92. - Trouville-sur-Mer (Calvados), 16 juillet 1910.

93. - X. (Loire-Inférieure), 20 juillet 1910.

94. - Saint Jean-de-Luz (Basses-Pyrénées), 23 juillet 1910.

95. - Alençon (Orne), 25 juillet 1910.

96. - Tours (Indre-et-Loire), 28 juillet 1910.

96. - (Calvados), 3i juillet 1910.

98. - (Loire-Inférieure), 17 août 1910.

99. - N. Belgique, 30 août 1910.

100. - C. (Angleterre), 16 septembre 1910.

101. - X., septembre 1910.

102. - Strasbourg (Alsace), 17 septembre 1910.

103. - Carmel de X. (Alsace) , 29 septembre 1910

104. - Carmel de St-Ch. (France), 3 octobre 1910.

105. - Congrégation des Soeurs de Ste-Marie, T. (M. - et - L.), 5 octobre 1910.

106. - Paris, 9 octobre 1910.

107. - Lisieux, 21 octobre 1910.

108. - 24 octobre 1910.

109. - Lisieux (Calvados), novembre 1910.

 

92. - Trouville-sur-Mer (Calvados), 16 juillet 1910.

 

Je soussignée, Mme M., demeurant à Trouville-sur-Mer, certifie l'exactitude absolue des faits ci-dessous relatés et en autorise la publication pour la plus grande gloire de Dieu et de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

Ma fille aînée, Thérèse, née le 6 octobre 1898, se trouva prise, 14 jours avant la première Communion de l'année dernière, fixée au 6 juin, d'une entérite aiguë telle qu'elle ne pouvait plus rien prendre que de l'eau bouillie. Un remède donné imprudemment à dose trop forte l'avait affaiblie à ce point que, trois jours avant la première Communion, le jeudi dans l'après-midi, quand elle voulut se lever pour essayer ses habits de première communiante, elle s'évanouit et dut aussitôt se remettre au lit. Le docteur, qui la voyait tous les jours, déclara qu'il

 

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était impossible de songer à ce qu'elle prit part à la cérémonie du dimanche.

Le lendemain vendredi, découragée, j'allai assister à la Messe. Je rencontrai M. l'abbé L., il me parla de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus et m'engagea à l'invoquer pour la guérison de ma fille. Je le fis aussitôt, et quels ne furent pas mon étonnement et ma joie en rentrant quand je constatai une amélioration subite et considérable ! Le docteur, revenu dans la matinée, m'autorisa à lever l'enfant une heure, et, si le mieux continuait le lendemain samedi, à la faire confesser dans son lit, et à la faire assister à la Messe de communion le dimanche matin, à condition qu'elle se recoucherait aussitôt et se reposerait toute la journée.

Le lendemain, le mieux s'était confirmé et même augmenté. Thérèse alla se confesser à l'église et prit part à tous les exercices de retraite de l'après-midi. Le dimanche, levée dés 5 heures du matin, elle assista, non seulement à la Messe de communion, mais encore à la grand'Messe, aux Vêpres et à la procession extérieure, sans aucune fatigue. Le lendemain, elle assista à la Messe d'actions de grâces, et le surlendemain, au pèlerinage de Notre-Dame de Grâce, à Honfleur.

Depuis elle n'a jamais été malade, si bien que je suis heureuse de pouvoir la compter au nombre de ceux qui ont manifestement éprouvé la bienfaisante protection de la petite Sr Thérèse dont elle porte le nom.

En foi de quoi j'ai signé la présente attestation.

Mme M.

 

93. - X. (Loire-Inférieure), 20 juillet 1910.

 

Le 2 janvier, une de nos élèves, âgée de onze ans, enfant de com-plexion délicate, est prise de la fièvre; on la soigne pour un point de côté.

Quinze jours plus tard, la fillette se lève et constate que les jambes lui font mal, qu'elle a beaucoup de peine à marcher. Le médecin attribue ses souffrances à la faiblesse, ordonne des fortifiants et fait frictionner les jambes; mais notre petite malade ne peut souffrir qu'on y touche sans pousser des cris, tant les douleurs sont vives et le mal fait des progrès.

Un second médecin consulté déclare de la métrifrictrique et veut forcer l'enfant à marcher; celle-ci ne peut plus faire un pas seule et sans grandes douleurs, les frictions deviennent intolérables.

Désolés de voir tant souffrir leur fillette sans qu'aucun remède puisse enrayer le mal, les parents font appel à un autre médecin qui la soigne pour de la coxalgie. Après un mois de nouveaux traitements, la maladie, loin de céder, s'accentue toujours. Ce ne sont plus les jambes seules qui, en lui refusant service, la font souffrir; les reins sont aussi attaqués, les os se disjoignent, une bosse se forme. Le médecin veut mettre sa malade dans une gouttière, mais il fait d'abord consulter un spécialiste, qui croit que l'enfant est atteinte de paralysie de la moelle épinière. « Essayons l'électricité, dit le praticien, peut-être obtiendrons-nous un peu d'amélioration... peut-être marchera-t-elle dans un an. »

Notre petite élève s'attristait beaucoup, car l'époque de la première

 

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Communion approchait et elle comprenait qu'elle serait hors d'état delà faire avec ses compagnes.

Voyant que la science humaine était impuissante, nous eûmes la pensée de lui faire connaître Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus dont nous lisions la Vie, et nous l'engageâmes à lui demander sa guérison.

Cette pensée mit la joie dans son âme, elle s'écria : « La petite Fleur de Jésus me guérira! je marcherai pour ma première Communion! » Depuis ce jour, elle l'invoquait sans cesse. Ses parents s'unissaient à elle matin et soir, nos enfants priaient aussi avec confiance; mais la « petite Fleur » semblait sourde à nos supplications. Trois semaines avant la première Communion, l'enfant allait plus mal. Tout espoir de guérison était perdu. Suivant l'avis du dernier docteur, elle avait été électrisée deux fois sans succès; n'avait-il pas dit : « Peut-être marchera-t-elle dans un an ! »

Or, dans la nuit du mercredi au jeudi de Pâques (il y avait toujours de la lumière dans la chambre, l'enfant étant devenue très peureuse et dormant très peu), en ouvrant les yeux elle vit, selon son expression, « une jolie petite figure » qui lui souriait, tille fut légèrement effrayée et fit un signe de croix. L'apparition sourit davantage, sembla se rapprocher

d'elle et lui dit : « Tu marcheras dans peu de temps..... aujourd'hui

même ! » Puis elle resta quelques instants, toujours souriante, à contempler sa petite protégée, tout à fait rassurée, et disparut.....

Le matin, l'heureuse voyante dit à ses parents : « Je vais marcher aujourd'hui; j'ai vu cette nuit ma « petite Fleur » qui me l'a dit. » Elle n'avait jamais vu de photographie de Sr Thérèse, mais son cœur lui disait que cette angélique vision ne pouvait être que la petite sainte qu'elle invoquait avec tant de confiance.

