Bienheureux Pierre
BONILLI
Nom: BONILLI
Prénom: Pierre
(Pietro)
Pays: Italie
Naissance:
15.03.1841 à San Lorenzo di Trevi (Spolète)
Mort:
05.01.1935 à Spolète
Etat: Prêtre -
Fondateur
Note: Prêtre
en 1863. Fonde en 1888 la Congrégation des Surs de la Ste Famille, pour
les pauvres et les orphelins.
Béatification:
24.04.1988 à Rome par Jean Paul II
Canonisation:
Fête: 5
janvier
Réf. dans
lOsservatore Romano: 1988 n.18
Réf. dans la
Documentation Catholique: 1988 p.583
Né en 1841,
Pietro Bonilli est ordonné prêtre en 1863. Il rénove à
tous les niveaux sa petite paroisse de Cannaiola, jusque là
bien médiocre. Ayant une grande dévotion pour la Sainte Famille, il fonde les Surs
de la Sainte-Famille pour laider dans ses activités caritatives. Soucieux de
construire des familles chrétiennes, il est un précurseur de lapostolat des
laïcs. Il comprend aussi limportance de la presse. Tombé malade, il mène pendant
de longues années une vie retirée dans la prière et loffrande et meurt à 94 ans
en 1935.
Pietro Stephano
Giuseppe (Pierre Stéphane Joseph) Bonilli naît le 15 mars
1841 à San Lorenzo di Trevi (diocèse de Spolète, province
de Pérouse, Ombrie). Ses parents sont Sabatino Bonilli et Maria Allegretti. Cest
une famille de petits propriétaires exploitants. A trois ans et demi déjà, en novembre
1844, il est confirmé à Cannaiola, village dont il sera
curé pendant 35 ans. Comme il ny a pas décole à San Lorenzo, son éducation
chrétienne est assurée par sa mère et son curé. Il est doué, et on le met dans une
école où il réussit très bien. Il veut être prêtre, mais nayant pas les moyens
de payer sa pension au séminaire, il suit lécole Lucarini
où il rencontre un prêtre don Ludovic Pieri, qui marquera sa vie. Ce prêtre original
mais ardent fonde la Pieuse union de saint Joseph dont Pietro devient lun des trois
premiers membres. Puis, ayant exhumé un vieux tableau représentant la Sainte famille,
don Ludovic le restaure, et cest le départ dun mouvement de dévotion envers
la Sainte famille. Parmi les condisciples de Pietro, il y a le bienheureux 2 Placide Riccardi. Pietro réussit très
bien, notamment en philosophie rationnelle, en
morale et en mathématiques. Toujours désargenté, il assure les fonctions de préfet de
discipline, non sans peine, car les pensionnaires sont bien peu obéissants. Enfin, il est
admis à lintérieur du séminaire ! Il songe même à se faire missionnaire,
mais on lui dit : « Tes missions sont ici ». Il rencontre aussi des
difficultés en lui-même, ayant par exemple des tentations contre la pureté. Il lutte
avec foi dans les ténèbres, et sa résolution est arrêtée une fois pour toutes :
Ou saint, ou mort. Il est ordonné prêtre le 19 décembre 1863.
Il accepte un poste de curé dans un village que tous les autres prêtres ont refusé, Cannaiola. Cette paroisse est non seulement modeste avec ses 600
âmes, et donc pauvre en revenus pour son desservant, mais elle ne brille pas davantage au
point de vue spirituel. Jean-Paul II dans son homélie ne craint pas de la décrire
ainsi : «Il demeura pendant trente-cinq ans dans une
paroisse située sur le territoire le plus déshérité de son diocèse de Spolète, où
la condition religieuse et morale était singulièrement pauvre et avilissante, marquée
par la dégradation du blasphème, du libertinage, du jeu, de livrognerie. »
Don Bonilli entreprend une action vigoureuse que le pape
décrit ainsi dans un tableau synthétique : « Il commença par une catéchèse
et une instruction religieuse intenses. Comme un précurseur, il se servit, pour les
promouvoir, de linformation et de la presse : La presse est larme de
notre époque, disait-il. Il comprit quil fallait associer les laïcs à son
uvre et il sut les rendre partie prenante de ses initiatives en leur confiant, comme
un père prudent et généreux, des tâches de responsabilité, tout en les faisant
pénétrer par ailleurs dans son expérience même de prière, afin quils
trouvent un pâturage dans la rencontre de Dieu et dans lEucharistie.
