Bienheureux François
de Jésus Marie Joseph PALAU Y QUER
Nom: PALAU Y QUER
Prénom: François (Francisco)
Nom de religion: François de Jésus Marie Joseph
Pays: Espagne
Naissance: 29.12.1811 à Aytona (Catalogne)
Mort: 20.03.1872 à
Tarragone
Etat: Prêtre - Carme
Note: Carme déchaux à Barcelone en 1832. Prêtre en 1836. Exilé de
longues années en France, puis aux Baléares. Ecrivain, journaliste,
prédicateur, ermite. Fonde les Carmélites missionnaires et les Carmélites
missionnaires thérésiennes, inspirées de Ste Thérèse et St Jean d'Avila.
Béatification: 24.04.1988 à
Rome par Jean Paul II
Canonisation:
Fête: 7 novembre
Réf. dans l’Osservatore Romano: 1988
n.18
Réf. dans la Documentation Catholique: 1988 p.583
Notice brève
Né en Espagne en 1811, François Palau y Quer entre chez le carmes déchaux où il reçoit le nom de Frère François de Jésus Marie. Il est ordonné prêtre en 1836. Il se distingue par son amour mystique de l’Église. L’agitation politique et sociale de l’Espagne le contraint deux fois à l’exil, d’abord en France, puis aux Baléares où il vit en ermite dans les grottes d’Ibiza. Là il peut donner libre cours à sa vocation carmélitaine en menant une vie de solitude et de contemplation. De retour en Catalogne, il prêche des missions populaires, mène une activité journalistique et littéraire. Il fonde deux Instituts de carmélites missionnaires et meurt en 1872.
Francisco (François) Palau
y Quer naît le 29 décembre 1811 à Aytona
dans la province de Lérida (région de la Catalogne) en Espagne. Il est baptisé
le jour même. Ses parents, pieux et de condition modeste, sont profondément
croyant. François est le septième d’une famille de onze enfants. A la fin de
ses études primaires, comme il est très doué, on conseille à ses parents de lui
faire continuer ses études. A 17 ans, il sent l’appel de Dieu et il entre au
séminaire de Lérida. Puis, à 22 ans, avant la fin de ses études de théologie,
il s’oriente vers la vie religieuse et entre au noviciat des Carmes déchaux à
Barcelone. Son nom de religion est Frère François de Jésus Marie Joseph. Il poursuit
ses études en restant à l’intérieur du couvent à cause des troubles politiques
qui agitent les provinces catalanes. Il reçoit l’ordination diaconale ‘intra
muros’ en 1834. Le 25 juillet 1835 une foule de révolutionnaires attaque et
incendie le couvent, et les frères sont dispersés. Finie la vie en
communauté ! Désormais il mènera la vie de Carme hors clôture. Néanmoins,
frère François peut être ordonné prêtre le 2 avril 1836. Dans son ouvrage ‘Mes
rapports avec l’Église’, il écrira : « Le jour où j’ai été ordonné
prêtre, j’ai été consacré par l’ordination à ton service, Église, et depuis ce
jour je ne m’appartiens plus, je suis à toi ainsi que toutes mes actions, tout
ce que je suis et tout ce que j’ai. » Après un bref moment d’apostolat en
cette période troublée, comme prédicateur de missions paroissiales, le Père
François préfère partir en exil, et de 1840 à 1851, il réside en France dans le
diocèse de Perpignan, puis à Montauban, notamment près du sanctuaire de
Notre-Dame de Livron. Il mène une vie de solitaire et assure en même temps la
direction spirituelle de quelques personnes attirées par son renom de sainteté,
notamment des espagnols en exil eux aussi ; et en particulier, Juana
Gracias qui deviendra sa principale collaboratrice dans la fondation de ses
instituts carmélitains.
De retour en Espagne, en
1851, le Père François est incardiné dans le diocèse
de Barcelone. Étudiant de près la situation, il est effaré de constater
l’indigence spirituelle et matérielle du peuple chrétien. Il crée alors l’
‘école de la vertu’ ; c’est une catéchèse pour adultes, donnée chaque dimanche
dans sa paroisse et qui s’étale sur une année, embrassant tout le mystère
chrétien et la vie morale. Cela fera la matière d’un ouvrage consigné ensuite
par écrit. Mais en 1854, on accuse l’école de s’être impliquée comme élément
perturbateur dans les grèves ouvrières qui secouent Barcelone. De nouveau le
Père François est contraint à l’exil, cette fois-ci dans les Baléares, à l’île
d’Ibiza où il restera jusqu’en 1860. Il y mène une vie d’ermite et là, nous dit
Jean Paul II, « dans la solitude d’Ibiza, il se consacre dans une vie de
contemplation à étudier ce mystère de communion qu’est le Corps mystique du
Christ, pour en arriver à la conclusion que, dans l’amour de l’Église, se
réalise le grand précepte du christianisme : l’amour de Dieu et du
prochain. … Poussé par cet amour, François s’écrie : “Ma mission se réduit
à annoncer aux peuples que toi, Église, tu es infiniment belle et aimable, et à
leur prêcher que tu les aimes”. » L’ardent missionnaire reçoit à deux
reprises de Rome le titre de ‘missionnaire apostolique’. Il prêche, fait des
missions populaires, de la catéchèse et encourage aussi la dévotion envers
Marie qu’il présente comme “le type et le modèle parfait de l’Église sainte”.
Comprenant l’importance de la presse, il écrit des articles et fonde un
journal, ‘El ermitano’. Mais l’œuvre de prédilection
du Père François est la fondation de ses instituts. En 1860, il fonde la
Congrégation des Frères de la charité, tertiaires de l’ordre du Carmel, à
Mallorca, et qui durera jusqu’à la guerre civile de 1936-39. En 1861, il fonde
la Congrégation des Carmélites tertiaires de l’ordre du Carmel à Ciudadela qui se subdivise ensuite en deux Instituts
toujours florissants aujourd’hui, les Carmélites missionnaires et les
Carmélites missionnaires thérésiennes. Celles-ci réalisent pleinement la
consigne donnée par le fondateur à sa collaboratrice Juana Gracias :
« Harmonie et union entre contemplation et mission. Amour et service de l’Église. »
Il est un domaine où le P. François
eut beaucoup à souffrir. Il est considéré comme exorciste en raison de son
activité, jugée par certains comme hasardeuse, en faveur des malades, des marginaux
et de soi-disant possédés qui arrivaient de partout à sa résidence. Il croit
ferme à l'influence maléfique du démon. Il développe ses positions dans son
journal El Ermitano et entreprend deux voyages
à Rome, notamment à l’époque du Concile Vatican I, pour présenter au Saint-Père
et aux Pères du Concile ses positions sur l’exorcisme.
Au début de l'année 1872, il se
retrouve à Calasanz où il se dévoue auprès des
malades atteints par une épidémie de typhus. Encore en pleine activité, il est
terrassé par une congestion pulmonaire grave qui l'emporte le 20 mars, à
Tarragone.