Semaine de 2005

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Chapelle N-D du Vorbourg / CH-2800 Delémont (JU) / tél/fax + 41 032 422 21 41

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SEMAINE DU VORBOURG

11 AU 18 SEPTEMBRE 2005

Célébrer et vivre de l'Eucharistie

Prédicateurs : Père Denis Ribeaud, SSS denis.ribeaud@paroisse-marly.ch

(messes de 8h30, 10h et 20h)


Site des Pères du Saint Sacrement

Pour le Jeudi : Dr Erich Häring, Bischofsvikar BS, BL, AG (messes de 10h et 20h)

Quelques liens :  
Site du Vatican : Une page spéciale

Message de Mgr Kurt Koch, évêque de Bâle
pour l’année de l’Eucharistie 2005.  : Eglise et Eucharistie

divers :  St Pierre-Julien Eymard ; Les Mages et l'Eucharistie... ;

 

Dimanche 11 septembre 16h00 Célébration d'ouverture
 

Du Lundi au Samedi, le matin messes à 5h30, 6h30, 7h30, 8h30,10h

 

Lundi 12 septembre 20h00 Secteur Saint-Germain : paroisse de Corban
Mardi 13 septembre 20h00 Secteur Saints Pierre et Paul : paroisse de Delémont
Mercredi 14 septembre  

15h00

20h00

 

Bénédiction des enfants

Vallée de Delémont : paroisse de Courtételle

Jeudi 15 septembre 10h00

20h00

Dekanat Laufen

Singmesse

Vendredi 16 septembre 20h00 Ajoie, Clos-du-Doubs : paroisse de Vendlincourt
Samedi 17 septembre 20h00 Franches-Montagnes, Doyenné de Moutier - St-Imier - Bienne : paroisse des Breuleux
Dimanche 18 septembre 15h00 Célébration de clôture de la semaine

 

Homélies et prédications

Dimanche 11 septembre
Lundi 12 septembre
Mardi 13 septembre
Mercredi 14 septembre
Jeudi 15 septembre
Vendredi 16 septembre
Samedi 17 septembre
Dimanche 18 septembre

 


Homélies et Prédications:

Ouverture : Dimanche 11-09-05 16 h 

Marie, femme eucharistique

Luc 1 26-38 Marie , annonciation 

Cher frères et soeurs, 

C'est devenu une belle tradition pour les chrétiens du Jura de se retrouver chaque année pour la semaine du Vorbourg.

Une belle occasion de vivre un temps fort de prière, de faire le point au niveau spirituel et aussi de vivre des rencontres enrichissantes entre régions et communautés paroissiales.

Jurassien de l'extérieur, je suis très heureux de vous rejoindre cette année pour partager un peu avec vous mon expérience concernant l'Eucharistie. Père du St. Sacrement, c'est bien dans ma mission d'essayer de révéler quelque chose de ce grand mystère.

Et mon projet c'est de revisiter chaque jour de cette semaine, un moment important de la célébration eucharistique. 

Il est important de faire cette démarche avec la Vierge Marie que vous venons saluer et prier, cet après-midi. Depuis le concile, l'Eglise a voulu souligner la place indispensable qu'elle a dans le mystère du Salut. Le Pape Jean-Paul II l'a considérée comme la femme eucharistique et en mettant en valeur la prière du rosaire (et les mystères lumineux), il nous a encouragés à contempler le Christ, en compagnie de Marie.

Oui, nous pouvons nous en référer à Marie qui connaît très bien le projet de Jésus, l'envoyé que Dieu le Père lui a demandé d'accueillir, comme nous venons de l'entendre dans l'évangile. 

Au moment de l'annonciation, Marie est simplement pour son entourage et ses compatriotes, Myriam, une jeune fille simple, modeste, gentille et dévouée... Elle est fille du peuple, une fille bien de chez nous, mais apparemment sans rien qui la distingue de ses camarades (Canta 45). 

On comprend son étonnement et sa surprise lorsque l'ange Gabriel vient lui annoncer qu'elle est bénie de Dieu .. comblée de grâce, et qu'elle a trouvé grâce auprès de Dieu. 

Marie a vraiment besoin d'être rassurée : Ne crains pas Marie… Voici que tu concevras (Luc 1.37) et tu enfanteras un fils: Jésus… L'esprit te couvrira de son ombre. Il en faut de l'humilité pour accueillir de telles louanges et une telle mission. Il en faut de la confiance et de la foi pour répondre comme Marie : Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon ta parole... 

Certes, nous invoquons Marie sous bien des vocables, mais il me plait de relever le titre que Marie se donne elle-même : servante du Seigneur et je crois que c'est lui faire grand honneur de la respecter dans ce titre qu'elle s'est donnée à l'Annonciation

Elle se dit servante.... et elle va pouvoir donner naissance à un fils qui sera à son tour, le Christ serviteur.. sauveur. Dès lors, Marie exercera son service tous les jours avec une foi qui ne cessera de s'approfondir. Toute sa vie va se dérouler en référence au projet de Dieu et donc au niveau de la foi : Et l'ange la quitta ! C'est important de relever cette petite phrase qui nous rappelle que la vraie foi n'est jamais un privilège ou un honneur. C'est toujours une forme de mort dit un auteur spirituel bien connu (Canta 48). L'ange quitte Marie, mais dès lors c'est son Fils Jésus qui vit en elle.

Nous le constatons, Marie est le signe certain que Dieu prend au sérieux une collaboration avec l'humanité. Marie est cette femme partenaire de Dieu à qui elle offre l'espace de son oui, de sa chair, de sa vie.( Jn 1.14.) Grâce à elle, Dieu pourra être donné aux hommes.

Marie sera la Voie par laquelle l'envoyé de Dieu s'incarnera et rejoindra l'humanité à sauver. Jésus sera la porte, la Voie par laquelle nous pourrons aller au Père. 

Nous avons le droit d'avoir beaucoup d'admiration pour Marie, mais nous ne pouvons pas nous contenter de la vénérer. Elle est notre mère et désire sûrement nous aider à reproduire en nous les sentiments et attitudes qui lui ont permis de vivre une collaboration étroite avec le seul sauveur du monde.