Surtout, il vit dans la famille le fondement de la renaissance de la société et de la
vie ecclésiale. Être une famille, donner une famille, construire la famille,
fut sa devise et son programme. Pour lui, la famille, toute famille, devait vivre sa
vocation et sa mission à lexemple de celle de Nazareth. »
Précurseur de
lAction catholique diversifiée, don Bonilli crée des
associations pour les garçons, les filles, les adolescents, les mères de famille, les
hommes et spécialement les paysans dont il connaît dexpérience les problèmes. En
1870, avec laide des hommes de sa paroisse, il restaure de fond en comble son
église qui
était entièrement délabrée. Pour ces actions multiformes, il faut des forces,
quil puise dabord dans la prière : Il organise chaque soir une visite au
Saint-Sacrement. Il faut aussi un modèle à suivre : la sainte Famille de
Nazareth ! Avec don Ludovic Pieri, il crée en 1871 la
Société des Missionnaires de la sainte Famille. Il lance une imprimerie qui
lui permet de faire connaître et de soutenir ses missionnaires. Il relance un magazine
sur la sainte Famille et en crée dautres, parmi lesquels Le Tabernacle
et Le Consolateur des Âmes du Purgatoire, ce qui révèle ses trois grands
amours : la sainte Famille, leucharistie et la prière pour les âmes du
purgatoire. Pour soccuper des pauvres, des orphelines (il a créé un orphelinat),
des aveugles et des sourds-muets, don Pietro fait appel aux Surs de la sainte
Famille de Bergame, mais elles déclinent loffre ; il fonde alors les
Surs de la sainte Famille de Spolète (lesquelles, à lheure
actuelle encore, continuent son uvre auprès des pauvres). En 1898, don Bonilli sétablit à Spolète où la Providence lui offre un
champ de travail encore plus vaste pour le développement de ses uvres. Il est aussi
économe et recteur du séminaire et veille à léducation des séminaristes, les
faisant profiter de sa riche expérience pastorale. Avec les surs, comme avec les
postulantes qui se présentent, il est très exigeant, leur faisant considérer la croix
comme une marque de prédilection du Seigneur. Lui-même a des ennuis avec la Hiérarchie,
car, en 1917, le nouveau Code de droit canon est promulgué et larchevêque de
Spolète pense quil faut y conformer luvre de don Pietri ;
on le soupçonne de répandre des superstitions et davoir des
expressions discutables au sujet de la dévotion à la sainte Famille. Lévêque
place les missionnaires sous sa coupe et, avant leur impression, contrôle les
publications. Le comble de la souffrance est atteint lorsque le Manuel des
missionnaires de la sainte Famille est mis à lindex (linterdit sera
levé par la suite). Don Bonilli souffre de cette méfiance,
mais il obéit comme il la toujours fait.
Sa santé est
atteinte dès 1918. Il doit se retirer dans une petite chambre de la maison-mère des
surs où il mène une vie dermite. En 1929, il tombe aveugle. Il accepte tout
pour lamour de Dieu. Mais ce qui le blesse le plus, cest de ne plus pouvoir
dire la messe. Il se sent un prêtre inutile. Il meurt avec sérénité le 5 janvier 1935
en faisant cette prière : « Jésus, Marie, Joseph, faites que je meure
paisiblement en votre sainte compagnie ».