Cicatrisation extraordinaire d'une plaie en suppuration.

« La bonne Sainte les a sauvés. »

D'un capitaine très dévot à Sœur Thérèse.

« C'était la mort certaine ! »

Un soldat italien favorisé des parfums de Sœur Thérèse.

« Le jeune soldat avait foi en Sœur Thérèse. »

RELATION DE L'INFIRMIÈRE

D'un missionnaire, brancardier au front.

« Il aperçoit l'objet intact à portée de sa main. »

A Verdun, protection en faveur d'un sous-officier.

La vue du portrait de Sœur Thérèse rend le courage à un soldat démoralisé.

« Regarde ! »

« J'eus l'impression qu'elle me demandait de prier. »

« La petite Fleur. »

Protections en faveur d'un religieux-soldat.

Une fois de plus la petite Thérèse avait fait du bien sur la terre.

« Par qui sommes-nous donc protégés ? »

Pour consoler un cœur de mère.

 

Cicatrisation extraordinaire d'une plaie en suppuration.

 

La Vacherasse-des-Aubiers (Deux-Sèvres), le 21 septembre 1916.

 

Mon frère, blessé à la guerre le 5 octobre 1915, dut subir l'amputation du bras gauche, avec désarticulation. Mais il se produisit ensuite des complications occasionnées par d'autres blessures reçues dans la même région; un abcès se forma sous l'aisselle; on procéda à un curetage par une traversée du tunnel de l'épaule, c'est-à-dire qu'on pratiqua une ouverture de part en part pour y introduire un énorme drain. Tous les matins, le pansement amenait d'atroces souffrances, et l'écoulement du pus ne cessant pas, on parlait d'une nouvelle opération dans le côté, pour voir si quelque corps étranger n'y serait pas cause de ce foyer d'infection. En apprenant la chose, je commençai une neuvaine à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, avec mes petits neveux et nièces, tout en invitant notre pauvre soldat à s'y unir. Et surprise ! le jour où se terminaient nos prières, une extrémité de la plaie se fermait, et l'autre le surlendemain. Le médecin parut inquiet, tout d'abord, d'une cicatrisation aussi subite et voulut mettre une

 

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mèche pour l'arrêter. Mais, malgré ses craintes, une chair neuve et bien saine se reforma, au point que tous proclamèrent le fait extraordinaire. Ceci se passa à l'hôpital Jeanne d'Arc de X...

Je joins ici la lettre et le certificat du médecin-chef de cet hôpital complémentaire n° ...

Hortense Bernier.

 

LETTRE ET CERTIFICAT DU D' X...

 

Mademoiselle,

 

Je suis très heureux de pouvoir vous envoyer l'attestation que vous désirez, d'autant plus que je suis croyant et pratiquant, et que j'ai la plus grande confiance en notre bonne petite Sœur Thérèse.

 

CERTIFICAT MÉDICAL

 

Je certifie avoir donné mes soins, à l'hôpital complémentaire n° de X..., au soldat Bernier (Auguste). Il entra à l'hôpital, le 22 décembre

1915, désarticulé du bras gauche. A son arrivée, la plaie opératoire suppurait abondamment, ainsi qu'une contre-incision qu'on avait faite au niveau du tiers moyen de l'omoplate. Il existait un vaste décollement sur un trajet de plus de 10 centimètres entre ces deux incisions.

Les incisions opératoires se rétrécirent, devenant des fistules, mais le décollement constaté par la sonde cannelée restait le même.

Ce blessé fut montré, au début de février, au chirurgien-chef du secteur, qui déclara qu'on serait obligé de faire prochainement une nouvelle contre-incision et que, probablement, la suppuration durerait de longs mois.

Or, j'atteste qu'une extrémité du trajet s'est fermée le 1er mars

1916. Je m'attendais à constater delà rétention purulente dans l'espace décollé, il ne s'en produisit pas. L'autre extrémité se ferma également deux jours après et, à mon étonnement, tout phénomène d'inflammation cessa, alors que, précédemment, il y avait œdème et fluctuation. La cicatrisation était complète et définitive comme si la plaie se trouvait devenue brusquement aseptique.

 

Médecin-chef.

X..., le 18 septembre 1916.

 

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« La bonne Sainte les a sauvés. »

 

Toulouse (Haute-Garonne), 22 septembre 1910. Ma Révérende Mère,

 

Nous sommes de pauvres ouvriers, mais l'union dans notre ménage, et la confiance en Dieu, nous ont fait supporter bien des épreuves.

Mon mari, comme tant d'autres, défend sa patrie, et j'ai mis ma confiance en Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, pour le retrouver sain et sauf. A lui et à un de ses camarades du front, j'avais envoyé une relique de la petite Sainte; cette relique leur est arrivée deux heures avant le combat. C'était à Verdun, ils ont pris part à une lutte effroyable, leur régiment a été massacré et ils sont les deux seuls survivants de leur compagnie. Mon mari me raconte, qu'au plus fort de la bataille, lui et son camarade ont supplié Sœur Thérèse de venir à leur secours, et la bonne Sainte les a sauvés.

