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RÉFUTATION DU CATÉCHISME
DU SIEUR PAUL FERRY,
MINISTRE DE LA RELIGION
PRÉTENDUE RÉFORMÉE A METZ,
PAR DEUX VÉRITÉS CATHOLIQUES,
TIRÉES DE SES PROPRES PRINCIPES.
Entrée au discours et proposition du sujet.
De toutes les vertus
chrétiennes, celle que Jésus-Christ a recommandée aux fidèles avec des paroles
plus efficaces, c'est la paix et la charité fraternelle. C'est pourquoi étant
près de sortir du monde, et disant à ses disciples le dernier adieu : « C'est
ici, leur dit-il, mon commandement, que vous vous aimiez les uns les autres,
comme je vous ai aimés (1). » Tout l'Evangile de notre Sauveur est plein
d'enseignements salutaires , que la Sagesse éternelle du Père nous a bien voulu
apporter du ciel pour la sanctification de nos âmes. Toutefois cette même
Sagesse incréée, dont toutes les paroles sont esprit et vie, nous donnant le
précepte de la charité : « C'est ici, dit-elle, mon commandement. En cela on
reconnaîtra que vous êtes vraiment mes disciples, si vous avez une charité
sincère les uns pour les autres (2) » Et pour nous exciter davantage,
Jésus-Christ nous propose l'exemple admirable de cet amour infini qu'il a eu
pour nous. « Je veux, dit-il, que vous vous aimiez mutuellement, comme je vous
ai aimés. » Où il nous prescrit dans les mêmes mots le principe et l'étendue
tout ensemble de notre affection réciproque. Car de même qu'il nous a aimés en
son Père, il veut que chacun aime son prochain en Dieu ; et de même qu'il nous a
aimés jusqu'à donner volontairement
1 Joan., XV, 12. — 2 Joan., XIV, 34, 35.
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tout son sang pour nous, il veut que notre charité soit si
forte, que nous ne craignions pas même d'exposer nos vies pour le bien et pour
le salut de nos frères.
Cette vérité étant reçue par
tous les fidèles, de quels supplices ne sont pas dignes ceux qui sèment la
division dans l'Eglise, qui rompent ce divin nœud de la charité par lequel nous
sommes unis en Notre-Seigneur, et qui cherchent de faux prétextes pour animer
les amis contre les amis, et les frères contre les frères? Néanmoins il est aisé
de justifier que c'a été principalement par ce moyen-là que les sectes de ces
derniers siècles ont séduit les âmes, et que leur maxime la plus commune a été
de n'oublier aucun artifice qui put rendre notre doctrine odieuse aux peuples.
Je me suis étonné plusieurs fois de cette prière que Luther
fit publier contre les Turcs en l'an 1542 : « Nous avons, dit-il, ô mon Dieu,
péché contre vous. Mais vous savez, ô Père céleste, que le diable, le Pape et le
Turc n'ont aucun droit ni aucune raison de nous tourmenter, car nous n'avons
rien commis contre eux; mais parce que nous professons hautement que vous, ô
Père, et votre Fils Jésus-Christ Notre-Seigneur, et le Saint-Esprit êtes un seul
Dieu éternel ; c'est là notre péché, c'est tout notre crime, c'est pour cela
qu'ils nous haïssent et nous persécutent, et si nous rejetions cette foi, nous
n'aurions pas à craindre qu'ils nous affligeassent (1). »
