Bienheureuse
Marie Thérèse de Jésus SCRILLI
Nom: SCRILLI
Prénom: Maria
Nom de religion: Marie
Thérèse de Jésus
Pays: Italie
Naissance: 15.05.1825 à Montevarchi
(Arezzo)
Mort:
14.11.1889 à Florence
Etat: Fondatrice
Note: Fondatrice en
1854 de l’Institut du Carmel de Notre Dame (actuellement
Congrégation des Sœurs de Notre-Dame du Carmel) pour l’éducation civile et
religieuse des filles et des jeunes femmes, à travers les vicissitudes d’une
époque mouvementée.
Béatification:
08.10.06 par Benoît XVI
Cérémonie à Fiesole (amphithéâtre
romain) présidée par le Card. José Saraiva Martins,
préfet de la congrégation pour les causes des Saints
Canonisation:
Fête: 14 novembre
Réf. dans l’Osservatore Romano:
Réf. dans la
Documentation Catholique:
Notice
Maria Scrilli naît en 1825 à Montevarchi
(Arezzo) en Toscane. Sa famille est influente dans la cité. On avait décidé de
l’appeler Palmire (nom qui ne figure pas au
martyrologe), mais au baptême, la marraine a un trou de mémoire,
ou plutôt “une inspiration du ciel”, et on l’appelle Maria ; l’intéressée
écrira plus tard dans son autobiographie: « J'étais très
reconnaissante de porter le nom de Celle que j'ai aimée et aime toujours, comme
ma chère Mère. » Par contre, peu aimée de sa mère terrestre, Maria réagit
positivement, recherchant la volonté de Dieu et comprenant précocement ce
qu’est la croix. Pendant son adolescence, une maladie mystérieuse l’immobilise
pendant deux ans, puis elle a une vision du saint martyr Fiorenzo (Florent)
auquel elle attribue la guérison qui s’ensuit. Pendant sa convalescence, elle
réfléchit à son orientation et pense à la vie religieuse. Ses parents n’y sont
pas favorables ; elle entre néanmoins au carmel de Florence. Mais elle
comprend qu’elle est appelée à autre chose. Une sainte religieuse sur le point
de mourir, lui prédit que Dieu veut beaucoup de choses d’elle et qu’elle
connaîtra amertume et douleur. Maria ne reste que deux mois au Carmel, assez de
temps cependant pour devenir tertiaire carmélitaine et recevoir le nom de Marie
Thérèse de Jésus.
De retour à la maison, elle regroupe des petites
filles chez elle et fait leur instruction ; des collaboratrices se
joignent à elle, si bien qu’elle peut fonder une autre école à Foiano. Le succès est au rendez-vous. Mais pour ne pas
déranger sa famille, à Montevarchi, elle songe à
s’établir hors de la maison. Justement, le Conseil de ville lui propose de
tenir une école ‘léopoldine’. (À l’époque, l’archiduc
Léopold II de Habsbourg gouverne le duché de Toscane.) Elle accepte et crée en
même temps, avec trois de ses compagnes, le 15 octobre 1854, l’“Institut du
Carmel de Notre Dame”, mais pas pour longtemps, car c’est l’époque troublée de
l’unification de l’Italie. Le gouvernement autrichien des Habsbourg est
renversé et, avec l’arrivée au pouvoir des Italiens, influencés par les
francs-maçons, l’anticléricalisme s’installe. La mère Scrilli
et ses compagnes sont chassées de l’école d’état de Montevarchi en 1859 ; celle de Foiano aussi est
fermée ; l’Institut est supprimé et les sœurs ont interdiction de porter
l’habit. Maria se défend vigoureusement, mais en vain. Elle réagit alors en
fondant à Montevarchi en 1862 une
école privée, laquelle est aussitôt supprimée. Quinze années se passent dans
l’épreuve et l’incertitude. En 1878, à Florence, elle fonde à nouveau une
communauté et un internat pour petites filles pauvres. L’œuvre prospère ;
l’enthousiasme des sœurs attire des vocations.
La spiritualité de la mère Scrilli,
depuis son enfance, peut se traduire par cette phrase de son
autobiographie : « Par moi-même, je ne puis rien faire et, même si je
le pouvais, je ne le voudrais pas, parce que je ne désire rien d’autre sauf
ceci : que votre volonté se fasse en moi. Fiat voluntas
tua ». Un élément majeur de sa spiritualité est aussi le désir de
réparation et l’amour de la croix, ardeur qu’elle entretient au feu de sa
contemplation carmélitaine, car elle se veut, comme le Christ et les apôtres, à
la fois active et contemplative, Marthe et Marie. Aussi, les sœurs de
l’Institut font-elles un quatrième vœu, celui de “se donner au service du
prochain au moyen de l’instruction morale chrétienne et civile donnée aux
filles et aux jeunes femmes” (règle et constitutions, 1854-55, N. 1).
L’épreuve vient encore la visiter à la fin de sa vie : Beaucoup de ses
compagnes meurent, que ce soit par maladie contagieuse, excès de travail ou de
pénitence ; elle-même meurt à 64 ans, le 14 novembre 1889.
Il ne reste plus de son Institut qu’une novice et une postulante ! Mais
la Providence veille, même si la fondatrice n’en voit pas l’effet ici-bas. En
effet, un an auparavant, le 1er mai 1888, une certaine Clementina Mosca, était entrée comme élève à l’Institut et
on pensait que cela serait une vocation prometteuse ; mais elle avait
bifurqué vers les dominicaines de Sodo. Cependant,
quand on apprend la mort de la Mère Scrilli, la
Prieure dominicaine dit à Clementina que sa place est
là-bas. Elle sort donc du couvent, et, le 1er décembre 1889, deux
semaines après la mort de Mère Scrilli, Clementina revient dans son minuscule Institut ; elle
en devient la supérieure, et la fondation moribonde refleurit, sous le nouveau
nom de “Sœurs de Notre Dame du Mont Carmel”. A l’époque de la béatification,
quelques 150 ans après leur fondation, les sœurs sont 250, réparties en
plusieurs pays.