Vers 3 heures de l'après-midi, une voix suave et douce, qu'elle reconnaît bien, se fait entendre à son oreille : « Marche ! » dit-elle. La malade se lève aussitôt et elle court se jeter dans les bras de sa mère, qui ne peut croire à tant de bonheur...

Il y avait trois mois que l'enfant ne marchait plus!

Quelques jours plus tard, l'heureuse privilégiée vint nous voir et nous lui mimes dans les mains l'Histoire d'une âme. Lorsqu'elle fut en face de la première gravure, l'enfant s'écria : « C'est bien elle que j'ai vue, je la reconnais! » puis elle ajouta : « Elle était en religieuse, cependant je n'avais pas remarqué le voile, sa figure seule s'est gravée dans mon âme. »

Sa physionomie en porte l'empreinte... La petite sainte lui a inspiré des pensées sérieuses pendant sa maladie; elle nous l'a rendue, je pourrais dire convertie!

A partir du 31 mars, notre petite élève marcha très bien. Elle a eu le grand bonheur, grâce à Sr Thérèse, de faire sa première Communion et d'être confirmée avec ses compagnes.

 

Mlle X., directrice de l'école libre.

 

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94. - Saint Jean-de-Luz (Basses-Pyrénées), 23 juillet 1910.

 

Ma Révérende Mère,

 

Je vous adresse enfin sous ce pli la relation de la guérison vraiment merveilleuse de ma vue. J'ai laissé au temps le loisir d'imprimer à cette guérison le cachet de la réalité et de la persévérance. Si, immédiatement après la première amélioration et même à la suite des progrès plus étonnants encore de ma vue, j'avais publié ce merveilleux bienfait, on se serait avec raison demandé ce que, tout d'abord, je me suis demandé moi-même : « N'est-ce pas une de ces facilités de voir, momentanées et purement accidentelles, qui, parfois, se produisent chez des vieillards de mon âge (je suis dans ma 76e année), lueurs passagères qui ne prouvent rien ? »

Voici le fait, en toute simplicité et vérité :

Au printemps 1900, M. le Dr X., de C, que je consultais au sujet d'une anémie, me regardant incidemment dans les yeux, me dit : « Savez-vous que vous êtes menacée d'une cataracte ?» — « D'une cataracte, moi? lui répliquai-je ; mais je vois encore assez bien pour mon âge, et jamais personne de ma famille n'a été affligé de ce mal. » — « Dites tout ce que vous voulez, insista-t-il, vous avez un commencement de cataracte bien caractérisée. »

Je crus à une erreur de la part du médecin. Cependant, me trouvant en septembre suivant à Paris, je suis allé consulter le distingué oculiste Abadie, du boulevard Saint-Germain. Je fus reçu par l'un de ses aides : « Je ne vois rien, me dit celui-ci, mais venez... » Et il m'introduisit dans la chambre noire. Là, il m'examina minutieusement les yeux, à la lumière électrique. « Oui, convint-il alors, vous avez un commencement de cataracte ; mais que cela ne vous inquiète pas, ça vous viendra plus tard... et dans une dizaine d'années, quand elle sera mûre, vous viendrez nous trouver et l'on vous fera l'opération gratuitement. »

« La belle fiche de consolation ! pensai-je en m'en allant : vivre dix ans dans la perspective d'avoir les yeux gratuitement charcutés! Et quel en sera le résultat ? »

Depuis lors, je n'ai plus consulté aucun oculiste ni aucun médecin au sujet de mes yeux, ni employé aucun remède. J'attendais que la cataracte fût « mûre ».

Cependant le pronostic de l'aide de M. Abadie ne tarda pas à se réaliser. Faible d'abord, le trouble de ma vue devint petit à petit tel que, dés l'année 1906, je ne pouvais plus que difficilement lire et écrire, même avec de fortes lunettes. J'avais comme un voile sur les yeux, et ce voile s'épaississait de plus en plus les années suivantes.

A partir du commencement de 1908, je ne pouvais plus reconnaître à douze pas mes meilleurs amis. Le crépuscule venu, je n'osais plus me hasarder dehors de peur de heurter les passants, de manquer le trottoir et de me faire écraser par les voitures.

En mai 1909, un opticien de passage ici, voulant me vendre des lunettes, me fit avec ses instruments lire, à des distances variées, des imprimés à

 

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caractères gradués, tour à tour des deux yeux et de chaque œil à part. Il finit par me déclarer « l'oeil droit complètement éteint et l'autre œil bien malade ».

Il avait quelque peu exagéré, car d'une personne placée à deux pas de moi je voyais encore, de ce seul œil droit, la silhouette, mais une silhouette vague, imprécise, informe, dont je n'aurais pas pu dire si elle était d'homme ou de quoi. La vision de l'œil gauche était devenue si faible que le dimanche des Rameaux 1909, je suis tombé en bas des degrés du chœur que je ne distinguais plus, et cela devant toute la paroisse. Depuis lors, je tremblais de descendre les marches de l'autel, que j'étais obligé de chercher au tâtonnement du pied.

Bref, j'étais menacé de cécité complète à prochaine échéance, et me sentais à la veille de ne pouvoir plus ni réciter mon bréviaire, ni dire la sainte Messe.

J'envisageais déjà avec angoisse le voyage à Paris pour la fameuse opération gratuite, opération en elle-même scabreuse et de chance douteuse. Mais la divine Providence, qui dispose toutes choses avec suavité, m'avait, à mon insu, mis en relation avec les consœurs d'une « oculiste » qui sait rendre la vue aux aveugles, sans onguent ni scalpel chirurgical.

Au printemps dernier, la Rde Mère Prieure du Carmel de Bordeaux, exilé à Zarauz, Espagne, fit appel à mon talent d'apiculteur, et je dus lui exposer le triste état de ma vue qui me rendait incapable d'accéder à son désir. Alors elle, avec sa robuste foi de Carmélite, me répondit : « Puisque la prière est toute-puissante, nous allons faire violence au bon Dieu, et il sera bien obligé de vous rendre la vue. »

Quelques jours après, je fus tout étonné de la facilité avec laquelle je pouvais lire et distinguer à mes pieds les marches de l'autel.

Je me rendis donc au Carmel de Zarauz, et là j'appris que la communauté avait fait une neuvaine pour obtenir la guérison de ma vue, par l'intercession de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, dont jusqu'alors j'avais ignoré l'existence.

C'est donc à un prêtre qui ne la connaissait pas, qui ne lui avait — lui personnellement — rien demandé, que votre angélique sœur avait obtenu de son divin Epoux une insigne amélioration de sa vue. Je dis « amélioration », car, pour grand et surprenant que fût ce changement en mieux, je n'avais pas recouvré la vision claire et pleine. Nous convînmes donc, la Rde Mère et moi, de faire une seconde neuvaine, et elle me remit une image-relique de celle que dès lors j'appelais « ma céleste oculiste », me recommandant de l'appliquer sur mes yeux chaque soir de la neuvaine. Or, cette neuvaine n'était pas finie que déjà je pouvais lire aisément les « Décrets de la Sacrée Congrégation des Rites » qui se trouvent imprimés en caractères très fins en tête du Bréviaire Romain de Tournai (édition de 1902, de la Société de Saint-Jean l'Evangéliste) et qui, auparavant, ne présentaient à mes yeux qu'une page maculée indéchiffrable. Bien plus, je reconnais depuis lors les personnes à plus de cent pas.

