que doivent faire les enfants.

 

Comment ?

En écoutant les docteurs, en les interrogeant, et en répondant à leurs demandes.

 

Pourquoi donc était-il assis au milieu d'eux ?

Parce qu'en effet il était le Maître, quoiqu'il n'exerçât pas encore toute l'autorité de ce ministère.

 

Pourquoi Jésus-Christ voulut-il faire paraître sa sagesse à l'âge de douze ans ?

Pour montrer que si le reste du temps il était demeuré caché, c'était par choix.

 

158

 

Combien de temps demeura-t-il caché ?

Jusqu'à ce qu'il eut environ trente ans, et qu'il se fit baptiser par saint Jean-Baptiste.

 

Que sait-on de lui durant ce temps?

Rien, sinon qu'à mesure qu'il avançait en âge, il donnait de plus grandes marques de la sagesse qui était en lui.

 

Qu’est-il encore écrit de Jésus-Christ ?

Qu'il était obéissant à sa Mère et à saint Joseph.

 

Et quoi encore ?

Qu'il travaillait avec saint Joseph, et qu'il était connu comme un artisan.

 

A quel métier travaillait-il ?

La tradition nous apprend qu'il travaillait à faire des charrues.

 

Est-ce là une vie digne d'un Dieu ?

Oui, puisqu'elle instruit les hommes.

 

Que leur apprend-elle?

A ne se montrer que quand Dieu y appelle ; et au surplus à aimer une vie cachée, laborieuse et pauvre.

 

Qu’apprend-il en particulier aux enfants?

Que leur vertu consiste principalement à obéir à leurs parents.

 

Et quoi encore ?

Qu'ils doivent être dans le temple en écoutant les docteurs, en les interrogeant, et en répondant à leurs demandes.

 

Ou peuvent-ils pratiquer cela?

Dans le catéchisme, où ils doivent écouter et répondre.

 

Doivent-ils aussi interroger?

Oui : pour apprendre ce qu'ils ne savent pas.

 

Et de là que s'ensuivrait-il?

Qu'à l'exemple de Jésus-Christ, ils croîtraient en âge et en sagesse.

 

La sagesse de Jésus-Christ n’était-elle pas parfaite dès son enfance ?

Oui sans doute : mais il la déclare tous les jours de plus en plus, afin d'apprendre aux enfants à faire de continuels progrès.

 

Quelle vie menait la Sainte Vierge ?

Une vie aussi cachée que Jésus-Christ.

 

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A quoi s'occupait-elle?

A méditer ce que faisait Jésus, et tout ce qu'on disait de lui.

 

En quoi donc consistait la sainteté de la famille de Jésus-Christ ?

A fréquenter le temple dans le temps que la loi avait ordonné, à obéir à Dieu en toutes choses, à faire son travail et à se cacher.

 

Qu'apprenons-nous de tout cela ?

Que la vraie sainteté ne consiste pas à faire des actions éclatantes : mais à se sanctifier dans son état en grande humilité et pauvreté.

 

Mais pourquoi les évangélistes nous disent-ils si peu de chose de Jésus-Christ et de sa sainte famille ?

Ils en disent ce qui suffit pour nous instruire; et en même temps ils nous apprennent à n'être pas curieux.

 

De quoi devons-nous être curieux ?

De profiter de ce que nous savons, et au surplus nous humilier dans notre ignorance.

 

LEÇON VII. Au dimanche de la Septuagésime, tant pour ce dimanche que pour les surfaits.

 

Représenter les enfants d'Israël dans la captivité de Babylone, où ils ne veulent chanter aucun cantique d'allégresse. (Psal. 136.)

 

Que remarquez-vous de particulier dans l'Eglise en ce saint temps?

C'est qu'on y retranche les chants de joie, comme Alléluia, Gloria in excelsis, Te Deum; et que l'on change d'ornements.

 

Pourquoi cela se fait-il ?

En signe d'affliction et de deuil.

 

Pourquoi cette affliction et ce deuil?

Pour deux raisons.

 

Quelle est la première?

C'est que ces jours nous représentent les jours d'Adam, dont on commence à lire l'histoire dans l'Eglise.

 

Que veulent dire les jours d'Adam ?

Les jours de douleur et de pénitence, comme il convient à des pécheurs et à des bannis.

 

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Que nous apprend donc l’Eglise par ce deuil public ?

Elle nous apprend à retrancher les joies, les festins, les mascarades et les autres récréations insolentes.

 

Pourquoi ?

Pour pleurer comme de bons enfants avec l'Eglise leur mère, la mort et la passion de notre Sauveur.

 

Quelle est la seconde raison ?

Pour nous disposer à bien passer le saint temps de carême.

 

D'où vient donc qu'en ce temps-ci, plutôt qu'en tout autre, la bonne chère, les divertissements et les vanités sont plus en usage?

C'est une invention du démon pour contrarier les desseins de l'Eglise.

 

Quels maux arrive-t-il encore par cette mauvaise coutume?

C'est qu'elle empêche le fruit du jeune, et toutes les autres bonnes œuvres que les chrétiens pourraient faire en carême.

 

Que faut-il faire pour se conformer aux desseins de l'Eglise en ce temps de carnaval ?

Il faut premièrement se rendre volontiers aux lieux où se font les prières de quarante heures, tâchant de faire compagnie à Notre-Seigneur, tandis que la plupart des hommes l'abandonnent.

 

Et quoi encore ?

Il faut se retirer des jeux, des festins, des mascarades, des danses, et des autres récréations insolentes. Si l'on s'y trouve par quelque sorte de nécessité et de bienséance, il faut s'y comporter avec une modestie et une retenue plus grande qu'en d'autres temps.

 

A qui pouvons-nous comparer ces coureurs de nuit, qui font tant de désordres et tant d'insolences avec leurs masques?

Aux Juifs et aux soldats qui dépouillèrent Notre-Seigneur, qui lui bandèrent les yeux, et lui firent mille outrages pendant la nuit de sa passion.

 

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LEÇON VIII. Au premier dimanche de Carême.

 

Représenter Jésus-Christ dans le désert : ou le jeûne et le deuil de Ninive pénitente. (Matth., IV, 1; Luc., IV, 1, etc.; Joan., III, 5, etc.)

 

D'où vient le Carême?

Il vient d'une institution ancienne et apostolique.

 

Pourquoi le Carême est-il établi?

Pour honorer la retraite du Fils de Dieu, qui jeûna quarante jours dans le désert.

 

Pourquoi encore?

Pour faire pénitence de nos péchés, par les jeûnes et les autres mortifications.

 

Pourquoi encore ?

Pour nous disposer à la célébration de la passion de Notre-Seigneur, et à la fête de Pâques.

 

A quoi l'Eglise veut-elle nous porter par le jeûne et l'abstinence du Carême ?

Au véritable jeûne et à la véritable abstinence.

 

Quelle est-elle?

C'est de s'abstenir du péché.

 

Et de quoi encore ?

Des jeux, des amusements, et des divertissements ordinaires.

 

Que faut-il donc faire pour bien passer le Carême selon l'esprit de l'Eglise?

Modérer avec le manger le sommeil et les divertissements, pour vaquer à la prière.

 

Comment les chrétiens doivent-ils passer le Carême?

En jeûnes, en prières, en aumônes plus grandes qu'en un autre temps; s'éloignant des compagnies, s'humiliant à la vue de leurs péchés qui ont causé la mort à Notre-Seigneur.

 

Qui sont ceux qui sont obligés au jeûne ?

Toutes personnes qui ont vingt-un ans accomplis, s'ils n'en sont légitimement dispensés.

 

162

 

Ceux qui ne sont pas obligés ou jeûne, sont-ils tout à fait exempts de la mortification ?

Non : et ils doivent, autant qu'ils peuvent, entrer dans l'esprit de l'Eglise, en se retranchant quelque chose.

 

D'où vient que, dans le temps de Carême, on couvre la croix et les images, et qu'on tend un voile devant l'autel?

En signe de deuil et de pénitence.

 

Quel doit donc être le sentiment du chrétien dans le Carême?

Une sainte tristesse, un saint gémissement, une humble et sincère pénitence.

 

Et quelle doit être la pratique?

Entendre la parole de Dieu sans aucune curiosité, avec foi et componction.

 

Et quoi encore ?

Assister à l'office, et y gémir avec l'Eglise.

 

Et quoi encore ?

Se préparer à sa confession, et la faire dans les premiers dimanches de Carême, selon les pieux statuts de ce diocèse, pour éviter l'empressement du temps de Pâques.

 

 

LEÇON IX. Au dimanche de la Passion, pour le dimanche des Rameaux.

 

Quelle solennité avons-nous en l'Eglise dimanche prochain?

Le dimanche des Rameaux, autrement dit Pâque fleurie.

 

Pourquoi l'appelle-t-on le dimanche des Hameaux ?

A cause de la procession qui se fait en ce jour, où chacun porte un rameau, ou une palme à la main.

 

Pourquoi fait-on cette procession ?

En mémoire de l'entrée triomphante de Notre-Seigneur dans Jérusalem, six jours avant sa passion.

 

Que signifiait ce triomphe de Notre-Seigneur si peu de temps avant sa mort ?

Que par sa mort il triompherait du diable, du monde et de la chair, et nous ouvrirait l'entrée du ciel.

 

163

 

Pourquoi est-ce qu'au retour de la procession , on frappe trois fois à la porte, et qu'à la fin elle s'ouvre ?

Pour signifier que Notre-Seigneur par sa mort entra dans le ciel, et nous en ouvrit l'entrée.

 

Qui furent ceux qui allèrent au-devant de Notre-Seigneur ?

Le simple peuple et les enfants.

 

Pourquoi ?

Parce qu'il aime la simplicité et les louanges des âmes innocentes.

 

D'où vient que les grands de la ville de Jérusalem et les docteurs de la loi ne vinrent pas au-devant de lui?

Leur orgueil les rend indignes d'avoir part au triomphe de Notre-Seigneur.

 

Que faut-il donc faire pour y avoir part ?

Etre doux comme lui, et humble de cœur.

 

Pourquoi Jésus monta-t-il sur une ânesse ?

Pour accomplir les prophéties.

 

Et d'où vient que Dieu l'avait ainsi prédestiné ?

Afin d'éloigner de nous l'esprit de grandeur.

 

LEÇON X. Le dimanche des Rameaux, pour la Semaine sainte.

 

Comment appelle-t-on la semaine où nous allons entrer?