Un esprit plus contentieux se
rirait ici de la folle déférence de ce grand prophète, qui, ce semble, ne
dédaigne pas d'excuser les siens même auprès du diable, et de prendre Dieu à
témoin que son capital ennemi n'a aucun sujet d'être offensé contre eux, ni de
leur mal faire. A quoi on pourrait ajouter que ce n'était pas sans quelque
raison qu'il se plaignait de l'injustice du diable, s'il persécutait ses
disciples pendant qu'ils travaillaient si soigneusement à étendre de plus en
plus son empire, en divisant tous les jours autant qu'ils pouvaient le royaume
de Jésus-Christ. Mais je ne m'arrête point à ces choses : ce qui me surprend le
plus en cette prière, c'est la fureur de cet hérésiarque qui, non content de
mettre dans un même rang le diable, le Pape et le Turc comme
1 Sleidan., lib. XIV, Hist.
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les trois plus grands ennemis du nom chrétien, ose dire
qu'ils haïssent sa secte tous trois, parce qu'elle fait profession d'adorer le
Père, et le Fils, et le Saint-Esprit. Ainsi, quoique nous fassions résonner par
toute la terre ce pieux cantique : « Gloire soit au Père, et au Fils, et au
Saint-Esprit, » cet homme a l'assurance de publier à la face de tout le monde
que nous persécutons ses églises, parce que la Trinité y est honorée, et dans
cette injuste entreprise il nous donne pour compagnons le diable et le Turc. Qui
vit jamais une pareille impudence ?
Tel a été l'esprit de toute la
nouvelle Réforme, qui a suivi les mouvements et les passions de celui qui
l'a commencée. Tous ceux qui s'y sont attachés, éblouis de ce titre superbe de
Réformateurs qu'ils avaient injustement usurpé , ont altéré par mille
sortes de déguisements la doctrine de la sainte Eglise, pour donner lieu à leurs
invectives. Ils nous ont malicieusement imposé que nous ruinions l'adoration du
seul Dieu , et cette salutaire confiance au seul Jésus - Christ ; ils nous ont
traités d'idolâtres et d'ennemis jurés de la Croix ; ils ont dit que nous avions
renversé les mérites du Fils de Dieu, pour substituer en leur place le mérite
humain ; ils ont tâché de persuader à tout l'univers que la foi que nous
professons ne tendait qu'à ravir à notre Sauveur la gloire de nous avoir
rachetés ; enfin ils ont parlé et écrit de nous comme si nous étions infidèles.
Il y avait, ce semble, sujet
d'espérer que cette première chaleur se modérant un peu par le temps, ils
jugeraient plus équitablement de notre doctrine : mais nous en perdons
l'espérance, à moins que la main de Dieu n'agisse en leurs cœurs avec une
efficace extraordinaire ; et ce qui me confirme dans cette pensée, c'est la
lecture d'un Catéchisme que le principal ministre de Metz a fait
imprimer. J'avoue que je me suis étonné qu'un homme qui paraît assez retenu, ait
traité des matières de cette importance avec si peu de sincérité , ou si peu de
connaissance de la doctrine qu'il entreprend de combattre. Quiconque sera un peu
instruit de nos sentiments, verra d'abord qu'il nous attribue beaucoup d'erreurs
que nous détestons : et si une personne que nos adversaires estiment si sage et
si avisée s'emporte à de telles extrémités,
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qu'ils nous pardonnent si nous croyons que tel est sans
doute l'esprit de la secte qui ne pourrait subsister sans cet artifice.
Je veux qu'ils en soient
eux-mêmes les juges. Où est-ce que le sieur Ferry a ouï dire que l'Eglise,
catholique donnât « des adjoints à Jésus-Christ en la rédemption (1) » et que ce
fût là « une des doctrines qu'il est ordonné de croire pour être sauvé (2)? » Et
néanmoins il l'assure ainsi en la réponse que fait l'enfant à la demande
neuvième de son Catéchisme. Par où il veut persuader au peuple ignorant
que selon la créance que nous embrassons, le sang de Jésus-Christ ne nous suffit
pas. Mais ne sait-il pas bien en sa conscience que nous le reconnaissons pour le
seul Sauveur et l'unique Rédempteur de nos âmes ; que nous croyons qu'il a payé
surabondamment tout ce que nous devions à son Père justement irrité contre nous
; et que bien loin de dire que sa mort ne nous est pas suffisante , nous
confessons et nous enseignons à la gloire de Notre-Seigneur Jésus-Christ qu'une
seule goutte de son divin sang, voire même une seule larme, et un seul soupir
suffisait à racheter mille et mille mondes? Je suis certain qu'il n'ignore pas
que telle est la foi de toute l'Eglise ; et toutefois il ose nous objecter que
nous donnons des adjoints à notre Sauveur en la rédemption de notre nature.