Nous avions commencé cette neuvaine dans l'octave de la Pentecôte (19 mai). Vers la mi-juin, je suis retourné en Espagne pour mettre ordre aux ruchées du Carmel. Nous décidâmes alors de faire une troisième neuvaine, en action de grâces celle-là, et en même temps pour obtenir

 

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une plus parfaite lucidité de vue. Et, cette fois encore, ma céleste oculiste exauça nos prières !

Ayant recouvré la vue, je voulais redevenir apiculteur. J'achète donc une colonie d'abeilles ; quelques jours après, je visite ma ruchée et j'y trouve plusieurs cellules royales, dont les unes contenaient des larves déjà écloses et d'autres de simples œufs.

Oh! la vue de ces minimes œufs d'abeille, pareils à de petits bouts de ténu fil à coudre d'un blanc bleuâtre ! Depuis des années, il m'avait été impossible de les apercevoir, même avec de puissantes lunettes, et maintenant je les voyais de nouveau à l'œil nu ! Aussi avec quelle reconnaissance mes yeux se sont instantanément levés vers le ciel où ma céleste oculiste venait de réaliser en ma faveur sa résolution de faire du bien sur la terre.

Il n'y a donc plus de doute possible : la guérison de ma vue est réelle et persévérante. Et cette guérison, incontestablement merveilleuse puisqu'elle est obtenue sans l'intervention d'aucun secours ni remède humains, je la dois évidemment à l'intercession de celle que nous avions invoquée : Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, morte en 1897, au Carmel de Lisieux.

Gloire à Dieu ! et reconnaissance à ma céleste oculiste !

 

Abbé Ch. Weber, prêtre habitué.

 

95. - Alençon (Orne), 25 juillet 1910.

 

En lisant l'Histoire d'une âme, j'éprouvai une émotion profonde, et, voyant que Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus voulait employer sa vie du ciel à convertir les pécheurs, je la priai d'avoir pitié de moi car j'étais du nombre de ces derniers... Je lui demandai d'être ma médiatrice prés du bon Dieu, d'être mon guide ; chaque jour, matin et soir, je répétais cette prière.

Mais bientôt je désirai un signe évident de sa protection et je me disais : «Oh ! si je pouvais la voir, je serais certain alors qu'elle veut bien être ma protectrice et mon guide! » Puis je me repentis de ce désir que je trouvai présomptueux, et je n'y pensai plus.

Or, à quelque temps de là, vers 3 h. 1/2 du matin (c'était en été et, par conséquent, au moment de l'aurore) alors que je dormais si profondément que je n'avais plus conscience de l'existence, j'eus tout à coup une vision en esprit. J'aperçus au fond de ma chambre une nuée lumineuse et j'entendis un appel. Je me dirigeai donc en esprit vers cet être mystérieux, et comme j'approchais, la nuée s'ouvrit et je me trouvai en présence d'une jeune religieuse toute brillante de lumière et couronnée d'un nimbe d'or. Ses traits et ses vêtements étaient ceux des portraits de Sr Thérèse ; son regard était très vif et son visage étincelant ; une lumière argentée baignait l'ensemble de l'apparition. Elle s'avança vers moi jusqu'au milieu de l'appartement et me dit : « Monsieur, suivez-moi! » Puis elle disparut et, peu après, la lumière, argentée qui l'enveloppait s'évanouit à son tour.

Je m'éveillai très ému et réfléchis à la signification de cette vision.

 

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« Suivez-moi », m'avait dit Sœur Thérèse; c'était la réponse à ma prière quotidienne : « Soyez mon guide, conduisez-moi à Dieu ».

J'ai fait part à mon confesseur de cette faveur insigne et des sentiments qu'elle m'avait inspirés ; il m'a dit qu'il fallait y croire.

Et maintenant je comprends mieux que jamais que pour aller au ciel, je dois suivre Sœur Thérèse dans sa voie d'humilité, de confiance et d'amour.

A. V.

 

96. - Tours (Indre-et-Loire), 28 juillet 1910.

 

Vous recevrez, à la fin de cette semaine ou au commencement de l'autre, un ex-voto que j'offre avec une pieuse reconnaissance à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus. Voici dans quelle circonstance j'avais fait cette promesse :

Il y a environ douze jours, une de mes tantes faisait une malheureuse chute dans la rue et se cassait la cuisse. L'os sortant fit plaie, et le mal s'aggrava tellement qu'au bout de quelques jours tout espoir était perdu. Je ne quittais guère ma pauvre blessée car une angoisse me torturait : je savais ma tante très incroyante, et je ne voulais pas la voir partir ainsi pour l'au delà.

Cependant le 22 juillet arriva, apportant une nouvelle aggravation du mal et aucune amélioration morale. La gangrène s'était déclarée et faisait de terribles progrès. La Sœur garde-malade me demanda s'il fallait parler. Je crus que le moment était venu. Alors ce fut une lutte terrible : la mort approchait, ma pauvre tante ne voulait pas recevoir le prêtre, elle ne voulait pas prier, elle nous repoussait même avec violence et en blasphémant. Ce fut bientôt une question de minutes...

Malgré toute mon angoisse je ne désespérais pas et répétais sans cesse : « Cœur sacré de Jésus, j'ai confiance en vous ! » Quand, tout à coup, poussée par une impulsion irrésistible, je fis mentalement cette prière : « Mon Jésus, glorifiez votre petite servante Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus; si ma tante consent à se confesser et si elle le peut faire en pleine connaissance, je lui enverrai un ex-voto au Carmel de Lisieux. »

A peine avais-je terminé que je me penchai sur la mourante et lui demandai si elle voulait baiser ma médaille du Sacré-Cœur : elle fît un signe d'acquiescement et l'embrassa ; puis, je lui demandai si elle me permettait d'amener un prêtre : elle dit « oui » deux fois, et fermement.

L'aumônier, découragé, était parti ; personne à la cathédrale, personne à l'archevêché ; enfin je ramenai un prêtre. Je pus en quelques mots le mettre au courant ; ma tante se confessa en pleine lucidité et, à peine l'absolution donnée, elle perdait connaissance et expirait.

Au ressouvenir de cette grâce inespérée, mon âme s'est émue d'une reconnaissance sans nom, et c'est avec une joie profonde que je viens exécuter ma promesse.

Mme M. V.

 

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96. - (Calvados), 3i juillet 1910.

 

Le mardi 5 avril 1910, vers 4 h. 1/2 du soir, passant devant le monument funèbre de M. le comte de Colbert-Laplace, qui se trouve en face du cimetière de Lisieux, je fus poussée à invoquer Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus pour lui demander la guérison de Mme G...

La manière dont j'avais été attirée à la prier me causa une vive impression et me donna une certaine assurance d'être exaucée. Cinquante mètres plus loin je trouvai une personne qui était chargée, de la part de Mr G..., de me demander de passer la nuit prés de sa femme presque agonisante.