La grande Semaine, ou la Semaine péneuse, ou la Semaine sainte.

 

Pourquoi est-elle ainsi appelée ?

A cause du grand mystère de notre rédemption que Notre-Seigneur y a opéré, et des grands travaux qu'il y a soufferts.

 

Qu’est-il arrivé le mercredi ?

Ce jour-là Notre-Seigneur fut vendu aux Juifs, par Judas son disciple, trente deniers.

 

Qu’est-ce qui fut fait le jeudi ?

Notre-Seigneur sur le soir lava les pieds de ses apôtres, et institua le très-saint Sacrement.

 

Quand est-ce que Notre-Seigneur fut livré entre les mains des Juifs?

La nuit du jeudi au vendredi, Judas qui venait de faire sa première

 

164

 

communion, entrant dans le jardin des Olives, salua Notre-Seigneur par un baiser, selon la coutume ; et ce fut le signal aux soldats qu'il avait amenés de se saisir de Jésus-Christ, et de le lier comme ils firent.

 

Qu'est-ce que Notre-Seigneur souffrit cette nuit-là ?

Il fut conduit comme un criminel devant Anne et Caïphe , qui étaient les princes des sacrificateurs. Saint Pierre le renia trois fois; ses disciples s'enfuirent ; et toute la nuit étant laissé à la discrétion des soldats, ils lui firent souffrir toutes les indignités possibles, blasphémant son saint nom, lui donnant des soufflets et se moquant de lui.

 

Qu'arriva-t-il le vendredi ?

Les Juifs dès le grand matin l'accusèrent devant Pilate, gouverneur de Judée pour les Romains : Pilate l'envoya à Hérode, et il fut traité comme un insensé par lui et par toute sa cour : puis étant encore renvoyé d'Hérode à Pilate, il fut condamné au fouet ; ce que les soldats exécutèrent avec des excès et des cruautés inouïes.

 

Que firent-ils après la flagellation ?

Les soldats le revêtirent d'un manteau de pourpre ; lui mirent une couronne d'épines sur la tète , et un roseau à la main, le saluant par dérision comme un roi de théâtre. Mais les Juifs n'étant pas encore satisfaits de le voir en cet état, obligèrent Pilate de le condamner à la mort, comme il lit pour condescendre à leur mauvais dessein.

 

Après que Notre-Seigneur eut été ainsi condamné, que firent les Juifs?

Ils lui chargèrent une pesante croix sur les épaules, et le traînèrent ainsi au haut de la montagne du Calvaire , où l'ayant dépouillé tout nu, ils l'attachèrent à cette croix entre deux infâmes larrons.

 

Leur fureur fut-elle du moins assouvie par ce supplice ?

Non : ils continuèrent à l'outrager ; et Jésus ayant dit qu'il avait soif, ils lui présentèrent du fiel et du vinaigre.

 

Que signifiait cette soif de Jésus-Christ?

Un désir ardent de notre salut.

 

165

 

Et quand nous ne répondons pas à son désir ?

Nous lui donnons du fiel et du vinaigre, à l'exemple de ses ennemis et de ses bourreaux.

 

Qu’arriva-t-il à la mort de Jésus-Christ?

Une éclipse extraordinaire du soleil avec un grand tremblement de terre : les rochers furent fendus les sépulcres ouverts.

 

Et quoi encore?

Plusieurs morts ressuscitèrent, et apparurent aux hommes; et le voile du temple se déchira du haut en bas.

 

Qu'était-ce que ce voile du temple ?

Une sorte de rideau parsemé de chérubins, qui séparait le sanctuaire ou le lieu très-saint, d'avec le reste du temple.

 

Que signifiait cette rupture du voile ?

Que le ciel, qui est le vrai sanctuaire où Dieu habite en sa majesté, nous était ouvert par la mort de Jésus-Christ.

 

Pourquoi Dieu fit-il tous ces prodiges à la mort de son Fils ?

Ce fut en témoignage contre les Juifs.

 

N'est-ce pas aussi en témoignage contre nous ?

Oui, si nous ne profitons de cette mort.

 

Que firent ceux qui en profitèrent ?

Il s'en allaient frappant leurs poitrines, et s'écriant : « Vraiment celui-ci était le Fils de Dieu. »

 

Quand est-ce qu'il faut exciter en soi-même ces sentiments ?

Lorsqu'on vient adorer la croix.

 

Pourquoi ?

Parce qu'alors on reconnaît celui qui est attaché à la croix pour le vrai Fils unique Dieu.

 

L'adoration ne se termine donc pas à la croix matérielle?

A Dieu ne plaise.

 

A qui se termine-t-elle ?

A Jésus-Christ, Fils de Dieu vivant.

 

Comment entendez-vous cela ?

Comme lorsque saint Paul dit qu'il met sa gloire en la croix de Jésus-Christ, c'est-à-dire qu'il la met en Jésus-Christ crucifié.

 

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Que fit-on à Notre-Seigneur après sa mort ?

Un soldat lui perça le côté d'une lance, et aussitôt on en vit sortir du sang et de l'eau.

 

Que signifient ce sang et cette eau sortis du côté de Notre-Seigneur?

Le baptême, où son Eglise est lavée dans le sang de son Sauveur et dans une eau sainte.

 

Comment Jésus-Christ fut-il enseveli ?

Le jour de sa mort, sur le soir, Joseph d'Arimathie, homme noble, et Nicodème, pharisien et craignant Dieu, l'ayant descendu de la croix , l'ensevelirent honorablement dans des linges blancs, et le mirent avec des parfums dans un tombeau tout neuf taillé dans le roc.

 

Que fait-on en l'Eglise le samedi saint ?

La cérémonie du Cierge pascal, et la bénédiction des fonts : cérémonies qui sont toutes pleines de mystères.

 

Quand se faisaient-elles autrefois ?

Pendant la nuit du samedi au dimanche, qui fut celle où Jésus-Christ sortit du tombeau.

 

Que signifie le Cierge pascal?

La lumière et la joie que Jésus-Christ ressuscité apporte au monde.

 

Pourquoi bénit-on l'eau du baptême?

Pour nous montrer la vertu dont elle est remplie.

 

Que devons-nous faire pour bien passer cette semaine ?

1. Jeûner plus exactement. 2. Nous priver des compagnies. 3. Aller à confesse au plus tôt, si déjà nous n'y avons été. A. Assister avec componction à ténèbres et à tout le service des trois jours; venir adorer la croix le vendredi saint , et compatir à Notre-Seigneur, endurant quelque chose pour l'amour de lui. 5. Pour faire toutes ces choses dans leur véritable esprit, repasser continuellement les mystères de la passion dans notre pensée, durant ces trois jours, et joindre à la prière une pieuse lecture.

Voyez sur ce sujet II Cat., Il Partie, Leçon VII.

 

167

 

LEÇON XI. Pour le saint jour de Pâques.

 

Elle pourra être continuée les deux jours suivants.

 

Quelle fête avons-nous aujourd'hui dans l'Eglise ?

La plus grande de toutes les fêtes, que nous appelons la fête de Pâques, laquelle, pour marque de son excellence, se continue encore demain et après-demain, et autrefois se continuait toute l'octave.

 

Quel mystère célèbre l'Eglise en ce saint jour?

C'est la sainte résurrection de Notre-Seigneur.

 

Que veut dire résurrection ?

La réunion de son âme et de son corps, que la mort avait séparés.

 

Par qui a été vu Jésus-Christ ressuscité?

Par les femmes pieuses, par ses apôtres, et par plus de cinq cents de ses disciples.

 

Quelle preuve leur donna-t-il de sa résurrection ?

Il mangea, il conversa avec eux; il leur fit toucher son corps, et mettre leurs mains dans ses plaies.

 

Que veut dire ce mot, alléluia, qu'on répète si souvent à ce saint jour, et dans tout le temps pascal ?

Il veut dire: Louez le Seigneur; et c'était un cri de réjouissance dans la langue sainte.

 

D’où vient donc qu'on le répète si souvent ?

En signe de joie.

 

Et pourquoi prie-t-on debout en ce temps ?

C'est aussi en signe de joie, et pour figurer la résurrection de Notre-Seigneur.

 

Pourquoi célèbre-t-on cette fêle, et tout le temps pascal avec tant de joie ?

Parce que Jésus-Christ y paraît comme victorieux de la mort et du péché.

 

Pourquoi de la mort ?

Parce qu'il vit et ne meurt plus.

 

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Pourquoi du péché ?

Parce qu'il surmonte la mort que le péché avait causée.

 

La pâque n’était-elle pas une fête du peuple juif?

Oui : c'était une fête où se célébrait la sortie d'Egypte, et la délivrance du peuple de Dieu.

 

Quel rapport a cette pâque avec la vôtre ?

Parée que Jésus-Christ en ressuscitant, nous délivre de la mort et de l'enfer.

 

Que veut dire ce mot de pâques?

Pâques veut dire passage.

 

Que nous signifie ce passage?

Que de même que Jésus-Christ est passé de la mort à la vie, ainsi nous devons passer du péché à la grâce.

 

Que concluez-vous de ce que Jésus-Christ ressuscité ne meurt plus?

Que nous ne devons plus pécher.

 

Comment donc pourra-t-on connaître si on est véritablement ressuscité avec Jésus-Christ en cette fête de Pâques ?

Si on renonce non-seulement à tous les péchés, mais encore à toutes les occasions et compagnies dangereuses.

 

Comment encore?

Si on recherche les choses du ciel, et qu'on méprise tout ce qui est, ici-bas, les grandeurs, les parures et les plaisirs; et enfin si on a du goût pour les choses divines.

 

Qu'est-ce à dire avoir du goût pour les choses divines ?

Aimer les exercices de piété, la prière, le service paroissial, la prédication et le catéchisme.

 

Dans quels sentiments devons-nous passer tout le temps pascal ?

Dans une joie spirituelle.

 

Comment ?

En goûtant la rémission des péchés, et l'espérance de ressusciter comme Jésus-Christ.

 

Qu'est-ce à dire ressusciter comme Jésus-Christ?

Etre revêtus de sa gloire en corps et en âme, si nous participons à ses souffrances.

 

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LEÇON XII. Le dimanche avant la Saint-Marc, et encore avant les Rogations.

 

On la fera avec soin parce qu'elle est importante.

