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TROISIEME SERMON
POUR LE PREMIER  DIMANCHE  DE L’AVENT (a).

 

Justus es, Domine, et rectum judicium tuum.

Seigneur, vous êtes juste, et votre jugement est droit. Psal. CXVIII, 137.

 

La crainte précède l'amour, et Dieu fait marcher devant sa face son esprit de terreur avant que de répandre dans les cœurs l'esprit

 

(a) Prêché dans l'Avent de 1668, à Saint-Thomas du Louvre. Bossuet a prêché trois Avents : deux devant la Cour dans les années 1665 et 1669; un à Saint-Thomas du Louvre, en 1868.

Or le sermon qu'on va lire a été prêché dans l'Avent, et rien n'annonce qu'il l'ait été devant la Cour; il faut donc en fixer l'époque à l'Avent de 1668, prêché à Saint Thomas du Louvre.

On trouve un autre indice de cette date, non-seulement dans l'écriture du discours. Car vers 1669, Bossuet, sûr de lui-même et maître de l’expression, n’avait plus besoin que de quelques traits rapides pour achever ses tableaux du haut de la chaire.

 

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de charité et de grâce. Il faut que l'homme apprenne à trembler sous sa main suprême et à craindre ses jugements avant que d’être porté à la confiance; autrement cette confiance pourrait dégénérer en témérité et se tourner en une audace insensée.

Le Sauveur paraîtra bientôt plein de vérité et de grâce. Il vient apporter la paix, il vient exciter l'amour, il vient établir la confiance. Mais l'Eglise qui est occupée durant ce temps de l'Avent à lui préparer ses voies, fait marcher la crainte devant sa face, parce que toujours instruite par le Saint-Esprit et très-savante en ses voies, elle sait qu'il veut ébranler les âmes avant que de les rassurer, et donner de la terreur avant que d'inspirer l'amour.

Entrons, chrétiens, dans ses conduites; regardons Jésus-Christ comme juge avant que de le regarder comme Sauveur. Voyons-le descendre dans les nuées du ciel avec cette majesté redoutable, axant que de contempler cette douceur, ces condescendances, ces tendresses infinies pour le genre humain, qui nous paraîtront bientôt dans sa sainte et bienheureuse naissance.

Que si vous pensez peut-être que le jugement a deux parties et que si les méchants y sont condamnés au feu éternel, les bons aussi y sont recueillis dans un éternel repos, écoutez ce que dit Jésus-Christ lui-même : «Celui qui croit, dit-il, ne sera point jugé (1).» Il ne dit pas qu'il ne sera point condamné, mais qu'il ne sera point jugé, afin que nous entendions que ce qu'il veut nous faire comprendre principalement dans le jugement dernier (a), c'est sa rigueur implacable et cette terrible exécution de la dernière sentence qui sera prononcée contre les rebelles.

Qui me donnera, chrétiens, des paroles assez efficaces pour pénétrer votre cœur et percer vos chairs de la crainte de ce jugement?

O  Seigneur, parlez vous-même dans cette chaire : vous seul avez

 

1 Joan., III, 18.

 

(a) Var. : Universel.

 

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droit d'y parler, et jamais on n'y doit entendre que votre parole. Mais, mes frères, dans cette action où il s'agit de représenter ce que Dieu fera de plus grand et de plus terrible, je m'astreins plus que jamais à le faire parler tout seul par son Ecriture. Plaise à son saint et divin Esprit de parler au dedans des cœurs, pendant que je parlerai, etc. C'est la grâce que je lui demande par, etc.

Quod si nec sic volueritis disciplinam, sed ambulaveritis ex adverso mihi, ego quoque contra vos adversus incedam et percutiam, vos septies propter peccata vestra...... Et ego incedam contra vos in furore contrario.... Et conteram superbiam duritiœ vestrœ.... Et abominabitur vos anima mea (1) : « Que si étant avertis, vous ne voulez pas encore vous soumettre à la discipline, mais que vous marchiez directement contre moi, je marcherai aussi directement contre vous, et je vous frapperai sept fois, c'est-à-dire sans fin et sans nombre pour vos péchés, et je briserai votre superbe et indomptable dureté, et mon âme vous aura en exécration. » Le Deutéronome est plus court, mais non moins terrible : Sicut lœtatus est Dominas bene vobis faciens vosque multiplicans, sic lœtabitur subvertens atque disperdens (2) : « Comme le Seigneur s'est réjoui en vous accroissant (a) et en vous faisant du bien, ainsi il se réjouira en vous ravageant et en vous renversant de fond en comble. » Mais voici une troisième menace qui met le comble aux maux des pécheurs : Eò quôd non servieris Domino Deo tuo in gaudio cordisque lœtitià propter rerum  omnium abundantiam : servies inimico tuo, quem immittet tibi Dominus, in fame, et siti, et nuditate, et omni penuriâ ; et ponet jugum ferreum super cervicem tuam, donec te conterat (3) : « Puisque vous n'avez pas voulu servir le Seigneur votre Dieu dans la joie et l'allégresse de votre cœur au milieu de l'abondance de toute sorte de biens, vous serez livrés (b) à votre ennemi que le Seigneur enverra contre vous, dans la faim, dans la soif, dans la nudité, et dans une extrême disette; et cet ennemi cruel mettra sur vos épaules un joug de fer par lequel vous serez brisés (c). »