Vers 8 h. j'arrivai chez la malade que je voyais pour la première fois, ce ménage n'étant installé dans notre paroisse de Saint-J. de M. que depuis le 28 décembre 1909. Je la trouvai très mal, éprouvant des étouffements terribles et de vives douleurs dans le côté gauche, répandant d'abondantes sueurs froides. Elle me fit remarquer l'enflure de l'abdomen et de l'estomac ; tout faisait prévoir une mort prochaine. Il faut dire que cette pauvre femme, affaiblie par une pleurésie qui avait exigé dix vésicatoires, était de plus épuisée par la venue d'un enfant qu'elle avait porté en ce triste état. Cet enfant, le douzième, était né six jours avant, le 30 mars 1910.

J'exhortai la malade à la confiance et je lui suggérai d'invoquer la petite Sr Thérèse dont elle n'avait jamais, me dit-elle, entendu parler. Ensuite je lui dis de dormir... que je me chargeais du reste.

Dans la soirée, vers 8 h. 1/2, le docteur vint et parut réfléchir longuement avant de rédiger son ordonnance. Il fut reconduit jusqu'à la barrière de la cour par le mari et lui dit : « Mon pauvre homme, qu'allez-vous devenir ? Votre femme peut mourir à l'instant ; et, si elle passe la nuit, elle ne passera pas la journée de demain. » Puis il le fit se tourner et lui traça sur le dos un carré : « Tout cela est creux comme une lanterne, dit-il, et le poumon gauche est complètement pourri. »

Pendant la nuit, la malade n'eut aucun repos. Entre 5 h. 1/4 et 5 h. 1/2 du matin, alors que j'étais dans la cuisine contiguë à la chambre, elle se sentit plus mal et appela son mari ; un instant après ses yeux se portèrent sur un tableau de Jésus en croix qui était prés de son lit et elle s'écria : « Oh ! que c'est beau! que c'est beau ! » puis elle se mit à rire et à pleurer.

A ce bruit qui me parut étrange je me rendis prés d'elle ; aussitôt elle me dit : « O ma Sœur, que c'était beau ! J'ai vu le ciel ouvert, puis j'ai entendu distinctement à mon oreille une petite voix si douce qui m'a dit : « Aie confiance! tu guériras... Mais, ma Sœur, criez donc au miracle! je suis guérie, je ne souffre plus du tout, je ne suis plus enflée, je marcherais bien, je veux me lever! »

On ne le lui permit pas. A ce moment je ne pensais nullement au miracle, mais simplement à un délire qui annonçait la mort prochaine. Alors elle dit à son mari, à sa mère et à moi : « Otez toute cette pharmacie qui est là devant moi ; retirez-vous, fermez la porte, que je sois seule pour penser aux belles choses que j'ai vues !... »

 

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Dans la journée le médecin revint et dit au mari : « Je suis stupéfait, je n'y comprends plus rien !» et à la femme : « Je ne sais pas d'où vous revenez, vous êtes ressuscitée !... Cette guérison est un miracle », dit-il encore à d'autres.

Le miracle était bien réel, car voilà plusieurs mois que Mme G... jouit d'une parfaite santé et peut donner elle-même à sa nombreuse famille tous les soins qu'elle réclame.

Sr St-J.

La guérison s'est parfaitement maintenue jusqu'à ce jour.

2 janvier 1911.

 

98. - (Loire-Inférieure), 17 août 1910.

 

Une pauvre vieille femme infirme, Mme V., âgée de 84 ans, ne peut marcher. Elle demeure seule toute la journée. Sa vie toute de privation était bien triste avant qu'elle connût Sr Thérèse. Mais un jour je lui portai une image de la petite sainte. Ce fut alors le bonheur qui entra dans sa maison ; sa tristesse a disparu, elle ne s'ennuie plus et quand, le matin, je la quitte pour aller à mes autres pauvres et malades, elle me dit en souriant : « Vous me quittez, ma Sœur, mais je ne suis plus seule, je cause avec la petite sainte qui me garde et ne me quitte pas. » Le soir je la trouve à la même note. La chère sainte a apporté avec elle dans ce pauvre réduit la paix de l'âme, la joie du cœur, elle y a comblé toutes les absences.

Tous mes malades auxquels j'ai pu donner son portrait ont éprouvé de sa présence un bien-être évident que je constate avec reconnaissance.

 

Sr St-P.,
religieuse garde-malade.

 

99. - N. Belgique, 30 août 1910.

 

Je soussigné, F. F., avocat, me fais un devoir d'attester l'exactitude des faits suivants :

Je soutirais depuis plusieurs années d'eczéma étendu et permanent à la partie inférieure des jambes, depuis la cheville jusqu'au genou. Fréquemment il se produisait des poussées inflammatoires douloureuses, quelquefois des abcès ou furoncles. Cette affection cutanée ne paraissait guère laisser d'espoir de guérison, et le traitement consistait uniquement dans l'emploi de simples palliatifs : enveloppements humides, compresses, poudres adoucissantes telles que talc ou autres du même genre.

Aucune amélioration ne se produisait, lorsque dans mon entourage on eut la pieuse pensée de recourir à l'intercession de la petite Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, envers qui ma femme et ma fille professaient une dévotion particulière.

Aux bandages qui entouraient la partie malade, on attacha une relique provenant d'objets ayant appartenu à cette sainte religieuse, et des neuvaines de prières eurent lieu pour obtenir ma guérison. Bientôt l'inflammation disparut avec les rougeurs, rugosités, pustules

 

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et tous les phénomènes douloureux ou pénibles par lesquels le mal n'avait cessé de s'accuser depuis des années. La peau a repris complètement son aspect normal, et il ne reste aucune trace, soit externe, soit interne, des désordres passés. Il en est ainsi depuis un an environ et, à en juger par les apparences, il n'y a, semble-t-il, aucune raison de supposer que la guérison, qui est complète, n'ait pas le caractère d'une guérison durable et définitive.

Je fais la présente déclaration pour rendre hommage à la vérité, et je serais heureux si l'autorité compétente pouvait un jour en faire état, en vue de la glorification de la pieuse carmélite à l'intercession de laquelle nous avons eu, en famille, la confiance d'avoir recours (1).

F. F., avocat.

Signature légalisée à l'Evêché de N...

 

100. - C. (Angleterre), 16 septembre 1910.

 

Un mal de gorge persistant me faisait craindre de ne plus pouvoir remplir les obligations de mon saint ministère.

Après une courte instruction d'un quart d'heure que j'avais faite avec beaucoup de peine, je rentrais triste à la maison, quand un sentiment de confiance envers Sr Thérèse ranima mon courage. Avec son portrait je traçai le signe de la croix sur ma gorge. Immédiatement je remarquai un parfum exquis de violettes qui s'exhalait de l'image, et dès le lendemain j'étais complètement guéri.

Rd Père Ed. J.

 

101. - X., septembre 1910.

 

Etant allée rendre visite à Mme X., je la trouvai dans une très grande affliction. Son mari, âgé de 35 ans, était bien malade, depuis 7 mois, perdu au dire des médecins... Je lui conseillai de lire la vie de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la prier, ce qu'elle fit.

