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L'AVENTPROPRE DES SAINTSNous donnons, dans cet ouvrage, le titre de Propre des Saints à la partie qui renferme les fêtes des Saints, et généralement tout ce qui, dans l'Office du temps de l'Avent, se trouve tomber à jour fixe, comme les Grandes Antiennes, la Vigile de Noël, etc. Cette division de Propre du Temps et de Propre des Saints est adoptée par l'Eglise dans le Bréviaire et le Missel, et elle est familière à toutes les personnes qui fréquentent le Service divin. Dans le Propre du Temps de l'Avent, nos lecteurs ont été à même de voir avec quel zèle la sainte Eglise s'occupe de la préparation à la grande fête de la Nativité du Sauveur ; dans le Propre des Saints, ils verront cette même Eglise employer toutes les ressources de sa religion à fêter les Amis de Dieu dont la mémoire se rencontre dans le même temps. Nos frères séparés prétendent que le culte des Saints usurpe, dans la Liturgie Catholique, une place qui ne devrait être remplie que par Dieu seul; mais ils sont victimes d'une déplorable erreur : d'abord, en ce qu'ils ne voient pas que l'hommage rendu au Seigneur dans ses Saints tourne, en dernier ressort, à la gloire de Celui par lequel seul ils sont saints ; en second lieu, parce qu'ils ne s'aperçoivent pas qu'en outre des hommages que l'Eglise Catholique rend aux Saints, elle pratique envers la souveraine et incommunicable majesté de Dieu, dans le cours d'une seule semaine, plus d'actes religieux que le Protestantisme ne lui en peut offrir dans une année tout entière. Attachons-nous donc, enfants de l'Eglise, au culte des Saints, et comprenons que si Dieu réclame nos hommages, il veut aussi que nous l'honorions en ceux qu'il a couronnés. Or, le premier hommage que nous puissions rendre à Dieu dans ses Saints, c'est de travailler à les connaître; et l'un des grands malheurs du temps où nous vivons, c'est que nous ne connaissons plus assez les Saints. Le rationalisme protestant, déguisé sous le nom de Critique, a battu en brèche, durant près de deux siècles, la foi des fidèles de France, à l'endroit du culte des Saints; et un catholique sincère a souvent lieu d'être surpris autant que choqué de l'ignorance et des préjugés qui règnent à ce sujet chez des personnes zélées d'ailleurs pour les intérêts de la foi. Néanmoins, à voir la faveur avec laquelle de nombreuses monographies consacrées à des Saints et récemment publiées ont été accueillies, on serait tenté de croire que ces préjugés sont à la veille de disparaître, et que le moment est venu où l'hagiographie, et partant l'antique piété envers les Saints, vont se ranimer chez nous. C'est pour aider à ce mouvement régénérateur, que nous avons résolu, dans cet ouvrage, démarcher sur les traces de la sainte Eglise, en donnant 287 une grande extension à tout ce qui tient à la religion envers les Saints. D'abord, il s'agissait de les faire connaître. Nous n'avons pu mieux faire, sans doute, que d'adopter pour cela la méthode de l'Eglise ; car elle aussi s'est occupée de faire connaître à ses enfants les héros que Dieu lui a donnés, et qui sont, avec l'incomparable Mère de Dieu et les Esprits bienheureux, l'objet de son espérance, après le Sauveur Jésus-Christ, le Roi et le Chef de tous les Saints. On doit donc savoir que la sainte Eglise tient un registre officiel des actions, des maximes, des vertus des Saints qui l'ont illustrée ; elle y a consigné, siècle par siècle, les merveilles que Dieu a opérées en eux et par eux, les secours qu'elle a reçus de leur protection. Cet ensemble admirable est connu sous le nom de Légendes du Bréviaire, répertoire toujours croissant, et dont les véritables littérateurs admirent la diction grave et élégante, en même temps que les enfants de l'Eglise y trouvent, avec bonheur, cette onction dont l'Eglise catholique seule a le secret. Nous n'avons pas à nous occuper ici des déclamations de certains critiques sur la valeur historique de quelques faits, en petit nombre et sans importance, qui se rencontrent dans quelques-unes de ces Légendes. Nous publions donc dans cet ouvrage les Légendes romaines, dans l'ordre où elles se trouvent au Bréviaire, pensant donner déjà, par ce moyen, une idée de la vie des Saints et de leurs oeuvres à ceux auxquels cette connaissance manquerait totalement. Quant à ceux qui seraient déjà familiarisés en quelque chose avec l'hagiographie, parla lecture qu'ils auraient faite d'un ou plusieurs des recueils de Vies des Saints dont la littérature française s'est enrichie durant un siècle et demi, nous 288 les avertissons qu'ils pourront bien trouver plus d'une fois, dans les récits de l'Eglise, une appréciation des œuvres des Saints assez différente de celle