Bienheureux Louis MONZA
Nom: MONZA
Prénom: Louis (Luigi)
Pays: Italie
Naissance: 22.06.1898
à Cislago (Varese)
Mort: 29.09.1954
à Milan
Etat: Prêtre - Fondateur
Note: Prêtre le 19.09.1925. Curé à Milan. En 1936,
il fonde linstitut séculier féminin des Petites Apôtres de la
charité. Leur oeuvre Nostra familia, crée en 1946, est consacrée aux
handicapés mentaux.
Béatification: 30.04.2006 par Benoît XVI
Cérémonie à Milan présidée par le Card. Dionigi Tettamanzi, Archevêque de
Milan, avec le Card. José Saraiva Martins, préfet de la Congrégation pour les causes
des saints
Canonisation
Fête: 29 septembre
Réf. dans lOsservatore Romano:
Réf. dans la Documentation Catholique:
Don
Luigi Monza est né à Cislago (Varese) le 22 juin 1898 dune pauvre famille
paysanne. Entré au séminaire à 18 ans, il fut ordonné prêtre le 19 septembre 1925. Le
début de son ministère fut marqué par toutes sortes dépreuves. Il fit même de
la prison durant le régime fasciste. En 1936 il fut nommé curé à San Giovanni de Lecco
(Milan), où il fut particulièrement attentif aux jeunes. En 1937 il trouva le chemin que
Dieu lui indiquait. Cest alors que prit naissance lInstitut séculier féminin
des Petites Apôtres de la charité. Leur vocation, toujours actuelle, est de
vivre dans le monde la consécration totale à lamour du Christ, et dimiter la
ferveur apostolique et caritative de la première communauté chrétienne. En 1946 vint
sajouter luvre Nostra famiglia pour les enfants handicapés
mentaux. Quant à don Luigi, en butte aux critiques, il se retira dans le silence pour les
derniers moments de sa vie, mais il avait donné à sa communauté les bases nécessaires,
et il mourut en paix le 29 septembre 1954.
Notice développée
Luigi (Louis) Monza naît à Cislago (Varese,
Lombardie) en 1898, dune famille paysanne, dont la seule richesse est le travail, le
courage et la foi. Il est baptisé le jour même, et confirmé à lâge de un an et
demi à cause de sa faible santé, par le cardinal Andrea Carlo
Ferrari 2 en
visite pastorale dans la région. Enfant, il fréquente un oratoire
(patronage) et sert la messe. À lissue de lune delles, au retour dans
la sacristie, le curé lui demande sil désirerait devenir prêtre. Timide,
lenfant rougit et ne répond rien. Il pleure pendant plusieurs jours, mais
noublie pas. Au contraire, il redouble dardeur pour son travail scolaire, se
retirant à létable pour économiser le chauffage et écrivant, avec une planche à
lessive sur les genoux en guise décritoire. Aidé par son curé, il peut, après
lécole primaire, continuer à étudier, mais il rencontrera beaucoup
dobstacles avant darriver au but, faisant preuve de cette ténacité et de
cette constance qui marqueront son action plus tard. Il doit faire face à laccident
de son père suivi de sa mort, au départ de sa sur au couvent, tandis que son
frère est appelé sous les drapeaux durant la première Guerre mondiale ; ainsi, la
mère reste seule, avec un enfant en bas âge. Normalement, comme soutien de famille, il
devrait renoncer au séminaire, où son curé - enfin - lui a obtenu une entrée gratuite.
Mais sa mère, généreusement, lui dit : « Ne te fais pas de souci pour
nous ; toi, vas-y, cest pour le Seigneur. » Peu après il est enrôlé à
son tour pour les derniers mois de la guerre. À sa libération, il reprend les études
et, le 19 septembre 1925, il est ordonné prêtre.
Don Monza est dabord vicaire en paroisse à
Vedano Olona (Varese), où son activité sexerce en trois domaines : il crée
une schola cantorum (jeunes chanteurs), il donne des cours de français pour ceux qui
émigrent en Suisse romande ou en France, enfin il monte une équipe de sport intitulée
Viribus unitis (union des forces). Cette initiative rencontre un franc
succès, ce qui porte ombrage au parti fasciste naissant, lequel essaie de créer des
groupes concurrents. Certains des jeunes de don Monza sont agressés. On va jusquà
créer un complot fictif visant le maire ; le vicaire et son curé sont accusés
den être les inspirateurs. Les deux prêtres sont mis en prison ainsi que quelques
jeunes. Reconnus innocents, ils sont libérés, mais don Monza doit quitter les lieux.