 Le 15 mars, le malade ayant reçu unerelique de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, une neuvaine fut commencée à la petite sainte. Il se trouvait alors à toute extrémité et ce que sa femme demandait, ce n'était plus sa guérison mais sa conversion : depuis l'âge de 20 ans, il avait laissé toute pratique religieuse !

Le 19 mars, cinquième jour de la neuvaine, il était mourant, dans le coma, il râlait ; son corps était tout noir par la décomposition et sentait comme un mort de trois jours.

Sa femme, au désespoir, priait tout haut : « Mon Dieu ! disait-elle, et dire qu'il meurt sans s'être converti !... pourtant j'ai tant prié!... »

Tout à coup, le mourant ouvre les yeux, s'assied sur son lit, reste un> moment comme en contemplation et dit : « C'est elle... oui... c'est bien, elle !... Je suis guéri ! »

 

1 En janvier 1911 Mr F. F. a fait savoir que sa guérison se maintenait.

 

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Il demande un prêtre, se confesse et communie à la grande édification de chacun. Il était radicalement converti.

« Commençons une neuvaine pour remercier Sr Thérèse, dit-il, elle m'a guéri... Ah ! je n'ai plus qu'un désir : c'est de vivre en bon chrétien,, c'est de réparer tant d'années passées loin de Dieu ! »

Il ne souffrait plus et avait repris toutes les fonctions de la vie ; c'était une guérison bien réelle, il ne lui restait plus qu'un grande faiblesse.

Mais cette guérison, ou plutôt ce retour à la vie ne lui avait été accordé qu'afin de lui permettre de revenir à Dieu avec toute sa lucidité d'esprit et toute la force de sa volonté ; quinze jours plus tard, les crises Ire reprenaient. Sa femme et les religieuses rappelées en toute hâte, craignirent pour sa foi, mais elle n'en reçut aucune atteinte ; au contraire, de converti qu'il était pendant les quinze jours de retour à la santé, il devint un saint dans sa maladie qui devait durer six semaines encore. Alors, il donna les plus beaux exemples de patience et de résignation, craignant de prendre ce qui pouvait le soulager. Pour n'en citer qu'un exemple : « J'ai tant à expier, disait-il à la religieuse qui voulait lui faire une piqûre pour calmer d'extrêmes douleurs, ne serait-ce pas mieux de souffrir ?... »

Un mois après l'événement, sa femme lui ayant demandé s'il avait vu la petite sainte : « Non, dit-il, je ne l'ai pas vue ; mais elle était là, je la sentais, je ne saurais expliquer comment... » Et après une hésitation : « J'ai vu, ajouta-t-il, la sainte Face de Notre-Seigneur. » Plus tard lorsqu'on lui montra une image de la sainte Face, peinte au Carmel de Lisieux : « C'est ainsi que je l'ai vue », dit-il.

Les religieuses m'ont dit qu'il avait dû la revoir plusieurs fois.

Quelques jours avant sa mort, comme il venait de dicter ses dernières volontés et qu'il voyait tous les visages attristés : « Pourquoi tant vous désoler? » dit-il. Puis après avoir hésité un moment : « Il faut que je vous fasse une confidence : Je sais que je vais au Ciel. » Alors il demanda qu'on mit avec lui sa relique et recommanda à la religieuse de prier bien haut quand il ne pourrait plus parler, afin qu'il pût s'y unir. Il fit de tout cœur le sacrifice de sa vie disant « qu'il n'avait désiré vivre qu'afin de pouvoir réparer ». Le matin de sa mort il s'efforçait encore de s'unir aux prières.

Sept personnes de la famille et le valet de chambre se convertirent et firent leurs Pâques, tant cette conversion les avait touchés.

Sr  X.

 

102. - Strasbourg (Alsace), 17 septembre 1910.

 

Notre petit garçon, François, âgé de 5 ans, languissait depuis deux jours lorsque le médecin nous déclara, dans la nuit du 13 au 14 août 1910, qu'il était atteint d'une broncho-pneumonie ; il avait à ce moment une très forte fièvre. Dans la journée du 14, ma tante, Mme K..: me remit une petite relique de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus afin que je la mette à l'enfant. Je le fis avec une grande confiance ; aussi deux heures après, la fièvre qui, le matin, était encore de 38°5 tomba à 37°4, et le soir, quand le médecin revint, le thermomètre ne marquait plus que 37°3.

 

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Le médecin, qui venait trois fois par jour, tant il jugeait le cas grave, me dit alors : « Ce n'est pas possible que le thermomètre ne marque que 37°3, vous vous êtes trompée. » A son tour il vérifia, c'était bien cela. Il n'en revenait pas et ajoutait : « Ne vous faites pas illusion, c'est une nouvelle crise qui se prépare... » Moi, j'étais sûre de la guérison miraculeuse, et je ne m'étais pas trompée. La fièvre ne revint plus : notre petit était sauvé ! L'enfant qui avait perdu tout appétit et trouvait tout amer, a commencé, le 15 déjà, à bien manger; le poumon était dégagé, et la toux diminuait. Dès ce jour, il était tout à fait remis.

Ce qu'il y a d'extraordinaire dans les faits que je vous relate, c'est que le mal a été coupé pour ainsi dire instantanément, qu'il n'y a pas eu un mieux progressif, mais subit.

Mme N.

 

103. - Carmel de X. (Alsace) , 29 septembre 1910

 

Il y a un lien très fort entre mon âme et Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus. Dans des affaires personnelles elle m'a exaucée d'une manière sensible et je l'ai même vue une fois passer devant moi en souriant. Une autre fois, il y a 6 ans, alors que tout était à redouter pour notre pauvre France, je me vis transportée, en un songe mystérieux que je n'oublierai jamais, dans une sorte d'oratoire où se trouvait un grand Christ et à ses pieds une religieuse plongée dans la prière. Elle pleurait et à mesure que ses larmes tombaient à terre je les voyais se transformer en diamants...

M'approchant alors, je pus voir le doux visage de la sainte et je reconnus Sr Thérèse : « C'est pour la France, n'est-ce pas ? » lui demandai-ie. Elle leva vers moi son regard plein de larmes : « Oui, dit-elle, Jésus ne veut plus attendre, il va sévir. » Elle se remit à prier et je pleurai et priai avec elle. Soudain elle se releva et dit d'un accent que je n'oublierai jamais : « Jésus m'a promis de ne pas punir encore. »

Je le répète, cette vision a laissé dans mon âme un inoubliable souvenir.

Sr  X.

 

104. - Carmel de St-Ch. (France), 3 octobre 1910.

 

Mme X., après une maladie dont elle se croyait à peu près remise, eut une de ses jambes qui enfla démesurément et devint noire comme du charbon. Pendant vingt-quatre heures, elle en souffrit atrocement. Ne trouvant de soulagement en aucun des moyens essayés, elle mit sur sa jambe malade une image-vêtement de notre vénérée Sœur. Aussitôt endure et douleur disparurent.

 

105. - Congrégation des Soeurs de Ste-Marie, T. (M. - et - L.), 5 octobre 1910.