 

Représenter David faisant des prières extraordinaires pour le peuple frappé du fléau de la peste, et priant Dieu de se contenter de le frapper seul; (II Reg., XXIV, 14, 13, etc.) et le même David à pied avec tout le peuple fuyant devant Absalon, et s’humiliant sous la main de Dieu. (Ibid., XV, 11-10, 23, 24, etc.)

 

ARTICLE  I. De l'institution et de la fin des litanies et des processions.

 

Que fait-on dans l'Eglise le jour de Saint-Marc, et aux trois jours des Rogations ?

On fait des processions, et des prières solennelles qu'on appelle litanies.

 

Que veut dire ce mot, litanies?

La même chose que rogations, et tous les deux signifient prières, supplications.

 

Qu'est-ce donc que ces litanies et rogations?

Des prières publiques qu'on fait à Dieu, pour détourner sa colère de dessus son peuple, et le prier de bénir les fruits de la terre qui commencent à pousser.

 

Pourquoi joindre ces deux choses ensemble?

Parce que la famine, la stérilité et la mortalité qui les suit dans les hommes et dans les animaux, sont des fléaux de Dieu.

 

A-t-on besoin d'apaiser la colère de Dieu ?

Oui, puisque les scandales se multiplient, le luxe et le désordre se répand dans toutes les conditions, et la loi de Dieu est foulée aux pieds.

 

Comment les processions servent-elles pour apaiser la colère de Dieu?

C'est qu'elles servent à rendre le deuil et la pénitence plus publiques, comme si on allait crier dans toutes les rues et à la campagne : « Faites pénitence, et demandez, pardon à Dieu. »

 

Pourquoi va-t-on d'église en église ?

Pour chercher partout des intercesseurs.

 

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Que fait-on dans les litanies?

Tout ce qui peut servir à apaiser Dieu.

 

ARTICLE II. Explication des litanies.

 

Par où commence-t-on les litanies?

En implorant tous ensemble la miséricorde de Dieu, Père, Fils, et Saint-Esprit; et c'est ce que veulent dire ces mots si souvent répétés : Kyrie, eleison; Christe, eleison; Kyrie, eleison.

« O Seigneur, ayez pitié de nous ! O Christ, ayez pitié de nous ! O Seigneur, ayez pitié de nous ! »

 

Que fait-on ensuite ?

On s'adresse particulièrement à Jésus-Christ, comme à celui par qui nous devons être exaucés.

 

Que lui dit-on?

Christe, audi nos; Christe, exaudi nos, c'est-à-dire : « Christ, écoutez-nous; Christ, exaucez-nous. »

 

Et après ?

On invoque distinctement les trois Personnes divines, le Père, le Fils, et le Saint-Esprit; et ensuite en commun toute la sainte Trinité, qui est un seul Dieu, en lui disant : Miserere nobis, « ayez pitié de nous. »

 

Que fait-on dans la suite de la litanie ?

On demande les prières de la sainte Vierge, des saints anges, des saints patriarches et des saints prophètes; des saints apôtres, des saints martyrs, des saints docteurs, des saints évêques, des saints confesseurs, prêtres, diacres, moines, solitaires ; des saintes vierges et des saintes veuves, et enfin de tous les saints et de toutes les saintes.

 

Pourquoi ?

Pour mettre en prières avec nous tous les amis de Dieu, et toute l'Eglise triomphante.

 

Que leur dit-on ?

Ora pro nobis, « priez pour nous. »

 

Que fait-on ensuite?

On revient à Jésus-Christ, que l'on conjure, par tout ce qu'il a

 

171

 

fait pour notre salut, de nous délivrer de tous les maux, et principalement du péché.

 

Que dit-on à Jésus-Christ ?

Libera nos, Domine, « délivrez-nous, Seigneur. »

 

Et après ?

On prie pour tous les ordres de l'Eglise, et pour l'union et le bonheur de tout le peuple de Dieu. Que répond le peuple ? « O Dieu ! écoutez-nous , nous vous en prions : » te rogamus , audi nos.

 

Que veut dire cette prière, Agnus Dei, qu'on répète trois fois vers la fin?

On y prie Jésus-Christ l'Agneau de Dieu, qui ôte les péchés du monde, de nous exaucer et de nous pardonner.

 

Par où finit-on cette prière ?

Par où on a commencé, en implorant la miséricorde de Dieu.

 

Est-ce tout ?

Non : le prêtre qui officie prend la parole au nom de tout le peuple, et commence par l'Oraison Dominicale.

 

Que fait-il ensuite ?

Après qu'on a chanté un psaume pour demander à Dieu son secours , le prêtre réitère les prières pour tous les ordres de l'Eglise, et le peuple lui répond.

 

Et enfin ?

Le prêtre offre à Dieu les vœux de tout son peuple par diverses oraisons, qu'il finit en priant universellement pour les vivants et pour les morts.

 

En quel nom demande-t-il toutes ces choses ?

Au nom de Jésus-Christ.

 

ARTICLE III.  De l'abstinence, et autres choses concernant les litanies.

 

Pourquoi fait-on abstinence durant les trois jours des Rogations ?

Pour joindre la mortification à la prière.

 

172

 

Pourquoi ne fait-on pas un jeûne parfait?

C'est à cause qu'anciennement on ne jeûnait pas le temps pascal, qui était un temps de joie.

 

Que nous apprend l'Eglise par une prière si solennelle?

Le vrai esprit de prier.

 

Cette prière est-elle ancienne ?

Très-ancienne, et le peuple y assistait avec grand concours ; on cessait même le travail pour y assister.

 

D'où vient donc qu’on est si peu soigneux maintenant d'assister à ces litanies et processions ?

Cela vient du relâchement de la piété.

 

Pourriez-vous dire quelque raison de ce que les Rogations se font immédiatement devant l'Ascension de Notre-Seigneur ?

Il semble que Jésus-Christ montant aux cieux, l'Eglise le veuille charger de tous ses vœux, comme le vrai Médiateur de Dieu et des hommes.

 

LEÇON XIII. Le jour de l'Ascension.

 

Quelle fête avons-nous aujourd'hui?

La fête de l'Ascension, c'est-à-dire le jour que Notre-Seigneur est monté aux cieux.

 

Jésus-Christ n'était-il pas dans les cieux?

Il y était comme Dieu, et toujours dans le sein du Père éternel ; mais il est monté au ciel comme homme en corps et en âme.

 

Comment ?

Par sa propre vertu.

 

Qu'entendez-vous par les cieux ?

C'est la demeure des bienheureux.

 

Pourquoi Jésus-Christ y est-il monté?

Pour y commencer son règne.

 

Pourquoi encore ?

Pour nous y préparer notre place, et nous y servir d'avocat.

 

En quel temps Jésus-Christ est-il monté aux cieux?

Quarante jours après sa résurrection.

 

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Pourquoi attendit-il ces quarante jours ?

Il voulait, par diverses apparitions , confirmer la vérité de sa résurrection à ses disciples.

 

Ou était- il durant ce temps ?

Il n'est pas permis de le rechercher.

 

Pourquoi ?

Parce qu'il n'a pas plu à Dieu de nous le révéler.

 

Que fit-il le jour qu'il monta au ciel?

Il mangea avec ses disciples, leur parla longtemps; les mena en Béthanie et à la sainte montagne des Oliviers , d'où il devait monter aux cieux ; et il éleva ses mains pour les bénir.

 

Qu'arriva-t-il alors?

Pendant qu'il les bénissait, il s'éleva peu à peu à la vue de ses disciples, jusqu'à ce qu'une nuée l'eût dérobé à leurs yeux.

 

Et que virent-ils ?

Comme ils continuaient de regarder avec attention, deux anges leur parurent en habit blanc.

 

Savez-vous ce que leur dirent ces anges ?

Qu'il n'y avait plus rien à regarder, et que Jésus reviendrait un jour visiblement des cieux, comme il y était monté.

 

Que firent les disciples ?

Ils se retirèrent ensemble selon le précepte de Jésus-Christ, avec Marie Mère de Jésus, et attendirent en grand silence et recueillement le Saint-Esprit qu'il leur avait promis.

 

En quel état est Jésus-Christ dans le ciel?

En grande puissance et majesté, assis à la droite de Dieu son père.

 

Que veut dire cela ?

Que toute puissance lui est donnée dans le ciel et sur la terre.

 

A quoi nous oblige ce mystère ?

A élever nos cœurs en haut, et à ne vouloir aucune gloire, jusqu'à ce que celle de Jésus-Christ soit manifestée.

 

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LEÇON XIV. Pour le jour de la Pentecôte, le dimanche durant l'octave de l'Ascension.

 

Elle sera continuée le jour de la fête, et les deux fêtes suivantes.

 

ARTICLE I. Circonstances de la descente du Saint-Esprit.

 

Quelle est cette grande fête que l’Eglise solennise dimanche prochain? C'est la fête de la Pentecôte, et la descente du Saint-Esprit.

 

Que veut dire ce mot, Pentecôte ?

C'est-à-dire le cinquantième jour après Pâques, jour très-solennel parmi les Juifs.

 

Quand est-ce donc que le Saint-Esprit descendit ?

Le cinquantième jour après Pâques, un dimanche vers les neuf heures du matin.

 

Comment se fit cette descente ?

On entendit tout d'un coup un grand bruit qui venait du ciel, comme d'un vent violent, et il remplit toute la maison où les disciples étaient assemblés.

 

Qu’arriva-t-il ensuite ?

Ils virent paraître comme des langues de feu qui se partagèrent, et s'arrêtèrent sur chacun d'eux.

 

Que firent les Juifs ?

Les Juifs qui étaient assemblés en Jérusalem de toutes les parties du monde pour solenniser la Pentecôte, accoururent au grand bruit qu'on avait entendu du ciel.

 

Que trouvèrent-ils?

Ils trouvèrent les apôtres qui célébraient les merveilles de Dieu ; et chacun les entendait parler en sa langue.

 

Qu’était-il donc arrivé aux apôtres?

A la présence de ce feu céleste, ils avaient été remplis de ferveur et de courage pour annoncer Jésus-Christ ressuscité.

 

Que signifiait ce grand éclat qui avait précédé?

Il signifiait la terreur religieuse qui précède l'inspiration de l'amour divin.

 

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Que signifiaient ces langues de feu?

Elles signifiaient la prédication apostolique pleine de lumière et de ferveur.

 

Qu'est-ce que le Saint-Esprit en prédisait?

Qu'elle éclairerait et embraserait tout l'univers.

 

Comment le Saint-Esprit le prédisait-il?

