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LA VOIX DE SAINTE CATHERINE DE SIENNE.

Sommaire N°128 Nov 03/ Janv 2004

 

Dsc02081.jpg (64650 octets)

L'archevêque de Sienne en Belgique

Homélie de Mgr Buoncristiani

Qui s'immerge totalement en Dieu

Partage d'un chemin spirituel

Nouvelles

Publications

Conférences

Image http://www.caterinavonsiena.be/

 

 

L’archevêque de Sienne en Belgique

 

23 décembre 2003

 

Chers amis,

 

Du 11 au 13 septembre 2003, l'archevêque de Sienne, Mgr Buoncristiani, est venu en Belgique pour y rencontrer les caterinati. Nous le remercions vivement pour cet encouragement !

 

La messe du 35e anniversaire de la chapelle d'Astenet (Eupen) a été célébrée dans un sanctuaire complètement rénové, où mille petites mains ont mis le coeur à l'ouvrage à côté de techniciens: "ramonage" de la chapelle enfumée par tant de cierges, réparation des statues, abattage d'arbres, aménagement du jardin et, dans la grande chapelle, inauguration d'un tout nouvel autel offert par de généreux donateurs. Près de deux cents personnes ont accueilli l'évêque au coeur de la célébration d'action de grâce (homélie, pp. 4-8), animée par une magnifique chorale. Une petite délégation de Bruxelles représentait les francophones, ce jeudi soir.

 

Après avoir eu l'occasion de sympathiser davantage avec les caterinati de la région, et visité Banneux, l'archevêque rendit visite à l'évêque de Liège, qui, quelques années auparavant, s'était rendu à Sienne, dans le cadre d'une délégation de caterinati à l'assemblée annuelle au pays de Sainte Catherine.

 

Ce "mystère de la visitation" s'est prolongé le samedi à Bruxelles, où une délégation germanophone est venue, avec Mgr Buoncristiani, rencontrer les francophones au Centre Hautclair, à Uccle. Là, après une célébration eucharistique, suivie d'agapes fraternelles où se sont retrouvés des caterinati de plusieurs équipes et générations, nous avons fait part de nos itinéraires de groupes (pp.12-13) ou personnel (pp.10-11). C'était bon de "revoir" tout ce que S. Catherine a semé dans nos coeurs et dans notre pays, en communion avec trois évêques successifs à Sienne, qui nous ont évangélisés en Toscane et chez nous. Mgr Buoncristiani nous a fait part de ses réflexions sur le rôle présent et à venir des caterinati.

 

Merci surtout à Irmgard Wintgens et à son équipe d'Astenet, et à Alida et au Centre Hautclair, d'avoir assumé la plus grande part de l'intendance. Sans vous, ces rencontres n'auraient pu être possibles!

 

Meilleurs voeux pour 2004!

"Dieu a tant aimé le monde, qu'il nous a donné son Fils" (Jn )

Ou, comme dirait Catherine: "il est tellement fou de sa créature..." De vous, de nous!

Chantal van der Plancke

 

*        Merci aux généreux donateurs qui ont déjà versé (plus que!) leur quote-part de solidarité pour l'impression de ce bulletin, dont l'expédition à l'étranger coûte cher. Le prix demeure inchangé 6,8 euros ( - ou + selon vos possibilités). CCP sur la couverture.

* Pour nos amis étrangers, merci de ne pas nous envoyer de chèques (pour les petites sommes presque tout va aux "oeuvres de la banque"!) mais plutôt un billet (ou des timbres FF ou Italiens : valeur lettre). L'équivalent sera versé sur le CCP.

 

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Homélie de Mgr Buoncristiani à Astenet

Très chers frères et soeurs dans le Seigneur,

Je ne vous cache pas la crainte avec laquelle j'ai accepté votre invitation fraternelle à célébrer avec vous le 35e anniversaire de la consécration de votre chapelle à Ste Catherine de Sienne. Cette crainte était due à la difficulté de la langue, même si j'ai pensé ensuite qu'il s'agissait, en somme, de refaire l'expérience de notre sainte qui, ne connaissant ni le latin ni le français, n'a pas hésité à se rendre en Avignon, ne songeant pas un instant à limiter son désir de se rendre utile à l'Eglise.

