SIMON ET JUDE
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SAINT SIMON ET SAINT JUDE, APÔTRES

 

Simon signifie obéissant ou triste. Il eut deux surnoms, car on l’appela Simon le Zélé, et Simon le Cananéen, de Cana, bourg de la Galilée, où le Seigneur changea l’eau en vin. En outre Zélé et Cananéen sont tout un, puisque Cana signifie zèle. Or, saint Simon posséda l’obéissance en accomplissant les préceptes; la tristesse en compatissant aux affligés; le zèle en travaillant constamment avec ardeur au salut des âmes. Jude veut dire confessant ou glorieux : ou bien il vient de (224) donnant jubilation. En effet, il confessa la foi, il posséda la gloire du royaume et la jubilation de la joie intérieure. Il eut beaucoup de surnoms : car il fut appelé Judas, frère de Jacques, comme frère de saint Jacques le Mineur; 2° il fut appelé Thaddée, qui veut dire s'emparant du prince, ou bien Thaddée vient de Thadea et Deus. Thadea signifie vêtement royal. Il fut le vêtement royal de Dieu par les vertus qui l’ont orné et par où il a pris le prince J.-C.; ou Thaddée vient de Quasi tam Deus, c'est-à-dire grand comme Dieu, par son adoption ; 3° dans l’Histoire ecclésiastique, il est nommé Leben, qui veut dire coeur, ou petit coeur, c'est-à-dire qui orne son coeur, ou bien Lebens, comme on dirait Lebes, bassin ; coeur par sa magnanimité; petit cœur par sa pureté; bassin par: sa plénitude de grâces, puisqu'il a mérité d'être comme une chaudière, un vase de vertus et de grâces. Leur passion et leur légende furent écrites en hébreu par Abdias, évêque de Babylone, qui avait reçu l’épiscopat des mains des apôtres eux-mêmes. Throphée, disciple d'Abdias, les traduisit en grec, et Africanus en latin.

 

Simon de Cana et Jude Thaddée étaient les frères de saint Jacques le mineur, et fils de Marie Cléophé qui fut mariée à Alphée. Jude fut envoyé à Abgare, roi d'Edesse, par saint Thomas, après l’ascension du Seigneur. On lit en effet dans l’Histoire ecclésiastique * que cet Abgare adressa une lettre ainsi conçue à N.S. J.-C. : « Abgare, roi, fils d'Euchassias, à Jésus, le bon Sauveur, qui a apparu dans le pays de Jérusalem, salut : J'ai entendu parler de vous et des guérisons que vous faites, sans employer ni médicaments, ni herbes : d'un mot vous faites voir les aveugles, marcher droit les boiteux, les lépreux sont purifiés et les morts reviennent à la vie. Ayant entendu raconter de

 

* Eusèbe, l. I, c. XIII.

 

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vous toutes ces merveilles, je pense de deux choses l’une, ou que vous êtes Dieu et que vous êtes descendu du ciel afin d'opérer ces prodiges, ou que vous êtes le fils de Dieu, si vous agissez ainsi. C'est pourquoi je vous écris pour vous prier de prendre la peine de venir me voir et me guérir d'une douleur qui me tourmente depuis longtemps. J'ai su encore que les Juifs murmurent contre vous et veulent vous faire un mauvais parti, venez donc chez moi; j'ai une ville petite, il est vrai, mais convenable, qui peut suffire à deux personnes. » N.-S. J.-C. lui répondit en ces termes « Vous êtes bienheureux d'avoir cru en moi, sans  m’avoir vu ; car il est écrit de moi que ceux qui ne me voient pas, croiront, et que ceux qui me voient, ne croiront point. Quant à ce que vous  m’avez écrit d'aller chez vous, il faut que s'accomplissent toutes les choses pour lesquelles j'ai été envoyé, et ensuite que je sois reçu de celui qui  m’a envoyé. Après mon ascension, je vous enverrai un de mes disciples pour vous guérir, et vous vivifier. » Alors Abgare comprenant qu'il ne pouvait pas voir J.-C. en personne, envoya (c'est ainsi qu'on le trouve dans une histoire antique, d'après le témoignage de Jean Damascène, l. IV) un peintre à Jésus pour faire son portrait afin devoir au moins dans son image celui qu'il ne pouvait voir en personne. Mais quand le peintre était auprès de Jésus, il ne pouvait voir distinctement sa face, ni tenir les yeux fixés sur lui, à cause de l’éclat extraordinaire qui partait de sa tête, de sorte qu'il ne put le peindre comme il en avait reçu l’ordre. Le Seigneur, voyant cela, prit un vêtement qui servait de linge au peintre (226), et le mettant sur sa figure, il y imprima ses traits et l’envoya au roi Abgare qui le désirait. Or, tel était le portrait du Seigneur d'après cette histoire antique, toujours selon le témoignage de Jean de Damas : Il avait de beaux yeux, des sourcils épais, la figure longue et légèrement penchée, ce qui est un signe de maturité.

