SEPTIÈME PARTIE

Pour les âmes pieuses

 

SEPTIÈME PARTIEPour les âmes pieuses

CHAPITRE PREMIER — Grands bienfaits spirituels naissant d'une protection temporelle

278 — Grâces de consolation et de force.

279 — Réconciliation d'un fils avec ses parents.

280 — Deux âmes sauvées du désespoir.

282 — Merveilleux fruits d'un pèlerinage à la tombe de sr Thérèse.

283 — Vocation religieuse sauvegardée.

CHAPITRE DEUXIEME — Guérisons corporelles déterminant des conversions

284 — Guérison d'une fracture au crâne et retour du blessé à la vie chrétienne.

285 — Guérison spirituelle et corporelle.

286 — Guérison d'un père de famille amenant la conversion de sa femme et de sa mère.

287 — Guérison de paralysie et réconciliation du malade avec le bon Dieu.

CHAPITRE TROISIÈME — Guérisons accompagnées de grâces spirituelles

288 — Guérison et entrée au couvent.

289 — Vocation religieuse sauvée par l'intercession de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

290 — Guérison d'un jeune soldat orphelin.

CHAPITRE QUATRIÈME — Pluie de « roses eucharistiques »

291 — Infirme délivrée de ses maux qui la privaient de la Communion quotidienne.

293 — Guérison d'une malade incurable, conduite ensuite, chaque matin, à la sainte Table par une force surnaturelle.

294 — Guérison remarquable.

CHAPITRE CINQUIÈME — Guérisons obtenues de Notre-Dame de Lourdes par l'intercession de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

295 — Guérison d'enfant.

296 — Guérison de congestion pulmonaire.

297 — Guérison d'une fracture à la cheville.

298 — Guérison d'une malade reconnue incurable.

299 — Guérison accompagnée de faveurs extraordinaires particulièrement touchantes.

300 — N.-D. de Lourdes indique Sœur Thérèse comme médiatrice entre elle et une malade.

301 — Guérison d'une religieuse Cistercienne.

 

 

CHAPITRE PREMIER — Grands bienfaits spirituels naissant d'une protection temporelle

 

278 — Grâces de consolation et de force.

 

Eaubonne (S.-et-O.), 8 juillet 1912.

 

Si vous saviez comme nous avons du courage pour tout endurer, mon mari et moi, depuis que Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus nous a pris sous sa protection ! Lorsque nos ennuis et nos peines augmentaient, elle nous aidait tellement à les supporter que je ne les sentais presque plus; il me semblait que mon abandon à la volonté de Dieu allait toujours croissant.

Combien de fois ai-je eu l'impression, dans les moments les plus pénibles, que Sœur Thérèse était auprès de moi et m'aidait ! Je suis peut-être bien présomptueuse, mais quand j'avais dans mon ménage une somme d'ouvrage au-dessus de mes forces et de mon temps, elle travaillait sûrement avec moi car, au dire des personnes qui vivaient autour de nous, j'en faisais plus qu'il n'était humainement possible d'en faire, et je n'ai jamais été ni fatiguée ni malade.

Maintenant qu'elle a obtenu pour nous le repos, au regard des choses de la terre, je lui demande chaque jour de nous aider à marcher sans défaillir dans la voie que Dieu nous tracera.

 

M. B.

 

279 — Réconciliation d'un fils avec ses parents.

 

R. (Eure), 11 août 1912.

 

Depuis le jour où j'ai prié Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, le bonheur est entré chez moi et chez mes parents.

Le début de cela, c'est que je ne voulais plus rester chez mes parents ; on ne s'entendait plus, les affaires ne marchant pas très

 

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bien; donc je suis parti à Paris le 11 juillet dernier pour chercher une place. Heureusement, j'étais accompagné de l'image-relique de la sainte Sœur Thérèse.

Arrivé à Paris, je n'ai pas trouvé ce que je voulais ; le chagrin m'a empoigné, et je suis entré dans une église où j'ai fait une courte, mais très fervente prière à Sœur Thérèse.

Je suis sorti de l'église avec de l'espoir ; et, en effet, environ une heure après, il me vint à l'idée de rentrer chez mes parents et de leur demander pardon, puis de leur promettre de leur donner satisfaction à l'avenir.

Chose dite, chose faite. Je pris le train pour R., et je fus réintégré au domicile paternel. Depuis, nous sommes très heureux et les affaires vont beaucoup mieux aussi.

 

A. C, boucher.

 

280 — Deux âmes sauvées du désespoir.

 

N. (Seine), 7 octobre 1912.

 

Deux personnes de ma connaissance, étant dans le commerce et rencontrant de très graves difficultés, étaient sur le point de se suicider. Sur l'instance que je leur fis de prier avec moi Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, l'espoir leur revint et ils reconnurent bientôt sa puissance. Par manque d'argent, le magasin devait être saisi ; mais à la fin de la neuvaine, les créanciers vinrent eux-mêmes en aide aux désespérés !

Veuillez, ma Rde Mère, publier ce fait en remerciement.

 

J. F.

 

281 — Un foyer sauvé de la misère matérielle et de la ruine morale.

 

M. (Somme), 29 novembre 1912.

 

Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus nous a sauvés du désespoir. Notre foyer était secoué de fortes rafales, presque menacé d'être détruit. Depuis que je possède ce trésor merveilleux : le livre de Sœur Thérèse, nous avons trouvé la paix et la joie !

La foi de mon mari s'affaiblissait; et maintenant, comme il prie ! comme il retourne avec bonheur vers Notre-Seigneur !

Je ne vous ai pas dit, ma Rde Mère, le pourquoi de mon retard à vous remercier de votre envoi. J'avais demandé à votre chère petite sainte d'implorer le bon Dieu pour trouver un emploi à mon mari.

Or, je reçus ses chères reliques le jeudi, 21 novembre, et le samedi, se présentait une place de surveillant de chantier avec les meilleures garanties, et dans une famille chrétienne. Nous nous y présentâmes le lundi 25; j'avais sur moi mes chères reliques; depuis, nous priions Dieu, par l'intercession de notre bien-aimée petite Reine, attendant fiévreusement la réponse; celle-ci vient de nous parvenir à l'instant, et elle est favorable !

Mon mari gagnait à sa place actuelle 600 francs par an environ,

Pour les âmes pieuses.

 

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et la nouvelle place présente 1200 francs ; de plus, nous serons logés, chauffés et éclairés.

Oh ! non, ma Rde Mère, il m'est impossible de vous dire notre reconnaissance! Elle durera jusqu'à notre dernier soupir, et nous ne la tairons jamais, afin que les âmes soient sauvées par cette sainte comme nous le sommes nous-mêmes!...

 

G. F.

 

282 — Merveilleux fruits d'un pèlerinage à la tombe de sr Thérèse.

 

X. (Calvados), 28 décembre 1912.

 

Je viens vous l'aire part de la grande joie que j'ai eue en allant au Carmel et sur la tombe de ma chère petite Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

Une bonne sœur tourière m'a donné une rose et quelques pieds de Heurs. Je les ai repiqués avec soin et ils ont pris racine. Ils répandent par moments un parfum suave.

[Il faut noter que les boutures en question n'ont pas eu le temps de fleurir, ce n'en est d'ailleurs pas la saison, le parfum émane donc de simples tiges, plus ou moins desséchées.]

Mon petit garçon me disait hier : « Hausse-moi, maman, que je sente ces plantes, oh ! qu'elles sentent bon ! »

Depuis longtemps j'étais accablée de peines bien cruelles ; mon mari se livre à la boisson et me rend la vie insupportable. Ma santé se ressentait de ces souffrances morales ; j'avais un si grand mal de tête que je ne pouvais plus dormir, la nourriture m'étouffait, j'étais dans un perpétuel tourment d'âme et de corps. Le médecin appelait cet état de la neurasthénie, mais ses remèdes ne changeaient rien à mon mal.

Le 3 novembre dernier, je vis, dans le journal la Croix, un article sur les miracles de SrThérèse de l'Enfant-Jésus. Mon mari m'enieva ce journal ; mais j'avais un si grand désir d'aller sur la tombe de la sainte que )e partis le 17 novembre, au soir, et fis le voyage de nuit, emmenant avec moi mon cher enfant.

