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LA VOIX
DE SAINTE CATHERINE DE SIENNE.
Sommaire N°128 Nov 03/ Janv 2004
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http://www.caterinavonsiena.be/
L’archevêque
de Sienne en Belgique
23 décembre
2003 Chers amis, Du 11 au 13
septembre 2003, l'archevêque de Sienne, Mgr Buoncristiani, est venu en Belgique
pour y rencontrer les caterinati. Nous le remercions vivement pour cet
encouragement ! La messe du
35e anniversaire de la chapelle d'Astenet (Eupen) a été célébrée dans un
sanctuaire complètement rénové, où mille petites mains ont mis le coeur à
l'ouvrage à côté de techniciens: "ramonage" de la chapelle enfumée
par tant de cierges, réparation des statues, abattage d'arbres, aménagement du jardin
et, dans la grande chapelle, inauguration d'un tout nouvel autel offert par de
généreux donateurs. Près de deux cents personnes ont accueilli l'évêque au
coeur de la célébration d'action de grâce (homélie, pp. 4-8), animée par une
magnifique chorale. Une petite délégation de Bruxelles représentait les
francophones, ce jeudi soir. Après avoir
eu l'occasion de sympathiser davantage avec les caterinati de la région, et
visité Banneux, l'archevêque rendit visite à l'évêque de Liège, qui, quelques
années auparavant, s'était rendu à Sienne, dans le cadre d'une délégation de
caterinati à l'assemblée annuelle au pays de Sainte Catherine. Ce
"mystère de la visitation" s'est prolongé le samedi à Bruxelles, où
une délégation germanophone est venue, avec Mgr Buoncristiani, rencontrer les
francophones au Centre Hautclair, à Uccle. Là, après une célébration
eucharistique, suivie d'agapes fraternelles où se sont retrouvés des caterinati
de plusieurs équipes et générations, nous avons fait part de nos itinéraires de
groupes (pp.12-13) ou personnel (pp.10-11). C'était bon de "revoir"
tout ce que S. Catherine a semé dans nos coeurs et dans notre pays, en
communion avec trois évêques successifs à Sienne, qui nous ont évangélisés en
Toscane et chez nous. Mgr Buoncristiani nous a fait part de ses réflexions sur
le rôle présent et à venir des caterinati. Merci
surtout à Irmgard Wintgens et à son équipe d'Astenet, et à Alida et au Centre
Hautclair, d'avoir assumé la plus grande part de l'intendance. Sans vous, ces
rencontres n'auraient pu être possibles! Meilleurs voeux pour 2004! "Dieu a tant aimé le monde, qu'il nous a
donné son Fils" (Jn ) Ou, comme dirait Catherine: "il est
tellement fou de sa créature..." De vous, de nous! Chantal van der Plancke * Merci aux généreux donateurs qui ont
déjà versé (plus que!) leur quote-part de solidarité pour l'impression de ce
bulletin, dont l'expédition à l'étranger coûte cher. Le prix demeure inchangé
6,8 euros ( - ou + selon vos possibilités). CCP sur la couverture. * Pour nos
amis étrangers, merci de ne pas nous envoyer de chèques (pour les petites
sommes presque tout va aux "oeuvres de la banque"!) mais plutôt un
billet (ou des timbres FF ou Italiens : valeur lettre). L'équivalent sera versé
sur le CCP. Homélie
de Mgr Buoncristiani à Astenet
Très chers frères et soeurs
dans le Seigneur, Je ne vous cache pas la
crainte avec laquelle j'ai accepté votre invitation fraternelle à célébrer avec
vous le 35e anniversaire de la consécration de votre chapelle à Ste Catherine
de Sienne. Cette crainte était due à la difficulté de la langue, même si j'ai
pensé ensuite qu'il s'agissait, en somme, de refaire l'expérience de notre
sainte qui, ne connaissant ni le latin ni le français, n'a pas hésité à se
rendre en Avignon, ne songeant pas un instant à limiter son désir de se rendre
utile à l'Eglise. En tant qu'Archevêque de
Sienne et président de l'Association internationale des 'Caterinati', c'est
avec joie que je célèbre avec vous l'Eucharistie, rendant grâce à Dieu pour
tous les dons spirituels qui, au nom de Catherine, 'notre mama', nous unissent
en une seule famille de disciples du Seigneur. Plus que de parler d'elle,
je crois opportun de la faire parler sur la parabole des dix vierges que nous
venons d'entendre dans l'Evangile de Matthieu. Un texte qui lui servait surtout
à réfléchir sur les exigences de la vie consacrée, avec des remarques qui
pourront être utiles à chacun de nous pour entrer dans sa spiritualité,
imprégnée de l'amour de Dieu et du prochain. Pour être vraiment disciple
du Seigneur, il est nécessaire d'avoir la lampe, l'huile et la flamme.
