L'HUMANISME DÉVÔT
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HISTOIRE LITTÉRAIRE DU SENTIMENT RELIGIEUX EN FRANCE

 

DEPUIS LA FIN DES GUERRES DE RELIGION JUSQU'A NOS JOURS.

 

PAR HENRI BREMOND

de l'Académie française. 

I - L'HUMANISME DÉVOT (1580-1660)

 

PARIS

LIBRAIRIE BLOUD ET GAY

3, RUE GARANCIÈRE, 3

1924

 

 

Nibil obstat : Parisiis, die 10a augusti 1915.

Fr. UBALD, o. m. c.

Imprimatur : Parisiis, die 4a septembris 1915.

H. ODELIN, v. g.

 

 

AVANT-PROPOS

OBJET, SOURCES, MÉTHODE ET DIVISIONS

 

PREMIÈRE PARTIE.
SAINT FRANÇOIS DE SALES, LES ORIGINES ET LES TENDANCES DE L'HUMANISME DÉVOT

 
CHAPITRE PREMIER. DE L'HUMANISME CHRÉTIEN A L'HUMANISME DÉVOT

 

I. L'humanisme dévot, être de raison qui représente pour nous les tendances communes, les directions principales de la littérature religieuse pendant la première moitié du XVII° siècle.

II. Qualités et défauts des humanistes. — Qu'il ne faut pas les juger sur quelques enfantillages. — Particularités de l'humanisme au temps de la Renaissance. — Le lettré du Moyen âge et le lettré d'aujourd'hui. — Térence et Shakespeare. — How beauteous mankind is!

III. Que l'humanisme de la Renaissance est une culture morale et une philosophie. — Glorification plus ou moins enthousiaste de la nature humaine.

IV. Chaque humaniste adapte à sa propre conception religieuse l'esprit de l'humanisme. — Humanisme naturaliste et humanisme chrétien. — L'Eglise et l'humanisme chrétien. — Adversaires de l'humanisme; les Occamistes. — Le cardinal Morone et Salmeron. — Que la plupart des théologiens des XVe et XVIe siècles sont des humanistes. — Les jésuites et l'humanisme.

V. L'humanisme dévot, moins spéculatif, plus pratique et plus populaire que l'humanisme chrétien.

 

 

CHAPITRE II LOUIS RICHEOME (1544-1625)


I. La littérature pieuse en France avant l'Introduction à la vie dévote. —  Importance de Richeome parmi les autres précurseurs de François de Sales. — Sa naissance et son éducation. — Jean Maldonat. — L'imago primi saeculi. — Carrière de Richeome.
II. Oeuvres polémiques. — La Compagnie de Jésus et ses adversaires. — Richeome, les jésuites et le siège de Henri IV.
III. Les dauphins du Catéchisme royal. — Caractère littéraire et attrayant des ouvrages spirituels de Richeome. — La Peinture spirituelle. — Promenade pittoresque autour d'un couvent. — Le roman de Lazare. — L'esprit d'enfance.
IV. Les images religieuses. — Tableaux et estampes de saint André au Quirinal. — Richeome et ses illustrateurs. — Les Tableaux sacrés. — Le cheval d'Abraham. — L'ange d'Elie.
V. Plaisir et piété. — Esprit d'émerveillement et de joie. — Les merveilles des jardins. — Le glaïeul et le lys. — L'arche de Noë. — Le coeur des bêtes. — Bataille d'abeilles. — La « lézarde » et le singe.
VI. Richeome moraliste. — Clairvoyance et bienveillance. — L'humour de Richeome. — Orgueil des théologiens. — Vanité des habits. — Le banquet burlesque.
VII. Optimisme chrétien. — Beauté de l'homme. — Le visage et les mains, — Hymne au franc-arbitre. — Excellence du désir de la gloire. — La concupiscence. — Richeome et Bossuet. —L'appareil de l'âme au combat. — L'adieu de l'âme laissant le corps.
VIII. Richeome écrivain. — Diversité de ses dons. — Son ars dicendi. — Son amour pour tous les mots de la langue. — Richesse de son lexique. — Fascination du détail. — Richeome et le génie de François de Sales.

