MARDI I

Précédente Accueil Remonter Suivante

Accueil
Remonter
PRÉFACE
CHAPITRE I
CHAPITRE II
CHAPITRE III
CHAPITRE IV
CHAPITRE V
CHAPITRE VI
CHAPITRE VII
CHAPITRE VIII
Ier DIMANCHE
LUNDI I
MARDI I
MERCREDI I
JEUDI I
VENDREDI I
SAMEDI I
DIMANCHE II
LUNDI II
MARDI II
MERCREDI II
JEUDI II
VENDREDI II
SAMEDI II
DIMANCHE III
LUNDI III
MARDI III
MERCREDI III
JEUDI III
VENDREDI III
SAMEDI III
DIMANCHE IV
LUNDI IV
MARDI IV
MERCREDI IV
JEUDI IV
VENDREDI IV
SAMEDI IV
PROPRE DES SAINTS

 

LE  MARDI DE LA PREMIERE SEMAINE DE CAREME.

 

A Rome, la Station est dans l'Eglise de Sainte-Anastasie, la même où l'on célébrait, dans l'antiquité, la Messe de l'Aurore, le jour de Noël. C'est sous la protection de cette sainte Martyre, immolée le jour même de la naissance du Sauveur, que nos vœux sont aujourd'hui présentés au Père des miséricordes.

 

COLLECTE.

 

 

Respice, Domine, familiam tuam, et praesta , ut apud te mens nostra tuo desiderio fulgeat, quae se carnis maceratione castigat. Per Dominum nostrum Jesum Christum. Amen.

 

 

Regardez favorablement votre famille, Seigneur, et faites que notre âme, en se châtiant par la mortification de la chair, se distingue à vos yeux par l'ardeur de ses désirs. Par Jesus-Christ notre Seigneur. Amen.

 

 

 

LEÇON.

 

 

Lectio  Isaia; Prophetae. Cap. LV.

 

In diebus illis : Locutus est Isaias Propheta, dicens : Quaerite Dominum, dum inveniri potest : invocate eum, dum prope est. Derelinquat impius viam suam et vir iniquus cogitationes

 

 

Lecture du Prophète Isaïe. 
Chap. LV.

 

En ces jours-là, le prophète Isaïe parla, et dit : Cherchez le Seigneur pendant qu'on peut le trouver; invoquez-le pendant qu'il est proche. Que l'impie quitte sa voie, et l'homme injuste ses pensées; qu'il

 

 

 

 

 

 

retourne au Seigneur, et il aura pitié de lui : à notre Dieu, car il est empressé de pardonner. Mes pensées ne sont pas vos pensées, ni vos voies mes voies, dit le Seigneur; mais autant sont élevés les cieux au-dessus de la terre, autant sont élevées mes voies au-dessus des vôtres, et mes pensées au-dessus de vos pensées; et de même que la pluie et la neige descendent du ciel et n'y retournent plus, mais elles abreuvent la terre, la fécondent et lui font produire le germe, afin qu'elle donne la semence pour semer, et le pain pour s'en nourrir : ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne retournera point à moi sans etlet; mais elle fera tout ce que j'aurai voulu, et remplira le but pour lequel je l'ai envoyée, dit le Seigneur tout-puissant.

 

suas : et revertatur ad Dominum, et miserebitur ejus, et ad Deum nostrum, quoniam multus est ad ignoscendum. Non enim cogitationes meae, cogitationes vestrae ; neque vise vestne, viae meae, dicit Dominus. Quia sicut exaltantur cœli a terra, sic exaltatae sunt vias meas a viis vestris, et cogitationes meae a cogitationibus vestris. Et quomodo descendit imber, et nix de caelo, et illuc ultra non revertitur, sed inebriat terram, et infundit eam et  germinare eam facit, et dat semen serenti,  et panem  comedenti : sic  erit verbum meum  quod egredietur de ore meo : non revertetur ad me vacuum ; sed faciet quaecumque volui, et prosperabitur in his ad quae misi illud,

ait  Dominus  omnipotens.