Le 18, je me présentai au Carmel où l'on me donna deux souvenirs de Sœur Thérèse ; j'en mis un sur mon petit garçon et gardai l'autre pour moi.

Depuis que je le porte, mes maux de tête sont finis, mon sommeil est tranquille, mes tourments ont cessé, tout est changé du mal au bien.

Je ne pourrais vous dire, ma Rde Mère, tous les bienfaits que j'ai reçus et que je reçois tous les jours de votre petite sainte.

Le surlendemain de mon pèlerinage, voyant mon mari faire son tapage ordinaire, j'étais bien résolue à partir et à demander la séparation. Je quittai la maison pour aller prendre le train et, en route, je suppliai Sœur Thérèse avec toute la ferveur de mon âme : « Descends du ciel, ô puissante petite Sœur ! » lui criai-je.

 

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J'avais à peine fait trois cents mètres que quelqu'un, envoyé par mon mari, me rejoignait et me priait de sa part de bien vouloir revenir pour recevoir à déjeuner un convive inattendu. J'ai obéi et, comme ce monsieur ignorait notre pénible situation, je n'ai rien laissé paraître. Eh bien, la petite sainte s'est servi de cet homme pour nous réconcilier !...

D'ailleurs, il faut que je l'avoue : si, depuis un an, je priais sans être exaucée, si j'étais au contraire accablée de malheurs, peut-être était-ce à cause de mon infidélité. J'avais fait un vœu et je ne le tenais plus !... A partir du jour où j'ai mis sur moi la relique, j'ai eu le courage de l'accomplir.

Et maintenant tout me réussit. Il y a une chose qui me frappe aussi beaucoup, c'est que mon petit garçon, un bébé de quatre ans, qui raconte tout ce qu'il voit et entend, n'a absolument rien révélé de notre voyage à Lisieux. Il aime sa chère petite Thérèse et la prie tous les jours ; quand nous sommes tous les deux seuls, il ne cesse d'embrasser ses images.

Mon grand désir maintenant est de retourner sur la tombe de ma chère bienfaitrice.

 

X.

 

283 — Vocation religieuse sauvegardée.

 

Le Rd Père X..., jeune religieux qui n'est parvenu à la profession et au sacerdoce qu'à force d'énergie et de confiance en Sr Thérèse de l'Enfant Jésus, se voyait, il y a peu de temps, dans l'angoissante nécessité de quitter sa Congrégation et d'entrer dans le clergé séculier, afin de pouvoir faire vivre son père âgé et réduit à l'indigence. Avant de s'y résoudre, il conjura sa céleste protectrice de bien vouloir l'éclairer sur la volonté divine. Or, un jour, voici qu'une personne vient lui dire : « Mon Père, ne me cachez rien ; je sais que vous êtes en proie à de grandes peines ; si je puis vous venir en aide, je le ferai de tout mon cœur. Parlez tout simplement, n'ayez pas peur. » Alors, sentant intérieurement que ce secours lui venait de Sœur Thérèse, le Rd Père X... expose la détresse de son père et le projet qu'il a conçu pour lui venir en aide. « Oh ! ne faites pas cela, lui dit la charitable dame. Tenez, voici un billet de 1.000 francs, plus 350 francs, et tous les premiers vendredis de chaque mois vous recevrez un billet de 50 francs pour subvenir aux besoins de votre père ; mais gardez-vous bien de quitter jamais votre vie de missions ! »

On laisse à penser l'émotion et la reconnaissance du fervent religieux, dont la petite sainte sauvegarde ainsi la carrière apostolique.

 

(Ce fait s'est passé en 1912.)

 

 

CHAPITRE DEUXIEME — Guérisons corporelles déterminant des conversions

 

284 — Guérison d'une fracture au crâne et retour du blessé à la vie chrétienne.

 

X. (Indre-et-Loire), 22 mars 1912.

 

Le 2 février dernier, un brave ouvrier du chemin de fer, dont je connais spécialement la jeune femme (c'est une « ancienne » de notre patronage de jeunes filles), avait eu un grave accident : à la suite d'une chute du haut d'une machine, il avait eu le crâne fracturé.

Transporté sans connaissance à la maison de santé, on crut qu'il ne passerait pas 48 heures. Sa femme me fit prévenir de suite, et j'allai voir le malheureux dont le visage livide et défiguré faisait craindre, en effet, des lésions cérébrales et une fin prochaine.

Dans cette angoisse, je suppliai Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus de sauver le blessé ; mais je lui demandai surtout, au cas où le bon Dieu ne voudrait pas le guérir, que du moins il meure en chrétien. Alors l'idée me vint de prendre la relique que je porte sur moi et de l'attacher sur la poitrine du malade.

Le lendemain, on espérait le sauver. Quinze fours après, il reprenait son service au chemin de fer ; mais, merveille plus grande, il va au salut et au sermon tous les soirs de la station du Carême, et il dit à sa femme que c'est Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus qui l'a converti.

 

Mme V.

 

Lettre de la femme du blessé.

 

11 avril 1912.

 

Mon mari n'était pas un impie, mais il ne pratiquait pas. Quand il fut guéri, un jour, en revenant de son travail, il me dit qu'il voulait faire partie d'une société chrétienne que l'on appelle « la société de Sr-Martin ». Ah ! c'est de tout mon cœur que je l'ai approuvé !...

 

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Depuis, il y a eu une grande mission à la paroisse, il n'en a manqué aucun exercice, et il l'a terminée par la sainte Communion.

Maintenant, j'ai le bonheur de le voir s'agenouiller près de moi pour faire sa prière, et j'ai reçu la promesse qu'il sera désormais fidèle à ses devoirs religieux.

 

A. L.

 

285 — Guérison spirituelle et corporelle.

 

B. (Ile Maurice), 22 octobre 1912.

 

Il y a à peu près six mois, je me suis procuré une relique de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus et je l'ai fait porter à mon mari, priant la chère sainte de le guérir. Il souffrait depuis sept ou huit mois de violentes douleurs au pylore et rien n'avait pu améliorer son état.

A partir du jour où il a commencé à porter la relique, il s'est trouvé mieux, ses digestions ont été bonnes et il n'a plus eu de crises. Cette guérison dure encore aujourd'hui.

 

E. A.

 

 

Décembre 1912.

 

M. A. n'a pas seulement été l'objet de la guérison dont parle la lettre de sa femme : Sœur Thérèse, qui ne fait pas les choses à moitié, lui a rendu, avec les forces physiques, la santé, encore plus précieuse, de l'âme. A peine s'est-il senti remis de l'indisposition dont il souhaitait la guérison, qu'après environ huit années d'indifférence, il s'est confessé, s'est approché de la sainte Table et a repris la pratique de ses devoirs religieux. Il parle, depuis, de sa céleste bienfaitrice avec enthousiasme et lui conserve une grande reconnaissance.

 

Abbé X., curé.

 

286 — Guérison d'un père de famille amenant la conversion de sa femme et de sa mère.

 

X. (France), novembre 1912.

 

C'était au printemps 1910. Un pauvre vigneron, qui ne s'épargnait guère, était devenu subitement anémique. Depuis un certain temps, il souffrait d'hémorragies, et le médecin lui reconnaissait un ulcère à l'estomac. Son cas, paraît-il, était grave.

Un mot du pharmacien qui délivrait l'ordonnance apprit à une personne qu'il était perdu et qu'il mourrait probablement subitement. A la hâte, elle vint me prévenir du danger pour que je m'empresse de le préparer à bien mourir.

Il était pauvre et, en mourant, il aurait laissé deux enfants en bas âge.

Je me tournai vers Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus et la priai de le guérir; puis, j'envoyai à sa femme la Vie de la chère petite sainte, ainsi que son portrait. Elle lut la Vie et la fit lire à son entourage, puis elle pria Sœur Thérèse.

 

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Le soir même où le malade fut recommandé à notre Sœur du Ciel, il allait mieux ; le lendemain, les hémorragies s'arrêtaient. En peu de temps, il put reprendre son rude travail de vigneron.

La femme fut si touchée de la guérison de son mari qu'elle devint profondément pieuse. Elle fit une confession générale de toute sa vie. Maintenant, son âme est toute à Dieu, et elle élève ses deux enfants dans une piété qui ne se dément pas depuis deux ans.