 

1 Levit., XXVI, 19, 23 et seq. — 2 Deuter., XXVIII, 63. — 3 Ibid., 47, 48.

 

(a) Var. : Agrandissant. — (b) Vous servirez. — (c) Note marg. : Suivre l'Ecriture de mot a mot et de parole à parole : il ne faut point que l'homme parle et je ne veux ici contrefaire la voix de Dieu ni imiter le tonnerre.

 

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Pour joindre ces trois passages, trois caractères : dans le premier, la puissance méprisée; dans le second, la bonté aigrie par l'ingratitude ; dans le troisième, la majesté et la souveraineté violées : et voici en trois mots les trois fondements delà vengeance divine que le Saint-Esprit veut nous faire entendre. Vous vous êtes soulevés contre la puissance infinie, elle vous accablera. Vous avez méprisé la bonté, vous éprouverez les rigueurs. Vous n'avez pas voulu vivre sous un empire doux et légitime, vous serez assujettis à une dure et insupportable tyrannie.

 

PREMIER POINT.

 

Mais pour procéder avec ordre dans l'explication des paroles que j'ai rapportées, il les faut considérer dans leur suite. Voici la première qui se présente: Quòd si nec sic volueritis disciplinam; « Que si vous ne voulez pas vous soumettre à la discipline. » Il leur met devant les yeux avant toutes choses la liberté du choix qui leur est donnée, parce que c'est cette liberté qui nous rend coupables, et dont le mauvais usage donne une prise terrible sur nous à la justice divine.

Pour entendre cette vérité, il faut savoir que Dieu, qui est par nature notre souverain, a voulu l'être aussi par notre choix. Il a cru qu'il manquerait quelque chose à la gloire de son empire, s'il n'avait des sujets volontaires; et c'est pourquoi il a fait les créatures raisonnables et intelligentes, qui étant déjà à lui par leur naissance, fussent capables encore de s'engager à lui obéir par leur volonté et de se soumettre à son empire par un consentement exprès. Cette vérité importante nous est magnifiquement exprimée dans le livre de Josué, où nous voyons que ce fidèle serviteur de Dieu, ayant assemblé le peuple, leur dit ces paroles : « Si vous n'êtes pas contents de servir le Seigneur, l'option vous est déférée ; (a) choisissez aujourd'hui ce qu'il vous plaira, à quel maître vous voulez servir, et déterminez à qui vous avez résolu de vous soumettre. » (b) Et tout le peuple répondit : « A Dieu ne plaise que nous quittions le Seigneur; au contraire nous voulons le servir, parce

 

(a) Note marg. : Optio vobis datur (Jos., XXIV, 15). — (b) Eligite hodie quod placet, cui potissimùm servire debeatis (Ibid.).

 

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que c'est lui en effet qui est notre Dieu. » Josué ne se contente pas de cette première acceptation , et reprenant la parole, il dit au peuple : Prenez garde à quoi vous vous engagez; « vous ne pourrez servir le Seigneur ni subsister devant sa face, parce que Dieu est fort, saint et jaloux, et il ne pardonnera pas vos crimes et vos péchés. » (a) Et le peuple repartit : « Non, il ne sera pas comme vous le dites, mais nous servirons le Seigneur et demeurerons ses sujets. » Alors Josué leur dit : « Vous êtes donc aujourd'hui témoins que vous choisissez vous-mêmes le Seigneur pour être votre Dieu et le servir. — Oui, nous en sommes témoins (b) . »

Si j'entreprenais de raconter tout ce qui est à remarquer sur ces paroles, discours entier; mais ce qui importe à mon sujet. Vous jugez bien, Messieurs, que Dieu en nous laissant l'option ne renonce pas au droit qui lui est acquis. Il ne prétend pas nous décharger de l'obligation primitive que nous avons d'être à lui, ni nous déférer tellement le choix, que nous puissions sans révolte et sans injustice nous soustraire à son empire. Mais il veut que nous soyons aussi volontairement à lui que nous y sommes déjà de droit naturel, et que nous confirmions par un choix exprès notre dépendance nécessaire et inévitable. Pourquoi le veut-il ainsi? Pour notre perfection et pour notre gloire. Celui à qui nous devons tout, veut pouvoir nous savoir gré de quelque chose; il veut nous donner un titre pour lui demander des récompenses. Que si nous refusons notre obéissance, nous lui donnons un titre pour exiger des supplices.

