Bienheureuse Marie-Thérèse de St Joseph TAUSCHER VAN DEN BOSCH
Nom: TAUSCHER VAN DEN BOSCH
Prénom: Anne Marie (Anna Maria)
Nom de religion: Marie-Thérèse de St
Joseph (Maria Teresa vom Hl. Joseph)
Pays: Allemagne
(Pologne) – Pays-Bas
Naissance: 19.06.1855 à Sandow (Brandenburg, Allemagne, actuellement
en Pologne)
Mort:
20.09.1938 à Sittard (Pays-Bas)
Etat: Fondatrice -
Religieuse
Note: Convertie du
luthéranisme, elle fonde en 1891 les “Sœurs Carmélites du divin Cœur de Jésus” qui
joignent la contemplation et le service des enfants délaissés. Elle meurt à
Sittard aux Pays-Bas, où elle a établi la maison-mère.
Béatification:
13.05.2006 par Benoît XVI
Cérémonie à Roermond (Pays-Bas) présidée par le Card. José Saraiva Martins, préfet de
la Congrégation pour les causes des Saints
Canonisation
Fête: 20 septembre
Réf. dans l’Osservatore
Romano:
Réf. dans la
Documentation Catholique:
Notice
brève
Mère Marie-Thérèse de St Joseph (dans le siècle Anna Maria TAUSCHER VAN DEN
BOSCH) naît en 1855 à Sandow dans le Brandebourg, en Allemagne (actuellement en
Pologne). D’une famille luthérienne, son père est pasteur. Anna Maria hérite de
la charité chrétienne de ses parents et de la piété mariale de sa mère.
Toutefois elle ressent depuis toujours une incompatibilité avec le
luthéranisme. Devenue catholique au prix de bien des souffrances, en 1888, elle
veut se faire carmélite après avoir lu l’autobiographie de sainte Thérèse
d’Avila, mais elle désire en même temps servir les pauvres, spécialement les
enfants délaissés. Comme elle ne peut mener ce genre de vie en clôture, elle
fonde en 1891 une nouvelle congrégation, les “Sœurs Carmélites du divin Cœur de
Jésus”. Les maisons se multiplient. La fondatrice meurt en 1938 aux Pays-Bas.
Notice développée
Ermanno Tauscher van den Bosch est un pasteur luthérien de Sandow, dans la
région du Brandebourg, en Allemagne (actuellement en Pologne). Sa femme, Maria
Paolina est aussi luthérienne, tout en nourrissant un grand amour pour la Mère
de Dieu. C’est pourquoi, en 1855, lorsqu’elle a son premier enfant, une fille,
et que le grand-père paternel, lui aussi pasteur, la baptise, le 24 juillet, sa
mère tient à l’appeler Anna Maria. L’enfant s’épanouit dans ce foyer heureux et
paisible, qui s’enrichit par l’arrivée de deux autres filles. En 1862, lorsque
la fillette a six ans, le père est nommé pasteur ‘Surintendant’ à Arnswalde.
Dans ce nouveau poste de travail, la vie des parents devient très occupée par
différentes activités pastorales et caritatives. La maman, accompagnée de sa
fille aînée, visite les pauvres et les malades, éveillant en elle un grand
amour pour le prochain.
Nouvelle
mutation du père en 1865 : il est nommé à Berlin, mais cette vie citadine
trépidante ne convient pas à la petite ; elle dépérit et doit parfois
interrompre l’école. Ses parents envoient les deux aînées, Anna Maria et Lisa,
dans une maison d’éducation à la campagne, chez “les Frères Moraves”
(descendants des Hussites). La ferveur qui anime certains de ces Frères fait naître
en elle le désir de devenir ‘Sœur’. Par ailleurs, au grand air, sa santé se
rétablit et elle devient une jeune fille ouverte et appréciée de tous, mais
inaccessible à la flatterie. À Pâques de l’année 1872, son père décide de la
faire revenir pour sa confirmation, ce qui constitue pour elle une grande
épreuve, car sans le dire explicitement, elle a toujours ressenti – et cela de
plus en plus – une grande incompatibilité avec le luthéranisme. Plus d’une
fois, quand on lui demande quelle est sa religion, spécialement au pensionnat,
elle reste sur la réserve, répondant qu’elle a sa religion personnelle. D’ailleurs, quand des
pasteurs qui fréquentent la maison paternelle discutent avec elle, ils lui
disent qu’elle a un esprit catholique. Autre difficulté : en 1873, on lui
fait une proposition de mariage qu’elle repousse d’emblée, déclenchant la
colère de son grand-père paternel, qu’elle aime pourtant beaucoup. L’année
suivante, elle a la grande douleur de perdre sa chère maman qui meurt
prématurément à l’âge de 45 ans, et Anna-Maria doit assurer la charge de
maîtresse de maison, jusqu’au remariage de son père cinq ans plus tard. Libre
dès lors de ses activités, elle réalise un rêve ancien en constituant un groupe
de jeunes filles qui confectionnent des objets, mis en vente au profit des
missions. Puis on la nomme directrice d’une maison d’aliénés à Cologne ;
elle accepte ce poste comme un sacrifice offert à Dieu. Cependant, c’est parmi
ces handicapés mentaux qu’elle trouve la pleine révélation de la vérité catholique
après laquelle elle a toujours aspiré.