 

CHAPITRE III FRANÇOIS DE SALES
 
I. Les rides de Philothée. — Sa gloire est d'avoir vieilli, de paraître vieille. — Hardiesse, nouveauté, importance de l'Introduction à la vie dévote. — François de Sales, la Renaissance et l'humanisme dévot. 
II. François de Sales humaniste. — Son humanité. — Simplicité et com. plexité. — Cordialité et faiblesse. — La sensibilité pieuse. — Contemplation des mystères. — Deux processions. — Indépendance de coeur. — Le dédoublement. — Activité et souplesse d'assimilation. 
III. Les scrupules de sa jeunesse. — Le premier séjour à Paris. — Le gouverneur. — La grande tentation. — La Vierge Noire de Saint-Etienne-du-Grès. — Complications théologiques de la crise. — Conséquences de la victoire. — Adieux au thomisme. 
IV. Padoue, Annecy, le Chablais. — Mission diplomatique à Paris en 16oa. — Son importance dans le développement du saint. — Il prend le ton. — Retour aux classiques. — La cité des saints. — François de Sales et les mystiques parisiens. — Effacement et observation. — L'épanouissement final et les premières lettres de direction. 
V. L'esprit de François de Sales. — Exigences de sa direction. — Mort de l'amour-propre. — « Le plus mortifiant de tous les saints ». — Si la douceur de son esprit est purement de surface ? — Suavité envers le prochain, envers Dieu, envers soi-même. — Guerre à toutes les formes de l'inquiétude. — Les diversions. — L'esprit de joie. 
VI. Théologie et philosophie. — La pensée salésienne et ses caractères. — Fondement dogmatique et expérimental de son optimisme. — « L'inclination naturelle à aimer Dieu par-dessus tout ». — L'aube de l'amour divin chez un infidèle. — Talisman contre l'obsession pessimiste ; la distinction entre les deux parties de lame. — François de Sales et les moralistes du grand siècle. — La liberté des âmes. — Unité et solidité du système salésien. — François de Sales et la civilisation catholique.

CHAPITRE IV LES MAITRES SALÉSIENS. — I. ÉTIENNE BINET

I. Influence de François de Sales. — Prompte popularité de son culte. — S'il a été beaucoup lu ? — Pluie de livres et courants nouveaux. — Il règne encore. — Ses deux interprètes. — Binet et Camus, les deux maîtres salésiens. — Importance d'Etienne Binet.
II. Trivialité précieuse et rhétorique. — Bienheureux les aveugles, bienheureux les sourds! — Prouesses verbales. — La garde-robe. — La femme. — Grossièretés. — L'éloquence de Binet. — Gemmes et viandes. — Urbanité et mysticisme. 
III. L'imagination pieuse de Binet. — Figures eucharistiques. — Le drame d'Isaac. — Cléopâtre, Artémise et l'Eucharistie. — Puérilités. — Pâmoisons. 
IV. Binet continuateur authentique de François de Sales. — La dévotion des malades. — Le dévot fainéant. — La miséricorde de Dieu. 
V. La politique sacrée. — « Quel est le meilleur gouvernement, le rigoureux ou le doux ? » . — Les despotes de couvent. — Le style des anges. — La tendresse du pape Grégoire. — Binet et l'humanisme dévot.

CHAPITRE V LES MAITRES SALÉSIENS. — II. JEAN-PIERRE CAMUS
 
I. Le sérieux de Camus. — Son mérite et ses travers. — Le roman de sa jeunesse et l'innocence des premières amours. — Sa vocation. — Ses études théologiques. — Premiers ouvrages. — Belley Aunay, Rouen. — Dernières années de Camus. 
II. Camus et ses campagnes contre les moines. — Le P. Sauvage et le Projet de Bourgfontaine. — Si Camus a été janséniste? — Les treize panégyriques de saint Ignace. — Défense des jésuites. — Luttes contre Arnauld. — Le molinisme de Camus. 
III. Camus et François de Sales. — Les commencements de leur amitié. — Contrastes entre les deux évêques. — Hero-worship de Camus. — Intimité croissante. — Formation de Camus par François de Sales. — Du sérieux de cette amitié. — François de Sales n'a pas à en rougir. — L'Esprit du B. François de Sales. 
IV. Camus et la propagande salésienne. — Ses livres et livrets spirituels. — Le sérieux et l'importance de cette oeuvre. — Camus directeur de conscience. — Prière à Dieu pour une âme tentée. — Camus et la Bible. — Le mariage de Zéphire et de Flore. — Les spéculations théologiques de Camus. — Un Nicole moliniste. — L'esprit de système. — Le prétendu quiétisme de Camus. — Joinville et le pur amour. — Le triomphe de Caritée.

