Sainte Rose Françoise Marie
des Douleurs MOLAS Y VALLVE
Nom: MOLAS Y VALLVE
Prénom: Rose Françoise Marie des Douleurs
(Rosa Francesca
Maria Dolores)
Nom de religion: Marie Rose (Maria Rosa)
Pays: Espagne
Naissance: 24.03.1815 à Reus (Espagne)
Mort: 11.06.1876 à Tortosa
Etat: Religieuse -
Fondatrice
Note: Fonde le 14.11.1858 les "Sœurs de N.-D. de la Consolation".
Béatification: 08.05.1977 à Rome
par Paul VI
Canonisation: 11.12.1988 à Rome
par Jean Paul II
Fête: 11 juin
Réf. dans l’Osservatore Romano: 1988 n.51
Réf. dans la Documentation
Catholique: 1977 p.606 - 1989 p.98
Née en 1815, Rosa Maria Dolores rejoint à 21 ans une corporation de femmes pieuses qui se dévouent à l'hôpital
de Reus et devient Sœur Maria Rosa. Le 18 mars 1849, elle est envoyée à
l'hôpital de Tortosa où elle ouvre en 1852 une école pour les enfants pauvres
de la ville. Elle demande le 14 mars 1857, avec onze autres compagnes de
pouvoir créer une nouvelle congrégation religieuse qui voit le jour le 14
novembre 1858 sous le nom de "Sœurs de N.-D. de la Consolation". Mère
Maria Rosa se fait proche des nécessiteux sans aucune discrimination et sa
charité s'étend à tous: enfants, jeunes désemparés, femmes, vieillards
délaissés. A sa mort, la fondatrice laisse 17 maisons (écoles, hôpitaux,
maisons pour les pauvres).
Notice développée
« La Mère Maria Rosa est une de ces personnes élues par Dieu pour
annoncer au monde la miséricorde du Père. » (Jean Paul II)
Rosa Francesca Maria Dolores Molas y Vallve naît à Reus en Catalogne (Espagne)
en 1815 dans une famille d’artisans. Des habitants de sa ville natale, elle
prendra les caractères fondamentaux : sagesse terrienne, énergie, esprit
entreprenant. À partir de sa première communion, elle vit une expérience
mystique profonde. À seize ans, elle manifeste le désir d’entrer au couvent,
mais son père s’y oppose résolument. Du moins exerce-t-elle la charité en
allant à l’hôpital le Dimanche.
À vingt et un ans, en janvier 1841, elle quitte secrètement sa
maison et entre à l’hôpital de Reus où
elle revêt l’habit d’une corporation de femmes pieuses qui travaillent dans cet
hôpital et elle prend le nom de ‘sœur Maria Rosa’. Là, elle se met au service
des malades et devient responsable des fillettes de la maison de charité. Amour
humble qui prend un jour une tournure héroïque: Le 11 juin 1844 la ville de
Reus est assiégée et bombardée par les troupes du Général Zurbano. Maria Rosa,
avec deux autres sœurs, traverse la ligne de feu et va s'agenouiller aux pieds
du Général, en implorant et en obtenant la paix pour les gens de la cité.
En 1849 elle est envoyée à Tortosa avec quatre sœurs, comme supérieure de
la Maison de la Miséricorde de Jésus, située dans la banlieue de la ville. Elle
y ouvre une école pour les enfants pauvres. C’est près de cette école que se
constitue une communauté de onze sœurs venues de Reus qui se consacre aux
enfants et aux malades. Stupéfaite, elle apprend que la corporation où elle
était entrée avec tant d’enthousiasme n’était pas une véritable congrégation
religieuse mais en fait, une branche dissidente des Filles de la charité. À
partir de ce moment-là, elle met tout en œuvre pour ramener ce groupement de
sœurs à la légalité canonique, mais on la met à l’écart. Après en avoir débattu
avec les sœurs qui vivent avec elle, elle se met en 1857 sous l’obédience de
l’autorité ecclésiastique de Tortosa et c’est ainsi que l’année suivante, le 14
novembre 1858, naît la Congrégation des “Sœurs de Notre-Dame de la Consolation”.
Ce nom définit leur programme ; elles veulent imiter le Rédempteur,
consolateur de l’humanité, lequel dans la désolation suprême de sa Passion, a
été au plus haut point “source de toute consolation”. Leur finalité est donc de
consoler leur prochain. Aussi les témoins ont-ils pu dire : « Il
n’est pas possible de se faire une idée exacte de sa charité ». Amour qui
s’étend à tous avec une « sollicitude maternelle, pour le vieillard,
l’orphelin, le jeune, le malade, pour chaque homme : prisonnier ou moribond
dans un lazaret, marginal ou désorienté, car tout homme a besoin de connaître
et d’expérimenter la miséricorde du Père » (homélie de canonisation). Elle
lutte pour la justice, favorise la promotion de la femme, panse les blessures
du corps et de l’âme, construit la paix ; bref, elle ne cesse de consoler
avec la liberté des enfants de Dieu qui n’ont peur de rien ; car la
charité n’exclue pas le courage. En effet, elle accepte de subir des calomnies
qui la concernent, mais elle s’oppose à un maire qui
exige d'elle le serment à une Constitution espagnole contraire aux intérêts de
l'Église, ainsi qu’à un médecin qui veut expérimenter certaines interventions
chirurgicales sur ses enfants trouvés.
Mère Maria Rosa fonde dix-sept maisons, trois écoles, des hôpitaux et des
maisons d’accueil pour les pauvres. A 61 ans, elle
sent que le Seigneur va l’appeler. Après une brève maladie, plus blessée par le
désir de Dieu que par l'infirmité, davantage usée par le service inlassable des
pauvres que par les ans, elle demande à son confesseur la permission de mourir:
“Laissez-moi partir”; et après avoir eu son consentement elle ajoute :
“Que la volonté très sainte de Dieu s'accomplisse.” Elle meurt à Tortosa le 11
juin 1876, en la fête de la Sainte Trinité. Notons que c’est un 11 juin aussi
qu’elle avait sauvé sa ville de Reus du bombardement.