J'entends ici les pécheurs qui disent secrètement dans leurs cœurs qu'ils se passeraient aisément de cette liberté malheureuse, uni les expose au péché et ensuite à la damnation. Je suis ici pour exposer les vérités éternelles, et non pour répondre à tous les murmures de ceux qui s'élèvent contre ces oracles ; et toutefois je dirai ce mot : O homme, qui que tu sois, qui te fâches de n'être pas une bête brute, à qui la lumière de ta raison et l'honneur de ta liberté est à charge, cesse de te plaindre de tes avantages et d'accuser témérairement ton bienfaiteur. Si tu étais indépendant

 

1 Note marg. : Non poteritis servire Domino : Deut enim sanctus et fortis aemulator est  (Jos., XXIV, 19 et seq.). — (b) Ibid., 22.

 

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par nature, et que Dieu néanmoins exigeât de toi que tu te rendisses dépendant par ta volonté, peut-être aurais-tu raison de trouver ou l'obligation importune, ou la demande incivile. Mais puisque l'usage qu'il prétend de ta liberté, c'est..... Ce qu'il exige est trop aisé, trop naturel et trop juste. On peut sans grand effort se donner à qui on est. Ce serait peut-être quelque violence, s'il fallait sortir de notre état et nous transporter à un domaine étranger. Il ne s'agit que d'y demeurer et d'y consentir. Enfin quand Dieu exige que nous consentions à être ses sujets, il veut que nous consentions à être ce que nous sommes et que nous accommodions notre volonté au fond même de notre essence. Rien n'est plus naturel, rien n'est moins pénible, à moins que la volonté ne soit entièrement dépravée.

Aussi faut-il avouer qu'elle l'est étrangement dans tous les pécheurs. Car dès qu'ils ne veulent pas dépendre de Dieu, ils ne veulent donc plus être ce qu'ils sont. Ils combattent en eux-mêmes les premiers principes et le fondement de leur être. Ils corrompent leur propre droiture. Ils se rendent contraires à Dieu, et Dieu par conséquent leur devient contraire. Ils sont soumis à Dieu comme juge. Il les juge, parce qu'il connaît ce dérèglement. Il les hait, parce que les règles de sa vérité répugnent à leur injustice.

Rien, disent-ils, n'est contraire à Dieu, rien ne lui répugne, rien ne l'offense, parce que rien ne lui nuit ni ne le trouble. — Dites donc qu'il ne se fait rien au monde contre la raison; poussez jusque-là l'extravagance de votre sens dépravé. Votre bien vous est ôté, mais la raison subsiste toujours ; si cette faible raison humaine, combien plus la divine et l'originale ? Il faut qu'elle subsiste éternelle et inviolable, afin que la justice soit exercée. Et erit in tempore illo, visitabo super viros defixos in fœcibus suis, qui dicunt in cordibus suis : Non faciet bene Dominus, et non faciet male : et erit fortitudo eorum in direptionem (1). — Videbitis quid sit inter justum et impium, inter servientem Domino et non servientem ei (2).

Il faut donc ici vous faire entendre à quoi nous engage notre liberté, et combien elle nous rend responsables de nos actions. Par

 

1 Soph., I, 12, 13. — 2 Malach., III, 18.

 

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cette liberté nous faisons la guerre à Dieu, exerçons notre liberté par une audacieuse transgression de toutes ses lois. Nous transgressons l'une et l'autre table. « Tu adoreras le Seigneur ton Dieu (1); » Où lui rendons-nous cette adoration? Se confesse-t-on seulement d'avoir manqué à ce devoir ? Comme si ce premier de tous les préceptes n'était mis en tête (a) du Décalogue que par honneur et emportait le moins d'obligation ! Sanctifiez les fêtes. Croyez-vous en conscience avoir satisfait à l'intention (b)  de la loi par une messe qui dure moins d'une demi-heure, qui n'est jamais trop courte, où l'on est sans attention et sans respect même apparent? Le jour a vingt-quatre heures; et le reste devrait un peu participer à cette sanctification. Il me vient dans la pensée d'appliquer ici ce reproche : « Ce peuple m'honore des lèvres (2), » etc.; mais nous ne l'honorons pas même des lèvres. Je ne sais qui je blâmerai davantage, ou ceux qui ne l'honorent que des lèvres, ou ceux qui ne l'honorent pas même des lèvres; ou ceux qui ne composent que l'extérieur, ou ceux qui ne composent pas même l'extérieur. Si bien que les fêtes ne diffèrent des autres jours, sinon en ce que les profanations et les irrévérences y sont plus publiques, plus scandaleuses, plus universelles.

