Bienheureuse Rose VENERINI

Nom: VENERINI

Prénom: Rose

Nom de religion: Rose

Pays: Italie

Naissance: 09.02.1656  à Viterbe

Mort: 07.05.1728  à Rome

Etat: Fondatrice

Note: Conseillée par des jésuites, elle fonde des écoles pour l’éducation humaine et chrétienne des filles pauvres. D’abord à Viterbe (1685), puis dans le diocèse de Montefiascone, enfin à Rome où elle se fixe en 1713. Elle rédige des constitutions. A sa mort, sa congrégation, les "Maestre pie Venerini" (Maîtresses Pies) compte 40 écoles.

Béatification: 04.05.1952  à Rome  par Pie XII

Canonisation: 15.10.2006  à Rome  par Benoît XVI

Fête: 7 mai

Réf. dans l’Osservatore Romano: 2006 n.42 p.1-4

Réf. dans la Documentation Catholique: 1952 col.1333-1336

Notice brève

La sainte religieuse italienne Rose Venerini (1656-1728) ouvrit une école à Viterbe en 1685 sur les conseils d'un jésuite, puis d’autres écoles dans le diocèse de Montefiascone. Elle se fixa à Rome en 1713 et rédigea des constitutions en 1718. A sa mort, sa congrégation, les « Maestre pie Venerini » - les Pieuses Maîtresses - dirigeait 40 écoles. Elle a été béatifiée en 1952 à Rome par Pie XII et canonisée par Benoît XVI en 2006.

Notice développée

Rosa (Rose) Venerini naît en 1656 à Viterbe dans le Latium (Italie) au sein d’une famille aisée qui compte quatre enfants. (Elle doit sans doute son prénom à sainte Rose de Viterbe, morte en 1252.) Son père est un brillant médecin. Rose reçoit une éducation assez stricte et une bonne formation religieuse. À l’âge de sept ans, elle fait vœu de consacrer sa vie à Dieu. Cependant, à 18 ans, elle s’éprend d’un jeune homme, mais la mort prématurée de celui-ci achève de la détacher totalement du monde. Son père ne s’oppose pas à son désir de consécration, mais l’envoie dans un couvent de dominicaines pour y étudier sa vocation. Là-dessus, il meurt. Peu attirée par la vie des moniales, elle sort du couvent pour s’occuper de sa mère malade. Guidée par un jésuite, le Père Ventura Bandinelli (que lui a indiqué …un dominicain, lors d’un pèlerinage à “Notre Dame du Chêne”, près de Viterbe), elle mène une vie très réglée et charitable. Elle recueille une pauvre femme qu’elle soigne jusqu’à sa mort pendant dix ans. En 1680, sa propre mère meurt et Rose reste seule dans la maison avec un frère, Horace, qui l’encourage dans ses pieux projets. Elle rassemble des enfants avec leurs mamans pour réciter le rosaire. Elle prend alors conscience de cette triste réalité: la femme du peuple est esclave d’une pauvreté culturelle, morale et spirituelle. Elle se met à leur faire du catéchisme. Elle hésite encore sur sa vocation ; il faut dire qu’à l’époque les deux seules voies qui, pratiquement, s’ouvraient pour les jeunes filles étaient le mariage ou le cloître. Son nouveau confesseur, toujours jésuite, le Père Balestra, lui déconseille la vie de moniale, qui ne correspondait d’ailleurs pas à ses goûts, mais il lui conseille d’ouvrir une école pour les jeunes filles pauvres. Ce sera une école gratuite, décide-t-elle d’emblée. Elle est ouverte en 1685. Œuvre de pionnier, car cette école gratuite pour filles est la première du genre. Le premier objectif de la fondatrice est de donner une complète formation chrétienne aux filles du peuple et de les préparer à la vie civile.

Le pape Benoît XVI fait ainsi l’éloge de la sainte et de la formation qu’elle dispense : « Sainte Rosa aime répéter : "Je suis tellement plongée dans la volonté divine, que peu m’importe la vie ou la mort : je veux vivre aussi longtemps qu'il le veut, et je veux le servir autant qu'il lui plaît et rien de plus". De là, de son abandon à Dieu, naît l'activité clairvoyante qu'elle accomplit avec courage en faveur de l'élévation spirituelle et de l'authentique émancipation des jeunes femmes de son temps.»

Des disciples se groupent autour d’elle et après sa première école, Rose peut en ouvrir d’autres dans le diocèse. Non sans difficultés. Psychologiques d’abord, de la part des prêtres qui jusqu’ici ont le monopole du catéchisme, et de la part des savants et des nobles qui dédaignent ces écoles gratuites pour filles frustes et sont choqués de voir une femme de la haute bourgeoisie se livrer à une telle tâche; mais quand le succès s’affermit, les curés changent d’avis en constatant l’amélioration du niveau paroissial, là où existent des écoles, et les nobles demandent d’y envoyer leurs filles. Du coup, c’est Rose qui hésite car elle veut s’attacher en priorité aux pauvres, mais après avoir pris conseil, elle accepte. Le cardinal Marc Antoine Barbarigo, évêque de Montefiascone, entend parler de ces merveilleuses écoles et il en demande pour son diocèse. Rose s’y établit pour quelques années et y implante dix écoles. Sur place, son bras droit est une certaine Lucie Filippini, (canonisée en 1930). Quand elle revient à Viterbe, c’est le tour des difficultés matérielles et financières. Presque toutes ses collaboratrices se sont évanouies ; il n’en reste qu’une. Et les écoles sont grevées de dettes. Elle compte sur sa fortune pour les renflouer ainsi que sur des héritages auxquels elle a droit, mais on lui fait des difficultés. Rose essaie de défendre ses droits. Il y a des procès, mais on fait traîner exprès les affaires en longueur, alors qu’elle aurait un besoin urgent de fonds. Tout aurait périclité sans l’intervention de son frère Horace, le seul resté à la maison paternelle, et qui lui est d’un puissant secours. Elle peut donc essaimer à nouveau et se rend en 1707 à Rome où Lucie Filippini a ouvert une école, six mois plus tôt. Elle vient pour la remplacer momentanément, mais les élèves réclament leur première maîtresse et Rose doit partir dans un autre quartier. Après quelques années d’épreuves, elle crée une nouvelle école en plein centre de la ville éternelle, ville où elle se fixe définitivement en 1713. Désormais, elle est à la tête de dix-neuf écoles dans sept diocèses ; c’est le succès. Le pape Clément XI veut en être témoin par lui-même. Il vient en grande pompe assister aux leçons le 24 octobre 1716. Il est émerveillé et déclare : «Madame Rosa, vous faites ce que nous n’arrivons pas à faire, nous vous remercions, car avec ces écoles, vous sanctifierez Rome».

Elle et ses compagnes ne sont pas des religieuses proprement dites, mais Rose, qui a opté pour la spiritualité ignatienne, leur assure un cadre de vie porteur au point de vue spirituel. Elles ne font pas de vœux publics, mais elles mènent une vie quasi religieuse. Rose finit par rédiger des constitutions en 1714, remaniées en 1718. On les appelle les “Maestre pie Venerini” ou Maîtresses Pies. La sainte meurt à Rome en 1728. Sa congrégation existe encore de nos jours en plusieurs pays, et depuis 1941, les sœurs émettent des vœux religieux publics. Notons que les écoles du diocèse de Montefiascone ont formé une seconde congrégation, les “Maestre pie Filippini” … plus nombreuses que celles de sainte Rose.