Qui ose en douter ? nous avons tous beaucoup de prix aux yeux de Dieu... nous sommes nous aussi ses bien-aimés.. spécialement depuis notre baptême.

Pour pouvoir nous confier une mission spéciale parfois, le Seigneur attend de nous une disponibilité totale... confiante et librement acceptée. Comme Marie, il nous faut apprendre :

- à laisser tomber nos prétentions personnelles...

- à être simple, humble,

- à écouter et discerner les vrais appels de Dieu et nous laisser conduire par l'Esprit. 

Depuis la création du monde, l'Esprit Saint est à l'oeuvre dans le monde. C'est lui qui a permis au Sauveur du monde de prendre corps en Marie comme sur l'autel. C'est grâce à lui qu'ensemble, nous pouvons former qu'un seul corps (Eglise) pour  témoigner de sa présence dans le monde. C'est pourquoi le corps eucharistique et le corps ecclésial ne sont pas séparables du corps de l'Homme-Dieu né de Marie.

Comme elle l'a été pour la 1ère communauté des croyants, Marie désire être avec nous, nous rassembler et nous accompagner pour nous apprendre :

- à joindre nos voix pour bénir Dieu

- à le magnifier dans l'action de grâce

- à écouter et accueillir la Parole de Dieu (p.pratique)

- à toujours mieux participer au mystère pascal du Christ et être associer à l'oeuvre de la rédemption.

- à accueillir sans cesse le don de l'Esprit... 

Et ces démarches nous avons la possibilité de les vivre à chaque célébration eucharistique. 

Cet après-midi, faisons confiance à Notre-Dame du Vorbourg. Disons-lui du fond du coeur que nous comptons sur elle pour bien vivre cette semaine de pèlerinage.

Qu'elle soit notre guide durant cette semaine afin de nous aider à toujours mieux découvrir cette source inépuisable qu'est l'Eucharistie. Amen

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Lundi:   Des déceptions à la fraction du pain. Les disciples d’Emmaüs.

 

Lectures : I Pierre 1, 17-21  ; Evangile Luc 24, 23-35 

Nous connaissons bien ce récit des Disciples d'Emmaüs. C'est une bonne nouvelle, une histoire qui finit bien et en plus, c'est l'histoire de notre marche dans la vie, au niveau de la Foi.

 Chers frères et soeurs, 

Comme les disciples d'Emmaüs et aussi comme nous le rappelle la 1ère lecture, il nous arrive aussi parfois de mener une vie sans but... à la suite de nos pères, par lassitude ou à cause des épreuves que nous rencontrons tous, un jour ou l'autre.          Alors nous sommes déçus, découragés. Nous nous sentons abandonnés. 

Et pourtant, nous pouvons le croire... le Seigneur est très proche de nous... chemine même avec nous… sans que nous nous en rendions compte. 

C'est aussi cette présence qui nous est rappelée dès que nous nous rassemblons en son nom pour la célébrations eucharistique.. C'est dès le Kyrie, même si nous avons le coeur lourd, qu'il nous faut abandonner nos soucis... car le Seigneur est là, qui nous tend la main et nous accueille avec joie,et tel que nous sommes, si nous renouvelons notre confiance et nets situons au niveau de la foi.

Mais peut-être faudra-t-il attendre d'avoir écouté la parole de Dieu pour comprendre l'amour de Dieu pour nous.

Sur le chemin vers Emmaüs, la parole de Dieu a été aussi très importante... Jésus a pris le temps d'écouter puis de donner un sens - à tout ce que venaient de vivre les 2 disciples, - mais aussi aux souffrances et à la mort de Jésus sur la croix :  Ne fallait-il pas... C'est vrai: Jésus n'a pas fait l'économie de la mort qui est devenu, pour lui comme pour nous les baptisés, un passage obligé pour accéder à la gloire de la résurrection. 

L'échange et la parole de Dieu n'ont pas laissés les 2 disciples indifférents. Ils en ont le coeur tout brûlant et pourtant, ils ne reconnaissent pas encore le ressuscité.

Mais les voici arrivés tous les 3 à Emmaüs. Tous n'y arrivent pas.. pas évident d'aller plus loin dans le partage et même d'aller aussi loin. Et même ici, tout n'est pas gagné. Car Dieu ne s'impose pas : Quand ils furent près du village où il se rendaient, Jésus fit semblant d'aller plus loin.

Faire semblant traduit bien le désir de rester… avec.

C'est Jésus qui attend d'être sollicité, invité, ce que nous avons à faire.

A Emmaüs, un espace est donc ouvert par Jésus pour laisser à ces 2 hommes la liberté d'aller plus loin dans la rencontre ou de décider que c'est suffisant pour le moment.

Mais les 2 disciples sont prêts à poser un acte qui les engage, un geste d'accueil, de confiance.. qui se résume en cette prière: Reste avec nous.

C'est la plus simple et la plus belle des prières. Elle vient du coeur.. d'un coeur.. qui devenu brûlant en écoutant les Ecritures.. Cette prière vient d'un coeur sincère qui est plein de lumière, de reconnaissance.. et d'amour pour celui qui les a si bien accompagnée et qui a pu touché et transformer le fond de leur être.

Et le Seigneur entra pour rester avec eux.... Faut de temps en temps s'arrêter de marcher.. faut se donner du temps pour s'accueillir et vivre le partage. 

Ce n'est pas seulement le pain, mais le pain partagé qui est apte à révéler la présence du Christ, c-à-d la présence de celui qui se donne en partage pour le salut du monde.

Ici, le pain partagé, signe du partage... symbole d'une vie brisée et partagée est à nouveau présent et accepté.. Ce symbole ne leur fait plus peur.. Ils sont renvoyés au jeudi saint.. ils ont en mémoire une soirée mémorable... pleine de preuve d'amour.. Ils regardent ce geste symbolique, non plus avec leurs yeux d'homme, mais avec le regard de la foi.

Leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent, mais il disparu à leur regard.

Jésus ne se laisse pas enfermer par notre désir de le posséder… de le garder... Depuis sa résurrection, on ne peut accéder à la personne du Christ que si l'on renonce à le voir, à le toucher, à l'enfermer dans des preuves contraignantes.

