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LE LUNDI DE LA TROISIÈME SEMAINE DE L’AVENT.
Du Prophète Isaïe. CHAP. XXVIII. Voici ce que dit le Seigneur
Dieu : Je vais placer dans les fondements de Sion une pierre, une pierre
éprouvée, angulaire, précieuse, qui sera un ferme fondement. Que celui qui
croit ne se hâte point. Et j'établirai un poids de justice et une mesure
d'équité; et la grêle détruira l'espérance du mensonge ; les eaux emporteront
le rempart derrière lequel on se croyait en sûreté ; et l'alliance que vous
aviez faite avec la mort sera rompue, et votre pacte avec l'enfer ne subsistera plus. Père céleste, vous vous préparez à poser dans les fondements de Sion une Pierre ferme et angulaire ; et cette Pierre qui donnera la solidité à Sion qui est l'Eglise, cette Pierre est votre Fils incarné. Déjà elle avait été figurée, suivant le commentaire de votre Apôtre, par ce Rocher du désert qui recelait les eaux abondantes et salutaires dans lesquelles votre peuple se désaltéra. 217 Voici que vous allez nous la donner bientôt en réalité ; elle est déjà descendue du ciel ; et l'heure approche où elle va être posée dans le fondement. 0 Pierre d'union et de solidité ! par vous, il n'y aura plus ni Juif, ni Gentil, mais une seule famille; par vous, les hommes ne bâtiront plus sur le sable ces édifices éphémères que .les pluies et les vents emportaient au premier choc. L'Eglise s'élèvera sur la Pierre, et son faîte atteindra jusqu'au ciel sans qu'il y ait rien à craindre pour sa base ; et si faible, si mobile que soit l'homme dans ses pensées, pourvu qu'il s'appuie sur vous, ô Pierre divine, il participera à votre immutabilité. Malheur à celui qui vous dédaigne! car vous avez dit, ô Vérité éternelle : « Celui qui tombera sur cette Pierre sera brisé ; et celui sur qui elle tombera sera écrasé. » Gardez-nous de ce double malheur, ô vous, Pierre auguste, appelées occuper la première place de l'angle, et qui pourtant avez été rejetée par d'aveugles architectes. Ne permettez pas que nous ayons le malheur d'être du nombre de ceux qui vous ont ainsi méconnue. Donnez-nous de vous honorer toujours comme le principe de notre force, comme l'unique raison de notre solidité ; et parce que vous avez communiqué cette qualité de Pierre immuable à un de vos Apôtres, et par lui à ses successeurs jusqu'à la consommation des siècles, accordez-nous de nous tenir sans cesse fermes sur le rocher de la sainte Eglise Romaine, avec laquelle toutes les Eglises, sur toute la surface de la terre, se préparent à célébrer votre divine apparition, ô Pierre précieuse, Pierre éprouvée, qui venez détruire l'empire du mensonge et briser l'alliance que le genre humain avait faite avec la Mort et l'Enfer. 218 HYMNE DE L'AVENT.(Au Bréviaire Mozarabe, Ier Dimanche de l’Avent) Que la famille du Christ
fasse éclater ses chants ; qu'elle offre au Père universel les actions de
grâces les plus dignes d'une si haute majesté , et
qu'elle consacre à sa gloire les louanges les plus magnifiques. Le Fils unique du Dieu qui
forma l'univers, en venant nous racheter, a rempli les oracles sortis jadis de
la bouche des prophètes du ciel. Le Verbe descendu du trône de
la gloire pour se manifester, a délivré les hommes de la peine que méritaient
leurs crimes; et, prenant notre poussière, il a terrassé le prince de la mort. Né d'une mère dans le temps,
mais éternel par son Père, il n'est en deux substances qu'une seule Personne de
Dieu. Dieu est venu se faisant
homme : afin que le vieil homme, devenu nouveau, brille d'une beauté nouvelle,
renaissant dans le Dieu nouveau-né. Que le peuple des Gentils,
qui a pris renaissance par la grâce, triomphant de joie, et fier de son
trophée, célèbre tous les ans cette fête de la Naissance. Que cet Avènement soit
Célébré par les vœux solennels de tous ceux qui sont appelés à prendre part au
triomphe d'un si grand jour; Afin que cette humble
démonstration de notre zèle soit pour nous un motif d'espérance, lorsque le
second Avènement, éclatant tout à coup, glacera le monde de terreur. A Dieu le Père soit gloire,
et à son Fils unique, avec l'Esprit consolateur, dans les siècles éternels. Amen. PRIÈRE DU MISSEL AMBROSIEN.(En la Messe du VIe Dimanche de l’Avent, Préface.) C'est une chose digne et
juste, équitable et salutaire, que nous célébrions en ce saint temps la mémoire
de la bienheureuse Marie, toujours Vierge ; elle qui porta dans l'enceinte
étroite de ses entrailles le Maître du ciel, et qui, après avoir reçu le
message prophétique de l'Ange, mit au jour le Verbe lui-même, devenu notre
Sauveur dans une chair mortelle. C'est lui qui est le Rédempteur du monde,
conçu dans un sein virginal, pénétrant ce qui est fermé et le laissant ferme
après sa visite. |