Sainte Eustochia CALAFATO
Nom:
CALAFATO
Prénom: Smeralda
Nom de religion: Eustochia
Pays: Italie
Naissance: 25.03.1434 (ou 1437, selon
d’autres) à Messine
Mort: 20.01.1485 (ou 1468
ou 1491, selon d’autres) à Montevergine
Etat: Clarisse
Note: Fonde en 1463 le Monastère de
Montevergine pour y pratiquer dans toute sa rigueur la première Règle de Sainte
Claire. – Mystique.
Béatification: 1782 à Rome
Reconnaissance de son culte par Pie VI
Canonisation: 11.06.1988 à Messine (Sicile) par Jean Paul II
Fête: 20 janvier
(Autrefois 1er février ou 16 février ou 27 février)
Réf. dans l’Osservatore Romano: 1988 n.26
Réf. dans la Documentation
Catholique: 1988 p.715
Notice brève
Après avoir triomphé de
l'opposition de ses parents, Eustochia Calafato entre en religion chez les
Clarisses. Au bout de onze ans, elle fonde en 1463 le couvent de Montevergine
pour y pratiquer la première Règle de sainte Claire dans toute sa rigueur. Elle
eut le don des miracles et mourut le 20 janvier 1485.
Notice développée
Smeralda Calafato naît en
1434 à Messine en Sicile (Italie). C’est l’époque du mouvement de réforme de
l’Ordre franciscain. Très marquée par cette spiritualité (car de célèbres
franciscains viennent prêcher à Messine), sa mère l’éduque pieusement. Très
jeune, on veut lui arranger un mariage, mais elle se réfugie chez les clarisses
(ordre fondé par sainte Claire sur le modèle de la règle franciscaine). Ses
frères, furieux, menacent de brûler le couvent et ramènent Smeralda à la
maison, mais ensuite, constatant le sérieux de sa vocation, ils la laissent
revenir chez les moniales. Elle entre en religion, en 1446, sous le nom de sœur
Eustochia. Mais en fait, la supérieure, entraînant sa communauté, est contre le
mouvement de réforme. Déçue, sœur Eustochia obtient la permission de vivre avec
quelques autres selon la pauvreté primitive. Elles font un premier essai dans
un hôpital délabré. À cause de l'effondrement
du toit de l'église, les pauvres recluses sont contraintes de changer de
domicile, puis elles s’établissent non loin de là au Mont de la Vierge,
Montevirgine. Ainsi naît un nouveau couvent de clarisses dont elle est élue
abbesse. Sa vie est marquée par une austère pénitence et dans son amour de
Jésus-Christ, elle veut partager les souffrances de Celui qui est son Époux,
allant jusqu’à lui demander : « O mon amour, ou bien retire-moi de
cette vie, ou envoie-moi des souffrances, car je ne pourrais vivre autrement,
étant donné que tu es mort pour moi au milieu de tant de peines. Je ne puis
vivre sans toi ». Elle se distingue aussi par un grand amour de
l’eucharistie, passant des heures entières à terre devant le Saint-Sacrement,
mais se tenant à une certaine distance par respect et par conscience de son
indignité. Quand elle communie, elle est secouée par les larmes. Son grand
amour pour le Christ la pousse à contempler la vie de Jésus dans les Écritures,
ainsi que dans les écrits de sainte Brigitte. Elle dit à ses sœurs :
« Rappelez constamment à votre esprit les paroles douces comme le miel que
le doux Seigneur nous adresse dans les Saintes Écritures ». Et elle est
capable, des heures durant, de leur expliquer ‘toutes les déclarations du
Seigneur’. Même amour enflammé pour sa ‘très douce Mère’. Sœur Eustochia est
très attentive à la célébration des heures canoniales. Quand elle exerce les fonctions d'abbesse, elle ne donne pas des ordres
péremptoires. Elle préfère faire appel à la bonne volonté de chaque religieuse
en disant simplement: "Qui parmi vous voudra faire ceci?" Mais quand
elle les voit tomber en quelque faute, elle en souffre et n'omet pas de les
corriger avec affection.
Sa charité dépasse les
frontières du monastère, comme l’explique bien le Pape dans son homélie :
« De sa cellule du monastère de
Montevergine, elle étendait sa prière et la valeur de ses pénitences au monde
entier. Elle voulait ainsi être proche de tout frère, calmer toute douleur,
demander pardon pour les péchés de tous. (…) Quand on adhère au Christ, on
l’aime avec son Cœur même, lequel a une capacité de charité infinie. »
Sentant
approcher l’heure de sa mort,
Sœur Eustochia exhorte ses consœurs à
l'exercice de la charité réciproque et à l'observance de la règle. Elle meurt
en 1491 après avoir récité toute la nuit les versets de psaume qu’elle aimait.
Sa charité envers tous les hommes et les miracles opérés sur sa tombe, ainsi
que la conservation de son corps, font que la population l’a tout de suite
adoptée et considérée comme sainte. En 1782, le pape Pie VI confirme son culte.
En 1988, Jean-Paul II fait reprendre l’examen de sa cause et la canonise à
Messine, dont elle est la patronne, devant une grande foule.