Or, cette lettre de Notre-Seigneur J.-C. a, dit-on, une telle vertu, que dans cette ville d'Edesse aucun hérétique ni aucun païen n'y saurait vivre, et un tyran quelconque n'oserait y faire mal à personne *. En effet, s'il arrive qu'une nation vienne attaquer cette ville à main armée, un enfant, debout au haut de la porte, lit cette lettre et le même jour, les ennemis, soit qu'ils aient peur, prennent la fuite, soit qu'ils veulent la paix, entrent en composition avec les citoyens ; c'est ce qu'on rapporte être autrefois arrivé : mais dans la suite la ville fut prise et profanée par les Sarrasins ; elle avait perdu son privilège en raison des péchés innombrables qui s'étaient commis publiquement dans tout l’Orient. Quand Notre-Seigneur fut monté au ciel (ainsi le lit-on dans l’Histoire ecclésiastique, l. I, c. XIII), l’apôtre saint Thomas envoya Thaddée, autrement dit Jade, au roi Abgare, pour accomplir la promesse de Dieu. Arrivé auprès d'Abgare, après qu'il lui eut déclaré être le disciple à lui promis par Jésus, le roi vit dans le visage de Thaddée une splendeur admirable et divine. A cette vue, stupéfait et effrayé, il adora le Seigneur en disant : « Vraiment vous êtes le disciple

 

* Ordéric Vital, l. II.

 

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de Jésus, fils de Dieu, qui  m’a écrit: «Je vous enverrai quelqu'un de mes disciples pour vous guérir et vous donner la vie. » Thaddée lui dit : « Si vous croyez au Fils de Dieu, vous obtiendrez dit ce que votre cœur désire. » Abgare répondit : « Je crois de vrai, et les Juifs qui l’ont crucifié je les égorgerais volontiers, si j'en avais le pouvoir et si l’autorité des Romains n'était pour moi un obstacle insurmontable. » Or, comme Abgare était lépreux, lit-on en quelques livres, Thaddée prit la lettre du Sauveur en frotta la face du roi et aussitôt il recouvra la santé la plus parfaite. — Par la suite, Jude, prêcha dans, la Mésopotamie et dans le Pont, et Simon en Egypte. Ensuite, ils vinrent tous les deux en Perse où ils rencontrèrent deux magiciens, Laroës et Arphaxat, que saint Mathieu avait chassés de l’Ethiopie. A cette époque, Baradach, général du roi de Babylone, avant de partir pour combattre les Indiens, ne pouvait obtenir aucune réponse de. ses dieux : mais en allant au temple d'une ville voisine, on apprit que l’arrivée des apôtres ! était la cause pour laquelle les dieux ne pouvaient répondre. Alors le général les fit chercher et quand il les eut trouvés, il leur demanda qui ils étaient et ce qu'ils étaient venus faire. Les apôtres répondirent: « Si c'est notre nation que vous voulez connaître, nous sommes hébreux; si c'est notre condition, nous déclarons être les serviteurs da Christ; si vous voulez savoir le motif de notre venue, c'est pour vous sauver. » Le général leur répartit : « Quand je serai revenu vainqueur, je vous entendrai. » Les apôtres lui dirent : « Il y aurait pour vous bien plus d'avantage à connaître celui qui peut ou vous faire (228) remporter la victoire ou du moins disposer les rebelles à la paix. » Le général leur répondit: « Je vois que vous êtes plus puissants que nos dieux ; annoncez-nous donc d'avance, je vous prie, l’issue de la guerre. » Les apôtres lui dirent : « Afin que vous sachiez que vos dieux sont des menteurs, nous leur ordonnons de répondre à vos demandes et, en disant ce qu'ils ignorent, nous allons vous prouver qu'ils ont menti en tout point. » Alors les prêtres des idoles prédirent une grande bataille dans laquelle beaucoup de monde serait massacré de part et d'autre. Les apôtres se mirent alors à rire, et le général leur dit : « Moi, je suis saisi de crainte, et vous, vous riez? » Les apôtres répondirent : « Ne craignez rien, car la paix est entrée ici avec nous, et demain, à la troisième heure, les ambassadeurs des Indiens viendront vous trouver, faire leur soumission et implorer la paix. » Alors les prêtres se mirent à éclater de rire aussi, en disant au général: « Ces gens-là veulent vous inspirer de la sécurité, afin que ne vous tenant pas sur vos gardes, vous soyez défait par nos ennemis. » Les apôtres reprirent : « Nous ne vous avons pas dit :  attendez un mois, mais un jour, et demain vous serez vainqueur et vous aurez la paix. » Alors le général les fit garder tous les deux, afin de leur rendre hommage, s'ils avaient dit la vérité sur ce qui devait échoir, ou bien de les punir pour leur mensonge criminel. Le lendemain donc, ce que les apôtres avaient prédit, s'étant réalisé, et le général ayant voulu faire brûler les prêtres, il en fut empêché par les apôtres qui avaient été envoyés non pour tuer les vivants, mais pour ressusciter les morts.