Ce prodige me donne plus que jamais confiance en elle, et je vous envoie de quoi faire dire une Messe en action de grâces.

Veuillez agréer, etc.

 

Mme Rumeau.

 

Les deux soldats, protégés en de nombreuses circonstances par la relique préservatrice, échappèrent jusqu'à la fin aux dangers de la guerre et eurent la joie de rentrer dans leurs foyers.

 

D'un capitaine très dévot à Sœur Thérèse.

 

Aux Armées, le 25 septembre 1916.

 

Je sens sur moi et les miens, sur les soldats et j'oserais dire sur la France entière, sur toute l'humanité, les bienfaits de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus. J'ai en elle une confiance absolue, et je la crois si puissante auprès de Dieu, parce qu'elle a possédé les deux plus belles vertus : l'humilité et la bonté. Toutes ses pensées, ses conseils, ses principes de doctrine, découlent selon moi de ces deux sources, et elle a mission d'en imprégner le monde. Nous serons bientôt loin, je l'espère, des catholiques superbes d'avant Sœur Thérèse. Elle est venue nous enseigner à aimer le Bon Dieu comme elle, en se faisant petit (humilité), et à pratiquer le précepte évangélique de la charité fraternelle (bonté).

Dans ma compagnie, l'aimable sainte compte bien des dévots, et presque tous portent son image. Je me rappelle, entre autres épisodes de guerre, qu'après un séjour dans un bois à proximité du front, nous redescendîmes un peu à l'arrière, et passant une revue, je visitai la cuisine d'une section. Les hommes ne s'étaient pas déshabillés depuis quatre jours, ils avaient leurs vêtements sales, la cuisine était

 

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aussi noire qu'eux, ce qui donnait à ce lieu l'aspect d'un repaire de brigands. Tout à coup, j'aperçus sur la poitrine d'un vieux sergent à la barbe hirsute le médaillon de Sœur Thérèse! Je n'oublierai jamais l'impression que je ressentis à la vue de cette angélique physionomie dans un pareil milieu; c'était comme un rayon du ciel!

Je m'excuse, Madame la Supérieure, de me permettre de vous envoyer ces modestes pensées, que je viens de cueillir, fleurettes cultivées à l'ombre de mon abri, dans un village entièrement détruit. Je voulais faire quelque chose pour la petite Sœur, et je n'ai pu trouver mieux. Mais répandre des fleurs, c'est dans sa note, et elle agréera cet humble témoignage du capitaine de sa compagnie.

 

Capitaine Noël Féret, 42e territorial.

 

Le capitaine Féret bénéficia durant toute la guerre de la protection de Sœur Thérèse. Il lui attribue encore sa promotion au grade de lieutenant-colonel, en novembre 1919.

 

« C'était la mort certaine ! »

 

De notre monastère de Notre-Dame de Charité, Versailles (Seine-et-Oise),

28 septembre 1916.

 

Ma très Révérende Mère,

 

Il y a bientôt un an, mon neveu, le soldat Louis Petit, du 120e régiment d'infanterie, fut préservé d'une mort certaine, par la protection de l'angélique Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus. Voici quelques détails sur cette faveur signalée.

Le 8 octobre 1915, des bataillons de réserve dont fait partie mon neveu sont lancés à l'assaut, en terrain découvert, vu l'encombrement des boyaux. Une rafale d'obus couche la première vague d'assaillants; mon jeune parent est du nombre. Un éclat dans le bras droit et le thorax perforé, il tombe évanoui. Lorsqu'il rouvre les yeux, il voit près de lui l'aumônier du régiment qui lui pose cette question : « Mon petit, tu as confiance en Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus? — Oh ! oui, répond le blessé. — Eh bien ! tu as raison, car elle t'a sauvé la vie. » En effet, un troisième éclat d'obus arrivant dans la direction du cœur, après avoir déchiré les vêtements, un paquet de vingt-cinq cartes postales et un portefeuille d'au moins cent pages (je l'ai sous les yeux), s'est arrêté sur l'image-relique de la chère petite Sœur Thérèse... S'il avait pénétré dans la chair, c'était la mort certaine.

Comme preuve authentique de ce récit, je joins à cette lettre la carte de l'aumônier relatant cette protection éclatante. Mon neveu, ravi de ma démarche, envoie en ex-voto une de ses cartes mutilées,

 

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heureux de publier ainsi la puissante intercession de sa céleste Protectrice qu'il aime de plus en plus et à laquelle il se confie sans cesse.

Daignez agréer, etc.

 

Sr Marie du Saint Cœur de Marie Douzenel,
religieuse de Notre-Dame de la Charité.