 

SECONDE PARTIE.
PROGRÈS ET MANIFESTATIONS DIVERSES DE L'HUMANISME DÉVOT.

 
CHAPITRE PREMIER IN HYMNIS ET CANTICIS

 
I. Printemps de la dévotion. — Attardés et égarés. — Le culte des poètes. — Citations poétiques. — Garasse et la poésie française. — Les derniers défenseurs de Ronsard. 
II. Le sacré et le profane. — L'humanisme dévot et les poètes païens. — Richesses de l'Egypte. — Richeome, Binet et les larcins poétiques de l'antiquité. — Le mythe d'Hermaphrodite et la réunion des églises. 
III. Les poètes chrétiens. — « Les muses françaises... bientôt toutes chrétiennes ». — Martial de Brives et son cantique des créatures. 
IV. Les cantiques populaires. — Le Parnasse séraphique. — Propagande précieuse et pieuse. — Paul de Barry. — Lazare de Selve. — Les miracles de sainte Fare. 
V. Les cantiques mystiques. — Le P. Surin et Béranger. — Le dénuement, l'abandon, la quiétude. — Les cantiques de Surin et la controverse du quiétisme. — Les cantiques et l'extase. — Sainte Chantal.

CHAPITRE II LES HAUTES ÉTUDES RELIGIEUSES
 
I.  Des oeuvres dévotes de ce temps-là qui par leurs mérites d'ordre scientifique ou littéraire appartiennent à la littérature universelle. — De la division du travail qui fera plus tard de la littérature dévote une littérature séparée. — L'humanisme dévot hostile, par définition, à cette séparation des genres. — Ignorance prétendue du clergé français au début du XVIIe  siècle. — Les livres qui se lisaient alors. — Prestige, valeur et rayonnement de la Sorbonne. — L'humanisme dévot et la scolastique. — Il lui apprend le beau langage et il l'attendrit. — François de Sales et une Somme de théologie. — Renaissance théologique et renaissance mystique. — Les oeuvres de haute vulgarisation religieuse. — Quelques noms. 
II. Le programme de la réforme bénédictine. — Travail intellectuel et oraison mentale. — Le « hanap » de la dévotion et le « portail de la retraite des Muses ». — Dom Laurent Bénard et ses Parénèses. — Causes morales de la décadence bénédictine. — L'Abbé désarmant les jeunes moines « de lettres et de vertus ». — Que l'Abbé doit être savant. — Le prophète Balaam. — Les ignorants jaloux et les dangers prétendus de la science. — Panégyrique de « l'homme docte ». — « Jamais un grand savant homme n'est bas de cœur ». — Que l'Abbé doit être éloquent. 
III. L'histoire de l'Eglise. — Prestige et action de Baronius. — La table chronographique de Gaultier. — Dom Laurent Bénard et l'Eglise des Pères — et les moines du moyen âge. — Histoire intime de l'Eglise. — Le cyclope de Péronne.

CHAPITRE III LA VIE DES SAINTS
 
I. Nombre et variété des vies de saints publiées de 1600 à 1670. — Deux groupes très distincts, les vies des saints d'autrefois, celles des contemporains. — La légende et l'esprit critique. — Sainte Brigitte d'Irlande. — Sainte Fare et son biographe. — Sur un épi de blé. — Imagination et fantaisie. — Cortade et les martyrs d'Agen. — Les saints au village. — Professions et métiers. — Influence de ces livres. — La communion des saints. 
II. Biographie des saints du XVIIe siècle. — Un genre nouveau. — Résistance des anciens Ordres. — Probité et mérites littéraires des biographes. — Le goût du détail concret et du document. — Curiosité psychologique. — Vues synthétiques. — Le P. Amelote. — L'exil des mystiques et la fin de la grande école hagiographique. — Le P. Bouhours.

CHAPITRE IV LES ENCYCLOPÉDISTES DÉVOTS
 
I. L'encyclopédisme avant l'Encyclopédie. — La passion de tout connaître. — Moyen âge, Renaissance, première moitié du XVIIe siècle. — Les écrivains dévots et la vulgarisation encyclopédique. — L'essai des merveilles de Binet. — Modernité et caractère « objectif » de l'ouvrage. — Tableau de la France et de Paris en 1620. — L'encyclopédisme annexé à la rhétorique. — « Richesses d'éloquence » dans les glossaires et lexiques spéciaux. — Morceaux de bravoure. 
II. Curiosité et vie dévote. — Nos auteurs passent outre à ces antinomies apparentes et propagent l'esprit de curiosité dans les milieux pieux. — Le P. Léon. François Chevillard et son Petit-Tout. — L'Encyclopédie dialoguée. — L'éléphant. — La leçon d'anatomie. — Condren et la pierre philosophale. — De l'humanisme encyclopédique au mysticisme. 

