Bienheureux Michel
Augustin PRO
Nom:
PRO
Prénom:
Michel Augustin (Miguel Agustin)
Nom
de religion: Michel Augustin (Miguel Agustin)
Pays:
Mexique
Naissance:
13.01.1891 à Guadalupe
Mort:
23.11.1927
Etat:
Prêtre - Jésuite - Martyr
Note:
Premiers vux en 1913. Exilé, il étudie en Californie, Espagne, Belgique. Prêtre
en 1925, revient au Mexique en 1926. Ministère clandestin. Accusé faussement suite à un
attentat contre le général Obregon, condamné, sans procès,
à être fusillé.
Béatification:
25.09.1988 à Rome par Jean Paul II
Canonisation:
Fête:
23 novembre
Réf.
dans lOsservatore Romano: 1988 n.39
Réf.
dans la Documentation Catholique: 1988 p.1092
Notice
Pour le contexte historique, voir la fiche des 25 martyrs du Mexique 2 (1915 1937).
Miguel
Agustin (Michel Augustin) Pro Juarez naît en 1891 à
Guadalupe au Mexique dans une famille profondément chrétienne. Son père est un
ingénieur qui dirige lexploitation dune mine. Sa mère sappelle Josefa
Juarez. Le petit Miguelito, comme on
lappelle, manifeste un caractère très gai et même espiègle, prêt à jouer mille
tours. Devenu grand, il abandonne un moment la pratique religieuse, mais il y revient,
ému par lentrée de sa sur au couvent, et cest le point de départ de
sa vocation. Agé de vingt ans, il entre chez les Jésuites et fait ses premiers vux
le 15 août 1913. Inquiétés par le gouvernement mexicain anti-clérical,
les Jésuites en formation doivent sexiler aux Etats-Unis. Michel va aussi en
Espagne (deux séjours) et au Nicaragua, pour aboutir en Belgique à Enghien où il
achève son parcours de formation dans la maison détudes des jésuites français,
eux aussi exilés, par leur gouvernement. Malgré sa mauvaise santé et de continuelles
douleurs à lestomac, le jeune jésuite se distingue par une joie inaltérable et
communicative. Il est ordonné prêtre à 34 ans à Amiens, en août 1925. Lui qui venait
dun milieu aisé et qui aurait pu succéder à son père, il préfère les pauvres,
et en particulier, il prend contact avec les mineurs belges et français quil a
loccasion de rencontrer ; il sintéresse à la pastorale ouvrière et à
la JOC naissante (Jeunesse ouvrière catholique).
Malgré
la persécution qui sintensifie au Mexique avec larrivée au pouvoir du
général Calles, ses supérieurs pensent que lair du pays pourrait être
bénéfique à sa santé (que plusieurs opération nont pas pu rétablir). Le Père
Pro revient au Mexique en 1926 quelques jours après lédit interdisant la présence
des prêtres. A Mexico, pendant plus dune année, il exercera un ministère
clandestin périlleux. Les églises sont fermées et tout culte public interdit. Mais, il
a lart dagir sans être pris. Il se fait appeler Cocol
(nom dun pain sucré quil aimait dans son enfance). Il utilise toutes sortes
de déguisements, shabillant par exemple en gendarme pour visiter les prisons. Un
jour, alors que la maison où il se cache est cernée, il se déguise en inspecteur de
police, aborde un officier et lui reproche de ne pas agir assez énergiquement pour
arrêter ce vaurien de Pro ; lautre sexcuse, promettant
dintensifier ses recherches. Une autre fois, talonné par la police, il prend une
jeune femme dans ses bras et lui dit : « Aidez-moi, je suis prêtre »,
et la police passe en trombe sans prêter attention à ce couple. Dans cette vie de
proscrit, leucharistie est la force qui lanime et, pour en nourrir aussi ses
fidèles, il organise des stations eucharistiques disant la messe chaque jour
dans une maison différente. Il na pas peur de sexposer encore plus en
ajoutant à son ministère spirituel des services de charité en faveur des pauvres.
Finalement
il est pris, soupçonné à tort davoir fomenté avec son frère prêtre également,
un attentat contre lancien Président, le Général Obregon.
On le condamne sommairement. On se doute bien quil est innocent, mais Calles en veut
surtout à son caractère sacerdotal et à son ministère. Le 23 novembre 1927, on
lemmène au lieu dexécution. Là, après avoir prié et refusé le bandeau
sur les yeux, il élève une voix puissante pardonnant à tous et disant à Dieu son
innocence, puis il étend les bras en croix, tenant un crucifix dans une main et un
chapelet dans lautre, et avant dêtre transpercé par les balles, il
sécrie : « Vive le Christ Roi ! » Pour son enterrement, toute
manifestation publique est interdite, mais plus de vingt mille personnes sont aux
fenêtres ou laccompagnent en silence dans les rues. Parmi les prêtres martyrs de
cette période, le Père Pro est le plus connu.