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LA CONFIANCE ABSOLUE EN DIEU
A L'AUBERGE DE LA CROIX BLANCHE
Le 16 juin 1792, naît à Soyhières (Jura suisse) Thérèse Chappuis, la septième d'une
famille de onze enfants.
Son père, aubergiste du village, est un homme cultivé et un chrétien convaincu. Sa
mère est la femme vaillante de la Bible, "elle surveille la marche de sa maisonnée
et elle ne mange pas le pain de l'oisiveté" (Pr 31,27).
Baptisée le jour même de sa naissance, Thérèse grandit heureuse dans ce foyer uni et
fervent, marqué par la tourmente révolutionnaire qui sévit même dans ce coin du Jura.
Un prêtre, oncle de Madame Chappuis, ne doit-il pas, quand il se trouve à Soyhières, se
dissimuler dans une cachette obscure d'une maison proche de l'Auberge? A minuit, l'abbé
Fleury sort de son refuge pour célébrer la Messe dans une petite pièce lambrissée où
toute la famille se réunit.
C'est là qu'à quatre ans, Thérèse, admise à la célébration, reçoit la révélation
du mystère eucharistique. «Je compris tout, dira-t-elle. Dieu se révéla à
moi; je vis que c'était le Sacrifice du Sauveur et j'en reçus une impression de lumière
qui m'est toujours restée présente». C'est le commencement d'un long chemin dont
l'Eucharistie sera toujours le Soleil.
A peine âgée de huit ans, "la petite sainte de Monsieur Chappuis", comme on
l'appelle au village, fait sa Première Communion. Dès ce moment, elle se donne à Dieu
sans réserve: elle sent qu'elle n'est plus seule et tout semble se transformer autour
d'elle.
EFFICACE ET GAIE
A quatorze ans, ses parents l'envoient parfaire son éducation au Pensionnat * de la
Visitation de Fribourg où sa soeur aînée est déjà religieuse. Malgré une santé
délicate, son entrain, sa gaieté et sa gentillesse font de Thérèse une compagne très
appréciée qui ne se distingue en rien des autres élèves, sinon par une attention
soutenue à tout ce qui est son devoir.
De retour à Soyhières, Thérèse seconde ses |
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