CHAPITRE V LE ROMAN DÉVOT
 
I. Charles Perrault et Camus. — L'art de conter. — Le départ d'un cadet de Gascogne. — Virgile. — Rigault et Sainte-Beuve. — Il n'est pas vrai que rien des romans de Camus « n'a jamais eu vie ». 
II. Camus écrit ses romans, avant tout, pour le plaisir du lecteur. — Et pour le sien propre. — Que ceux qui
« ne sont bons qu'à l'Eglise » ne doivent ni ne peuvent écrire de romans. — Camus et les moeurs des divers pays. — Son Espagne. — Son Italie. — Les dames de Gênes. — La contrainte italienne et la liberté française. — Nos provinces : Normandie ; Gascogne. — Le prêtre et le parisien. — La chaste Suzanne. — La piété dans les romans de Camus. — Deux parisiennes sous la pluie. — Les ressorts mystiques. — Les citations poétiques. 
III. Les romans de Camus sont des « méditations historiques ». — Il n'invente presque rien. — Un Tallemant ingénu. — La Pieuse Julie et la baronne de Veuilly. 
IV. Les morales des romans de Camus. — Peintures et critiques des moeurs du temps. — Indulgence foncière de l'évêque-romancier. — Des amourettes. — L'amour naissant. — L'amour honnête. — Palombe. — Théorie platonicienne de l'amour. — Innocence des romans de Camus.

CHAPITRE VI LE RIRE ET LES JEUX
 
I. La vertu d'eutrapélie et le rire. — Le Démocrite chrétien. — Etienne Binet et la dévotion en belle humeur. — La consolation et réjouissance pour les malades. — La goutte. — Médecine et médecins. — L'imagination et les maladies. — Cure par le rire. — Symbolismes médicaux. 
II. Les jeux de la plume. — L'écriture artiste. — Les vers latins. — Les Lusus allegorici du P. Sautel. — Les mouches. — Marche funèbre d'une puce. 
III. Emblèmes et allégories.

CHAPITRE VII RECUEILLEMENT, VIE INTÉRIEURE
 
I. Les médiocres : saugrenus, bavards. — L'humanisme dévot n'est pas responsable de ces misères. — Il a ses défauts pourtant. — L'excès de douceur, « la voie de lait et de roses ». — Sucreries dévotes. — Sérieux, dignité de la littérature dévote avant Port-Royal.
 II. Le recueillement des humanistes dévots. — L'ermitage d'amour de Desportes et ses transpositions soi-disant pieuses. — Trellon et sa « muse guerrière » au désert. — Du goût de la solitude au temps de Louis XIII. — « De la retraite d'Alcippe ». —Les pèlerinages et le sentiment de la nature sauvage. — Nervèze et la solitude chrétienne. — Les « Entretiens solitaires. » — Dignité, familiarité sainte, optimisme de Brébeuf. 
III. Du peu de place que tient la contemplation des scènes évangéliques dans la prière de Brébeuf et de ses contemporains. — Et, au contraire, de l'importance que la première génération des humanistes dévots attache à cette contemplation. — Jean de la Cépède et ses théorèmes. — Souvenirs et symbolismes bibliques. — Tableaux animés de la Passion. — Qualité religieuse de la contemplation des mystères.

CHAPITRE VIII OPTIMISME CHRÉTIEN
 
I. L'humanisme dévot foncièrement optimiste. — Au confluent des deux optimismes, celui de la Renaissance et celui des mystiques, il fait la synthèse entre l'un et l'autre. — « Tous les biens de cette vie en attendant un autre monde meilleur ». — Laurent de Paris et les litanies de l'homme. — L'honnête homme. — Les vertus naturelles. — Le P. Le Moyne et le « portrait du sauvage ». — Le P. Hayneufve. — Eloge du temps présent. — Misères de cette époque. — « L'esprit purement et parfaitement chrétien ne s'est pas retiré de notre siècle ». 
II. Fondements théologiques de cet optimisme. — Les humanistes disciples des grands docteurs du XVI° siècle. — Douceur et a précieux ajustements « de la grâce prévenante ». — « Le tambour bat, mais la cloche sonne ». — Condescendances de la grâce. — Felix culpa. — Le grand nombre des élus. — « Le consolateur des âmes scrupuleuses ». — « Soit donc ton exercice d'avoir bonne opinion de moi ». —Camus et les hardiesses de l'espérance chrétienne. 
III. De la dévotion aisée de Le Moyne et du vain tapage que l'on a fait autour de ce livre.

