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Franciscains martyrs d'Ethiopie (1716)
Béatification: 20.11.1988 à Rome par
Jean Paul II
Canonisation:
Fête: 3 mars
Note: 3 frères mineurs
franciscains réunis en 1711 pour une expédition dévangélisation en Ethiopie.
Martyrisés le 3 mars 1716 sur le mont Ambo Abo, près de
Gondar.
Réf. dans lOsservatore Romano: 1988
n.47
Réf. dans la Documentation
Catholique: 1989 p.48
Notice
générale
Le christianisme est apporté
en Éthiopie par les chrétiens coptes égyptiens dès les premiers siècles de
lÉglise. Mais au Ve siècle, ils adoptent le monophysisme, hérésie
dEuthychès, pour qui la nature humaine du Christ a
cessé dexister comme telle, étant assumée par sa personne divine de Fils de
Dieu ; cette doctrine est condamnée par le Concile de Chalcédoine en 451.
Au cours des siècles,
malgré la forte pression de pays musulmans qui lentourent, cette église
éthiopienne réussit à tenir dans la foi. Elle est même très fervente et le pays
compte de nombreux monastères florissants. Mais elle est isolée et à cause des menaces
extérieures, le roi dÉthiopie, le négus, fait appel aux chrétiens
latins à la fin du XVe siècle. Au 16e et jusquau début du
17e, des jésuites essayent de simplanter dans le pays, mais après avoir
obtenu quelques succès, leur entreprise échoue quand ils tentent de supprimer certains
usages (observance du sabbat, circoncision). À cette époque-là, lÉthiopie est
encore une région très peu connue des chrétiens occidentaux et il est difficile
détablir des relations entre les deux églises, romaine et éthiopienne, car il y a
des incompréhensions dues à lignorance réciproque de la langue, aux différences
de mentalités et à la culture.
Néanmoins,
au début du 18e siècle, la Congrégation Pro propaganda
fide (pour la propagation de la foi) envoie un
groupe de franciscains. Cela se solde par un échec en 1710. Lannée suivante, la
Congrégation décide une nouvelle tentative en suivant un itinéraire à partir de
lÉgypte. Le groupe est composé de trois franciscains, le Père Libérat Weiss, allemand, nommé Préfet apostolique, et deux
Italiens, les Pères Samuele Marzorati
et Michele Pio Fasoli. Ils partent le 3 novembre 1711, et arrivent à Gondar, la
capitale, en 1712. Ils sont bien accueillis par le négus. Ils peuvent se déplacer et
prêcher, mais pas en dehors de leur église, car le peuple est méfiant vis-à-vis des
européens. Ils apprennent la langue et soignent les
plus pauvres et les nécessiteux, qu'ils soient musulmans ou chrétiens coptes,
manifestant à tous leur considération fraternelle.
Une fois quils se sentent admis, les franciscains commencent à dialoguer de façon
courtoise et à exposer la foi catholique. Colère des coptes. Pour éviter des désordres
dans un pays déjà troublé, le négus, doit malgré lui éloigner les missionnaires en
les envoyant dans la province du Tigré. Mais lorsque le roi tombe malade, cest un
prétexte utilisé par ses opposants pour le mettre à lécart et installer un autre
roi à sa place. Les missionnaires sont ramenés à la capitale pour y être jugés. On
leur promet la vie sauve sils acceptent la foi et les usages coptes. Ils restent
fermes dans la foi catholique et, condamnés à mort après un procès factice, ils sont
lapidés sur les pentes du mont Ambo Abo, près de Gondar, le
3 mars 1716.
Dans
lhomélie de béatification, le pape Jean-Paul II fait ainsi leur éloge :
« Par leurs travaux missionnaires, leurs souffrances et leur mort, les martyrs Liberat, Samuele et Michele
Pio sont des exemples éclatants de la façon dont la vérité
peut être annoncée et vécue, sans pour autant renoncer à lamour. » Avec le
Pape, notons quà lheure actuelle, les deux Églises surs (romaine et
copte éthiopienne) entretiennent de bons rapports cuméniques, et elles
uvrent ensemble pour alléger la peine de ceux qui souffrent.
Voir
également les trois fiches individuelles :