Jésus ne dévoile pas sa présence pour que nous la conservions pour nous comme un trésor, mais pour que nous allions l'annoncer et en témoigner. Il veut être présent en nous. 

La sainte Ecriture sur la route, l'Eucharistie à Emmaüs, l'Eglise au Cénacle… Il est clair que le récit de Luc pose les fondements de la vie chrétienne. La route des disciples d'Emmaüs est bien l'image de celle de tous les croyants. 

Certes, épreuves, difficultés, abandons, jalonnent nos vies. Mais il nous est donné de comprendre - que l'on peut s'en sortir... et aussi que nous ne sommes jamais seul.. En Jésus, nous avons un compagnon de route qui marche à nos côté.. même dans les jours les plus sombres.. et qui nous permet de découvrir à la lumière de l'Ecriture et de la Croix du Christ, le dessein de Dieu qui sauve l'homme.

Nous ne savons peut-être pas toujours où nous allons, mais nous savons avec qui nous allons.

     Le témoignage eucharistique, c'est que tout en étant dans sa gloire, le Seigneur est aussi et toujours avec les hommes. Il est Dieu avec les hommes.

A chaque célébration eucharistique, ce sont bien différentes étapes du chemin d'Emmaüs que nous avons à parcourir : C'est le dynamisme d'un mouvement qui va du ressentiment à la gratitude.

Dès le Kyrie, nous avons l'opportunité de prendre conscience que le Seigneur nous accueille malgré nos fautes, pour nous libérer de nos illusions, souffrances, déceptions: Toi Seigneur, qui es... prends pitié de nous...

Si nous avons le désir et le goût de nous laisser instruire.. nourrir à la table de la parole… Si nous avons le désir de Le retenir quand il semble s'éloigner.. (reste avec nous ! ) Si nous lui faisons suffisamment confiance pour nous offrir au Père.. avec lui. Bref, si la célébration devient un lieu de rencontre et de partage de tout ce qui fait notre vie, alors, je n'en doute pas, il nous sera donné de comprendre pour toujours que l'autel est la table et ce plus loin où Jésus se révèle à nous pour que nous devenions ses témoins. La célébration eucharistique est porteuse de vie, d'une vie qui peut vaincre la mort et comme telle, devrait occuper une place centrale dans notre vie de baptisés. Plus qu'une belle cérémonie, la célébration eucharistie est un grand moment qui nous invite à reproduire dans notre propre vie la même expérience que les 2 disciples et qui nous permet de dire à notre tour : Vraiment, le Seigneur est ressuscité ! Il a vaincu la mort. Il est vivant pour toujours.

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Mardi: "A la table de la Parole"

Lectures 

Le semeur : Luc 8, 4-15
Is. 55.10-11 ma parole ne reviendra pas sans résultat

A la table de la Parole
. Le Seigneur nous confie son projet
à travers la Sainte Ecriture, la tradition
et sa Parole rendu vivante grâce à notre accueil.
Bonne terre
 

Comme nous l'avons vu hier, le rite d'entrée dans la célébration, a permis au peuple de Dieu de se rassembler... de faire corps... « Il est grand le mystère de la Foi. »

Et puis chacun a été accueilli avec tout ce qu'il était, par un Dieu plein de compréhension et de miséricorde.

Et c'est encore et toujours le Seigneur qui nous invite à prendre place à une première table... qu'on appelle, depuis le concile, la table de la parole… 

Et oui, il ne faut pas l'oublier. « La parole de Dieu est nourriture. L’Homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » Dans un document du congrès eucharistique de Lourdes (Jésus pain rompu p. 30 1982), voici ce qu'on peut lire : 

Avant de rompre et de partager le pain de vie, il s'agit de rompre et de partager la parole de vie. La foi de l'Eglise se nourrit de cette Parole où Dieu nous dit

- les chemins d'une vie nouvelle

-  d'abord Celui qui est le Chemin, la vérité et la Vie: son Fils Jésus.. La liturgie de la parole n'est donc pas une simple préparation à l'Eucharistie: elle nous donne déjà de communier à l'action de Dieu pour notre salut. (fin de citation) PB 35//

S. Ambroise disait déjà :Il faut d'abord ruminer la Parole pour pouvoir ruminer avec fruit, le Corps eucharistique du Seigneur qu'il faut manger spirituellement… 

A la grande Chartreuse, j’ai pu lire un jour cette petite phrase : « la rumination de la Parole de Dieu est le meilleur aliment de la vie intérieure. »  

C'est vrai que la fécondité de notre vie chrétienne et apostolique est à la mesure de notre enracinement.

Pour que la parole de Dieu ne descende pas sur terre sans porter son fruit, comme nous l'annonçait Isaïe, il faut donc, de notre part, remplir certaines conditions : 

Par exemple, prendre du temps pour ruminer la Parole de Dieu, la prier et la méditer, est toujours un temps de ré-enracinement dans les nappes souterraines de notre coeur. Ainsi, peut se fortifier l'homme intérieur. 

En plus comme nous venons de l'entendre dans l'évangile, il faut encore que la Parole soit ensemencée dans la bonne terre de notre coeur ainsi que dans l'humus d'une tradition vivante. 

Ce qu'on appelle tradition, c'est cette bonne terre qui a bien reçu la Parole de Dieu. On pense au coeur de la Vierge Marie, mais encore à celui des Apôtres et des 1ers chrétiens, des fondateurs d'ordre,ainsi que tous ceux qui ont engagé leur vie à partir de la Parole de Dieu.

La graine de vie, toujours présente dans l'Ecriture sainte a pu se développer et se concrétiser. Elle était accueillie dans de la. bonne terre (Matt.13.4) 

Aussi l'évangile d'aujourd'hui nous a remis en question par rapport à cela . Sommes-nous vraiment une terre accueillante ? Prenons-nous tous les moyens à notre disposition aujourd'hui, pour apprendre à lire, à écouter ou à découvrir comment la Parole de Dieu peut tracer ou éclairer nos chemins, nos choix.

    Soyez les réalisateurs de la parole écrivait S.Jacques (1.22) et pas seulement des auditeurs... 