La mère de cette personne lut aussi la Vie de Sœur Thérèse ; elle fit cette réflexion naïve : « Je ne croyais pas qu'on pouvait aimer le bon Dieu comme l'aimait cette... petite fille! » La pauvre vieille était bien loin du bon Dieu ; Sœur Thérèse l'a ramenée dans sa grâce : cette année, elle a fait ses Pâques qu'elle n'avait pas faites depuis 15 ans.

Un tel changement dans cette famille est d'autant plus surprenant qu'en 1903 encore, ces gens étaient les auxiliaires des ennemis de la Religion. Abbé R., curé.

 

287 — Guérison de paralysie et réconciliation du malade avec le bon Dieu.

 

O. (Sarthe), 6 novembre 1912.

 

Le dimanche. Il août, dans l'après-midi, je suis tombé de cheval par suite d'une congestion ; j'ai été trouvé sur la route sans connaissance ; mes patrons furent obligés de m'emmener à l'hôpital de F. où je suis resté trois semaines, toujours complètement sans connaissance.

Quand j'eus repris mes sens, je n'eus pas à endurer de grandes douleurs, mais j'étais cloué sur mon lit sans pouvoir m'aider, ni du bras, ni de la jambe gauche; j'étais complètement paralysé de ce côté et le docteur désespérait de ma guérison.

C'est alors que ma patronne est venue me voir et, comme elle avait grande confiance en Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, elle m'a conseillé de lui commencer une neuvaine pour la prier de me guérir. Comme je ne connaissais pas du tout cette sainte, la patronne m'a procuré plusieurs livres à lire, et je vis quelques passages de sa Vie et les miracles qu'elle fait partout. Cela me donna si grande confiance que je voulus bien lui commencer une neuvaine.

Au bout de trois jours, je ressentis un peu d'amélioration ; les Sœurs qui me soignaient et les malades qui m'entouraient, témoins de ce qui se passait, s'unirent à moi pour prier avec encore plus d'ardeur.

La neuvaine terminée, je ne me ressentais plus de rien : je pouvais remuer le bras et la jambe comme si je n'avais rien eu ; et depuis, je marche et travaille sans fatigue.

Jamais je n'oublierai cette faveur ! Je veux faire tout ce qui sera en mon pouvoir pour faire connaître et aimer la grande sainte qui me l'a obtenue.

 

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Elle n'a pas voulu arrêter là ses bienfaits: elle m'a procuré une autre grâce bien plus grande, celle de me réconcilier avec le bon Dieu. Oh ! oui, j'ai eu le bonheur de communier avant de sortir de l'hôpital, et j'ai senti combien le bon Dieu est bon et complaisant envers les pécheurs convertis !

Tout mon bonheur, je le dois à la Sœur Thérèse !

 

H. C., garçon boucher.

 

J'ai été heureux d'apprendre que la maison où elle est née, à Alençon, était ouverte au public; je lui ai promis d'aller la remercier en cette sainte maison. Je me ferai un bonheur d'y aller en pèlerinage pour lui redire toute ma reconnaissance.

 

 

CHAPITRE TROISIÈME — Guérisons accompagnées de grâces spirituelles

 

288 — Guérison et entrée au couvent.

 

V. (Zamora) Espagne, 15 mars 1912.

 

Lettre adressée au Rév. P. Romuald de Sainte-Catherine, Religieux Carme, traducteur espagnol de l’ « Histoire d'une âme ».

 

Au mois de juillet 1911, je reçus la Vie de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus et, ma lecture terminée, j'eus recours à elle, croyant fermement qu'elle m'accorderait ce que je désirais ; et il en fut ainsi.

Depuis deux mois, j'étais veuve et il me semblait que Dieu m'appelait à l'état religieux. Je le dis à mon directeur; mais il crut que mon chagrin était cause de mes pensées et me dit que je n'avais pas la vocation, me défendant même de lui parler de cela. Sa réponse me fit souffrir extrêmement, car, chaque jour, je voyais plus clairement que Notre-Seigneur me voulait pour lui.

Je me trouvais aussi très malade de l'estomac; je pouvais à peine m'alimenter, à cause de la forte douleur que me causait la nourriture et que les remèdes ne parvenaient pas à calmer.

J'eus alors recours à Sœur Thérèse, lui demandant de me faire connaître clairement ma vocation et de m'obtenir la santé.

Cela se passait en septembre 1911.

Le 15 de ce même mois, je revis mon directeur et, malgré sa défense, je l'entretins de mes désirs. Je croyais qu'il se fâcherait et fus surprise de l'entendre me dire : « Ma fille, il est indubitable que Dieu vous veut pour lui ; parlez donc à votre père, et le plus tôt sera le mieux. » Je rendis grâces à Dieu, car j'avais obtenu ce que je désirais le plus, et je continuai à prier, car mon mal d'estomac empirait chaque jour.

Bien que je connusse ma vocation, je ne savais pas dans quelle congrégation entrer, aussi je décidai de faire une retraite. Mais

 

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comment me mettre en route, étant malade ? De même, j'étais préoccupée d'avoir à parler à mon père, craignant qu'il n'acquiesce pas, parce qu'avant mon mariage et seulement parce qu'on suspectait que je désirais être religieuse, on m'avait suscité beaucoup d'ennuis. Comme toujours, je priai Sœur Thérèse ; et mon père, non seulement ne fit pas d'opposition à mes projets, mais s'en réjouit beaucoup. Quant à faire une retraite, il me dit qu'étant malade, il ne me laisserait pas sortir de la maison.

Je continuai à prier et malgré cela, dans les derniers jours de septembre, je fus si mal qu'on appela le médecin.. Il me dit que ma maladie n'était pas grave, mais qu'elle était sans remède, qu'avec beaucoup de soins, je réussirais à être mieux, mais jamais à me guérir. Je lui parlai de voyager; il répondit que je ne le pouvais absolument pas, que je devais garder le lit et ne pas marcher du tout, en un mot que je ne pouvais aller à Ségovie où je pensais faire ma retraite et, par-dessus tout, qu'il me fallait renoncer à être religieuse. Cependant je ne perdis pas confiance.

A trois jours de cette conversation, un beau matin, je me trouvai bien et, sans faire cas des recommandations du docteur, je m'en fus à Ségovie, où je restai quinze jours, mangeant de tout sans en éprouver le moindre inconvénient.

C'était au commencement d'octobre 1911, et jusqu'à aujourd'hui, mars 1912, je n'ai plus rien ressenti, bien que j'aie jeûné tout le Carême !

Pendant ma retraite, j'ai compris dans quelle Congrégation Dieu me voulait, et maintenant, tout est réglé pour mon entrée chez les Adoratrices.

Toutes ces grâces, je crois les avoir obtenues par l'intercession de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, sans compter beaucoup d'autres..., mais je ne terminerais jamais si j'en entreprenais le récit!...

 

M. C.

 

Note ajoutée par le R. P. Romuald.

 

« Madame M. C. est maintenant religieuse au Couvent des Adoratrices, à M. (Espagne). »

 

289 — Vocation religieuse sauvée par l'intercession de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

 

(Hollande), 1912.

 

Un novice d'un ordre religieux fut obligé de sortir du noviciat à cause de sa mauvaise santé. Le jour de son départ, il raconta son malheur à une Carmélite qui lui conseilla de mettre sa cause entre les mains de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus. Le pauvre novice y consentit de tout son cœur, acheta sa Vie écrite par elle-même et ne cessa de demander à la petite sainte son retour au noviciat. Les obstacles étaient graves et multiples; mais notre novice mettant toute sa confiance dans sa céleste protectrice ne perdit pas courage.

 

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Thérèse exauça ses prières incessantes. L'année suivante, le jeune homme pouvait recommencer son noviciat; il fît profession en bonne santé et continue à supporter vaillamment toutes les austérités de la vie religieuse.

 

Rd Père G.,

Rédemptoriste.

 

290 — Guérison d'un jeune soldat orphelin.

 

(Sarthe), 5 novembre 1912.

 

Je suis tombé malade à la caserne pendant mon service militaire.

Souffrant de maux de tête, de violents maux d'estomac, de vomissements, j'allai voir le major qui m'ordonna de prendre du bicarbonate de soude et de ne plus revenir à la visite.

