Sainte Théodore GUÉRIN
Nom: GUÉRIN
Prénom: Anne-Thérèse
Nom de religion: Théodore
Pays: France - Etats-Unis
Naissance: 02.10.1798 à Étables-sur-Mer
(Bretagne)
Mort:
14.05.1856 à Saint-Mary-of-the-Woods
(Indiana – USA)
Etat: Religieuse – Fondatrice.
Note: 1823, Sœur de la Providence de Ruillé-sur-Loir (enseignement). 1840, part pour les Etats-Unis. Fonde les Sœurs de la
Providence de Saint-Mary of the Wood.
Béatification: 25.10.1998 à
Rome par Jean Paul II
Canonisation: 15.10.2006 à
Rome par Benoît XVI
Fête: 14 mai
Réf. dans l’Osservatore Romano: 1998
n.43 p.3 - 2006
n.42 p.1-4
Réf. dans la Documentation Catholique: 1998 n.21 p.1049
Notice brève
Anne-Thérèse Guérin, en
religion Mère Théodore Guérin, naquit en Bretagne en 1798. Proclamer au loin le
message du Seigneur et avoir confiance qu'il nous donnera la force dans
l'adversité (cf 2Tm 4,17), telle fut la conviction
ancrée dans son cœur lorsqu'elle partit pour l'Amérique en 1840 avec cinq
compagnes pour affronter les incertitudes et les dangers du territoire
frontalier de l'Indiana (État du Middle West des Etats-Unis). Sa vie et son
œuvre furent toujours guidées avec sûreté par la main de la Providence dans laquelle
elle plaçait une confiance totale. Elle comprit qu'elle devait se consacrer au
service de Dieu, recherchant toujours sa volonté. Elle fonda les Sœurs de la
Providence de Saint-Mary of the Wood. En dépit des difficultés et
incompréhensions initiales, et des souffrances et peines qui s'ensuivirent,
elle ressentait profondément que Dieu avait béni sa Congrégation, la faisant
croître et créant un esprit d'union parmi ses membres. Dans les écoles et les
orphelinats, beaucoup de jeunes garçons et jeunes filles ressentirent, grâce à
Mère Théodore, la sollicitude bienveillante de Dieu dans leur vie. Elle mourut
en 1856, laissant le témoignage que tout est possible avec Dieu et pour Dieu.
Notice
développée
Anne-Thérèse Guérin,
naît en 1798, dans la petite ville d’Étables-sur-Mer dans le département des
Côtes du Nord (aujourd’hui Côtes d’Armor). Elle est éduquée très pieusement par
sa mère, Isabelle ; son père, faisant partie des armées napoléoniennes,
est la plupart du temps absent. Encore enfant, Anne-Thérèse recherche souvent
la solitude au bord de la mer, le long du rivage rocheux de son village,
consacrant de nombreuses heures à la méditation et la prière. Plus tôt que de
coutume, elle fait sa première communion, à dix ans, et déclare à son curé que
plus tard, elle sera religieuse. Lorsqu’elle a quinze ans, son père est
démobilisé, mais sur le chemin du retour à ses foyers, il est assassiné par un
groupe de brigands. Isabelle en est anéantie, à tel point que c’est Anne
Thérèse qui doit prendre les choses en mains, c'est-à-dire soigner sa mère,
s’occuper de sa petite sœur et cultiver le jardin. Temps de pauvreté et
d’épreuve. En 1823, ayant presque 25 ans, elle entre au couvent des Sœurs de la
Providence, récemment fondées à Ruillé-sur-Loir
(Sarthe), où elle reçoit le nom de Sœur Théodore. Là, elle se dévoue à l’œuvre
de l'enseignement dans les écoles. Puis, en 1839, ses Supérieures lui demandent
de se rendre aux Etats-Unis, pour implanter une nouvelle communauté dans une
‘mission’ de l'Indiana région du Middle West. Elle hésite, car à la suite d’une
grave maladie, elle ne peut plus se nourrir normalement, mais en bonne
religieuse de la Providence, elle fait confiance et accepte. Elles sont six à
partir. Lors d’une tempête en mer, elle écrit dans une lettre : «Quelle
force l’âme tire de la prière! Quel calme divin elle trouve dans le cœur de
Jésus. Mais quel confort peut-il exister pour ceux qui ne prient pas?». Le
voyage sur terre et sur mer est long. Elles arrivent le 22 octobre 1840 à
Saint-Mary-of-the-Woods dans l’Indiana, région alors
limitrophe où, en fait de mission, elles trouvent une minuscule chapelle de
rondins au cœur de la forêt et un prêtre seul. Elles s'agenouillent devant le
Très Saint Sacrement et rendent grâce, en demandant à Dieu de les guider dans
leur nouvelle fondation. Peu après leur arrivée, elles fondent une première
école. Avec une grande confiance dans la Divine Providence, Mère Théodore
surmonte de nombreuses difficultés : préjugés anti-catholiques,
rupture d’avec la maison-mère de Ruillé-sur-Loir,
maladies graves dans sa communauté, incendie qui détruit la récolte de toute
une année. Elle persévère envers et contre tout, ne désirant qu’une chose,
«qu’en tout et partout, la volonté de Dieu soit accomplie». Elle écrit à ses
amis: «Si cette pauvre petite communauté s’établit un jour, ce sera sur la
Croix; et c’est ce qui me donne confiance et me fait espérer, souvent contre
tout espoir». En dépit de ces difficultés, elle ressent profondément que Dieu
bénit sa Congrégation, la faisant croître et créant un esprit d'union parmi ses
membres. Avec une force intérieure puisée dans l'Eucharistie et la prière, elle
manifeste un amour particulier pour les pauvres et les enfants. Elle fonde
d’autres écoles et des orphelinats, ouverts aux filles et aux garçons. Elle
pouvait écrire au moment de mourir en 1856, après seize ans de séjour aux
Etats-Unis : « Que de bien a été accompli par les Sœurs de
Saint-Mary-of-the-Woods! Que de bien encore elles
seront en mesure d'accomplir, si elles demeurent fidèles à leur sainte
vocation! ».