 

Le Prophète nous annonce de la part du Seigneur que si notre retour est sincère, la miséricorde descendra sur nous. En vain l'homme cherchera-t-il à mesurer la distance infinie qui sépare la souveraine sainteté de Dieu de l'état de souillure où est L'âme du pécheur; rien de tout cela n'empêchera la réconciliation de la créature avec son Créateur. La toute-puissante bonté de Dieu créera un cœur pur (1)  dans l'homme repentant, et « la

 

1. Psalm. L., 12.

 

 

grâce surabondera où le péché avait abondé (1) ». La parole du pardon descendra du ciel, comme une pluie bienfaisante sur une terre stérile et desséchée, et cette terre donnera une abondante moisson. Que le pécheur néanmoins écoute la prophétie tout entière. L'homme est-il maître d'accepter ou de refuser cette parole qui vient d'en haut ? Peut-il la laisser tomber aujourd'hui, dans la pensée que peut-être il la recueillera plus tard, à la fin de sa vie? Non; Dieu nous dit par son Prophète: « Cherchez le Seigneur, pendant qu'on peut le trouver : invoquez-le pendant qu'il est  proche. » Nous ne pouvons donc pas toujours à volonté trouver le Seigneur; il n'est donc pas toujours aussi proche de nous. Prenons garde, il a ses moments ; l'heure des miséricordes a sonné; celle des justices la suivra. « Encore quarante jours, et Ninive sera détruite (2) », criait Jonas dans les rues de cette superbe cité. Ninive ne laissa point passer les quarante jours sans revenir au Seigneur, sans l'apaiser dans le jeûne, sous la cendre et le cilice : et Dieu pardonna à Ninive. Entrons dans les sentiments de cette ville coupable et repentante ; ne défions pas la justice divine en refusant la pénitence, ou en l'accomplissant d'une manière imparfaite. Le Carême que nous célébrons est peut-être le dernier que la bonté divine nous préparait ; s'il ne nous convertissait pas, qui sait si le Seigneur reviendrait ? Méditons ces paroles de l'Apôtre qui se rapportent à celles d'Isaie: « La terre qui se pénètre de la pluie dont elle est arrosée, et qui produit la verdure qu'en attend le cultivateur, est une terre bénie de Dieu ;  celle qui ne produit que des ronces et des

 

1. Rom. V, 20. — 2. Jonas, III, 4.

 

172

 

 

épines est réprouvée; la malédiction est près d'elle, « et sa  fin  sera d'être dévorée par le feu (1). »

 

ÉVANGILE.

 

 

Sequentia sancti Evangelii secundum Matthaeum. Cap. XXI.

 

In illo tempore : Cum intrasset Jesus Jerosolymam, commota est universa civitas, dicens : Quis est hic? Populi autem dicebant : Hic est Jesus Propheta a Nazareth Galilasa?. Et intravit Jésus in tem-plum Dei, et ejiciebat omnes vendentes et ementes in templo, et mensas nummulariorum, et cathedras vendentium columbas evertit : et dicit eis : Scriptum est : Domus mea, domus orationis vocabitur : vos autem fecistis illam speluncam latronum. Et accesserunt ad eum caeci et claudi in templo : et sanavit eos. Videntes autem principes sacerdotum et scribae mirabilia quae fecit, et pueros clamantes in templo et dicentes : Hosanna filio David; indignati sunt et dixerunt ei : Audis quid isti dicunt ? Jésus autem dixiteis: Utique. Numquam legistis : Quia ex ore  iniantium et lactentium perfecisti laudem ? Et relictis illis, abiit foras extra civitatem in Bethaniam, ibique mansit.

 

 

 

La suite du saint Evangile selon saint Matthieu. Chap. XXI.