qu'en ont faite les hagiographes des XVII° et XVIII° siècles, si quelquefois même elle n'y est pas tant soit peu contraire. Ils verront que, dans leur brièveté apparente, les Légendes du Bréviaire sont souvent plus complètes et plus tranchées que certaines Vies auxquelles on consacre des vingt et trente pages dans les recueils ordinaires. Quant à la doctrine exposée à l'occasion de ces mêmes Vies, et quant à leur appréciation morale, tout catholique doit savoir que la parole de l'Eglise est en cela garantie par l'autorité même de Dieu. Après avoir reçu de l'Eglise même la connaissance des Saints, nous empruntons d'elle également la manière de les honorer. Nous insérons les prières que l'Eglise leur a consacrées dans l'antiquité, et celles ensuite qui leur ont été adressées dans les temps postérieurs ; ce qui donnera à notre recueil la forme d'un répertoire assez complet des monuments de la piété catholique envers les Saints, d'abord en ce qui concerne les formules universelles dans l'Eglise, ensuite pour celles que nous fournissent les premiers siècles et le moyen âge des Eglises Latines, enfin pour les formules usitées dans les diverses Eglises de l'Orient. Pour unir dans un ensemble harmonieux toutes ces diverses parties, nous garderons la méthode que nous avons adoptée pour le Propre du Temps. Un commentaire simple et précis se continuera dans toute la longueur de l'ouvrage, et rendra raison des diverses intentions de l'Eglise, dans les prières et les usages que nous aurons à rapporter. Nous nous imposerons toutefois une réserve pour 289 tout ce qui serait trop exclusivement du domaine scientifique et archéologique; ces détails seront mieux à leur place dans un ouvrage spécial. Pour retirer un fruit véritable de la dévotion envers les Saints, dans les diverses saisons de l'année, il est nécessaire de ne point séparer le culte qu'on leur rend de celui que, selon le mouvement de l'Année Chrétienne, nous avons à rendre aux Mystères de notre salut, qui sont la base du Propre du Temps, dans tout le cours du Cycle lui-même. Et ceci sera d'autant plus facile à pratiquer, que si nous voulons envisager avec les yeux de la foi le Calendrier Catholique, nous ne manquerons pas d'apercevoir les rapports secrets qui unissent les Fêtes des Saints avec les diverses saisons spirituelles dans lesquelles elles sont, pour ainsi dire, enchâssées. La fête d'un Saint se célèbre ordinairement au jour même de sa mort, en d'autres termes, au jour où il est entré dans la gloire. Or, ce jour a nécessairement été choisi de manière à s'harmoniser dans l'ensemble surnaturel, par cette souveraine Sagesse qui nous a révélé que pas un cheveu ne tombe de nos têtes sans une permission divine. (LUC. XXI, 18.) Nous aurons donc à rechercher, dans toute cette Année Liturgique, les rapports que les Saints dont la fête y est célébrée présentent avec le temps auquel l'Eglise honore leur mémoire. Comme l'Office de l'Eglise, dans l'Avent, est loin d'offrir des Fêtes des Saints pour tous les jours, nous avons cru devoir remplir les intervalles en plaçant à chaque jour, du Ier Décembre à la Vigile de Noël, des considérations sur les faits qui précèdent le divin Mystère de la Naissance de Jésus-Christ, afin d'aider la piété des fidèles par la méditation, toujours si utile, de 290 l'histoire sacrée et des pieuses conjectures qui s'y rattachent. Enfin, nous avons fortifié cet ensemble par l'insertion aussi à chaque jour de quelques formules liturgiques empruntées encore aux Offices ecclésiastiques du temps de l'Avent ; en sorte que, même dans cette seconde partie de notre travail, il ne reste pas, pour ainsi dire, une page qui ne demande le Messie par la voix même de la sainte Eglise. Propre des SaintsXXX. Novembre. Saint André, Apôtre II. Sainte Bibiane, Vierge et
Martyre III. Saint IV. Saint Pierre Chrysologue,
Evêque et Docteur de l'Eglise IV. Sainte Barbe, Vierge et Martyre V. Mémoire de saint Sabbas, Abbé VI. Saint Nicolas , Evêque de Myre et Confesseur VII. Saint Ambroise, Evêque et
Docteur de l'Eglise VIII. L'Immaculée Conception de la Sainte Vierge IX. Deuxième jour dans l'Octave de l'Immaculée Conception X. Troisième jour dans l'Octave X. Saint Melchiade, Pape et Martyr X. La Translation de la
sainte Maison de Lorette X. Sainte Eulalie, Vierge et Martyre XI. Saint Damase, Pape et Confesseur XII. Cinquième jour dans l'Octave XIII. Sainte Lucie, Vierge et Martyre XIII. Sainte Odile, Vierge et Abbesse XIV. Septième jour
dans l'Octave XV. L'Octave de l'Immaculée Conception XVI. Saint Eusèbe, Evêque de Verceil et Martyr
XVII. Commencement des Grandes Antiennes. XVIII. L'Expectation de l'Enfantement de la Sainte Vierge
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