Des Turcs

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DES TURCS (1)

 

Le Turc ira à Rome, ainsi que nous le montre la prophétie de Daniel; le jugement dernier sera alors bien proche, mais le Turc ne régnera pas au delà de deux cents ans : les Sarrasins ont commencé à régner huit cents ans après que Jésus-Christ

 

1 « Le chapitre des Propos de table où se trouve réuni tout ce que Luther a dit sur les Turcs est fort curieux comme peinture des alarmes qu'éprouvaient alors toutes les familles chrétiennes. Chaque mouvement des bai bans est marqué par un cri de terreur. C'est la même scène que celle de Goetz de Berchingen, où le chevalier, ne pouvant agir, se fait rendre compte par les siens du combat qui a lieu dans la plaine et qu'ils contemplent du haut d'une tour.» Michelet.

 

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eut racheté nos corps et nos âmes. Attendons ainsi l'avènement de Jésus-Christ. Il faut que l'Allemagne soit châtiée par les Turcs. Je songe souvent avec une extrême tristesse aux calamités et aux dangers qui menacent l'Allemagne, car elle néglige et méprise tout bon conseil. La victoire ne dépend pas de nous; il est un temps pour vaincre les Turcs et un temps pour succomber. Le roi de France s'est longtemps complu dans son orgueil, et il a fini par devenir captif, le pape a longtemps aussi méprisé Dieu et les hommes, enfin il a chute misérablement. On dit que le souverain des Turcs a célébré naguère la circoncision de quatre de ses fils, et qu'il a invité à cette cérémonie le grand Kan (1), le roi de Perse et les Vénitiens ; il est extrêmement vénéré de ses sujets. Il donne à qui il veut un passeport écrit en lettres d'or, un vieh, comme ils l'appellent, et celui qui est muni de cette pancarte peut parcourir lotis les États du Turc; ouest tenu de l'héberger et de le nourrir en chaque endroit. Il maintient son empire dans la paix par la terreur qu'il répand. On dit que les Turcs regardent Jésus-Christ comme un prophète, mais inférieur à Mahomet, et qu'ils prétendent que Jésus-Christ a provoqué la colère de Dieu lorsqu'il a dit : «Je suis la voie, la vérité et la vie. »

 

Un homme très-recommandable, nommé Schmaltz, et bourgeois de Hanau , qui avait été en ambassade chez le Turc, raconta au docteur Luther que le roi des Turcs lui avait fait diverses questions au sujet de Luther, lui demandant quel âge il avait; et

 

1 C'est à dire, le souverain des Tartares. Luther avait raison de dire que le sultan avait invité les Vénitiens à assister à la cérémonie en question; un ambassadeur vint en effet représenter le doge Les fêtes commencèrent le 27 juin 1530 et durèrent dix jours ; feux d'artifice, tournois, tout fut dune magnificence jusqu'alors sans exemple. On fit venir des jongleurs dont les tours peuvent tenir du miracle ; on fil lutter de science et d'esprit des docteurs et des poêles, l'n de ces beaux esprits éprouva un si vif chagrin de se voir éclipser par un rival, qu'il succomba, séance tenante, à une attaque d'apoplexie. Voir Hammor, Histoire de l'empire ottoman, I. V, p. 130 et suiv.

 

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lorsqu'il eut appris que Luther était dans sa quarante-huitième année il dit : « Je voudrais qu'il fût plus jeune, je lui témoignerais toute la bonne volonté que j'ai pour lui. » — Le docteur Luther repartit en faisant un signe de croix : « Dieu me préserve d'être obligé do faire l'épreuve de la faveur du Turc. »

 

La puissance du Turc est très-grande, il entretient à sa solde, durant toute l'année, des centaines de milliers de soldats; il faut qu'il ait plus de deux millions de florins de revenu annuel. Chez le Turc, tous les hommes sont voués aux armes. Nous, nous sommes très-délicats, nous sommes sans force ; nous sommes divisés entre différents maîtres qui sont en opposition les uns avec les autres; mais nous pourrions vaincre le Turc en lui opposant la prière de l'oraison dominicale: «Seigneur, délivrez-nous du mal, » si l'Allemagne ne répandait pas tant de sang pour les querelles de religion, et si elle ne persécutait pas la vérité qu'elle reconnaît. Dieu nous visitera comme il a châtié Sodome, Gomorrhe, Sebolm , etc. Si je pouvais donner un conseil à Dieu, je voudrais qu'il châtiât l'Allemagne par les mains de quoique homme pieux , et que ce maudit Turc fût mis en déroute.