C'était le 25 avril. J'ai continué à me traîner jusqu'au 15 mai ; mes maux de tête redoublant, j'ai pu, à cette époque, voir le major qui m'examina, m'ordonna quelques médications et m'apporta un peu de ménagement dans le service.

Jusqu'au 2 juin, mon état devint de plus en plus grave, je ne pouvais plus supporter aucune nourriture ; je fus alors admis d'urgence à l'infirmerie, en observation ; le 5, étant toujours de plus en plus souffrant, j'entrai à l'hôpital avec le diagnostic : « Imminence de tuberculose pulmonaire. »

Le major, qui n'était plus le même que celui du régiment, se désespérait de me voir dans cet état. Ne pouvant plus me nourrir naturellement, car j'avais des vomissements continuels, on a été obligé de me soutenir par des lavements nutritifs, et cet état a duré jusqu'au jour de ma guérison que l'on peut appeler miraculeuse.

Vers le 15 ou 20 juillet, j'ai demandé au major de me faire porter sortant : il m'a dit : « Tu veux donc aller mourir chez tes parents nourriciers ? Reste ici, tu ne pourras jamais faire le trajet ! »

Enfin, à force d'insister, j'ai pu le décider à signer ma sortie pour le 25 août. La veille de mon départ, en le remerciant, je lui ai demandé quel traitement il fallait suivre et si je serais encore longtemps sans pouvoir manger.

Il m'a répondu : « Mon garçon, tu iras voir un docteur plus capable que moi ; j'ai tout essayé, je ne comprends rien à ta maladie ! »

Je suis donc parti à pied, le 25 août, et arrivé le 28 à X., sans avoir rien pris, sauf chez un prêtre de ma connaissance qui m'a procuré le nécessaire pour la nourriture dont j'ai parlé, mais je n'ai pu la garder, tant j'étais faible. Je suis arrivé dans un état pitoyable; mes parents nourriciers, navrés, voulaient aller chercher un médecin, mais je m'y suis opposé disant que, puisque le major m'avait jugé incurable, un autre ne serait pas plus heureux !

Le 30 août, ne voyant aucune amélioration, au contraire, mes parents et amis ont eu l'heureuse idée de vous écrire, Madame la Supérieure, pour vous demander une neuvaine à la chère Soeur Thérèse.

 

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Et voilà que, le 2 septembre, aussitôt que j'ai été en possession d'une relique de la terre prise sous son premier cercueil, mes maux ont cessé ! Le 4 septembre, j'ai demandé de la soupe que j'ai très bien digérée ; j'ai mangé du gros pain de ferme, avec plaisir, et il ne m'a pas fait mal. Depuis ce jour, je mange de tout, sans aucune souffrance !

Et il faut bien dire aussi qu'en me guérissant, la sainte m'a débarrassé de tous mes préjugés et m'a rendu plus fort pour affirmer hautement mes opinions religieuses !

Maintenant, combien je suis heureux de faire connaître et aimer celle qui m'a guéri corporellement et spirituellement ! A mon cercle, et chez tous les parents de mes camarades, elle a sa place marquée et, dans chaque famille, elle est invoquée après la prière, et beaucoup ont pour elle une grande vénération...

Madame la Supérieure, il ne faut pas que je passe sous silence une autre grâce. Pendant l'entretien que j'ai eu avec vous, le jour de mon pèlerinage à Lisieux (1), vous vous êtes bien aperçue que je n'étais pas seul. En effet, j'avais avec moi un brave camarade qui, lui aussi, allait implorer la Sœur Thérèse. Comme moi, il a été exaucé : il croyait avoir beaucoup de difficultés pour suivre sa vocation et entrer à la Trappe. Eh bien, la chère sainte l'a protégé et a aplani toutes choses. Sitôt le but de notre visite expliqué, le Rd Père Abbé l'a accepté; trois jours après, il a été admis à commencer son postulat, et maintenant il est reçu frère convers, sous le nom de frère F.

 

A. D.,

cocher d'omnibus.

 

Suivent l'attestation des parents nourriciers et l'approbation de Mr  le Curé de X. Sont joints au dossier la copie de l'observation médicale, consignée sur les registres de l'hôpital, et un certificat, en date du 28 novembre 1912, déclarant le bon état de santé actuel du jeune homme.

 

1. Ce pèlerinage a été accompli à pied, et les pieux jeunes gens on subi bien des rebuts de la part de ceux à qui ils demandaient l'hospitalité.

 

 

 

 

CHAPITRE QUATRIÈME — Pluie de « roses eucharistiques »

 

291 — Infirme délivrée de ses maux qui la privaient de la Communion quotidienne.

 

B. (Finistère), 18 octobre 1912.

 

Atteinte depuis vingt-huit ans d'une inflammation de la moelle épinière, j'étais obligée, tous les trois mois environ, à cause de souffrances aiguës aux reins et surtout aux jambes, de garder le lit pendant plusieurs semaines. Un jour, au milieu de ces maux, je jetai les yeux sur le portrait de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus qui était suspendu près de moi, et je lui dis vivement : « Voilà que j'ai perdu huit Communions et je n'ai plus de Messes ! changez ce mal, si vous voulez, car je ne refuse pas de souffrir, mais obtenez-moi de pouvoir retourner bien vite à l'église. »

Le surlendemain je pus aller à la Messe, je fis la Communion ; et, depuis neuf mois que le mal m'a quittée, j'ai assisté régulièrement, presque chaque jour, à toutes les Messes qui se disent dans ma paroisse, et j'ai pu faire la sainte Communion.

J'oubliais de vous dire, ma Rde Mère, que les premiers jours après ma guérison, je fus surprise de sentir une forte et suave odeur de roses : elle semblait venir de l'image de Sœur Thérèse; cela se répéta trois fois à un intervalle d'un jour ou deux. A cette époque j'ignorais que la chère sainte visitait ainsi ses clients ; aussi je ne savais que penser de ces parfums.

 

Vve G.

 

292 — Une mère sauvée de la mort au moment où sa fille reçoit la sainte Communion, sur l'invitation de Sœur Thérèse.

 

Londres (Angleterre), 1er août 1912.

 

Lorsque je connus Thérèse, il y a un peu plus de deux ans, je l'aimai aussitôt et je fis d'étranges rêves à son sujet. Souvent je la voyais à quinze ans — j'avais alors cet âge moi-

 

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même; — elle était encore plus jolie qu'en photographie, elle me parlait du Ciel, et il me semblait que je jouissais d'avance de toutes les beautés de la Patrie.

D'autres fois elle était religieuse; elle me consolait et me disait toujours ce que j'avais à faire pour plaire à Jésus. Après m'avoir montré ainsi le chemin du bien et m'y avoir conduite un moment, elle me lança à pleines voiles sur l'océan de l'Amour.

Au mois d'avril de cette année, je la revis encore. La veille me trouvant fatiguée, j'avais résolu de manquer la Messe. Ma céleste petite Sœur m'en reprit : « Tu peux posséder le bon Dieu tous les jours, me dit-elle, il ne faut pas refuser sa visite. Tu iras communier demain. » Puis elle ajouta ces paroles mystérieuses : « Ne sais-tu pas qu'un malheur peut arriver... mais Jésus, en se voyant si souvent reçu dans ton cœur, pourra lui éviter toute blessure. »

Quelques minutes plus tard je m'éveillai. Obéissant au conseil reçu, je me levai, allai à la Messe et y communiai.

Or j'appris, deux jours plus tard, qu'au moment même de cette Communion, ma mère, victime d'un terrible accident, échappait, par deux fois, miraculeusement à la mort. Je compris alors le sens des dernières paroles de ma bien-aimée Thérèse. Maintenant, plus que jamais, j'ai de l'attrait pour la sainte Eucharistie, et ma confiance envers Sœur Thérèse a redoublé.

 

P. M.,

pensionnaire à N.-D. de X.

 

293 — Guérison d'une malade incurable, conduite ensuite, chaque matin, à la sainte Table par une force surnaturelle.

 

Salem (Mass.), Etats-Unis, août 1912.

 

J'appris à connaître Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, l'année dernière, par une de mes amies qui m'encouragea à recourir à son intercession. Je la priai pendant un certain temps, puis je cessai de le faire.