"Par la lampe, il faut entendre le coeur qui doit ressembler à une
lampe... Large au-dessus, étroite en-dessous" (L23). La largeur exprime la plénitude
de pensées saintes et de prière continuelle, en ayant la mémoire tournée vers
les bienfaits reçus de Dieu : en raison de son amour "fou" de sa
créature, il a "offert son fils unique à la mort infamante de la croix,
pour que nous puissions recevoir la vie de la grâce". L'étroitesse de la base
indique la nécessité "de ne point désirer les choses terrestres, de ne pas
les aimer de façon désordonnée, n'en souhaitant pas plus que ce que Dieu nous
en concède, le remerciant sans cesse, admirant comment il s'occupe tendrement
de nous, sans nous faire manquer de rien". Voix de Catherine de S. 2003/4
4 Dans l'attente du Seigneur, avec une crainte sainte, "nous devons tenir
notre lampe bien droite et pleine de l'huile de la véritable humilité", en
évitant l'amour servile, c'est-à-dire l'égoïsme qui, en faisant trembler la
main, peut renverser la lampe, éteignant la flamme et répandant l'huile. "Mais la lampe ne
servirait à rien s'il ne s'y trouvait pas d'huile. Par l'huile, il faut
comprendre cette douce et petite vertu : une profonde humilité... Les cinq
vierges folles, se glorifiant uniquement et vainement de l'intégrité et de la
virginité du corps, ont perdu la virginité de l'âme, car elles ne prirent pas
avec elles l'huile de l'humilité. Ainsi leurs lampes s'éteignirent et leurs
cinq sens se corrompirent." Cathédrale de Strasbourg, Xlile s. Ne soyons
pas surpris que Catherine identifie plus l'huile à l'humilité qu'à la charité :
il s'agit pour elle de la vertu fondamentale, basée sur une profonde connaissance
de soi, qui ouvre à la charité et à la foi dans l'amour de Dieu, qui seul
soutient notre faiblesse et comble notre désir. "Enfin, il faut que la
lampe soit allumée et que brûle la flamme : sinon, on ne pourrait y voir. Cette
flamme est la lumière de la très sainte foi" (L 23). "C'est ainsi que
nous trouverons ouverte la porte... Où l'Epoux nous accueillera en lui-même,
nous rendant participant de sa beauté et de sa bonté, de sa sagesse et de sa
douceur, de son immense et éternelle richesse qui ne diminue jamais. Il est la
nourriture qui rassasie l'âme et, en la rassasiant, excite son appétit,
éloignait d'elle autant l'angoisse de la faim que la nausée de la satiété"
(L360). Revenant au sens général de la parabole, remarquons comment le Seigneur
a voulu tracer le chemin de ses disciples dans le monde et le sens de leur
passage en cette vie.
Parmi les dix jeunes
filles, cinq sont sages et cinq follettes. La sagesse des premières est d'avoir
pensé à un flacon d'huile de réserve, L'unique différence est la prudence,
étant donné que toutes sont plongées dans le sommeil au moment où s'annonce
l'Epoux. Tous, croyants et
incroyants, nous sommes plongés dans l'obscurité du monde de tous les temps.