Elle se convertit publiquement le 30 octobre 1888 en faisant profession de
foi catholique dans une église de Cologne, mais sans prononcer d’abjuration,
parce qu’elle n’a jamais appartenu librement, “pas même une heure”, à l’église
luthérienne. Le désir de se consacrer à Dieu se fait de plus en plus insistant.
Là-dessus, elle lit l’autobiographie de sainte Thérèse d’Avila. Elle pense
alors au Carmel, mais son confesseur lui dit que sa voie n’est pas d’entrer dans
un carmel classique déjà existant. Après réflexion, elle comprend qu’il lui
faudrait un carmel sans clôture. Cela lui permettrait, après avoir contemplé,
de mettre en pratique cette contemplation en assistant les enfants pauvres. Sa
conversion ne s’est pas faite sans déchirement car son père refuse désormais de
la recevoir. Elle est licenciée de son poste de directrice et elle erre
quelques temps sans travail, jusqu’au jour où elle trouve une place de ‘dame de
compagnie’ dans une famille berlinoise. Là, en se promenant dans la ville, elle
est choquée au spectacle de tous ces enfants, surtout italiens, qui, après un
travail harassant, traînent dans les rues sans aucun soutien de la part des
adultes. En pensant à eux, elle veut fonder une communauté qu’elle appelle
“Sœurs Carmélites du Divin Cœur de Jésus”, et pour les enfants, elle crée près
de Berlin, un premier refuge auquel elle donne ce nom suggestif : “Maison
pour les sans maison” (2 juillet 1891). Épreuve aussi du côté catholique,
puisque le cardinal Kopp, évêque de Breslau, lui interdit de porter l’habit
religieux. Finalement, elle se rend en Hollande, où, en 1897, le général des
Carmes Déchaux lui fait parvenir son admission dans la famille carmélitaine. Là
elle crée des maisons, notamment à Sittard où elle établit un premier noviciat.
Tous ces établissements sont appelés “Maison de Saint Joseph”, car en bonne
fille de Thérèse d’Avila, Anna Maria met toutes ses fondations sous sa
protection.
Puis elle va pour la première fois à Rome en 1903. Elle crée un maison
italienne à Crémone et en 1904, un cardinal lui donne la permission d’acheter à
Rocca di Papa une pauvre maison, pour en faire la Maison mère de sa nouvelle
Congrégation. C’est le début officiel du “Carmel du Divin Cœur de Jésus”. Avec
ses compagnes, elle émet ses premiers vœux religieux, le 3 janvier 1906. Elle
devient Sœur Marie Thérèse de Saint Joseph. Le même jour, 50 postulantes
prennent l’habit. Le charisme des sœurs – contemplation qui se traduit ensuite
en actions – doit développer en elles une charité ouverte à tous. La fondatrice
leur dit : « Nous ne devons pas nous contenter d'être seulement
tabernacle, habitation de Dieu, mais instruments de Dieu dont le Divin Sauveur
puisse se servir pour le salut des âmes ». Apostolat qui ne se limite pas
seulement aux enfants ; elles se doivent aussi d’accueillir les fils de
l'Église qui ont perdu le vrai chemin et ceux qui sont en quête de consolation.
« Chaque Carmélite du Divin Cœur de Jésus doit, comme un ange de réconfort
et de paix, descendre des hauteurs du Carmel vers les hommes chargés de
douleurs et sans paix ».
Les Sœurs essaiment jusqu’en Amérique. La maison mère italienne de Rocca di
Papa est expropriée par le gouvernement après la première guerre mondiale, sous
prétexte qu’elle est propriété allemande. Noviciat et maison mère se replient
donc sur Sittard (Pays-Bas). À la fin de sa vie, Mère Marie-Thérèse, atteinte
dans sa santé, peut de moins en moins voyager et reste à Sittard où elle
s’occupe de la formation des jeunes sœurs et des affaires de la Congrégation,
notamment en rédigeant les Constitutions. De plus en plus s’aiguise en elle la
nostalgie du retour vers la Maison du Père. Elle y parvient sereinement le 20
septembre 1938.