Au bout de quelques mois, mon amie m'apporta le portrait de la petite sainte de Lisieux et une de ses reliques. Dès lors je recommençai à l'invoquer et ne comptai plus que sur elle pour m'obtenir ma guérison. N'avait-elle pas dit : « Je passerai mon Ciel à faire du bien sur la terre ?» Il y avait du bien à faire dans un foyer si affligé !...

Je ne pourrais vous dire, ma Rde Mère, les différentes et douloureuses maladies par lesquelles j'ai passé. Je n'ai que 31 ans, et déjà j'ai connu bien des genres de souffrances. Livrée à l'Assistance publique, j'ai vu, pour le moins, quinze docteurs ou spécialistes qui m'envoyèrent, à plusieurs reprises, à l'hôpital pour subir des opérations. Aucune n'apporta de soulagement à mon état; j'étais abandonnée !

Quelle situation pour une pauvre mère de famille ! Presque toujours au lit, incapable de m'occuper de quoi que ce soit, ne pouvant

 

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même donner à mes petits enfants les soins nécessaires et cela pendant sept ans et demi !

Je me souviens n'avoir été à l'église que deux ou trois fois pendant ce long intervalle, et le voyage, quoique très court, m'avait épuisée. Pour consolation, il est vrai, je recevais la visite du prêtre, et j'eus le bonheur de communier souvent.

Les neuvaines à l'angélique petite Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus se succédaient donc, et je buvais fréquemment et avec confiance de l'eau qui contenait de la terre recueillie sous son premier cercueil.

Nous arrivâmes ainsi à la veille de la Fête-Dieu (5 juin 1912). Je désirais alors ardemment que la petite Sœur Thérèse fît son œuvre pour ce beau jour. Je rêvais de suivre la procession et d'aller à l'église. Ayant communiqué ce désir à la chère sainte, dans une prière plus fervente que de coutume, j'allai» m'endormir quand, soudain, j'entendis une douce voix qui me disait : « Va à la procession, tu guériras ! »

J'éprouvai alors une grande joie et un certain bien-être, puis le sommeil vint.

Le lendemain matin, 6 juin, j'essayai mes forces ; il me semblait être paralysée tant je sourirais ; mais mon mari qui ne doutait pas du pouvoir de la petite sainte m'encouragea à faire ce qu'elle avait dit.

Je partis donc de la maison, et, soutenue par une force surnaturelle, je pus suivre en partie la procession. J'étais, sinon totalement guérie, du moins en voie de guérison !

Depuis ce beau jour (il y a deux mois et demi de cela), je vais à la Messe et communie chaque matin, toujours soutenue par une force surnaturelle. Sœur Thérèse me conduit elle-même à la sainte Table ; je sens que le bonheur que je goûte me vient de sa bonté et de sa puissance, en même temps que de son amour pour Jésus-Eucharistie.

Les personnes qui m'ont connue malade restent dans la stupéfaction. Toutes mes douleurs ne sont pas disparues, mais j'ai suffisamment obtenu, pouvant m'occuper des soins du ménage, de mes enfants, et donner à mon mari la tranquillité, le bonheur qu'il n'avait pas goûté depuis tant d'années! Je ne désire plus qu'une chose : parler à tous de la petite Sœur Thérèse, de ses merveilles, de ses bontés ; en un mot, la faire connaître et aimer pour la gloire de Dieu et sa glorification à elle-même.

 

Mme N. Perron,

Mr N. Perron.

 

Il s'est produit, en effet, dans le genre de vie de Mme Perron et son état de santé, un changement subit qui fait l'admiration de plusieurs.

 

R. Richard, prêtre, vicaire.

 

294 — Guérison remarquable.

 

X. (Etats-Unis), août 1912.

 

Depuis l'année 1908, mon état de santé était si inquiétant que, cette année, je me décidai à subir une opération. Quelques mois

 

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auparavant je connus la « petite sainte de Lisieux » par une de mes filles qui fréquentait l'école des sœurs. Les merveilles que l'enfant me racontait m'intéressaient et me donnaient grande confiance.... Il fut décidé que, tous les soirs, en famille, on prierait Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, on lui demanderait ma guérison. L'opération eut lieu en janvier 1912.

Après un court séjour à l'hôpital, je rentrai chez moi aussi malade. J'éprouvais absolument les mêmes douleurs qu'avant l'opération, gardant presque toujours le lit. Les nuits étaient sans sommeil, la faiblesse extrême. Quatre mois après je ne pouvais encore marcher...

Le découragement était près de me saisir quand je me tournai de nouveau, c'est-à-dire avec plus d'instance, vers la chère petite Sœur Thérèse. Je portais déjà une de ses reliques; je fis plus : je mis quelques parcelles de la terre de sa tombe dans de l'eau, et j'en bus.

En même temps je lui exprimai ma peine de ne pouvoir encore, celte année, faire mes Pâques à l'église.

Immédiatement il me sembla qu'une voix intérieure me conseillait de me rendre à la paroisse.

Nous étions au 23 mai, dans l'après-midi. Docile à cette voix, persuadée que c'était celle de la « petite Thérèse », je quitte la maison, non sans encourir les reproches de ceux qui m'entouraient...

O merveille ! je pouvais marcher !

Je pus aller jusqu'à l'église et m'agenouiller pour me confesser; puis revenir à la maison sans peine...

Confiante qu'un changement définitif allait s'opérer en moi, je retourne à l'église le lendemain matin pour entendre la Messe et y communier.

A ce moment, je me trouvai totalement guérie, toutes mes souffrances disparurent... Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus m'attendait là, je le compris à la grande ferveur que j'éprouvai et que je n'avais jamais ressentie. Je priai longtemps à genoux ; puis je rentrai chez moi disposée au travail et je l'accomplis sans fatigue.

Depuis ce jour, 24 mai, je me porte admirablement bien;j'ai retrouvé le sommeil, l'appétit, et, ce qui est mieux encore, je puis assister tous les jours à la Messe et y faire la sainte Communion, dont Sœur Thérèse m'a donné une faim insatiable.

Ma confiance en cette élue du Ciel est si vive, mon amour si reconnaissant, que je voudrais constamment parler d'elle et la faire connaître à tous. Remerciez-la avec nous, ma Rde Mère, remerciez-la surtout pour le second miracle (1) qu'elle a accompli dans ma famille et que vous connaissez.

Ci-joint le certificat du docteur qui reste fort surpris de ma guérison.

 

Suit l'attestation de M. le Curé.

 

(1) Voir, livre I, Ière part., chap. I, la conversion de Mr G.

 

 

CHAPITRE CINQUIÈME — Guérisons obtenues de Notre-Dame de Lourdes par l'intercession de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

 

295 — Guérison d'enfant.

 

Boussu-les-Walcourt (Hainaut), 20 avril 1912.

 

Le 5 mars dernier, le petit Leclercq, âgé de 18 mois, tomba dangereusement malade d'une gastro-entérite très aiguë. Bientôt il fut réduit à l'extrémité, et les trois médecins qui le soignaient, constatant la forte fièvre qui le minait, perdirent tout espoir. Déjà son teint cadavérique annonçait le dénouement fatal.

Les parents, au comble de la douleur, ne perdirent pas confiance. Ils commencèrent une neuvaine à N.-D. de Lourdes par l'intercession de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus et attachèrent une image-relique au berceau de l'enfant. A partir du deuxième jour de la neuvaine, l'état du cher petit s'améliora, et le septième jour il était sauvé.

Les  parents sont pénétrés de reconnaissance  pour ce grand bienfait.

Aujourd'hui 20 avril, je viens de voir cet enfant bien portant; il court, s'amuse et a repris son embonpoint. C'est plaisir de le voir.

 

Sr J.

Suit le certificat médical légalise à la mairie et à la paroisse.

 

296 — Guérison de congestion pulmonaire.

 

H. (Vendée), 25 juin 1912.

 

Je suis heureux de vous adresser le certificat ci-joint du docteur K.., au sujet de Mlle M., directrice de notre école libre de filles. Je n'hésite pas à croire à une intervention surnaturelle, due à

 

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N.-D. de Lourdes et à votre chère petite Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus. Je me permets de dire ce que j'ai observé moi-même, ainsi que Mlle S., compagne de Mlle M.