Avec la différence que, à côté de la lampe qui diffuse sa lumière durant la
nuit, en attente de la venue de I'Epoux, le croyant a un petit vase d'huile de
réserve. Lorsque I'Epoux arrivera, ce sera cette huile de réserve qui ouvrira
la porte du banquet nuptial. Dans l'obscurité de notre
chemin terrestre, dans l'attente de notre rencontre avec Jésus, la foi nous
donne une petite lumière sur les événements de chaque jour. Ce sera le reflet
de cette petite lumière qui nous donnera paix et sécurité, et qui créera la
différence entre le croyant et l'incroyant. * * * Les exemples du passé peuvent
donc nous faire comprendre exactement comment l'expérience de foi la plus
radicale est celle qui s'insère dans les situatuions concrètes de temps et de
lieux, immergeant le message chrétien dans les événements du monde. Se confronter à une figure
aussi complexe et fascinante que Sainte Catherine n'est certes pas facile. Tant
de siècles nous séparent d'elle. Ses écrits et ceux qui parlent d'elle, outre
leur nombre, ne sont pas toujours de lecture facile; même si son parler possède
toujours un style direct extraordinaire qui la rend apte à s'adresser aux
hommes et aux femmes de tous les temps. Cela lui donne l'attirance d'une figure
unique de sainteté parmi les plus grandes et les plus comblées que le Seigneur
n' a cessé de donner à son Eglise en des moments les plus difficiles de son
histoire. En lisant sa vie, la
Legenda Maior, écrite par son confesseur Raymond de Capoue, on ne peut que
demeurer interdit et comme incrédule, et répéter les paroles de Jésus :
"Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, car tu as caché tout
cela aux sages et aux prudents et tu l'as révélé aux petits" (Mt 11,25). Sans cela, toute la vie de
Catherine serait incompréhensible, soit en raison d'une sensibilité différente,
soit à cause de tant d'évènements et de comportements extraordinaires : la
nourriture et le sommeil réduits jusqu'à l'invraisemblable, les visions
fréquentes avec extases prolongées, les luttes épuisantes contre le démon, les
gestes de charité héroïques, et tant de miracles éclatants, les stigmates
rendus invisibles, la première vision à six ans suivi du voeu de virginité, qui
culmine dans la vision des noces mystiques à vingt ans. Catherine n'est pas restée
enfermée dans son petit monde, écrasée par le sentiment de son impuissance,
mais elle a cru qu'elle pouvait changer la société avec les faibles armes de la
parole et de la fraternité. Elle était volontairement ingénue, parce qu'elle se
fiait uniquement à la possibilité de vaincre le mal par le bien. Faisant
allusion au futur du christianisme, le théologien Karl Rahner a écrit :
"La personne religieuse de demain ou bien sera 'mystique', c'est-à-dire
quelqu'un qui a expérimenté quelque chose, ou bien perdra toute piété. Cet
élément prophético-charismatique dans l'Eglise est une actualisation toujours
nouvelle du message du Christ dans les situations temporelles en perpétuel
changement. Pour comprendre ce choix,
il faut souligner que Catherine était soutenue par la conviction de vivre la
volonté de Dieu sur elle-même, ce qui lui donnait de saisir tout événement à la
lumière divine. "Comme celui qui est
totalement immergé dans l'eau et nage sous l'eau, ne voit rien d'autre que
l'eau, ni ne touche ni ne palpe que l'eau. Si les images des choses extérieures
se reflètent dans l'eau, il est possible de les voir, mais seulement dans l'eau
et comme elles apparaissent dans l'eau et non autrement" (L 37). Cette
totale adhésion à la volonté de Dieu, dans le désir spirituel de s'identifier à
Lui tout en affrontant les réalités terrestres, voilà ce que je souhaite pour
chacun de nous qui considérons Sainte Catherine comme mère et maîtresse. Le
secret de la mystique et de la vie chrétienne consistait pour elle dans
l'acceptation de sa petitesse, jaillie d'une authentique connaissance de soi.