En tant qu'Archevêque de Sienne et président de l'Association internationale des 'Caterinati', c'est avec joie que je célèbre avec vous l'Eucharistie, rendant grâce à Dieu pour tous les dons spirituels qui, au nom de Catherine, 'notre mama', nous unissent en une seule famille de disciples du Seigneur.

Plus que de parler d'elle, je crois opportun de la faire parler sur la parabole des dix vierges que nous venons d'entendre dans l'Evangile de Matthieu. Un texte qui lui servait surtout à réfléchir sur les exigences de la vie consacrée, avec des remarques qui pourront être utiles à chacun de nous pour entrer dans sa spiritualité, imprégnée de l'amour de Dieu et du prochain.

Pour être vraiment disciple du Seigneur, il est nécessaire d'avoir la lampe, l'huile et la flamme. "Par la lampe, il faut entendre le coeur qui doit ressembler à une lampe... Large au-dessus, étroite en-dessous" (L23).

La largeur exprime la plénitude de pensées saintes et de prière continuelle, en ayant la mémoire tournée vers les bienfaits reçus de Dieu : en raison de son amour "fou" de sa créature, il a "offert son fils unique à la mort infamante de la croix, pour que nous puissions recevoir la vie de la grâce".

L'étroitesse de la base indique la nécessité "de ne point désirer les choses terrestres, de ne pas les aimer de façon désordonnée, n'en souhaitant pas plus que ce que Dieu nous en concède, le remerciant sans cesse, admirant comment il s'occupe tendrement de nous, sans nous faire manquer de rien". Voix de Catherine de S. 2003/4 4 Dans l'attente du Seigneur, avec une crainte sainte, "nous devons tenir notre lampe bien droite et pleine de l'huile de la véritable humilité", en évitant l'amour servile, c'est-à-dire l'égoïsme qui, en faisant trembler la main, peut renverser la lampe, éteignant la flamme et répandant l'huile.

"Mais la lampe ne servirait à rien s'il ne s'y trouvait pas d'huile. Par l'huile, il faut comprendre cette douce et petite vertu : une profonde humilité... Les cinq vierges folles, se glorifiant uniquement et vainement de l'intégrité et de la virginité du corps, ont perdu la virginité de l'âme, car elles ne prirent pas avec elles l'huile de l'humilité. Ainsi leurs lampes s'éteignirent et leurs cinq sens se corrompirent." Cathédrale de Strasbourg, Xlile s. Ne soyons pas surpris que Catherine identifie plus l'huile à l'humilité qu'à la charité : il s'agit pour elle de la vertu fondamentale, basée sur une profonde connaissance de soi, qui ouvre à la charité et à la foi dans l'amour de Dieu, qui seul soutient notre faiblesse et comble notre désir.

"Enfin, il faut que la lampe soit allumée et que brûle la flamme : sinon, on ne pourrait y voir. Cette flamme est la lumière de la très sainte foi" (L 23). "C'est ainsi que nous trouverons ouverte la porte... Où l'Epoux nous accueillera en lui-même, nous rendant participant de sa beauté et de sa bonté, de sa sagesse et de sa douceur, de son immense et éternelle richesse qui ne diminue jamais. Il est la nourriture qui rassasie l'âme et, en la rassasiant, excite son appétit, éloignait d'elle autant l'angoisse de la faim que la nausée de la satiété" (L360). Revenant au sens général de la parabole, remarquons comment le Seigneur a voulu tracer le chemin de ses disciples dans le monde et le sens de leur passage en cette vie.

 

Cathédrale de Strasbourg

Parmi les dix jeunes filles, cinq sont sages et cinq follettes. La sagesse des premières est d'avoir pensé à un flacon d'huile de réserve, L'unique différence est la prudence, étant donné que toutes sont plongées dans le sommeil au moment où s'annonce l'Epoux.

Tous, croyants et incroyants, nous sommes plongés dans l'obscurité du monde de tous les temps. Avec la différence que, à côté de la lampe qui diffuse sa lumière durant la nuit, en attente de la venue de I'Epoux, le croyant a un petit vase d'huile de réserve. Lorsque I'Epoux arrivera, ce sera cette huile de réserve qui ouvrira la porte du banquet nuptial.

