LA DIVINE COMÉDIE

L'Enfer -  Le Purgatoire - Le Paradis

 

DANTE  ALIGHIERI

 

PARIS ERNEST FLAMMARION, ÉDITEUR

26,   RUE   RACINE,   26

 

+/- 1880

 

 

Bibliothèque

 

Notice

L'Enfer

 

CHANT I CHANT II CHANT III CHANT IV CHANT V
CHANT VI CHANT VII CHANT VIII CHANT IX CHANT X
CHANT XI CHANT XII CHANT XIII CHANT XIV CHANT XV
CHANT XVI CHANT XVII CHANT XVIII CHANT XIX CHANT XX
CHANT XXI CHANT XXII CHANT XXIII CHANT XXIV CHANT XXV
CHANT XXVI CHANT XXVII CHANT XXVIII CHANT XXIX CHANT XXX
CHANT XXXI CHANT XXXII CHANT XXXIII  CHANT XXXIV  

 

Le Purgatoire

CHANT I CHANT II CHANT III CHANT IV CHANT V
CHANT VI CHANT VII CHANT VIII CHANT IX CHANT X
CHANT XI CHANT XII CHANT XIII CHANT XIV CHANT XV
CHANT XVI CHANT XVII CHANT XVIII CHANT XIX CHANT XX
CHANT XXI CHANT XXII CHANT XXIII CHANT XXIV CHANT XXV
CHANT XXVI CHANT XXVII CHANT XXVIII CHANT XXIX CHANT XXX
CHANT XXXI CHANT XXXII CHANT XXXIII    

 

Le Paradis

CHANT I CHANT II CHANT III CHANT IV CHANT V
CHANT VI CHANT VII CHANT VIII CHANT IX CHANT X
CHANT XI CHANT XII CHANT XIII CHANT XIV CHANT XV
CHANT XVI CHANT XVII CHANT XVIII CHANT XIX CHANT XX
CHANT XXI CHANT XXII CHANT XXIII CHANT XXIV CHANT XXV
CHANT XXVI CHANT XXVII CHANT XXVIII CHANT XXIX CHANT XXX
CHANT XXXI CHANT XXXII CHANT XXXIII    

 

Il faut redonner au mot « amour » sa splendeur d’origine : BENOÎT XVI
 

"L’excursion cosmique à laquelle Dante veut convier le lecteur dans sa « Divine Comédie » s’achève devant la Lumière éternelle qui est Dieu lui-même, devant cette Lumière qui est dans le même temps « l’Amour qui meut le soleil et les autres étoiles » (Par. XXXIII, v. 145). Lumière et amour sont une seule chose. Ils sont la puissance créatrice primordiale qui meut l’univers. Si ces paroles du Paradis de Dante laissent transparaître la pensée d’Aristote, qui voyait dans l’eros la puissance qui meut le monde, le regard de Dante distingue toutefois une chose totalement nouvelle et inimaginable pour le philosophe grec. Non seulement que la Lumière éternelle se présente en trois cercles auxquels il s’adresse avec ces vers denses que nous connaissons : « O Lumière éternelle qui seule en toi reposes / Qui seule te connais et par toi connue / et te connaissant, aimes et souris ! » (Par., XXXIII, vv. 124-126) ; en réalité, la perception d’un visage humain – le visage de Jésus Christ – qui apparaît à Dante dans le cercle central de la Lumière, est encore plus bouleversante, que cette révélation de Dieu en tant que cercle trinitaire de connaissance et d’amour. Dieu, Lumière infinie dont le philosophe grec avait perçu le mystère incommensurable, ce Dieu a un visage humain et – nous pouvons ajouter – un cœur humain. Dans cette vision de Dante on peut voir, d’une part, la continuité entre la foi chrétienne en Dieu et la recherche développée par la raison et le monde des religions ; mais dans le même temps apparaît également la nouveauté qui dépasse toute recherche humaine – la nouveauté que seul Dieu lui-même pouvait nous révéler : la nouveauté d’un amour qui a poussé Dieu à prendre un visage humain, à prendre même chair et sang, l’être humain tout entier. L’eros de Dieu n’est pas seulement une force cosmique primordiale ; c’est un amour qui a créé l’homme et se penche vers lui, comme le bon Samaritain s’est penché sur l’homme blessé et que l’on avait volé, gisant au bord de la route qui descendait de Jérusalem à Jéricho." Benoît XVI discours à Cor Unum du 24 janvier 2006.


 

Le témoignage de Dante : PAUL VI
 

Cinq cents Pères du Concile se sont rendus les 13 et 14 novembre, à Florence, où se célébrait le VIIe centenaire de la naissance de Dante. A cette occasion, S. S. Paul VI a adressé la lettre suivante au cardinal Cicognani, secrétaire d'Etat, qui le représentait à ces cérémonies et qu'il avait chargé de remettre une croix d'or destinée au baptistère où Dante reçut le sacrement de baptême :
 

Texte Italien dans l'Osservatore Romano des 15-16 novembre 1965. Traduction de la Documentation Catholique du 5 décembre 1965 n°1460
 

A Notre Vénérable Frère,
Monsieur le cardinal Amleto Giovanni Cicognani,
secrétaire d'État.
 