D'autre part, il est dit dans l'instruction sur le mystère eucharistique (1967) que Les fidèles seront également instruits des principaux modes selon lesquels le Seigneur lui-même est présent aux célébrations liturgiques de son Eglise. Il est toujours présent dans l'assemblée de ses fidèles réunis en son nom. Il l'est également dans sa parole puisque c'est lui qui parle tandis qu'on lit dans l'église les saintes Ecritures.(fin de citation)

C'est par respect pour le Seigneur qui s'adresse à nous, que nous nous levons pour écouter l'évangile... Et si elle est bien accueilli, sa parole est toujours à même de porter du fruits. Elle est d'ailleurs semée en abondance... comme nous l’a rappelé l’évangile. 

Aujourd'hui encore, le divin semeur tient à mettre une lampe sous les pas de chacun (Ps 118.105). Et la Vierge Marie l'a bien compris, elle qui a dit oui,au projet que Dieu lui proposait : Voici la servante du Seigneur, que tout se fasse pour moi selon ta Parole..

A son tour, relisant un passage d'Isaïe dans la synagogue de Nazareth, Jésus reconnaîtra que c'est aujourd'hui même que cette Parole s'accompli

La bible c'est beaucoup plus qu'un simple livre qui reste d’ailleurs lettre morte s’il reste au fond d’une bibliothèque. C'est un cadeau dont le contenu est très riche, puisqu'on y trouve l'histoire sainte de nos ancêtres dans la foi.

C'est en quelque sorte notre livret de famille dont nous avons à prendre grand soin et qui devrait beaucoup nous intéresser ! 

En proclamant les saintes Ecritures lors de nos célébrations, elles sont réactualisées et deviennent Parole de Dieu pour nous aujourd'hui.

Il nous faut donc chercher à libérer la Parole, la faire sortir du livre en quelque sorte, pour qu'elle devienne vie, respiration, animation en nous. 

En l'accueillant comme il se doit, la Parole de Dieu continuera de s'incarner et prolongera pour nous une alliance éternelle avec Dieu.

Les uns pour les autres demandons au Seigneur de renouveler notre foi afin que sa Parole prenne racine en nous et porte du fruit en abondance. Car c’est bien vrai Seigneur, nous le croyons, ta parole est lumière ! Sagesse ! Bonne Nouvelle ! Elle est vivante !

Oui, Seigneur ! «  A qui irions-nous ? Tu as les Paroles de la vie éternelle ! »  Amen.

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Mercredi : La table eucharistique

 Lectures : I Pierre 2, 2-5 9-12 / Evangile : Luc 22,14 — 20

     Sans que nous choisissions de participer à l’Eucharistie, c’est souvent, je crois, avec l’intention d’y trouver force, lumière courage… et nous avons raison, car ce qui nous parait évident, c'est que L'Eucharistie est don.

         - don de Dieu le Père qui nous a donné son Fils unique

- don de jésus qui a donné sa vie pour sauver l’humanité.

     Ce  qui est moins évident, c'est que, avant de communier et recevoir le Pain véritable, source vive de l’Eternité, nous pouvons nous-même apporter quelque chose d'important lors de la célébration de l'Eucharistie et ne pas être de simples consommateurs ! 

Pour mieux le comprendre, revenons à la soirée du jeudi saint et retenons l'exemple que nous donne Jésus…

Selon St. Luc, le rite pascal que Jésus va célébrer avec les siens est l'objet d'un très profond et ardent désir

« J'ai ardemment désiré de manger cette Pâque avec vous avant de souffrir. » (Lc 22.15)

Ce désir se situe pourtant à un moment capital et tragique de sa vie. 

En célébrant la Pâque, Jésus n'a pas d'abord l'intention de recevoir quelque chose, mais plus précisément d'apporter quelque chose de très précieux,... sa vie.

Il est prêt à offrir sa vie et ainsi de se donner lui-même totalement et définitivement. 

Les mots qu'il prononce, alors qu'il sait que sa mort est proche, sont lourds de sens: 

« Ceci est mon corps donné pour vous... »Lc 22.19.

« Ceci est mon sang qui va être répandu… » Mt 26.28

         En instituant l'Eucharistie, Jésus nous laisse le mémorial de son offrande volontaire au Père pour le salut des hommes.  

D'autre part, Luc attire notre attention sur le lien qui existe entre la liturgie de la Cène et la vie de Jésus. Ce n'est pas simplement du pain et du vin que Jésus offre mais c'est symboliquement tout ce qu'a été son existence. 

Il n'y a pas de coupure entre ce qui a été vécu et ce qui est célébré. Le don de soi exprimé par les symboles du pain et du vin est le même que celui qui sera proclamé par le corps du Christ cloué en croix. Même profondeur, même radicalité. 

Et puis, même si le contexte du Jeudi Saint est tragique - repas d'adieu - nous ne sommes pas en présence d'une liturgie faite de regrets et de tristesse.

C'est dans l'action de grâce que Jésus se donne.

Destiné à l'humanité entière, le don de sa personne est également orienté et destiné tout autant.. à Dieu, son Père aimé. Jésus est bien la pierre d'angle de l'édifice qui est l'Eglise. 

Par vocation, nous aussi, à la suite de Jésus, nous sommes invités à donner notre vie… « Faites ceci en mémoire de moi »… Nous sommes invités à entrer dans la construction du royaume de Dieu, comme nous le rappelle S. Pierre dans la 1ère  lecture. Selon lui, nous sommes des pierres vivantes… !

Des pierres si possible grandes, solides, disponibles,... mais peut-être plus souvent petites, voir glissantes, carrées, tranchantes, ou encore cachées, effritées. Le Seigneur connaît bien notre difficulté à nous agencer avec les autres pierres vivantes. Mais rappelons-nous encore que même les plus petites peuvent avoir leur utilité ! 

Et bien, à la suite du Christ, la pierre que nous sommes, nous devons nous aussi la proposer au Seigneur pour la construction de son royaume ou plus simplement pour la construction de la communauté à laquelle nous appartenons.

             Ce qu'on appelait offertoire autrefois a changé de nom depuis le concile. On l'appelle maintenant la présentation des dons, ce qui exprime bien ce que nous avons à vivre.