 

On dit que telle était la famine dans le camp des Turcs, qu'un morceau de pain s'y payait une pièce d'or; mais Vienne (1) et l'armée de l'empereur ne manquaient de rien. Cette victoire est évidemment l'œuvre de Dieu. Le Turc avait juré de conquérir l'Allemagne dans l'année, et il avait déployé un étendard consacre à Mahomet : il a toutefois été mis en une déroute honteuse ;

 

1 Il s'agit ici du siège de Vienne entrepris le 27 septembre 1532 et levé le 10 octobre. Consulter le livre XXVI de l’Histoire déjà citée de M. Hammer (tom V). L'Allemagne entière était alors dans la stupeur; les Ottomans faisaient des incursions jusque sur les frontières de la Bavière; ils menaient tout à feu et à sang, massacrant les enfants, les vieillards, emmenant leurs captifs liés à la croupe de leurs chevaux.

 

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il n'a rien accompli d'important, il n'a conquis aucune ville, et il n'a fait que dévaster et brûler le pays.

 

Si les Turcs se rendent maîtres de la Hongrie, ils s'efforceront d'envahir l'Allemagne. La Hongrie a jadis été un pays puissant. Deux fois il a abandonné la foi, aussi a-t-il deux croix à porter; si une troisième fois il vient à abandonner l'Église, il n'y reviendra plus.

 

Le 21 décembre 1536, le marquis George vint à Wittemberg, et il annonça que les Turcs avaient remporté une grande victoire sur les Allemands , dont la nombreuse et belle armée avait été trahie et massacrée ; il dit que nombre de princes et de seigneurs avaient péri, et que les prisonniers chrétiens étaient traités avec une extrême cruauté , à ce point qu'on leur coupait le nez. Le docteur Luther dit : « Nous autres Allemands , nous devons considérer que la colère de Dieu est à nos portes, et qu'il faut se hâter de faire pénitence tant qu'il en est temps encore. Malheureusement l'Allemagne est livrée à la discorde : voyez quelle haine furieuse portent les papistes aux partisans de l'Évangile ; ils ont mis leur confiance dans l'Empereur, et souvent ils ont été confondus. » Un certain comte fit allumer un grand feu de joie durant la nuit lorsqu'il apprit l'arrivée de l'Empereur en Allemagne, et un prêtre, près d'Eisenach , dit qu'il consentait à perdre toutes ses vaches dans le courant de l'année, si, à la Saint-Michel, Martin Luther et tousses adhérents n'étaient pendus. Ils pensaient qu'il suffisait que l'Empereur marchât contre les luthériens, et ils nourrissaient d'horribles projets ; mais ils ont été bien déçus dans leur attente.

 

L'empereur des Turcs fait régner à sa cour une grande majesté ; il faut traverser trois vestibules pour arriver jusqu'à lui : dans le premier, il y a douze lions enchaînés, dans le second,

 

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des panthères. Le Turc a sous sa domination des pays très-peuplés et très-riches, et depuis dix ans le nombre de ses sujets s'est beaucoup accru. Il a peu à peu et successivement soumis les Sarrasins, qui ont été les maîtres de la Syrie, de l'Asie, de la Terre-Sainte, de l'Assyrie, de la Grèce et d'une portion de l'Espagne ; Selim les a renversés et presque anéantis. C'est ainsi que Dieu joue avec les royaumes , selon la menace d'Isaïe. Les Vénitiens n'ont fait nulle résistance, ils sont efféminés et ne sont pas guerriers. Depuis cent ans, le Turc a beaucoup agrandi son empire; mais c'est encore peu de chose en comparaison des progrès que fit durant cinquante ans l'empire romain : quoique, dans cet intervalle, il eût eu à soutenir contre Annibal une guerre terrible, qui dura vingt-trois ans, il s'était tellement accru, que Scipion disait qu'il ne fallait plus demander dans les prières publiques un accroissement de domination. C'était comme s'il avait dit : Ne pensez plus à étendre votre domination , mais veillez à conserver celle déjà bien ample que vous possédez.