Parce que chacun entendait les apôtres parler en sa langue.

 

Et que voulait dire cela ?

Que l'Evangile de Jésus-Christ serait prêché en toute langue.

 

ARTICLE  II. Du mot de Pentecôte, et de la signification du cinquantième jour.

 

Les Juifs avaient-ils leur Pentecôte ?

Oui ; nous avons déjà dit que les Juifs avaient leur Pentecôte parmi eux.

 

Qu’est-ce que c'était?

Le cinquantième jour après leur pâque, jour très-solennel parmi eux.

 

Qu’était-il arrivé au cinquantième jour après la première pâque, ou ils sortirent de l'Egypte?

C'est que la loi leur fut donnée en ce jour sur le mont Sinaï, au milieu des feux et des éclairs.

 

Quel rapport de ceci avec la Pentecôte des chrétiens ?

C'est que la loi nouvelle est aussi publiée en ce jour, au milieu d'un feu nouveau que Dieu fait paraître.

 

Quelle différence entre les feux de Sinaï, et le nouveau feu qui nous paraît ?

C'est que l'un inspirait la terreur, et l'autre inspire la douceur et l'amour.

 

Que faisaient les Juifs à la fête de fa Pentecôte, ou du cinquantième jour après leur pâque ?

Ils offraient à Dieu des pains faits avec les prémices de la moisson.

 

Qu’appelez-vous les prémices?

Les premiers fruits.

 

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Et qu'à cela de commun avec notre Pentecôte?

C'est qu'au jour de la Pente, ôte, par la descente du Saint-Esprit et par la prédication de saint Pierre, les prémices de l'Eglise naissante furent offertes à Dieu.

 

Comment ?

Par la conversion de trois mille hommes, qui furent suivis de beaucoup d'autres.

 

ARTICLE III. Merveilles que le Saint-Esprit opéra dans l'Eglise naissante.

 

Quelle vie menaient ces nouveaux disciples qui composèrent l'Eglise naissante ?

Une vie d'une sainteté admirable.

 

En quoi était-elle si admirable?

Ils n'avaient tous qu'un cœur et qu'une âme; et tout était commun entre eux.

 

Comment ?

Ils vendaient leurs biens, et en apportaient le prix aux pieds des apôtres, qui distribuaient à chacun selon ses besoins.

 

Quelle vertu éclate encore dans les premiers chrétiens?

La joie de souffrir pour le nom de Jésus-Christ.

 

Quel était leur service et leur culte?

De s'assembler tous les jours pour prier ensemble, écouter la prédication des apôtres, et célébrer l'Eucharistie.

 

Ils étaient donc d'une merveilleuse édification ?

Oui : on les voyait toujours ensemble en prières dans le temple, et tout le monde les aimait.

 

Et qu'est-ce qu'on admirait principalement ?

Le changement arrivé dans les apôtres.

 

Quel était ce changement?

Que des hommes si grossiers et si ignorants explicassent si hautement les secrets de Dieu et les saintes Ecritures.

 

Qu'y avait-il encore de changé dans les apôtres ?

C'est que de lâches ils devinrent courageux, pour rendre témoignage de la résurrection de Jésus-Christ.

 

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Et comment confirmaient-ils leurs témoignages ?

Par les miracles qu'ils faisaient devant tout le peuple.

 

Comment encore ?

En s'exposant à la mort et à tous les supplices , pour soutenir qu'ils a voient vu, qu'ils avaient ouï et touché Jésus-Christ ressuscité.

 

Qui leur donna cette force ?

Le Saint-Esprit, en allumant la charité dans leurs cœurs.

 

ARTICLE IV. De l'opération perpétuelle du Saint-Esprit dans l'Eglise.

 

Le Saint-Esprit a-t-il opéré seulement dans l'Eglise naissante ?

Non : il continue le même secours dans la suite des temps.

 

En quoi paraît principalement l'opération du Saint-Esprit dans l’Eglise ?

Dans la force invincible qu'il lui donne.

 

Et en quoi l'Eglise a-t-elle montré cette force ?

En souffrant, trois cents ans durant, une continuelle persécution sans murmurer.

 

La force de l'Eglise ne paraît-elle pas encore en d'autres choses?

Elle paraît encore dans la victoire qu'elle a remportée contre tant d'hérésies.

 

Qu’appelez-vous des hérésies ?

De mauvaises doctrines où l'on préfère opiniâtrement des raisonnements humains à ce que Dieu a révélé, et son sens particulier au jugement de l'Eglise.

 

Quelle assistance le Saint-Esprit donne-t-il encore à l'Eglise ?

En ce que la sainte doctrine et l'esprit de sainteté y demeure toujours, et dans une si grande corruption de mœurs.

 

Que faut-il faire pour corriger les mauvaises mœurs ?

Se conformer aux exemples qu'a donnés l'Eglise naissante.

 

Que devons-nous principalement apprendre d'elle ?

A nous réjouir dans les souffrances.

 

Et quoi encore ?

A n'être tous qu'un cœur et qu'une âme.

 

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Comment ?

En bannissant d'entre nous les inimitiés et les discordes.

 

L'Eglise subsistera-t-elle toujours ?

Oui : « et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle, » comme Jésus-Christ l'a promis.

 

Qu’est-ce à dire, les portes de l'enfer ?

La puissance de l'enfer ; et cela veut dire que l'Eglise ne sera jamais renversée , ni par les persécutions , ni par les hérésies, ni par la corruption des mœurs, ni par celle des particuliers , ni par celle de ses ministres.

 

Sera-t-elle toujours véritable et toujours sainte, malgré toutes ces choses ?

Oui, toujours véritable et toujours sainte.

 

Comment toujours véritable?

Parce qu'elle enseignera toujours toutes les vérités que Dieu a révélées.

 

Comment toujours sainte ?

Parce que par sa doctrine toujours sainte, elle ne cessera jamais de produire des saints dans son unité.

 

Qui opère ces merveilles ?

Le Saint-Esprit qui l'anime.

 

ARTICLE V. Acte de foi envers le Saint-Esprit, et pour s'attacher à l'Eglise.

 

Croyez-vous fermement ce que vous venez de dire du Saint-Esprit et de l'Eglise ?

Oui : je crois de tout mon cœur au Saint-Esprit, la sainte Eglise catholique, et la communion des saints.

 

Le Saint-Esprit est-il Dieu ?

Oui : le Saint-Esprit est un même Dieu avec le Père et le Fils.

 

Qui l'a envoyé aujourd'hui ?

Le Père et le Fils.

 

Pourquoi dites-vous que le Père et le Fils l'ont envoyé ?

Parce qu'il procède de l'un et de l'autre.

 

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Pourquoi mettez-vous l'Eglise incontinent après le Saint-Esprit?

Afin de déclarer que toute l'autorité, toute la sainteté et toute la force de l'Eglise, vient du Saint-Esprit.

 

Le Saint-Esprit habite-t-il dans les vrais fidèles, comme autrefois dans les apôtres ?

Oui : il habite dans les vrais fidèles; ils sont tous le temple du Saint-Esprit.

 

Et leur corps est-il aussi le temple du Saint-Esprit ?

Oui : leur corps est aussi le temple du Saint-Esprit.

 

A quoi cela les oblige-t-il?

A ne souiller pas le temple de Dieu.

 

Comment souille-t-on ce temple de Dieu qui est nous-mêmes ?

Par le péché.

 

Par quel péché principalement ?

Par l'impureté.

 

Pourquoi ?

Parce qu'il souille tout ensemble l’âme et le corps.

 

LEÇON XV. Pour le jour de la Trinité.

 

Quelle fête célébrons-nous aujourd'hui ?

La fête de la très-sainte Trinité.

 

Qu'est-ce que la très-sainte Trinité?

Un seul Dieu en trois personnes distinctes, le Père, le Fils, et le Saint-Esprit.

 

Comment pouvons-nous honorer la très-sainte Trinité?

En nous unissant entre nous par la charité, comme le Père, le Fils, et le Saint-Esprit sont unis par la nature.

 

Le catéchiste joindra ici ce qu'il trouvera à propos touchant le mystère de la Trinité, et le tirera principale meut du second catéchisme, II part., leçon II et XII, art. 1, 3 et 4.

Notez que la leçon suivante se doit commencer le jour de la Trinité, à cause que le jeudi du saint Sacrement la procession et le service laissent peu de temps pour le catéchisme.

 

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LEÇON XV. Pour la fête du saint Sacrement. 

Elle continuera les deux jeudis et le dimanche de l'octave, selon qu'on aura le temps.

 

Représenter David avec les sacrificateurs, les lévites et tout le peuple conduisant en triomphe l'arche du Seigneur dans la maison d'Obédédom; et de là avec la même pompe sur la sainte montagne de Sion, pour y reposer dans le tabernacle que David lui avait construit. (II Reg., VI; I Paral., XIII; XV, 25; XVI, 1, etc.

 

Quelle fête célébrons-nous jeudi prochain?

La fête du saint Sacrement de l'autel.

 

Pourquoi l'Eglise a-t-elle institué une procession si magnifique en ce jour ?

Pour deux raisons principales.

 

Quelle est la première ?

Pour remercier Notre-Seigneur d'avoir institué un banquet si divin, et un si saint sacrifice.

 

Quelle est la seconde ?

Pour célébrer la victoire que Jésus-Christ a donnée à son Eglise sur les ennemis de ce sacrement.

 

Comment faut-il assister à la procession de ce jour?

Avec un esprit recueilli, les yeux baissés en toute modestie, un cierge en main en signe de joie, pour l'honneur qu'on rend aujourd'hui à Jésus-Christ, et par la mémoire d'un si grand bienfait.

 

Est-ce assez pour témoigner à Notre-Seigneur la reconnaissance d'un si grand bienfait, d'assister à la procession et au service de ce jour-là?

Non : mais encore pendant l'octave, il faut assister aux saluts, et le visiter au moins une fois le jour dans l'église.

 

Quel fruit faut-il retirer de cette fête ?

Croire fermement ce mystère, et faire souvent des actes de foi, disant : « Je crois fermement, mon Seigneur Jésus-Christ, que vous êtes en corps et en âme dans le saint Sacrement de l'autel. »

 

Que faut-il joindre à cet acte de foi ?

Un humble remerciement d'un si grand don, et se tenir en grand respect devant lui.

 

Si le catéchiste a du temps, il fera ici répéter ce qu'il trouvera à propos de l'instruction faite pour ce saint mystère.