                         C'est aussi un moment important de la célébration, pas spécialement à cause de la quête qui nous donne la possibilité de partager, mais surtout parce qu' intérieurement, nous pouvons déposer quelque chose sur la table eucharistique en nous unissant au geste que fait le Prêtre: 

Il présent le pain fruit de la terre et du travail des hommes... Et nous savons que le pain, c'est la vie.

Gagner son pain c'est gagner sa vie ! 

Ce que je peux apporter c'est tout ce qui fait ma vie : temps, santé, compétences, affections.

         Ces dons reçus de Dieu, est-ce que je vérifie de les mettre au service du royaume ou de la communauté ? Dans quelle proportion ?

         Le prêtre présente également un autre grand symbole: le vin.

         Plus exactement, il présente la coupe de vin...

         Une coupe ça peut réjouir celui qui l'a bien gagnée, mais il existe aussi des coupes difficiles à prendre.. A boire... des événements difficiles à avaler...

C'est tout cela que nous pouvons présenter au Seigneur... tout ce qui nous permet de mourir à nous-mêmes.. nos morts partielles : Echecs — humiliations, maladies, limites, contretemps.

Est-ce que j'en fait une offrande à Dieu ? Au niveau du coeur, est-ce que je consens à faire mourir le vieil homme en moi pour que grandisse l’Homme Nouveau… Est-ce que je consens à lâcher prise.. à mourir à quelque chose, pour que naisse quelque chose de plus beau selon volonté de Dieu ? 

La célébration prévoit le temps de la présentation des dons, pour que nous puissions déposer tout cela dans le coeur de Dieu. Un coeur de Père... plein de compréhension...

Cela me fait penser aux petits enfants qui viennent montrer à leurs parents bobos, ou bonnes notes pour la plus grande joie des parents...

Ainsi Dieu notre Père doit être heureux d'accueillir ce que nous lui présentons... La prière eucharistique est aussi un rendez-vous avec le Père... une louange au Père. 

Pour conclure, j’ai envie de vous dire : Avec confiance, accueillons nos combats quotidiens à partir desquels, au prix de notre vie donnée et de notre sang versé, peuvent germer l'amour, la liberté et le monde de Dieu.

           -         Que notre action de grâces prenne sans cesse plus d’ampleur...

-         Et que le corps du Christ remis entre nos mains, à la communion, fasse surgisse en nous son Esprit pour que vienne le monde nouveau, celui de Dieu... celui dont nous sommes les pierres vivantes.

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LA BÉNÉDICTION DES ENFANTS

 


 

Vendredi 16 septembre : « Heureux les invités au repas du Seigneur » 

Lectures :     

Actes 4,32-35
Matth. 22,1-13
Heureux les invités au repas du Seigneur :
pour nourrir la foi, l'amour, et l'espérance
des enfants de Dieu que nous sommes ?

Heureux les invités au repas du Seigneur.

Même si tout le monde ne répondra pas présent, tout le monde sans exception, les mauvais comme les bons, sont invités à la table du Seigneur.

Une seule condition est exigée : porter la robe nuptiale, ce qui ne veut pas dire d'être nécessairement pur et déjà parfaits.

La coutume voulait qu'en Orient, où se déroule le récit de cette parabole, les invités se présentent avec des habits dignes de celui qui invitait. Des habits étaient remis à l'entrée dans la salle. Malheureusement, selon la parabole, un des invités s'est cru libre de refuser. Il n'a pas réfléchi ni pris au sérieux cette coutume. Il ne s'est pas comporté selon le désir du Roi... Il ne s'est pas ajusté à la volonté du roi.. Et au grand regret du roi qui continue de l'appeler mon ami, il doit quitter la salle. II croyait être libre en agissant comme il l'a fait, mais il se retrouve pieds et poings liés..

Ce qui manquait à l'invité c'était la justice, c’est-à-dire l'ajustement à la volonté de Dieu.

Aujourd'hui, pour pouvoir légitimement participer au repas du Seigneur,  il nous faut nous aussi être ajustés à la volonté de Dieu… Il nous faut être revêtus du Christ, revêtus de sa grâce. Heureux les invités au repas du Seigneur.

C'est indispensable pour que notre démarche de communion réponde à l'attente du maître et que l’Alliance avec Dieu puisse être célébrée. 

Le repas fraternel est donc une des dimensions de l'eucharistie. Prendre sa part du pain de l'Eucharistie, c'est entrer en communion avec le Seigneur et bien entendu avec tous les membres de son corps qui sont également invité à sa table pour être nourrit de la vie même de Dieu.

En effet, dès notre baptême nous ne sommes plus seulement l'enfant de nos parents, mais encore l'enfant de Dieu. En nous, il y a la vie de Dieu.. la vie éternelle, la vie de la grâce... à entretenir, à nourrir pour qu'elle puisse grandir et s'épanouir. En avons-nous suffisamment conscience lorsque nous prions le Père de nous donner le pain quotidien ?

Cette nourriture spirituelle c'est le Père qui l'a communiqué au Fils, qui lui-même nous la transmet au cours de la célébration eucharistique. ( Encycl euc. 40 d et g)

Or, la vie divine ou éternelle qui vient de Dieu, se manifeste en nous et s'exprime surtout par la présence de 3 vertus théologales qui sont la foi, la charité (don de soi) et l'Espérance. A la table eucharistique, il nous faut dès lors accepter 3 sortes de nourritures:

1. Pour se nourrir, notre foi a besoin de la Parole vivante de Dieu. L'homme ne vit pas seulement de pain... 

Il faut que la Parole Dieu, qui est une semence divine bien vivante soit accueillie dans la bonne terre de notre coeur pour qu'elle puisse porter des fruits. En exemple nous avons la Vierge Marie, qui grâce à son oui à la Parole de Dieu, a permis qu'en elle, le Verbe (la Parole) se fasse chair.

La Parole de Dieu nourri donc notre foi afin que le croyant découvre vraiment l'amour de Dieu pour lui et qu'il se sent relié à Dieu comme à une source indispensable. 