 

Suivent la carte de l'aumônier J. Maison, groupe des brancardiers de corps, et celle du soldat, renouvelant l'assurance que l'éclat d'obus aurait atteint la région du cœur « si la protection de Sœur Thérèse ne l'avait retenu ».

 

Un soldat italien favorisé des parfums de Sœur Thérèse.

 

Passe Prest, Saint-Paul (Alpes-Maritimes), 12 octobre 1916.

 

Ma très Révérende Mère,

 

Je vous envoie ci-joint le récit de la protection accordée par votre « chère petite Fleur » au frère d'une de nos jeunes religieuses, soldat en Italie. C'est le privilégié lui-même qui raconte le fait à sa sœur :

« Je vais te dire, le plus simplement possible, ce que je dois à la « petite sainte ». Depuis quelque temps déjà, j'étais à Udino comme automobiliste. Or, lorsqu'on présente son auto à la réparation, le commandant s'enquiert de la cause du dommage; si le dégât s'est produit sans la culpabilité du chauffeur, tout va bien pour celui-ci : on répare, et tout est dit. Mais si le chauffeur apparaît fautif, il encourt de très sévères punitions. Je me trouvais précisément dans ce cas : l'accident m'étant survenu quand j'étais seul, impossible d'avoir des témoins à décharge, et les officiers ne voulaient rien savoir.

Je m'étais résigné, et attendais ma sentence, mais pas en gaieté, bien sûr, car j'allais être changé de régiment, versé sans doute dans l'infanterie. Un soir donc, je me promenais tristement dans la campagne, ruminant de sombres pensées, quand je songeai, pour me distraire, au petit livre que tu m'avais envoyé dans ta dernière lettre. Histoire de passer le temps, je me mis à le lire en marchant. Mais le livre était à peine ouvert que je me sentis enveloppé d'une odeur délicieuse. Surpris, je m'arrête, je regarde autour de moi, cherchant les roses qui embaumaient de la sorte : rien, pas une fleur à l'entour. Une seconde fois, j'explore du regard le terrain qui m'environne, le parfum demeure inexplicable. Je reprends alors ma marche et ma lecture, mais, presque à la moitié du livre de la « petite sainte », je constate que des parfums surnaturels sont souvent l'indice de sa protection.

 

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Je comprends alors..., et immédiatement mes pénibles préoccupations s'évanouissent, un grand calme se fait en moi. Le lendemain, pendant toute la journée, je pensai à la petite Thérèse et, après mon travail, je retournai à l'endroit du céleste parfum, pour vérifier si aucune cause naturelle n'aurait pu l'expliquer. Force me fut de convenir du prodige : la petite sainte, dont je porte fidèlement la relique, m'avait favorisé. Son intervention fut complète; quelques jours plus tard, une circonstance imprévue me permit de prouver à mes chefs mon irresponsabilité dans l'accident survenu à mon auto; j'étais sauvé !

Depuis, j'ai vécu des jours heureux; désormais, quoi qu'il puisse m'arriver, je sais que j'ai une Protectrice au ciel, et je suis sans crainte.»

 

Ciliberti Mario,

2e Parco auto tratici.

5e Reparto.
Zona di guerra (Italie).

 

« Le jeune soldat avait foi en Sœur Thérèse. »

 

Besançon (Doubs), 2 novembre 1916.

 

Ma Révérende Mère,

 

J'arrive d'Amiens où j'étais allée soigner mon pauvre petit soldat, actuellement en bonne voie de guérison. Son état, sans espoir au début, s'est amélioré de jour en jour aussitôt que la neuvaine de messes a commencé. C'est un miracle incontestable, et je vous joins l'attestation d'une infirmière de la salle où mon fils est traité.

Mon mari et moi, profondément touchés de ce bienfait, désirons propager de plus en plus la dévotion à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, qui s'est faite notre si bonne avocate.

Veuillez agréer, etc.

 

M. Bercey.

 

RELATION DE L'INFIRMIÈRE

 

Simon Bercey, âgé de vingt et un ans et blessé à Cléry-sur-Somme le 26 août 1916, arriva à notre hôpital 78 d'Amiens dans un état très grave, avec le diagnostic suivant : amputation nécessaire. Deux jours après une hémorragie se déclara, et le cas devint désespéré.

Mais le jeune soldat avait foi en Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus; on lui appliqua sa relique sur la plaie, et il commença avec sa mère une neuvaine à la sainte. Le surlendemain, à l'étonnement des docteurs, le péril était conjuré et l'amputation évitée.

Je délivre cette attestation en reconnaissance de la faveur obtenue.

 

M. Ségalem,

infirmière S. B. M.

 

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D'un missionnaire, brancardier au front.

 

En campagne, le 2 novembre 1916.

 

Les grâces nombreuses que Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus n'a cessé de m'accorder, non seulement pendant mes dix années d'apostolat dans les Indes, mais encore pendant ces deux dernières années de séjour sur le front français, m'obligent à venir lui dire un fraternel merci, et implorer à nouveau sa puissante protection sur moi et les pauvres noirs, que j'ai dû abandonner là-bas dans la brousse sauvage.