 

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Alors le général, plein d'admiration de ce qu'ils n'avaient pas laissé tuer les prêtres des idoles et de ce qu'ils ne voulaient accepter rien de leurs richesses, les conduisit au roi: « Prince, lui dit-il, voici des dieux cachés sous des figures d'hommes ! » et après lui avoir raconté,. en présence des magiciens, tout ce qui s'était passé, ceux-ci, excités par l’envie, dirent que c'étaient des gens rusés et qu'ils méditaient de mauvais projets contre l’État. Le général leur dit : « Si vous l’osez, luttez avec eux. » Les magiciens lui dirent: « Si tu veux voir qu'ils ne pourront parler en notre présence, qu'on amène ici les hommes les plus éloquents, et si, devant nous, ils osent ouvrir la bouche, vous aurez la preuve que nous ne sommes propres à rien. » Un grand nombre d'avocats ayant été amenés, à l’instant, ils devinrent muets en présence des mages, au point qu'ils ne pouvaient pas même manifester par des signes qu'ils étaient incapables de parler. Et les magiciens dirent au roi : « Afin que tu saches que nous sommes des dieux, nous allons leur permettre de parler, mais ils ne pourront se promener; puis nous leur rendrons la faculté de marcher, mais nous ferons qu'ils ne voient pas, bien qu'ayant les yeux ouverts. » Quand tout cela eut été exécuté, le général mena les avocats honteux et confus aux apôtres: mais les avocats ayant vit que ceux-ci étaient vêtus grossièrement, ils les méprisèrent intérieurement. Simon leur dit : « Souvent il arrive que dans des écrins d'or et semés de pierreries se trouvent renfermés des objets sans valeur, et que dans les plus viles bottes de bois soient rangés des colliers de perles d'un grand prix. Or, qui (230) désire devenir le propriétaire d'une chose, fait moins d'attention au contenant qu'au contenu. Promettez-nous donc d'abandonner le culte des idoles et d'adorer le Dieu invisible; de notre côté, nous ferons le signe de la croix sur vos fronts et vous pourrez confondre les magiciens. » Après en avoir fait la promesse et avoir été signés au front, les avocats retournèrent de nouveau chez le roi, auprès duquel se trouvaient encore les magiciens, qui n'eurent plus le moindre empire sur eux; et ils s'en moquèrent devant tout le monde; alors les magiciens irrités firent venir beaucoup de serpents. Aussitôt le roi donna ordre de faire venir les apôtres qui remplirent leurs manteaux des serpents et les jetèrent sur les magiciens en disant : « Au nom du Seigneur, vous ne mourrez point, mais vous serez déchirés par les serpents et vous pousserez des cris de douleur qui ressembleront à des mugissements. »

Et comme les serpents leur rongeaient les chairs, et que ces malheureux hurlaient comme des loups, le roi et les autres priaient les apôtres de laisser tuer les magiciens par les serpents. Les apôtres leur répondirent : « Nous avons été envoyés pour ramener de la mort à la vie, mais non pour précipiter de la vie dans la mort. » Et, après avoir fait une prière, ils ordonnèrent aux serpents de reprendre tout le poison qu'ils avaient injecté, et ensuite de retourner dans leur repaire. Or, les douleurs supportées par les magiciens, au moment où les serpents reprirent leur poison, furent plus vives que celles qu'ils avaient ressenties quand leurs chairs étaient dévorées. Les apôtres leur (231) dirent : « Pendant trois jours, vous ressentirez de la douleur; mais, le troisième jour, vous serez guéris, afin que vous renonciez alors à votre malice. » Trois jours s'étant écoulés, sans que les magiciens pussent ni manger, ni boire, ni dormir, tant leurs souffrances étaient grandes, les apôtres vinrent les trouver et leur dirent : « Le Seigneur n'agrée pas qu'on le serve par force; levez-vous donc, soyez guéris, et allez avec la faculté de faire librement ce que vous voulez. » Ils persistèrent dans leur malice, et s'enfuirent loin des apôtres, contre lesquels ils ameutèrent Babylone presque tout entière. —  Après, quoi, la fille d'un général conçut par fornication, et en mettant un fils au monde, elle accusa un saint diacre de lui avoir fait violence, en disant qu'elle avait conçu de son fait. Or, comme les parents voulaient tuer le diacre, les apôtres arrivent et s'informent de l’époque de la naissance de l’enfant. On leur répondit: « Aujourd'hui même, à la première heure du jour. » Alors, les apôtres dirent : « Apportez l’enfant, et faites venir aussi le diacre que vous accusez. » Quand cela fut fait, les apôtres dirent à l’enfant : « Dis, enfant, au nom du Seigneur, si ce diacre a eu pareille audace.» A cela, l’enfant reprit : « Ce diacre est chaste et saint; jamais il n'a souillé sa chair. » Or, comme les parents de la jeune fille insistaient pour que les apôtres demandassent quel avait été l’auteur du crime, ceux-ci répondirent : « Notre devoir est de délivrer les innocents, mais non de perdre les coupables. » — A la même époque, deux tigres très féroces, renfermés chacun dans une fosse, s'échappèrent et dévorèrent tous ceux (232) qu'ils rencontraient. Les apôtres vinrent à eux et, au nom du Seigneur, ils les rendirent doux comme des agneaux. Les apôtres voulurent s'en aller, mais, sur la prière qu'on leur en fit, ils restèrent encore un an et trois mois ; dans cet intervalle, plus de soixante mille hommes, sans compter les petits enfants, furent baptisés avec le roi et les princes.