2. Autre nourriture : Pour se consolider et s'affermir, notre amour a besoin de se nourrir de l'Eucharistie qui nous révèle l'amour du Seigneur

Dieu est plus précisément agapè (charité, amour, I Jn 4,8) L'agapè

est un amour désintéressé, généreux, plein de prévenance et de sollicitude. C'est en ce sens que Dieu est agapè. (selon nos théologiens) Spicq)

Il s'agit d'un amour tell. profond qu'il n'a même plus besoin de mot pour se révéler. Au soir du Jeudi St, Jésus exprime cet amour total, par le geste du partage de sa vie (ceci est mon corps/sang) et par le geste du service, en lavant les pieds de ses disciples. Ce travail réservé normalement aux esclaves, Jésus le vit non pas comme une corvée, mais comme un service rendu avec amour. En donnant sa vie, Jésus devient pain rompu pour les hommes tout en nous disant:  

Faites ceci en mémoire de moi. 

En se faisant passer pour un bon serviteur, il nous dit :  

Comprenez-vous ce que je viens de faire ? C'est un exemple que je vous ai donné 

Dans notre RdVie 4 de Pères du S.S, nous pouvons lire: 

Nous ne saurions vivre l'Eucharistie, (précise notre RdeV 4) sans être animés de l'esprit qui a conduit le Christ à donner sa vie pour le monde.... C'est par amour que le Seigneur s'est livré.

L'Eucharistie célébrée et évidemment contemplée dans l’adoration, peut donc nous apprendre à aimer comme le Christ, avec désintéressement, générosité, plein de prévenance et de sollicitude. C'est un projet ou même un défit extraordinaire. 

3. Enfin pour persévérer en témoin de la foi et de l'amour agapè, reste encore une nourriture à accueillir pour soutenir et nourrir notre espérance, une nourriture à laquelle on pense moins. C’est la volonté du Père ! 

Comme nous le savons, dès l'âge de 12 ans, Jésus a voulu être aux affaires de son Père... Il le précise plus tard, lors de sa rencontre avec la Samaritaine. Alors

que les apôtres s'étonnent qu'il ne mange pas la nourriture qu'ils lui rapportent, Jésus répond: J'ai une autre nourriture que vous ne connaissez pas. Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son oeuvre...

Jésus se nourrit de la volonté de Dieu parce qu'elle constitue en

même temps sa mission. « Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. » Luc 22. 42           

Eh bien, la volonté du Père que vous ne connaissez pas disait Jésus doit être la nourriture de notre espérance.  

Quel est le projet qui puisse nous motiver aujourd'hui ? celui qui nous vient des USA? du politicien ? A quoi peut s'accrocher notre espérance, sinon à la volonté du Père ...au projet du Père.... qui s'est manifesté à travers tant de témoins et qui a encore et toujours le désir de sauver l'humanité.. et d'en faire son héritière... Grâce à notre collaboration.

 L’espérance, nous en avons plus que jamais besoin.

L’espérance c’est Dieu :

 

-          qui vient nous proposer un projet au bénéfice de tous les hommes…

-          qui enlève nos peurs.. et fait grandir notre coeur, notre courage, en déposant en nous sa force et sa sagesse,

-          qui dépose en nous un désir, une soif d'aller chaque jour un peu plus loin, avec lui, sans douter de rien...

-          qui nous appelle à nous sentir responsable avec lui, du salut des hommes d'aujourd'hui. Notre espérance est soutenue, nourrie par la volonté de Dieu 

Discerner et accueillir la volonté de Dieu, ne peut se faire que grâce à la présence de l'Esprit-Saint . C’est la grâce à demander.

Alors demandons-le les uns pour les autres, pour que nous ayons toujours faim des différentes nourritures que nous offre l'Eucharistie et qu'ensemble, nous puissions faire tout ce qui est bon, ce qui plait à Dieu et ce qui est parfait (Rom 12.2), comme il l’attend de nous tous. Amen.

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Samedi 17 septembre : Mission et envoi de l'Eglise rassemblée par l'Esprit

Lectures : 2 Corr. 4,1-2 5-7 / Luc 10.1-9 Mission et envoi du corps ecclésial du Christ

 

On serait facilement tenté de penser que la communion, ce moment d'intimité avec le Seigneur, est le sommet et le point final de la vie eucharistique ! Et bien non !

Depuis sa résurrection, le Seigneur ne se laisse pas enfermer par notre désir de le posséder.. de le garder... Souvenez-vous : les yeux des disciples d'Emmaüs s'ouvrirent et ils le reconnurent, mais, lui il avait disparu à leur regard... 

Les disciples sont conviés à une intériorisation... à une vie dans la foi. L'absence va faire exister autrement l'objet de leur amour qui restera malgré tout, bien réel. 

Dès lors, je répète ce que je disais lundi, on ne peut accéder à la personne du Christ que si l'on renonce à le voir, à le toucher, à l'enfermer dans des preuves contraignantes. 

Jésus ne dévoile pas sa présence pour que nous la conservions pour nous seul, mais pour que nous allions l'annoncer et en témoigner.

Par l'Eucharistie, Jésus a fait de nous les membres de son corps, un corps partagé.. livré.. jusqu'à la fin des temps.

Donc, le point final de la vie eucharistique, c'est la mission. 

Si l'Eglise propose un rite d'envoi dans la liturgie de la célébration, c'est qu'elle a l'intention de nous envoyer traduire en actes, les paroles et les gestes de la célébration eucharistique.  

La consigne finale du président focalise tous les rites de la messe  : Allez en paix pour témoigner de notre amour et servir le Seigneur. Allez en mission  faire les œuvres de Dieu,  donner votre témoignage, sous l'action de l'Esprit.

P. Eymard: L'Eucharistie a une flamme

La mission d'annoncer le salut aux hommes ne s'improvise pas, et on ne se la donne pas non plus. Elle est la conséquence normale de notre vie avec Dieu car l'eucharistie est sommet et source de toute vie chrétienne et donc de toute évangélisation.

Et puis , cette mission nous concerne tous est confiée à chacun. Nous sommes les membres du corps du Christ aujourd'hui et c'est par nous que Jésus continue son oeuvre de salut et sa mission dans le monde . Il n’est pas indispensable d’avoir fait des études pour cela.  