Dans l'obscurité de notre chemin terrestre, dans l'attente de notre rencontre avec Jésus, la foi nous donne une petite lumière sur les événements de chaque jour. Ce sera le reflet de cette petite lumière qui nous donnera paix et sécurité, et qui créera la différence entre le croyant et l'incroyant. * * * Les exemples du passé peuvent donc nous faire comprendre exactement comment l'expérience de foi la plus radicale est celle qui s'insère dans les situatuions concrètes de temps et de lieux, immergeant le message chrétien dans les événements du monde.

Se confronter à une figure aussi complexe et fascinante que Sainte Catherine n'est certes pas facile. Tant de siècles nous séparent d'elle. Ses écrits et ceux qui parlent d'elle, outre leur nombre, ne sont pas toujours de lecture facile; même si son parler possède toujours un style direct extraordinaire qui la rend apte à s'adresser aux hommes et aux femmes de tous les temps. Cela lui donne l'attirance d'une figure unique de sainteté parmi les plus grandes et les plus comblées que le Seigneur n' a cessé de donner à son Eglise en des moments les plus difficiles de son histoire.

En lisant sa vie, la Legenda Maior, écrite par son confesseur Raymond de Capoue, on ne peut que demeurer interdit et comme incrédule, et répéter les paroles de Jésus : "Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, car tu as caché tout cela aux sages et aux prudents et tu l'as révélé aux petits" (Mt 11,25).

Sans cela, toute la vie de Catherine serait incompréhensible, soit en raison d'une sensibilité différente, soit à cause de tant d'évènements et de comportements extraordinaires : la nourriture et le sommeil réduits jusqu'à l'invraisemblable, les visions fréquentes avec extases prolongées, les luttes épuisantes contre le démon, les gestes de charité héroïques, et tant de miracles éclatants, les stigmates rendus invisibles, la première vision à six ans suivi du voeu de virginité, qui culmine dans la vision des noces mystiques à vingt ans.

Catherine n'est pas restée enfermée dans son petit monde, écrasée par le sentiment de son impuissance, mais elle a cru qu'elle pouvait changer la société avec les faibles armes de la parole et de la fraternité. Elle était volontairement ingénue, parce qu'elle se fiait uniquement à la possibilité de vaincre le mal par le bien. Faisant allusion au futur du christianisme, le théologien Karl Rahner a écrit : "La personne religieuse de demain ou bien sera 'mystique', c'est-à-dire quelqu'un qui a expérimenté quelque chose, ou bien perdra toute piété. Cet élément prophético-charismatique dans l'Eglise est une actualisation toujours nouvelle du message du Christ dans les situations temporelles en perpétuel changement.

Pour comprendre ce choix, il faut souligner que Catherine était soutenue par la conviction de vivre la volonté de Dieu sur elle-même, ce qui lui donnait de saisir tout événement à la lumière divine.

"Comme celui qui est totalement immergé dans l'eau et nage sous l'eau, ne voit rien d'autre que l'eau, ni ne touche ni ne palpe que l'eau. Si les images des choses extérieures se reflètent dans l'eau, il est possible de les voir, mais seulement dans l'eau et comme elles apparaissent dans l'eau et non autrement" (L 37). Cette totale adhésion à la volonté de Dieu, dans le désir spirituel de s'identifier à Lui tout en affrontant les réalités terrestres, voilà ce que je souhaite pour chacun de nous qui considérons Sainte Catherine comme mère et maîtresse. Le secret de la mystique et de la vie chrétienne consistait pour elle dans l'acceptation de sa petitesse, jaillie d'une authentique connaissance de soi. Dans une vision, Jésus disait : "Fais-toi réceptacle, que je me fasse torrent !" C'est dans le vide intérieur, recherché avec persévérance et amour, que jaillissent en plénitude les dons de l'Esprit. Le Christ crucifié est le livre ouvert qui enseigne la voie à suivre.

Il est donc nécessaire de se construire une "cellule intérieure" à emporter où que l'on aille et quoi que l'on fasse.

"Je vous écris dans son précieux sang , avec le désir de vous voir habiter la cellule de la connaissance de vous-même, et de la bonté de Dieu en vous. Celui qui se connaît, connaît Dieu et la bonté de Dieu en soi; et, par suite, L'aime... Il ne se préoccupe plus des persécutions du monde, ni des médisances des hommes; son souci est de porter les défauts du prochain, en faisant de sa cellule un ciel. Plus encore, il voudra demeurer dans sa cellule avec toutes les souffrances et les nombreuses batailles du démon, plutôt que d'être dehors de la cellule dans la tranquillité et le repos... Hors de la cellule, il meurt, comme le poisson hors de l'eau" (L37).