Ici, j'ai eu bien des fois la certitude qu'elle veillait sur moi. En voici un gage entre beaucoup d'autres.

En arrivant aux tranchées, l'un de mes confrères du Japon me remit un médaillon de Soeur Thérèse. Or, après avoir été visiblement protégé par cette image pendant des bombardements affreux, voilà que je la perdis dans la paille qui nous servait de lit. Ma peine fut grande, n'ayant aucun espoir de retrouver le cher insigne, tant la paille avait été remuée et foulée aux pieds. Pourtant, nous devions retourner aux tranchées sous peu de jours, et je tenais à emporter « ma petite Sœur » avec moi; aussi, sans perdre confiance, je m'agenouillai et suppliai la sainte de me montrer qu'elle s'intéressait vraiment à moi. Puis, je cherchai de nouveau, mais sans aucun résultat.

Le lendemain matin, après avoir dit la sainte Messe, avant l'heure du départ, je rentrai au cantonnement et m'inclinai sur la paille pour mettre sac au dos, quand j'aperçus tout à coup mon petit médaillon, posé bien en évidence sur le dessus, à ma place.

Je ne saurais rendre la joie que j'éprouvai ! Sans doute, ce fait semblera naïf à plusieurs, mais ces choses-là revêtent un cachet autrement sérieux, quand elles se rencontrent en pleine guerre, et sous la mitraille, alors qu'on sent nettement que si l'on est encore en vie on le doit, après Dieu, à la petite Sœur, qui garde si bien ceux qui l'aiment.

 

R. P. Marcellin Chaler,
missionnaire, groupe de brancardiers,
88e division territoriale.

 

« Il aperçoit l'objet intact à portée de sa main. »

 

M. (Calvados), 6 novembre 1916.

 

Ma Révérende Mère,

 

Mon frère, soldat en Orient, dont je vous ai raconté la conversion, vient d'obtenir un bienfait de Sœur Thérèse.

Il y a une quinzaine de jours, il égara son portefeuille contenant tous ses plus précieux souvenirs, parmi lesquels l'image de la petite sainte. Désolé, il cherche minutieusement et de tous côtés a son campement, explore même les terrains d'alentour, mais sans résultat.

 

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Il se couche alors découragé, mais non sans avoir récité, comme chaque soir, la prière pour la béatification de sa protectrice. Un instant après, son attention est attirée par un rayon lumineux qui filtre à travers sa toile de tente, et, songeant toujours à son portefeuille, une inspiration lui suggère : « Il est là. » Après une hésitation, il regarde et aperçoit l'objet intact à portée de sa main. Aussitôt, il saisit et baise avec transport l'image de Sœur Thérèse.

Très ému de cette intervention et sentant le besoin de publier sa reconnaissance, il m'a chargé, ma Rde Mère, de vous faire part de cette faveur.

 

Mme Q.

 

A Verdun, protection en faveur d'un sous-officier.

 

Front d'Alsace, le 8 novembre 1910.

 

Ma Révérende Mère,

 

Vous recevrez en même temps que cette lettre ma croix de guerre. C'est un tribut de reconnaissance que je dois à Sœur Thérèse, depuis le mois de juin.

Au début de ce mois, nous nous trouvions sous Verdun, ayant déjà subi trois attaques, dont celle de Vaux. L'affaire avait été rude, et nous croyions bien que c'en était fait de ce coin maudit, où peu s'en fallait que nous ne laissions notre peau. Mais, surtout à la guerre, l'homme propose et Dieu dispose! C'est ainsi que le 16 juin nous reçûmes l'ordre de remonter en avant du village de Fleury, pour y effectuer des travaux.

Pendant quelque temps, tout alla bien; mais, dans la nuit du 17 au 18, tout à coup un tir de barrage d'une violence inouïe se déclenche : 88,150, 210, toute la gamme y est, et se rapproche. On sent la poussée des éclatements méthodiques; les Allemands ont dû observer de jour notre position, et par leur tir en quinconce, serré, absolu, on devine l'écrasement sans rémission, qui veut tout fouiller et anéantir.

N'étant pas en ligne de défense, mais seulement en corvée, je commande à mes hommes de se replier dans un boyau voisin, à quelques centaines de mètres en arrière. Pour ma part, je n'ai pas le temps d'y atteindre, que je suis cerné en plein feu. Les obus tombent à droite, à gauche, partout. Je me jette dans un entonnoir, mais la rafale ne cesse pas, et le froid de la mort court dans mes veines. Soudain, la pensée de la petite Sœur Thérèse, dont je porte toujours la médaille, vient me ranimer, et je promets de faire dire une messe à Lisieux, si je m'en tire. Aussitôt, la mitraille s'allonge et cesse, je suis sauvé! La coïncidence est trop frappante, pour ne pas

 

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l'admettre comme un secours providentiel répondant à ma prière fervente.