Dans une vision, Jésus disait : "Fais-toi réceptacle, que je me fasse
torrent !" C'est dans le vide intérieur, recherché avec persévérance et
amour, que jaillissent en plénitude les dons de l'Esprit. Le Christ crucifié
est le livre ouvert qui enseigne la voie à suivre. Il est donc nécessaire de
se construire une "cellule intérieure" à emporter où que l'on aille
et quoi que l'on fasse. "Je vous écris dans
son précieux sang , avec le désir de vous voir habiter la cellule de la
connaissance de vous-même, et de la bonté de Dieu en vous. Celui qui se
connaît, connaît Dieu et la bonté de Dieu en soi; et, par suite, L'aime... Il
ne se préoccupe plus des persécutions du monde, ni des médisances des hommes;
son souci est de porter les défauts du prochain, en faisant de sa cellule un
ciel. Plus encore, il voudra demeurer dans sa cellule avec toutes les
souffrances et les nombreuses batailles du démon, plutôt que d'être dehors de
la cellule dans la tranquillité et le repos... Hors de la cellule, il meurt,
comme le poisson hors de l'eau" (L37). Mettre l'Europe sous la
protection des Saints, en les considérant comme références d'idéal et de
valeurs, c'est souligner que I'Eglise, en continuant, à travers la sainteté, la
mission que le Christ lui a confiée, a la capacité de proposer continuellement,
au cours des siècles, l'actualité pérenne du message chrétien pour le bien
commun de la société civile. Sachons-nous donc
responsables de tout ceci, et invoquons l'aide de Dieu par l'intercession de
notre Sainte Catherine, notre maîtresse de vie, que nous savons toute proche
dans le mystère de la communion des saints. Mettre l'Europe sous la protection
des Saints, c'est souligner que l'Eglise, à travers la sainteté, a la capacité
de proposer au cours des siècles, l'actualité du message chrétien pour le bien
commun de la société civile. Qui
s'immerge totalement en Dieu
Qui plonge dans la mer et nage sous l'eau ne
voit et ne touche rien d'autre que l'eau de la mer et ce qui est dans l'eau.
Les objets qui tombent dans l'eau, le plongeur les voit mais seulement dans
l'eau et tels qu'ils apparaissent dans l'eau. De la même manière, l'âme qui
s'immerge totalement en Dieu est tellement transformée en Dieu que toutes ses
pensées, son intelligence, son amour et sa mémoire sont totalement à Dieu et ne
s'occupent que de Lui. Elle ne se voit et ne voit les autres qu'en Dieu, et
elle ne pense à eux et à elle-même qu'en Dieu. (Catherine à Raymond de Capoue,
LM,1,10,100) C'est pendant la communion
que l'âme semble plus suavement se serrer contre Dieu et mieux connaître sa
vérité . l'âme est alors en Dieu et Dieu dans l'âme comme le poisson est dans
la mer et la mer dans le poisson... (Dialogue, 11). : Partage de mon chemin spirituel avec
Sainte Catherine
à l'occasion de la visite de Mgr Buoncristiani, archevêque de Sienne, le 13 septembre 2003 au Centre Hautclair. Comme laïque dominicaine,
j'avais le désir de connaître plus et mieux Catherine de Sienne, la sainte
mystique du 13eme siècle, patronne des laïcs dominicains, étant elle-même
tertiaire. Ma grande chance : un groupe existait dans la paroisse Notre-Dame du
Sacré-Coeur à Bruxelles (Etterbeek), où je suis arrivée en septembre 1996. Je
suis donc allée le rejoindre. Ce groupe s'était constitué à la suite d'un
pèlerinage à Sienne cette même année. Par les nombreux partages de son oeuvre
avec le groupe, je l'ai appréciée de plus en plus. Plus je connaissais
Catherine, plus elle devenait ma compagne spirituelle, Chantal m'y aidait
aussi. Quotidiennement, je dialoguais avec elle dans ma prière personnelle.
J'ai donc cheminé avec Catherine depuis 9 années déjà avec le groupe. Chaque
année, rituellement, nous allons en septembre au Sanctuaire à Astenet pour
rejoindre nos amis germanophones, caterinati, dont certains sont ici présents.