En mars 1909, par suite d'un refroidissement, Mlle M. fut atteinte de congestion pulmonaire. Au début, on n'y prit pas garde ; on croyait à un simple rhume. Mais bientôt la toux devint opiniâtre, puis survinrent des crachements de sang. Mlle M. éprouvait de vives douleurs et comme des déchirures dans un côté de la poitrine. Les remèdes ne parvenaient pas à enrayer le mal, et le docteur commençait à craindre la tuberculose.

Au bout de seize mois, elle était à bout de forces et, de l'aveu du docteur lui-même, absolument incapable de continuer la classe. Déjà nous avions fait neuvaine sur neuvaine à N.-D. de Lourdes et à la petite Sœur Thérèse, sans avoir obtenu aucun soulagement, lorsqu'elle accompagna le pèlerinage Vendéen à Lourdes, en août 1910. Le dernier jour du pèlerinage, jeudi 4 août, après un bain à la piscine, elle sentit une grande amélioration.

A partir de ce moment, les douleurs et les crachements de sang cessèrent complètement, et ils n'ont jamais reparu.

Au retour de Lourdes, il restait seulement une grande faiblesse; mais pendant le cours d'une neuvaine à Sœur Thérèse, cette faiblesse disparut entièrement, dans l'espace d'une nuit, du 18 au 19 août 1910.

Depuis, Mlle M. a fait sa classe et supporté des fatigues extraordinaires, sans en être pour ainsi dire incommodée.

 

Abbé F., curé.

 

Suit la relation de l'institutrice-adjointe, déclarant entre autres choses que Mlle M. se trouva complètement guérie le 19 août, et qu'elle « n'eut pas de convalescence », ses forces étant revenues aussitôt.

Le certificat médical confirme le récit fait par M. le Curé des H. sur la maladie. Il dit que Mlle M., s'étant fait ausculter en septembre 1910 (c'est à-dire dans les premières semaines qui suivirent la guérison), le docteur constata alors la dite guérison. Le docteur dit encore que cette guérison « a persisté jusqu'à ce jour », et il date son certificat du 24 juin 1912.

 

297 — Guérison d'une fracture à la cheville.

 

Chaesberg (Limbourg hollandais), 9 novembre 1912.

 

Au commencement d'août, une de nos Sœurs, étant tombée d'une échelle, s'était fracturé la cheville et était condamnée à ne plus pouvoir marcher, par suite de la douleur et de l'enflure. Deux médecins, consultés successivement, avaient déclaré que la malade ne serait pas guérie avant trois mois. L'inactivité à laquelle se trouvait forcée celte religieuse était pour elle la plus grande souffrance, d'autant plus qu'elle voyait ses autres compagnes, déjà surchargées elles-mêmes, obligées de la remplacer dans son emploi.

Voyant cela, il y a environ quinze jours, nous avons fait une neuvaine à N.-D. de Lourdes en demandant, par l'intercession de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, que la malade pût au moins vaquer à ses occupations.

 

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La neuvaine terminée, l'enflure et la douleur ont disparu, et depuis ce temps, la Sœur ne cesse de marcher et même de faire des travaux très fatigants, comme aider à la lessive, bêcher, etc.. Et il ne lui revient aucune douleur.

Gloire à N.-D. de Lourdes et à sa fidèle servante Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte Face.

 

Sr Marie Fanny,
Supérieure des Sœurs
des saints Coeurs de Jésus et de Marie.

 

 

Suit le certificat médical.

 

298 — Guérison d'une malade reconnue incurable.

 

St-Jean-de-Luz (Basses-Pyrénées), 23 décembre 1912.

 

Ma Révérende Mère,

 

De graves raisons m'ont, depuis plus d'un an, empêché de vous faire la relation officielle d'une guérison éminemment merveilleuse, obtenue par l'intercession de votre angélique Sœur du Ciel.

Ces mêmes raisons, raisons de charité envers de tierces personnes, m'obligent encore aujourd'hui à une discrétion regrettable , parce qu'elle ne me permet, ni de publier le nom de la bénéficiaire du bienfait, ni de relater des circonstances qui rehausseraient singulièrement l'éclat du miracle, pourtant si éclatant en lui-même.

Une dame écossaise, Mme N., était malade depuis une dizaine d'années. Son mari, qui est fort riche et aime singulièrement sa femme, mettait tout en œuvre pour obtenir sa guérison. Il lui fit consulter les médecins les plus distingués d'Ecosse, d'Angleterre, de France et d'Allemagne. La science demeura impuissante et, malgré les meilleurs soins, la malade allait de mal en pis.

Mme N. est une convertie de l'église anglicane au catholicisme. C'est une fervente chrétienne et à la fois une vraie polyglotte. Mais elle a une prédilection pour la langue de Schiller et de Goethe et pour la poésie allemande. Or, à l'occasion d'une villégiature qu'elle fit ici, elle apprit qu'un prêtre retiré à St-Jean-de-Luz était auteur de nombre de pieux cantiques allemands, pour la plupart encore inédits. Dès lors, il lui fallut connaître ce prêtre, et elle vint me prier de lui céder des copies de ces petites poésies. C'était en automne 1910.

Au printemps suivant, on vint me dire que Mme N., qui était retournée en Ecosse, était à toute extrémité. Une consultation de médecins l'avait déclarée incurable, et l'on s'attendait, d'un jour à l'autre, à sa mort. Je la recommandai aussitôt à vos saintes prières et à celles du Carmel de Zaraüz. En même temps, j'écrivis à la malade, lui envoyai une relique et lui conseillai d'entreprendre de suite une neuvaine, en l'honneur de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

Elle suivit ce conseil et demanda à notre petite sainte de lui obtenir sa guérison de Notre-Dame de Lourdes, promettant de faire

 

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le pèlerinage à la Grotte bénie. Elle eut alors la conviction si intime d'être guérie à Lourdes qu'elle voulut s'embarquer de suite pour la France. On eut beau lui objecter qu'elle n'atteindrait pas le port, que sûrement elle succomberait en mer... On dut se rendre à sa pieuse obstination et la porter au bateau.

Elle arriva à Lourdes plus morte que vivante et, dès le lendemain, se fît porter à la procession du Très Saint Sacrement. Là, aux bords de la voie sacrée, elle gisait sur son grabat, vraie loque humaine, le corps inerte, mais l'Ami en prière et le cœur plein de confiance...

Soudain, au moment où Jésus-Eucharistie passait devant elle, elle se dressa debout, pleinement guérie !...

 

Par reconnaissance pour cet insigne bienfait, elle prolongea son séjour à Lourdes. J'y suis allé la voir. En entrant dans sa chambre, je suis resté interdit sur le seuil. C'était une jeune personne que j'avais devant moi ! Je crus qu'en m'introduisant, on s'était trompé de porte, et j'allais lui présenter mes excuses et me retirer, quand elle me dit : « Bonjour, mon Père ; mais entrez donc ! — Ah ! Madame, lui ai-je alors avoué, vous êtes tellement rajeunie que je ne vous reconnaissais plus. — Tout le monde me dit la môme chose, affirma-t-elle. Déjà là-bas, à l'endroit où j'ai été guérie, les personnes qui m'accompagnaient me regardaient étonnées et déclaraient que j'étais toute changée. Mon docteur lui-même, accouru, s'exclama : « Qu'y a-t-il donc, Madame ? mais vous paraissez toute jeune !» — « Il y a, lui répondis-je, il y a que je suis guérie ! » Et lui, me voyant marcher, déclara hautement : « Ça, c'est un miracle évident ! »

Ce docteur l'avait accompagnée d'Ecosse à Lourdes, et je dois vous faire la remarque qu'il est protestant.

Et depuis dix-huit mois, cette guérison persévère, et ainsi confirme la parole du docteur : « C'est un miracle évident ! »

Et moi, je bénis Dieu qui ainsi continue à glorifier ma céleste Mère, Notre-Dame de Lourdes, et ma céleste oculiste, Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

 

Abbé Cl.-M. Weber.

 

Guéri de la cataracte en iqio par l'intercession de la servante de Dieu (voir Pluie I. p. 74).

 

299 — Guérison accompagnée de faveurs extraordinaires particulièrement touchantes.