Il dit avec une pareille
infidélité que le Pape est « reconnu » parmi nous « chef et époux de l'Eglise
sans égard à Jésus-Christ ; » ce sont ses paroles, « et Jésus-Christ mis à part
et exclus (3) : » comme si les catholiques donnaient au Pape une puissance
indépendante du Fils de Dieu même. Mais il sait bien que nous ne respectons son
autorité, que parce que nous sommes persuadés que Jésus-Christ notre maître la
lui a donnée, avec une étroite obligation de lui rendre compte de
l'administration qui lui est commise. Est-ce là reconnaître un chef sans égard à
Jésus-Christ, comme il nous l'impose (4)? Nous croyons certes plus fortement que
nos adversaires, que Jésus n'a pas quitté son Eglise ; et c'est pour cette seule
raison que nous assurons sans douter qu'elle est infaillible, parce que son
Prince lui a promis qu'il serait perpétuellement avec elle. Combien donc est-il
ridicule de nous reprocher
1 P. 37. — 2 P. 36. — 3 P. 73. — 4 P. 122.
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que nous mettons Jésus-Christ à part, comme si nous
l'avions oublié ? Quelle patience faut-il avoir pour souffrir une calomnie de
cette nature ? Mais nous prions ce divin Sauveur que l'on nous accuse d'exclure,
qu'il lui plaise nous faire la grâce que nous surmontions parla charité ceux qui
médisent de nous si injustement.