J'acquitte mes promesses avec bonheur.

Croyez, ma Rde Mère, etc.

 

Ch. Bouneau,
sous-officier au 245e de ligne, 20e Cie.

 

La vue du portrait de Sœur Thérèse rend le courage à un soldat démoralisé.

 

Couvent de Saint-M., W. (Angleterre), 9 novembre 1916.

 

Ma Révérende Mère,

 

Un de mes filleuls de guerre, jeune homme de Roubaix, dont les parents sont restés dans cette malheureuse ville, me charge d'une mission que je suis très heureuse d'accomplir.

« Un peu avant Verdun, m'écrit-il, j'étais découragé; la privation totale des nouvelles des miens et l'horrible carnage qui s'offrait à ma vue me démoralisaient. Je reçus sur ces entrefaites l'image d'une sainte, c'était Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus. Ne sachant plus où mettre mes idées, je pris pour seul refuge cette douce image, et le courage me revint. Plein d'une confiance absolue en ma nouvelle Protectrice, je traversai sans aucune impression les bombardements les plus intenses et les terribles attaques allemandes; j'obtins même une décoration et une citation dont je me permets de vous communiquer la teneur, pour mieux vous montrer à quel point la sainte m'avait rendu le courage :

« A été de toutes les missions périlleuses; s'est offert comme volontaire à porter un ordre pendant de violents tirs de barrage. »

Ne pouvant plus douter de l'intervention de Sœur Thérèse pour me rétablir dans le bon chemin, je vous envoie ma croix de guerre, vous priant de la donner de ma part au Carmel de Lisieux.

Grâce à la sainte aussi, j'ai enfin reçu la première lettre de ma mère. »

X.

Je vous adresse, ma Révérende Mère, le pieux ex-voto de ce brave. Que la « petite Thérèse » lui continue son aide! Veuillez agréer, etc.

 

É. A.

 

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« Regarde ! »

 

Tranchées de Champagne, le 9 novembre 1910.

 

Je pourrais faire un journal, si je voulais rapporter toutes les protections que j'ai reçues de la part de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

Au mois de juin 1915, étant à l'hôpital d'Aix-les-Bains, après deux neuvaines que je lui avais faites pour obtenir des nouvelles de ma pauvre famille restée en pays envahi, je vis Sœur Thérèse tout en blanc, et bien en réalité ; elle me montra cinq lettres, les unes après les autres, en me disant : « Regarde ». Elle disparut bientôt, et je cherchai les lettres, croyant qu'elle les avait déposées près de moi. Ce fut à la première distribution, le lendemain matin, qu'on me remit, en effet, les cinq lettres que m'avait annoncées la sainte.

Ici, dans la Somme, j'ai vu encore plusieurs fois Sœur Thérèse; je l'ai vue surtout au-dessus de nous, suivant nos troupes, et plus je la priais, plus elle se rapprochait, et marchait presque avec nous. Une autre fois, pendant mon sommeil, elle veillait sur moi dans la cagna. J'ai raconté cela à mes camarades, pas trop croyants, je suis arrivé à en faire revenir plusieurs à la messe; ils ont confiance que la petite Sœur les protégera, s'ils font ce que je leur dis et se tiennent à mes côtés.

Enfin, c'est grâce à Sœur Thérèse que j'ai obtenu la croix de guerre, et une belle citation; jamais je ne la remercierai assez de tant de bienfaits.

 

Eugène Cailleaux,
brancardier au 33e d'infanterie, 5e Cie.

 

« J'eus l'impression qu'elle me demandait de prier. »

 

Épinay-deParennes (Sarthe), 24 décembre 1910.

 

Ma Révérende Mère,

 

Je tiens à vous dire que j'aime beaucoup Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, car souvent j'obtiens des grâces par son intercession.

En 1914, je lui ai confié mon mari, partant à la guerre, et mon jeune frère de la classe 14, à qui je servais de mère. J'avais promis de réciter chaque soir mon chapelet pour les soldats mourants, mais il m'arriva d'y manquer. Une nuit de la fin de septembre 1915, je vis en songe la petite Sœur Thérèse qui tenait un beau chapelet blanc; elle me le donna et le fit glisser entre mes doigts. A mon réveil, j'eus l'impression très nette qu'elle me demandait des prières. Depuis, chaque soir, je pris toutes les précautions pour ne pas m'endormir avant que mon chapelet soit achevé.

Peu de jours après, j'eus l'explication de cette grâce, car le 11

 

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octobre, mon frère tombait mortellement blessé, à onze heures du soir, et il expirait à une heure du matin. C'était pour lui, certainement, que la petite sainte m'avait inspiré de prier.