 

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POUR LES FÊTES DE LA SAINTE VIERGE ET DES SAINTS.

 

LEÇON UNIQUE.

 

De ces fêtes en général.

 

Cette leçon doit être faite quatre fois l'année, une fois à chaque saison, selon la discrétion des curés, pour bien apprendre aux enfants l'esprit de ces fêtes.

 

Qu'appelez-vous les fêtes des Saints ?

Des fêtes dédiées à Dieu en mémoire des Saints.

 

Quel jour en célèbre-t-on la mémoire ?

C'est ordinairement le jour de leur mort.

 

Pourquoi l'appelle-t-on donc le jour de leur nativité, selon le langage de l'Eglise ?

Parce que leur vraie nativité est celle où ils naissent dans le ciel, et pour la gloire éternelle.

 

Pourquoi l'Eglise a-t-elle établi de telles fêtes ?

Pour honorer Dieu dans ses saints?

 

Comment ?

Parce que c'est Dieu qui les a faits saints, et que c'est Dieu qui les rend heureux.

 

Quelle est donc l'intention de l'Eglise dans les fêtes établies en mémoire des Saints?

D'offrir à Dieu des actions de grâces pour la grâce et pour la gloire qu'il leur a donnée.

 

Quelle est la gloire des Saints ?

C'est la gloire de Dieu même qui rejaillit sur eux.

 

Quelle utilité nous revient-il de célébrer la fête des Saints ?

Deux grandes utilités.

 

Dites la première.

C'est qu'en célébrant la mémoire des Saints, nous sommes incités à profiter de leurs exemples.

 

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Et la seconde ?

C'est que nous sommes aidés par leurs prières.

 

Pourquoi l'Eglise célèbre-t-elle avec une dévotion particulière les fêtes de la sainte Vierge Marie ?

Parce qu'elle a une excellence particulière, et un titre incommunicable à tout autre.

 

Quel est ce titre?

Le titre de Mère de Dieu?

 

Quel avantage lui donne ce titre?

D'être unie d'une façon particulière à toute la très-sainte Trinité.

 

Comment au Père éternel ?

Par le Fils qui leur est commun.

 

Comment au Fils ?

Parce qu'elle est sa Mère.

 

Comment au Saint-Esprit?

Parce qu'il est survenu en elle, pour former Jésus-Christ de son sang très-pur.

 

Que devons-nous croire de cette Vierge ?

Que Dieu l'a comblée de grâces, en la faisant Mère de son Fils.

 

Et quoi encore ?

Qu'il l'a préparée pour en être la digne demeure.

 

Ne devez-vous pas espérer de grandes grâces par ses prières ?

Oui, puisque Dieu l'a choisie pour nous donner par elle l'Auteur de la grâce.

 

POUR LES FÊTES DE LA SAINTE  VIERGE.

 

LEÇON I. Pour la Conception, 8 décembre.

 

Quelle fête avons-nous aujourd'hui ?

La conception miraculeuse de la sainte Vierge. (Const. Sixt. IV : Cùm prœexcelsa, lib. IV, Extrav. comm., de Reliq. et vener. SS.)

 

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Pourquoi l’appelez-vous miraculeuse ?

Parce que Dieu la donna par miracle à son père saint Joachim. et à sainte Anne sa mère, qui était stérile.

 

D'où a-t-on appris ce miracle ?

D'une pieuse tradition venue d'Orient, et répandue dans toutes les églises ?

 

Que tiennent communément les théologiens de la conception de la sainte Vierge ?

Que par une grâce particulière elle a été immaculée, c'est-à-dire sans aucune tache et sans le péché originel.

 

Quelle raison ont-ils de le dire ainsi ?

C'est parce qu'ils trouvent peu convenable à la majesté de Jésus-Christ, que sa sainte Mère ait pu être un seul moment sous la puissance de Satan.

 

Mais si elle n'y avait jamais été, il semble que Jésus-Christ ne serait pas son Sauveur ?

Il ne laisserait pas d'être son Sauveur.

 

Comment ?

En la préservant du mal commun du genre humain, et en prévenant par sa grâce la contagion du péché d'Adam.

 

L'Eglise a-t-elle défini que la conception de la Vierge fût immaculée ?

Non : le Saint-Siège a déclaré que la chose n'était pas encore définie (a) ; et que ce n'était ni hérésie ni péché mortel de ne le croire pas. ( Const. Sixt. IV : Grave nimis; Conc. Trid., sess. V, dec. de Pec. origin. )

 

Que faut-il considérer en cela ?

La grande prudence du Saint-Siège, et le soin qu'on y apporte à examiner la tradition constante de tous les siècles.

 

(a) Avec quelle joie Bossuet n'aurait-il pas reçu la décision qui a mis le dogme de l’Immaculée Conception au nombre des articles de foi! Le S décembre 1854, le souverain pontife Pie IX, entouré des évoques du monde entier, a porté la définition que voici : « Nous déclarons, prononçons et définissons que la doctrine selon laquelle la bienheureuse Vierge Marie, dès le premier instant de sa conception, a été par une grâce et un privilège particulier de Dieu tout-puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ sauveur du genre humain, préservée de toute tache du péché originel, est révélée de Dieu et doit être crue fidèlement et constamment par tous les fidèles. »

 

 

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Qu'y a-t-il donc de certain en cette matière ?

C'est que l'Eglise permet de croire la conception immaculée, et que cette opinion est pieuse.

 

Que devons-nous principalement méditer en cette fête ?

La grande corruption de notre nature et la grande grâce que Dieu fait au monde, en lui donnant la sainte Vierge, par laquelle elle aura le Sauveur.

 

LEÇON II. Pour la Nativité de la sainte Vierge, 8 septembre.

 

Quelle fête célébrons-nous aujourd'hui?

La Nativité de la sainte Vierge.

 

Naquit-elle dans le péché comme les autres hommes ?

On ne le doit pas croire, ni que Dieu lui ait accordé moins de grâces qu'à saint Jean-Baptiste.

 

Quelle grâce Dieu accorda-t-il à saint Jean-Baptiste?

D'être sanctifié-dès le ventre de sa mère, et cela se fit à la voix de la sainte Vierge.

 

Que concluez-vous de là ?

Qu'elle-même ne doit pas avoir reçu un moindre privilège; et il faut plutôt croire qu'elle en aura reçu de plus grands.

 

Quelle fut donc la sainteté de la bienheureuse Vierge ?

Une sainteté très-abondante, jusqu'à être exempte de tout péché, même véniel, comme l'Eglise le tient. (Conc. Trid., sess. VI, can. 23.)

 

Qu'y a-t-il de plus remarquable dans les vertus de cette Vierge ?

La promesse qu'elle fit à Dieu dès son premier âge de garder sa virginité, chose qui n'avait point d'exemple.

 

Que joignit-elle à la sainte virginité?

La prière et la retraite.

 

Et le reste de sa conduite, quel était-il?

Tel qu'il convenait à celle qui devait être Mère de Jésus-Christ, et le recevoir dans ses entrailles.

 

Que devons-nous apprendre de là?

A nous rendre dignes des bienfaits de Dieu, et à nous bien préparer à recevoir Jésus-Christ dans l'Eucharistie.

 

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Qui doit principalement imiter la très-sainte Vierge?

Les filles et les femmes, parce qu'elle est l'honneur de leur sexe.

 

En quoi la doivent-elles imiter ?

Dans sa retenue, dans sa modestie, dans sa chasteté et dans son humilité.

 

LEÇON III. Pour l'Annonciation de la sainte Vierge, 25 de mars.

 

Elle doit être commencée le dimanche précédent, et continuée le jour même.

 

Quelle fête avons-nous N. prochain ?

Celle où l'ange saint Gabriel annonça à la sainte Vierge Marie qu'elle serait Mère de Dieu.

 

Pourquoi fut-elle troublée à la salutation de l'ange?

Parce qu'elle se jugeait indigne d'un si grand bonheur.

 

Pourquoi encore?

Une vierge vraiment pudique a toujours de l'inquiétude, quand elle voit quelque chose d'extraordinaire.

 

Quelles vertus fit paraître la sainte Vierge dans ce mystère?

Une pureté admirable, ne voulant pas consentir à l'honneur d'être Mère de Jésus-Christ au préjudice de sa pureté.

 

Quelle autre vertu encore ?

Une humilité profonde, quand choisie pour être la Mère, elle dit : « Je suis la servante du Seigneur. »

 

Quelle autre vertu encore ?

Une foi et une obéissance parfaite, en disant à l'ange : « Qu'il me soit fait selon votre parole. »

 

Qu'arriva-t-il à ce moment ?

Le Fils de Dieu s'incarna dans ses entrailles.

 

Qu'est-ce à dire, s'incarner?

Prendre une chair humaine avec une âme comme la nôtre ; et en un mot, se faire homme.

 

Dieu voulait donc qu'elle consentît à l'incarnation du Sauveur?

Oui : Dieu voulait qu'elle consentît à l'incarnation du Sauveur.

 

Pourquoi ?

Afin que l'obéissance de Marie réparât la désobéissance d'Eve.

 

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Et quel rapport voyez-vous entre Eve et Marie ?

Il en paraît un très-grand dans ce mystère.

 

Comment ?

Eve est abordée par un mauvais ange ; et Marie est saluée par un ange saint.

 

Qu'y a-t-il de plus ?

Eve séduite par le tentateur, désobéit à Dieu ; et Marie lui obéit en croyant à l'ange.

 

Et quoi encore ?

Eve présente à Adam le fruit de mort; et Marie nous donne le fruit de vie.

 

Quoi enfin ?

Par Eve commence notre perte; et par Marie commence notre salut.

 

Que peut-on conclure de là ?

Que de même que Jésus-Christ est le nouvel Adam, Marie est la nouvelle Eve.

 

Que veut dire ce mot Eve ?

Mère de tous les vivants.

 

Quelle est donc la véritable Eve, et la vraie Mère de tous les vivants?

La véritable Eve et la vraie Mère de tous les vivants, c'est la sainte Vierge.

 

Faut-il espérer beaucoup de ses prières?

Il n'en faut point douter.

 

Que faut-il apprendre d'elle aujourd'hui ?

Il en faut apprendre les dispositions avec lesquelles on doit recevoir Jésus-Christ.

 

Quelles sont-elles?

La pureté et l'humilité. Plutôt mille morts que le moindre désir impur, quand on doit recevoir Jésus-Christ, et après l'avoir reçu.