 

En ce temps-là, Jésus étant entré en Jérusalem, toute la ville fut émue, et chacun demandait : Quel est celui-ci ? Et le peuple qui l'accompagnait disait : C'est Jésus, le prophète de Nazareth, en Galilée. Et Jésus entra dans le temple de Dieu, et il chassa tous ceux qui vendaient et achetaient dans le temple, et il renversa les tables des changeurs et les sièges de ceux qui vendaient des colombes. Il leur dit : Il est écrit : Ma maison est appelée la maison de la prière; mais vous en avez fait une caverne de voleurs. Et des aveuqles et des boiteux s'approchèrent de lui dans le temple, et il les guérit. Or, les princes des prêtres et les scribes, voyant les merveilles qu'il faisait et les enfants qui criaient dans le temple : Hosannah au fils de David, s'indignèrent et lui dirent : Entendez-vous ce que disent ceux-ci ? Jésus leur répondit : Oui; mais n'avez-vous jamais lu cette parole  : Vous  avez mis la louange dans la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle ? Et les laissant là, il s'en alla hors de la ville, à Béthanie, et il s'y arrêta.

 

 

 

 

 

1. Hebr. VI, 7,8.

 

173

 

Notre pieuse Qurantaine esta peine à son début, et avant qu'elle soit terminée nous aurons assisté au supplice du Juste. Voici déjà ses implacables ennemisqui se dressent devant lui. En vain, leurs yeux viennent d'être témoins de ses prodiges : l'envie et l'orgueil qui dessèchent leur cœur n'ont rien voulu comprendre. Ces infidèles gardiens de la maison de Dieu sont demeures muets quand tout à l'heure ils ont vu Jésus faire acte d'autorité dans le temple ; un étonnement mêlé de terreur les a saisis. Ils n'ont pas même réclamé quand il a appelé le temple sa maison : tant ils éprouvaient l'ascendant de sa vertu, tant ils redoutaient son pouvoir surhumain. Maintenant, ils ont repris leur audace : la voix des enfantsqui crient encore Hosannah frappe leur oreille, et ils s'indignent. Ils osent se plaindre de cet innocent hommage rendu au fils de David qui passe en faisant le bien. Ces docteurs de la Loi, aveuglés par la passion, ne savent même plus reconnaître les prophéties, ni en découvrir l'accomplissement. C'est l'application de l'oracle d'Isaie que nous venons de lire. Pour n'avoir pas cherché le Seigneur quand il était près d'eux, ils ne peuvent plus le reconnaître, lors même qu'ils lui parlent. Les enfants le sentent et le bénissent ; les sages d'Israël ne voient en lui qu'un ennemi de Dieu, un blasphémateur. Nous, du moins, profitons de la visite de Jésus, afin qu'il ne nous quitte pas, comme il quitta ces faux sages. Il se relira d'auprès  d'eux,

 

174

 

et, laissant la ville, il retourna à Béthanie qui était proche de Jérusalem. C'est là qu'habitait Lazare, avec ses deux sœurs Marthe et Marie-Madeleine; là aussi qu'était retirée Marie Mère de Jésus, dans l'attente du terrible événement qui bientôt devait s'accomplir. Saint Jérôme remarque que le mot Béthanie signifie Maison d'obéissance: ce qui nous apprend que le Sauveur s'éloigne des cœurs rebelles à sa grâce, et qu'il aime à se reposer dans les cœurs obéissants (1). Acceptons la leçon tout entière, et dans ces jours de salut, montrons, par notre obéissance à l'Eglise et par notre soumission au guide de notre conscience, que nous avons enfin reconnu qu'il n'y a pour nous de salut que dans l'humiliation de l'orgueil et dans la simplicité du cœur.

 

Humiliate capita vestra Deo.

Humiliez vos têtes devant Dieu.

 

 

ORAISON.

 

 

Ascendant ad te, Domine, preces nostrae : et ab Ecclesia tua cunctam repelle nequitiam. Per Christum Dominum nostrum. Amen.

 

 

Que nos prières, Seigneur, montent jusqu'à vous, et daignez éloigner de votre Eglise toutes sortes d'embûches. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

 

 

 

 

L'Eglise gothique d'Espagne, dans son Missel Mozarabe, nous présente ce cantique de pénitence, dont le lecteur chrétien sentira toute la beauté.