 

Depuis treize ou quatorze ans, je souffrais d'ulcères de l'intestin avec entérite membraneuse.  Les douleurs,  plus ou moins vives, étaient

 

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presque continuelles. Je ne pouvais supporter aucune fatigue sérieuse sans être obligée de me mettre au lit. J'avais parfois des crises aiguës qui duraient trois ou quatre semaines, quelquefois plus.

Tous les remèdes et traitements ne m'ont jamais procuré qu'un soulagement momentané ; aussi, ces deux dernières années, je n'en faisais plus aucun, je me contentais de prendre des calmants quand les douleurs devenaient plus fortes.

Depuis que notre Rde Mère Supérieure nous a fait connaître Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, je me suis sentie attirée vers elle... Et, voyant un jour une petite plante prise sur sa tombe, il m'a semblé qu'elle m'apportait ma guérison.

Aussi le dimanche de la Passion, 28 mars 1909, me sentant prise de douleurs aiguës, j'en appliquai une feuille sur la partie malade, et je commençai avec grande confiance une neuvaine à Sr Thérèse. Au cours de la neuvaine je me trouvais mieux ; mais le dernier jour, lundi des Rameaux, je fus reprise, pendant la Messe, de douleurs si vives que je me demandais si je pourrais aller faire la sainte Communion.

Je priai alors Sr Thérèse avec plus d'insistance et de confiance que jamais, et aussitôt les douleurs disparurent pour ne plus revenir. J'étais complètement guérie !

Depuis dix-huit mois, j'ai pu supporter la marche et le travail sans fatigue.

J'ai reçu en même temps de Sr Thérèse des faveurs spirituelles que je n'estime pas moindres que ma guérison miraculeuse.

Sr M.

 

Suivent les signatures de la Supérieure et de plusieurs religieuses.

 

106. - Paris, 9 octobre 1910.

 

Depuis un an, mon fils âgé de 9 ans 1/2 souffrait de violents maux de tête. Le samedi matin, 28 mai, il se plaignit d'une douleur dans l'oreille gauche ; malgré cela, je l'envoyai à l'école comme d'habitude. En revenant à midi, il souffrait horriblement, il avait le délire et pendant trois jours il ne fit que crier, appelant le petit Jésus à son secours. Alors, le docteur me dit qu'il fallait voir un spécialiste.

Je conduisis mon enfant à l'hôpital le 31 mai; les docteurs déclarèrent qu'il avait une mastoïde double, — le mal avait gagné l'autre oreille et il ne pouvait plus poser sa tête sur l'oreiller — qu'une intervention chirurgicale était nécessaire et qu'il fallait le trépaner.

Ah ! ma Révérende Mère, comment vous dire notre désespoir ! Ce petit enfant, c'est notre seul bonheur, nous n'avons plus que lui, le bon Dieu nous a déjà repris deux petits anges; allait-Il encore nous prendre celui-ci?... Je courus à l'église Sainte-Marie des Batignolles; un prêtre était de garde; je lui dis ma peine, mon désespoir. Alors ce bon prêtre, que je ne connaissais pas, me réconforta en me disant de demander avec confiance à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus la guérison de mon petit Edmond. Tous les jours, à sept heures, j'assistais à la Messe, et avec quelle confiance je priais Sr Thérèse !... puis j'allais voir mon enfant.

 

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De jour en jour, l'opération a été remise; le dépôt qu'il avait dans la tête s'écoula de lui-même par les oreilles, et le 10 juin, j'avais le bonheur de ramener chez nous mon fils entièrement guéri. Mme G.

 

107. - Lisieux, 21 octobre 1910.

 

Notre enfant, âgé aujourd'hui de dix ans et demi, était malade depuis l'âge de sept ans, d'une coxalgie tuberculeuse. Pendant que nous habitions Lisieux, il reçut les soins de docteurs dévoués, qui furent obligés de constater leur impuissance; l'un d'eux nous conseilla d'aller à Paris chez un spécialiste, lequel, après consultation de l'enfant, ne nous cacha pas ses craintes. Il nous dit que le cas était très grave et qu'il en voyait rarement de pareils. Le petit avait des douleurs si aiguës qu'il ne faisait que crier, ce que le docteur n'avait pas encore vu jusque-là.

Après l'avoir endormi pour lui redresser le côté, car il avait une déviation de la colonne vertébrale, il lui mit un appareil en nous disant de revenir tous les quatre mois, car il fallait cette durée pour que le docteur se prononçât.

A cause des inondations de Paris, nous ne retournâmes qu'au mois de février cette année 1910, voir ce spécialiste. L'enfant s'était encore affaibli et était maigre comme un squelette, et il lui était survenu une entérite aiguë qui aggravait beaucoup son état. Il souffrait de plus en plus et ne pouvait prendre que très peu de nourriture et difficilement. Sa respiration était si faible et il était d'une telle pâleur, que souvent, la nuit, je me levais pour m'assurer, quand il dormait, s'il vivait encore; mais son sommeil était rare, car cet appareil de plâtre le faisait beaucoup souffrir.

Cela dura jusqu'au mois d'avril; ayant entendu parler des miracles obtenus par votre petite sainte, j'en entretins M. l'abbé X., vicaire de St-J., lorsqu'il vint voir notre petit Ernest, et il nous conseilla de l'invoquer pour obtenir la guérison de notre enfant. Puis il dit à celui-ci : « Prie bien la petite sainte du Carmel, elle opère beaucoup de miracles, et même elle apparaît quelquefois pour guérir les petits enfants malades comme toi, qui ont confiance en elle. » Et mon petit Ernest se mit à la prier de tout son cœur. Seulement il s'étonnait de ne pas la voir apparaître et il dit à M. l'abbé : « J'ai prié la petite sainte pour qu'elle vienne me guérir, mais je ne l'ai pas encore vue. »

Le 25 avril, malgré que je sois moi-même très souffrante et obligée de garder le lit, je me sentis poussée d'aller au cimetière ; mon mari voulait s'y opposer, ayant peur que je fasse une imprudence ; mais je partis quand même, et là, sur la tombe de Sr Thérèse, je la suppliai de bien vouloir m'obtenir, avec l'aide de Notre-Dame de Lourdes, la guérison de notre enfant si malheureux. Je rapportai deux fleurs que je fis baiser au petit malade. Nous priions tous en famille la chère petite sainte. L'enfant souffrait toujours, on ne pouvait le toucher pour le mettre sur la chaise-longue sans qu'il jette des cris. Mais, voilà que le 15 mai, jour de la Pentecôte, après avoir soupe, il s'écria devant plusieurs personnes qui

 

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étaient là avec nous : « Oh ! comme j'ai chaud ! » Sa tante lui dit : « Découvre-toi, mon petit Ernest », mais il répondit : « Non, je vais me lever car je ne souffre plus, ça ne me fait plus mal ». Alors il se leva et vint nous trouver, et fit le tour de la table.

