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MANIÈRE DE BIEN
ENTENDRE LA SAINTE MESSE.

 

MANIÈRE DE BIEN ENTENDRE LA SAINTE MESSE.

AVERTISSEMENT GÉNÉRAL.

L'EAU BENITE.

BÉNÉDICTION DE L'EAU.

PREMIÈRE PARTIE DE LA MESSE.

A L'OFFERTOIRE.  SECONDE PARTIE DE LA MESSE,

TROISIÈME PARTIE DE LA MESSE.

 

 

AVERTISSEMENT GÉNÉRAL.

 

La première chose qu'il faut faire, c'est de relire souvent et de bien comprendre ce qui est dit de la messe au Second Catéchisme, partie V, Instruction sur l'Eucharistie, leçon II.

Il faut aussi bien comprendre ce qui est enseigné dans le Catéchisme des Fêtes, leçon I, du Dimanche, partie I, où il est parlé de la messe paroissiale.

Aux autres fêtes il faut pareillement relire, et bien comprendre ce qui en est dit dans le Catéchisme des Fêtes. On trouvera dans les Prières ecclésiastiques, les Collectes qui renferment ce qu'il y a de meilleur, de plus sur et de plus court pour bien entendre l'intention, et bien prendre l'esprit de l'Eglise dans l'institution de chaque fête. Et comme l'esprit de l'Eglise,

 

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dans la messe qu'elle célèbre en ces saints jours, c'est de rendre grâces à Dieu des merveilles dont on fait mémoire, il faut commencer par les considérer, et s'en faire à soi-même l'application pour son profit spirituel, ainsi qu'il est marqué dans le Catéchisme.

 

L'EAU BENITE.

 

Les bénédictions de l'Eglise sont des prières qu'elle fait avec des signes de croix, et d'autres pieuses cérémonies. Les signes de croix signifient que tout est béni par la croix de Jésus-Christ. Quand l'Eglise applique ses prières sur l'eau et sur d'autres choses qui frappent nos sens, c'est afin de rendre sensibles, et de, réveiller dans notre mémoire les prières qu’on a laites, et les grâces qu'on a demandées à Dieu.

Les exorcismes sont des prières que fait l'Eglise pour chasser le malin esprit; et c'est ce que veut dire le mot d'exorcisme. Quand l'Eglise fait des exorcismes sur l'eau et sur d'autres choses sensibles, c'est pour montrer que par le péché de l'homme, toutes les créatures qui lui étaient assujetties tombèrent sous la puissance du démon, qui en effet les fit servir à l'idolâtrie et au péché. On montre en les exorcisant que la puissance du démon est anéantie, et que l'homme qu'il avait vaincu lui devient supérieur.

Dans cet esprit, les premiers Chrétiens faisaient des signes de croix sur tout ce dont ils se servaient, soit dans les choses de la religion, soit dans les usages communs de la vie.

L'eau bénite nous représente en particulier la grâce de notre baptême, et la continuelle purification que nous devons faire de nos consciences par la pénitence.

Le sel qu'on y mêle marque que nous devons éviter la corruption, el signifie la sagesse céleste dont nus discours doivent être assaisonnés, selon ce précepte de saint Paul: « Que votre discours soit toujours plein de grâce el assaisonné de sel, afin que vous sachiez ce que vous devez répondre à un chacun. » Col., IV, 6.

 

BÉNÉDICTION DE L'EAU.

 

Exorcisme et bénédiction du sel.

 

Notre secours est dans le nom du Seigneur.

Qui a fait le ciel et la terre.

Je t'exorcise, créature de sel, par le Dieu vivant, par le Dieu véritable, par le Dieu saint : par le Dieu qui fit ordonner par le prophète Elisée qu'on te jetât dans l'eau pour la rendre saine et féconde, afin que par cet exorcisme tu puisses servir aux fidèles pour leur salut, et que tous ceux qui te prendront reçoivent la santé du corps et de l'aine; et afin que le lieu où tu seras répandue soit délivré de toute illusion, malice, ruse et surprise du diable, et que tout esprit impur en soit chassé; par la conjuration de celui qui viendra juger les vivants et les morts, et le monde parle l'eu. Ainsi soit-il.

 

ORAISON, Immensam clementiam, etc.

 

Dieu   tout-puissant   et  éternel, nous supplions humblement votre

 

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clémence infinie, qu'il vous plaise par votre bonté, de bénir et de sanctifier cette créature de sel que vous avez donnée au genre humain pour son usage, afin qu'elle serve à tous ceux qui en prendront pour le salut de leur âme et de leur corps; et que tout ce qui en sera touché ou arrosé, soit préservé de toute tache et de toutes les attaques des esprits malins. Par Noire-Seigneur Jésus-Christ votre Fils, qui étant Dieu, vit et règne avec vous en l'unité du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.

 

Exorcisme et bénédiction de l’eau.

 

Je t'exorcise, créature d'eau, au nom du Père tout-puissant, et au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ son Fils, et en la vertu du Saint-Esprit, afin que par cet exorcisme tu puisses servir à chasser et dissiper toutes les forces de l'ennemi, et ù l'exterminer lui-même avec ses anges apostats, par la puissance du même Jésus-Christ Notre-Seigneur, qui viendra juger les vivants et les morts, et le monde par le feu. Ainsi soit-il.

 

ORAISON, Deus, qui ad salutem, etc.

 

O Dieu, qui pour procurer le salut du genre humain, avez établi les plus grands mystères (1)  dans la substance des eaux, écoutez favorablement nos humbles prières, et répandez la vertu de votre bénédiction sur cet élément qui est préparé par diverses purifications, afin que votre créature servant à vos mystères, reçoive l'effet de votre grâce divine, pour chasser les démons et les maladies; et tout ce qui sera arrosé de cette eau dans les maisons ou dans les autres lieux des fidèles, soit préservé de toute impureté et de tous maux ; qu'il n'y ait point ni d'esprit pestilentieux, ni d'air corrompu ; qu'il soit délivré des embûches secrètes de l'ennemi; et s'il y a quelque chose qui puisse nuire ou à la santé ou au repos de ceux qui y habitent, qu'elle en soit éloignée par l'aspersion de cette eau; et qu'en lin nous puissions obtenir, par l'invocation de votre saint nom, une prospérité comme nous désirons, qui soit à couvert de toutes sortes d'attaques. Par Notre-Seigneur, etc. Ainsi soit-il.