CHAPITRE IX VERS LE PUR AMOUR
 
Le beau et le bien. — La Diotime de Platon. — « La beauté jamais ne saoule. » — Panégyrique de l'amour humain parle général des feuillants. — Friar Lawrence. — Vrai caractère de cette philosophie. — Loin d'être trop facile, elle nous veut saints. — Que l'humanisme conduit logiquement au mysticisme. — Contre l'amour mercenaire et contre la crainte. — Le culte de Marie-Madeleine au ante siècle. — Patronne des humanistes et des mystiques. — Raisons de ce culte. — Littérature magdaléenne. — Marie-Madeleine et Marie de Valence.

 

TROISIÈME PARTIE
YVES DE PARIS
ET LA FIN DE L'HUMANISME DÉVOT

 
CHAPITRE PREMIER L'HUMANISME DÉVOT CONTRE LE JANSÉNISME
 
 
I. De la Fréquente communion d'Arnauld et de la « révolution » que ce livre a déterminée « dans la manière d'entendre et de pratiquer la piété ». — Des causes qui ont pu faciliter le succès de ce livre. — Défiance croissante à l'égard des humanistes dévots. — Accusations équivoques et mal fondées. — L'optimisme chrétien. — La vertu facile. — La morale des humanistes plus exigeante que celle de Port-Royal. 
II. Deux philosophies du christianisme. — Les humanistes dévots et la controverse janséniste. — François Bonal. — Sa manière. — Dangers de cette controverse. — La métaphysique Irréelle de Jansénius. — Recours au sens chrétien des a simples » et à l'expérience intime. — Les lumières de la spéculation et celles de la vie. — Anti-jansénisme des spirituels jansénistes. — Fermer les livres des doctes et ouvrir l'Évangile. — De l'autorité de saint Augustin. 
III. Modération de Bonal. — Le tempérament janséniste. — « Ils ne trouvent grand que ce qui est immense. » — « Philosophes tragédiens. » — « Une religion de roman. » 
IV. La fable de l'âge d'or. — L'exaltation de l'Église primitive aux dépens de la moderne. — « De tout temps, il y a eu peu de parfaits. » — Prétendue décadence du christianisme. — La « pénitence de belle humeur ». — Esprit chimérique des réformateurs. — « Une réformation mitigée. » — Développement et non dégénérescence. — Des deuxâges de l'Eglise et des merveilles de sa vieillesse. — Louange de siècle présent. 
V. Le roman de la grâce janséniste, — Conséquences de la théologie inhumaine. — La morale relâchée moins dangereuse que le rigorisme. — Jansénistes et libertins. 
VI Du salut des infidèles. — Une « créance sauvage ». Des enfants morts sans baptême. — Agar et Ismaël. — La « sobre sagesse » et la sensibilité de Bonal. — Sa théologie de la grâce. — Définition du chrétien.


CHAPITRE II YVES DE PARIS. — L'HOMME ET L'ÉCRIVAIN
 
I. Comment le P. Yves est-il aujourd'hui si oublié ? — Sa place dans l'histoire de l'humanisme. — Sa naissance. — Ses débuts au barreau. — Qu'il n'avait pas l'esprit juridique. — La vocation religieuse. — Ce qui l'attirait chez les capucins. — Liberté et simplicité de l'Ordre. — Les missions dans les campagnes. — L'activité littéraire du P. Yves. 
II. Que la contemplation vaut mieux que l'action. — Description de la contemplation. — Ses délices. — La promenade du sage. — Lever de soleil. — Dévotion à la lumière. — Les infiniment petits. — Le musée. — Autres objets de la contemplation du P. Yves. — Les voyages. — Différences entre le contemplateur et le curieux. — Que la contemplation est une vertu. — De la contemplation à l'extase. 
III. Style du P. Yves. — Les rythmes. — Les images. 
IV. Le mage. — La philosophie chrétienne et l'astrologie. — Le défi aux étoiles. L'horoscope des empires. — Le Fatum universi et les pré-dictions du P. Yves.