Et pour la seconde table qui regarde le prochain, nous attaquons tous les jours son honneur par nos médisances, son repos par nos vexations, son bien par nos rapines , sa couche même par nos adultères. Disons après cela que nous ne marchons pas contre Dieu ! Mais voici qu'il marche aussi directement contre nous. Voici Jésus qui descend de la nue pour détruire ses ennemis par le souffle de sa bouche, et les dissiper par la clarté de son avènement glorieux.

Le faible s'élève contre le fort, le fort accable le faible. Le fort a offert la paix au faible, le faible a voulu combattre ; il n'y a qu'à voir qui l'emportera et à qui demeurera la victoire. Si résistant hautement à un souverain tel que Dieu, nous ne laissons pas toutefois que de vivre heureux, il s'ensuit que Dieu n'est plus Dieu; nous l'emportons contre lui, et sa volonté est vaincue par celle de

 

1 Deuter., VI, 13. — 2 Isa., XXIX, 13.

 

(a) Par. : A la tête. — (b)  Accompli l'intention.

 

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la créature. Mais parce qu'elle est invincible, aucun ne peut être heureux que celui qui lui obéit ; et il faut nécessairement que quiconque se soulève contre lui soit accablé par sa puissance.

C'est encore pour cette raison qu'il ajoute dans les paroles que j'explique : « Et je briserai votre fière et indocile dureté. » Vous vous endurcissez contre Dieu, il s'endurcit contre vous. Vous vous attachez contre lui, et lui s'attache contre vous : vous en homme, de toute la force de votre cœur ; lui en Dieu, de toute la force du sien, s'il m'est permis de parler ainsi, (a) Vous persévérez, et il persévère. Vous persévérez à retenir ce bien mal acquis, et je vois toujours dans vos coffres, dit le saint prophète (1), cette flamme dévorante , ce trésor d'iniquité, ce bien mal acquis qui renversera peut-être votre maison et sans doute donnera la mort à votre âme. Persévérance opiniâtre (b), ah ! Dieu vous opposera une persévérance divine, une fermeté immuable, un décret fixe et irrévocable, une résolution éternelle, (c) Incorrigibles : de là il les aura en exécration, parce que les regardant comme incorrigibles, il frappera sans pitié et n'écoutera plus les gémissements. Une haine, une aversion du cœur de Dieu (d).

 

SECOND  POINT.

 

Encore qu'un Dieu irrité ne paraisse jamais aux hommes qu'avec un appareil étonnant, toutefois il n'est jamais plus terrible qu'en l'état où je dois le représenter, non point, comme on pourrait croire, porté sur un nuage enflammé ou sur un tourbillon foudroyant (e), mais armé de ses bienfaits et assis sur un trône de grâce. Nolite contristare Spiritum sanctum Dei, in quo signati estis (2). Il se réjouit en faisant du bien, on l'afflige quand on le refuse. Affliger et contrister l'Esprit de Dieu. Non tant l'outrage qui est fait à sa sainteté, que la violence que souffre son amour

 

1 Mich., VI, 10. — 2 Ephes., IV, 30.

 

(a) Note marg. : Hélas! il n'y a point de proportion, et la partie n'est pas égale ; mais vous avez voulu le premier vous mesurer avec lui. Vous avez le premier rompu les mesures, et vous avez rendu juste..... — (b) Var. : Humaine. — (c) Note marg., Voyez Serm. du Nom de Jésus, 1er point; puis le sermon : Si ego judico. — (d) Un mot de la bonté de Dieu : Ecoutez cette bonté méprisée, et voyez comme elle vous parle. — (e) Var. : Toujours menaçante, toujours foudroyante, et jetant de ses yeux un feu dévorant.

 

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méprisé et sa bonne volonté frustrée par notre opiniâtre résistance. C'est là, dit le saint Apôtre, ce qui afflige le Saint-Esprit, c'est-à-dire l'amour de Dieu agissant en nous pour gagner nos cœurs. Dieu est irrité contre les démons ; mais comme il ne demande plus leur affection, il n'est plus affligé ni contristé par leur désobéissance. C'est à un cœur chrétien qu'il veut faire sentir ses tendresses, trouver la correspondance. De là nait le rebut qui l'afflige et qui le contristé, un dégoût des ingrats qui lui sont à charge.

Sicut lœtatus est Dominas bene vobis faciens vasque multiplicans, sic lœtabitur subvertens atque disperdens (1). L'amour rebuté, l'amour dédaigné, l'amour outragé par le plus injurieux mépris, L'amour épuisé par l'excès de son abondance, fait tarir la source des grâces et ouvre celle des vengeances. Rien de plus furieux qu'un amour méprisé et outragé. Dieu a suivi, en nous bénissant, sa nature bienfaisante ; mais nous l'avons contristé, mais nous avons affligé son Saint-Esprit ; nous avons changé la joie de bien faire en une joie de punir; et il est juste qu'il répare la tristesse que nous avons causée à l'Esprit de grâce, par une joie efficace, par un triomphe de son cœur, par un zèle de sa justice à punir nos ingratitudes. Justice du nouveau Testament qui s'applique par le sang, par la bonté même et par les grâces infinies d'un Dieu rédempteur.