En février 2001, j'ai eu l'occasion et le bonheur de partager avec les soeurs
dominicaines apostoliques de France un voyage intitulée "Route dominicaine
de Bologne à Rome". Nous sommes bien sûr passées à Sienne et avons visité
la maison de Catherine et la Basilique Saint-Dominique avec le frère dominicain
autrichien, Christian Steiner. Près de cette église, tout le monde sait que
Catherine a eu sa première vision et a vu le Christ identifié au pape. A Sienne
je découvre Catherine, chasseresse mystique d'âmes et sa beauté surhumaine avec
laquelle elle a tant aimé le doux Jésus, Jésus son amour. Après son mariage
mystique avec le Christ, elle réalise pleinement la vie dominicaine, c.-à-.d.
vivre avec Jésus dans la chair comme les apôtres. A Rome, on ne peut qu'être
conquis par la générosité avec laquelle la ville offre ses oeuvres d'art et de
fantaisie créatrice, qui se sont naturellement côtoyées dans le temps, créant
cet ensemble unique au monde. Dans la Basilica de Santa Maria Sopra Minerva, je
trouve toute la beauté réunie de l'art baroque entourant le tombeau de
Catherine, ainsi que ceux de Fra Angelico et de Thomas d'Aquin. A Sainte
Sabine, à la curie générale de l'Ordre des Prêcheurs, nous avons rencontré
Timothy Radcliffe, maître de l'Ordre à ce moment et je lui ai demandé comment
l'Ordre pouvait articuler le patronage de Catherine avec les défis de
spiritualité en Europe ? II m'a répondu que les frères de Bruxelles y
travaillaient. A Bruxelles, la communauté s'est constituée internationale en
décembre 2000 et les frères ont choisi le nom de saint Dominique. J'avais
espéré que ce soit Catherine de Sienne. A Catherine nous demandons de les
consolider et les protéger dans leurs projets de nouvelle évangélisation auprès
des fonctionnaires des institutions européennes. Lorsque je me rends à la messe
chez eux, avenue de la Renaissance, à Bruxelles, à 20 minutes à pieds de ma
maison, je pense très souvent à Catherine parcourant jusqu'à la fin de sa vie le
chemin du Château Saint-Ange vers la Basilique Saint-Pierre pour se rendre
quotidiennement à la messe. Cette année, je suis allée au Monastère de
Prouilhe, près de Carcassonne, dans le Sud de la France, le berceau de l'Ordre,
chez des moniales dominicaines pour les servir, ceci dans le cadre de l'année
de la diaconie, l'année du service. Elles se sont aussi constituées en
communauté internationale avec la prieure qui est canadienne, avec une soeur
japonaise, une maltaise, une philipine, une espagnole, trois péruviennes
attendues pour former un groupe de 28 soeurs actuellement. Tous les jours
l'évangile est lu dans les trois langues : français, anglais, espagnol. A
Prouilhe, j'ai réalisé d'agrandir ma cellule intérieure, que j'avais
commencé à construire depuis mon premier engagement dans le laïcat dominicain.
J'ai pu, dans le silence de la basilique en style néo-byzantin, contempler la
croix et y trouver le Seigneur me donnant la paix et la joie dans le profond de
mon coeur. Dans ce lieu de 8 siècles de dévotion, j'ai appris à prier de tout
mon coeur et de tout mon corps, comme saint Dominique et intérioriser le psaume
130 :"Seigneur, je n'ai pas le coeur fier ni le regard ambitieux, je ne
poursuis ni grands desseins, ni merveilles qui me dépassent, Non, mais je tiens
mon âme égale et silencieuse, mon âme est comme un enfant, comme un petit
enfant contre sa mère. Attends le Seigneur, maintenant et à jamais." Je retiens pour Catherine
qu'elle était une femme laïque de nature de feu, dominicaine, passionnée de
l'oraison et de contact dans tous les milieux, d'une extrême modernité, aimant
la paix fondée sur l'amour de la vérité, "veritas" étant la devise de
l'Ordre des Prêcheurs. qu'elle était une femme avec des désirs énormes,
incommensurables de Dieu. "Fais-toi capacité, je me ferai torrent",
dit Dieu. Elle a vraiment désiré avec tout son coeur, toute son âme, toute son
intelligence, tout son corps s'unir à son époux, le doux Jésus, Christ-Pont,
Christ-Sauveur. "Ne dormons plus, il est temps de se lever," dit-elle.
