Dim. Septuag. Abr.
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ABRÉGÉ D'UN SERMON
POUR
LE DIMANCHE  DE LA   SEPTUAGÉSIME (a).

 

Parcet pauperi et inopi, et animas pauperum salvas faciet. Psal. LXXI, 23.

 

Il est venu au monde pour renverser l'ordre que l'orgueil y a établi : Novissimi primi, primi novissimi (1). Police de l'Eglise contraire à la politique du siècle, en trois points : 1° Dans le monde les riches sont les premiers, dans le royaume de Jésus-Christ la prééminence appartient aux pauvres, qui sont les vrais enfants et les premiers-nés de l'Eglise. 2° Dans le monde les pauvres semblent nés pour servir les riches, dans l'Eglise les riches pour servir les pauvres. 3° Dans le monde les grâces et les privilèges sont pour les riches, et les pauvres n'y ont part que par leur appui ; dans l'Eglise toutes les bénédictions sont pour les pauvres, et les riches n'ont de privilèges que par leur moyen. Trois vérités qui expriment aux riches comme ils doivent se conduire à l'égard des pauvres, en honorant leur condition, soulageant leur nécessité, participant à leurs privilèges.

Les pauvres sont les vrais enfants de l'Eglise. Ils y sont de droit et de la première institution, et les riches seulement par grâce et par privilège. Jésus-Christ ne vient que pour eux : tout le psaume LXXI. Le roi des pauvres. Le sujet de sa mission : Evangelizare pauperibus misit me (2) ; — Pauperes evangelizantur (3). La raison : condamner l'injustice des hommes et prendre en main la protection de ce que le monde abandonne le plus ; ce sont les pauvres : Tibi derelictus est pauper (4). Dieu envoie au monde Jésus-Christ pour en être le Sauveur. S'il eût appelé les riches et les puissants, ils eussent cru lui faire trop d'honneur, ou ils l'auraient superbement dédaigné. Il veut des personnes qui ne

 

Matth., XX, 16. — 2 Luc., IV, 18. — 3 Matth., XI, 5.— 4 Psal.  H. X , 14.

 

(a) Ces lignes n'avaient pas encore été publiées. Elles renferment pour ainsi dire le canevas du sermon précédent.

 

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croient pas que rien leur soit dû, et qui se tiennent trop heureux qu'on les considère. Il envoie inviter à son festin des personnes riches et accommodées ; ils s'excusent tous, les riches font les dédaigneux. Jésus-Christ: Pauperes, debiles, claudos..., compelle intrare (1). Ils n'osent venir, ils s'en croient indignes. — Compelle intrare; ce sont ceux que je veux. — En effet les apôtres, et durant les trois premiers siècles : Non multi potentes, non multi nobiles; ea quœ non sunt; ce sont les pauvres qu'on compte pour rien. A peine les premiers chrétiens jugeaient-ils les puissants dignes d'être reçus dans l'Eglise. Ils les trouvaient trop chargés de la pompe du siècle, trop engagés dans les intérêts du monde, qu'ils croyaient le règne de Satan. Tertullien dit que les Césars ne peuvent pas être chrétiens : Christiani esse non possunt Cœsares et majores sœculi. Ils sont sa pompe ; nécessaires pour nous tourmenter. Voilà donc les pauvres les premiers-nés ; ce sont ceux pour lesquels Jésus-Christ est venu. Lui-même pauvre, et Sauveur des pauvres, particulièrement des malades. C'est pourquoi il est dit : Pauperum enim erat adjutor. Honorez la condition des pauvres à cause du mépris que le monde fait d'eux. Puissante raison à des chrétiens.

Les riches ne sont dans l'Eglise que pour les pauvres ; il faut le prouver en considérant le véritable usage des richesses dans le royaume de Jésus-Christ. Ce n'est pas pour la pompe, pour l'ostentation, pour l'affluence, pour les voluptés. Il n'a que faire de temples somptueux. Il n'a jamais régné plus absolument que lorsque ses mystères se célébraient dans des cachots. On trouvera que tout l'usage des richesses à l'égard du royaume de Jésus-Christ, c'est la miséricorde. Tout le reste est plutôt contraire à l'Eglise et à l'esprit du christianisme. Il ne souffre donc les riches que pour assister les pauvres ; c'est à cette charge qu'il les reçoit. C'est pourquoi dans l'ancienne Eglise, tout en commun, de peur de se rendre coupables de la nécessité de quelqu'un : Beatus qui intelligit super egenum et pauperem (2) ! Il y a : assister le pauvre et être intelligent sur le pauvre. Celui qui donne avec orgueil, qui reproche ses bienfaits, il assiste le pauvre ; mais pour

 

1 Luc., XIV, 21, 23. — 2 Psal. XL, 2.

 

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être intelligent sur le pauvre, il faut lui donner dans la pensée que nous n'avons de biens qu'à cette condition, qu'on n'est dans l'Eglise que pour cela. Toutes les autres dispensations des richesses ne regardent pas l'Eglise ; celle-ci lui est propre et particulière : Beatus qui intelligit.... qui se regarde comme le ministre des pauvres ! Cela l'oblige non-seulement à les assister quand ils se présentent, mais à aller au-devant comme un serviteur qui doit prévenir son maître. Il faut forcer leur pudeur par un bon accueil. Exemple d'Elie. Diverses remarques.

Les privilèges de l'Eglise appartiennent aux pauvres. Toutes les malédictions sur les riches ; toutes les bénédictions sur les pauvres. Le moyen de communiquer, c'est de s'associer avec eux par la compassion. Acheter leurs privilèges en les assistant, expier la contagion qu'on contracte parles richesses. Saint Paulin, sur sainte Mélanie.

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