 

Le prêtre jette le sel dans l'eau en forme de croix, en disant :

 

Que ce mélange du sel et de l'eau soit fait au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.

 

Le Seigneur soit avec vous.

 

Et qu'il soit avec votre Esprit.

 

(1) C'est, avant Jésus-Christ, l'Esprit de Dieu porté sur les eaux au commencement du monde : le déluge où tout l'univers fut purgé et renouvelé : la mer Rouge qui sauva le peuple de Dieu, et noya ses ennemis : et dans le Nouveau Testament, le premier miracle de Jésus-Christ, lorsqu'il changea l'eau en vin : la manifestation de la sainte Trinité dans son baptême, et enfin la rémission des péchés dans le nôtre.

 

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ORAISON, Deus, invictœ virtutis, etc.

 

O Dieu, qui êtes l'auteur d'une puissance invincible, Roi d'un empire inébranlable, et qui triomphez toujours glorieusement; qui dissipez les forces du parti contraire; qui abattez la fureur de l'ennemi rugissant, et qui domptez puissamment la malice de vos adversaires : nous vous supplions avec un profond respect, qu'il vous plaise de regarder d'un œil favorable cette créature de sel et d'eau, de répandre sur elle la lumière de votre grâce, et de la sanctifier par la rosée de votre bonté, afin que tous les lieux qui en seront arrosés, soient préservés, par l'invocation de votre saint nom, des fantômes de l'esprit impur; qu'il n'y ait point de serpent venimeux à craindre; mais qu'en implorant votre miséricorde, nous soyons en tous lieux assistés par la présence du Saint Esprit. Par Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

La bénédiction étant finie, le prêtre fait l’aspersion sur l'autel et ensuite sur le clergé et le peuple. Cependant on chante dans le chœur ce qui suit :

 

Ant. Vous me purifierez, Seigneur, avec l'hysope, et je serai net : vous me laverez, et je deviendrai plus blanc que la neige.

V/. Ayez pitié de moi, mon Dieu, selon votre grande miséricorde.

V/. Gloire, etc. On répète : Vous me purifierez, etc.

 

Depuis Pâques jusqu'à la Trinité, on dit l'antienne suivante :

 

J'ai vu sortir de l'eau du côté droit du temple, louez Dieu; et tous ceux qui ont été arrosés de cette eau, ont été sauvés, et ils diront : Louez Dieu, louez Dieu, louez Dieu.

 

V/. Célébrez les louanges du Seigneur, parce qu'il est bon ; parce que sa miséricorde est éternelle.

V/. Gloire, etc.

 

Après l'aspersion de l'eau, le prêtre étant debout, dit:

 

V/. Seigneur, faites-nous paraître votre miséricorde,

R/. Et accordez-nous votre salut.

V/. Seigneur, exaucez ma prière,

R/. Et que mes cris s'élèvent jusqu'à vous.

V/. Que le Seigneur soit avec vous.

R/. Et qu'il soit avec votre esprit.

 

ORAISON, Exaudi nos, etc.

 

Exaucez-nous, Seigneur, Père saint, Dieu tout-puissant et éternel, et daignez envoyer du ciel votre saint ange; qu'il garde, qu'il soutienne, qu'il protège, qu'il visite et qu'il défende tous ceux qui sont en ce lieu. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur, etc. Ainsi soit-il.

 

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PREMIÈRE PARTIE DE LA MESSE.

 

Le sacrifice de la messe, c'est dans la célébration du mystère de l'Eucharistie, la commémoration du sacrifice de la croix.

Il est divisé en trois parties : la première est depuis le commencement jusqu'il l'offertoire; la seconde, depuis l'offertoire jusqu'après la communion; la troisième est après la communion jusqu'à la fin.

Dans la première partie, l'Eglise se prépare au sacrifice par la prière, par de saints cantiques, et par des lectures tirées de l'Ecriture sainte.

 

Quand on voit le prêtre se tenir au pied de l'autel, il faut entrer dans l’esprit d'une humilité profonde, et se regarder comme un pécheur banni de l'autel, et qui n'en approche qu'en tremblant; et dire dans cet esprit les prières qu'on dit au bas de l'autel.

Quand le prêtre monte à l'autel en levant les yeux et les mains au ciel, et en disant: Oremus, c'est-à-dire «prions,» il faut dire avec lui :

 

O Seigneur, purifiez-nous de nos iniquités et de nos péchés, afin.que nous approchions de voire sanctuaire et du Saint des saints, avec des mains pures.

 

Quand le prêtre baise l'autel et salue tee saintes reliques qui y sont enfermées, selon l'ancienne tradition :

 

O mon Dieu, j'ose approcher de vous avec votre ministre en unité d'esprit, avec toute votre Eglise, tant celle qui est sur la terre que celle qui est dans les cieux; Par Jésus-Christ Notre-Seigneur.

 

Quand le prêtre, an coin de l'autel, fait le signe de la noix, il le faut l'aire avec lui; et si on n'a pas l'introït devant les yeux, ou peut dire :

 

Le nom de Dieu soit béni maintenant, et aux siècles des siècles. Depuis le malin jusqu'au  soir, depuis le levant jusqu'au couchant, le nom du Seigneur est toujours louable.

Qui est semblable au Seigneur notre Dieu, qui a son siège dans les hauts lieux, et qui regarde les humbles dans le ciel et dans la terre? (Psal. CXII, 2-6.)

 

Gloria Patri, etc.

