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LE MARDI DE LA PREMIERE SEMAINE DE L’AVENT.
Du Prophète Isaïe. Chap. II. Vision d'Isaïe, fils d'Amos,
sur Juda et Jérusalem. Et dans les derniers jours, sur le sommet des monts,
sera fondée la Montagne de la maison du Seigneur; et elle s'élèvera au-dessus
de toutes les collines, et toutes les nations y accourront en foule. Et les
peuples iront en grand nombre, et ils diront : Venez, et montons à la Montagne
du Seigneur et à la maison du Dieu de Jacob, et il nous enseignera ses voies :
et nous marcherons dans ses sentiers, car la loi sortira de Sion, et le Verbe
du Seigneur, de Jérusalem. Avec quelle complaisance la sainte Eglise écoute et répète ces belles paroles du Prophète : Venez, montons à la Montagne du Seigneur ! Chaque jour de Férie, dans l'Avent, elle les redit à l'Office des Laudes ; et tous ses enfants rendent gloire au Seigneur, qui, pour attirer plus sûrement nos regards, s'est fait semblable à une Montagne élevée, mais accessible à tous. Il est vrai que cette Montagne, comme le dit un autre Prophète, est d'abord imperceptible comme une petite pierre, pour marquer l'humilité du Messie dans sa naissance ; mais bientôt elle grandit à la vue de tous les peuples, qui sont conviés à venir habiter sur ses flancs fertiles, et jusque sur sa cime illuminée des rayons du Soleil de justice. C'est ainsi, ô Jésus ! que vous nous appelez tous, que vous êtes accessible à tous ; que la grandeur et l'élévation de vos mystères n'ont rien d'incompatible avec notre faiblesse. Nous voulons, dès ce moment, nous joindre à ces flots de peuples qui marchent vers vous : voici que nous partons ; nous voulons aller placer notre tente sous vos ombrages, ô Montagne bénie ! Recevez-nous ; que nous n'entendions plus les bruits mondains qui s'élèvent de la plaine. Placez-nous si haut, que nos yeux ne voient plus les vanités de la terre. Puissions-nous ne jamais oublier les sentiers par lesquels on arrive jusqu'à ce sommet bienheureux, où la montagne, qui est la figure, s'évanouit, et où l'âme se trouve à jamais face à face avec Celui que les Anges contemplent dans un ravissement éternel, et dont les délices sont d'être avec les enfants des hommes! (Prov. VIII 31.) HYMNE POUR LE TEMPS DE L’AVENT.(Composée au IX° siècle et tirée de l'Hymnarium du B. Joseph-Marie Tommasi.) Que le soleil, les
astres, la terre et les mers retentissent
de l'Avènement du Dieu très-haut : que le riche et le pauvre unissent leurs chants pour
célébrer le Fils du Créateur suprême ! C'est le Sauveur promis jadis
à nos pères ; le glorieux fruit d'une Vierge ; le Fils du Dieu puissant, dont
la naissance précède l'étoile du matin. C'est le Roi de gloire qui
devait venir régner en Dieu sur les rois, fouler sous ses pieds l'ennemi
perfide, guérir le monde languissant. Que les Anges s'en
réjouissent de concert ; que tous les peuples tressaillent de joie : le
Très-Haut vient s'humilier pour sauver ce qui était perdu. Un Dieu-homme
va prendre naissance ; l'auguste Trinité règne à jamais ! Le Fils coéternel au
Père, le Seigneur va descendre sur la terre. Que les Prophètes élèvent
leur voix et qu'ils prophétisent : Emmanuel est déjà près de nous. Que la
langue des muets articule des sons; et vous, boiteux, courez à sa rencontre. Que l'agneau et la bête
féroce paissent ensemble l'herbe des champs ; que le bœuf et l'âne
reconnaissent Celui qui git dans la crèche. Le signe royal étincelle; il
annonce notre divin chef; au noble et royal enfant, rois, préparez vos
offrandes. Oh ! quelle
heureuse nouvelle entendit la vierge Marie ! En croyant, elle conçoit ; la
voilà mère ; et c'est une vierge qui n'a point connu l'homme. Iles et nations, applaudissez
toutes à ce grand triomphe. Courez avec la vitesse des cerfs : le Rédempteur,
le voici qui vient. Que les yeux des aveugles,
fermés à la lumière, sachent maintenant percer les ténèbres de la nuit,
s'ouvrir à la lumière véritable. Que la nation de Galilée et
celle de la Grèce, que la Perse et l'Inde croient en leur Rédempteur; un Dieu
daigne se faire homme : et Verbe il demeure avec le Père. Louange, honneur, vertu et
gloire soient à Dieu le Père, et à son Fils, ensemble avec le Saint-Esprit,
dans les siècles éternels ! Amen. PRIERE DU MISSEL GALLICAN.
(In Adventu
Domini, Contestatio.) O Dieu, dont la nature propre
est la bonté, et dont les volontés ne sont sujettes à aucune variation ni
changement, montrez-vous propice à nos supplications, et daignez témoigner à
votre Eglise cette miséricorde que nous célébrons, en manifestant à votre
peuple l'admirable mystère de votre Fils unique ; afin que l'universalité des
nations accédant à la vraie foi, les promesses de l'Evangile de votre Verbe
soient accomplies, et que l'adoption universelle étant effectuée, le témoignage
de la vérité soit trouvé fidèle. Par Jésus-Christ
notre Seigneur. Amen. |