P. Lallemant et SJ
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HISTOIRE LITTÉRAIRE SENTIMENT
RELIGIEUX EN FRANCE

 

DEPUIS LA FIN DES GUERRES DE RELIGION
JUSQU'A NOS JOURS

 

PAR HENRI BREMOND

de l'Académie française.

 

V -  LA CONQUÊTE MYSTIQUE

***

L'ECOLE DU PÈRE LALLEMANT

ET

LA TRADITION MYSTIQUE
DANS LA COMPAGNIE DE JÉSUS

PARIS
LIBRAIRIE BLOUD ET GAY
3, RUE GARANCIÈRE, 3
1 9 2 3

 

Nihil obstat :

Ferdinand CAVALLERA,

Professeur à la Faculté de Théologie

de l'Institut catholique de Toulouse.

Toulouse, 19 mars 1918.

 

Imprimatur :

H. ODELIN, V. G.

 

Parisiis, die 21 Maii 1918.

 

 

CHAPITRE PREMIER : LA DOCTRINE SPIRITUELLE DE LOUIS LALLEMANT

 

I. Lallemant et son école. — Pierre Champion et la tradition de l'école. — Louis Lallemant. — Son curriculum vitae. —Ses épreuves. — Lallemant et les supérieurs de la Compagnie. — Ses disciples et leurs premières résistances. — « Pas d'autre maître que le Saint-Esprit ». — Lallemant, Balthazar Alvarez et les mystiques dans la Compagnie. — Principaux caractères de l'école.

II. A. La seconde conversion. — La troisième année de noviciat chez les jésuites. — Trop de bon sens. — Les deux conversions. — Le salut dépend de la seconde. — Le « bon Père » des Provinciales. — Prétendues infiltrations jansénistes dans la Compagnie. — Les non-convertis. — Plus en danger que les séculiers. — Le monde au couvent. — Antinomies résolues par saint Ignace. — Les religieux et l'orgueil. — Le palliatif des « bonnes intentions ». — Néant du zèle naturel. — « Franchir le pas ». — Facilité d'une transformation soudaine et totale. — Caractère nettement mystique de la seconde conversion.

 

B. La critique de l'action. — Les jésuites et l'action. — « Le principal, qui est l'intérieur ». — Qu'une vertu solide et pratique ne suffit pas à un Ordre actif et qu'il faut aller jusqu'au mysticisme. — Nulle initiative, « fort peu d'action au dehors ». —Dosage de l'action. — L'action « pour la vie intérieure u. — Primauté de l'obéissance. — « Par manière de divertissement ». — Que l'apostolat n'a pas à souffrir de cette doctrine. — Instrumentum conjunctum cum Deo. — Critique du « moralisme ». — L'action et la prière; qu'il n'est pas nécessaire dans l'oraison de tout « rapporter à l'action ». — « L'essence » des vertus. — Ne pas mettre « le but de toutes les » inspirations divines, « en l'action et en la pratique ».

 

C. La garde du coeur. — « Purgation» et « garde » du coeur. — a Ce n'est pas l'examen de conscience ». — « En sentinelle ». — Difficulté et nécessité de cet exercice. — Entraînement à l'analyse morale. — Pratique de la garde du coeur. — Les sacrements « exercices principaux de la perfection ». — « La pureté du coeur, plutôt que l'exercice des vertus ».—Alphonse Rodriguez et la doctrine contraire. — L'avocat de Marthe. — La présence de Dieu « moyen pour bien faire... nos actions ». — Ascétiques et mystiques. — Ascèse plutôt négative de Lallemant, et qui conduit à « l'union divine ».

 

D. La conduite du Saint-Esprit. — Principe fondamental et clef de tout le système. — S'abandonner, « se lier » au Saint-Esprit. — « Dieu l'instruit lui-même ». — « A peu près comme nous avons la lumière du soleil ». — Le P. Lallemant et l'esprit intérieur » des calvinistes. — Et le voeu d'obéissance. — « Prudence humaine » des supérieurs qui traitent cette doctrine d'illusion. — L'obéissance ne dirige que « pour le regard de l'extérieur ». — La direction du Saint-Esprit et les cas de conscience. — Et la vie spirituelle. — Et les divers ministères. — L'oraison est « la principale préparation pour la chaire ». — Les dons du Saint-Esprit. — Lallemant et Newman. — Don d'intelligence ou de réalisation. — Sagesse et science. — Le discernement des esprits. — Revanche des mystiques sur les moralistes. — Casuistique surnaturelle. —       Les « lumières subites ». — « Assurances certaines » du don mystique. — Contemplation ordinaire et extraordinaire. — « Un lion en peinture... un lion vivant ». — « La vraie sagesse ». — Contre la timidité des directeurs. — « Plus de vertu et plus tôt » que par les voies communes. — « Sans la contemplation, on n'avancera jamais beaucoup dans la vertu ». — « On criera ». — La vie mystique et la nécessité de « l'application » à Jésus-Christ. — Dieu unique souverain de l'intérieur. — « L'intérieur qui est sans bornes ». — « Après l'Incarnation, nous ne devons rien admirer ».