 

Gloire soit au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,

Et qu'elle soit telle aujourd'hui et toujours, et dans les siècles des siècles, qu'elle a été dans le commencement. Ainsi soit-il.

 

Au Kyrie.

 

On dit ensuite avec le prêtre :

 

Kyrie, eleison; «Seigneur, ayez pitié de nous.» Christe, eleison; «Christ, ayez pitié de nous. » Kyrie, eleison; «Seigneur, ayez pitié de nous. » Trois fois au Père, trois fois au Fils et trois fois au Saint-Esprit.

 

Au Kyrie dans une messe haute.

 

O Père, qui avez écouté les cris

 

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de votre peuple captif en Egypte ; ô Dieu, qui avez eu pitié des Ninivites convertis; ô Dieu, qui touché de la perte du genre humain, avez envoyé votre Fils pour nous sauver, ayez pitié de nous.

O Christ, Fils de Dieu, qui êtes venu pour sauver les pécheurs; vous qui avez eu pitié des larmes de Pierre, et de celles de la pécheresse qui pleurait à vos pieds; vous qui avez daigné vous-même pleurer pour nous, ayez pitié de nous.

Saint-Esprit, Seigneur et Dieu tout-puissant, qui nous illuminez et nous attendrissez par votre onction; qui changez les cœurs; qui les remplissez de l'esprit de componction et de gémissement pour leurs péchés, ayez pitié de nous.

 

Au Gloria in excelsis Deo.

 

Il le faut dire avec le prêtre, et se souvenir que c'est le cantique des auges à la naissance de Notre-Seigneur, dont on se doit réjouir avec eux et avec les bergers à qui ils la vinrent annoncer.

 

Gloire à Dieu au plus haut des cieux,

Et paix aux hommes de bonne volonté, sur la terre.

Nous vous louons,

Nous vous bénissons,

Nous vous adorons,

Nous vous glorifions,

Nous vous rendons grâces dans la vue de votre gloire infinie.

O Seigneur Dieu, Roi du ciel! ô Dieu, Père tout-puissant!

O Seigneur, Fils unique de Dieu, Jésus-Christ.

O Seigneur Dieu, Agneau de Dieu, Fils du Père.

O vous qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous.

O vous qui effacez les péchés du monde, recevez notre prière.

O vous qui êtes assis à la droite du Père, ayez pitié de nous.

Car vous, ô Christ, êtes le seul saint,

Le seul Seigneur,

Le seul Très-Haut,

Avec le Saint-Esprit en la gloire de Dieu le Père.

Ainsi soit-il.

 

Au Dominus vobiscum.

 

«Que le Seigneur soit avec vous.»

 

Il faut recevoir le salut du prêtre, et le lui rendre en disant : Et cum spiritu tuo; « Et qu'il soit avec votre esprit;» et s'unir avec son esprit pour prier.

 

A l’Oremus ou à la Collecte.

 

A ce mot, Oremus, « Prions, » il faut, selon l'intention de l'Eglise, réveiller son attention et dire de cœur : Prions; faisons une prière véritable, qui ne soit pas seulement sur les lèvres, mais encore dans le cœur.

 

La Collecte.

 

Ce mot Collecte signifie recueil; et on appelle ainsi celte prière, parce qu'alors le prêtre, comme ministre et interprète de toute l'Eglise, ramasse en peu de

 

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paroles les vœux et les prières de tout le peuple, pour les présenter à Dieu par Jésus-Christ.

Les collectes des dimanches et des fêtes sont marquées ci-après.

 

A l'Epitre.

 

Ce qu'on appelle l'Epitre est tiré de quelque endroit de l'Ancien ou du Nouveau Testament : jamais néanmoins de l'Evangile. Il y a des livres où l'on trouve les épîtres et les évangiles en français. Si on ne les a pas, on pourra dire durant la lecture de l’Epitre :

 

O Seigneur, soyez loué à jamais de ce qu'il vous a plu communiquer votre Esprit aux saints prophètes et aux saints apôtres, leur découvrant tant d'admirables secrets pour votre gloire et notre salut. Je crois de tout mon coeur à leur parole qui est la vôtre; donnez-moi la grâce d'entendre parles instructions de votre Eglise, ce qui m'est profitable, et de le pratiquer jusqu'à la fin de mes jours.

 

A la fin de l'Epître, on dit : Deo gratias, « Grâces à Dieu. »

 

O Seigneur, je vous rends grâces de tant d'excellentes vérités que vous avez révélées à votre Eglise, pour l'instruction et la consolation de vos serviteurs.

 

Si c'est une haute messe, on pourra s'occuper durant la prière nommée Graduel, qu'on fait entre l'épitre et l'évangile, en disant quelqu'un des psaumes pénitentiels, ou quelque autre dévote prière.

 

A l'Evangile.

 

Le diacre, dans les hautes messes, se met à genoux pour prier Dieu de purifier ses lèvres, afin de les rendre dignes de prononcer les paroles de Jésus-Christ qu'on va réciter dans l'évangile : le prêtre dans les basses messes fait aussi la même prière, étant profondément incliné au milieu de l'autel.

On porte avec révérence le livre de l'évangile, la croix et les cierges devant. Lacroix signifie que l'Evangile en abrégé n'est autre chose que Jésus-Christ crucifié : les cierges allumés signifient la joie avec laquelle on entend la parole de Jésus-Christ, et la foi qui nous la fait regarder comme la lumière que nous devons suivre. On se lève à la lecture de l'évangile, pour montrer la joie et la promptitude avec laquelle on le veut pratiquer. Quand on s'incline devant l'évangile, ou qu'on le baise, c'est une adoration rendue à la vérité éternelle contenue dans ce livre divin.

 

Prière pendant l'Evangile, quand on ne l’a pas devant les yeux pour le lire.