Communiquons comme elle, de façon contagieuse son amour pour l'Eglise, pour la
paix et pour son Epoux tant adoré, le doux Jésus dans son précieux sang, ce
Maître lui enseignant la doctrine de la vérité. Elle est ma patronne et je
l'aime vraiment, ainsi que saint Dominique, le Pie Pater Dominice, son Père
spirituel à elle aussi. Chantal Janssens, o.p. Laïque dominicaine de la
fraternité Fra Angelico de Bruxelles Nouvelles
Berthierville, Canada
A l'occasion de son 10e
anniversaire, le Groupe d'Etudes Catherine de Sienne, rattaché au Monastère des
Dominicaines de Berthierville, a proposé, à la St Francois d'Assise (4
octobre), une plus large rencontre. Au programe : une eucharistie d'action de grâce,
une conférence du P. Y. Gélinas, médiéviste, sur L'islam en Europe au XIV e s.
comme arrière-fond de la croisade dont parle S. Catherine dans ses lettres, et
un verre de l'amitié. Ce groupe se réunit deux fois par an au monastère, en
autommne et autour de la fête de Ste Catherine, du vendredi soir au samedi
ap.-midi, pour partager ses travaux, échanger sur les questions relatives à la
vie du groupe et se ressourcer spirituellement avec les moniales. Les membres
proposent des cours, des conférences, des événements culturels, des
publications* et participent à des rencontres dominicaines, des congrès de
recherche, nationaux et internationaux, à la pastorale de l'évangélisation. En
1995, ils ont réalisé un voyage d'études et de ressourcement sur les pas de
Catherine. * Elisabeth J. Lacelle (et autres) "Ne dormons plus, il est
temps de se lever". Catherine de Sienne (1347-1380), Cerf/Fides, 1998.
Infos : Moniales Dominicaines, 1140 Frontenac Berthierville, Qc.,JOK
1AO,Canada. Courriel :
info@monialesdominicaines.qc.ca.
Rome
Le Centre National d'Etudes
Catheriniennes, a poursuivi, durant son Programme d'automne 2003, les Lundis
Catheriniens, sa Lecture commentée du Dialogue XLII-XL1V, CXL. Durant les 5 lundis
(10 nov.-15 déc.), divers intervenants italiens ont abordé les thèmes de la
joie proportionnelle à la charité vécue; la volonté libre, fortifiée dans le
sang du Christ, comme arme de défense contre les tentations; la vie qui procède
non de la loi mais du Christ, la voie du Christ-Pont; Catherine et l'Europe. La
Bibliothèque de ce Centre s'est récemment transférée, à l'endroit
traditionnellement reconnu comme le lieu où Catherine passa les derniers mois
de sa vie. Cette localisation, au-dessus de la Capella del Transito, et près de
la grande Basilique S. Maria sopra Minerva où se trouve le tombeau de la
sainte, offre les avantages d'un regroupement des lieux d'intérêt catheriniens.
Infos : Centro Nat. di St. Cat. , Piazza S. Chiara 14, (1 ° étage), 00186 Rome.
Tel /fax 06/ 6864408. Sienne
Un colloque international,
organisé par I'Università per Stranieri di Siena, s'est tenu les 13-14 novembre
sur le thème : Dire l'ineffable. Catherine et le langage de la mystique. Une
douzaine d'intervenants italiens y ont abordé des sujets tels que la place des
Ecritures dans l'écriture catherinienne, l'analyse du vocabulaire utilisé par
Catherine, les problèmes textuels et la diffusion de son épistolaire, le
langage du corps... Divers conférenciers ont fait des rapprochements avec les
visions de Ste Françoise Romaine, ou la mystique de Mechtilde de Helfta... Le
professeur K. Scott (Chicago) a abordé la question de la mémoire et des images
dans les lettres de Catherine. ¨ Gênes
Pour la XXVIe année de la
`Cattedra cateriniana', une série de quatre conférences fut donnée en octobre
sur des réflexions tirées de la Vie de Catherine par R. de Capoue et de ses
Lettres. Varrazze
Conférence d'octobre parla
Doct. Fr. Piccini Falormi sur "Catherine dans les témoignages de W. Fleete".