 

Le 10 novembre 1536, on parla des mensonges et de l'impudence des Turcs, qui prétendaient, en dépit de l'Écriture sainte, être le peuple de Dieu, descendu d'Ismaël. Ils disaient qu'Ismaël était le véritable fils de la promesse, ayant été substitué à Isaac, qui s'était enfui lorsque son père tenait le couteau levé sur lui pour le sacrifier sur le mont Oreb, suivant l'ordre de Dieu. Les Turcs se font gloire d'être très-religieux, et traitent toutes les autres nations d'idolâtres. Ils calomnient les chrétiens en les accusant d'adorer trois Dieux. Ils jurent par un Dieu unique, créateur du ciel et de la terre, par ses anges, par les quatre évangélistes et par les quatre-vingts prophètes venus du ciel, et dont Mahomet a été le plus grand. Ils rejettent toutes les images et ne rendent hommage qu'à Dieu. Ils rendent à Jésus-Christ le témoignage le plus honorable, disant qu'il a été un prophète de la plus éminente sainteté, né de la vierge Marie et l'envoyé de Dieu; mais que Mahomet lui a succédé, et que, dans le ciel, Mahomet est assis à la droite de Dieu

 

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et Jésus-Christ à sa gauche. Les Turcs ont retenu beaucoup de choses de la loi de Moïse; mais, enflés de l'insolence de la victoire, ils ont adopté un nouveau culte ; car la gloire des succès guerriers est, selon la chair, la plus grande de toutes, et il leur a été donné, ainsi que l'a annoncé Daniel, de faire la guerre aux hommes pieux et de les vaincre.

 

L'électeur de Saxe écrivit au docteur Luther que les Turcs avaient remporté une grande victoire. Cazianus, Ungnad, Schlickius avaient été gagnés par les Turcs, et l'on avait placardé dans toutes les églises de Vienne l'arrêt qui les condamnait à être attaches à une potence. Ils avaient conduit l'armée allemande jusqu'au camp des Turcs, et un chrétien, échappé des mains des infidèles, les ayant prévenus de se tenir sur leurs gardes, ils avaient rejeté son avis avec mépris. Ayant ensuite vu l'ennemi s'approcher, ils avaient pris la fuite avec la cavalerie abandonnant les gens de pied, qui avaient été misérablement égorgés et taillés en pièces. Les Turcs avaient fait mine de battre en retraite , ce qui avait engagé des cavaliers chrétiens, au nombre de onze cents, à revenir à la charge, mais cernés et écrasés par l'ennemi, ils avaient tous péri jusqu'au dernier. Cazianus avait reçu des Turcs, par l'entremise d'un juif, dix-huit mille ducats, et il avait même fait la promesse de leur livrer le roi. — Le docteur Luther ayant entendu ces nouvelles, cita le vers :

 

Auri sacra fames, quid non mortalia pectora cogis ?

 

Et il dit : « Ce traître est à jamais réprouvé ; je ne voudrais pas trahir un chien. Je crains qu'il n'arrive mal à Ferdinand, qui a laissé mener une si grande armée dans les pièges des Turcs. Nos princes et seigneurs devraient aller en personne combattre le Turc , au lieu de si peu se préoccuper de lui résister : le Turc n'est pas un ennemi à dédaigner. Au lieu de tenir tête fermement à la puissance de cet envahisseur, nous autres Allemands, troupeau fainéant, nous croupissons dans l'oisiveté , nous nous livrons à la crapule, nous jouons, nous nous divertissons, rien ne nous émeut. L'Allemagne a été un beau pays, mais l'on dira

 