 

O Seigneur, soyez loué à jamais de ce que, non content de nous enseigner par les prophètes et par les apôtres, vous avez daigné nous parler par Jésus-Christ votre propre Fils : vous qui par une voix venue du ciel, nous avez commandé de l'entendre, donnez-nous la grâce de profiter de sa doctrine céleste. Divin Jésus, tout ce qui est écrit de vous dans voire Evangile est la vérité même : tout est sagesse dans vos actions; tout est puissance et bonté dans vos miracles; tout est lumière dans vos saintes paroles. Vous avez des paroles de vie éternelle : vos paroles sont esprit et vie. Je les crois : faites-moi la grâce de les pratiquer.

A la de fin l'Evangile on répond :

 

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Laus tibi Christe, « Louange vous soit donnée, ô Jésus-Christ, » pour les paroles de vérité qu'on vient de lire dans votre Evangile.

 

Au Credo.

 

C'est le Symbole des apôtres auquel les Pères du concile de Nicée, et ceux du concile de Constantinople ont ajouté ce qui était nécessaire pour la condamnation des hérétiques qui niaient la divinité du Fils et du Saint-Esprit, et d'autres vérités de la foi.

 

Je crois en un seul Dieu,

Père tout-puissant,

Qui a fait le ciel et la terre,

Et toutes les choses visibles et invisibles :

Et en un seul Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu,

Et né du Père avant tous les siècles :

Dieu de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu du vrai Dieu :

Qui n'a pas été fait, mais engendré ; qui est de même substance que le Père, et par qui toutes choses ont été faites ;

Qui est descendu des cieux pour nous hommes misérables, et pour notre salut,

Et a pris chair de la Vierge Marie par l'opération du Saint-Esprit, et a été fait homme;

Qui a été aussi crucifié pour nous-qui a souffert sous Ponce-Pilate, et a été mis dans le tombeau;

Qui est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures;

Qui est monté au ciel, et est assis à la droite du Père;

Qui viendra de nouveau, plein de gloire, pour juger les vivans et les morts,

Et dont le règne n'aura point de fin.

Je crois au Saint-Esprit, qui est aussi Seigneur, et qui donne la vie;

Qui procède du Père et du Fils;

Qui est adoré et glorifié conjointement avec le Père et le Fils;

Qui a parlé par les Prophètes.

Je crois l'Eglise qui est une, sainte, catholique et apostolique.

Je confesse un baptême pour la rémission des péchés,

Et j'attends la résurrection des morts,

Et la vie du siècle à venir. Cela est ainsi, c'est la vérité.

 

A L'OFFERTOIRE.
SECONDE PARTIE DE LA MESSE,

OU   COMMENCE   L'OBLATION   ET   LA   CÉLÉBRATION   DU SAINT  SACRIFICE.

 

Ce sacrifice consiste à offrir à Dieu sur l'autel, du pain et du vin pour être changés au corps et au sang de Jésus-Christ, et ensuite être consumés à la communion.

 

224

 

Le pain et le vin sont notre nourriture ordinaire; nous offrons donc à Dieu notre propre vie, en lui offrant ce qui en fait le soutien.

Le pain nous doit faire souvenir du corps de Jésus-Christ, qui est la nourriture de nos ornes, et le vin, de son sang, qui nous réjouit m nous confirmant la rémission de nos péchés.

Comme il a fallu pour faire du pain que le blé fût broyé et froissé; et pour faire du vin, que le raisin sous le pressoir rendit toute sa liqueur: ainsi, afin que Jésus-Christ fût notre nourriture et notre soutien, il a fallu qu'il souffrit dans sa passion les dernières violences, et qu'il y répandit tout son sang.

Le pain et le vin signifient aussi les fidèles unis ensemble, comme le pain est composé de plusieurs grains unis, et le vin de la liqueur de plusieurs raisins; et c'est en cette sorte qu'en ce sacrifice, avec le pain et le vin, on offre à Dieu tous ses fidèles, et avec Jésus-Christ toute son Eglise.

Ainsi nous devons nous considérer comme étant tous offerts à Dieu : nous devons aussi nous y offrir nous-mêmes. Il faut songer que le prêtre offre au nom de toute l'Eglise, et qu’en lui et par lui, tous les assistants doivent aussi offrir à Dieu leur sacrifice ; de sorte que la meilleure manière de participer à cette sainte action, c'est de s'unir à l'intention du prêtre offrant, et de s'offrir à Dieu avec Jésus-Christ, comme une hostie vivante pour accomplir sa volonté en toutes choses.

Autrefois chaque fidèle apportait et présentait et l'autel le pain et le vin dont on prenait ce qui était nécessaire pour le sacrifice et pour la communion du peuple : le reste s'employait à la subsistance du clergé et des pauvres; et c'est ce qui a donné lieu à ce qu'on appelle à présent l'Offrande, ainsi qu'il est expliqué au Catéchisme des Fêtes, leçon du Dimanche.

 

Du Pain bénit.

 

La cérémonie en est expliquée au même endroit du Catéchisme : c'est un signe de communion entre les fidèles; et pour suivre les intentions de l’Eglise, on peut faire cette prière.

 

O Jésus-Christ, vous êtes le vrai pain vivant qui donnez la vie au monde. C'est vous qui avez dit que l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu : ma nourriture sera de faire votre volonté, comme la vôtre a été de faire la volonté de votre Père.

 

A l'Offrande.

 

O mon Dieu, je m'offre à vous de tout mon cœur, pour faire et souffrir tout ce qui vous plaît : recevez mon offrande, et soutenez ma faiblesse.

 

Prière quand on offre le pain sur la patène.

 

O Dieu, ayez agréable ce saint sacrifice, et recevez-le des mains de votre ministre, pour la gloire de votre saint nom et pour le salut de tout votre peuple.

 

225

 

Quand on met l'eau dans le vin.

 

Ce mélange signifie l'union de la nature humaine avec la nature divine en la personne de Jésus-Christ; il faut dire avec l’Eglise :

 

Deus, qui humanœ substantiœ, etc.

