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tretenir avec eux. Mais s'il en rencontre
à l'improviste, il les saluera humblement de la manière qui a été dite, et après leur
avoir demandé la bénédiction il passera son chemin, s'excusant de ne pouvoir sans
permission parler plus longtemps avec un hôte.
CHAPITRE LIV
UN MOINE PEUT-IL RECEVOIR
DES LETTRES OU DES CADEAUX?
Sous aucun prétexte le moine ne peut, sans
l'autorisation de l'abbé, échanger avec qui que ce soit, parents, gens du monde,
confrères, des lettres, des objets de dévotion, ou de menus cadeaux. Et quand ses
parents prennent l'initiative de lui adresser quelque chose, il ne saurait se l'attribuer
avant que l'abbé n'en ait été informé. Celui-ci, même après avoir permis de recevoir
l'objet, restera libre d'en désigner le bénéficiaire, et le frère auquel il semblait
destiné ne cédera pas à la tristesse, de peur de donner prise au diable. Quant à celui
qui oserait enfreindre ces prescriptions, il encourra la punition régulière.
CHAPITRE LV
DU VESTIAIRE ET DE LA CHAUSSURE
DES FRERES
Les frères porteront
des vêtements adaptés à la diversité des climats et aux variations de la
température car il en faut davantage dans les régions froides, et moins dans les
pays chauds. Qu'on s'en remette pour cela à l'appréciation de l'abbé. Nous indiquerons
toutefois ce qui nous parait suffire dans les endroits tempérés : chaque moine revêtira
la tunique et la coule, coule d'étoffe épaisse en hiver, de drap lisse ou élimé en
été ; en outre, un scapulaire de travail et, comme chaussure, des sandales et des
caliges. De tous ces effets la couleur ou la qualité ne sont point pour les moines
matière à discussion : on les prendra telles qu'elles se présentent dans le pays où
l'on vit, et au meilleur marché possible.
L'abbé réglera la mesure des
vêtements, prenant garde qu'ils ne soient point trop courts, mais proportionnés à la
taille de ceux qui les portent. Le frère qui en reçoit de neufs doit toujours en même
temps restituer les vieux et les déposer au vestiaire pour être donnés aux
pauvres. Deux tuniques et deux coules suffisent au moine, pour se changer la nuit, comme
aussi pour les laver : le surplus serait inutile, et, dès lors, il le faut supprimer. Les
sandales aussi, et en général toutes les vieilles hardes, rentreront au dépôt quand on
en retire du neuf. Ceux qui partent en voyage recevront du vestiaire des hauts-
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