CHAPITRE II : JEAN RIGOLEUC, JULIEN MAUNOIR ET LES MISSIONS BRETONNES 

I. La parole vivante du P. Lallemant. — Ses principaux disciples. — Ecole discrète, à peine sensible au dehors, mais très active. — Carrière obscure de Jean Rigoleuc. — « Moins considéré que les autres ». — Le vieux serviteur et son mauvais petit cheval. — Vie errante.

II. Premières impressions pieuses. — Comment il arrive à « la parfaite composition de son âme ». — La seconde conversion. — La « sainte indétermination ». — Toujours la critique de l'action. — Que la grâce n'est pas sensible. — Rigoleuc et Pascal. — « Il ne faut pas même le chercher, mais nous persuader qu'il nous a trouvés ». — Elévation aux états mystiques. — Les épreuves : pendant six ans, il se croit damné. — Propagande mystique dans les couvents et parmi les jésuites. — Barthélemy de Fumechon et « la vraie spiritualité ».

III. La réévangélisation de la Bretagne au XVIIe siècle. — Caractère particulier de ces missions bretonnes. — Le biographe du P. Maunoir. — La peur du miracle. — Voyage du P. Boschet en Bretagne. — Les missions bretonnes et l'église primitive. — Les miracles. — « L'Iniquité de la Montagne. »—Génie des deux fondateurs des missions, Le Nobletz et Maunoir. — Renan, les missions bretonnes et la centralisation catholique.

IV. Entreprise essentiellement catéchétique. — Les « cartes peintes» de le Nobletz. — La baguette blanche. — La carte des conseils et le canal de Panama. — La carte du chevalier errant. — La bouline. — Les cahiers de le Nobletz. — L'Humanisme dévot et Bunyan. — La carte des malades. — M. Nigot et les doléances du Vilain. — Les tableaux vivants et la grande procession. — Les cantiques de le Nobletz et de Maunoir. — Le Nobletz et les cantiques de l'île d'Ouessant. — Les femmes catéchistes. — Utilité de cette innovation et opposition qu'elle soulève. — Grandeur et faiblesse de Michel le Nobletz.

V. Maunoir, moins original, peut-être plus grand. — Il organise la légende et le culte de le Nobletz. — Les supérieurs de Maunoir. — La « Confédération » des missionnaires. — La mission dans la mission. — Les missions bretonnes et la renaissance mystique.

CHAPITRE III : JEAN RIGOLEUO ET LA BRETAGNE MYSTIQUE 

I. Le P. Surin et le coche de Rouen. — Les mystiques bretons. — Annelle Nicolas et l'école du P. Lallemant. — « Les voies intérieures ne furent jamais si connues » qu'au XVIIe siècle. — Difficultés particulières que présentait la « spiritualisation » d'Armelle. — Les premières places ; besoin maladif de changeaient. — Les Le Charpentier du Tertre. — Première initiation. — Les rues teintes de sang. — Tentations et cauchemars. — La compagne d'Armelle. — Persécution. —La scène du bain. — Le manoir de Roguédas. — Annelle et les jésuites de Vannes. — La servante. — Le Seigneur de Roguédas et la Bonne Armelle. 

II. Développement spirituel. — Chassée d'elle-même ». — Le centre de l'âme. — Jeanne de la Nativité. — L'esprit devenant plus fort, le corps lui-même reçoit « moins d'incommodités ». — Présence presque habituelle rie Dieu. — Les dons naturels. — Divine solution de la controverse quiétiste. — « Dame et maîtresse de toutes choses ». 