Le message à annoncer et à croire… est toujours le même : Dieu nous aime. Il nous a parlé et sauvé par son Fils qui est mort et ressuscité. Il est pour toujours avec nous… jusqu’à la fin des temps.

Tel est le message qui nous est rappelé à chaque eucharistie.

Le prêtre dit: Il est grand le mystère de la Foi.

et l'assemblée de répondre:

 -    Nous proclamons ta mort... Qu’est-ce que cela veut dire ? sinon que, avec les moyens qui sont les nôtres, il nous faut proclamer que la mort a un sens, si elle est vécue par amour… qu’après la mort ici-bas, il y a une suite… que le dévouement n’est pas stupide ou échec… que le don de soi porte du fruit…

-    Nous célébrons ta résurrection . Il s'agit de montrer et révéler les traces de Dieu dans le peuple de Dieu… Il s’agit de voir, de découvrir les signes de vie… de générosité... de résurrection... autant d'occasion de rendre grâce et célébrer l'Eucharistie.

-    Nous attendons ta venue dans la gloire L'Espérance est bien là au coeur des hommes et des femmes qui ont mis leur confiance en un Dieu qui va jusqu’à chercher la brebis perdue, et qui est toujours avec nous ... Le croyant qui a sa source dans ce credo. .. ou dans l'Eucharistie, peut devenir un véritable ostensoir vivant...

 Et il n'y a que la pratique eucharistique pour nous préparer à rendre un tel témoignage eucharistique, fort et efficace.

C’est aussi me semble-t-il, le grand défit à relever aujourd'hui, et pour lequel nous prions l’Esprit-Saint à chaque célébration. Frères et soeurs, vous les avez souvent entendu ces merveilleuses prières, par ex. :

 … quand nous serons nourris de son corps et de son sang, et remplis de l'Esprit Saint, accorde-nous d'être un seul corps et un seul esprit dans le Christ...

Que l'Esprit Saint fasse de nous une éternelle offrande à ta gloire… Quel programme ! Quelle vocation ! ou encore :

 Affermis la foi et la charité de ton Eglise au long de son chemin sur la terre… Ecoute les prières de ta famille assemblée devant toi et ramène à toi, Père très aimant, tous tes enfants dispersés...

Oui, des prières souvent entendues, mais dont il faut prendre conscience de temps en temps, pour mieux les réactualiser dans nos vies.

Toutes ces vérités, reprises dans l'adoration par exemple, prendrons plus de force encore... et s'enracineront vraiment en nous.

 En 1959, lors du congrès eucharistique national tenu en Sicile, le Pape Jean XXIII disait: L'adoration prolonge ainsi l'Eucharistie dans la vie, moyennant un espace et un temps qui servent à intérioriser, à approfondir et à développer tout ce qui a été exprimé, célébré et vécu dans l'action liturgique...

 Parce que nous sommes entrés dans le dynamisme de la célébration, nous avons tout loisir maintenant de revenir et de nous arrêter, chacun à son rythme, sur des gestes et certains moments de la célébration :             Pour l'un, c'est nécessaire de revenir au Kyrie... pour un autre, à la Parole entendue.. pour un autre encore ce sera le moment de l'offrande… de la présentation des dons…

Cela nous permet de mieux conscientiser, approfondir ces moments de la célébration, nous y impliquer personnellement, intensifier les bienfaits de la grâce eucharistique et en retirer de meilleurs fruits. Nous serons ainsi mieux préparés pour notre mission proprement dite.

Finalement, grâce à la rencontre avec le Seigneur, grâce à l'enseignements des Ecritures et à la fraction du pain, les disciples d’Emmaüs ont la possibilité de vivre un véritable retournement et une transformation extraordinaire…

 Comme les disciples d'Emmaüs, nous avons nous aussi, la possibilité de passer de la fuite à l'adhésion, de la surdité à l'écoute, des ténèbres à la lumière, de la peur au courage, de la désillusion à l'espérance, de la démission à la mission, du sentiment de l'échec à la certitude de la résurrection, de la solitude à la communauté, bref de la mort à la vie.

Comme eux, nous pouvons devenir de meilleurs acteur d'une Parole qui a trouvé sa plénitude en Jésus le Christ sur toutes les routes du monde...

 En façonnant l'homme nouveau (Col 3. 10) l'Eucharistie met en jeu les valeurs à partir desquelles une nouvelle existence sociale peut naître: le respect pour la personne, la solidarité , le partage , un souci privilégié pour les pauvres et les faibles, le don de soi.

Là où une communauté est en train de s'approprier ces valeurs, l'Eucharistie devient la source de nouvelles relations... la source d'une nouvelle inspiration ou création.

 Je pense que c'était bien dans cette intention le Pape Jean-Paul II nous a proposé une année de réflexion et de prière sur le thème de l'eucharistie.

Mais une année sera-t-elle suffisante pour découvrir un si grand mystère ? Puisse notre approfondissement de l'Eucharistie ne plus jamais s'arrêter. Il en va de la gloire de Dieu et du salut du monde.

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Clôture
Lecture : Cana : Jean 2 1-11
Vêpres : 15 h.

 

Nous savons bien qu'à Cana, il ne s'agit pas d'un mariage ordinaire. Si on ne parle pas de la mariée, souvent si importante à une noce… C'est qu'il s'agit ici d' une anticipation des épousailles de Dieu avec l'humanité, (la mariée).

Ce mariage veut être le symbole de l'Eucharistie et du banquet messianique auquel l'humanité est invitée. C'est le temps de l'Eglise. 

La mère de Jésus était là. (2.1) nous dit l'évangile et plus loin : et Jésus aussi. (2.2.) Marie est là en tant que mère. Les mamans sont toujours là .. où les vies commencent et se renouvellent. (Service) Accompagné de ses disciples, Jésus arrive aussi là où Marie l'a précédé.. Cette remarque souligne bien le rôle capitale de Marie dans le contexte de la vie de Jésus et de l'Eglise.

 Ainsi donc, Jésus est devenu grand… Il veut faire sa vie... Il est en train de prendre ses responsabilités.. se choisit des disciples.. quitte Nazareth... quitte sa mère...