Le ministre s'est imaginé qu'il
éblouirait les yeux des lecteurs par ces deux mots du cardinal Bellarmin qu'il
rapporte en marge, Secluso Christo (1) : où certainement il a fait
paraître qu'il lit bien négligemment les auteurs qu'il cite, pour ne pas dire
qu'il les tronque frauduleusement. Car pour ce qui regarde le titre d'Epoux ,
qu'il dit que le cardinal donne au Pape, il n'y en a pas un mot en ce lieu. Et
quant à ces paroles : Secluso Christo, il n'est rien plus contraire à la
vérité, que de les interpréter au sens du ministre : Sans égard à Jésus-Christ,
et Jésus-Christ mis à part et exclu. Qui pourra croire que ce grand cardinal ait
eu une pensée si extravagante, puisque la lin unique qu'il se propose dans tout
le chapitre et dans tout le livre, c'est de montrer que l'autorité du Pape vient
de Jésus-Christ? Mais exposons nettement son intention. Il parle de l'Eglise qui
est en terre, qu'il considère comme séparée en quelque manière d'avec
Jésus-Christ son Epoux, parce qu'encore qu'il soit avec elle par son
Saint-Esprit, il ne l'honore pas de sa vue. Il dit donc que l'Eglise doit avoir
un chef, même en considérant Jésus-Christ comme séparé d'avec elle ( c'est ce
que signifient ces mots Secluso Christo ), c'est-à-dire qu'elle doit
avoir un chef en la terre , outre Jésus-Christ qu'elle a dans le ciel. Qu'y
a-t-il de si criminel dans ce sentiment ? Si le ministre ne veut pas comprendre
quelle différence il y a entre établir un chef outre Jésus-Christ et en établir
un sans égard à lui, il faut nécessairement qu'il soit possédé d'un désir
étrange de contredire. Je puis assurer sans difficulté qu'outre le roi, qui est
le chef souverain, il y a un autre chef en l'armée ; mais je me rendrais
criminel, si je reconnaissais un chef sans égard au roi : et afin de prendre un
exemple dans la matière dont nous parlons, si quelqu'un osait soutenir que
l'Eglise chrétienne n'a point de pasteur, excepté Jésus-Christ, souverain
Pontife, nous nous garderions
1 Bellarm., De Pont. Rom., lib. I, cap. IX.
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derions bien de répondre que l'Eglise a des pasteurs sans
égard à lui : mais nous repartirions d'un commun accord qu'elle a des pasteurs
subalternes, outre le Fils de Dieu, Prince des pasteurs. Il y aurait beaucoup de
malice à confondre ces deux façons de parler : celle-là donne l'exclusion ;
celle-ci explique la subordination. C'est en ce dernier sens que le cardinal
Bellarmin enseigne que le Pape est chef de l'Eglise. Il n'exclut donc pas
Jésus-Christ, il ne met pas Jésus-Christ à part pour établir un chef sans égard
à lui. Car l'autorité déléguée ne détruit pas l'autorité souveraine : au
contraire elle la suppose comme le fondement unique de sa dignité. Ainsi
l'interprétation du ministre a fait un blasphème très-exécrable d'une parole
très-innocente.
Sans doute il n'a pas encore
assez entendu avec quelle simplicité la doctrine chrétienne doit être traitée.
Le théologien sincère ne cherche point dans les écrits qu'il combat, des paroles
qu'il puisse détourner à un mauvais sens. Où il y va du salut des âmes, le
moindre artifice lui paraît un crime. Bien loin de condamner les expressions
innocentes, il est prêt même d'excuser celles qui, pesées dans l'extrême
rigueur, pourraient quelquefois sembler rudes : il adoucit les choses autant
qu'il le peut ; il aime mieux être indulgent qu'injuste ; il estime une pareille
infidélité de dissimuler sa propre créance et de déguiser celle de son
adversaire, parce que si par la première on trahit sa religion et sa conscience,
par l'autre on se déclare ennemi juré de la charité fraternelle, on aliène et on
aigrit les esprits, on rend les dissensions irréconciliables.
Plût à Dieu que le catéchiste
eût toujours eu devant les yeux cette vérité : si nous n'eussions goûté sa
doctrine, du moins nous eussions loué sa candeur; et nous ne serions pas
contraints de lui dire que dans la plus grande partie de ses citations, et dans
les conclusions qu'il en tire, il semble qu'il ait plutôt tâché d'éblouir les
simples que de satisfaire les doctes. Par exemple, voici un trait d'une
merveilleuse subtilité. En la page 40 de son Catéchisme, voulant
repousser contre nous le reproche que nous faisons à ses églises de leur
nouveauté : « Quand nous nous disons, dit-il, de la religion réformée, ce n'est
pas pour introduire une nouvelle
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religion, encore qu'il s'en introduit presque d'an en an
quelqu'une en l'Eglise romaine. » La suite du discours demandait qu'il rapportât
ici quelque nouveau dogme; mais ce n'est pas là son dessein. « Il s'introduit,
dit-il, presque d'an en an quelque nouvelle religion dans l'Eglise romaine,
puisqu'autant d'ordres y sont autant de nouvelles religions, et de nouveaux
religieux. » Ridicule imagination ! Toutefois le ministre appréhende qu'on ne la
prenne pour une raillerie ; et il la fait valoir sérieusement par l'autorité du
pape Innocent III et du concile général de Latran, dont il allègue le douzième
chapitre. Qui ne croirait que la chose est très-importante? Mais considérons, je
vous prie, ce que dit ce sacré concile. Il appelle les nouveaux ordres
monastiques de nouvelles religions : et de là quelle conséquence ? Ces nouvelles
sociétés ne font point des églises nouvelles : ce n'est pas la singularité de
créance, mais la profession d'une piété plus particulière et un détachement plus
entier du monde, qui leur donne le titre de religions : et ainsi leur
institution n'a rien de commun avec cette nouveauté de religion dont il s'agit
entre nous et nos adversaires, qui emporte un changement dans la foi. Cependant
le sieur Ferry ne craint pas de confondre hardiment ces deux choses : et le
pauvre peuple déçu applaudit à ces savantes observations. Je ne puis certes que
je ne l'avertisse en ce lieu, que ces remarques, peu dignes de lui, ne répondent
pas à l'opinion de science qu'il s'est acquise parmi les siens, ni à l'estime de
modération qu'il avait même parmi les nôtres.