O ma Mère ! je ne croyais pas à un tel bonheur et aussitôt je dis devant tout le monde : « Oh ! Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus m'a exaucée, mon petit Ernest est guéri !... » Tous étaient stupéfaits de le voir se tenir debout, lui qui, le matin, criait encore. A partir de ce moment il se levait tous les jours, marchant comme il pouvait avec son lourd appareil et descendant même l'escalier.

Mais votre petite sainte ne voulait pas seulement la guérison de notre enfant, elle voulait aussi la guérison de nos âmes, et cela fut obtenu à la lin d'une neuvaine que nous faisions à Sr Thérèse pour qu'elle affermisse la guérison de notre enfant.

En lisant quelques traits de la vie de cette véritable sainte, une transformation s'opéra en nous, et après quatorze ans d'oubli de Dieu, mon mari et moi nous approchâmes du sacrement de Pénitence la veille de la Fête-Dieu, ainsi que de la sainte Table, en suppliant Notre-Seigneur, par l'intercession de sa petite épouse, que notre enfant fût bien guéri et bien fort pour que lui aussi puisse faire sa première Communion.

Le docteur X., émerveillé de ce qui était arrivé à notre petit Ernest, ne voulut pas se charger de retirer son appareil, il préféra me renvoyer pour cela au spécialiste de Paris, afin qu'il pût, lui aussi, constater la guérison. Je ne pus y aller qu'au mois de juin, mais ce docteur ne voulut pas croire mon enfant guéri et refusa d'enlever l'appareil, disant qu'il lui fallait le porter encore plusieurs années, si, toutefois, il arrivait à le guérir. Je lui dis : « Vous voyez bien, docteur, que mon enfant est guéri puisqu'il marche. » Alors, devant la clinique entière, il me dit : « Cet enfant n'est pas guéri, il en est loin et je ne retire pas l'appareil, ou alors je ne réponds pas des suites fâcheuses qui en résulteront. » Le petit, intimidé et effaré, ne voulait plus qu'on le touche et pleurait. Voyant tout cela, je dis au docteur que je voulais lui parler seule. Je sortis de la salle avec lui et, une fois dans son cabinet de consultation, je lui avouai, bien émue, ce que j'avais fait, comment cette guérison avait été obtenue par la prière et comment mon mari et moi étions revenus à Dieu. Ce docteur qui est pratiquant me crut alors et me dit : « Cela est autre chose ! » Et, rentrant dans la salle, il dit à ses aides : « Messieurs, coupez l'appareil ! » Puis, se tournant vers moi, il me dit : « L'enfant marche avec son appareil, mais je ne serais pas surpris qu'il y ait un abcès, et certainement il y en a un ; nous allons voir. »

Certes, je n'en croyais rien, puisque l'enfant ne souffrait pas depuis ce jour béni de la Pentecôte !... Enfin, un interne coupa le plâtre après m'avoir dit : « Vous avez tort. »

Le côté et la jambe de mon fils apparurent très beaux, tandis qu'au mois de février la peau était toute tuméfiée. Alors le docteur dit : « Oui, il y a un abcès, et un très grave » ; et il fit une ponction pour vider l'abcès qui s'était formé et qui était la preuve de la coxalgie tuberculeuse. Il retira deux seringues de pus en me disant : « C'était mortel. Vous avez bien fait de venir et d'insister pour faire enlever l'appareil ;  cet abcès profond serait venu à la peau et aurait causé un ulcère qu'on

 

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n'aurait pu guérir; mais, à présent, il faut de toute nécessité remettre un nouvel appareil ».

Aussitôt je m'écriai : « Non, non, je ne veux pas d'appareil, je suis certaine que mon enfant est guéri. — Eh bien, allez, dit le docteur d'un ton mécontent; mais votre enfant va endurer de si cruelles souffrances que d'ici deux jours vous reviendrez, s'il n'est rien survenu avant. »

Il voulait dire : « Si votre enfant n'est pas mort, » car il pensait, nous a dit la sœur directrice de la clinique, qu'il ne ferait pas le voyage.

L'enfant avait le côté sensible, c'est vrai, mais l'avoir eu si longtemps immobilisé, ce n'était pas extraordinaire !

Je ne dis rien et partis en gardant toute ma confiance. Je me rendis chez une tante, ma seconde mère, qui est femme de chambre au Luxembourg. La dame de la maison fit donner à mon petit Ernest un consommé de bouillon, une aile de poulet, une tartine de confiture, un gâteau et deux verres de vin qu'il trouva excellents.

Le voyage de Paris à Lisieux se fit sans qu'il ressentit aucune douleur; il dormit paisiblement dans le wagon, ce que le docteur apprenant, il n'en revenait pas; car il croyait bien apprendre sa mort ou qu'il avait souffert d'une manière épouvantable, plutôt qu'une chose aussi miraculeuse !

Au mois d'août nous retournâmes à Paris, et le docteur trouva à peine une demi-seringue de pus dans l'abcès qui s'était formé sans occasionner la moindre souffrance. « C'est vraiment merveilleux, dit-il, un cas pareil ! en si peu de temps, s'asseoir et se mettre à genoux ! Cela me surpasse ! »

Nous y retournâmes encore fin septembre et, après examen de quatre docteurs, on ne trouva plus rien : ni abcès, ni enkylosement ; l'articulation de la hanche se faisait très bien ; ces messieurs étaient stupéfaits : « Mais, où tout cela est-il passé en si peu de temps ?» disaient-ils ; ils ne trouvaient même plus la place de l'ancien abcès.

Or, ma bonne Mère, dans l'état où était le petit, il fallait compter au moins six ans, si toutefois on avait pu le guérir.

Encore un fait que je dois vous dire. D'abord il faut que vous sachiez qu'Ernest n'osait pas se risquer à marcher sans deux petits bâtons. Le 15 août, en rentrant de la grand'messe, il se mit tout à coup à fixer un objet invisible; sa figure était illuminée. Puis il se mit à marcher sans bâtons, très droit, pendant cinq minutes; on aurait cru que quelqu'un le tenait par les épaules; mon mari et moi, nous nous demandions ce qu'il avait. Il nous dit : « C'est ma petite Mère Thérèse qui me tient comme cela et qui me fait marcher sans m'appuyer ; je ne la vois pas mais je la sens derrière moi. » Et comme il fixait toujours le mur, les yeux comme éclairés d'une céleste vision, nous lui dîmes : « Mais, que vois-tu, mon petit Ernest ?» Il s'écria : « Oh ! ma petite Mère est partie ! » En effet, tout était fini... Mais que nous étions heureux !.....

A partir de ce jour béni, il marcha sans se tenir et beaucoup mieux, l'appétit revint tout à fait ; maintenant il mange très bien et dort de même, marche sans appui et va tous les jours à l'école. Sa jambe encore bien faible le fait boiter, mais j'ai confiance en la petite Sr Thérèse pour lui enlever cette faiblesse. L'autre jour, en jouant, il est tombé et ne s'est aperçu de rien, malgré que le docteur nous ait prévenus qu'il fallait éviter la moindre chute qui, pour lui, serait très grave.

Voilà, ma révérende Mère, comment Sr Thérèse protège son petit enfant.