CHAPITRE III : YVES DE PARIS. — LA DOCTRINE
 
Caractères généraux de cette doctrine. — Son orthodoxie. — Son apparence profane.
 
§ 1. — Le meilleur des mondes.
 
I. Ici-bas « plus de perfections que de défauts ». — « Le bien devance toujours le mal». — Les larmes de l'enfant qui vient de naître. — Que notre plaisir est a sans relâche ». — Que nous n'avons d'inclination que pour ce dont nous pouvons avoir la jouissance. — Les scrupuleux. — « Beau mariage entre la nécessité et le plaisir. » — Le fou rire, revanche de l'ordre. — Du rire des pauvres. 
II. Des « lâches pensées de la misère de l'homme ». —Les passions. Que la vertu est aisée. — « Se persuader aisément des perfections » du prochain. — Bonté des demi-vertus. — Du sentiment de l'honneur. — De la mode. — La fidélité conjugale en France. — Misères de l'Eglise. 
III. Que les défauts de la création concourent à son excellence. — Felix culpa. — Facilité de la conversion. — Victoire de l'Amour.
 
§ 2. — Abus et plans de réformes.
 
La farce du monde. — Tartufe. — Confréries et cabales. — Des vocations forcées. — Décadence de la noblesse. — Des pages. — Académie gratuite pour l'éducation des enfants nobles mais pauvres. — Mariages d'argent. — Contre les nourrices mercenaires. — La misère publique et les exactions des gouvernants. — Du sort malheureux des ouvriers. — Projet d'une caisse syndicale de secours aux ouvriers infirmes.
 
§ 3. — Des Sympathies et de l'Union.
 
I. La loi des sympathies. — Son origine divine. — Sa fin. 
II. De l'amitié des domestiques pour leurs maîtres. — Que le riche subsiste « par la miséricorde des pauvres ». — Du sexe infirme. — Le mariage et « la mort de la liberté ». — Harmonies conjugales. 
III. De l'amitié « remède général à toutes les infirmités de l'âme ». — Du mystère des sympathies et de leur origine divine. — Panégyrique de l'amitié. 
IV. Des anges guérisseurs. — Les anges, et la « bonne fortune », et la conservation des Etats. — De l'ange gardien.
 
§ 4. — Dieu sensible au coeur.
 
I. Que « l'homme a un sentiment naturel de Dieu ». — Que cette connaissance de Dieu peut se « comparer à l'attouchement ». — Les païens idolâtres, prodigues de ce sentiment. — Que ce sentiment est invincible et inaliénable. — De quel droit mettre un a instinct » au-dessus de la raison raisonnante ? — Que cet instinct est intelligence. — Des trois « portions » de l'âme. — Le sentiment de Dieu « apanage de la partit supérieure ». — Rapport entre ce sentiment et « connaissance mystique. — La pointe de l'âme. 
II. Que « les plus grands docteurs ne sont pas les plus connaissants ». — Des humbles et des frères lais. — Infirmités de la raison raisonnante.
— De la docte ignorance.
 
§ 5. — De la beauté et de l'amour.
 
I. L'échelle des beautés. — Attrait de la diversité. — Excellence de l'unité. — Que toute beauté est spirituelle. — Révélation de la beauté.
— Des premières flammes de l'amour. — Que la beauté corporelle n'est qu'une ombre de la divine. — Panégyrique de l'Amour. 
II. Mysticisme personnel du P. Yves. — Ses réserves contre l'exagération des faux mystiques. — Du pur amour. — Vers l'extase. — Le P. Yves, les dangers possibles et la fin de l'humanisme dévot.

CHAPITRE IV DE L'HUMANISME AU MYSTICISME
 
I. Que le nom que nous lui donnons soit bien ou mal choisi, l'ensemble des tendances que nous avons appelées humanisme dévot, a prédominé dans le monde religieux pendant la première moitié du XVIIe siècle. — Importance de ce fait qui explique, en partie du moins, la renaissance mystique de cette même période. 
II. Affinités entre l'humanisme et le mysticisme. — Tendances mystiques de la Renaissance. — Bembo, Despautère et les philosophes. — Déviations du sens mystique. — L'humanisme chrétien et les mystiques de la Contre-Réforme. 
III. La dévotion de l'humanisme dévot et la vie mystique. — Anti-mysticisme de Port-Royal. — François de Sales.

APPENDICES
 
I. — NOTES CRITIQUES SUR J.-P. CAMUS

II. — BIBLIOGRAPHIE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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