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EXERCICE DE LA CONFESSION.
PREPARATION.
Il faut relire dans le Catéchisme l'instruction particulière bût la pénitence, second Catéchisme; et méditer attentivement les actes nécessaires pour la confession. Premièrement, pour l'examen de conscience.
O Seigneur, qui voyez le secret des cœurs, donnez-moi la grâce de connaître mes péchés, et de vous les confesser avec crainte.
COMPONCTION.
Il faut ensuite écouter devant Dieu sa conscience, comme celle qu'il nous a donnée pour nous faire connaître et sentir le bien et le mal. On en étouffe la voix, quand on se laisse aller au péché : à présent il la lui faut rendre, et écouter ses justes reproches, en disant avec David :
Je repasserai sur toutes mes années dans l’amertume de mon cœur: ô Seigneur, j'ai péché contre vous, et j'ai fait le mal à vos yeux. J'ai dit : Je confesserai mes iniquités contre moi-même; et vous avez remis mon iniquité et mon péché.
Le pécheur doit ici considérer qu'en effet le ressouvenir de son péché et le désir de le confesser peut être accompagné de tant de larmes, d'une componction si vive, d'une contrition et .l'une charité si parfaites, qu'on en reçoive d'abord la rémission. Pour connaître ses péchés, il faut encore écouter la loi de Dieu, et parcourir ses dix Commandements avec ceux de sa sainte Eglise. Premier et second Catéchisme, partie IV, leçons I, II, III, IV, V et VI.
Apres l'examen, le pécheur s'effraie à la vue de la justice de Dieu.
O Seigneur, mes iniquités se sont multipliées par-dessus les cheveux de ma tête : je suis accablé de ce poids. O Seigneur, pourrai-je supporter votre redoutable justice? O Seigneur, pénétrez-moi de la terreur de vos jugements. Où fuirai-je de devant votre face? Où irais-je, si je mourais à ce moment ? Gouffres éternels, étangs de soufre et de flammes, ver dévorant, grincement de dents, enfer ; en un mot. il n'y a entre vous et moi qu'une vie, qui à chaque instant peut s'éteindre! Puis-je vivre, puis-je goûter le sommeil en cet état?
Le pécheur se console dans la vue de la miséricorde de Dieu et de la mort de Jésus-Christ.
O Seigneur, tout est perdu, si vous n'avez pitié de moi ; mais vous êtes bon : vos miséricordes éclatent par-dessus tous vos ouvrages ; où le péché abonde, la miséricorde surabonde. O Jésus, votre obéissance jusqu'à la mort de la croix, a
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expié ma désobéissance et mon ingratitude !
Le pécheur s'excite à aimer Dieu, et résout de mourir plutôt que de l'offenser.
Mon Père, j'ai péché contre le ciel et contre vous. Je ne suis pas digne d'être appelé votre fils : vos bienfaits ne m'ont point touché ; vos bontés ne m'ont point attendri. C'est en vain que vous m'attendiez depuis si longtemps à pénitence : votre miséricorde, ô Dieu tout bon, m'a donné la hardiesse de vous offenser. Quel malheur, quelle ingratitude d'avoir offensé un si bon Père ! O Seigneur, que ne suis-je mort plutôt que de vous déplaire! Mille morts, Seigneur, mille morts, plutôt que de vous offenser! Fallait-il, ô mon Jésus, Sauveur si bénin , fallait-il que je foulasse aux pieds votre sang par lequel j'ai été racheté, et que je vous crucifiasse encore une fois? Et voilà que vous tendez encore les bras à cet indigne péclieur. Vous me regardez en pitié, quelle miséricorde ! quelle bonté! O Seigneur, je vous aimerai toute ma vie : vous seul possédez mon cœur.
Le pécheur demande pardon de ses péchés par cette prière de Moïse. (Exod., XXXIV, 9.)
Seigneur Dieu, Maître absolu de toutes choses : Tout-Puissant, clément, miséricordieux; terrible dans vos jugements, fidèle dans vos promesses . vous devant qui nul n'est innocent; vous qui ôtez nos iniquités, nos péchés et nos crimes : ô Seigneur, je vous en conjure, marchez devant nous; ôtez nos iniquités et nos péchés ,et possédez-nous.
Il est bon de répéter souvent et avec ardeur ces mots : Et possédez-nous.
Le pécheur résout de se confesser au plus tôt.
J'ai dit en mon cœur : J'irai confesser mes iniquités contre moi-même : je les dirai à celui à qui vous avez donné pouvoir de les remettre; au prêtre qui est votre ange, le dépositaire et le ministre de vos grâces, à qui vous avez dit en la personne de vos saints apôtres : « Recevez le Saint-Esprit : ceux dont vous remettrez les péchés, ils leur seront remis : ceux dont vous les retiendrez, ils leur seront retenus.» J'irai lui confesser mes péchés : nulle honte ne m'empêchera de dire toutes mes faiblesses. Il fallait, Seigneur, il fallait rougir quand je vous offensais ; mais il ne faut pas rougir de s'humilier du péché commis. J'obéirai aux ordres de votre ministre et à la sainte discipline de votre Eglise. Soit qu'il me remette mes péchés, soit qu'il juge plus à propos pour mon bien de les retenir, je subirai humblement la pénitence salutaire qui me sera imposée. Seigneur, inspirez votre prêtre, et donnez-moi
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la componction et l'obéissance.
