Bienheureux Honorat de Biala Podlaska
KOZMINSKI
Nom: KOZMINSKI
Prénom:
Florent Venceslas Jean
Nom de
religion: Honorat de Biala Podlaska
Pays: Pologne
Naissance:
16.10.1829 à Biala
Podlaska
Mort:
16.12.1916 à Nowe
Miasto
Etat: Prêtre -
Capucin - Fondateur
Note: Capucin
en 1848. Prêtre en 1852. Prédication, direction spirituelle. Sous la persécution
tsariste, il fonda plus de 20 associations et congrégations que l'épiscopat polonais
décida de réorganiser en 1908, le P. Honorat étant écarté de leur direction.
Béatification:
16.10.1988 à Rome par Jean Paul II
Canonisation:
Fête: 16
décembre
Réf. dans
lOsservatore Romano: 1988 n.44
Réf. dans la
Documentation Catholique: 1988 p.1173
Florent Venceslas
Jean Kozminski naît en 1829 dans la ville de Biala Podlaska en Pologne. La piété de
ses parents marque son éducation. À 15 ans, il entre à lécole des Beaux-Arts, à luniversité où professe son père car il
limite en tout et désire être comme lui architecte, mais celui-ci meurt
lannée suivante et dès lors, Venceslas subit la mauvaise influence de ses
camarades ; il abandonne la pratique religieuse et devient même hostile. Cest
lépoque où les Russes dominent le pays. Une révolte contre eux ayant échoué en
1846, Venceslas est accusé davoir pris part à la conspiration. Faussement. Mais il
est tout de même mis en prison. Détention terrible, au cours de laquelle il contracte
une maladie. Cela le plonge dans de profondes réflexions. Il est dabord tenté
contre toute forme de croyance, catholique ou non, mais, en la fête de lAssomption,
le 15 août 1846, il retrouve dun coup sa foi. Il en attribue la grâce à la sainte
Vierge, ainsi quaux prières de sa mère. Après une année de détention, il est
libéré. Il se confesse publiquement de son apostasie passée et, ne sarrêtant pas
en si bon chemin, il entre chez les Capucins en 1848 et prend le nom dHonorat de Biala Podlaska. Quatre ans plus tard, il
est ordonné prêtre. Nommé gardien du couvent de Varsovie, il exerce un intense
ministère dans les alentours comme confesseur, prédicateur et visiteur des prisons. Avec
laide de Maria Angela Truszkowska, il fonde les
surs Féliciennes. Pour
susciter la piété des fidèles, il fonde aussi de nombreux
Cercles du Rosaire vivant. Sa piété mariale est inspirée du Totus tuus du Père
de Montfort 2 , invocation
quil répète souvent.
Une nouvelle insurrection ayant éclaté (1863-1864) le pouvoir tsariste réagit ; il fait régner une terreur policière et supprime tous les couvents. Les Capucins chassés de Varsovie sétablissent à Zakroczin où ils sont soumis à une étroite surveillance. Comme on leur interdit tout ministère à lextérieur, le Père Honorat pratique un ministère intra muros, prêchant, faisant de la direction spirituelle et pratiquant le ministère de la confession jusquà lhéroïsme. Il sintéresse avec prédilection aux jeunes qui, comme lui autrefois, séloignent de lÉglise. Il a le don du discernement, spécialement pour les vocations. Beaucoup lui demandent comment entrer en religion ; et surtout, beaucoup désirent faire vu de chasteté. Mais le gouvernement russe, lié à l'Église orthodoxe, semploie à affaiblir lÉglise catholique et il est interdit aux religieux de recevoir des novices. Le Père Honorat expose alors ce principe qui le guidera désormais : « La vie religieuse pour les femmes et les hommes est une institution divine, donc elle ne peut être supprimée, car sans elle, lÉvangile ne serait pas réalisé, elle peut donc et doit donc seulement changer de forme. » Sinspirant du Tiers-ordre franciscain, le Père conseille de faire des vux tout en restant chez soi et de vivre ainsi en religieux, se livrant comme eux à toutes sortes dapostolat, mais incognito et sans habit distinctif. Cest une anticipation des Instituts séculiers. Il crée ainsi vingt-six associations. En 1887, il fonde à Varsovie, avec Marie Françoise Witkowska, les Surs du Saint Nom de Jésus. Le Père Honorat décide de placer toutes ses uvres sous lautorité des évêques, mais en cette période de persécution, lépiscopat hésite. Néanmoins, quand la pression des Russes se relâche un peu en 1905, les évêques acceptent de superviser ces associations ; et du coup, ils en changent la forme. Le Père Honorat, essayant de défendre lesprit de ses uvres, est mis à lécart de la direction de celles-ci. Loin de se révolter, il écrit à ses fidèles amis : « Le Vicaire du Christ lui-même nous a révélé la volonté de Dieu et jexécute cet ordre avec la foi la plus grande Rappelez-vous, vénérables frères et surs, que se présente à vous loccasion de démontrer lobéissance héroïque à la sainte Église. » Dès lors, et jusquà sa mort, le Père Honorat continue son ministère du sacrement de la réconciliation. Il est aussi Commissaire général des Capucins de Pologne. Il a une abondante activité littéraire et enseigne la théologie ascétique.
On peut dire que toute sa vie fut marquée par des
souffrances physiques et morales. Frappé par une douloureuse maladie, il meurt en 1916.
Mais, comme le grain tombé en terre, il porte beaucoup de fruits. Aujourdhui
encore, dix-sept associations inspirées de sa spiritualité uvrent dans dix-neuf
pays sur quatre continents.