Mettre l'Europe sous la protection des Saints, en les considérant comme références d'idéal et de valeurs, c'est souligner que I'Eglise, en continuant, à travers la sainteté, la mission que le Christ lui a confiée, a la capacité de proposer continuellement, au cours des siècles, l'actualité pérenne du message chrétien pour le bien commun de la société civile.

Sachons-nous donc responsables de tout ceci, et invoquons l'aide de Dieu par l'intercession de notre Sainte Catherine, notre maîtresse de vie, que nous savons toute proche dans le mystère de la communion des saints. Mettre l'Europe sous la protection des Saints, c'est souligner que l'Eglise, à travers la sainteté, a la capacité de proposer au cours des siècles, l'actualité du message chrétien pour le bien commun de la société civile.

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Qui s'immerge totalement en Dieu

Qui plonge dans la mer et nage sous l'eau ne voit et ne touche rien d'autre que l'eau de la mer et ce qui est dans l'eau. Les objets qui tombent dans l'eau, le plongeur les voit mais seulement dans l'eau et tels qu'ils apparaissent dans l'eau. De la même manière, l'âme qui s'immerge totalement en Dieu est tellement transformée en Dieu que toutes ses pensées, son intelligence, son amour et sa mémoire sont totalement à Dieu et ne s'occupent que de Lui. Elle ne se voit et ne voit les autres qu'en Dieu, et elle ne pense à eux et à elle-même qu'en Dieu. (Catherine à Raymond de Capoue, LM,1,10,100)

C'est pendant la communion que l'âme semble plus suavement se serrer contre Dieu et mieux connaître sa vérité . l'âme est alors en Dieu et Dieu dans l'âme comme le poisson est dans la mer et la mer dans le poisson... (Dialogue, 11). :

Partage de mon chemin spirituel avec Sainte Catherine

à l'occasion de la visite de Mgr Buoncristiani, archevêque de Sienne,

le 13 septembre 2003 au Centre Hautclair.