En recevant cette affreuse nouvelle, désespérée, je fis à Sœur Thérèse ce reproche : « O ma petite Sœur, comment ne m'avez-vous pas gardé mon pauvre Jean? » Mais, au fond de mon âme subitement apaisée, j'ai cru entendre la voix de mon frère qui me disait : « Ne pleure plus, je suis si heureux; sois sans crainte, ton mari te restera. »

Aussi, quand à Verdun, en février dernier, mon mari fut fait prisonnier, je ne voulus pas m'inquiéter, sûre que Sœur Thérèse me le rendrait.

J'avais promis à la chère sainte de vous raconter ces grâces, ma Rde Mère; je l'ai fait avec plaisir et vous prie d'agréer, etc.

 

Mme Louis Robin.

 

« La petite Fleur. »

 

Hôpital de Lorient (Morbihan), 31 décembre 1916.

 

Pour répondre à un vœu fait par mon frère, religieux bénédictin, au moment d'une blessure très grave qui faillit m'emporter en juillet de cette année, je dois relater les circonstances où se manifesta pour moi la protection de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

En novembre 1014, ayant pris pour la première fois position devant l'ennemi à Baulnes, village de l'Aisne, je me confiai comme d'instinct à la si douce Protectrice de ceux qui souffrent. Sa bonté m'avait été révélée peu de temps auparavant par l'une de mes sœurs carmélite. Je baptisai donc ma mitrailleuse du nom de la petite Fleur, et j'écrivis ce nom en toutes lettres sur son bouclier. Intrigués, mes camarades voulurent connaître le motif de cette étrange appellation, mais je préférai attendre les événements pour découvrir mon secret. Or, à quelques jours de là, une balle passant par le créneau m'atteignit à la lèvre sans me faire aucun mal; le lendemain j'échappai à un nouveau projectile; et non seulement ma personne, mais, en maintes occasions, la petite Fleur elle-même et ses servants se trouvèrent merveilleusement protégés. Si bien que, tout surpris de ces multiples préservations, mon chef me conjura un beau jour de lui dire ce que signifiait le nom de « petite Fleur ». Je lui lus quelques récits des miracles de Sœur Thérèse, et tout ému il s'écria : « Ah! maintenant je comprends la protection qui plane sur nous ! » Dans la suite, chaque fois que nous surmontions un grave péril, il ne manquait pas de me glisser à l'oreille : « C'est toujours la petite Fleur! »

Je n'en finirais pas, s'il me fallait tout raconter.

Le 3 juillet 1916, je circulais dans les tranchées, quand une grenade, heurtant le sol, fit explosion et me causa quatorze blessures, sur lesquelles cinq auraient dû être mortelles. On accourut à mon secours,

 

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et, me sentant sérieusement touché, je jetai du fond de mon âme ce suprême appel à ma sainte si aimée : « Sœur Thérèse, c'est le moment de montrer que vous veillez sur moi! » Et des invocations semblables furent durant plusieurs jours ma seule prière. Transporté à l'hôpital en auto-ambulance, on m'y opéra le lendemain ; mon état était très grave, et quand au bout de quatre jours le médecin-chef me déclara hors de danger, il me laissa bien entendre que « mon cas avait été fameux ! » En tout cela, comme dans la suite de ma convalescence, j'ai reconnu la douce main de Sœur Thérèse, aussi je lui offre avec joie ma croix de guerre et ma médaille militaire. Lorsqu'on me remit ces décorations, je pensai intérieurement : « C'est ma petite sainte toute seule qui les a méritées. » Qu'il plaise maintenant à Dieu de la placer au plus tôt sur les autels, en attendant que la France élève un monument national de reconnaissance à celle qui a tant fait pour ses défenseurs.

 

Henri Sévellec,
caporal-mitrailleur, 88e territorial.

 

TÉMOIGNAGE DU R. P. PIERRE SÉVELLEC, RELIGIEUX BÉNÉDICTIN.

 

Lorsque je fus appelé, le 5 juillet 1916, au chevet de mon frère Henri, les docteurs tenaient pour certain que l'infection des plaies était imminente et que la mort s'en suivrait à bref délai. « Il est extraordinaire, m'avouèrent-ils, que le blessé ait supporté un voyage aussi long et pénible, et résisté à une opération très délicate qui le maintint quatre heures sous le chloroforme. Vous pourrez revenir demain, conclurent-ils avec un certain accent de compassion, peut-être sera-t-il encore en état de parler. » Connaissant la tendre dévotion de mon frère pour Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, je fis vœu de le conduire à Lisieux s'il guérissait. Or, le lendemain, au lieu du coma prévu par le médecin, un mieux général se manifestait.

Tels sont les faits. Magnificat anima mea Dominum!

 

R. P. P. Sévellec,

de l'Abbaye de Solesmes.

 

Le R. P. Sévellec et son frère vinrent tous deux en pèlerinage à Lisieux après la guerre.

 

Protections en faveur d'un religieux-soldat.