 

C. (Tarn), 17 novembre 1912.

 

J'ai longtemps souffert d'une bronchite chronique qui, plusieurs fois dans le courant de l'année, me rendait très malade. Après dix ans, elle se compliqua de grands troubles : fluxions de poitrine, congestions pulmonaires, angine de poitrine, bronchite catarrhale, emphysème, entérite muco-membraneuse, etc. Cela dura sept ans, et votre chère petite Sœur Thérèse vient seulement de m'en délivrer.

 

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Cette année, vers la fin de février, j'entendis pour la première fois parler de ses miracles; je n'y fis pas d'abord grande attention, puis, ayant commencé à lire I'Histoire d'une âme, ce livre où tout respire la paix, la simplicité, l'amour de Dieu et du prochain, je me sentis plus patiente et plus forte pour supporter mon mal.

Je vous écrivis alors, ma Rde Mère, pour vous demander une neuvaine à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus. Vous me fîtes répondre aussitôt en m'envoyant de la terre de la tombe de la petite sainte.

Cette première neuvaine finie, je n'allais pas mieux. Nous en fîmes une seconde : j'allai encore plus mal; mais j'avais beaucoup de courage et ma confiance était si grande que je mis la terre de la tombe de Sœur Thérèse dans de l'eau de Lourdes et que je bus ce mélange.

Chaque fois que je touchais l’Histoire d'une âme, je sentais un parfum d'encens. Souvent aussi, ce parfum me visitait la nuit, et alors je tenais de longues conversations avec ma petite sainte et je lui répétais : « Vous qui étiez si charitable en ce monde, dites à la sainte Vierge d'exaucer les couronnes d'Ave Maria que je lui adresse tous les jours, depuis bientôt cinq ans; et faites que, par votre intercession, j'obtienne les grâces que je lui demande et aussi ma guérison. »

Le 28 mars, j'eus un rêve qui me frappa vivement, et je l'écrivis à mon réveil.

Dans ce rêve mystérieux, j'entendis une voix qui me disait : « Je vous cherche... vous êtes toujours souffrante ? » Sans savoir à qui je parlais et sans lever les yeux, je répondis instinctivement : « Oui, ma Sœur, et je suis incurable. » La même voix, très douce, me répliqua : « Vous guérirez ! — » et me remettant un pain entre les mains, l'apparition que je n'osais contempler ajouta : « Prenez ceci en attendant... j'ai parlé de vous a quelqu'un qui s'en occupera. — Mais, répétai-je en prenant ce qu'elle me donnait et faisant allusion à sa première parole, vous savez bien, ma Sœur, que je suis incurable. — Vous guérirez! » répéta-t-elle, une seconde fois.

Alors je regardai mon interlocutrice et aperçus une religieuse. Elle était grande et portait un voile noir; mais je ne pus voir son visage, car elle s'éloignait et bientôt disparut.

Je ne tardai pas à comprendre le sens caché de ce rêve.

Vous savez, ma Rde Mère, quelle était notre triste situation financière!... Quand je récitais le Pater, j'accentuais toujours beaucoup en demandant notre pain quotidien...

Le pain que Sœur Thérèse me donna dans cette vision était symbolique. En me le remettant, la chère petite sainte avait dit : « J'en parlerai à quelqu'un qui s'en occupera. » Elle parla, en effet, en notre faveur et nous fûmes dans l'étonnement du résultat ! Son intervention merveilleuse, dans nos affaires qui se réglèrent peu après, nous a fait assurer du pain pour nos vieux jours.

« Prenez ceci, en attendant... » avait dit Sœur Thérèse. Je comprends que cela voulait dire : recevez cette faveur temporelle, en

 

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attendant le miracle de voire guérison; et que cette première grâce vous fasse espérer la seconde avec une plus grande confiance.

J'ai répondu dans ce rêve que j'étais incurable. C'était bien, hélas! la triste vérité. Pendant des années, j'ai suivi de coûteux traitements qui ont vidé notre bourse, sans améliorer mon état. Je me suis fait soigner par correspondance, et les nombreuses lettres du docteur D. et les ordonnances des docteurs C, V., A., que je joins les unes et les autres à ma lettre, vous prouveront, ma Rde Mère, que je n'invente rien au sujet de mes maux.

Cependant, voulant obtenir ma guérison de Notre-Dame de Lourdes, par l'intercession de ma petite sainte, je demandai à celle-ci d'aplanir les obstacles à mon voyage; elle m'exauça, et je pus partir avec mon mari le samedi 24 août 1912, pour assister aux deux derniers jours du pèlerinage national.

Arrivée à Lourdes ce même jour, je fus assez souffrante dans la nuit qui suivit; j'eus cependant un peu de repos, durant lequel j'entendis très distinctement une voix qui me dit par deux fois : « Tu guériras, lundi! »

Le lendemain, dimanche, dans la soirée, avant la procession du Saint Sacrement, je bus une tasse d'eau de la Grotte. A partir de ce moment, je chantai comme tout le monde, sans fatigue de la gorge, tandis qu'auparavant, je ne pouvais même pas parler sans souffrir.

Lundi 26, je fis la sainte Communion à jeun; immédiatement après, je fus à la piscine ; j'évalue à cent les malades qui devaient se baigner avant moi; il pleuvait, il faisait froid : je chantai quand même pendant près d'une heure d'attente!

Enfin, mon tour arrive! Je me baigne et prie avec ferveur... Je ne sens rien de miraculeux, mais une force, une gaieté, une vie nouvelle; et je ne souffre presque plus!

Pour prouver à mon mari les forces que je venais de recouvrer, je fis une longue course à pied dans l'après-midi. Partie à une heure de l'après-midi, à six heures seulement j'éprouvai un peu de fatigue. Je soupai bien, je mangeai de tout et dormis la nuit entière.

Trois jours après, de retour chez moi, je revis mon médecin. C'était le 29 août. Il constata que j'étais guérie de ma bronchite catarrhale. Je lui dis que je ne souffrais plus de l'entérite; il me répliqua : « Nous ne serons certains de ceci que plus tard : si vous continuez à manger de tout, sans souffrir de l'estomac. »

Depuis le 26 août, jour de ma guérison, je sentais un encens d'une odeur exquise, et parfois comme si des roses me parfumaient la bouche. Une nuit, vers le 7 ou 8 septembre, souffrant de nouveau de l'estomac, j'éprouvai à l'endroit du mal quelque chose de suave que je ne puis exprimer; un parfum délicieux m'environnait, parfum inoubliable et que je ne saurais définir; à coup sûr, il n'était pas de la terre !

 

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Depuis cet instant, mon entérite est bien finie ; le médecin me l'a déclaré, le 27 octobre dernier. M. A.

 

Le certificat médical, délivré à Mme M. A. le 23 août 1912, veille de son départ pour Lourdes, la déclare « atteinte depuis de longues années de bronchite catarrhale avec emphysème et entérite chronique ».

Le même docteur a délivré un certificat (légalisé à la paroisse) constatant la guérison de Mme A. en ces termes : « Estomac et intestin fonctionnant très bien, pas trace de bronchite, emphysème légèrement perceptible. »

 

300 — N.-D. de Lourdes indique Sœur Thérèse comme médiatrice entre elle et une malade.

 

Institut du Sacré-Cœur, Héverlé (Louvain), Belgique, 31 décembre 1912.

 

Il y a deux ans et demi, une de nos jeunes novices, Sœur T., fut atteinte d'une congestion pulmonaire, suivie d'un vomissement de sang ; le docteur déclara bientôt que le poumon droit était attaqué par la tuberculose. Le 18 juillet 1910, la jeune Sœur, dont la santé était si gravement compromise, fut envoyée au Sanatorium de X. C'est là qu'elle lut, pour la première fois, la Vie de Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus.

La malade fut soumise, pendant deux mois, aux injections de tuberculine ; mais le mal ne fit que s'aggraver. Sœur T. ne pouvait s'adonner à aucune occupation sérieuse, le plus petit effort l'épuisait ; elle toussait beaucoup et ne se sentait pas le moindre appétit. Cinq docteurs traitèrent successivement notre chère Sœur, mais ils ne purent apporter la moindre amélioration à son état.

L'épreuve était lourde, car la chère novice, très attachée à sa vocation, se voyait menacée de devoir rentrer dans sa famille. Dans cette alternative elle implora, plus confiante que jamais, le secours d'En Haut.