 

1. In Matthaeum. Cap. XXI.

 

175

 

PRECES

 

Dominica II in  Quadragesima

 

 

Miserere et parce, clementissime Domine,  populo tuo ;

Quia peccavimus tibi.

 

V/. Prostrati omnes lacrymas producimus : pandentes tibi occulta quae  admisimus, a te, Deus, veniam deposcimus.

R/. Quia peccavimus tibi.

 

V/. Orationes sacerdotum accipe, et qurcque postulant affluenter tribue : ac tuas plebi miserere, Domine.

 

R/. Quia peccavimus tibi.

 

V/. Furorem tuum adduxisti super nos : nostra delicta dira curvaverunt nos : et absque ulla spe defecimus.

 

R/.Quia peccavimus tibi.

 

V/. Traditi sumus malis quae nescimus, et omne malum irruit super nos : et invocamus : et non audivimus.

 

 

R/. Quia peccavimus tibi.

 

V/.  Omnes clamamus : omnes te requirimus : te pœnitentes lacrymis prosequimur : cujusque iram ipsi provocavimus.

 

R/. Quia peccavimus tibi.

 

V/.  Te deprecantes, te gementes poscimus : te, Jesu Christe, prosternati petimus : tua potestas jam sublevet miseros.

R/. Quia peccavimus tibi.

V/.  Confessionem tua: plebisaccipe : quam lamentantes coram te ef-fundimus : et pro admissis corde ingemiscimus.

 

R/. Quia peccavimus tibi.

 

V/.  Pacem rogamus , pacem nobis tribue : amove bella et nos omnes erue :  humili prece postulamus, Domine.

 

R/. Quia peccavimus tibi.

 

V/.  Inclina aurem, Deus clementissime ; jam abluentur delictorum maculae : et a periculis tu benignus exime.

R/. Miserere et parce.

 

 

Seigneur plein de miséricorde, ayez pitié de votre peuple et pardonnez-lui ;

Car nous avons péché contre vous.

 

V/. Prosternés, nous versons toutes nos larmes ; nous manifestons Les péchés secrets que nous avons commis ; nous implorons votre pardon, ô Dieu !

R/. Car nous avons péché contre vous.

 

V/. Acceptez la prière des prêtres ; accordez abondamment tout ce qu'ils demandent ; ayez pitié de votre peuple, Seigneur !

R/. Car nous avons péché contre vous.

 

V/. Vous avez appesanti votre colère sur nous ; nos cruels péchés nous ont accablés ; nous sommes tombés en défaillance, privés d'espoir ;

R/. Car nous avons péché contre vous.

 

V/. Nous avons été livrés à des malheurs que nous ne connaissions pas, tous les maux ont fondu sur nous ; nous vous avons invoqué, et nous n'avons pas reçu de réponse ;

R/. Car nous avons péché contre vous.

 

V/. A cette heure nous crions tous, nous vous cherchons tous ; nous vous poursuivons avec les larmes de la pénitence, nous avons provoqué la colère de tout le monde ;

R/.Car nous avons péché contre vous.

 

V/. Jésus-Christ,nous vous implorons par nos prières et nos gémissements; prosternés, nousvoussupphons; par votre pouvoir, relevez enfin ces misérables;

R/. Car nous avons péché contre vous.

V/. Recevez la confession de votre peuple, nous la répandons devant vous avec des cris ; nous déplorons du tond du cœur nos iniquités;

R/. Car nous avons péché contre vous.

 

V/. Nous demandons la paix ; accordez-nous la paix ; écartez la guerre, délivrez-nous tous : nous vous le demandons d'une humble prière, Seigneur !

R/. Car nous avons péché contre vous.

 

V/. Dieu très clément, inclinez votre oreille ; effacez la tache de nos péchés ; dans votre bonté, sauvez-nous du péril !

R/. Ayez pitié et pardonnez.

 

 

 

 

 

Précédente Accueil Remonter Suivante