 

Hôpital auxiliaire n° 15, Lisieux (Calvados), le 15 janvier 1017.

 

Je suis heureux de faire connaître comment Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus me vint en aide, au moment où je tombai blessé, à l'attaque du 12 septembre 1916, dans la Somme. Ce jour donc, à midi,

 

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ma compagnie partait à l'assaut des positions ennemies. Pour arriver aux premières lignes allemandes, nous devions gravir un mamelon au sommet duquel nous attendait un feu de mitrailleuses; plusieurs des nôtres furent atteints. Je m'arrêtai près d'un jeune soldat frappé en pleine poitrine, et c'est en exerçant ce charitable office que moi-même je reçus une balle dans le bras gauche et bientôt après un éclat d'obus qui me traversa la cuisse gauche. Pendant ce temps, un terrible tir de barrage s'était déclenché, et je restai là seul et impuissant au milieu de ce danger. Je cherchai cependant à sortir du trou dans lequel m'avait jeté le projectile : peine inutile, je retombai lourdement sur le sol. Mais, dans ma chute, un carnet s'était échappé de ma poche et ouvert juste sur une image de la petite Sœur Thérèse. A la vue de l'aimable sainte, que j'aime et prie depuis longtemps, les larmes me vinrent aux yeux, et je sentis le courage me renaître au cœur. Je ramassai l'image, la baisai, et, reprenant une force nouvelle, je pus me lever et gagner le poste de secours distant de plus d'un kilomètre. C'était une grâce visible de mon ange protecteur. Mais j'avais perdu une telle abondance de sang que je m'évanouis en arrivant à l'ambulance. Là on me pansa, tout en jugeant mes blessures peu graves, et je fus évacué par le premier train sanitaire.

Je ne savais où j'allais, et lorsque j'interrogeais sur la direction que nous prenions, on me répondait invariablement : « Vers la Bretagne. » A tous les arrêts, on me demandait si je voulais descendre, mais je refusais toujours, quand à l'une des stations dont j'ignorais totalement le nom, et sans motif apparent, car je ne me sentais pas plus fatigué, je refusai d'aller plus loin, « Où sommes-nous? demandai-je. — A Lisieux », me répondit-on. Quelle surprise et quelle joie pour moi ! Sœur Thérèse m'avait conduit dans sa ville et tout près de sa tombe !

De fait, sa protection ne me manqua pas. A peine débarqué à l'hôpital de la Providence, on refit mon pansement, et l'on constata que la plaie était infectée de la terrible gangrène gazeuse. Malgré l'opération, on craignit, durant plusieurs jours, de devoir me couper la jambe, et l'on me croyait perdu. Alors, plus que jamais, je me confiai à la petite sainte, et cinq jours après, la gangrène avait disparu. Aujourd'hui je marche bien, et mon bonheur est de monter au cimetière ou de me rendre au Carmel pour remercier ma Bienfaitrice céleste.

 

R. P. Adrien Sylvestre, des Pères Blancs.

 

Est jointe à cette relation une lettre d'une religieuse de la Providence de Lisieux, confirmant les craintes très fondées qu'avait inspirées l'état du religieux blessé.

 

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Une fois de plus la petite Thérèse avait fait du bien sur la terre.

 

RELATION D'UN PRÊTRE SOLDAT.

 

Mandres-sur-Var (Vosges), février 1917.

 

Depuis plusieurs mois, un de nos malades nous donnait de sérieuses inquiétudes au sujet de son âme.

Étant de la banlieue parisienne, il avait vécu, hélas! comme tant d'autres, en dehors dé toute pratique religieuse. A son retour du service militaire, il s'était marié civilement, et, à aucun prix, ne voulait entendre parler de religion ni de réconciliation avec Dieu. Malgré les soins assidus des majors et de Sœur Agnès, la religieuse dévouée qui l'entourait de sa plus vive sollicitude, le soldat déclinait rapidement, et nous voyions avec tristesse cette âme rebelle s'acheminer à grands pas vers son éternité.

Désespérant d'atteindre notre but par les moyens humains, nous avions confié cette affaire à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus. fine relique fut attachée aux vêtements du malheureux, qui voulut bien l'accepter par condescendance, et des prières furent récitées en communauté.

Mais le temps pressait, le malade baissait de jour en jour, quand la Sœur infirmière eut l'heureuse idée d'appeler la femme du pauvre mourant. Cette personne vint immédiatement, et, contre toute attente, le jour de son arrivée il fut décidé avec elle que je bénirais leur union. Il était trois heures de l'après-midi, et le moribond résistait toujours à la grâce.

Cependant, Mme D. se confesse et, sans crainte, confie son secret au malade. Alors (transformation qui tient du prodige), elle constate avec joie que les dispositions de son mari sont complètement changées.

Une fois de plus, la petite Thérèse avait « fait du bien sur la terre ».