Ecce Agnus Dei (2). Jam enim securis ad radicem posita est (3). La colère approche toujours avec la grâce ; la cognée s'applique toujours par le bienfait même ; et si la sainte inspiration ne nous vivifie, elle nous tue. Car d'où pensez-vous que sortent les flammes qui dévorent les chrétiens ingrats? De ses autels, de ses sacrements, de ses plaies, de ce côté ouvert sur la croix pour nous être une source d'amour infini. C'est de là que sortira l'indignation de la juste fureur, et d'autant plus implacable qu'elle aura été détrempée dans la source même des grâces. Car il est juste et très-juste que tout, et les grâces mêmes, tournent à mal à un cœur ingrat. O poids des grâces rejetées ! poids des bienfaits méprisés (a) ! »

 

1 Deuter., XXVIII, 63. — 2 Joan., I, 36. — 3 Matth., III, 10.

(a) Note marg. : Tout tourne à bien à ceux qui aiment, même les pochés, dit saint Augustin, qui les abaissent, qui les humilient, qui les encouragent.

 

 

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A facie irœ columbœ (1). Operite nos à facie... Agni (2).Ce n'est pas tant la face du Père irrité ; c'est la face de cette colombe tendre et bienfaisante qui a gémi tant de fois pour eux, de cet Agneau qui s'est immolé pour eux. (a) Sol obscurabitur et luna non dabit lumen suum, et stellae cadent de cœlo, et virtutes cœlorum commovebuntur ; et tunc parebit signum Filii hominis. Et tunc plangent omnes tribus terrœ, et videbunt Filium hominis venientem in nubibus cœli cum virtute multà et majestate (3).

Méditons attentivement quelle prise nous donnons sur nous à la justice de Dieu par le mépris outrageux de ses bontés infinies. Qui donne a droit d'exiger, il exige des reconnaissances; s'il ne trouve pas des reconnaissances, il exigera des supplices : il ne perd pas ses droits. Les grâces que vous méprisez préparent une éternité malheureuse. « La grâce, dit le Sauveur, est fons aquœ salientis (4). » Quand donc vous êtes touchés, quand vous ressentez quelquefois un certain mépris de cette pompe du monde qui s'évanouit, « de sa figure qui passe (5), » de ses fleurs qui se flétrissent du matin au soir ; quand, dégoûté de vous-même et de votre vie déréglée, vous regardez avec complaisance les chastes attraits de la vertu.... O chasteté! ô modestie! ô pudeur passée! ô tendresse de conscience qui ne pouvait souffrir aucun crime ! mais ô abandon, prostitution d'un cœur (b)! Que veut le Seigneur votre Dieu, sinon que vous vous attachiez fortement à lui, et qu'en vous y attachant vous viviez heureux ? C'est pour cela que Jésus-Christ est venu au monde « plein de grâce et de vérité (6). » C'est pour cela qu'il nous a donné tant de saintes instructions, qu'il ne cesse de renouveler par la bouche de ses ministres. C'est pour cela qu'il a rempli tous ses sacrements d'une influence de vie, afin qu'y participant nous vivions. Si nous savons profiter de tous ces bienfaits, nous acquerrons par sa grâce un droit éternel sur lui-même pour le posséder en paix. Que si nous les méprisons, qui ne voit que

 

1 Jerem., XXV, 38. — 2 Apoc., VI, 16. — 3 Matth., XXIV, 29, 30. — 4 Joan., IV, 14. — 5 I Cor., VII, 31. — 6 Joan., I, 14.

 

(a) Note marg. : La Croix, la rédemption aggrave la damnation et accumule les crimes; elle y met le comble.— (b)  Var. : O sainte timidité, gardienne de l’innocence, mais ô force à faillir! ô hardiesse pour s’excuser ! ô lâche abandon d un cœur corrompu et livre à ses désirs !

 

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nous lui donnons réciproquement un titre très-juste (a) pour nous châtier par des supplices autant inouïs que ses bontés étaient extraordinaires? Sicut lœtatus est Dominus bene vobis faciens vosque multiplicans, sic lœtabitur subvertens atque disperdens.