III. Catherine Daniélou et Marie-Amict Picard. — L'oeuvre des retraites. — Les jésuites et l'évolution du sentiment religieux. — Mme du Houx et les progrès du féminisme chrétien. — Le mariage de Jeanne Pinczon. — Mme du Houx envoyée par son évêque à Loudun, pour étudier Jeanne des Anges. — « Elle crut presque toujours que cette religieuse était dans l'illusion ». — M1e du Houx et le P. Surin. — Vocation extraordinaire de Mme du Houx. — L'abbaye de La Joie. — Mission dans le diocèse de Tréguier. — La mission de Vannes et l'oeuvre des retraites. — Mme du Houx et le P. Huby.

CHAPITRE IV : LA FORMATION ET LES DÉBUTS DU P. SURIN 

I. Les démons ligués contre Surin, même après sa mort. — Il n'a pas encore de biographe et ses oeuvres sont introuvables. — La composition de ses livres. — Editions subreptices et plus ou moins suspectes. — Le P. Champion. — Le P. Surin au XVIIIe et au XIXe siècles. — Sous le boisseau. — Possession et aliénation mentale du P. Surin. — Que tous ses inédits ne doivent pas être publiés. — La réaction anti-molinosiste et le P. Surin à l'Index. — Défauts et mérites qui expliqueraient la réserve que les jésuites font paraître à l'endroit du P. Surin.

II. Famille pieuse et noble. — Egards particuliers qu'on aura plus tard pour le P. Surin. — Ses villégiatures. — Un gentilhomme. — La famille du P. Surin fascinée par le Carmel. — Sa soeur et sa mère carmélites. — Le jeune Surin et Isabelle des Anges. — Panégyrique du Carmel. — Sainte Thérèse et la Compagnie de Jésus. — Noviciat ; études ; troisième an.

III. Marennes et la Saintonge mystique. — La famille de Saujon. — Marthe de Saujon. — De l'attachement aux charges. — Marguerite de Saint-Xavier. — Vocation mystique de Marie Baron. — « Il semblait que son élément fût le feu ». — La boutique des Du Verger. —Le « magnifique » M. Du Verger. — Mort et obsèques triomphales de Marie Baron. — Madeleine Boinet et la succession mystique de Marie Baron. Sa conversion. — Institutrice. — Vie intérieure de Madeleine Boinet. — La veille du départ pour Loudun.

CHAPITRE V : LE PÈRE SURIN ET JEANNE DES ANGES 

I. L'Eglise et les interventions surnaturelles. — Devoirs et droits des historiens catholiques. — Obscurités de l'histoire de Loudun. —Erreur manifeste des exorcistes de Loudun. — L'ancienne tradition et la pratique moderne de l'Eglise condamne leur méthode. — Les exorcismes publics et les dangers qu'ils présentent. — Les exorcistes au service de l'Etat et non de l'Eglise. — Aveugle confiance donnée au « Père du mensonge ». — Excuses des exorcistes. —Nicole Aubry et la conversion des protestants. — Evolution moderne et regrettable de l'exorcisme. — Le rituel négligé. — Bavardages et interrogations curieuses. — Saint Hilarion et saint Jérôme témoins de la tradition. — Le public admis à conférer avec les démons. — Influence désastreuse des livres consacrés à l'histoire des possessions. — Sébastien de Michaelis. — L'affaire de Loudun, calquée sur l'affaire d'Aix. — Loudun et l'opinion. — Les supercheries.

II. Le P. Surin à Loudun. — Peines d'esprit et sauté chancelante. — Opposition de son supérieur. — Surin s'offre à « être chargé du mal » de Jeanne des Anges. — La règle de saint Ignace. — L'exorciste exorcisé. — L'héroïque sacrifice est accepté. — Maladie du P. Surin.

III. Jeanne des Anges. — Une malade et qu'il ne convient pas d'assimiler aux saintes authentiques. — Mimétisme spirituel. — Enfance et jeunesse de Jeanne. — « Penchants déréglés ». — Personne ne l'aime et elle n'aime personne. — Ses débuts dans la vie religieuse. — Premiers essais de cabotinage spirituel. — Travail parallèle de la grâce. — Elle intrigue pour être envoyée à Loudun. — Premiers succès au parloir. — Prieure. — Le couvent divisé. — « Affections déréglées ». — Les commérages du parloir. — L'affaire de Loudun et la demi-responsabilité de Jeanne. — Christi bonus odor sumus ; Dieu jaloux de la réputation des vrais mystiques.