 

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LEÇON IV. Pour la Visitation de la sainte Vierge, 2 juillet.

 

Le dimanche précédent.

 

De quel mystère fait-on la mémoire N. prochain ?

De l'humble et charitable visite que rendit la bienheureuse Vierge à sa cousine sainte Elisabeth.

 

En quel état étaient-elles toutes deux ?

Elisabeth était enceinte de saint Jean-Baptiste, et Marie de Jésus-Christ.

 

Qu'arriva-t-il alors ?

A la voix de Marie, l'enfant que portait sainte Elisabeth tressaillit de joie, et adora le Sauveur.

 

Que dit sainte Elisabeth à la sainte Vierge?

Elle s'écria de toute sa force à la sainte Vierge : « Vous êtes bienheureuse entre toutes les femmes, et le fruit de vos entrailles est béni. »

 

Et Marie, à qui on faisait de si grands honneurs?

Elle dit le sacré cantique de Magnificat.

 

Que contient en abrégé cet admirable cantique ?

Marie y glorifie Dieu, et s'abîme dans son néant.

 

Pourquoi chante-t-on tous les jours ce sacré cantique?

En mémoire de la sainte joie que le Saint-Esprit répandit aujourd'hui dans les cœurs.

 

Dans quelle disposition faut-il dire ce divin cantique ?

Avec une grande joie des grandeurs de Dieu, et une profonde humilité.

 

LEÇON V. Pour la Purification, 2 février.

 

Elle se commencera le dimanche précédent, et se continuera le même jour.

 

Quel mystère célébrons-nous N. prochain ?

La purification de la sainte Vierge, et la présentation de Jésus-Christ au temple.

 

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Quelle était dans l'ancienne loi la cérémonie de la purification ?

La loi obligeait toutes les femmes à se venir purifier dans le temple quarante jours après l'enfantement, si elles avaient eu un fils; et soixante jours, si c'était une fille. (Levit. XII.)

 

Que signifiait cette purification ?

Qu'après le péché d'Adam, notre naissance était impure et maudite.

 

Y avait-il eu quelque chose d'impur dans la naissance du Fils de Dieu, et dans l'enfantement de Marie ?

A Dieu ne plaise.

 

Pourquoi donc fut-elle soumise à la loi de la purification ?

L'exemple et l'humilité le voulaient ainsi.

 

D'où vient qu'elle présenta Jésus-Christ au temple ?

Parce que la loi ordonnait qu'on y présentât les premiers-nés. (Exod., XIII, 12. )

 

Pourquoi ?

En mémoire de ce qu'en  Egypte, lorsque Dieu délivra son peuple, il frappa tous les premiers-nés des Egyptiens, et sauva les premiers-nés des Hébreux.

 

Et ensuite qu'ordonna-t-il?

Que les premiers-nés des Hébreux lui fussent présentés par leurs parents, qui en même temps les rachetaient de lui par de l'argent qu'ils donnaient.

 

Quel sacrifice offrait-on à la purification ?

Les riches offraient un agneau, et les pauvres une paire de tourterelles ou deux colombes. (Levit., XII, 6, 8. )

 

Pourquoi est-ce que dans l'Evangile il n'est parlé que de tourterelles et de colombes ?

A cause que Joseph et Marie, comme pauvres, offraient les présents que les pauvres avaient accoutumé d'offrir.

 

Que devons-nous apprendre de là ?

A aimer la pauvreté, qui nous rend semblables à la famille de Jésus-Christ et à lui-même.

 

Pourquoi fallait-il que Jésus-Christ fût présenté au temple ?

Il y devait être présenté comme la victime du genre humain.

 

189

 

Fut-il connu de quelqu'un dans cette présentation ?

Oui : Dieu suscita le saint vieillard Siméon, avec la sainte veuve Anne, célèbre par sa piété et par ses jeûnes, et qui avait le don de prophétie.

 

Que faisait-elle en ce jour ?

Pendant qu'on présentait Jésus-Christ au temple, elle parlait à tous ceux qui attendaient la rédemption d'Israël.

 

Et que fit le saint vieillard Siméon?

Il prit le divin Enfant entre ses bras, et dit le cantique, Nunc dimittis, etc.

 

Que veut dire ce saint cantique ?

Que le saint vieillard ne se souciait plus de mourir, après avoir vu celui qui devait être la lumière du monde.

 

Que fit-il ensuite ?

Il prédit les contradictions que devait souffrir Jésus-Christ, et la peine qu'en aurait sa sainte Mère.

 

Pourquoi allume-t-on des cierges à cette fête ?

En signe de joie et en mémoire de ce que dit Siméon, que Jésus serait la lumière pour éclairer les Gentils, et pour la gloire du peuple d'Israël.

 

Que faut-il apprendre de Marie en cette fête ?

A observer exactement la loi de Dieu, et à ne point chercher des raisons pour nous en exempter.

 

Que faut-il apprendre de Jésus-Christ ?

A nous offrir avec lui au Père éternel, principalement au saint sacrifice de la messe.

 

Pourquoi chante-t-on tous les jours le cantique Nunc dimittis?

En mémoire de la piété du bon Siméon, et pour apprendre de lui à ne pas désirer la vie.

 

Que devons-nous donc désirer ?

De posséder Jésus-Christ.

 

190

 

LEÇON VI. Pour l'Assomption de la sainte Vierge, 15 août.

 

Le dimanche précédent.

 

Quelle fête célébrons-nous N. prochain ?

La mort bienheureuse, et l'Assomption de la sainte Vierge.

 

Qu'en chante la sainte Eglise ?

Qu'à ce jour elle fut élevée au-dessus de tous les chœurs des anges, et remplit tout le ciel de joie.

 

Que dit encore la sainte Eglise ?

Qu'elle fut dignement reçue et glorifiée par son Fils.

 

Et quoi encore?

Nous lisons dans la Collecte de plusieurs églises célèbres, qu'encore qu'elle soit morte en ce jour, la mort n'a pu l'abattre.

 

Que tiennent communément les fidèles et les saints docteurs ?

Qu'elle a été glorifiée en corps et en âme.

 

Sur quoi peut-on établir cette doctrine ?

Sur ce que Jésus-Christ en ressuscitant, ressuscita plusieurs saints qu'il mena avec lui en triomphe dans les cieux ; et qu'on doit croire qu'il n'aura pas moins fait pour sa sainte Mère.

 

Et sur quoi encore ?

Sur ce qu'en effet l'Eglise soigneuse dès les premiers temps, de recueillir les reliques des corps des saints apôtres, de saint Etienne et des autres de ce premier temps, n'a jamais fait mention de celles de la sainte Vierge.

 

Mais que faut-il principalement penser de la sainte Vierge ?

Que, selon la parole de son Fils, elle a été autant exaltée qu'elle a été humble.

 

En quoi son humilité est-elle principalement remarquable ?

En ce que dans la plus grande dignité où puisse être élevée une créature, elle a été la plus humble.

 

Quel est le sujet de la procession de ce jour ?

C'est une dévotion des rois de France, commencée par Louis XIII de pieuse mémoire, où ils mettent leur personne et leur royaume sous la protection particulière de la sainte Vierge.

 

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Faut-il beaucoup espérer de ses prières?

Quelqu'un en peut-il douter?

 

Que demande-t-elle principalement de ceux qui sont dévots envers elle?

L'imitation de ses vertus, et surtout de sa pureté et de son humilité.

 

LEÇON VII. De la Présentation de la sainte Vierge, 21 novembre.

 

Que nous rappelle la sainte Eglise dans la Présentation de la sainte Vierge ?

Une pieuse tradition venue d'Orient.

 

Que porte-t-elle ?

Que la bienheureuse Marie fut consacrée à Dieu dès son enfance, et lui fut présentée dans son saint temple.

 

Ya-t-il raison d'ajouter foi à cette tradition?

On doit croire facilement tout ce qui est avantageux à la sainte Vierge, quand il n'est pas contre la foi.

 

Mais qu'y a-t-il de certain ?

C'est qu'en effet la sainte Vierge fut consacrée spécialement à Dieu dès sa première enfance, et toujours nourrie sous ses ailes.

 

Quel rapport avait-elle avec le temple ?

C'est qu'elle était le temple vivant où le Fils de Dieu devait habiter.

 

Que devons-nous apprendre de cette fête ?

A nous présenter continuellement à Dieu, dans son saint temple, dès notre enfance.

 

Comment nous rendrons-nous dignes de cet honneur ?

Par la prière, par la chasteté et par la modestie.

 

192

 

POUR LES  FÊTES DES  SAINTS.

 

LEÇON I. Pour la Nativité de saint Jean-Baptiste, le 24 juin.

 

Cette leçon doit être commencée le dimanche précédent, et continuée le jour même.

 

Que célébrons-nous N. prochain ?

La nativité de saint Jean-Baptiste.

 

Qui est saint Jean-Baptiste ?

Le Précurseur de Jésus-Christ, et le plus grand de tous les prophètes et de tous les hommes, selon la parole du Fils de Dieu.

 

Que veut dire ce mot, Précurseur ou Avant-coureur de Jésus-Christ ?

Celui qui a préparé le monde à le recevoir, et l’a montré au doigt, disant : « Le voilà. »

 

Quelle est l'excellence de ce ministère ?

De montrer Jésus-Christ présent, au lieu que les patriarches et les prophètes ne l'avaient vu que de loin.

 

Que signifiait son baptême ?

Il signifiait le baptême plus excellent que devait donner Jésus-Christ, et lui préparait les voies, en annonçant la pénitence.

 

Qu'a de particulier sa nativité ?

Qu'il est né dans la grâce.

 

Comment ?

Parce qu'il fut sanctifié dès le ventre de sa mère sainte Elisabeth , par la présence de Jésus-Christ et à la voix de la sainte Vierge.

 

Quelle fut la principale merveille qui parut à sa nativité ?

C'est que son père saint Zacharie, qui a voit perdu la parole, la recouvra pour dire ce pieux cantique, Benedictus.

 

Quel est l'abrégé de ce saint cantique ?

Qu'à la naissance du saint Précurseur, où la lumière de Jésus-Christ commence à paraître, on doit avoir une joie pareille à celle du jour naissant.

 

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Pourquoi ?

Parce que le vrai Orient, qui est Jésus-Christ, commence à faire paraître ses lumières en son Précurseur.

 

Quelle fut la vie de saint Jean-Baptiste ?

D'une admirable innocence, et tout ensemble d'une pénitence et d'une mortification affreuse.