Comme laïque dominicaine, j'avais le désir de connaître plus et mieux Catherine de Sienne, la sainte mystique du 13eme siècle, patronne des laïcs dominicains, étant elle-même tertiaire. Ma grande chance : un groupe existait dans la paroisse Notre-Dame du Sacré-Coeur à Bruxelles (Etterbeek), où je suis arrivée en septembre 1996. Je suis donc allée le rejoindre. Ce groupe s'était constitué à la suite d'un pèlerinage à Sienne cette même année. Par les nombreux partages de son oeuvre avec le groupe, je l'ai appréciée de plus en plus. Plus je connaissais Catherine, plus elle devenait ma compagne spirituelle, Chantal m'y aidait aussi. Quotidiennement, je dialoguais avec elle dans ma prière personnelle. J'ai donc cheminé avec Catherine depuis 9 années déjà avec le groupe. Chaque année, rituellement, nous allons en septembre au Sanctuaire à Astenet pour rejoindre nos amis germanophones, caterinati, dont certains sont ici présents. En février 2001, j'ai eu l'occasion et le bonheur de partager avec les soeurs dominicaines apostoliques de France un voyage intitulée "Route dominicaine de Bologne à Rome". Nous sommes bien sûr passées à Sienne et avons visité la maison de Catherine et la Basilique Saint-Dominique avec le frère dominicain autrichien, Christian Steiner. Près de cette église, tout le monde sait que Catherine a eu sa première vision et a vu le Christ identifié au pape. A Sienne je découvre Catherine, chasseresse mystique d'âmes et sa beauté surhumaine avec laquelle elle a tant aimé le doux Jésus, Jésus son amour. Après son mariage mystique avec le Christ, elle réalise pleinement la vie dominicaine, c.-à-.d. vivre avec Jésus dans la chair comme les apôtres. A Rome, on ne peut qu'être conquis par la générosité avec laquelle la ville offre ses oeuvres d'art et de fantaisie créatrice, qui se sont naturellement côtoyées dans le temps, créant cet ensemble unique au monde. Dans la Basilica de Santa Maria Sopra Minerva, je trouve toute la beauté réunie de l'art baroque entourant le tombeau de Catherine, ainsi que ceux de Fra Angelico et de Thomas d'Aquin. A Sainte Sabine, à la curie générale de l'Ordre des Prêcheurs, nous avons rencontré Timothy Radcliffe, maître de l'Ordre à ce moment et je lui ai demandé comment l'Ordre pouvait articuler le patronage de Catherine avec les défis de spiritualité en Europe ? II m'a répondu que les frères de Bruxelles y travaillaient. A Bruxelles, la communauté s'est constituée internationale en décembre 2000 et les frères ont choisi le nom de saint Dominique. J'avais espéré que ce soit Catherine de Sienne. A Catherine nous demandons de les consolider et les protéger dans leurs projets de nouvelle évangélisation auprès des fonctionnaires des institutions européennes. Lorsque je me rends à la messe chez eux, avenue de la Renaissance, à Bruxelles, à 20 minutes à pieds de ma maison, je pense très souvent à Catherine parcourant jusqu'à la fin de sa vie le chemin du Château Saint-Ange vers la Basilique Saint-Pierre pour se rendre quotidiennement à la messe. Cette année, je suis allée au Monastère de Prouilhe, près de Carcassonne, dans le Sud de la France, le berceau de l'Ordre, chez des moniales dominicaines pour les servir, ceci dans le cadre de l'année de la diaconie, l'année du service. Elles se sont aussi constituées en communauté internationale avec la prieure qui est canadienne, avec une soeur japonaise, une maltaise, une philipine, une espagnole, trois péruviennes attendues pour former un groupe de 28 soeurs actuellement. Tous les jours l'évangile est lu dans les trois langues : français, anglais, espagnol. A Prouilhe, j'ai réalisé d'agrandir ma cellule intérieure, que j'avais  commencé à construire depuis mon premier engagement dans le laïcat dominicain. J'ai pu, dans le silence de la basilique en style néo-byzantin, contempler la croix et y trouver le Seigneur me donnant la paix et la joie dans le profond de mon coeur. Dans ce lieu de 8 siècles de dévotion, j'ai appris à prier de tout mon coeur et de tout mon corps, comme saint Dominique et intérioriser le psaume 130 :"Seigneur, je n'ai pas le coeur fier ni le regard ambitieux, je ne poursuis ni grands desseins, ni merveilles qui me dépassent, Non, mais je tiens mon âme égale et silencieuse, mon âme est comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère. Attends le Seigneur, maintenant et à jamais."

Je retiens pour Catherine qu'elle était une femme laïque de nature de feu, dominicaine, passionnée de l'oraison et de contact dans tous les milieux, d'une extrême modernité, aimant la paix fondée sur l'amour de la vérité, "veritas" étant la devise de l'Ordre des Prêcheurs. qu'elle était une femme avec des désirs énormes, incommensurables de Dieu. "Fais-toi capacité, je me ferai torrent", dit Dieu. Elle a vraiment désiré avec tout son coeur, toute son âme, toute son intelligence, tout son corps s'unir à son époux, le doux Jésus, Christ-Pont, Christ-Sauveur. "Ne dormons plus, il est temps de se lever," dit-elle. Communiquons comme elle, de façon contagieuse son amour pour l'Eglise, pour la paix et pour son Epoux tant adoré, le doux Jésus dans son précieux sang, ce Maître lui enseignant la doctrine de la vérité. Elle est ma patronne et je l'aime vraiment, ainsi que saint Dominique, le Pie Pater Dominice, son Père spirituel à elle aussi. Chantal Janssens, o.p. Laïque dominicaine de la fraternité Fra Angelico de Bruxelles

Fanjeaux :

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Nouvelles

Berthierville, Canada

A l'occasion de son 10e anniversaire, le Groupe d'Etudes Catherine de Sienne, rattaché au Monastère des Dominicaines de Berthierville, a proposé, à la St Francois d'Assise (4 octobre), une plus large rencontre. Au programe : une eucharistie d'action de grâce, une conférence du P. Y. Gélinas, médiéviste, sur L'islam en Europe au XIV e s. comme arrière-fond de la croisade dont parle S. Catherine dans ses lettres, et un verre de l'amitié. Ce groupe se réunit deux fois par an au monastère, en autommne et autour de la fête de Ste Catherine, du vendredi soir au samedi ap.-midi, pour partager ses travaux, échanger sur les questions relatives à la vie du groupe et se ressourcer spirituellement avec les moniales. Les membres proposent des cours, des conférences, des événements culturels, des publications* et participent à des rencontres dominicaines, des congrès de recherche, nationaux et internationaux, à la pastorale de l'évangélisation. En 1995, ils ont réalisé un voyage d'études et de ressourcement sur les pas de Catherine. * Elisabeth J. Lacelle (et autres) "Ne dormons plus, il est temps de se lever". Catherine de Sienne (1347-1380), Cerf/Fides, 1998. Infos : Moniales Dominicaines, 1140 Frontenac Berthierville, Qc.,JOK 1AO,Canada. Courriel : info@monialesdominicaines.qc.ca.

