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n'arrivera pas à temps, sera d'abord
repris jusqu'à deux fois : si cet avertissement réitéré ne suffit pas à le corriger,
on lui refusera de participer à la table commune : il mangera seul, séparé de la
compagnie de ses frères, et il sera privé de sa portion de vin, jusqu'à ce qu'il ait
fait satisfaction et se soit amendé. On infligera la même peine à celui qui
s'absenterait du verset que l'on chante après le repas.
Personne ne peut de son propre chef se
procurer nourriture ou boisson à toute heure, pas plus après qu'avant l'heure fixée.
Mais quand le supérieur lui-même offre une exception à un frère et que celui-ci
dédaigne de l'accepter si ce dernier vient à réclamer la chose refusée naguère ou
quelque autre faveur, il ne se la verra pas accorder, avant qu'il n'ait fait amende
honorable.
CHAPITRE XLIV
COMMENT LES EXCOMMUNIES
FONT SATISFACTION
Pour les manquements graves
entraînant l'excommunication de l'oratoire et de la table, on fait satisfaction de la
manière suivante. Devant la porte de l'oratoire, a chaque heure où l'on célèbre
l'Office divin, le pénitent se prosterne sans mot dire, et se borne à rester étendu,
visage contre terre, couché de tout son long aux pieds de ceux qui sortent de l'oratoire.
Et il renouvelle cette prostration autant de fois que l'abbé l'estime nécessaire pour
qu'il ait satisfait. Alors sur l'invitation de l'abbé, il se présente à lui, se jette
à ses pieds, et pareillement à ceux de tous les frères, pour obtenir le secours de
leurs prières.
Enfin, sur l'ordre de l'abbé, il reprend place au
chur, mais au rang que l'abbé lui assigne, et encore ne peut-il se permettre
d'entonner les psaumes, de réciter des leçons ni d'autres parties de l'office, avant
qu'il n'en reçoive de l'abbé l'autorisation expresse. Et à toutes les Heures, au moment
où l'on termine l'Office divin, il se prosterne sur le sol à l'endroit même ou il se
trouve, et il pratique cette satisfaction jusqu'à ce que l'abbé intervienne de nouveau
et le tienne quitte de la prolonger.
Ceux qui, pour des fautes légères, sont excommuniés
seulement de la table commune, font leur satisfaction à l'oratoire, et ils
l'accomplissent tout le temps que l'abbé a imposé ; après quoi, il leur donne sa
bénédiction et prononce : "Cela suffit." |
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