 

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Aussi est-ce avec une profonde reconnaissance que nous vous adressons, mon mari et moi, cette relation et que nous serions heureux si elle pouvait aider à glorifier Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte Face. C'est là notre plus grand désir !

Suivent les signatures de la mère, du père et de l'enfant, avec l'attestation d'un des médecins.

 

108. - 24 octobre 1910.

 

Ma Révérende Mère,

 

Le récit que vous avez bien voulu m'envoyer m'a prouvé encore davantage que Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus est au ciel pour nous, et m'a rappelé une de ses visites, quelques mois avant mon départ de Trinidad. Elle ne vint pas pour me faire des caresses, mais pour m'adresser un reproche fraternel, car, dans la journée, j'avais manqué à la charité.

J'avais, à la procure, un petit bout de crayon que je regardais comme une relique, car il venait de mon pauvre père. Un jour, ce crayon disparaît et, intérieurement, j'accuse une de nos sœurs qui se servait parfois des plumes et crayons à notre usage. Pendant plusieurs jours j'oubliai le crayon, lorsqu'un matin l'attachement à cette relique se fit de nouveau sentir. En récréation, je demande à la sœur d'un ton un peu fâché si le crayon en question ne se trouve pas à l'externat. La bonne sœur me dit que, pour le moment, elle ne se souvient pas de ce larcin, mais qu'elle est bien capable d'oublier de me rendre un objet prêté. Peu satisfaite, je vais dans l'après-midi chez la Mère Prieure lui exposer ma peine et lui dire que certainement le crayon était à l'externat. Une bonne leçon de détachement fut la consolation que me donna la Mère Prieure.

Dans la nuit, je vois en rêve Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus qui, d'un air doux mais un peu mécontent, me dit : « Vous avez manqué à la charité en accusant injustement Sr  X. d'avoir pris votre crayon. Le crayon que vous cherchez est dans le tiroir du bureau de la procure entre le bois et le papier que vous avez mis pour le préserver. » En même temps, je vois le tiroir s'ouvrir et j'aperçois le crayon à la place indiquée. Après m'avoir encore recommandé la charité, Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus disparaît et l'Angelus sonne. Pendant l'oraison, la messe et même l'action de grâces je ne voyais que ma céleste visiteuse me reprochant mon manquement à la charité et m'indiquant la place du crayon. Vous comprenez, ma Mère, qu'au premier moment libre j'allai à la procure, j'ouvris le tiroir, et ce n'est pas sans émotion que je trouvai le crayon exactement à la place où je l'avais vu la nuit. Alors, en hâte, je le portai à la Mère Prieure qui, émue elle aussi des attentions de Sr Thérèse, me recommanda d'être bien fidèle à suivre les conseils du second ange gardien que le bon Dieu m'avait donné.

Sr  X., religieuse dominicaine.

 

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109. - Lisieux (Calvados), novembre 1910.

 

Il y a quatorze ans, mon fils aîné fit sa première Communion. Ce jour-là, le prêtre chargé du catéchisme nous prit à part, son père et moi, et nous dit : « Je vous plains de n'avoir que cet enfant; il a de mauvaises dispositions, et vous aurez beaucoup à en souffrir plus tard. »

Cette déclaration laissa mon mari tout pensif. Pour moi, je me mis à prier de tout mon cœur pour obtenir de Dieu un autre enfant que je promis de lui consacrer.

Dix mois après naissait mon second fils.

A cette époque, notre aîné commençait déjà à se perdre, et bientôt il nous quitta tout à fait et ne nous donna plus de ses nouvelles qu'à de rares intervalles.

Le cadet, à peine âgé de 7 ans, disait qu'il voulait être prêtre, et il entra au petit Séminaire. Je le donnai avec joie au bon Dieu, mais il n'en était pas de même de mon mari qui, à plusieurs reprises, voulut le retirer du Séminaire pour lui faire apprendre un métier. Cette année 1910, à Pâques, l'enfant tomba malade, et un jour, pendant sa maladie, son père lui raconta un rêve mystérieux qu'il avait fait la nuit précédente : « J'ai vu, dit-il, Sr Thérèse avec son manteau blanc ; elle paraissait triste... » Le petit, regardant son père, lui dit : « Papa, c'est parce que tu ne veux pas que je sois prêtre. Je t'en supplie, va la prier sur sa tombe pour ma guérison. »

Ce jour-là même, mon mari alla deux fois au cimetière ; et peu de temps après, notre fils pouvait reprendre ses études. Mais quand il fut rentré à la maison pendant les vacances, son père recommença à dire qu'il ne consentirait jamais à le laisser suivre sa vocation. Puis il déclara qu'il ne s'approcherait pas des Sacrements pour la fête de l'Assomption.

Dans la nuit du dimanche 14 au lundi 15 août, il vit en songe le prêtre (mort depuis plusieurs années) qui s'était occupé de notre fils aîné pour sa première Communion. Ce prêtre lui serra la main en lui rappelant ses paroles d'autrefois. Comme il y restait indifférent, il leva les yeux et vit Sr Thérèse ; en même temps, il entendit ces paroles prononcées d'un ton solennel : « Souvenez-vous de ce qui vous a été prédit, il y a quatorze ans, sur votre fils aîné. Rappelez-vous encore que le second ne vous a été donné que pour répondre au pieux désir de sa mère. »

Il s'éveilla très ému et me raconta ce qui lui était arrivé, ajoutant : «Je me confesserai et communierai aujourd'hui. »

Le dimanche 4 septembre, je me rendis au cimetière avec mon fils. Chemin faisant, je me mis à lui parler, avec douleur, de son frère aîné, et l'enfant me répondit avec animation : « Maman, puisque Sr Thérèse t'a accordé toutes les grâces que tu lui as demandées pour moi, je t'en prie, laisse-moi de côté maintenant et prions ensemble pour la conversion de mon frère. »

Arrivé sur la tombe, l'enfant se mit à réciter avec ferveur un Ave Maria pour son frère. A peine avait-il commencé sa prière qu'il sentit un parfum délicieux et inconnu. Au retour, en descendant le chemin du

 

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cimetière, au moment où je lui parlais de l'exhumation de Sr Thérèse qui devait avoir lieu deux jours après, nous sentîmes passer à côté de nous comme un être céleste que je ne saurais pas définir, c'était comme un souffle chaud et embaumé. Ce passage fut très rapide.

Nous restâmes tout impressionnés, et le petit me dit : « C'est la petite Sr Thérèse ! Je suis sûr qu'en ce moment mon frère a une bonne inspiration et qu'il vient d'obtenir une grande grâce. Sr Thérèse vient nous dire que nous sommes exaucés. »

L'enfant ne s'était pas trompé. Le matin du 8 septembre, comme nous sortions de la Messe, le facteur vint à nous en souriant pour nous dire qu'une lettre nous attendait à la maison.

Cette lettre, datée du 4 septembre, était de mon malheureux enfant. Ce nouveau prodigue avait obtenu la grâce du repentir au jour et à l'heure même où nous accomplissions pour lui notre pèlerinage à la tombe de la « petite sainte », et il nous demandait de l'aider à quitter .sa vie coupable et à mettre fin à sa situation irrégulière.

X.