Rome

Le Centre National d'Etudes Catheriniennes, a poursuivi, durant son Programme d'automne 2003, les Lundis Catheriniens, sa Lecture commentée du Dialogue XLII-XL1V, CXL. Durant les 5 lundis (10 nov.-15 déc.), divers intervenants italiens ont abordé les thèmes de la joie proportionnelle à la charité vécue; la volonté libre, fortifiée dans le sang du Christ, comme arme de défense contre les tentations; la vie qui procède non de la loi mais du Christ, la voie du Christ-Pont; Catherine et l'Europe. La Bibliothèque de ce Centre s'est récemment transférée, à l'endroit traditionnellement reconnu comme le lieu où Catherine passa les derniers mois de sa vie. Cette localisation, au-dessus de la Capella del Transito, et près de la grande Basilique S. Maria sopra Minerva où se trouve le tombeau de la sainte, offre les avantages d'un regroupement des lieux d'intérêt catheriniens. Infos : Centro Nat. di St. Cat. , Piazza S. Chiara 14, (1 ° étage), 00186 Rome. Tel /fax 06/ 6864408.

Sienne

Un colloque international, organisé par I'Università per Stranieri di Siena, s'est tenu les 13-14 novembre sur le thème : Dire l'ineffable. Catherine et le langage de la mystique. Une douzaine d'intervenants italiens y ont abordé des sujets tels que la place des Ecritures dans l'écriture catherinienne, l'analyse du vocabulaire utilisé par Catherine, les problèmes textuels et la diffusion de son épistolaire, le langage du corps... Divers conférenciers ont fait des rapprochements avec les visions de Ste Françoise Romaine, ou la mystique de Mechtilde de Helfta... Le professeur K. Scott (Chicago) a abordé la question de la mémoire et des images dans les lettres de Catherine. ¨

Gênes

Pour la XXVIe année de la `Cattedra cateriniana', une série de quatre conférences fut donnée en octobre sur des réflexions tirées de la Vie de Catherine par R. de Capoue et de ses Lettres.

Varrazze

Conférence d'octobre parla Doct. Fr. Piccini Falormi sur "Catherine dans les témoignages de W. Fleete".

Bruxelles

* Une très belle journée de formation organisée pour les fraternités dominicaines de Belgique Sud s'est tenue en novembre, sur "La doctrine de Catherine de Sienne : pistes d'action et de réflexion pour les laïcs aujourd'hui", animée par le Fr. Eric de Clermont-Tonnerre o.p., ancien provincial de France. Les deux conférences sont publiées dans Amitiés dominicaines, n° 24, disponible pour 3,5 Euros (port inclus). Ed resp. : B. JEREBZOFF, rue Vanderschrick 64, 1000 Bruxelles. Fax 02/ 230 50 92. E-mail bhindes@skynet.be - Cpte 068-2110966-79 : Frat. Laïques dom., 59 rue G. Tombeur, 1040 Bruxelles.

* Cycle de conférences sur l'Actualité de Catherine de Sienne, dès janvier : voir au verso »».

* Bénédicte Nolet (théologienne) poursuit la lecture du Dialogue avec un petit groupe: échange et partage sur le texte, lx / mois, 79 rue Potagère, à 1210 St-Josse. Bienvenue. Tél 02/ 219 38 58.