IV. Vues du P. Surin sur la possession et sur l'exorcisme. — Possession et vocation mystique. — Transformation de l'idée de possession. — Méthode nouvelle. — La direction spirituelle du possédé, préférée à l'exorcisme. — Jeanne des Anges peu pressée de voir la fin de sa possession. — Lutte contre le P. Surin. — Celui-ci aura le dessus — Délicatesse de sa direction. — L'esprit bouffon. — Discours en latin sur la vie intérieure. — Premiers pas dans l'oraison. — Sincérité de canne. — Son héroïsme. — Erreur du P. Surin : il encourage, à son insu, la secrète vanité de Jeanne, — Vers l'idée fixe. — Le petit parloir dans un grenier. — Suggestions mystiques — Les supérieurs éloignent le P. Surin.

V. Il pouvait partir, Jeanne en sait assez long désormais pour le rôle qui lui reste à jouer. — Les stigmates. — Nouvelles absurdités. — La grande guérison de Jeanne et le baume de saint Joseph. — Le voyage triomphal. — Les exhibitions. — Richelieu et la Cour. — Critique de la relation de Jeanne. — Est-ce là le style des saints? — Prestige spirituel de Jeanne. — Elle se mêle de diriger le P. Surin. — Le « bureau d'adresse ». — Troubles persistants. — Expiation suprême. — Mme du Houx et Jeanne des Anges.

CHAPITRE VI : LE PÈRE SURIN ET LE MORALISME MYSTIQUE 

I. L'agonie du P. Surin. — Les « deux âmes ». — « Dieu occupant un étage et le démon l'autre ». — Il se croit damné. — Ses confesseurs et ses supérieurs, — Surin et François de Sales. — « Il suffit que Dieu soit Dieu ».

II. Il continue son apostolat malgré cette épreuve. — Le sermon chez les carmélites. — Son oeuvre littéraire. — La dictée du « Catéchisme ». — La main à la plume. — Vers la guérison. — L'esprit d'enfance. — Dernières extravagances. — Le beau soir d'un triste jour. — Surin et le prince de Conti.

III. Surin et les adversaires du mysticisme dans la Compagnie. — Un mystique de combat. — Que dans ses ouvrages il fait trop de place à la controverse. — Origines lointaines de cette opposition aux mystiques ; la libido sciendi qui fait perdre le sens de Dieu. — « L'effort de l'entendement » et « la voie de l'amour » — Le Saint-Esprit. — « Dilatation surnaturelle » de l'intelligence. — Les intellectualistes et leurs « formes ». — La vraie mission du théologien et les limites de son domaine. — Les raisonneurs et les « visites de Dieu ». — De l'inintelligence an persiflage. — Saint Ignace et la « loi intérieure » de charité.. — L'obscurité et l'apparente insignifiance des ouvrages mystiques. — Non licet homini loqui. — Dabitur nosse cui dabitur experiri. — Les adversaires du P. Surin et leur excuse. — Nul homme sensé « qui ose blâmer l'usage de la contemplation ». — Surin et l'Indolence des faux mystiques.

IV. Surin et le style jésuite. — Emploi constant des termes les plus a ordinaires ». — Dangers du phébus prétendu mystique. — La pratique des vertus. — La bénignité. — La crainte et « le style de Dieu ». — Pratiquer les vertus communes, mais en les dépassant, en leur donnant « le goût général » du pur amour. — « Le motif divin... assujétissant à soi tous les autres motifs ». — « L'ordre inférieur » et la perfection de l'amour. — L'envers ascétique de la contemplation. — Dénûment absolu. — Le détiennent et l'initiation mystique. — « Laissez opérer cette grandeur qui vous absorbe ».

V. La vie mystique elle-même tout abnégation. — La contemplation et « l'universelle vérité ». — De la métaphysique du pseudo-Denis à Tascétisme. — La lettre à la vicomtesse de Roussille. — L'humanisme dévot et l'oraison aisée. — Paradoxe sur les distractions. — Toujours « la notion universelle » et le « goût confus » de Dieu. — Confusion apparente entre méditation et contemplation. — « Ne s'arrêter qu'aux raisons générales ». — Du brouillard à la lumière. — Lumen de caligine. — La vie mystique offerte aux plus humbles. — Liberté et joie du mystique. — Surin et Saint-Cyran. — Le moralisme mystique. — La névrose et le génie du P. Surin.

