EUPHÉMIE
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SAINTE EUPHÉMIE *

 

Euphémie est ainsi nommée de eu, qui est le bon, et femme, bonne femme, c'est-à-dire honnête, utile et agréable, car le bon a ces trois qualités. Elle fut utile par sa manière de vivre, honnête par l’excellence de ses mœurs, et agréable à Dieu par la contemplation des choses du ciel. Ou bien Euphémie vient de euphonie, qui veut dire son agréable. Or, on obtient un son agréable en trois manières : avec la voix, comme dans le chant; en pinçant, comme dans la cithare; avec le vent, comme dans l’orgue. De même sainte Euphémie rendit des sons doux à Dieu, avec la voix de ses bonnes oeuvres, avec ses bonnes actions, et avec le souffle de la dévotion intérieure.

 

Euphémie, fille d'un sénateur, voyant les tortures subies par les chrétiens au temps de Dioclétien,

 

* Bréviaire.

 

74

 

courut chez le juge Priscus, et se confessant chrétienne, animait, par l’exemple de sa constance, les cœurs des hommes eux-mêmes. Or, quand le juge faisait massacrer les chrétiens successivement, il ordonnait que les autres y assistassent, afin, que la terreur les forçât à immoler aux dieux, en voyant leurs frères déchirés si cruellement. Comme il faisait décapiter avec cruauté les Saints en présence d'Euphémie, celle-ci, qui ne cessait d'encourager les martyrs à souffrir avec constance, se mit à crier que le juge. lui faisait affront. Alors Priscus fut réjoui, dans la pensée qu'Euphémie voulait consentir à sacrifier. Lui ayant donc demandé quel affront il lui faisait, elle dit: « Puisque je suis de noble race, pourquoi donnes-tu la préférence à des inconnus et à des étrangers, et les fais-tu aller les premiers à J.-C., pour qu'ils parviennent plus tôt à la gloire qui leur a été promise ? » Le juge lui répondit : « Je pensais que tu avais repris ton bon sens et je me réjouissais de ce que tu t'étais rappelé et ta noblesse et ton sexe. » Elle fut donc renfermée eu prison et le lendemain elle fut amenée sans être attachée, avec ceux qui étaient garrottés. Elle se plaignit de nouveau très amèrement, de ce que, malgré les lois des empereurs, on lui eût fait grâce des liens à elle seule. Alors elle fut broyée de soufflets et renfermée en prison. Le juge l’y suivit et voulut lui faire violence, mais elle lutta contre lui comme un homme, en sorte que, par la permission de Dieu, une des mains de Priscus se contracta. Il se crut sous le pouvoir d'un charme, et il envoya le prévôt de sa maison à Euphémie afin de voir si, à force de promesses, il ne lui ferait (75) pas donner son consentement. Mais cet homme trouva la prison close ; il ne put l’ouvrir avec les clefs, ni la briser à coups de hache ; enfin, saisi par le démon, il put à peine s'échapper, en poussant toutefois des clameurs et en se déchirant lui-même. Plus tard on fit sortir Euphémie et ou la plaça sur une roue dont les rais étaient remplis de charbon, et le maître des tourments, qui était au milieu de la roue, avait donné à ceux qui la tiraient tel signal pour que, au bruit qu'il ferait, tous ensemble se missent à tirer et qu'ainsi à l’aide du feu qui jaillirait, les rais missent en lambeaux le corps d'Euphémie. Mais, par une permission de Dieu, le ferrement qui retenait la roue tomba de ses mains., et fit du bruit; aussitôt les aides se mettant à tirer, la roue broya le maître des tourments et fit qu'Euphémie, debout sur la roue, fut conservée sauve et intacte. Alors les parents de cet homme, tout désolés, voulurent, en mettant du feu sous la roue, brûler Euphémie et la roue tout à la fois ; la roue brûla en effet; mais Euphémie, déliée par un ange, fut aperçue debout sur un lieu élevé. Appellien dit au juge : « Le courage des chrétiens n'est vaincu que par le glaive; aussi je te conseille de la faire décoller. » On dressa donc des échelles, et comme quelqu'un voulait lever la main pour saisir la sainte, à l’instant, il fut tout à fait paralysé et on put à peine le descendre à demi mort.

Un autre cependant, nommé Sosthène, monta mais il fut converti aussitôt par Euphémie à laquelle il demanda pardon : il dégaina donc son épée et cria au juge qu'il aimait mieux se donner la mort à lui-même que de toucher une personne défendue par les anges. (76) Enfin elle fut descendue et le juge dit à son chancelier de rassembler tous les jeunes libertins afin qu'ils fissent d'elle à leur volonté jusqu'à ce qu'elle défaillît d'épuisement. Mais celui qui entra où elle était, voyant beaucoup de vierges de grand éclat et priant autour d'elle, se fit aussitôt chrétien. Alors le président fit suspendre la vierge par les cheveux, mais comme elle n'en restait pas moins inébranlable, il la fit renfermer en prison, défendant de lui donner de la nourriture, afin que, au bout de trois jours, elle fût écrasée comme une olive entré quatre grandes pierres. Mais Euphémie fut nourrie par un ange, et le septième jour ayant été placée entre des pierres fort dures, à sa prière ces pierres-là même furent réduites en une cendre menue. En conséquence le président, honteux d'être vaincu par une jeune fille, la fit jeter dans une fosse, où se trouvaient trois bêtes assez féroces pour dévorer un homme entier. Mais elles accoururent auprès de la vierge pour la caresser, et, disposèrent ensemble leur queue de manière à lui servir de siège, et confondirent mieux encore le juge témoin de ce fait. Le président faillit en mourir d'angoisse; mais le bourreau étant entré pour venger l’affront de son maître, enfonça une épée dans le côté d'Euphémie et en fit une martyre de J.-C. Pour récompenser le bourreau, le juge le revêtit d'un Habit de soie, lui mit au cou un collier d'or, mais en sortant, il fut saisi par un lion qui le dévora tout entier. Ce fut à peine si on retrouva de lui quelques ossements et des lambeaux de vêtement ainsi que le collier d'or. Le juge Priscus se dévora lui-même et fut trouvé mort. Or, sainte Euphémie fut (77) enterrée avec honneur à Chalcédoine ; et l’on dut à ses mérites la conversion de tous les Juifs et des Gentils de cette ville. Elle souffrit vers l’an du Seigneur 280. Saint Ambroise parle ainsi de cette vierge dans sa préface : « Cette illustre vierge, cette glorieuse Euphémie, conserva la gloire de la virginité et mérita de recevoir la couronne du martyre. Priscus son adversaire est vaincu. Cette vierge sort intacte d'une fournaise ardente, les pierres les plus dures reviennent à l’état de cendre ; les bêtes féroces s'adoucissent, et se baissent devant elle : sa prière lui fait surmonter toute espèce de supplice. Percée en dernier lieu par la pointe du glaive, elle quitte sa chair qui était sa prison pour se joindre avec liesse aux choeurs célestes. Que cette vierge sacrée, Seigneur, protège votre Église; qu'elle prie pour nous qui sommes pécheurs : puisse cette Vierge pure nourrie dans votre maison vous présenter nos voeux. »

 

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