Le pécheur commence sa confession humblement et avec soumission; et il dit son Confiteor jusqu'au premier meâ culpâ, confessant devant Dieu, devant ses anges, devant ses saints nui Boni dans le ciel, et devant tous les hommes, qu'il est pécheur, et grand pécheur. En disant, meâ culpâ, « par ma faute, » le pécheur frappe sa poitrine à l'exemple du Publicain, se reconnaissant le seul auteur de son péché et n'en accusant que lui-même. Quand le prêtre le reprend, il ne cherche point à s'excuser, ni à rejeter sa faute sur les autres; mais il écoute avec respect et soumission, trouvant toujours qu'on le traite trop doucement. Quand on lui donne sa pénitence , il écoule avec respect et soumission, prêt à obéir à tout; et lorsqu'on lui va donner l'absolution, il s'exile de nouveau au regret de ses péchés pour l'amour de Dieu et en espère la rémission par sa pure bonté, par les mérites de Jésus-Christ qui lui sont appliqués dans le sacrement. Le pécheur, après avoir reçu l'absolution, va goûter en un coin entre Dieu et lui la grâce de la rémission des péchés. Il résout de nouveau, avec la grâce de Dieu, de mourir plutôt que d'y retomber; et il dit avec le Prophète le psaume suivant :
PSAUME 102.
Il rend grâces à Dieu de la rémission des péchés, pénétré de la profondeur de ses plaies, et de l'immense miséricorde de son libérateur.
Benedic, anima mea, Domino, etc.
1. O mon âme, bénis le Seigneur, et que tout ce qui est au dedans de moi loue son saint nom. 2. O mon âme, bénis le Seigneur, et n'oublie jamais les grâces que tu as reçues de lui. 3. C'est lui qui te pardonne toutes tes offenses : c'est lui qui guérit toutes tes langueurs: 4. C'est lui qui rachète ta vie de la mort : c'est lui qui te couronne de miséricorde et de grâce : 5. C'est lui qui remplit tous tes désirs par l'abondance de ses biens; qui te rajeunira, et te donnera la vigueur de l'aigle. 6. Le Seigneur fait miséricorde, il fait justice à tous ceux que l'on opprime. 7. Il a déclaré ses voies à Moïse, et ses volontés aux enfants d'Israël. 8. Le Seigneur est clément et doux : il est lent à punir et plein de miséricorde. 9. Il ne gardera pas éternellement sa colère : il ne fera pas toujours des menaces. 10. Il ne nous a pas traités selon nos péchés, et il ne nous a pas rendu ce que nos fautes méritent. 11. Car autant que le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant il a affermi sa miséricorde sur ceux qui le craignent. 12. Autant que le levant est éloigné du couchant, autant il a éloigné nos péchés de nous. 13. Comme un père s'attendrit sur ses enfants, ainsi le Seigneur a pitié de ceux qui le craignent;
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parce qu'il connaît notre fragilité. 14. Il s'est souvenu que nous ne sommes que poudre, que la vie de l'homme passe comme l'herbe, et qu'il fleurit comme une fleur de la campagne. 15. Un vent souffle, et elle se sèche; et il n'en reste plus de trace sur la terre. 16. Mais la miséricorde du Seigneur s'étend depuis l'éternité jusque dans toute l'éternité sur ceux qui le craignent ; 17. Et sa justice protège les enfants des enfants de ceux qui gardent son alliance, 18. Et qui se souviennent de ses commandements pour les observer. 19. Le Seigneur a préparé son trône dans les cieux, et tout sera assujetti à son règne. 20. Anges du Seigneur, bénissez-le tous; vous dont la puissance est si grande, qui êtes soumis à sa parole , et qui faites qu'on obéit à sa voix. 21. Armées du Seigneur, bénissez-le toutes, vous qui êtes ses ministres, et qui exécutez ses volontés. 22. Ouvrages du Seigneur, bénissez-le tous dans toute l'étendue de sa domination : ô mon âme, bénis le Seigneur.
Le pécheur regardant la pénitence comme un second baptême, renouvelle les promesses du baptême.
O Dieu, Père, Fils, et Saint-Esprit, je crois en vous de tout mon cœur. O Dieu, Père de miséricorde, je crois qu'il n'y a de salut, ni d'espérance, que dans la mort de Jésus-Christ voire Fils, qui est notre Sauveur par son sang. Je renonce de tout mon cœur à Satan, à toutes ses pompes et à toutes ses vanités, à toutes ses œuvres, à toutes ses mauvaises maximes et à toutes ses corruptions. O Dieu, aidez-moi à exécuter ce que vous m'inspirez : car on ne peut pas même désirer le bien sans vous. Donnez-moi un cœur nouveau, et renouvelez en moi un esprit droit. Ainsi soit-il.
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