 

En quoi parait son innocence ?

En ce que dès l'âge de trois ans il se retira dans le désert, et donna le modèle de la vie des saints solitaires.

 

Et sa pénitence, quelle fut -elle ?

Il ne but jamais que de l'eau ; il ne vécut que de sauterelles, et n'eut pour tout habit qu'un cilice.

 

Pourquoi l'Eglise témoigne-t-elle tant de joie à sa naissance ?

Elle ne fait en cela que perpétuer celle que l'ange avait prédite.

 

Comment ?

L'ange Gabriel avait prédit à son père saint Zacharie qu'on se réjouirait à sa naissance.

 

Est-ce pour cela qu’on allume des feux de joie ?

Oui, c'est pour cela.

 

L'Eglise prend-elle part à ces feux ?

Oui, puisque dans plusieurs diocèses, et en particulier dans celui-ci, plusieurs paroisses font un feu qu'on appelle Ecclésiastique.

 

Quelle raison a-t-on eue de faire ce feu d'une manière ecclésiastique ?

Pour en bannir les superstitions qu'on pratique au feu de la Saint-Jean.

 

Quelles sont ces superstitions ?

Danser à l'entour du feu, jouer, faire des festins, chanter des chansons déshonnêtes, jeter des herbes par-dessus le feu, en cueillir avant midi ou à jeun , en porter sur soi, les conserver le long de l'année, garder des tisons ou des charbons du feu, et autres semblables.

 

Que devons-nous apprendre de saint Jean-Baptiste ?

Le mépris du monde, et joindre la mortification avec l'innocence.

 

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LEÇON II. Des saints Apôtres et des saints Evangélistes en général.

 

Cette leçon se fera deux ou trois fois l'année à quelques fêtes d'apôtres.

 

Qui appelez-vous les apôtres?

Ceux que Jésus-Christ a appelés les premiers pour être les pasteurs de son Eglise.

 

Quelle a été leur vocation ?

D'être les témoins des miracles de Jésus-Christ, et les dépositaires de sa doctrine.

 

Par où nous paraît-il principalement que leur témoignage est recevable ?

En ce qu'ils l'ont scellé de leur sang.

 

Comment la dignité des apôtres nous est-elle marquée dans l'Ecriture?

Elle est marquée dans ces douze pierres de l’Apocalypse sur lesquelles est fondée la cité sainte, c'est-à-dire l'Eglise, et sur lesquelles étaient écrits les noms des douze apôtres.

 

Pourquoi sont-ils regardés comme les fondements de l'Eglise ?

Parce que l'Eglise est fondée sur la doctrine apostolique.

 

Comment se perpétue la doctrine apostolique?

En venant à nous de main en main parle ministère des évêques, successeurs des apôtres.

 

D'où vient que nous savons si peu de chose de la plupart des apôtres?

Leurs travaux paraissent assez par leurs fruits.

 

Quels en sont les fruits ?

C'est que par leur prédication tout le monde, et jusqu'aux nations les plus barbares, a été rempli de l'Evangile et d'églises chrétiennes.

 

Et qui sont les évangélistes ?

Les quatre historiens qui ont recueilli la vie et les prédications de Jésus-Christ.

 

Qui est le premier ?

Saint Matthieu, publicain et puis apôtre , qui écrivit en Judée r un peu après la mort de Notre-Seigneur.

 

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Et le second ?

Saint Marc, fils spirituel et disciple de saint Pierre, qui écrivit à Rome dans le temps que saint Pierre y fondait l'Eglise, dix ans environ après la mort de Jésus-Christ.

 

Le troisième, quel est-il?

Saint Luc, médecin , compagnon et disciple de saint Paul, qui écrivit son Evangile vingt-trois ans environ après la mort de Jésus-Christ, et qui fut le premier qui nous révéla les mystères de son enfance.

 

Et le quatrième ?

Saint Jean, le bien-aimé de Notre-Seigneur, qui reposa sur sa poitrine dans la Cène, toujours vierge, apôtre, évangéliste, prophète, qui commence son Evangile par la génération éternelle du Fils de Dieu.

 

Quand écrivit-il son Evangile ?

Environ l'an soixante et cinq après la passion de Notre-Seigneur, à l'occasion de quelques hérétiques qui niaient sa divinité.

 

Saint Luc n'a-t-il pas encore écrit un autre livre ?

Il a écrit les Actes des Apôtres, où est l'histoire de l'Eglise naissante et des actions de saint Paul.

 

Qu’y a-t-il de plus remarquable dans les écrits des évangélistes?

Leur sainte simplicité qui inspire du respect, et se fait croire par les esprits qui ne sont pas contentieux.

 

Et quoi encore ?

Leur conformité sans concert.

 

En quoi devons-nous principalement honorer les apôtres?

En lisant leurs écrits avec humilité, et en écoutant la prédication où leur sainte doctrine est expliquée.

 

En quoi devons-nous les imiter?

En aimant à souffrir pour Jésus-Christ.

 

LEÇON III. Pour le jour de saint Pierre et de saint Paul, le 29 juin.

 

Quelle fête célébrons-nous aujourd'hui ?

Celle des deux glorieux princes des apôtres, saint Pierre et saint Paul.

 

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Pourquoi célèbre-t-on leur fête en même jour?

Parce qu'en effet dans le même jour, qui est aujourd'hui, ils souffrirent ensemble le martyre et consacrèrent par leur sang l'Eglise romaine, qui devait être le chef de toutes les églises.

 

Pourquoi en doit-elle être le chef?

A cause que la divine Providence avait choisi Rome, capitale de l'univers, pour y établir la chaire de saint Pierre, à qui Jésus-Christ avait donné la primauté.

 

En quoi consiste la primauté de l'Eglise romaine ?

En ce qu'elle est établie de Dieu pour être la mère des églises, et la principale gardienne de la vérité.

 

En quoi encore ?

En ce que toutes les églises doivent garder l'unité avec elle.

 

Qu'est-ce que tous les fidèles doivent au pape?

Une véritable obéissance, comme au successeur de saint Pierre et au chef de tout le gouvernement ecclésiastique.

 

Quel était saint Paul ?

Un docte pharisien, d'abord persécuteur ardent, et ensuite prédicateur de l'Evangile.

 

Pourquoi Jésus-Christ le voulut-il convertir par un miracle si éclatant?

Pour faire paraître en lui la puissance de sa grâce, et rendre son témoignage plus recevable.

 

Par qui a-t-il été fait apôtre?

Par Jésus-Christ ressuscité.

 

Quelle fut sa vocation particulière?

D'être le docteur des gentils.

 

Qua-t-il écrit?

Quatorze Epitres admirables.

 

Quel martyre souffrit-il ?

Il fut décapité.

 

Et saint Pierre ?

Il fut crucifié; mais il pria que ce fût les pieds en haut, ne se jugeant pas digne de souffrir le même supplice que Jésus-Christ.

 

Saint Pierre n'a-t-il rien écrit?

Il a écrit deux Epîtres admirables.

 

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Que devons-nous apprendre de ces saints apôtres ?

A aimer Jésus-Christ jusqu'à mourir pour lui, et à ne nous lasser jamais de travailler pour sa gloire.

 

LEÇON IV. Pour le jour des saints Innocents, 28 décembre.

 

Qui sont les saints Innocents ?

Un grand nombre de petits enfants qu'Hérode fit tuer, pensant faire mourir Jésus-Christ avec eux.

 

Quelle récompense ont-ils eue d'être morts à l'occasion de Jésus-Christ ?

Il leur a donné la couronne et la gloire du martyre.

 

Que devons-nous apprendre d'eux ?

L'innocence de l'enfance chrétienne.

 

Qu'appelez-vous l'enfance chrétienne ?

La sainte simplicité et la sainte docilité des enfants de Dieu sans malice et sans artifice.

 

LEÇON  V. Pour le jour de saint Etienne, 26 décembre.

 

Quelle fête célébrons-nous aujourd'hui?

Celle de saint Etienne, premier martyr et patron de ce diocèse.

 

Quelle est la grâce du martyre ?

De sceller par son sang la vérité de l'Evangile.

 

Et quoi encore ?

De témoigner à Jésus-Christ, selon sa parole, le plus grand amour qui se puisse, en donnant sa vie pour sa gloire. (Joan., XV, 13)

 

Quelle est la gloire particulière de saint Etienne ?

C'est d'avoir donné l'exemple à tant de martyrs.

 

Le nombre en est-il si grand ?

Il a été innombrable durant trois cents ans de persécution universelle, sans compter les persécutions excitées depuis très-souvent par les infidèles et les hérétiques.

 

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Qu'y a-t-il déplus remarquable dans ce nombre prodigieux de martyrs?

C'est qu'on a vu une infinité de jeunes enfants, et même des vierges délicates, souffrir pour la foi les plus cruels tourments.

 

Que veut dire ce mot de martyr ?

Il veut dire témoin.

 

Quelle est donc la gloire de l'Eglise ?

Que sa foi soit confirmée par le sang de tant de témoins.

 

Que devons-nous apprendre des martyrs ?

De témoigner notre foi par nos bonnes œuvres et par notre patience.

 

Que devons-nous apprendre en particulier de saint Etienne notre patron ?

De prier Dieu pour nos ennemis.

 

Quel fruit devons-nous attendre de la prière que nous ferons pour nos ennemis ?

Leur conversion ; comme la prière de saint Etienne obtint la conversion de saint Paul qui consentit à sa mort, et qui gardait les manteaux de ceux qui le lapidaient. (Act., VII, 57, 59. )

 

LEÇON VI. De saint Denys et de ses compagnons, 9 octobre.

 

Pourquoi ce jour nous est-il si vénérable?

Parce que c'est celui où saint Denys, notre premier évêque, et ses compagnons scellèrent de leur sang l'Evangile qu'ils avaient planté en ce pays.

 

Quel a été le fruit de leur martyre ?

D'établir si bien la foi dans ce pays, que par la grâce de Dieu elle y a été inébranlable.

 

Quel autre fruit avons-nous tiré du martyre de saint Denys?

D'avoir eu tant de saints évêques, entre autres saint Sainctin disciple de saint Denys, et saint Faron qui fut une des lumières de son siècle.

 

Que devons-nous demander à Dieu en ce saint jour ?

Nous devons demander à Dieu, par les prières de saint Denys,

 

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du saint prêtre Rustique et du saint diacre Eleuthère, qu'il sanctifie nos évêques, nos prêtres et tout le clergé de ce diocèse.