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d'elle ce qu'on dit de Troie : Fuit Ilium. Prions Dieu pour qu'au milieu de tant de calamités il conserve nos consciences. Je crains beaucoup que l'Allemagne ne s'épuise d'argent et de forces, et puis elle succombera sous le Turc. On me reproche tout cela, à moi, malheureux Luther; on m'oppose la révolte des paysans et les sectes des sacramentaires , comme si j'en étais l'auteur. Aussi ai-je bien souvent jeté les clefs devant les pieds de Dieu. »

 

Le 11 février 1539, on annonça que les Turcs avaient remporté une victoire sur les Valaques, et qu'ils se dirigeaient vers l'Allemagne par la Pologne. Le docteur Luther répondit : « Le Turc veut s'emparer de l'Allemagne, c'est un ennemi formidable, il a des forces imposantes , des armées nombreuses et aguerries; il avance pas à pas et montre beaucoup de prudence. C'est un grand malheur que nous restions dans la sécurité , le regardant comme un ennemi ordinaire, tel que le serait le roi de France ou le roi d'Angleterre, si Raphaël ou Gabriel ne vient pas à notre secours, nous périrons. »

 

Le docteur Luther déplorait la négligence de l'empereur Charles-Quint qui, distrait par d'autres guerres , ne se préoccupait point assez des progrès du Turc. Il en est chez le Turc comme autrefois chez les Romains , tout sujet est soldat, et il l'est tant qu'il se trouve en état de porter les armes. Aussi le Turc a-t-il des armées très-nombreuses et composées d'hommes très-exercés. Nous réunissons des armées passagères d'hommes levés à la hâte et sans expérience; on ne peut compter sur eux. Dieu nous préserve des fléaux de la guerre! Je crains que les papistes ne s'unissent aux Turcs pour nous exterminer. Plaise à Dieu qu'en ceci je prophétise mal ! mais la malice de Satan est infinie, et les papistes confus et désespérés machineront de leur mieux pour nous livrer aux Turcs.

 

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Les Turcs emploient a la cour, et pour écrire des lettres, la langue schitique ; ils se servent de l'arabe pour ce qui regarde la religion , parce que c'est en arabe que Mahomet a composé l’Alcoran. S'ils viennent en Allemagne, ce sera pour la dévaster, non pour la soumettre. Si l'Allemagne n'avait qu'un maitre, et si la concorde y régnait, elle lui résisterait sans peine; mais les papistes, mes ennemis furieux, veulent d'abord que l'Allemagne soit ravagée.

 

Le dernier jour de juillet 1539, on apprit que le roi de Perse avait attaqué les États du Turc, et que celui-ci s'était vu obligé de retirer ses forces de la Valachie (1). Le docteur Luther dit qu'il admirait la puissance du roi de Perse , qui était en mesure de s'en prendre à un ennemi aussi puissant, et que c'étaient deux grands empires. On assure que le roi de Perse a dit que le Turc lui opposait des femmes, mais que lui il marcherait à la tête d'hommes belliqueux. L'Allemagne parviendrait à tenir tête au Turc si elle tenait continuellement sur pied une armée de cinquante mille fantassins et de dix mille cavaliers, de façon que les pertes occasionnées par une défaite fussent promptement réparées.

 

On assure que le duc de Saxe , Albert, a dit que s'il avait une armée de cinquante mille soldats, il ferait la conquête du monde. Les Romains triomphaient de tous leurs ennemis, parce qu'ils avaient constamment sur pied quarante-deux légions de six mille hommes chacune, et que ces soldats étaient exercés à guerroyer sans relâche et soumis à une discipline rigoureuse. Il en est de même des Turcs.

 

On dit que l'Évangile se prêchait dans diverses villes de la Grèce; le docteur Luther répondit: « Le Turc est un ennemi

 

1 La guerre entre les Turcs et les Persans était presque continuelle ; en 1533, le schah Tamasp avait déjà été aux prises avec Soliman et s'était emparé de Bagdad, Hammer (t. V, p. 203) a retracé la marche des hostilités auxquelles Luther fait ici allusion.

