l'héritage des faveurs que Dieu lui communique. Elle sent que cette maison sera la sienne et qu'elle aura toute liberté pour y rétablir une vie monastique régulière.

VISITANDINE DOUCE ET FERME

Soeur Marie de Sales arrive à Troyes le 1^er  juin 1826 : elle va avoir trente-trois ans et paraît encore plus jeune! La première surprise passée, les Soeurs voient tout de suite à qui elles ont affaire. Elles trouvent dans leur supérieure une vraie fille de saint François de Sales, sachant allier douceur et fermeté et elles se mettent filialement sous sa conduite.
Tout d'abord, ayant quelque peu oublié la signification de l'obéissance et de la pauvreté, les Soeurs sont étonnées des coups de massue que cette petite Mère laisse tomber si à propos sur leur volonté propre et leur esprit de propriété mais, lucides et généreuses. elles acquiescent bien vite et c'est fini à tout jamais.
 
Reste la question de la clôture qui n'avait pas été entièrement rétablie depuis le retour, en raison du pensionnat. La Mère Marie de Sales ne peut accepter cette situation nuisible à la vie religieuse de la communauté. Elle décide de la rétablir complètement au pensionnat comme pour le reste de la maison. C'est alors un tollé général dans la ville ; les parents n'acceptent pas cette mesure et le nombre des pensionnaires tombe à quatre ! La Supérieure tient bon et si le monastère est, de ce fait, réduit à la plus grande pauvreté, la Providence, au jour le jour, ne le laisse jamais manquer du nécessaire.

Il en est ainsi pour toutes les entreprises de Mère Marie de Sales : construction du pensionnat, agrandissement du monastère, restauration de la chapelle, etc... Dieu lui manifeste sa volonté, elle se met à l'oeuvre sans autre moyen que sa confiance invincible à laquelle le Seigneur répond avec une libéralité incroyable.

A telle école, la communauté fait de rapides progrès vers la perfection visitandine.

ÉPANOUISSEMENT DE SA VIE SPIRITUELLE

C'est alors que la "Bonne Mère" - ainsi la nomme-t-on, à Troyes - est appelée à gouverner le deuxième monastère de la Visitation de Paris, rue de Vaugirard, où elle reste de 1838 à 1844. Elle y exerce une influence aussi bénéfique qu'à Troyes. "Rien d'extraordinaire ne paraissait en elle, disent les Sœurs ; elle était

Le métier à tisser de Marie de Sales