Les magiciens dont on vient de parler vinrent à une ville nommée Suanir, où se trouvaient 70 prêtres des idoles qu'ils animèrent contre les apôtres, afin qu'à leur arrivée en ce pays, on les forçât à sacrifier ou qu'on les exterminât. Lors donc que les apôtres eurent parcouru toute la province et qu'ils furent parvenus jusqu'à cette ville, les prêtres et tout le peuple se saisissent d'eux et les conduisent au temple du Soleil, Les démons se mirent alors à crier, par l’organe des énergumènes : « Qu'y a-t-il entre vous et nous, apôtres du Dieu vivant ? Voici qu'à votre entrée, nous sommes brûlés par les flammes. » L'ange du Seigneur apparut dans le même moment aux apôtres, et leur dit : « Choisissez de deux choses l’une, ou bien que ces gens meurent à l’instant, ou bien que vous soyez martyrs. » Les apôtres répondirent : « Il faut adorer la miséricorde de Dieu, afin qu'elle les convertisse et qu'elle nous conduise à la palme du martyre. » Après avoir imposé silence, les apôtres dirent : « Pour vous convaincre que ces idoles sont pleines de démons, voyez, nous leur commandons de sortir et de briser chacun sa statue. » Aussitôt, deux Ethiopiens, noirs et nus, sortirent, au grand effroi de tout le monde, des statues et, après les avoir brisées, se retirèrent en (233) poussant des cris horribles. A cette vue, les prêtres se jetèrent sur les apôtres et les égorgèrent tout aussitôt. Or,. à l’instant même, quoique le ciel fût fort serein; il se fit entendre des coups de tonnerre si violents, que le temple se fendit, en trois endroits, et que deux magiciens, frappés par la foudre, furent réduits en charbon. Le roi transporta les corps des apôtres dans sa ville, et fit élever en leur honneur une église d'une magnificence admirable. — Quant à saint Simon, on trouve en plusieurs. endroits qu'il fut attaché à une croix, fait attesté par Isidore, dans son Livre sur la mort des Apôtres ; par Eusèbe, dans son Histoire ecclésiastique; par Bède, dans son Commentaire sur les actes des Apôtres, et par maître Jean Beleth, dans sa Somme. Ils prétendent qu'après avoir prêché en Égypte , il revint à Jérusalem, et quand saint Jacques le Mineur fut mort, il fut choisi d'une voix unanime par les apôtres, pour être évêque de cette ville; avant son décès, on raconte qu'il ressuscita trente morts. Aussi chante-t-on dans son office : « Il rendit la vie à trente personnes englouties ans les flots. » Après avoir gouverné l’église de Jérusalem de longues années, et être parvenu à l’âge de 120 ans, du temps de l’empereur Trajan, Atticus, qui exerçait les fonctions de consul à Jérusalem, le fit prendre et accabler d'outrages. En dernier lieu, il le fit attacher à une croix, tout le monde et le juge admirant qu'un vieillard de 120 ans subît le supplice de la croix. Cependant quelques-uns disent, et cela est exact, que ce ne fut pas l’apôtre Simon qui souffrit le martyre de la croix et fut évêque de Jérusalem, mais que ce fut un autre (234) Simon, fils de Cléophé, frère de Joseph ; fait attesté par Eusèbe, évêque de Césarée, dans sa chronique. Isidore et Bède le disent aussi en leurs chroniques ; car Isidore et Eusèbe rétractèrent, dans la suite, ce qu'ils avaient avancé d'abord ; ceci se prouve par l’autorité de Bède, qui se reproche dans ses rétractations d'avoir partagé ce sentiment. Usuard atteste la même chose aussi dans son Martyrologe.

 

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