 

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qui peut beaucoup contre l'empire romain ; mais nous prions Dieu de déjouer ses trames, et peut-être voudra-t-il les convertir par l'entremise de pieux prédicateurs. »

 

Il fut question des Turcs, et quelqu'un dit que l'empereur Charles avait fait passer dix-huit mille Espagnols en Autriche pour les combattre.—Le docteur Luther poussa un soupir et dit : « Ah ! c'est bien un signe des derniers jours et des derniers temps, lorsque des peuples aussi cruels que les Espagnols et les Turcs veulent être les maîtres; J'aimerais mieux avoir les Turcs pour ennemis que les Espagnols pour protecteurs; car ceux-ci sont des tyrans bien barbares. Ce sont, pour la plupart, des Maranes , des juifs baptisés qui ne croient à rien. »

 

Jésus-Christ a sauvé nos âmes, prions-le de vouloir bien aussi sauver nos corps , car les Turcs vont frapper un rude coup sur l'Allemagne. Il me vient la sueur quand je pense à toutes les calamités qui vont tomber sur nous. — Alors Catherine, la femme du docteur Luther, s'écria : « Que Dieu nous préserve du Turc! » — Le docteur répondit : « Non , il faut bien qu'il vienne nous châtier, et il nous secouera d'importance. »

 

On écrivit de Torgau que les Turcs avaient conduit à Constantinople vingt-trois prisonniers chrétiens, et que ceux-ci ayant hautement et publiquement confessé leur foi, l'empereur des Turcs les avait fait décapiter. — Le docteur Luther dit : « Si cela est vrai, ce sang criera contre les Turcs, comme le sang de Jean Huss crie contre les papistes. Il est certain que la tyrannie et la persécution ne peuvent étouffer la parole de Jesus-Christ; c'est dans le sang qu'elle prospère et fleurit ; si l'on fait périr un chrétien , une foule d'autres surgissent.

 

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Le docteur Luther dit un jour : « Ce n'est pas sur nos murailles ni sur nos arquebuses que je compte pour repousser les Turcs, c'est sur le Pater noster. Voilà ce qui les battra ; le décalogue ne suffit pas pour en triompher. Je disais aux ingénieurs de Wittemberg : « Pourquoi construisez-vous des murailles? Souvenez-vous du verset de l'Écriture : Angeli Domini circumvallant timentes se. Vos murs ne sont que fiente ( dreck ) ; les murs dont un chrétien doit s'entourer ne sont pas construits de chaux et de pierre, mais d'oraison et de foi. » Mais je perdis ma peine , les courtisans traitent les théologiens d'ignorants.

 

Il faut prier et crier vers Dieu, car nos gens de guerre ont trop de présomption ; ils se tient trop à leur nombre et à leur force. Tout cela finira mal. Les chevaux allemands sont plus forts que ceux des Turcs, ils peuvent les renverser ; ceux-ci sont plus agiles, mais de moins grande taille.

 

Le docteur Luther dit une autre fois : « J'espère qu'il viendra un temps où Dieu exaucera nos prières ; l'empire Turc sera déchiré par des dissensions intestines, car les quatre frères, fils de l'empereur, se disputeront la souveraineté. Ce qui s'élève haut est sujet à tomber. Celui qui grimpe sur les montagnes peut dégringoler et se casser le cou ; un bon nageur peut se noyer. Si telle est la volonté de Dieu, il ne faut que la durée d'un clin d'œil pour réduire en poudre la domination des Turcs. »

 

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Le Turc est le peuple de la colère de Dieu. C'est une chose horrible de le voir mépriser le mariage. Les Romains n'agissaient pas de même. Il n'y a pas de mariage dans le pays des Turcs. Aussi sont-ils blasphémateurs et coureurs de p....ns; blasphémateurs, puisqu'ils disent : « Que Dieu confonde celui qui dit que Jésus-Christ est Dieu. »

 

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Un soir, on parlait des Turcs, et le docteur Luther dit : « Je suis comme le psalmiste, je ne m'assure point en mon arc, et mon épée ne me délivrera point ( Ps. XLIV, v. 7 ). »

«Si Dieu ne nous assiste pas, tout est perdu. Croyez-vous, si les Turcs viennent, que cent mille hommes seraient pour eux un obstacle ? Dieu n'a besoin que d'un morceau de paille pour disperser cent mille hommes. »

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