Après un séjour en paroisse, il est transféré en novembre 1928 au sanctuaire de la
Vierge des miracles à Saronna. À son activité de chapelain et de confesseur, il ajoute
laction auprès des jeunes. Cest comme confesseur quil rencontre deux
jeunes militantes chrétiennes, dabord Clara Cucchi, puis Teresa Pitteri. Il veut
créer avec elles une association dénommée Nouvelles familles, communauté
de femmes vivant dans le monde la consécration totale à lamour du Christ, et
imitant la ferveur apostolique et caritative des premiers chrétiens. Comme eux, les
associées ne se distingueraient ni par le costume, ni par les coutumes. Et leur
témoignage serait celui de leur vie chrétienne. La première réunion officielle de
lassociation date du 30 novembre 1936. Ainsi naît lun des premiers
Instituts séculiers de lItalie. Les membres vivent les trois vux
de chasteté, pauvreté et obéissance, tout en restant dans le monde. Leur nom est
Petites Apôtres de la charité. Leur programme comporte trois points :
faire bien le bien, contempler le Christ et se nourrir chaque
jour de sa parole, enfin, sortir de sa maison et aller au monde qui se perd, pour
sauver les individus.
Non sans difficultés, notamment financières, don
Monza achète un terrain à Vedano Olona, son ancienne paroisse et la première pierre
dune maison est posée le 29 août 1937. Une année plus tard, le cardinal Ildefonso Schuster 2 son évêque, (lui aussi futur bienheureux) le nomme curé de
saint Jean alla Castagne di Lecco, paroisse dun faubourg de Milan. Don Monza
réussit très bien auprès de ses paroissiens. Au centre de son activité, il met
ladoration eucharistique. Ses prédications toutes simples portent du fruit. Pendant
la 2e Guerre mondiale, il déploie sa charité, cachant les résistants, de
même quensuite,
il protègera les anciens fascistes. Et bien sûr, il
nabandonne pas son Institut. On y organise des Exercices spirituels. Le
18 janvier 1950 arrive lapprobation officielle de linstitut des Petites
Apôtres de la charité. Un jour, en janvier 1946, un médecin neurologue demande
aux associées de soccuper de la rééducation des enfants handicapés psychiques.
Elles nont pas de formation pour cela, mais elles y voient un appel de la Providence
et elles acceptent dans la foi. Avec elles, don Monza fonde l'Oeuvre appelée "La Nostra Famiglia", Notre Famille,
dédiée aux enfants handicapés. (Il y a actuellement 36 maisons en Italie et à létranger, et toutes
sappellent Nostra familia.)
Don
Monza vit de front l'engagement de curé et celui de fondateur. Grâce à lui,
luvre saffermit et se prépare à affronter un avenir aux vastes
horizons quon naurait pas pu imaginer. Luvre a encore besoin de
son fondateur pour saffermir, mais sa santé a toujours été fragile. Dans les
dernières années, les dérangements cardiaques dont il souffrait depuis longtemps
s'accentuent, sûrement aggravés par la douleur de la perte de sa mère, survenue le 17
avril 1953. Certains considèrent tous les engagements de don Monza comme excessifs. Et
même, le saint cardinal Schuster l'exhorte catégoriquement à choisir entre la paroisse
et la direction de ses religieuses. Don Monza souffre beaucoup de ces critiques, en
particulier de celles de son archevêque et il tâche de lui expliquer la situation dans
une lettre, tout en se déclarant prêt à obéir inconditionnellement à n'importe quelle
directive. En fait, le cardinal comme don Luigi Monza sont tous les deux proches de leur
fin. Don Monza est usé par son apostolat et ses épreuves. Après avoir subi un infarctus
sévère le 25 août 1954, il comprend quil nen guérira pas ; il reste
serein et silencieux et le 29 septembre suivant, il séteint en murmurant :
« Mon Jésus, miséricorde ».