Ses parents qui comptaient sur la protection de Notre-Dame de Lourdes la déterminèrent à entreprendre un pèlerinage à la Grotte bénie. Elle y fut en avril 1912.

« La troisième fois, dit-elle, que je m'agenouillai devant la roche, témoin de tant de prodiges, il me sembla que la sainte Vierge me parlait intérieurement.

« Elle me nommait Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, envers qui je professais depuis des mois une tendre dévotion... Notre Mère du Ciel m'indiquait la chère petite sainte, comme étant la médiatrice qui allait me sauver... Par elle, j'obtiendrais ma guérison, non pas instantanément, mais petit à petit... Oui, j'en avais l'assurance, elle allait me secourir! »

 

Depuis ce jour notre chère Sœur se sentit animée d'une ardeur nouvelle. Elle relut l’Histoire d'une âme et, redoublant ses prières, elle ne songea plus aux secours humains pour obtenir son rétablissement. Depuis la fin de son pèlerinage, elle éprouva un mieux de plus en plus sensible dans son état ; en même temps, une grande

 

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paix envahit son âme, avec une entière soumission au bon plaisir divin.

Comme les symptômes de la phtisie avaient presque entièrement disparu, notre bonne Sœur fut admise à reprendre la vie de communauté, le 18 septembre dernier. Voyant sa bonne mine et l'excellence de son état général, les Supérieures se demandaient pourquoi on ne pourrait lui permettre de suivre le cours de la troisième année normale, qu'elle avait dû interrompre. Elle reprit donc ses études.

Trois mois se sont écoulés et notre ancienne malade, malgré un travail soutenu, déclare ne pas éprouver la moindre fatigue, ni le plus léger malaise.

Un doute nous restait encore cependant. Quel serait le résultat de l'analyse microbiologique? Les expectorations renfermeraient-elles encore, comme naguère, le terrible bacille de Kock « en grande quantité » ? C'est sur votre demande de plus amples détails, ma Rde Mère, que nous nous sommes décidées à en faire faire un nouvel examen.

Nous n'avons donné aucune explication à ces messieurs du laboratoire et, selon notre attente, ils ne tardèrent pas à nous faire savoir que le résultat de l'analyse était absolument négatif, quant à la présence du redoutable bacille.

Reconnaissance donc à Notre-Dame de Lourdes et à sa fidèle enfant, la chère petite Sœur Thérèse!

 

Pour la Rde Mère Générale,
Sœur Pulchérie.

 

Je soussignée, Supérieure de l'Institut du Sacré-Cœur à Héverlé, certifie avoir envoyé à l'Institut de Bactériologie, à Louvain, les expectorations de notre Sœur T., au début de sa maladie en 1910, puis dans le courant de 1911, et avoir reçu chaque fois la réponse suivante : « Les crachats que vous avez envoyés renferment des bacilles de Koch en grand nombre. » Or, en décembre 1912, une nouvelle analyse fut faite et nous reçûmes pour réponse : « Les crachats ne renferment pas de bacilles de Koch. »

 

Sœur Alphonsine-Marie,
Supérieure des Annonciades.

 

Ayant vu les certificats en question, je puis certifier que la déclaration ci-dessus est absolument conforme à la réalité.

 

A. Hutten,
Directeur des Annonciades.

 

Héverlé, le 27 janvier 1913.

 

301 — Guérison d'une religieuse Cistercienne.

 

Paris, 31 décembre 1912.

 

J'ai pris part cette année au pèlerinage national qui conduisait, de Paris à Lourdes, un très grand nombre de malades. La veille du voyage, je promis à Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus de

 

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faire mon pèlerinage « par son intercession » près de la sainte Vierge.

Aussitôt le départ effectué, gare d'Orléans, le programme comptait la récitation du chapelet. Seul prêtre dans le wagon, je commence la récitation à haute voix et tous les pèlerins y répondent. Après la première dizaine, une voix intérieure me dit : « Puisque tu fais ton pèlerinage par mon intercession, pourquoi ne me mêles-tu pas à tes prières ? »

Comprenant que c'était la petite Soeur qui manifestait ce désir, j'ajoutai trois fois, après chaque dizaine : « Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus, priez pour nous la Vierge Immaculée. » Les mêmes invocations furent faites après les vêpres de la sainte Vierge, l'Angélus, la prière du soir.

Le lendemain matin, après la prière et les invocations à notre « petite Reine », nous arrivions en vue de la grotte bénie et nos supplications à Notre-Dame de Lourdes se confondaient avec celles que nous adressions à la chère Sœur.

Dans l'après-midi, à 4 heures, eut lieu la procession du Saint Sacrement. Je me joignis à la foule des prêtres, m'unissant aux prières ardentes de tous pour obtenir la guérison des malades.

Soudain, il me sembla entendre intérieurement cette invitation : « Tu dis que tu fais ton pèlerinage par mon intercession et tu laisses mon portrait dans ton bréviaire !...»

Bien vite, je pris l'image de la petite Sœur... « Je veux bien, lui dis-je, vous allez assister à la procession avec nous, mais à une condition : vous ferez aussi les invocations. Nous sommes de pauvres pécheurs, mais à vous, Notre-Seigneur ne peut rien refuser ! » Je place donc l'image sur la couverture de mon bréviaire fermé, et la tourne vers le Saint Sacrement.

La procession s'achevait, Notre-Seigneur avait béni ses membres souffrants et la foule anxieuse répétait, vibrante de foi : « Seigneur, « si vous voulez, vous pouvez nous guérir ! Jésus, Fils de David, « ayez pitié de nous!... » Aucun malade ne s'était levé. Une grande angoisse étreignait nos âmes. Encore quelques pas et le tabernacle allait se refermer sur la divine Hostie.

Je tenais toujours l'image de Sœur Thérèse tournée vers le Saint Sacrement. « O ma petite Sœur, lui dis-je, comment?... laisserez-« vous rentrer Notre-Seigneur dans la Basilique, sans avoir rien « obtenu pour nous!... vite... une dernière supplication pour nos « chers malades!... »

Au même instant, ma Rde Mère (oh ! je ne puis vous écrire cela sans pleurer), au même instant, un grand cri retentit... Une malade se lève!!!... la première!!!... Puis bientôt une seconde, et celle-ci s'appelle :

 

Marie-Françoise-Thérèse de l'Enfant-Jésus ! !

 

Il y a trois semaines, une réunion des miraculés du pèlerinage national avait lieu au théâtre chrétien, quai Passy, à Paris.

 

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La petite Sœur Marie-Françoise-Thérèse de l'Enfant-Jésus était là, pleine de vie et de santé, et le docteur nous expliquait sa maladie : tuberculose au deuxième degré, et guérison complète à Lourdes, après la procession...

 

27 janvier 1913.

 

Je me suis rendu hier, dimanche, au couvent des Cisterciennes, à Versailles, où réside notre miraculée. J'ai été reçu par la très Rde Mère générale ; voici le résultat de notre conversation :

La religieuse qui porte le nom de notre « petite Reine » avait prié sa sainte patronne de lui obtenir la faveur d'aller à Lourdes. Grâce à elle, elle a pu obtenir un billet, au dernier moment, d'une façon providentielle, alors qu'il semblait trop tard pour le demander. Toute la communauté priait la chère sainte, et c'est par son intercession que la malade entreprit le voyage. Pleines de confiance en sa bonté, les religieuses avaient placé une de ses reliques sous l'oreiller de la malade.

En rapprochant ces faits des circonstances qui me sont personnelles, ne sommes-nous pas autorisés, ma Rde Mère, à croire que la bien-aimée Sr Thérèse de l'Enfant-Jésus est loin d'être étrangère à cette miraculeuse guérison ?

 

Abbé X., du clergé de Paris.

 

Le prêtre septuagénaire qui signe les lettres précédentes a reçu des grâces très frappantes par l'intercession de la Servante de Dieu, et il se sent merveilleusement aidé par elle dans son ministère auprès des âmes.

Le n° 52 du Journal de la Grotte de Lourdes (29 décembre 1912) donne le portrait de Sr Marie-Françoise-Thérèse de l'Enfant-Jésus, et relate sa guérison miraculeuse. Le rapport est fait par M. le docteur Leclerc, préparateur à la Faculté de médecine de Paris.