Bienheureux Joseph Benoît DUSMET
Nom:
DUSMET
Prénom:
Joseph Benoît (Giuseppe Benedetto)
Nom
de religion: Joseph Benoît (Giuseppe Benedetto)
Pays:
Italie
Naissance:
15.08.1818 à Palerme
Mort:
04.04.1894 à Catane
Etat:
Archevêque - Cardinal - Bénédictin
Note:
Bénédictin à San Martino della Scale.
Prêtre en 1842. Abbé du Monastère San Nicolo de
Catane en 1858. Archevêque de Catane en 1861. Cardinal en 1888. Très dévoué à
son peuple, attentif à la formation du clergé et des laïcs. Il développe le
collège romain bénédictin de St Anselme et œuvre à la création de la
Confédération bénédictine.
Béatification:
25.09.1988 à Rome par Jean Paul II
Canonisation:
Fête:
4 avril
Réf.
dans l’Osservatore Romano: 1988 n.39
Réf.
dans la Documentation Catholique: 1988 p.1092
Giuseppe Benedetto (Joseph Benoît) Dusmet naît le 15 août 1818 à Palerme en Sicile. Par son
père, le marquis Luigi Dusmet, il a des racines
belges. Sa mère s’appelle Maria Dragonetti. Dès l’âge
de cinq ans, il est confié pour son éducation au monastère bénédictin de sa
ville natale, San Martino delle Scale (Saint Martin
des escaliers). Peut-être se rappellera-t-il le geste charitable de saint
Martin lorsque, devenu évêque, il déclarera à son peuple : « Si j’ai
une petite pièce d’étoffe, je la partagerai avec le prochain ». Ce sera
pour lui comme une devise de charité. Et effectivement, à sa mort, on ne trouvera
même pas un drap pour l’ensevelir...
A 21 ans, il entre au noviciat de ce
monastère, et fait profession solennelle le 15 août 1840. Il est ordonné prêtre
deux ans plus tard et enseigne comme ‘lecteur’ en philosophie et en théologie
dans diverses maisons d’étude de son ordre. Après avoir exercé les fonctions de
‘Prieur’ ou ‘Prieur administrateur’ dans quelques monastères, il est élu Abbé
de San Nicolo ‘de Arenis’ à
Catane (Sicile). Il y restaure la discipline. Mais, en ce temps où l’Italie
constitue son unité, l’atmosphère politique est très troublée. En 1866, une loi
supprime les propriétés ecclésiastiques. Le monastère est confisqué et les
moines sont chassés, malgré les courageuses protestations de son Abbé. Aussi,
Dom Joseph Benoît Dusmet est-il le dernier Abbé de ce
monastère historique qui existait depuis 1091. L’année suivante, il est nommé
archevêque de Catane, dont le siège était vacant depuis six ans et il reçoit
l’ordination épiscopale à Rome dans la basilique bénédictine de
Saint-Paul-hors-les-murs, le 10 mars 1867. Le pasteur révèle alors sa grande
charité. Dans l’homélie de béatification, Jean-Paul II le décrit ainsi dans son
cadre de vie : « Il se dresse comme
témoin de la charité évangélique en des temps particulièrement
tourmentés pour la vie de l’Église, au milieu de conflits enflammés d’une part
et aux profondes altérations du tissu politique et social du pays, d’autre
part, dans une région ravagée par la succession d’épouvantables calamités
naturelles : épidémie de choléra, tremblements de terre, inondations,
éruptions de l’Etna, en plus de la constante et très vaste calamité qu’est la
misère des déshérités. » Cette charité se manifeste de façon
particulièrement éclatante lors de la mémorable éruption de l’Etna de 1886. Le
bourg riant de Nicosi court désormais le risque
d’être englouti par la lave brûlante. Les gens fuient ; l’évêque est sur
place jour et nuit. Il confesse et il aide ceux qui partent. À tout ce
dévouement, Mgr Dusmet ajoute le recours à Dieu. Avec
un grand esprit de foi qui étonne certains, il organise une procession dans
laquelle il porte le voile miraculeux de sainte Agathe, et, entouré de tout le
peuple, il s’avance au devant de la lave envahissante et bénit le feu avec le
voile de la sainte invoquée depuis toujours contre les éruptions de l’Etna. Et
quelques jours après, la lave s’arrête, contre toute attente, à 300 mètres des
habitations.
Avant que la promotion du laïcat soit
à l’ordre du jour dans l’Église, Mgr Dusmet a
conscience de son importance ; il veut que les fidèles soient formés pour
être capables de rendre raison de leur foi. Il crée deux périodiques et il
s’entoure d’auxiliaires laïcs pour réaliser ses initiatives. Il a aussi une
grande influence sur son Ordre bénédictin qui lui doit, pour une bonne part, le développement du
collège St Anselme à Rome et la préparation de la Confédération bénédictine
souhaitée par le Pape Léon XIII qui voulait regrouper les diverses
congrégations. En reconnaissance de ses éminents services, le pape le crée
cardinal en 1889, alors qu’il a 70 ans, mais lorsqu’il veut le nommer nonce
apostolique à Madrid, l’évêque refuse par humilité, et pour rester au milieu de
son peuple. Il meurt à 75 ans en 1894.