Le pauvre homme me fait appeler, me sourit, me serre la main avec une visible émotion. Je lui rappelle, en quelques mots, ses devoirs de chrétien, et, après avoir entendu l'aveu sincère de ses fautes, je reçois son consentement et bénis le mariage, très ému moi-même de la piété avec laquelle le converti accomplissait ce grand devoir, au seuil de l'Eternité.

La même nuit, à 1 heure du matin, j'étais mandé en hâte auprès du soldat qui se mourait. Je lui administrai les derniers sacrements; j'eus la consolation de réciter près de lui les prières des agonisants, et, à 4 heures, il expirait en paix.

Puisse son âme avoir rejoint, maintenant, au ciel la petite sainte, qui nous a donné, par cette conversion, une preuve nouvelle de son crédit puissant auprès de Dieu.

 

Abbé L. Poirine,

curé de Laître-sous-Amance ( Meurthe-et-Moselle),
caporal-infirmier à l'hôpital de Mandres-sur-Var (Vosges).

 

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« Par qui sommes-nous donc protégés ? »

 

Aux Armées, 7 février 1917.

 

Je remplis un devoir de reconnaissance et je satisfais en même temps à un besoin de mon cœur, en proclamant ce que Sœur Thérèse a fait pour moi pendant les douze jours passés dans le terrible secteur de V...

J'avais confié avec ferveur à la petite sainte la garde de ma personne et celle des jeunes gens dont j'avais la charge; nous avons été visiblement protégés.

Le 24 décembre, jour de la relève, nous fûmes accompagnés, pendant plus de 6 kilomètres, par un bombardement intense, dont les projectiles s'écrasaient tout autour de nous; bien que circulant à terrain découvert, nous n'eûmes pas un mort, pas un blessé. Avant d'arriver aux tranchées, nous devions traverser un ravin constamment battu par l'artillerie ennemie; les troupes qui nous avaient précédés avaient eu à déplorer des pertes sanglantes. Pendant tout le temps que ma section franchit cette zone extrêmement dangereuse, le bombardement s'arrêta subitement. Ce silence étonnant fut très remarqué.

Nous sommes demeurés cinq jours en ligne, et tandis que les sections voisines étaient sérieusement éprouvées, la mienne n'eut pas à enregistrer la plus légère blessure.

Personnellement, je fus préservé de la mort par Sœur Thérèse que j'invoquais sans cesse. Un énorme éclat vint s'abattre violemment sur mon casque. Je restai étourdi, mais ne ressentis aucune douleur, et pourtant, de l'avis de mes chefs, qui constatèrent le trou de mon casque, j'aurais dû être tué sur le coup. Je pourrais multiplier les citations; mais il me suffit d'ajouter que, pendant tout notre séjour dans ce secteur, pas un de mes hommes n'eut la moindre égratignure, cependant qu'autour de nous les pertes étaient très sensibles. Mes braves petits soldats ne pouvaient s'empêcher de s'écrier : Mais par qui sommes-nous donc protégés ? Je leur montrai la douce image qui ne me quitte jamais, et les plus sceptiques s'inclinèrent avec respect devant cette vierge française, qui a promis « de passer son ciel à faire du bien sur la terre ».

 

A. Riteau,
sergent, 413e d'Infanterie.

 

Pour consoler un cœur de mère.

 

Thauvenay (Cher), le 14 mars 1917.

 

Madame la Supérieure,

 

Le bon Dieu n'a pas exaucé nos prières comme nous l'eussions souhaité, et mon cher enfant est mort à l'hôpital militaire de

 

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Montereau le 27 février, le jour même où je vous écrivais pour vous demander une relique de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

J'avais seulement une image de la petite sainte qu'il aimait tant, et je l'ai tenue sur son front tout le temps de son agonie. Il était dans le coma, et de le voir partir sans m'avoir reconnue et m'avoir dit adieu augmentait encore ma douleur. Alors, j'eus recours à notre sainte chérie, lui disant avec confiance : « Sœur Thérèse, je vous en supplie, exaucez-moi, faites qu'il me regarde un instant. » Il semblait s'éteindre, mais je l'appelai encore par son nom avec tendresse. Aussitôt alors, il ouvrit les yeux; un sourire radieux éclaira son visage, et il me dit : « Maman. » Il nomma aussi ses deux frères, sourit de nouveau en pressant le crucifix sur son cœur, puis expira doucement entre mes bras.

Il était séminariste, et il avait achevé, deux jours avant sa mort, une neuvaine à Sœur Thérèse pour qu'elle le sauve de la « caserne », où il craignait de perdre son innocence. La petite Sœur qu'il se proposait d'imiter en tout l'écouta, et me le prit. Oh ! il était lui-même u…. s digne du ciel, et j'espère qu'il chante avec l'angélique sainte les louanges de Dieu, et qu'il est content de ma soumission à sa volonté, dans mon immense douleur.

Je vous prie d'agréer, Mme la Supérieure, etc.

 

Vve Chausselle.