 

O Dieu, qui avez créé d'une manière admirable la nature humaine, et qui l'avez rétablie d'une manière encore plus admirable dans sa première dignité : faites que, par ce mystère du vin et de l'eau, nous soyons rendus participais delà divinité de Jésus-Christ votre Fils Notre-Seigneur, qui a voulu participer à notre nature faible et mortelle; lui qui vit et règne éternellement avec vous dans l'unité du Saint-Esprit.

Comme, selon la doctrine des saints, ce mélange signifie encore l'union du peuple avec Jésus-Christ, dont le sang qui nous lave est désigné par le vin, on peut dire quelquefois pour entretenir son esprit de plusieurs vérités :

 

Autre Prière pour le même sujet.

 

O Jésus, unissez-moi avec vous; qu'il ne paroisse plus rien de ce que je suis, comme il ne paraît plus rien de cette eau mêlée dans le vin ; que vous seul paraissiez dans toutes mes œuvres ; plongez-moi dans votre sang ; que mes péchés ne paraissent plus. Amen, amen.

 

Pendant que le prêtre incliné fait sa prière sur les dons offerts, et qu'il les bénit.

 

Il faut songer que ces dons offerts, c'est-à-dire le pain et le vin qui doivent être changés au corps et au sang de Jésus Christ, sont préparés à ce changement par la bénédiction de l'Eglise : nous devons aussi à notre manière être changés en Jésus-Christ avec ses dons, et nous préparer à ce changement par cette prière :

 

O  Seigneur, qui par un effet de votre toute-puissance, devez changer ce pain et ce vin au corps et au sang de votre Fils Jésus-Christ, nous nous offrons nous-mêmes à vous avec un cœur contrit et humilié, afin que changés par votre Esprit-Saint au dedans du cœur, nous v'vions en Jésus-Christ, et lui en nous.

 

A l'Encensement.

 

L'encens dans l'Ecriture signifie les prières des saints. L'ange les présente dans l’Apocalypse, et ce parfum s'élève de sa main devant la face de Dieu. (Apoc., VIII, 3, 4. ) Ainsi l'encens dont on parfume le pain et le vin, représente qu'avec ces dons ou plutôt avec Jésus-Christ, dont on doit faire le corps et le sang, nous devons faire monter à Dieu nos prières. Il faut donc dire avec le prêtre cette prière du psaume CXL.

 

Dirigatur, Domine, etc.

 

Que ma prière, Seigneur, monte droit vers vous comme la fumée de l'encens; que l'élévation de mes mains vous soit agréable comme le sacrifice du soir.

Mettez, Seigneur, une garde à ma bouche (1),et une porte à mes lèvres.

 

1  Il prie qu'on ne fasse à Dieu que des prières dignes de lui; et que si on lui demande les choses temporelles, ce soit par rapport aux éternelles.

 

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Ne permettez point que mon cœur s'égare dans des paroles de malice, pour chercher des excuses dans mes péchés (1).

 

Au Lavabo, lorsque le prêtre lave ses doigts.

 

Cette action signifie qu'il se faut nettoyer de ses péchés en les détestant, pour être digne d'assister à un sacrifice si pur.

Pour cela on dit avec le prêtre la fin du psaume XXV.

 

Lavabo inter innocentes manus meas.

 

6.   O Seigneur, je laverai mes mains avec les personnes innocentes : et j'environnerai votre autel,

7.  Afin d'écouter la voix de vos louanges, et de raconter toutes vos merveilles.

8.  Seigneur, j'ai aimé la beauté de votre maison : et le lieu où réside votre gloire.

9.  Ne perdez pas mon âme avec les impies : ma vie avec les hommes sanguinaires et vindicatifs,

10.  Qui ont les mains remplies d'injustices : et la main droite pleine de présents (2).

11.  Mais pour moi, j'ai marché

 

1  Lorsqu'on se laisse aveugler par l'amour des biens de la terre, et qu'on en fait tout le sujet de sa prière, on croit être pieux ; et il semble qu'on veuille chercher de vaines excuses à ses passions déréglées, en les portant jusque devant Dieu.

2  Pour corrompre les personnes puissantes, et s'en servir à opprimer ses ennemis innocents.

 

dans l'innocence : délivrez-moi, et ayez pitié de moi.

12. Mon pied est demeuré ferme dans la droite voie : je vous bénirai, Seigneur, dans les assemblées.

Gloire soit au Père, au Fils, etc.

 

Autre Prière.

 

O Seigneur, les innocents mêmes ont besoin de se laver; purifiez-nous de nos moindres fautes, et ne permettez pas que nous vous offrions un sacrifice si pur avec des mains souillées.

 

Après le Lavabo, pendant que le prêtre retourné à l'autel, s'incline de nouveau devant Dieu pour lui offrir les dons proposés.

 

Prière.

 

Très-sainte Trinité , Père, Fils, et Saint-Esprit : nous vous offrons cette oblation sainte en mémoire de la passion, de la résurrection et de l'ascension de Notre-Seigneur Jésus-Christ, en honorant tous vos saints que vous avez sanctifiés par ce sacrifice, et vous demandant leurs prières, particulièrement celles de la sainte Vierge Marie.

 

A l’Orate, fratres.

 

Cet endroit de la messe est très-important. Le prêtre prêt à entrer dans l'action du sacrifice, se retourne pour avertir les assistants que c'est en leur nom qu'il va offrir, et il demande la société de leurs prières dans le sacrifice qu'ils doivent offrir avec lui : il leur dit donc :

 

Orate, fratres, priez, mes frères, que mon sacrifice, qui est

 

227

 

aussi le vôtre, soit agréable à notre Dieu tout-puissant.

 

Il faut répondre de cœur et de bouche :

 

Que le Seigneur reçoive de vos mains le sacrifice pour l'honneur et la gloire de son nom, pour notre utilité particulière et pour le bien de toute son Eglise.

 

A  l'Oraison qu'on appelle Secrète, devant le premier Per omnia.