Et en effet il est juste qu'il mesure sa colère à ses bontés et à nos ingratitudes, et que sa fureur implacable perce d'autant de traits un cœur infidèle que son amour bienfaisant avait employé d'attraits pour le gagner. C'est pourquoi il ne faut pas se persuader que les grâces de Dieu périssent ; non, mes frères, ne le pensons pas. Ces grâces que nous rejetons, Dieu les rappelle à lui-même ; Dieu les ramasse en son sein, où sa justice les change en traits pénétrants dont les ingrats seront percés. Ils connaîtront, les misérables! ce que c'est que d'abuser des bontés d'un Dieu, de forcer son inclination bienfaisante, de le contraindre à devenir cruel et inexorable, lui qui ne voulait être que libéral et bienfaisant. Dieu ne cessera de les frapper de cette main souveraine et victorieuse dont ils ont injurieusement refusé les dons, et ses coups redoublés sans fin leur seront d'éternels reproches de ses grâces méprisées. Ainsi toujours vivants et toujours mourants, immortels pour leurs peines, trop forts pour mourir, trop faibles pour supporter, ils gémiront éternellement sur des lits de flammes, outrés de furieuses et irrémédiables douleurs. Et poussant parmi des  blasphèmes exécrables  mille plaintes désespérées, ils porteront à jamais le poids infini de tous les sacrements profanés , de toutes les grâces rejetées, non moins pressés, non moins accablés des miséricordes de Dieu que de l'excès intolérable de ses vengeances.

Tremblez donc, tremblez, chrétiens, parmi ces grâces immenses, parmi ces bienfaits infinis qui vous environnent! (b)  Tous les mouvements de la grâce sont d'un poids terrible pour nous. Il n'y a rien à négliger dans notre vie. Notre destinée, notre état, notre vocation ne souffrent rien de médiocre. Tout nous sert ou nous nuit infiniment. Chaque moment de notre vie. chaque respiration, Chaque battement de notre pouls, si je puis parler de la sorte, chaque

 

(a) Var. : Très-équitable. — (b) Note marg. : Les saintes prédications sont un poids terrible : les saints sacrements, les inspirations, les exemples bons et mauvais qui mais avertissent chacun à leur manière, le silence même d'un Dieu, sa patience, sa longanimité, son attente; ô le poids terrible!

 

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éclair de notre pensée a des suites éternelles. L'éternité d'un côté, et l'éternité de l'autre. Si vous suivez fidèlement l'instinct de la grâce, l'éternité bienheureuse y est attachée. Si vous manquez à la grâce, une autre éternité vous attend, et vous méritez un mal éternel pour avoir perdu (a) volontairement un bien qui le pouvait être.

 

TROISIÈME  POINT.

 

Il reste à considérer la troisième peine dont Dieu menace son peuple rebelle, laquelle il a plu au Saint-Esprit de nous exprimer en ces paroles que je répète encore une fois : « Puisque vous n'avez pas voulu servir le Seigneur votre Dieu dans la joie et l'allégresse de votre cœur, au milieu de l'abondance de toutes sortes de biens, vous servirez à votre ennemi que le Seigneur enverra contre vous, dans la faim, dans la soif, dans la nudité et dans un extrême besoin (b) de toutes choses ; et cet ennemi mettra sur vos épaules un joug de fer par lequel vous serez brisés (1), » C'est-à-dire , comme nous l'avons déjà expliqué, vous n'avez pas voulu vivre sous un empire doux et légitime ; vous serez justement soumis à une dure et insupportable tyrannie.

Deux conditions de l'empire de Dieu nous sont ici exprimées : il n'y en a point de plus légitime, il n'y en a point de plus doux. Vous n'avez pas voulu servir Dieu votre Seigneur ; et certes il n'y a point de Seigneur dont le droit soit mieux établi ni le titre plus légitime. Il nous a faits, il nous a rachetés : nous sommes par la création l'œuvre de ses mains, par la rédemption le prix de son sang, par la création ses sujets, par l'adoption ses enfants. Nous sommes son bien, nous portons sa marque, créés à sa ressemblance, scellée de son Saint-Esprit ; et nous ne pouvons le désavouer sans que le fond de notre être ne nous désavoue , ni enfin le renoncer sans renoncer à nous-mêmes. Cet empire étant le plus légitime, est par conséquent le plus naturel; étant le plus naturel, il s'ensuit aussi qu'il est le plus doux (c). Ce n'est donc pas sans raison que la

 

1 Deuter., XXVIII, 47, 48.

(a) Var. : Si vous perdez. — (b) Disette. — (c) Si cet empire est le plus légitime, il est aussi le plus naturel: étant le plus naturel, il est par conséquent aussi le plus doux.