Bruxelles
* Une très belle journée de
formation organisée pour les fraternités dominicaines de Belgique Sud s'est
tenue en novembre, sur "La doctrine de Catherine de Sienne : pistes
d'action et de réflexion pour les laïcs aujourd'hui", animée par le Fr.
Eric de Clermont-Tonnerre o.p., ancien provincial de France. Les deux
conférences sont publiées dans Amitiés dominicaines, n° 24, disponible pour 3,5
Euros (port inclus). Ed resp. : B. JEREBZOFF, rue Vanderschrick 64, 1000
Bruxelles. Fax 02/ 230 50 92. E-mail bhindes@skynet.be - Cpte 068-2110966-79 :
Frat. Laïques dom., 59 rue G. Tombeur, 1040 Bruxelles. * Cycle de conférences sur
l'Actualité de Catherine de Sienne, dès janvier : voir au verso »». * Bénédicte Nolet
(théologienne) poursuit la lecture du Dialogue avec un petit groupe: échange et
partage sur le texte, lx / mois, 79 rue Potagère, à 1210 St-Josse. Bienvenue.
Tél 02/ 219 38 58. * Groupe Catherine de
Sienne à Etterbeek. Voir p. 2 Publications
Actualité
de Catherine de Sienne
Il y a peu de laïcs dans le
calendrier des saints... Peut-être est-ce parce qu'on a du mal à discerner leur
intériorité au milieu des courants d'air? On identifie souvent vie intérieure à
vie d'intérieur ! Catherine de Sienne (1347-1380) fut saisie par le Christ à
l'âge de six ans. Après une intense période d'intimité avec Dieu, sa vie sera
happée par les urgences de la société (soin des malades, conflits entres cités
et familles rivales) et les "défis pastoraux" de tous les temps
(conversion des pécheurs, réforme de I'Eglise, unité des chrétiens, paix
sociale et militaire, gouvernement responsable).
Il y a un paradoxe
dans cette vie si remplie. Mais remplie de quoi? Jusqu'à vingt ans, elle
chercha l'idéal de la contemplation dans la solitude, aménageant une
"cellule" dans la maison de ses parents. Là, dans la pénitence et
l'offrande de soi, elle se livra à Celui qui s'est livré pour elle. Ce temps
décisif se conclut par une forte expérience d'attachement au Christ, ses noces
mystiques, et un paradoxe : l'Epoux l'envoie au milieu du monde et au chevet
d'une Eglise affaiblie par le vide intérieur...
Qu'est-ce qui lie cette
intimité avec le Christ à la mission? La révélation que nous ne pouvons rien
'apporter' à Dieu, si ce n'est partager dans le monde son "amour fou"
de l'homme : " A moi vous ne pouvez rien faire, mais je vous ai donné la
médiation du prochain ", lui apprend le Père. Catherine marche sur les pas
de St Dominique.
L'urgence intérieure, qui
caractérise sa vie, nous interpelle 6 Mardis de 9 à 10h50
Chantal van der Plancke* 1. Ma 6 Janvier 04 Qui est Catherine de Sienne?
Itinéraire biographique et spirituel d'une courte vie dans un temps troublé.
"Ma nature, c'est le feu".
2. Ma 13 janvier Qui
suis-je? L'expérience fondatrice. La connaissance de soi en Dieu et celle de
Dieu en soi.
3. Ma 20 janvier Un langage
imagé, miroir de sa contemplation dans l'action : une "théologie
vivante", source de catéchèse.
4. Ma 27 janvier Ses
lettres (près de 400), un dialogue avec Dieu et avec les hommes. La peur et la
grâce. Une voix qui nous interpelle. 5. Ma 3 février Son "Livre" : Le
Dialogue, Itinéraire de la vie en Dieu. Son expérience personnelle et des
enseignements reçus. 6. Ma 10 février Aujourd'hui, Docteur de l'Eglise,
copatronne de l'Europe. Son rayonnement. * Auteur avec André Knockaert, sj, de
Prier 15 jours avec Catherine de Sienne Nouvelle Cité, 1997, 1999 2. 10 trad.
Lieu : Ecole Sup. de Catéchèse Lumen Vitae, Rue Washington 186, 1050 Bruxelles.
PAF : Tél. 02/ 349 03
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