 

Le prêtre dans cette oraison, prie Dieu d'accepter les dons qu'on lui offre, et explique ordinairement le sujet de l'oblation, surtout dans les fêtes particulières, où il lui rend grâces, ou pour les mystères qu'il a accomplis en Jésus-Christ, ou pour les merveilles qu'il a faites dans ses saints.

 

O Dieu, rendez-moi digne d'assister à ces saints et redoutables mystères. O Dieu, combien est terrible l'ouvrage que vous commencez! O Dieu, achevez-le et agréez nos offrandes, par Jésus-Christ Notre-Seigneur votre Fils, qui vit et règne avec vous en l'unité du Saint-Esprit.

Par tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Que le Seigneur soit avec vous.

Et qu'il soit avec votre esprit.

Elevez vos cœurs.

Nous les tenons élevés vers le Seigneur.

Rendons grâces au Seigneur notre Dieu.

Il est juste et raisonnable.

 

Dans ces deux avertissements du prêtre et dans les deux réponses que tout le monde lui fait, est comprise toute l'instruction de ce mystère.

Avoir le cœur en haut, c'est s'élever au-dessus des sens pour ne voir plus dans ce mystère ce qu'ils nous suggèrent, mais ce que Jésus-Christ y va dire et faire.

Rendre grâces à Dieu , c'est commencer en effet le sacrifice de l'Eucharistie, qui veut dire action de grâces.

 

La Préface, après le premier Per omnia.

 

Vere dignum et justum est, etc.

 

Pour élever les cœurs en haut selon que l'Eglise nous en avertit, on se joint avec tous les esprits célestes. La prière et l'action de grâces par laquelle on le fait s'appelle Préface, parce que c'est par là qu'on commence le sacrifice ; et on dit avec le prêtre :

 

Il est bien juste, ô Dieu, Père tout-puissant; il est bien raisonnable de vous rendre grâces en tout lieu et en tout temps, de tant de biens que nous avons reçus et que nous recevons continuellement de votre bonté. Nous vous en rendons grâces par Jésus-Christ Notre-Seigneur, par qui les anges mêmes, et tous les esprits célestes louent et glorifient votre sainte et redoutable Majesté; nous unissons avec eux nos cœurs et nos voix, et nous chantons de toutes nos forces avec les séraphins :

 

Sur le Sanctus.

 

C'est le cantique que le prophète Isaïe ouït chanter aux séraphins avec un respect étonnant de la Majesté divine. L'Eglise y ajoute le Benedictus, qui est le cri de réjouissance qu'on chanta à Notre-Seigneur, lorsqu'il fit son entrée dans Jérusalem.

 

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Hosanna, en langue sainte, est un en de réjouissance, comme qui dirait : Béni soit Dieu qui nous délivre.

 

Saint, saint, saint est le Seigneur, le Dieu des armées.

Votre gloire remplit le ciel et la terre. Le salut nous soit donné du plus haut des cieux.

Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.

Le salut nous soit donné du plus haut des cieux.

 

Après le Sanctus.

 

C'est alors que l'on commence l'action du sacrifice qui s'appelle aussi dans le style ecclésiastique l’Action, comme étant la plus grande action, et la plus divine qui se puisse faire dans l'Eglise. On appelle cette prière Canon, c'est-à-dire règle, pour exprimer qu'on va offrir à Dieu, selon la règle de son Evangile, le sacrifice institué par Jésus-Christ, avec la prière réglée par les apôtres et par la tradition perpétuelle de l'Eglise.

En cet endroit il est à propos de parler plus du cœur que de la bouche, et de se tenir attentif au mystère incompréhensible qu'on va opérer.

Néanmoins pour se conformer à l'intention de l'Eglise, on peut dire :

 

Prière après le Sanctus.

 

Te igitur.

 

Nous vous prions, Père très-clément, par Jésus-Christ votre Fils, Notre-Seigneur, de recevoir cette oblation pour toute votre Eglise catholique. O Dieu, qu'il lui plaise de l'unir, de lui donner votre paix, et de la sanctifier avec notre saint Père le pape N., et notre évêque N., et notre roi N., et tous les évoques orthodoxes, tout l'Ordre sacré et tout le peuple fidèle.

 

Au premier Memento.

 

O Seigneur, nous recommandons à votre bonté nous et nos amis, nos proches, nos bienfaiteurs et tous vos fidèles, sans oublier nos ennemis, que nous voulons toujours regarder comme nos chers frères.

O Seigneur, nous nous unissons de tout notre cœur tous ensemble dans la communion de vos Saints, avec la glorieuse Marie toujours vierge, Mère de notre Dieu et sauveur Jésus-Christ, et avec vos saints martyrs et tous vos Saints. Faites que par les prières de ceux qui sont en si grand honneur et considération devant vous, nous soyons toujours assistés de votre secours ; au nom de Jésus-Christ Notre-Seigneur.

 

Quand le prêtre étend les mains sur les dons proposés.

 

Cette action signifie qu'on s'unit avec ces dons pour être consacré à Dieu, c'est-à-dire changé avec eux ; et il faut dire avec le prêtre :

 

O Seigneur, ayez agréable cette oblation de toute voire famille, en témoignage de notre dépendance absolue. Faites couler nos jours dans votre paix ; délivrez-nous de la damnation éternelle, et mettez-nous au nombre de vos élus, par Jésus-Christ Notre-Seigneur.

 

Pendant que le prêtre bénit les dons, faisant dessus des signes de croix.

 

Alors il ne faut plus parler que du

 

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coeur. Il faut être attentif à ce que fit Jésus-Christ la veille de sa mort dans sa sainte Cène, à sa passion et à sa mort, dont tant de signes de croix nous rappellent la mémoire.

 

Pendant la Consécration.

 

Il faut tenir son esprit attentif au grand et miraculeux changement qui se va faire, où le pain deviendra le propre corps, et le vin le propre sang de Jésus-Christ, le même corps livré pour nous, le même sang répandu pour nous.