 

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joie du cœur est promise à ceux qui servent le Seigneur leur Dieu. Car celui-là est content qui est dans l'état que la nature demande. La joie se trouve donc nécessairement dans le service de Dieu ; l'abondance y est aussi et la plénitude. Nul ne sait mieux ce qui nous est propre que celui qui nous a faits. Nul ne peut mieux nous le donner, puisqu'il a tout en sa main. Nul ne le veut plus sincèrement, puisque rien ne convient mieux à celui qui a commencé l'ouvrage en nous donnant l'être, que d'y mettre la dernière main en nous donnant la félicité et le repos. Telle est la condition de la créature sous l'empire de son Dieu : elle est riche, elle est contente, elle est heureuse. Dieu, qui n'a besoin de rien pour lui-même, ne Veut régner sur nous que pour notre bien, ni nous posséder que pour nous faire posséder en lui toutes choses.

Donc, ô créatures rebelles, ô pécheurs qui vous soulevez contre Dieu, faites maintenant votre sentence. Dites, Messieurs, ce que méritent ceux qui refusent de se soumettre à un gouvernement si avantageux et si équitable. Hélas! que méritent-ils, sinon de trouver au lieu d'un joug agréable, un joug de fer; au lieu d'un seigneur légitime, un usurpateur violent; au lieu d'une puissance bienfaisante et amie, un ennemi insolent et outrageux; au lieu d'un père, un tyran ; au lieu de la joie des enfants, la contrainte et la terreur des esclaves; au lieu de l'allégresse et de l'abondance, la faim, la soif et la nudité, et une extrême disette.

        Il faut vous dire quel est cet ennemi que Dieu enverra contre vous. Celui qui s'est déclaré l'ennemi de Dieu, qui ne pouvant rien contre lui, se venge contre son image, et la déchirant la déshonore, remplissant son esprit envieux d'une vaine imagination de vengeance; c'est Satan avec ses anges. Esprits noirs, esprits ténébreux, esprits furieux et désespérés, qui s'étant perdus sans espérance et abîmés sans ressource, ne sont plus capables désormais que de cette noire et maligne joie qui revient à des méchants d'avoir des complices, à des envieux d'avoir des compagnons, à des superbes renversés d'entraîner avec soi les autres. (a) C'est cette rage, c'est

 

(a) Note marg. : A des superbes de faire trébucher les autres. Faste insolent, au lieu de leur grandeur naturelle; des finesses malicieuses, an lieu d'une sagesse céleste; la haine, la dissension ri l'envie, an lieu dé la charité et de la société fraternelle.

 

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cette fureur de Satan et de ses anges que le prophète Ezéchiel nous représente sous le nom et sous la figure de Pharaon, roi d'Egypte. Spectacle épouvantable ! Autour de lui sont des morts qu'il a percés par de cruelles blessures. Là git Assur, dit le prophète, avec toute sa multitude; là est tombé Elam et tout le peuple qui le suivait; là Mosoch et Thubal, et leurs princes et leurs capitaines, et tous les autres qui sont nommés nombre innombrable, troupe infinie, multitude immense : ils sont autour renversés par terre, nageant dans leur sang. Pharaon est au milieu, qui repaît ses yeux de la vue d'un si grand carnage et qui se console de sa perte et de la ruine des siens : Pharaon avec son armée, Satan avec ses anges : Vidit eos Pharao, et consolatus est super universâ multitudine sud quœ interfecta est gladio, Pharao et omnis exercitus ejus (1). Enfin, semblent-ils dire, nous ne serons pas les seuls misérables. Dieu a voulu des supplices : en voilà assez, voilà assez de sang, assez de carnage. On a voulu nous égaler les hommes : les voilà enfin nos égaux dans les tourments. Cette égalité leur plaît. Ils savent que les hommes les doivent juger; quelle rage pour ces superbes ! Mais avant ce jour, disent-ils, combien en mourra-t-il de notre main! Ah! que nous allons faire de sièges vacants, et qu'il y en aura parmi les criminels de ceux qui pouvaient s'asseoir parmi les juges!

Mais que fais-je, mes frères, de profaner si longtemps et ma bouche et vos oreilles en faisant parler ces blasphémateurs! C'est assez de vous avoir découvert leur haine. Elle est telle, remarquez ceci et étonnez-vous de cet excès, elle est telle cette haine qu'ils ont contre nous, qu'ils se plaisent non-seulement à désoler, mais encore à souiller (a) notre âme. Oui, ils aiment encore mieux nous corrompre que nous tourmenter, nous ôter l'innocence que le repos, et nous rendre méchants que nous rendre malheureux; si bien que quand ces victorieux cruels se sont rendus les maîtres d'une âme, ils y entrent avec furie, ils la pillent, ils la ravagent, ils la violent. O âme blanchie au sang de l'Agneau, âme qui était sortie des eaux du baptême si pure, si pudique et si virginale!

 

1 Ezech., XXXII, 22, 24, 20, 31.

 

(a) Var. : A dégrader.