 

LEÇON VII. Pour le jour de saint Martin, évêque, 11 novembre

 

Quelle fête avons-nous aujourd'hui ?

La fête de saint Martin, évêque de Tours, la lumière de son siècle et la gloire de l'Eglise gallicane.

 

Quelles furent ses principales vertus ?

La foi, l'humilité, la persévérance dans le jeûne et dans la prière. Mais c'est en vain qu'on rechercherait ses vertus particulières , puisqu'il excellait en toutes.

 

De quoi furent suivies ses vertus ?

De miracles en si grand nombre durant sa vie et après sa mort, que le bruit s'en est répandu par tout l'univers.

 

Comment faut-il sanctifier la fête de saint Martin ?

Par la sobriété, en détestant ceux qui s'abandonnent en ce jour à l'ivrognerie, comme étant les ennemis de ce saint, et plus même que les hérétiques qui ont jeté au vent ses cendres sacrées.

 

LEÇON VIII. Pour le jour de saint Fiacre, 30 août.

 

Quel est aujourd'hui le sujet d'une joie si universelle dans ce diocèse?

C'est la fête de saint Fiacre, patron de Brie.

 

Qui était saint Fiacre ?

Un saint solitaire, à qui saint Faron, un de nos évêques, donna pour retraite, auprès de Meaux, le saint lieu où est à présent le monastère et l'église dédiée sous son nom.

 

Qui a rendu ce monastère et cette église si célèbres dans toute la France ?

Les miracles dont Dieu a voulu honorer l'humilité de ce saint Confesseur.

 

Qu'entendez-vous par le nom de Confesseur?

Celui qui, par ses souffrances ou ses saintes œuvres, confesse et glorifie Jésus-Christ.

 

200

 

Ou reposent les os de saint Fiacre ?

Dans l'église cathédrale, au-dessus du maître autel; et un si saint dépôt rend cette église plus célèbre.

 

Que devons-nous principalement imiter dans la vie de saint Fiacre ?

La retraite, le silence et la prière continuelle de ce saint.

 

De quelle maladie devons-nous principalement le prier de nous préserver par ses prières?

Du péché et de l'impénitence.

 

LEÇON IX. Qui sera faite environ le temps de sainte Geneviève, 3 janvier; ou la fête de quelque autre sainte.

 

Quelle est la fleur et l'honneur de l'Eglise chrétienne ?

Ce sont les saintes vierges.

 

Pourquoi ?

Parce que la virginité est une vertu qui n'était point connue avant l'Evangile.

 

Qu’a-t-elle de si admirable?

C'est qu'elle est dans une chair impure et mortelle, une imitation de la vie des anges.

 

Quelles sont les vierges qu'on honore particulièrement dans ce diocèse?

Sainte Geneviève, sainte Fare et sainte Céline.

 

Qui doit principalement profiter de leurs exemples?

Les filles en doivent apprendre la pudeur, la retraite, la modestie dans les habits, et à désirer un époux céleste.

 

L'Eglise ne célèbre-t-elle que la nativité des vierges ?

Elle célèbre aussi celle des saintes femmes, des saintes veuves et des saintes pénitentes.

 

Qu'honore-t-elle dans chacun de ces états ?

Dans les premières, la foi et la chasteté conjugale, l'éducation des enfants, le soin du ménage : dans les secondes, la retraite et la prière : dans les troisièmes, l'humilité et la pénitence.

 

201

 

LEÇON X. Pour la fête de tous les Saints, 1er novembre.

 

Le dimanche précédent.

 

Pourquoi l'Eglise a-t-elle établi la fête des Saints?

Pour honorer Dieu dans ses serviteurs.

 

Comment ?

Parce que c'est Dieu qui les a faits saints, et que c'est Dieu qui

les rend heureux.

 

Quelle est donc l'intention de l'Eglise dans les fêtes établies en mémoire des Saints ?

C'est la gloire de Dieu même, qui rejaillit sur eux.

 

Quelle utilité nous revient-il de célébrer la fête des Saints ?

Deux grandes utilités.

 

Dites la première.

C'est qu'en célébrant la mémoire des Saints, nous sommes invités à profiter de leurs exemples.

 

Et la seconde.

C'est que nous sommes aidés par leurs prières.

 

Pourquoi l'Eglise a-t-elle établi la fête de tous les Saints, que nous célébrerons N. prochain?

Afin de rendre grâces à Dieu pour toutes les âmes bienheureuses.

 

Pourquoi encore ?

Pour nous exciter davantage à la vertu, en nous proposant tout d'un coup tant de saints exemples ; et enfin pour multiplier nos intercesseurs.

 

Pourquoi cette fête tient-elle un rang si grand parmi les fêtes de l'année?

Parce que c'est l'image de la fête éternelle, que Dieu fait lui-même dans le ciel avec tous les Saints.

 

202

 

LEÇON XI. Pour le jour des Morts, où il est aussi parlé des funérailles et de la messe des Morts.

 

Le même jour qu'on expliquera la fête de tous les Saints, on fera l'instruction suivante pour la Commémoration des Morts.

 

Pourquoi l'Eglise destine-t-elle un jour particulier à la commémoration de tous les fidèles trépassés ?

Pour leur procurer un soulagement général.

 

Pour qui faut-il principalement prier?

Pour ses parents, pour ses amis et pour ses bienfaiteurs.

 

Pour qui encore ?

Pour ceux pour qui on ne fait point, ou l'on fait peu de prières particulières : l'Eglise, comme la mère commune, prend soin de leur soulagement.

 

Pourquoi la messe des Morts est-elle si différente des autres?

C'est qu'on en retranche toutes les choses qui ressentent la célébrité et la joie.

 

Pourquoi ?

Parce que l'Eglise se souvient que la mort est entrée au monde par le péché.

 

Comment ?

Parce que l'homme avait été créé pour ne pas mourir, et qu'ayant péché, il fut condamné à la mort.

 

Ce n'est donc pas pour la perte des biens temporels que l'Eglise prend une couleur, et fait retentir des chants lugubres ?

Non : c'est pour déplorer le péché.

 

Quelle est la consolation des chrétiens dans la mort ?

C'est l'espérance de la résurrection.

 

Comment est-ce que l'Eglise marque cette espérance dans les funérailles des morts?

En allumant des flambeaux, des cierges et des torches ardentes.

 

Que signifient toutes ces choses?

Ce sont des signes de vie et de joie.

 

203

 

Il y a donc de la joie mêlée dans les funérailles et dans l'office des

morts ?

Oui, à cause de la résurrection.

 

Les morts sont-ils soulagés par les prières ?

Oui, et principalement par le sacrifice de l'autel.

 

Pourquoi?

Parce qu'on y offre la victime commune du genre humain.

 

LEÇON XII. Pour les Quatre-Temps, et pour les Vigiles.

 

Pourquoi a-t-on institué le jeûne des quatre-temps?

Pour consacrer à Dieu toutes les saisons de l'année.

 

Pourquoi trois jeûnes à chaque saison ?

C'est un jeune pour chaque mois.

 

Pourquoi célèbre-t-on les ordinations durant ce temps?

L'Eglise profite de l'occasion d'un jeune public et solennel, pour obtenir la grâce de donner aux autels de dignes ministres.

 

Les fidèles doivent-ils faire des prières particulières pour les saintes

ordinations?

Oui, puisque c'est pour eux qu'on les fait, ils doivent prier Dieu

de les bénir.

 

Pourquoi les plus grandes fêtes sont-elles précédées par des jeûnes? Parce qu'en cette vie, il faut joindre la pénitence à la joie.

 

Quelle sera la vie future ?

Une pure joie et une fête perpétuelle.

 

LEÇON XIII. Pour le jour de la Dédicace de l'Eglise.

 

Pourquoi consacre-t-on les églises avec tant de solennité ?

Pour inspirer le respect envers les lieux saints.

 

Pourquoi encore ?

Parce que les églises bâties de pierres, sont les figures de la vraie Eglise, et de la société des saints.

 

Comment ?

Parce que l'Eglise est le vrai temple où Dieu habite, et que

 

204

 

ce temple est composé des fidèles comme de pierres vivantes.

 

Pourquoi renouvelle-t-on tous les ans la mémoire de la dédicace de

l'Eglise?

Pour renouveler dans les cœurs des fidèles la révérence des saints lieux et des mystères qu'on y célèbre tous les jours.

 

Pourquoi encore ?

Afin que chaque fidèle renouvelle la mémoire du saint jour où il a été dédié à Dieu.

 

A quel jour avons-nous été dédiés à Dieu ?

Dans le baptême, où nous avons été faits les temples vivants du Père, du Fils, et du Saint-Esprit.

 

Que faut-il faire en ce jour ?

Renouveler les promesses du baptême, en protestant de nouveau de croire en Dieu, et de renoncer aux pompes et aux œuvres de Satan, c'est-à-dire aux vanités et aux corruptions du monde.

 

LEÇON XIV. Pour les fêtes des Patrons.

 

Pourquoi chaque église a-t-elle un patron ?

Afin de proposer aux fidèles un modèle de vertu, dont ils soient particulièrement touchés.

 

Que faut-il particulièrement imiter dans saint N. ?

Le catéchiste marquera ici quelqu'une des vertus du saint patron, et accoutumera les enfants à y faire attention et à en profiter.

 

LEÇON XV. Pour la fête des saints Anges Gardiens, au commencement du mois d'octobre.

 

Est-il bien vrai que Dieu ait daigné députer des anges pour nous

garder ?

Oui : nous apprenons de l'Ecriture que les anges sont envoyés pour être les ministres de notre salut, et qu'il y en a qui sont députés, non-seulement pour garder les royaumes et les nations, mais encore les hommes particuliers.

 

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Quel profit devons-nous tirer de cette doctrine?

D'avoir une grande reconnaissance pour la divine bonté.

 

Et quoi encore ?

D'avoir un grand respect pour tous les fidèles, jusqu'aux plus petits enfants, dont les anges voient sans cesse la face du Père céleste. (Matth., XVIII, 10.)

 

Et quoi encore ?

De respecter la présence du saint ange, qui est en garde autour de nous, et de ne le contrister par aucun péché.

 

Et enfin?

De répandre devant Dieu de saintes prières, et de prier nos saints anges de les porter à son autel éternel comme un encens agréable. (Apoc., VIII, 3.)

 

FIN  DU  CATÉCHISME.

 

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