Pendant qu'on élève le corps adorable et le calice du sang précieux, c'est mieux fait de le regarder en silence et avec une profonde humilité en disant seulement du cœur : « Je crois, Seigneur, je crois : fortifiez ma foi, changez-moi : vivez en moi, et moi en vous. »

Quand après la consécration le prêtre répète ces paroles de Jésus-Christ : « Toutes les fois que vous ferez ces choses, faites-les en mémoire de moi : » obéissons à sa parole, et disons :

 

Prière après la Consécration.

 

O Seigneur, nous nous souviendrons éternellement de tout ce que vous avez fait pour notre salut; de votre passion douloureuse; de votre obéissance jusqu'à la mort de la croix; de votre glorieuse résurrection ; de votre ascension triomphante; et en actions de grâces de tous ces mystères, nous vous offrons cette hostie sainte, cette hostie pure, cette hostie sans tache, ce pain de vie éternelle, et ce calice où est contenu notre salut perpétuel.

O Seigneur, de si grands dons vous sont agréables par eux-mêmes ; mais parce que la manière impure dont nous vous  les offrons vous

pourrait déplaire, nous vous prions d'avoir notre oblation agréable, comme vous avez eu agréable celle du juste Abel votre serviteur, et le sacrifice de notre père Abraham, et celui de votre saint pontife Melchisédech; et si vous avez regardé en pitié ceux qui vous offrirent des figures, recevez-nous maintenant, nous qui vous offrons Jésus-Christ, qui est la vérité même.

O Seigneur, sanctifiez ceux qui doivent communier et recevoir de ce saint autel le sacré corps et le sang de votre Fils Jésus-Christ, et daignez leur accorder toute bénédiction spirituelle; par le même Notre-Seigneur Jésus-Christ.

 

Au second Memento.

 

O Seigneur, devant qui ceux qui sont morts dans la paix et dans la communion de votre Eglise sont vivants, en sorte que leur mort n'est qu'un sommeil : donnez à nos frères, amis, bienfaiteurs, et à tous les fidèles trépassés, avec la parfaite rémission de leurs péchés, le rafraîchissement qu'ils espèrent et votre paix éternelle; par Jésus-Christ Notre-Seigneur.

 

Quand le prêtre frappe sa poitrine, en disant : Nobis quoque peccatoribus.

 

Cette action de se frapper la poitrine signifie la componction d'un cœur qui s'accuse et s'afflige de ses péchés. Il faut faire cette action avec le prêtre, en disant:

 

Nous vous prions, ô Seigneur, de

 

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nous regarder en pitié, nous qui ne sommes que des pécheurs et des serviteurs inutiles, mais qui mettons notre espérance en vos grandes miséricordes. O Seigneur, mettez-nous dans la compagnie de vos saints apôtres et martyrs, ne prenant pas garde à ce que nous méritons, mais nous pardonnant par votre grâce, au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

 

Pendant que le prêtre fait des signes de croix avec la sainte hostie sur et devant le calice, on dit avec lui :

 

O Seigneur, qui nous avez fait tant de grâces, et qui créez aujourd'hui pour nous une chose si excellente; qui avez donné la vie aux choses inanimées que nous avons mises sur vos saints autels, et qui en avez fait le corps et le sang de votre Fils que vous nous donnez, ce n'est pas à nous qu'il appartient de vous glorifier pour de tels bienfaits; mais que par le même Jésus-Christ, et avec lui et en lui, honneur et gloire vous en soit rendue en l'unité du Saint-Esprit; par tous les siècles des siècles.

 

A ces dernières paroles et en disant : Omnis honor et gloria , le prêtre élève un peu le calice et la sainte hostie. C'était une cérémonie du sacrifice, d'élever la victime pour l'offrir à Dieu. On élève dans ce môme esprit le corps et le sang de Notre-Seigneur, qui sont notre véritable victime.

Au second Per omnia, où l’ondit l'Oraison Dominicale, il faut profiter de l'avertissement du prêtre qui dit : Oremus, « Prions, » disons la plus excellente de toutes les prières, puisque c'est celle que ta Sauveur nous a lui-même enseignée : le prêtre ajoute : Audemus dicere: « Nous osons dire. » A ces mots, il faut admirer la bouté de Dieu, qui permet à des pécheurs comme nous de l'appeler notre Père.

 

O Seigneur, pécheurs que nous sommes, assurés sur votre parole, nous osons vous appeler notre Père, et nous vous disons :

 

Pater noster, etc. « Notre Père, » etc.

 

Il faut dire de cœur avec le prêtre cette divine oraison, et à la fin répondre de toute l'étendue de son affection : Sed libera nos a malo : « Délivrez-nous du mal. » Puis ajouter avec le prêtre :

 

Prière après le Pater.

 

Seigneur, nous sommes tout environnés et tout pénétrés de mal : délivrez-nous de tous les maux passés, présents et à venir : c'est-à-dire des maux que nous nous sommes faits à nous-mêmes par le péché, des maux dont nous sommes accablés parmi les misères de cette vie, et des maux encore plus grands que nous méritons en punition de nos crimes; et par les prières de la sainte Vierge et de tous les Saints, faites régner la paix en nos jours; délivrez-nous de tout trouble; affranchissez - nous du péché, et rendez-nous vraiment libres; par Jésus-Christ Notre-Seigneur, qui vit et règne avec vous, et le Saint-Esprit , par tous les siècles des siècles.

 

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Au troisième Per omnia, le prêtre dit : Pax Domini sit semper vobiscum.

 

« Que la paix de Notre-Seigneur soit toujours avec vous. »

 

Prière au troisième Per omnia.

 

O Seigneur Jésus-Christ, qui avez dit à vos saints apôtres : Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix, donnez-nous cette vraie paix que vous seul pouvez donner, la paix de la conscience, la paix avec vous, en nous délivrant du péché qui nous en sépare, la paix et une parfaite union avec tous nos frères. Donnez la paix à votre sainte Eglise catholique; délivrez-la de tout schisme, de toute oppression et de tout mal.