Mais écoutons encore un
reproche, lequel s'il se trouvait véritable , nous serions justement réputés
indignes de nous glorifier du nom chrétien. Le ministre rapporte que parmi nous,
lorsque l'on console les agonisants, on leur demande « s'ils ne croient pas que
Notre-Seigneur Jésus-Christ a voulu mourir pour eux, et qu'autrement que par sa
mort et passion ils ne peuvent être sauvés. » Et parce qu'il ne peut rien
trouver à reprendre dans cette salutaire interrogation, il tâche du moins de
persuader que nous ne le faisons pas de bon cœur; tant il est véritable qu'une
haine aveugle lui fait interpréter en un mauvais sens les pratiques les plus
pieuses de la sainte Eglise. « Il semble, dit-il, que
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ceci ne soit ajouté que par manière d'acquit, ou comme par
mégarde. » Je demande ici à nos adversaires, qui sont si tendres et si délicats
et qui ne cessent presque jamais de se plaindre : que pouvait-on inventer contre
nous, ni de plus faible, ni de plus faux, ni de plus injurieux à des chrétiens?
Car après avoir prêché en pleine audience, que si nous rendons grâces de notre
salut à la passion de notre Sauveur, c'est par manière d'acquit, ou bien par
mégarde : que reste-t-il enfin à nous dire, sinon que nous ne sommes pas
chrétiens, et que Jésus-Christ ne nous est plus rien? Mais laissons à part nos
ressentiments, et sacrifions-les à notre grand Dieu; avec quelles larmes
déplorerons-nous la misère de tant de pauvres âmes séduites, qui sont aliénées
par cet artifice de l'Eglise où leurs pères ont servi Dieu, et du vrai chemin de
la vie? C'est ce qui me touche le cœur jusqu'au vif; c'est ce qui me fait
oublier ma propre faiblesse, pour exposer en toute simplicité à nos frères
malheureusement abusés la véritable doctrine de la sainte Eglise, que leurs
ministres tâchent de leur rendre horrible.
Ainsi ce n'est pas mon dessein
de réfuter ici page à page toutes les faussetés manifestes du Catéchisme
du sieur Ferry : premièrement, parce que je vois qu'il avance beaucoup de choses
sans preuves : il parcourt toute la controverse, il n'y a aucun point qu'il ne
touche, et n'allègue aucune raison que de deux ou trois ; encore sont-elles si
peu pressantes, que je ne juge pas nécessaire de les examiner si fort en détail.
Et enfin j'ai considéré que cette manière d'écrire contentieuse ne laisse pas
toujours beaucoup d'édification aux pieux lecteurs, ni beaucoup
d'éclaircissement à ceux qui recherchent la vérité. C'est pourquoi j'ai choisi
seulement les deux propositions principales auxquelles tout ce Catéchisme
aboutit, et avec l'assistance divine je ferai connaître combien elles sont
éloignées de la vérité.
Ces deux propositions sont:
que la réformation a été nécessaire, et : qu'encore qu'avant la
réformation on se pût sauver en la communion de l'Eglise romaine, maintenant
après la ré formation on ne le peut plus. J'opposerai deux vérités
catholiques à ces deux propositions du ministre, et je montrerai manifestement :
que la réformation, comme nos adversaires l'ont entreprise, est pernicieuse ;
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et que si l'on s'est pu sauver en la communion de l'Eglise
romaine avant leur réformation prétendue, il s'ensuit qu'on y peut encore faire,
son salut.
La première de ces vérités
renverse leur religion par les fondements, la seconde nous met à couvert contre
leurs attaques : nous les éclaircirons l'une et l'autre par les principes du
ministre même : mais l'ordre et la suite du discours demande que je commence par
la dernière, et que j'établisse la sûreté de notre salut, avant que de faire
voir à nos adversaires le péril certain dans lequel ils sont. Prouvons donc par
des raisons évidentes que le Catéchisme nous a enseigné que nous pouvons
obtenir la vie éternelle en la communion de l'Eglise romaine.
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