Chanté dès l'exil.
Air : Mignon regrettant sa patrie. (Luigi BORDÈSE.)
Ton épouse, ô mon Dieu, sur la rive étrangère
Peut chanter de l'amour le cantique éternel
Puisqu'au sein de l'exil tu daignes, sur la terre,
Du feu de ton amour l'embraser comme au ciel
Mon Bien-Aimé, beauté suprême!
A moi tu te donnes toi-même ;
Mais en retour, Jésus, je t'aime
Fais de ma vie un seul acte d'amour
Oubliant ma grande misère,
Tu viens habiter dans mon coeur.
Mon faible amour, ah ! quel mystère !
Suffit pour t'enchaîner, Seigneur.
Amour qui m'enflamme,
Pénètre mon âme !
Viens, je te réclame,
Viens, consume-moi!
Ton ardeur me presse,
Et je veux sans cesse,
Divine fournaise,
M'abîmer en toi.
Seigneur, la souffrance
Devient jouissance,
Quand l'amour s'élance
Vers toi sans retour.
Céleste patrie,
Douceur infinie,
Mon âme ravie
Vous a chaque jour...
Céleste patrie,
O joie infinie,
Vous n'êtes que
l'Amour !
10 mars 1896.