CHAPITRE VII  : LES HELYOT ET LE PÈRE JEAN CRASSET

 I. Le portrait de Mme Helyot. — « La plus aimable personne du monde. » — Jean Crasset. — Une femme de qualité et sa nraitresse de lecture. — Mariage de Marie Hérinx. — La famille Helyot. — Ménage mondain. — Conversion de la jeune femme. — Un ballet au Louvre. — Excès de ferveur. — Complaisance de M. Helyot.

II. Vocation mystique de Mme Helyot. — De la méditation à la contemplation. — Le P. Crasset et les adversaires des mystiques. — « Elle voyait l'Aire de Dieu ». — « Dieu seul, dans l'anéantissement de toutes les conceptions ». — Le coup de sifflet du berger. — Critique des biographies religieuses. — Beaucoup de paroles, peu d'actions. — Contre les autobiographies. — Les années de silence. — L'apostolat. — Les mouches. — Chez les pauvres. — Les bouquetières du vieux Paris. — a Appuyez-moi de fleurs... parce que je languis d'amour ».

III. Le mari d'une sainte. — Un ménage mystique. — M. Helyot imite sa femme et la « surpasse ». « Travesti en gueux ». — Inventions charitables de M. Helyot. — Les petits ramoneurs. — A l'enterrement d'un homme de métier. — Encore la contemplation et l'état passif. — Ecrits de M. Helyot. — « L'aurore de la grâce » et le cantique du jeune amour. — Les silences de l'amour. — Le pur amour. — M. et Mme  Helyot. — Le portrait de Mme Helyot.

CHAPITRE VIII : LOUISE DU NÉANT ET LE PÈRE FRANÇOIS GUILLORE

I. Louise du Tronchay et l'école du P. Lallemant. — Histoire ou roman. — Les de Bellère du Tronchay. — Hérédité morbide. — Premières épreuves et première solitude. — Eclosion tardive, mais éclatante. — Les adorateurs de Louise. — Etrangetés de ses parents. — Crise de mondanité. — Rêves héroïques. — Départ pour l'inconnu. — Louise du Néant.

II. La communauté de Charonne. — Délire et extravagances. — La Salpêtrière. — Le grand siècle et le traitement des fous. — Les cachots. — Commencement de guérison. — M. Guilloire et la confession d'une prétendue sorcière. — Louise reste à la Salpêtrière, peut-être en observation. — Fille de salle. — Sa journée. — Elle veut paraître folle. — Le beau monde en visite à la Salpêtrière. – Extases. — La correspondance de Louise. — Liberté et primesaut. — « Il faut vous faire rire ». — « Frère l'âne ». — Restes d'exaltation. — Les cris. — Madeleine. — « Je le tiens aussi bien que vous! »

III. Mort de M. Guilloire.     Le P. Guilloré et M. Briard le remplacent. — Nécessité d'une direction plus ferme et plus suivie. — Guilloré et les illusions de la vie spirituelle. — Son premier jugement sur Louise : une Catherine de Sienne. — Il envoie ses dévotes à l'école de Louise. —        Rudesse de sa direction. — Que plus une âme est élevée et plus elle doit être éprouvée. — Les faux mystiques et leur habileté à séduise. — Des directeurs qui se laissent éblouir par leurs pénitents et qui les montrent comme « des pièces de cabinet ». — Le mépris, unique moyen de discernement. — Indulgence aux « âmes communes ». — Direction « impitoyable ». — « Il ne faut point de consolation sur la terre... Périssez ». — Critique de cette direction.

IV. Louise quitte la Salpêtrière, mais garde ses habits de folle. — Attitude étrange de ses directeurs. — Indépendance et docilité de Louise. — Vie errante dans Paris. — Abris de fortune. — Humiliations et apostolat. — Le plan du P. Guilloré. — Les grands directeurs et la direction. — Louise au pinacle. — Retour à une existence normale.

V. Chez les pénitentes du P. Guilloré. — Mlle de Ténery. — Louise à l'hôpital de Loudun. — Via media entre le couvent et le monde. — Louise dans son vrai cadre. — Sa correspondance à cette époque. — L'hôpital de Parthenay. — La journée d'une hospitalière. — Paix et silence. — « Saint-Paul défend aux tilles de prêcher ». — Le don des miracles. — Mort de Louise. — La publication de sa vie et de ses lettres.

APPENDICE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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