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LE XX JUILLET. SAINTE MARGUERITE, VIERGE ET MARTYRE.Georges à l'armure brillante salue l'arrivée d'une émule de sa gloire. Victorieuse comme lui du dragon, Marguerite aussi est appelée la mégalomartyre (1). La croix fut son arme ; et, comme le guerrier, la vierge consomma dans le sang son triomphe. Egale fut leur renommée dans les temps chevaleresques où bravoure et foi s'alliaient sous l'œil des Saints pour servir le Christ. Déjà au septième siècle, Albion nous montre l'extrême Occident rivalisant de piété confiante avec l'Orient, pour honorer la perle sortie des abîmes de l'infidélité où Marguerite était née. Avant le schisme lamentable où l'entraîna l'ignominie du second des Tudors, l'Ile des Saints célébrait ce jour sous le rite double de première classe, avec abstention des œuvres serviles pour les femmes seulement ; on voulait reconnaître par cette particularité la protection que celles-ci avaient coutume d'implorer de Marguerite au moment d'être mères, et qui la fit ranger parmi les Saints plus spécialement appelés au moyen âge auxiliateurs ou secourables en raison de leurs bienfaits. Ce ne fut point en effet seulement sur le sol anglais qu'on sut recourir au crédit de notre Sainte, comme le prouvent 1. La grande Martyre : Menées des Grecs. 189 les nombreuses et illustres
clientes que l'histoire nous fait voir de toutes parts portant son nom béni. Au
ciel aussi, près du trône de Marguerite, la fête est grande en ce jour : nous
en avons pour véridiques témoins Gertrude la Grande (1) et Les faits trop peu assurés que renfermait l'ancienne Légende du Bréviaire romain pour ce jour, engagèrent saint Pie V, au seizième siècle, à la supprimer. A son défaut, nous donnons ici une suite de Répons et d'Antiennes ainsi qu'une Oraison tirées de l'Office qui semble être celui-là même que sainte Gertrude célébrait de son temps ; car il est fait allusion à un de ces Répons, Virgo veneranda, dans la Vision que nous avons citée. 1. Legatus
divinae pietatis, IV, XLV. — 2. Visio XXXVI. REPONS (3).La bienheureuse Marguerite , née d'un sang païen, * Reçut dans le
Saint-Esprit la foi qu'elle se garda de souiller d'aucun vice. V/. Elle allait de vertu en
vertu, souhaitant ardemment le salut de son âme. * Elle reçut. R/. Ignorante du mal , admirablement pure, prévenue de la grâce du
Rédempteur, * Elle paissait les brebis de sa nourrice. V/. Simple comme la colombe,
prudente comme le serpent. * Elle paissait. R/. Passant un jour,
Olibrius, odieux à Dieu et aux hommes , jeta sur elle
les yeux : * Aussitôt s'alluma sa passion. V/. Car elle était
merveilleusement belle ; son visage brillait comme une rose. * Aussitôt. R/. Tout de suite il envoie
ses gens s'enquérir de sa naissance, * Pour que, si elle était trouvée libre,
il se l'unît comme épouse. V/. Mais Jésus-Christ, qui se
l'était fiancée, en avait autrement décidé. * Pour que. R/. Le tyran a appris que la
vierge le dédaigne : * Courroucé il ordonne qu'on l'amène à son tribunal. V/. Il espérait la fléchir
comme jeune fille par menaces et terreur. * Courroucé. R/. La vierge vénérable,
demeurant ferme en sa constance, méprisa les paroles du juge : * Loin était sa
pensée de la concupiscence. V/. Joyeuse dans l'espoir de
la céleste récompense, elle souffrait patiemment l'épreuve. * Loin était. R/. Elle soutient l'horreur
des cachots, les tortures de sa chair ; * Et de nouveau la bien-aimée du Christ
est enfermée dans la prison ténébreuse. V/. Elle ne cesse d'y louer
le Seigneur, d'y glorifier son Nom. * Et de nouveau. R/. Tandis que la sainte
martyre redouble ses prières, apparaît un infect dragon : * Il l'attaque, tout
entière la dévore. V/. Grâce au signe de la
croix, par le milieu elle le transperce, et sort du monstre sans nul mal. * Il
l'attaque. 3. J. Breviarium Constantiense , Augustae
Vindelicorum, MCCCCXCIX. ANTIENNES.Ensuite les bourreaux brûlent
les membres délicats de la jeune fille ; mais elle, priant, ne sent point la
flamme. Un vase immense plein d'eau
est apporté sur l'ordre du juge ; on lie la vierge et on l'y plonge. Loué soit le Seigneur en sa
puissance ! il a délié les mains de sa servante, il l’a
délivrée de la mort. En voyant ces merveilles,
cinq mille sont baptisés : la colère du préfet leur fait trancher la tête ; et
pour compagne on leur adjoint l'invincible martyre du Christ, bénissant le Dieu
des dieux dans les siècles des siècles. ORAISON.
Dieu qui avez amené aux cieux
par la palme du martyre votre bienheureuse vierge Marguerite ; faites, nous
vous en supplions, que, suivant ses exemples, nous méritions d'arriver jusqu'à
vous. Par Jésus-Christ. |