Comment va réagir Marie ? Eh bien, c'est à noter, elle ne fait aucune tentative pour retenir et garder Jésus avec elle... Elle le laisse choisir ses amis, ses nouveaux disciples.

C'est que Marie est une mère qui ne se contente pas d'avoir engendré physiquement Jésus. Elle veut l'engendrer à sa vie publique, à sa mission et à sa vocation de Messie.

Elle veut l'aider à atteindre la perfection de Fils de Dieu qu'il est. C'est très beau et très généreux de sa part..

Un événement lui permettra

-          de présenter la vraie identité de Jésus comme Sauveur et Fils du Père...

-          de révéler la nouvelle alliance possible entre Jésus et l'Eglise. 

Au milieu de cette fête en effet, on manque de vin... Élément important pour la fête, la joie, la vie.. (Si 31 27-28). Mais Marie ne veut pas céder au malheur.

 Poussée par sa foi, La Mère de Jésus (comme l'évangéliste la nomme ici) va littéralement propulser son fils vers la manifestation de sa gloire en révélant la puissance de son intervention.. et donc... qui il est !

 

Malgré une question sur l'opportunité de la démarche, Marie est sure que Jésus répondra positivement à sa Foi.

En ce moment elle est prête à céder à Jésus la 1ère place qu'elle détenait jusqu'à présent par rapport à Lui.

Dès lors, elle n'aura que ces seuls mots à dire aux serviteurs: Quoiqu'il vous dise, faite-le.

 

Elle invite donc les serviteurs à vivre une entière docilité en accueillant en priorité la Parole de Dieu.

Après son intervention, Marie se situe autrement dans son rôle de mère: Elle abandonne son rôle de mère de Jésus selon la chair, pour celui de mère spirituelle des fidèles. Elle sera mère de ce nouveau corps du Christ qui naît et qui est l'Eglise que nous formons aujourd'hui encore.

De même qu'elle a dit OUI à l'incarnation, elle va dire OUI à tous les enfants de Dieu, spécialement à ceux qui sont dans le besoin et lui font confiance.

En conséquence, elle va accepter de s'occuper d'eux... de nous..

 Avec l'évangéliste S. Jean qui ne parle de Marie qu'en 2 circonstances, permettez moi également de rejoindre Marie au calvaire où elle est venue accompagner Jésus.

Elle a eu la force de venir librement et par amour, jusque là. Elle est là au pied de la croix, debout, forte, courageuse, croyante, pour assister, non seulement à la mort de son fils, mais aussi à sa glorification. (Canta 117)

C'est déjà là, avant la résurrection, qu'elle a vu la gloire de Dieu qui est l'amour total, un amour qui permet de tenir debout. Elle est ainsi parfaitement au coeur du mystère pascal.

Si quelqu'un veut venir à ma suite, avait dit Jésus (Mc 8.34-35) et Marie est la 1ère à s'unir à son Fils pour accepter et adorer la Sainte Volonté du Père... En cela, elle a réalisé  à la perfection sa vocation de figure de l'Eglise.

A travers ses propres souffrances, elle est enfin et pour toujours intimement associée au Christ dans son oeuvre de Salut.

Au fiat de Marie ouvrant le monde à Dieu, répond le tout est accompli de Jésus mourant sur la croix.

A cet engagement le Sauveur crucifié veut donner un vaste prolongement. Comme pour suggérer que Marie n'est plus exclusivement sa mère, Jésus voyant LA (litt.) mère (v27) comme si c'était le nom propre de Marie... lui dit: Femme voici ton fils. Jésus lui même demande à Marie d'assumer une nouvelle maternité.. d'un autre genre, en devenant, sur le désir de Jésus lui-même, la mère du disciple bien-aimé... Voici ton Fils... Voici ta mère. Un changement radical lié à la mort de Jésus.

 

Et, ce fils à qui Jésus confie sa mère, c'est chacun de nous

-          à qui Marie répète: Faites tout ce qu'il vous dira.

-          à qui Marie laisse un témoignage et un exemple à suivre !

 

Comme à Cana, ce mot femme nous surprend. Il faut y voir une résonance solennelle, comme si Jésus voulait indiquer en sa mère, la femme par excellence.

Entre Jésus et sa mère, une distance s'est établie depuis qu'il s'est

engagé dans la vie publique. Il agit maintenant, non plus selon les désirs de sa mère, mais en conformité avec la volonté et le projet de Dieu son Père.

Aujourd'hui, durant la célébration eucharistique Jésus continue de s'offrir au Père jusqu’à la fin du monde et Marie continue d'être présente au moment de cette offrande. Elle invite les âmes généreuses à être, comme elle au pied de la Croix, unit au Seigneur pour adorer la volonté du Père (Canta 166) 

En conclusion, un mot encore pour souligner que l'évangile de Jean nous révèle une si belle connivence entre Cana, (signe primordial) et les noces de la Croix (signe suprême), qu'aujourd'hui, l'avènement du Christ s'accompagnent inséparablement d'une mémoire mariale… C'est en intime communion avec Marie, femme eucharistique par excellence, Notre-Dame du SS comme l'appelait le Père Eymard que l'Eglise doit chercher à célébrer les saints mystères par lesquels Dieu est parfaitement glorifié et les hommes sanctifiés.

Autrement dit, pas de vraie vie eucharistique, si nous n'avons pas accueilli la présence de Marie dans notre vie de baptisés.

La mission de Marie n'est pas achevée…. Elle continue et je souhaite que durant de longues années les jurassiens viennent renouveler leur confiance à Notre-Dame du Vorbourg.

 Aussi, dans un siècle où prévaut l'efficacité, Marie peut nous rappeler que la véritable efficacité est de l'ordre de la grâce mais surtout elle peut nous rappeler que c'est dans une vie de service, simple, cachée, pleine de bonté... que s'expriment des sentiments divers mais tous très importants à revivre en nous, si nous voulons toujours mieux comprendre l'Eucharistie et en faire la source de nos vies.

 Avec les fraternelles et cordiales salutations du scribe de service. Merci de votre patience et de votre accueil ! Fr. Dominique

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