 

C'est en ce temps qu'on donne la paix , un peu devant la communion.

Cette cérémonie est mise à la place du saint baiser, du baiser de paix dont parle saint Paul, que les fidèles se don-noient mutuellement, selon la coutume du temps, en signe d'union.

On donnait donc la paix, et on la donne encore devant la communion, pour faire voir que la plus nécessaire disposition à communier, c'est d'être en paix et dans une parfaite réconciliation avec ses frères, conformément à cette parole de l'Evangile : « Lorsque vous offrez votre présent à l'autel, s'il vous souvient que votre frère a quelque chose sur le cœur contre vous, laissez là votre présent devant l'autel, et allez vous réconcilier premièrement avec votre frère, et après vous viendrez faire votre offrande. » Matth., V, 23, 24.

 

A la Communion.

 

Pendant que le prêtre communie , il faut faire avec lui la communion spirituelle, en se souvenant de la mort que Jésus-Christ a endurée pour nous, et désirant de participer à sa sainte table, suivant ce qui est écrit dans le Catéchisme, leçon V, de l’Instruction sur l'Eucharistie.

 

TROISIÈME PARTIE DE LA MESSE.

 

ELLE  CONSISTE   DANS  L'ACTION   DE  GRACES,   QU'ON   FAIT  A   DIEU APRÈS   LA   COMMUNION.

 

Prière après la Communion.

 

O Seigneur, donnez-moi part au fruit de votre mort, dont on a célébré la mémoire dans ce sacrifice et dans cette communion. Heureux ceux qui sont assis à votre table pour y manger le pain de vie! 0 Jésus, mon ame a soif de vous, ma chair vous désire; mon cœur et ma chair se réjouissent en vous, ô Dieu vivant! Je vous aime, ô mon Dieu, de tout mon cœur : que je puisse tous les jours jouir de votre saint i corps, qui est le gage de notre éternelle félicité et de l'éternelle jouissance, où nous vous posséderons avec votre Père et avec votre Saint-Esprit, dans la vision bienheureuse ! Je vous rends grâces, ô Seigneur, de tant de bienfaits, et de la miséricorde que vous m'avez faite de me

 

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recevoir aujourd'hui à ce désirable sacrifice, où vous êtes vous-même le prêtre et la victime.

 

Cette prière pourra conduire jusqu'à la fin de la messe, et le Bdèle qui aura communié spirituellement avec le prêtre, fera aussi avec lui ses actions de grâces.

 

Au Domine salvum fac Regem.

 

Prière pour le Roi.

 

Seigneur, sauvez le Roi, et bénissez sa famille. Conservez la maison de saint Louis votre serviteur, et faites que ses enfants soient imitateurs de sa foi.

 

Autre prière pour le Roi.

 

Seigneur, sauvez le Roi; sauvez-le de ses ennemis visibles et invisibles. Donnez-lui la victoire et la paix; donnez-lui une longue vie et une santé parfaite de corps et d'esprit. Donnez-lui votre crainte et votre amour ; donnez-lui votre esprit de sagesse et de conseil, de force, de justice et de piété. Qu'il protège votre Eglise, qu'il extermine les hérésies, qu'il étende votre empire, qu'il gouverne selon vos lois le peuple que vous avez mis en sa main, afin qu'il vous rende bon compte d'une si grande administration, et qu'il reçoive pour sa récompense votre royaume éternel. Ainsi soit-il.

 

Après cela, il ne restera qu'à recevoir humblement dans la bénédiction du prêtre celle du Père, du Fils, et du Saint-Esprit, par l'impression de la croix de Jésus-Christ.

Lorsque l'évêque est présent, il bénit en cette sorte, et c'est la même bénédiction qui se donne à la fin du Sermon et de l'Office.

 

V/. Que le nom du Seigneur soit béni,

R/. Dès maintenant et à jamais.

V/. Notre secours est au nom et en la puissance du Seigneur,

R/. Qui a fait le ciel et la terre.

V/. Que le Dieu tout-puissant vous bénisse, + le Père, + et le Fils, + et le Saint-Esprit.

R/. Ainsi soit-il.

 

Le dernier Evangile, qui est d'ordinaire le commencement de l'évangile de saint Jean, In Principio.

 

En lisant l'évangile de saint Jean, il faut considérer d'où le Fils de Dieu descend pour nous; c'est du sein de son Père : d'où il descend pour nous; jusqu'à l'infirmité de notre chair : combien il a été mal reçu des siens qu'il a daigné visiter, quelque soin qu'il eût pris de les y préparer par saint Jean-Baptiste ; et quelle grâce il apporte a ceux qui le reçoivent bien, qui est celle d'être enfants de Dieu.

 

Commencement du saint évangile selon saint Jean.

 

Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement en Dieu : toutes choses ont été faites par lui, et de tout ce qui a été fait, rien n'a été fait sans lui. La vie était en lui, et la vie était la lumière des hommes ; et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point comprise. Il y eut un homme envoyé de

 

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Dieu, qui s'appelait Jean : il vint pour servir de témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui. Il n'était pas la lumière, mais il était venu pour rendre témoignage à la lumière. La lumière véritable était celle qui éclaire tout homme venant en ce monde. Il était dans le monde, et le monde a été fait par lui, et le monde ne l'a point connu. Il est venu chez soi, et les siens ne l'ont pas reçu : mais il a donné, le pouvoir d'être faits enfants de Dieu à, tous ceux qui l'ont reçu, et qui croient en son nom; qui ne sont pas nés du sang, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu même. Et le Verbe a été fait chair : et il a habité parmi nous : et nous avons vu sa gloire, la gloire, dis-je, comme du Fils unique du Père, étant plein de grâce et de vérité. « Rendons grâces à Dieu. »

 

 

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