A l'occasion du VIIe centenaire de la naissance de Dante Alighieri, le digne cardinal-archevêque de Florence a organisé dans cette ville historique une cérémonie qui mérite de Notre part un geste spécial, étant donnée l'importance religieuse particulière qu'elle revêt dans le cadre des célébrations qui ont eu lieu cette année en l'honneur de Dante.
Désirant donc être spirituellement présent à cette cérémonie, Nous voulons que vous y participiez, monsieur le Cardinal, en qualité de Notre envoyé particulier, pour porter à cette noble assemblée de personnalités du monde religieux, civil et culturel italien l'expression de Notre satisfaction et de Nos vœux.
Nous vous confions également un don symbolique qui rappellera cet événement important dans le « bel San Giovanni » où Dante reçut le baptême et devint chrétien. Ce don manifestera la fierté et la reconnaissance que toute l'Eglise, par Notre humble personne, exprime au grand poète de la Divine Comédie.
En effet, par l'incomparable témoignage de son œuvre, Dante Alighieri a fait honneur à son baptême d'une façon toute spéciale. En élargissant sans cesse les horizons de sa vision poétique qui, progressivement, l'ont conduit à une synthèse puissante et sûre de toute la création et de toute la vie humaine considérées sous le regard de Dieu, il a vécu les solennels engagements de son baptême dans un effort de cohésion entre la pensée et la vie, dans la lumière des vertus théologales dignement célébrées en trois chants. Par son travail ardu, soutenu par un grand souffle poétique, il a voulu confier à l'humanité le message d'un profond renouveau intérieur qui part du danger d'une expérience négative pour arriver à la possession définitive du Dieu un en trois personnes, selon l'itinéraire de son poétique voyage dans l'au-delà.
Chez Dante, l'art devient une leçon de vie sévère, mais encourageante. La culture, qui intègre toutes les sciences d'alors dans toute leur ampleur et leur unité, transcende les dissensions apparentes en une vision de foi supérieure qui fait voir dans la création une éternelle pensée d'amour : « Au plus profond, j'ai vu réuni avec amour en un volume l'intériorité de ce qui se manifeste dans l'univers. » (Par., XXXIII, 85-87.) Chez Dante, la puissance visuelle de la fantaisie, l'expérience vécue de l'humain dans sa spontanéité concrète (c'est pourquoi il a donné le nom de « Comédie » à sa plus grande œuvre), le sens transfigurant et lumineux de la beauté, la richesse même de l'expression et du style — qui lui a valu d'être appelé le père de la langue italienne, — tout s'unit en un puissant souffle de foi, d'espérance et de charité, tout est orienté selon une ferme direction surnaturelle. Aussi a-t-on pu dire que le poète, dans la lumière de Dieu, « croit dans les valeurs suprêmes de l'esprit comme nous dans le soleil » (L. Pietrobono, enc. Catt., IV, 1209), et juge l'action des hommes selon les règles morales immuables données sur la doctrine catholique. C'est toute l'Eglise avec ses saints, ses rites, ses sacrements que l'on sent vivre dans les pages de ce poème rendues encore plus précieuses par la tendre et virile dévotion mariale que l'on y sent.
Chacun voit la valeur spirituelle de ce grand témoignage qui, aujourd'hui encore, nous est donné par l'Alighieri. C'est pourquoi Nous souhaitons que cette célébration religieuse — à laquelle, monsieur le Cardinal, vous porterez Nos sentiments d'admiration — contribue à affermir la foi dans l'âme des hommes de notre temps. Nous souhaitons qu'elle stimule et invite spécialement le inonde de la culture et des arts à approfondir cette foi, à toujours mieux connaître les sources révélées, à vivre consciemment leur foi avec ses nobles exigences. Celles-ci, en effet, n'humilient pas la libre dignité spirituelle de l'homme, mais elles la garantissent et l'ennoblissent; elles sont les ailes des sublimes et immortelles expressions du génie (1).
Nous exprimons Notre vive satisfaction à tous ceux qui sont ici présents, particulièrement à monsieur le cardinal Florit, à Nos Vénérables Frères dans l'épiscopat, aux autorités civiles, aux écrivains et aux artistes, au clergé et à la population de Florence, tandis que de tout cœur Nous leur donnons Notre Bénédiction apostolique, gage des meilleures faveurs célestes pour tout l'archidiocèse de Florence.
Du palais apostolique du Vatican, le 5 novembre 1965, troisième année de Notre pontificat.
PAULUS PP. VI.
 

(2) Dans l'allocution qu'il a prononcée de son balcon le dimanche 14 novembre, à l'heure de l'Angelus, S. S. Paul VI a dit à propos de la croix d'or qu'il a fait placer sur le baptistère de Saint-Jean :
[...] Nous avons voulu ainsi honorer religieusement le caractère chrétien et la foi catholique du grand poète. Nous avons voulu encourager le monde des lettres à retrouver dans les valeurs spirituelles, et spécialement dans notre religion qui est l'expression de la vraie vie, la meilleure inspiration de leur pensée, de leurs paroles, de leur poésie et de leur culture. « La vie était la lumière des hommes », dit l'Evangile. Prions pour que cette lumière, loin de faiblir, resplendisse dans le monde de la culture et de la littérature modernes. (L'Osservatore Romano, 13-16 novembre.)

 

Une traduction plus récente aux éditions du Cerf ; Dante en italien

 

Mis en ligne le 14 février 2006, fête de Saint Valentin !

A la Béa... et à toutes les Béatrice !

Numérisation : Abbaye Saint-Benoît de Port-Valais