* Groupe Catherine de Sienne à Etterbeek. Voir p. 2

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Publications

  • En italien : Lettres de Catherine aux frères ermites de S. Augustin à Lecceto, 12 lettres (3 à JeanTerzo, 6 à William Flete, 4 à trois autres frères). Un recueil joliment illustré, offert par les éd. Cantagalli, l'Instituto Senese di Studi Cateriniani et l'Association Internationale des Caterinati à Mgr M.I. Castellano, évêque émérite de Sienne et fondateur de l'Association, à l'occasion de ses 90 ans.
  • Sainte Catherine de Sienne et l'Europe. Recueil des conférences organisées en 2002 par l'Instituto Senese di Studi cateriniani, présidées par le professeur G. Minnuci. Ed. Cantagalli, Sienne, 2003.
  • Sainte Catherine et le sacrement de la pénitence, conférence de Mgr D. Calcagno, donnée en 2002 à l'occasion du XXVe anniversaire de la 'Cattedra cateriniana' de Gênes, Quaderni Cateriniani 112, Ed. Cantagalli, Sienne, 2003.
  • En français : "Le prophétisme de sainte Catherine de Sienne", article du Fr. Norbert-Marie Sonnier o.p. (Lyon), dans La vie spirituelle, septembre 2003, n°748, Figures de prophètes, pp. 291-296. "Exprimer à haute voix le sens profond du présent; mettre à nu des vérités; révéler Dieu d'une manière qui va apparaître déconcertant, et dévoiler ce qu'il attend de nous : voilà ce qui est gênant." A partir d'une approche biblique du prophétisme, l'auteur aborde brièvement le prophétisme de Catherine sous quatre angles : l'étonnement de son entourage, son lien à Dieu, sa présence au monde, sa volonté dans la vérité.

Actualité de Catherine de Sienne

Il y a peu de laïcs dans le calendrier des saints... Peut-être est-ce parce qu'on a du mal à discerner leur intériorité au milieu des courants d'air? On identifie souvent vie intérieure à vie d'intérieur ! Catherine de Sienne (1347-1380) fut saisie par le Christ à l'âge de six ans. Après une intense période d'intimité avec Dieu, sa vie sera happée par les urgences de la société (soin des malades, conflits entres cités et familles rivales) et les "défis pastoraux" de tous les temps (conversion des pécheurs, réforme de I'Eglise, unité des chrétiens, paix sociale et militaire, gouvernement responsable).

Il  y a un paradoxe dans cette vie si remplie. Mais remplie de quoi? Jusqu'à vingt ans, elle chercha l'idéal de la contemplation dans la solitude, aménageant une "cellule" dans la maison de ses parents. Là, dans la pénitence et l'offrande de soi, elle se livra à Celui qui s'est livré pour elle. Ce temps décisif se conclut par une forte expérience d'attachement au Christ, ses noces mystiques, et un paradoxe : l'Epoux l'envoie au milieu du monde et au chevet d'une Eglise affaiblie par le vide intérieur...

Qu'est-ce qui lie cette intimité avec le Christ à la mission? La révélation que nous ne pouvons rien 'apporter' à Dieu, si ce n'est partager dans le monde son "amour fou" de l'homme : " A moi vous ne pouvez rien faire, mais je vous ai donné la médiation du prochain ", lui apprend le Père. Catherine marche sur les pas de St Dominique.

L'urgence intérieure, qui caractérise sa vie, nous interpelle

6 Mardis de 9 à 10h50 Chantal van der Plancke* 1. Ma 6 Janvier 04 Qui est Catherine de Sienne? Itinéraire biographique et spirituel d'une courte vie dans un temps troublé. "Ma nature, c'est le feu".

2. Ma 13 janvier Qui suis-je? L'expérience fondatrice. La connaissance de soi en Dieu et celle de Dieu en soi.

3. Ma 20 janvier Un langage imagé, miroir de sa contemplation dans l'action : une "théologie vivante", source de catéchèse.

4. Ma 27 janvier Ses lettres (près de 400), un dialogue avec Dieu et avec les hommes. La peur et la grâce. Une voix qui nous interpelle. 5. Ma 3 février Son "Livre" : Le Dialogue, Itinéraire de la vie en Dieu. Son expérience personnelle et des enseignements reçus. 6. Ma 10 février Aujourd'hui, Docteur de l'Eglise, copatronne de l'Europe. Son rayonnement. * Auteur avec André Knockaert, sj, de Prier 15 jours avec Catherine de Sienne Nouvelle Cité, 1997, 1999 2. 10 trad. Lieu : Ecole Sup. de Catéchèse Lumen Vitae, Rue Washington 186, 1050 Bruxelles. PAF : Tél. 02/ 349 03

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