 

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Ces corrupteurs la violent, non tant pour se satisfaire que pour la déshonorer et la ravilir. (a) Vous avez renoncé à son empire. Chaque empire a ses pompes et ses ouvrages. Les pompes du diable, tout ce qui corrompt la modestie, tout ce qui remplit l'esprit de fausses grandeurs, tout ce qui étale la gloire et la vanité, tout ce qui veut plaire et attirer les regards, tout ce qui enchante les yeux, tout ce qui sert à l'ostentation et au triomphe de la vanité du monde, tout ce qui fait paraître grand ce qui ne l'est pas, et élève une autre grandeur que celle de Dieu (b). Les œuvres, c'est l'iniquité : Operatio eorum est hominis eversio (1)....... toi qui corromps les principes de la religion et de la crainte de Dieu par ces dangereuses railleries; vous qui n'étalez pus seulement avec vanité et ostentation, mais qui armez pour ainsi dire cette beauté corruptrice de l'innocence.

Ils nous dominent par les passions d'attache. L'avarice. On ne distingue plus ce bien mal acquis, confondu avec votre patrimoine. L'ambition, fatiguée des longueurs ..., les voies abrégées et qui sont le plus souvent criminelles. L'impudicité, ah! qu'ils la poussent loin!

Ainsi nous avons relevé ce trône abattu et redressé cet empire d'iniquité, cm rompu le baptême, effacé la croix de Jésus imprimée sur notre front, rejeté cette onction sainte, cette onction royale qui nous avait faits des rois, des christs et des oints de Dieu, le corps et le sang de Jésus-Christ; nous peut-être, l'ordre et le sacerdoce. Enfin tous les mystères du christianisme sont devenus le jouet des démons. Nul christianisme en nos mœurs.

Quem immittet tibi Dominus (2), revêtu de tous les droits de Dieu contre les pécheurs. Dieu l'établit notre souverain, il le met

 

1 Tertull., Apolog., n. 22. — 2 Deuter., XXVIII, 48.

 

(a) Note marg. : ils la portent à s’abandonner à eux; ils la souillent et puis ils la méprisent. Femmes qui deviennent le mépris de ceux à qui elles se sont lâchement et indignement abandonnées : souvenez-vous de votre baptême..... détruit la puissance des ténèbres. Exorcismes. Maledicte, damnate. Empire de l'Eglise : Da locum Deo vero et vivo (Rituel).— (b)  Maintenant il n'y a plus de pompe du monde : les spectacles sont devenus honnêtes, parce qu'on a ôté les excès grossiers..... poison le plus délicat et le plus dangereux. On ne connaît plus de luxe. A la simplicité de cet habit blanc dont tu as été revêtu..... ah! tu reprends les marques et les enseignes du monde. Il faut retrancher du baptême cette cérémonie si sainte, si ancienne, si apostolique,

 

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en sa place, il lui donne pour ainsi dire toute sa puissance : étranger qui nous tirera de notre patrie, usurpateur qui ne fera que ravager, esclave révolté qui ne donnera point de bornes à son insolence. Jérémie est seul capable d'égaler les lamentations aux calamités (a).

Hœreditas nostra versa est ad alienos, domus nostrœ ad extraneos. Servi dominati sunt nostri. Cecidit corona capitis nostri : vœ nobis, quia peccavimus (1) ! Aperuerunt super te os suum omnes inimici tui : sibilaverunt et fremuerunt dentibus suis, et dixerunt : Devorabimus : en ista est dies quam expectabamus ; invenimus, vidimus (2). Fecit Dominus quœ cogitavit : ..... lœtificavit super te inimicum, et exaltavit cornu hostium tuorum (3).

Nous ne rougirons pas de porter des fers, nous que Jésus-Christ a faits rois! (b) Nous jetons aux pieds de Satan la couronne que le Sauveur a mise sur nos têtes. Vœ nobis, quia peccavimus. Disons-le du moins du fond de nos cœurs ce , ce Malheur à nous. Renouvelons les vœux de notre baptême : Je renonce, etc. (c) Où est l'eau pour nous baptiser? Ah ! plongeons-nous dans l'eau de la pénitence, dans ce baptême de larmes, dans ce baptême de sang, dans ce baptême laborieux. Plongeons-nous-y, n'en sortons jamais, jusqu'à ce que Jésus nous appelle, etc., où nous conduise, etc.

 

1 Thren., V, 2, 8, 16. — 2 Ibid., II, 16. — 3 Ibid., 17.

 

(a) Var. : Revenez, Jérémie : renouvelez vos gémissements. O saint prophète de Dieu, soûl capable d'égaler les lamentations aux calamités, venez déplorer encore une fois le sanctuaire souillé, la maison de Dieu profanée. — (b)  Note marg. : Fecisti nos Deo nostro reges et sacerdotes (Apoc, V, 10). — (c) Plutôt choquer que plaire trop, plutôt méprisée que vaine et superbe, plutôt seule et abandonnée que trop chérie et trop poursuivie.

 

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