Bienheureux Moïse TOVINI
Nom: TOVINI
Prénom: Moïse (Mosè)
Pays: Italie
Naissance: 27.12.1877 à Cividate Camuno (Brescia)
Mort: 28.01.1930 à Brescia
Etat: Prêtre
Note: Prêtre le
09.06.1900. Professeur puis supérieur du séminaire de Brescia. Actif dans la
catéchèse.
Béatification:
17.09.2006 par Benoît XVI
Cérémonie à Brescia présidée par Mgr Giulio Sanguineti,
évêque de Brescia
Canonisation:
Fête: 28 janvier
Réf. dans lOsservatore Romano:
Réf. dans la
Documentation Catholique:
Notice
brève
Né en 1877
en Lombardie, au nord de lItalie, Moïse Tovini fut
ordonné prêtre à Brescia en 1900. De novembre 1904 jusquà sa mort, il fut
professeur au séminaire de cette ville, enseignant les mathématiques, la philosophie, la
sociologie, lapologétique, et la théologie dogmatique. Pendant les vacances, il
organisait des cours de religion pour les professeurs des écoles et des semaines
catéchétiques en différents centres. En 1917, lors de lépidémie de grippe
espagnole, don Moïse se dévoue au chevet des malades sans souci pour sa propre
sécurité. La formation des futurs prêtres et la catéchèse furent les deux pôles de
son action. En 1926, il fut nommé supérieur du séminaire de Brescia. Il meurt quatre
ans plus tard, âgé de cinquante deux ans, emporté par une pneumonie. Il a été le
professeur du futur Paul VI qui ladmirait.
Notice
développée
Mosè
(Moïse) Tovini naît en 1877 à Cividate
Camuno dans la province et le diocèse de Brescia, en
Lombardie (Italie). Son père, Eugénio, est comptable et sa
mère, Domenica Malaguzzi,
professeur ; ce qui permettra à Moïse de faire sa première scolarité à la
maison, avec sa mère. Il est laîné de huit enfants. Il a dans sa parenté un
oncle, Joseph Tovini 2 , avocat, grand
chrétien et père de famille nombreuse, qui sera béatifié lui aussi. Moïse va ensuite
à lécole où il est bon élève. Or, à cette époque, en 1891, on célèbre le
tricentenaire de la mort de saint Louis de Gonzague, patron de la jeunesse. Cela le frappe
beaucoup, lui et un autre élève Dominique Menna, futur
évêque de Mantoue. Tous deux sentent naître en eux la vocation au sacerdoce. Ils
deviennent grands amis et le resteront toute leur vie. Mais, à la maison, le père de
Moïse soppose à lentrée de son fils au petit séminaire. On lenvoie
donc continuer sa scolarité dans une école de Bergame ; mais là, par sa piété,
il tranche tellement sur les autres que ceux-ci le prennent en grippe et lui font subir
des brutalités. Alors, loncle Joseph Tovini convainc
son frère Eugénio de le laisser suivre sa vocation et Moïse
entre au petit séminaire de Brescia. Là, faible de santé, il obtient la permission de
loger chez son oncle Joseph. Pendant les vacances, on lui permet aussi de garder la
soutane et Moïse fait le catéchisme aux enfants qui, dès cette époque lappellent
don Mosè. Le catéchisme sera la passion de toute
sa vie.
Puis, cest
le grand séminaire. À vingt ans, il accomplit une année de service militaire et revient
au séminaire terminer sa préparation à la prêtrise. Avec une dispense dâge, car
il na que vingt-deux ans, il est ordonné le 9 juin 1900 dans la cathédrale de
Brescia. Il se plaît dans la petite paroisse où il est nommé ensuite, mais on
lenvoie continuer ses études à Rome, dans une université détat pour les
mathématiques et à la Grégorienne pour la philosophie et la théologie. Il
obtient une maîtrise dans ces trois disciplines. Il est alors nommé professeur au
séminaire de Brescia. Désormais, et jusquà la fin de sa vie, c'est-à-dire
pendant vingt-cinq ans, sa principale tâche sera la formation des candidats à la
prêtrise. On lenvoie de nouveau étudier, à Milan cette fois, pour obtenir une
maîtrise en théologie dogmatique. Il enseignera aussi la sociologie et
lapologétique. Cela ne lempêche pas de faire du ministère en paroisse. Le
caractère de son enseignement est la ponctualité, le sérieux avec lequel il prépare
chacun de ses cours, la clarté et lordre dans l'exposition, la bonté envers les
étudiants, la soumission aux directives du Saint-Siège, tout comme à celles de
lévêque. Pendant la guerre de 1914 1918, il nest pas appelé sous les
drapeaux, car il seconde dans une paroisse un curé malade, mais il risque tout de même
sa vie quand il se dépense au service des victimes de la terrible grippe espagnole.
Après la guerre, on le charge de compléter les études des séminaristes soldats qui
reviennent au séminaire. Il fait partie de la Commission diocésaine du catéchisme, et
travaille à former des professeurs de catéchisme ; il en a préparé ainsi des
centaines pour le diocèse de Brescia ! Nommé chanoine de la cathédrale,
Mgr Tovini est vice-directeur du tribunal
ecclésiastique et responsable de la censure pour les livres.
En 1926, quatre
ans avant sa mort, il est nommé supérieur du séminaire. Il cherche à récuser cette
charge qui croit-il dépasse ses capacités, mais lévêque insiste.
Ayant accepté, Mgr Tovini indique demblée aux
séminaristes quels doivent être les trois piliers du prêtre ; ce sont les trois
blancheurs : lhostie, Marie et le Pape. Avec les séminaristes, il
est doux et compréhensif, sans rien relâcher de sa vigilance constante sur les âmes. Il
sait gagner les curs, mais on laccuse dêtre naïf et trop bon ;
Mgr Tovini accepte en silence les critiques de ses proches
collaborateurs et, finalement, sen ouvre à lévêque, disposé à céder sa
place à un autre ; mais à nouveau, lévêque le soutient en lui déclarant
énergiquement : « Je porte ma croix, toi aussi porte la tienne ». Des
critiques lui viennent aussi du monde politique. Atteint dune pneumonie, il meurt à
cinquante deux ans en 1930.
Parmi ses
élèves, il a eu Jean Baptiste Montini, le futur Paul VI,
lequel, en 1956, étant alors évêque de Milan et cardinal, a écrit une préface pour sa
première biographie, dans laquelle il dit : « "Cétait un prêtre
pieux, savant et zélé; et on peut ajouter, une profusion d'autres adjectifs: courtois,
humble, calme, raffiné, généreux, patient, loyal.... Il était prêtre dans tout son
être, comme les prêtres devraient lêtre. En effet, il avait des qualités
uniques: il se distinguait par une forte intelligence spéculative; sa bonté était
voilée par sa simplicité ingénue et par une timidité quil na jamais
réussi à surmonter. Tout en lui était si modeste et réfléchi que pour l'apprécier à
sa juste valeur, il était nécessaire dêtre près de lui un certain temps et de
bien le connaître. Et après lavoir bien connu et apprécié, l'éloge ne portait
pas tant sur la singularité de ses vertus que sur léquilibre, lharmonie et
lordre de ses dons, naturels et acquis, et cela donnait le prêtre le plus rare et
en même temps l'être le plus commun; l'homme assez parfait pour quon
ladmire, et en même temps accessible à tous pour quon puisse
limiter. »